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Le chateau de Jehay

Le château de Jehay

Antonia Iliescu12272814284?profile=original                                                 

On cherche souvent la beauté et l’inédit dans des endroits très éloignés, comme si la distance serait un garant pour la réussite d’une promenade. Une chose sensationnelle à te couper le souffle, on peut pourtant la trouver dans le pays même où tu habites, à seulement quelques kilomètres de ta maison. C’est ce qui nous est arrivé ce dimanche de juillet, quand nous décidâmes de visiter Le château de Jehay – Amay (la Province de Liège – Belgique).

Si tu es curieux de connaître l’histoire des lieux, tu apprendras que ce château coquet, vêtu d’une robe mouchetée – (mélange d’un style architectural gothique et libanais) – bâti sur un petit îlot d’un étang naturel, conçu initialement comme une forteresse médiévale, date du XIe – XIIe siècle, étant un remarquable exemple de la Renaissance mosane. 

Il est entré dans le patrimoine de la famille Mérode dans les années 1492 et dans les années 1680 il devient la propriété d’une famille noble, la famille Van den Steen. Entre 1938 et 1950 il est destiné à recevoir les enfants des chemineaux belges de la SNCB, pendant leurs vacances d’été.

Le comte Guy Van den Steen (1906 – 1999), le dernier propriétaire du château, l’a vendu (par rente viagère) à la Province de Liège qui devint ainsi la propriétaire des lieux à partir du 20 décembre 1999, la date de la mort du comte.

Le visiteur assoiffé à la fois d’art et d’histoire, aura la surprise de découvrir un élément inédit au Château de Jehay : le comte Guy Van den Steen est l’auteur de nombreuses œuvres d’art (principalement des statues en bronze) qui embellissent tant l’intérieur que l’extérieur : le parc peuplé d’arbres, de fleurs, de fontaines et des eaux tombant en marches liquides sur des nymphes et d’autres personnages légendaires.

Dès qu’il est entré en possession des lieux, le comte et son épouse, la marquise Moyra d’Ormonde, n’a pas cessé d’ennoblir la résidence avec des précieuses collections d’argenterie, une riche collection numismatique, des tableaux peints par des peintres flamands célèbres, des tapisseries tissées dans des nuances vertes – bleuâtres, des vases, meubles style baroque, dentelles et porcelaines chinoises …).

Le comte a habité le château jusqu’au dernier instant de sa vie, « en faisant partie des meubles » (l’expression du guide). Les visiteurs étaient surpris de le rencontrer dans une pièce quelconque, en surgissant devant eux comme un vrai amphitryon prévenant, toujours disposé à donner davantage d’explications à ceux qui auraient été intéressés par l’histoire du château. Il fut une personnalité complexe, étant un passionné spéléologue mais aussi un amateur de promenades montagnardes et un champion de ski très connu. Mais ce n’est pas tout ! Le comte était également un archéologue inné, en collectionnant tout au long de sa vie environ 22 000 pièces d’archéologie, qui sont aujourd’hui déposées dans les caves du château. Une partie de celles-ci ont fait surface grâce aux fouilles effectuées  dans la cour même du château, ces preuves attestant le début de la vie sur le domaine en commençant avec la période du Mésolithique.

Une fois entré dans la cour du château, dès que tu as laissé derrière le point d’information et la Billetterie, une statue étrange t’invite à t’approcher : “La mante religieuse”, portant sur ses ailes la femme. Plus tu t’avances sur l’allée plus tu es attiré vers le corps nu en métal, chevauchant le corps de l’immense insecte, dans une position voluptueuse, frisant à la fois l’obscène et le sublime. Tu te rapproches, séduit et charmé par les formes vénusiennes. Tu contournes la statue pour en découvrir les détails. La femme, malgré ses charmes, t’apparaît tout à coup hideuse et sauvage, dans son rôle d’amazone qui dirige avec l’habilité d’un jockey l’homme agenouillé sous elle. Cet homme à la tête de sauterelle, dans un abandon total devant ses propres sens, se laisse volontiers enchaîné et humilié. Pendant que la femme ricane vers le voyeur, en criant satisfaction, l’homme accepte sur ses épaules la tête de la mante religieuse qui le dévore, tandis que sa propre tête pend quelque part en arrière, détachée du tronc, les yeux fermés.

Tous les œuvres de Guy Van den Steen (dans la plupart des cas des nus, réalisés soit en bronze soit en bois) représentent un hommage apporté à l’être humain, à la fois à son corps et à son esprit, recherché dans des époques légendaires.

Les deux vitraux qui enjolivent le hall d’entrée portent les signes du blason de la famille Van den Steen accompagnés par deux commentaires en latin : “Recte Faciendo Neminem Timeas" (“en faisant le bien tu n’as personne à craindre”) si "Semper et ubique Fidelis" (“fidèle toujours et partout”). 

L’uns des murs du hall sert de support pour l’une des plus valeureuses sculptures de l’artiste, qui a nécessité une dizaine d’années de travail (1966-1976). Il s’agit de « “Marsyas et les nymphes", une nouveauté dans l’art sculptural, par l’introduction de la perspective en 3D.

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       “Marsyas et les nymphes" - Guy Van den Steen

Cet œuvre est réalisée sur une surface concave, par une technique appelée « la technique du relief progressif ». Les personnages sortent effectivement du plan (bas relief) pour s’avancer vers le visiteur avec seulement une partie du corps (élément qu’on trouve aussi dans la sculpture moderne contemporaine de Igor Mitoraj).

Toujours dans le hall d’entrée, au centre, on peut admirer une autre sculpture, posée sur une table entre le buste de l’auteur (à gauche) et le buste de l’épouse de l’artiste, la marquise Moyra d’Ormonde (à droite) : “Désespoir”.

12272814883?profile=originalDésespoir” - Guy Van den Steen

Tout comme autrefois Michelangelo Buonarroti, Guy Van den Steen sculptait « à la manière scientifique », étudiant avec passion, attention et méticulosité l’anatomie du modèle. “Mains en prière” fut réalisé d’après une étude approfondie de la main féminine et masculine :

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                                                       “Mains en prière” – Guy Van den Steen

                                                                                                                                                                                                                         

Chaque pièce du château porte l’empreinte du génie créateur du comte, qu’il s’agisse de sculptures, peintures, meubles ou lustres réalisés en fer forgé. Tout est vivant au château et « parle ». Deux magnifiques statues gardent les deux côtés de la porte d’entrée, en dépassant la symbolisation des personnages qu’elles incarnent : “Achille pleurant Patrocle” et “Innocence”. Au delà de l’héros de l’Iliade  d’Homère, apparaît – humble, triste et résigné  - le vieux, face à face avec l’innocence qui semble désormais lui être inaccessible.

 

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     “Innocence” - Guy Van den Steen 

                                                                                      

Achille pleurant Patrocle” - Guy Van den Steen

 “La mort d’Ophélie”, une autre impressionnante sculpture, raconte dans un morceau de bois de chêne, tout le drame shakespearien « Hamlet » (l’œuvre est rangée sur le sol, à l’horizontale et Ophélie flotte portée par les eaux de chêne).

En bordant l’allée des deux côtés, des murs bas, portant sur leurs bras des eaux et des nymphes, créent une atmosphère de paix et de rêverie. Quelques mètres plus loin, la végétation du parc commence à raconter son histoire écrite sur des feuilles blanches de papier, collées à l’écorce des arbres :  

 

“Ce ne sont point des paroles inutiles qui sortent

De la bouche des arbres.

Ce sont de silencieux messages d’amour

Ce sont des cris écrits à même l’écorce »

                                                  (J. Beaucarne)

                                             12272815479?profile=original            “Nymphe” de Guy Van den Steen 

 

 « L’arbre est du temps

Qui n’en finit pas

De s’incarner »

                                  (E. Guillevie)

***

« Les arbres, chemin entre terre et ciel»

(J. Beaucarne)

 

_______________ 

21 juillet 2007

(photos A.I.)

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administrateur théâtres

Du 7 au 28 Juillet 2012 en Avignon

L’Ivresse du boudoir

Textes : Alfred de Musset, Ovide, Marquis de Sade

et Anne-Josèphe Théroigne de Méricourt

Production : Théâtre d’Une Pièce

Théâtre de la Clarencière - Théâtre du Verbe Fou, 95, rue des Infirmières, 84000 Avignon

Réservations : 04 90 85 29 90

Et en ligne sur www.leverbefou.fr

 

Le Verbe Fou est un petit lieu de caractère dont la profession de foi est le texte de répertoire classique, contemporain, philosophique quelle que soit sa forme.

Ce théâtre littéraire attaché au Verbe dans tous ses états vit grâce à la passion qui anime son équipe dynamique.

Le Verbe Fou, frère cadet de la Clarencière à Bruxelles, a pour vocation tout ce qui touche au Verbe. Son équipe travaille en permanence à la présentation d’oeuvres fortes ou de sujets de société, poétiques et esthétiques. Il apporte dans ses choix présentés au public, un  soin particulier au fond et à la forme et poursuit son chemin avec un souci constant de qualité et de convivialité. Sa fondatrice, Fabienne Govaerts et son équipe sont heureux de vous inviter au voyage pour ce nouveau Festival que nous souhaitons riche d’émotions et de découvertes.

 

L’Ivresse du boudoir

** Création 2012 **

A l’orée de textes d’auteurs de facture classique en prose ou en poésie, le metteur en scène s’est permis la fantaisie d’intégrer divers écrits ou chansons polissonnes.

La qualité littéraire toujours présente tisse au long du spectacle un fil rouge fait de croustillance, de moments mutins mais également de tendresse et d’humour.

Au cœur d’un univers coquin les comédiens enthousiastes virevoltent dans leurs atours d’époque en confrontant l’univers poétique de Musset à l’univers décadent du marquis de Sade.

Il fallait oser cette promenade littéraire et amoureuse !

Tisser, coudre, broder. De Pénélope à la reine Mathilde, épouse de Guillaume le Conquérant, voici la stratégie féminine à l’œuvre. Combien de  mains féminines  n’ont-elles pas  cousu l’amour et les cœurs dans des ouvrages délicats et exprimé ainsi  leurs attentes et leurs révoltes. Des bonnes fées aux sorcières les plus déterminées le transfert d’émotions passe par l’aiguille. Le rappel d’émotions tendres et des vœux d’amour éternel : voici une femme qui coud sa passion dans une bourse grenat  pour son galant homme de mari, oublieux de sa jeune et jolie épouse, étourdi par une coquette. « Allons, vive l’amour que l’ivresse accompagne ! » Ivresse de l’aiguille créatrice, ivresse de l’aiguillon de l’amour.

Bernard Lefrancq, amoureux du Verbe Fou  se met à l’ouvrage et nous livre de la haute  couture poétique en tricotant  avec délicatesse des textes de la plume érotique du marquis de Sade,  le  libertinage de Musset, Ovide et le Catéchisme libertin  d’Anne-Josèphe Théroigne de Méricourt. Par passion du verbe, par passion de l’amour. Le verbe fou dans toute son ardeur et ses vérités sur la nature de l’homme, de la femme, des idéaux humains.

Le résultat est Ivresse de Boudoir, ce spectacle délicieux présenté à la Clarencière où trois personnages voguent entre le 18e et le 19e siècle, entre  badinage, fantasmes, et tourments de la  jalousie. Mathilde est revenue. Frémissements de belles robes, connivences féminines, éclairages aux bougies, baisers volés, soufflets, billets doux et mari épinglé, virevoltent  avec humour et tendresse. Le Boudoir est certes désuet, mais l’ivresse théâtrale est bien présente quoique trop vite enlevée.  Un   rendez-vous de l’esprit et du cœur,  celui de la musicalité de la langue et des voix de comédiens, jeunes et passionnés. Heureux qui communique, de l’aiguille au verbe libéré. C’est le lieu  du commentaire intérieur du spectateur en recherche lui aussi d’absolu qui reste à vibrer longtemps sous la peau. Déjeuner sur l’herbe, diablement court! On en redemande !

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Avec: Iris CHRISTIDIS, Olivier GARDENAL, Elodie VANDENPLAS

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Ultime émotion terrestre.

 

Ultime émotion terrestre.

 

Quand vacillera ma flamme

Quand mon temps sera échu

Contre toi, toi, ma Dame           

Et de tes bras revêtu

 

J’aimerai, ultime voeux

Que ce soit en me fondant

Là où tu me fis ton Tristan

Dans l’eau claire de tes yeux

 

Pour y voir les couleurs de l’amour

Celles aux quelles tu donnas vie

Par Amour, pour notre Amour.

Qui  seul su relier nos vies

 

Quand vacillera ma flamme

Quand mon temps sera échu

Contre toi, toi, ma Dame           

Et de tes bras revêtu

 

J’essayerai, … ma chérie,

Si il m’en reste, … la force

Un beau sourire, … à ma jolie

Te dirai, … une fois encore

Et, …Très intensément

Comme, … le dit un amant

Même, si mes mots, gourds

Sont morts, ou moi muets,

Je t’aime tant, … Mon Amour!

Je t’aime, …  Petit muguet de mai

 

Je t’aime, et à jamais.

Même, si, souvent imparfait,

Il aura toujours été, vrai

L’amour que je te donnais

 

 

Quand vacillera ma flamme

Quand mon temps sera échu

Contre toi, toi, ma Dame           

Et de tes bras revêtu

 

Je partirai, confus, ému

Par tes bras soutenu

Serrant dans la main,

Fermée tel un écrin

Un morceau de ton cœur.

Enrobé de ta douceur

 

 

Je poserai dans tes larmes

Un morceau du mien.

Le reste de son charme

L’Amoureux qui est tien

 

Quand s’éteindra ma flamme

Quand le temps sera venu

Loin, de toi, toi, ma Dame           

Alors de tes bras, ... dévêtu

 

J’irai,  là-bas, ma tendre

Au-delà du monde connu,

Où tout est superflu

Où rien n’est à vendre

 

J’y bâtirai pour  nous

Un petit Palais d’Amour  

Nous seuls en aurons la clé

Seuls nos cœurs sauront entrer

Tout y sera très doux

Nous y serons velours

 

Cette clé de l’infini bonheur,

Sera faite, des morceaux du cœur

De chacun, par l’autre reçu

Réuni en un, et plus jamais rompu.

 

 

Robert ((Arteepee))

 

À Neuville, le 25 juin 2012.

 

 

 

 

 

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Une affirmation surprenante

 

Un nombre très restreint de lettres,

Créant un univers de mots!

On les reçoit par petites lots,

Comme nourritures terrestres.

...

Les pragmatistes, bien souvent,

Adoptent le vocabulaire

Qui semble utile à leur affaire,

Mais peu celui des sentiments.

...

Or, certains, n'étant pas pressés,

Accueillent de nombreuses grâces

Et, pour en conserver la trace,

Vont aux vocables entassés.

...

J'ai entendu un écrivain

Dire une chose surprenante,

Une étourderie évidente,

Tenue pour un constat certain.

...

Il ne trouve en son héritage

Que ces quelques lettres, sans plus.

Travail imposant s'il en fut

Pour en avoir fait un langage!

...

27 juin 2012

NB: L'écrivain Dany Laferrière se confie à Louise Des Chatelets

                                             à Montréal, sur Canal Vox (émission Le confident du 26 juin 2012)

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Orpheline,

Il existe des coups qui,

 perpétrés par des mains gantées de velours ou de soie,

 incroyablement douces, sont d’éternelles et invisibles blessures,

létales à l’intérieur.

Étonnement d’abord, puis stupeur et cri réprimé,

 par pudeur, ou par peur de ne pas être cru, ni entendu ;  

tremblement de corps, cataclysme en soi,

chagrin monumental, brutal.

Abandon, sans un mot.

Ce Dieu et cette Déesse tellement chéris depuis l’enfance vagabonde,

portés aux nues, n’étaient que monstres même pas sacrés !

 

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HISTOIRE COURTE 21.

UN PETIT DETOUR...

 

Ce n'était qu'un détour, mais il l'avait menée dans cette campagne si belle, envahie d'oliviers.

La panne était latente et le soleil brulant, arriver à une fontaine devenait vraiment urgent!

Ce n'était qu'un détour espérant accéder plus vite à ce village pas tellement éloigné... Ce n'était qu'un détour qui aurait mal tourné?

Lorsqu'il surgit soudain de son pas ca dansé et résolu le problème en deux temps trois mouvements, un zeste de mécanique et une bouteille d'eau fraîche!

Le soleil éclatait, ses yeux étaient brillants...

Ce n'était qu'un détour pris par un jour d'été... Va-t-en savoir pourquoi le soir est si vite tombé?

La chance était venue sur un pas de velours... elle s'est mise à souffler dans cet air parfumé!

Ce n'était qu'un détour, mais il aura compté comme un tour du destin par le hasard mené...

J.G.

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Les Portes du temps
(Communiqué)

56 musées et monuments ouvrent les Portes du temps à plus de 35 000 jeunes pour une découverte artistique et ludique du patrimoine.

Du 28 juin au 31 août, cette opération invite les enfants et les adolescents, issus en priorité des zones sensibles, urbaines et rurales, à une découverte artistique et ludique du patrimoine.

15 nouvelles participations de Saint-Omer (Nord) à La-Seyne-sur-Mer (Var)

Pour cette 8e édition, l’opération prend de l’ampleur avec quinze nouveaux sites participants, aussi divers que le haras national de Besançon, le mégalithe des Causses et Cévennes, le Mausolée de Lanuéjols, la Voie Sarde, l’abbaye de Sénones et les sentiers des Passeurs, le château de Lunéville, le château de Carros – Centre international d’art contemporain, le musée de la Faïence au château Pastré, le musée et les jardins du Canal du midi à Saint-Ferréol, le Musée des Sapeurs Pompiers de Lyon, le centre historique de Rouen, le Musée de la Grande Guerre à Meaux, le musée Rodin à Meudon, les musées de Saint-Omer, le musée Balaguier de Seyne-sur-Mer, le Palais du Tau et la cathédrale de Reims, le Palais de Rohan et la cathédrale de Strasbourg.

La créativité à l’honneur

Grâce aux arts vivants, Les Portes du temps proposent des formes inédites d’appropriation des lieux du patrimoine, de leur histoire comme de leurs collections. En fonction de leur particularité, les sites mobilisent le théâtre ou la danse, la musique, les arts plastiques, le cinéma, aussi bien que les arts de la rue ou le numérique, ou encore les activités sportives.

Organisation

Lancée en 2005 par le ministère de la Culture et de la Communication, l’opération des Portes du temps est organisée en partenariat avec le ministère délégué à la Ville et l’Agence nationale pour la cohésion sociale et l’égalité des chances (Acsé), dans le cadre des objectifs communs en faveur de la cohésion sociale, de l’intégration et de l’accès des publics défavorisés à la culture.

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Lettre à une amie,

Jardin Botanique de La Petite Rochelle

 

Chère amie,

Partez-vous à la cueillette des mots, ces éternelles fleurs poussant depuis toujours dans le jardin, un peu en friche je vous l’accorde, de notre tête fertile et riche ?

l’écriture, de ses enjambées bleues, nous transporte partout.

Mais qui arrose ce jardin ?

Sont-ce notre regard, notre ressenti, notre amour de la vie, parfois même nos peines ruisselantes et salines ?

Que d’incessantes questions dans ma tête foisonnent !

Il s’agit-là, d’un bien étrange jardin, grâce auquel nous existons, nous grandissons !

Quant au souffle qui l’anime,  aux senteurs de roses et de lilas, est-ce la respiration paisible et libre de l’âme qui s’exprime, un tantinet lyrique ?

Cette force  formidable qui désincarcère, nous maintient vivants et présents.

Oh douleurs et désespoirs intenses ; ne suffirait-il pas d’en faire une matière vivante, dont le langage serait multiformes et multicolores, un genre de folie dure, devenue douce ; mélange d’herbes folles, d'inoffensifs chardons bleus, de graciles tulipes noires, de fragiles coquelicots, de soleils or ou noirs : création ?

Je vous laisse donc, ma chère amie, découvrir tout ceci, en espérant que l’orage qui s’annonce, qui avance, aura la courtoisie de ne point trop gronder puis éclater.

Il existe des étés qui se parent en gris, en blanc et plus rarement en vert, qui flirtent avec l’automne.

Bien amicalement.

Nina   

 

 

 

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12272816856?profile=originalUn soleil éclatant et chaud était au rendez-vous pour cette «Rencontre Informelle des Carnettistes de Terrain» que j’ai eu le plaisir d'initier de façon très confidentielle pour sa première édition dans le cadre somptueux des Gorges du Tarn et des Grands Causses le week-end dernier, un rendez-vous d'artistes authentiques qui ont le plus bel atelier du monde : le monde entier justement !
Je reviendrai plus tard sur cet «évènement» qui m’a permis de retrouver quelques-uns (es) des plus fidèles amis (es) m’ayant déjà suivi dans des voyages ou formations picturales lointaines, (surtout Asie, Europe et Afrique du Nord) .
Je vous reparlerai de ces moments de vrai partage dans le chant des cigales, sous la brise montant des fonds de vallée ou au fil de l'eau dans les rapides des Gorges du Tarn, mais en attendant je voulais vous communiquer la publication de cet article destiné en un premier temps à vous informer de l'évènement (car il s'agit d'une "première" dans le domaine des arts plastiques) et à remercier chacune, chacun des participants venus pour certains d’assez loin en cette occasion (pour celles et ceux venus de Suisse, Paris, Lyon, Nice, Bordeaux, Toulouse, Marseille, y compris nos amies belges et anglaises, etc.), sans oublier les plus proches venus en voisins .
La suite de cette information et les premières photos de cette rencontre sont sur le blog http://www.Aquarelle-en-Voyage.com, merci pour votre attention, peut-être serez-vous un jour associés à cette belle aventure ?

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L'ami Bernard Lanza

L'ami Bernard Lanza

Il existait, sensible et tendre,
Vivant pleinement chaque jour,
Ce, jusqu'au bout de son parcours,
Qui dut brusquement le surprendre.

Il avait l'âme d'un poète,
Savourant de petits bonheurs
Dont il conservait la saveur
Dans une atmosphère de fête.

Était friand du beau langage,
Engendrant de troublants émois;
Se montrait ravi chaque fois,
En l'exprimant dans un hommage.

Il demeurera tel qu'il fut,
L'ami spontané que l'on aime,
Charmant conteur dans ses poèmes,
Qui, pendant longtemps, seront lus.

8 février 2009

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Un geste fabuleux

En hommage à Bernard Lanza

Kundera s’est ému de gestes inconscients,

Qui souvent font le charme de certaines personnes.

Des gestes nous ravissent et d’autres nous étonnent,

Chez des êtres aimés, restés longtemps absents.

Chacun a pu agir, un jour, trop vivement,

Se laissant emporter par l’absurde colère,

Ou par contre ne pas s’impliquer, laisser faire,

Alors qu’il eut fallu s’insurger promptement.

Nos actions nous reviennent à diverses reprises,

En  éveillant toujours en nous certains émois,

Regrets faibles ou vifs mais aussi belles joies,

Quand elles provoquèrent d’agréables surprises.

Vous avez raconté l’un de vos plus beaux gestes

Qui fut instantané, surprenant, généreux,

Qui put combler de joie un être malheureux.

Il supplante, je crois, les regrets indigestes.

Un bijou de famille offert à la fillette,

Mendigote quêtant quelques sous, humblement,

Et qui se vit soudain traitée royalement,

Transportée par ce don dans le sein d’une fête.

Vous eûtes en échange de cette chevalière,

Déposée dans la main de l’émouvante enfant,

Un baiser spontané réellement touchant,

Et tout autour de vous une douce lumière.

7/7/2005

 

 

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« Arnaud Pauthier, ou un songe en terre humaine »

 

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Figurative, la peinture d’Arnaud Pauthier flirte avec une abstraction d’une grande expressivité.

Chatoyant et singulier, l’univers de l’artiste s’orchestre autour de thématiques récurrentes comme la série Sylvestre ou celle des nus…

Cette pluralité de sujets offre au peintre la possibilité d’explorer et d’inventer une écriture picturale toute personnelle dont la pierre angulaire est le médium utilisé : le vernis translucide pigmenté en multi-couches.

Choix pour le moins audacieux car exempt de facilité, original puisque peu employé, pertinent parce qu’accentuant le prisme de la lumière.

Vous l’aurez compris, Arnaud Pauthier investit pleinement le champ de la création.

Exigeant, minutieux, l’artiste possède parfaitement sa technique…

Elève des Arts décoratifs de Limoges et des Beaux Arts de Bordeaux, Arnaud a su également s’approprier l’expérience maternelle en matière d’œuvres d’art et plus particulièrement de restauration lorsqu’il flânait dans l’atelier familial… A n’en pas douter sa démarche artistique d’aujourd’hui découle de ces influences passées tout en s’affranchissant du carcan académique.

Arnaud Pauthier étonne, interpelle tant son style résonne de bribes picturales historiées tout en n’appartenant à aucun courant réel…

Il y a ici ce supplément d’âme qui manque si cruellement à un certain art contemporain. Actuelle, la peinture d’Arnaud Pauthier paysage le sensible dans un jeu délicat de formes, de couleurs… l’artiste structure une pensée créatrice féconde, diseuse d’une mémoire humaine dont émergent des échos tantôt bucoliques tantôt sensuels où se mêlent vécu et imaginaire avec  homogénéité et talent.

L’authenticité de l’être s’articule magnifiquement autour de la beauté…

Arnaud Pauthier convoque le savoir et l’inné lorsqu’il peint, ainsi sa quête d’artiste fait corps avec celle de l’homme, sans gloriole ni effet de manche, il bâtit une œuvre subtile qui contribue à rendre le monde meilleur…

Il y a de la justesse dans la peinture d’Arnaud et c’est peut-être ce qui la rend si belle, si inspirée…

Comment ne pas espérer en l’humanité face à un tableau du peintre ?… L’œuvre se révèle levier d’espérance de par sa force d’évocation, sa capacité à émouvoir nos cœurs vieillis…

Par le truchement d’un arbre, d’une silhouette… l’artiste nous offre cette respiration intérieure qui dévoile les arcanes secrets de la Vie et nous donne à entrapercevoir un peu de cette éternité empruntée aux dieux…

La peinture d’Arnaud Pauthier est un songe en terre humaine, une vérité retrouvée sous le pinceau magistral de l’artiste…

Aux confins de l’existant, une œuvre nous sourit…

 

 

 

Nathalie Lescop-Boeswillwald

Docteur en Histoire de l’Art,

Agent d’art, critique, poète,

Directrice de l'Espace NLB

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« Roseline Al oumami, sur l’autel du sensible »

 

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La peinture de Roseline Al oumami nous invite à une traversée du miroir par le truchement de la toile, espace vierge de tout a priori où revisiter la Vie dans toute sa fragilité et sa force…

L’Artiste offre au regardant une vision structurée et dense d’un univers où la couleur, le trait, le mouvement habillent le désir d’évasion… Le Peintre, ici, vibre à l’unisson de l’œuvre…

Roseline Al oumami, avec exigence et cœur, exprime dans un même élan d’humanité ces émotions qui figurent l’être dans toute sa quintessence.

La peinture est ici source de joie, diseuse de beauté et de vigueur…

Roseline Al oumami est une belle personne qui crée pour partager avec l’autre sa compréhension du monde et de l’existant… Offrande tout autant qu’instant de vie, son œuvre lui ressemble… gracile et puissante, presciente et atemporelle…

Il y a quelque chose de sacrémentiel dans les saisons picturales de Roseline Al oumami, renaissance et finitude s’y côtoient sur l’autel du sensible…

Reconnaissons que nous sommes en présence d’une artiste rare, profondément ancrée dans le Vivre vrai, Roseline Al oumami possède cette perception innée de l’acte créateur, sachant s’abandonner à ses sensations pour mieux questionner la toile et en faire surgir toute la légende intérieure…

Quoi de plus beau que ce jaillissement de couleurs, paysage d’une âme à l’écoute ?

La gestuelle de Roseline Al oumami est ample et expressive, son tracé léger et intense à la fois, il y a là des envolées magistrales qui illustrent combien l’artiste ne s’envisage que dans la lumière de son œuvre…

Aérienne et pourtant tellurique, la peinture de Roseline Al oumami est faite d’arabesques de pulsations d’éclats et de fulgurances, elle mute du figuratif à l’abstrait et vice versa, rompt avec la stylistique habituelle pour se métamorphoser en une œuvre où le dynamisme du trait et la pluralité de la forme procèdent d’une même volonté de dépasser l’aspect plasticien pour tendre à la seule poésie.

Les toiles de Roseline Al oumami nous entraînent au cœur même de la matière, projections imaginaires ou réelles de l’esprit qui surgissent ici du cercle, là d’un empâtement élaboré ; l’artiste fait montre d’une détermination et d’une rigueur incroyables, jamais elle ne se laissera aller à la facilité, la couleur est souvent dominante, liée à un choix exemplaire prétexte à la thématique du tableau, le peintre apprivoise plus qu’il n’y semble sa palette, désireux de conserver musicalité et symbolique à l’ensemble, elle veut imprimer à son œuvre une impression de continuité pour une quête picturale pérenne…

Dans son atelier, Roseline Al oumami se vêt de silence et… loin des fureurs du monde peint… Ainsi se bâtit une œuvre… à force de travail, de désir…

Le talent de Roseline Al oumami résulte dans l’acuité de son regard, son traitement de la couleur mais également dans ce don de soi qu’elle met au service de son art et par ricochet du regardant…

Captatrice d’émotions, l’œuvre de Roseline Al oumami s’inscrit dans le courant de l’abstraction lyrique, oscillant entre art informel et expressionnisme abstrait…

L’Artiste se démarque des écoles et des genres, autodidacte, l’expérience étant, elle peut se targuer de maîtriser techniques et « espace » chromatique tout en conservant son indépendance créatrice, tant dans la composition figurative que dans l’abstraction pure.

Sachant se déprendre des carcans picturaux pour une remise en question positive et quasi continuelle… L’œuvre se doit d’être évolutive, jamais figée, toujours en devenir…

Parions que Roseline Al oumami saura confirmer avec le temps ce qui apparaît aujourd’hui comme une démarche artistique originale et forte en une Œuvre novatrice bouleversante d’humanité.

 

 

 

Nathalie Lescop-Boeswillwald

Docteur en Histoire de l’Art

Agent d’Art, critique, poète

Directrice de l’Espace NLB

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« Maddy, ou la fulgurance du vivre »

 

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Maddy est une jeune artiste pleine de ressources…

Ayant fait des études Arts et Lettres, interrompues par les aléas de l’existence, elle se considère comme autodidacte.

A ses débuts, la peinture de Maddy était figurative, petit à petit elle a évolué vers un abstrait lyrique qui lui laisse toute latitude pour réinventer sur la toile les sensations qui l’animent…

 Peintre instinctive, Maddy use de la technique tactile (les doigts, la main en lieu et place du pinceau) pour une approche plus personnelle voire sensuelle de la peinture.

Lorsque Maddy peint c’est son être tout entier qui est sollicité, tant pour elle peindre est synonyme de geste, d’élan, elle fait corps avec sa toile, il y a là quelque chose de symbiotique qui souligne la totale cohérence de l’être et de l’œuvre…

 Si elle travaille essentiellement la glycéro, c’est pour dit-elle pouvoir s’abandonner à ses « impulsions » picturales, usant de la méthode du dripping cher à Pollock, et ainsi se permettre toutes les fantaisies stylistiques d’une gestuelle ample et sensitive…

La glycéro, par ailleurs, apporte brillance, fluidité à l’œuvre…

Suffit de s’attarder sur « Last kiss » ou « le baiser dans la brume » pour déceler combien la texture s’avère un facteur primordial dans le travail de l’artiste.

Maddy n’est jamais plus à l’aise que sur les grands formats où elle peut laisser s’exprimer pleinement sa spontanéité et son goût du mouvement.

L’huile et l’acrylique n’interviennent dans sa peinture que pour ajouter relief et vivacité des couleurs à la glycéro qu’elle aime tant travailler.. Il est intéressant ici d’observer la complémentarité des médiums lorsque l’artiste qui les utilise le fait à bon escient, ce qui est le cas de Maddy, vous l’aurez compris.

Car si Maddy est une artiste de l’instant, désireuse de prononcer la Vie par le truchement des émotions ressenties, elle n’en est pas moins un être qui quête en filigrane de l’acte créateur cette empreinte du vécu qui consciemment ou non se juxtapose au désir, point névralgique de toute œuvre…

A l’art se mêle toujours cette part de vérité qui désigne l’être dans sa quintessence.

La peinture de Maddy prononce la verticalité de l’existant, la fulgurance du vivre tout en offrant une compréhension souterraine de l’âme humaine…

Si Maddy possède déjà une « patte » c’est parce qu’elle aborde la peinture vierge de toute idée préconçue, expérimentant ses trouvailles, les améliorant au fil du temps, attachant une grande importance au traitement de la matière.

Il faut voir « les murs qui saignent » pour saisir toute la puissance d’une telle artiste… Maddy aime à présenter sa peinture avec des poèmes et en musique… elle met en scène sa propre création, se révélant plurielle dans la performance artistique…

Toute de contemporanéité et de force, l’œuvre de Maddy est une promesse qui s’offre à nous, regardant…

Sachons l’appréhender comme elle le mérite, pénétrer son univers sensible où le temps semble alenti, enfin respectueux de cette humanité qui fait si souvent défaut au quotidien, nous donnant à espérer encore en l’art et la création…

Gageons que Maddy n’aura de cesse de nous surprendre et de nous enchanter !

 

Nathalie Lescop-Boeswillwald

Docteur en Histoire de l’Art

Agent d’Art, critique, poète

Directrice de l’ Espace NLB

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AU PRINTEMPS… DE MA FENÊTRE !!

 

En face de moi se dresse un temple,

de grandeur ! … Que je ne vois pas .

Son effigie  dorée  bizarre dans l’espace,

comme un errant crie de salut ,de ricane

dans la cassure muette du vent sourd,

de ces nonchalantes brebis perdues.

 

 Vacarme de cloches  aux pluies en furies

en petits pats tombants  sur ma fenêtre…

 Dans Mes arènes du printemps, fuit en moi

 la saveur de l’angoisse, comme…

Ces feuilles tombantes d’automne …

Tunique  nue ,mélancolique de tristesse…

 

Un flou-flou de mort jadis, empressé

dont les murmures s’en vont  fumantes

sans un adieu chez les monarques.

Ceux même qui attendent dans la peur,

d’un serment du graal, vivent dans l’opulence,

de la pomme du jardin d’éden.

 

CRÉPUSCULE

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Lili Rose.s'installe ...

Lili Rose est installée dans son petit nid d’amour depuis qq mois et commence enfin sa nouvelle vie d’adulte. Un appartement renseigné dans un journal local et situé dans un quartier moderne a fait l’affaire. Son logement est agréable et ensoleillé à souhait. Une grande terrasse longe tout l’étage et permet de se détendre agréablement en prenant le frais. Cet endroit se situe au 4éme étage d’une tour résidentielle toute neuve. Les fenêtres donnent sur la ville. Le soir, au loin, scintillent toutes les lumières de la cité indiquant ainsi les endroits les plus animés.

Lili Rose a toujours vécu à la campagne, avec un grand jardin et des espaces libres tout autour de la maisonnette qu’elle laisse derrière elle. Elle y abonne aussi son petit chat tout doux et si gentil. Impossible de le prendre, le règlement d’ordre intérieur de l’immeuble interdit les animaux.

Lili Rose travaille depuis qq mois et son emploi du temps est devenu plus serré. Les petites choses de la vie sont maintenant à sa charge, fini les petits repas fait par maman, les courses, les lessives, le repassage. Maman avait l’habitude de l’aider et mettait un point d’honneur à faire beaucoup pour Lili.

La maman de Lili Rose n’avait pas eu beaucoup de chance, elle était malade depuis fort longtemps et malgré cela, elle avait œuvré par que sa fille ne manque de rien.

Dans son logement tout neuf, Lili Rose rêve à sa nouvelle vie, au bonheur tout neuf, aux enfants qu’elle aura, à son mari parfois absent et distant. Elle l’attend  toujours avec impatience.

Tous les nouveaux achats sont disposés à son goût, les nouveaux bibelots, le salon. Le meuble de maman a pris sa place directement sur le plus grand mur. Lili Rose en est très fière. Un meuble en bois de palissandre qui lui plait beaucoup.

Lili Rose fait connaissance avec ses voisins, un couple de personnes âgées qui vient d’aménager comme elle. La dame est plus âgée que le mari.  C’est elle qui a voulu venir habiter en appartement pour soulager son époux des travaux extérieurs de leur habitation.  Le mari n’est pas trop heureux de cette nouvelle situation trouvant la vie monotone dans cette tour. Il regrette ses habitudes du dehors, son jardin, ses plantations et il finit par s’y faire doucement. Lili Rose est un peu comme lui, un peu nostalgique de son ancienne vie. Elle a un tout petit sentiment dans le fond de son cœur qui lui dit que qq chose ne va pas.

Sentiment qu’elle refoule bien vite pour passer à autre chose, vite penser à autre chose, vite s’occuper pour oublier ce petit malaise intérieur.

Son travail l’occupe beaucoup. Elle aime partir le matin et parcourir les qq kms qui la séparent de son bureau. Elle en profite pour se distraire un peu. A son retour, elle se démène pour que tout soit parfait au retour de son mari qui n’est pas toujours content. Lili Rose met ce changement d’humeur sur la fatigue, lui aussi travaille beaucoup.

Lili Rose se rend compte fort vite que quoiqu’elle fasse, son mari est toujours négatif envers elle.

Lili Rose apprend la déception et l’incompréhension. Elle, qui a toujours été le centre du monde pour sa famille, a le sentiment de ne plus exister. Ses yeux se remplissent souvent de larmes et elle ne dit rien autour d’elle pour ne pas inquiéter les siens. Elle continue à ne pas comprendre le comportement bizarre de son époux.

La vie s’installe avec des hauts et des bas. Les explications demandées et données sont parfois satisfaisantes, du moins sont-elles suffisantes pour continuer sa nouvelle vie. Un drôle de sentiment l’envahit maintenant de plus en plus souvent et lui brise parfois le cœur.

A-t-elle été honnête avec ses sentiments à elle ? Par moment, le doute l’envahit aussi. Et si elle s’était menti. Est-ce donc cela qu’elle ressent maintenant ?  Son mari a-t-il  un secret ?  A-t-elle oublié trop vite les sentiments d’amour qu’elle a rejetés qq années plutôt ?  A-t-elle fait le bon choix ?

Pour l’instant, Lili est certaine d’avoir choisi le mari idéal pour sa famille, ses parents, son entourage mais pour elle, Lili Rose doute.  Son mari est la personne que tout le monde voudrait comme époux, comme père, comme frère, comme ami. Une seule ombre, il n’est pas gentil avec elle. Voilà bien un mystère sur les rapports humains.

Lili Rose, très occupée, se dit que le temps arrangera tout cela et qu’elle verra plus tard. L’important est de vivre actuellement dans le moule comme tout le monde le veut. Et les faits confirmeront ou infirmeront ses doutes actuels.

Lili Rose en profite pour s’investir plus encore dans son travail et s’étourdit par moment de rêves.

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Les nouveaux retraités


Ils en ont rêvé, ils y sont arrivés.
Approchez, touchez-les vous ne rêvez pas.
Ces vieux là sont marrants ne leur dites pas
Qu’ ils sont vieux, même pour rire, surtout pas.
Ils ont le bout joyeux, ces joyeux rentiers !

Quelquefois par deux, tout neufs, bras sous le bras
Voyez les se promener et s’afficher.
Comme hier, désirer, toucher, acheter
Sans souci désormais de voir arriver
La chose, comme ils disent, qui ne va pas !

Ils ont tous les points, toutes les années,
Des relevés, des documents archivés,
Des contrats jaunis soigneusement planqués,
Des certificats, des cachets pour prouver
Les années, les pépés, les mémés !

Et maintenant posez leur la question ;
Comment ont-ils fait et ce qu’ils ont gagné ?
C’est oublié et voici leur dernier né :
Pas un berceau, un landau, ça c’est plié
Mais un gros “bahut ” haute finition !

Parfois parmi eux on voit des imposteurs.
Ceux qui colorent un passé sans honneurs,
Teintent les maigres cheveux qu’ils ont gardé
Et s’exhibent chèrement bien habillés.
Tous cadres au final, allez vérifier ?

C’est un tableau on ne peut plus émouvant
Que ces vies dans l’attente d’un instant.
Innocents retournant en maternelle,
Crédités sans la peur habituelle,
Entrant gaiement au club du vieillissement !

Ils sont féroces ces nouveaux retraités.
Ils clament fièrement d’avoir mérité.
Que leurs jeunes enfants n’ont qu’à travailler.
Qu' ils vont enfin profiter et voyager !

Je vous confirme qu’on peut les détester,
Chantant aux alentours qu’ils ont bien cotisé.
Quand leurs visages sont bouffis et rieurs
Et défient soudainement tous les malheurs !

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Le poète est un four à brûler le réel ...

"La poésie n'est ni dans la vie, ni dans les choses.

C'est ce que vous en faites et ce que vous y ajoutez.

La poésie est dans ce qui n'est pas. Dans ce qui nous manque. Dans ce que nous voudrions qui fût.

Elle est en nous à cause de ce que nous ne sommes pas.

C'est le lien entre nous et le réel absent.

C'est l'absence qui fait naître les poèmes.

Le poète est un four à brûler le réel ... "

 

 

Pierre Reverdy

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Mon très cher Eminescu

Mon très cher Eminescu

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(15. 01. 1850 – 15. 06. 1889)

 

            Mon cher poète éternel,

            Ce matin, à peine réveillée de mon sommeil agité, je me suis précipitée vers la petite statuette en bronze sur la bibliothèque. Je l’ai prise dans le creux de la main et j’ai commencé à murmurer, mes yeux fixés dans tes yeux baignés de larmes: A l’étoile...

 

Jusqu’à l’étoile qui s’est levée
C’est un si long chemin

Que la lumière dut voyager

Des milliers d’années,

Pour qu’elle arrive enfin.

 

Elle s’est éteinte, depuis longtemps

Dans des lointains bleus

Et son rayon à peine maintenant

Put briller à nos yeux.

 

L’icône de l’étoile qui est morte

Monte doucement dans le ciel;

Elle y était sans qu’on la voie…

Et aujourd’hui, qu’elle n’y est plus,

Notre oeil l’aperçoit.

..................................................

                                     (Fragment du poème « A l’étoile » par Mihai Eminescu, 1886)

 

            Toi, qui connaissais tellement de choses, toi qui te perdais dans de longues discussions philosophiques avec Schopenhauer et Kant, toi qui avais lu les Védas et les Upanishad, toi qui jouais les lois de Kepler sur ton „auriculaire” et qui „t’es immergé dans les étoiles” pour étudier leur chair et leur esprit, toi qui avais un gentil mot pour tous tes prédécesseurs – toi tu es... Oh, j’ai tellement honte t’avouer ce qui a fait de ma nuit un jour, un jour amer...

            Avec de lourds cernes je regarde le ciel qui tout à coup est devenu noir et insipide. Pardonne-moi. J’ai éparpillé tous les livres de la bibliothèque et je t’ai fait voir la lumière, toi, qui es lumière! Je te prie de me pardonner; je ne t’ai plus feuilleté depuis un certain temps... Environ trois semaines, depuis le 15 janvier, le jour de ton anniversaire; tu as 156 ans déjà. J’ai retrouvé le volume „Poèmes”, sans couvertures, tel que je l’ai gardé depuis les années de lycée. Mes livres les plus aimés n’ont plus de couvertures, je leur ai dévoré et la mie et la croûte, je te prie de me pardonner... Je t’ai emmené ici, loin de Ipotesti, loin de ton tilleul tellement cher, car je devais t’avoir près de moi. Je t’ai posé à côté des autres poètes et écrivains roumains ou non roumains, Goethe, Schiller, Blaga, V.Voiculescu, Cioran, Baudelaire, Hugo, Caragiale, Ion Barbu, Cosbuc, Arghezi, Camus, Topârceanu, Anghel et d’autres, tant d’autres... Mais à quoi bon d’énumérer tous ces noms qui reposent paisibles sur les étagères? Tu te demandes, peut-être, pourquoi je me suis rappelé de toi ce matin.

            J’ai eu une très mauvaise nuit. Je me tortillais et à chaque fois que je me réveillais me revenait à l’esprit ce qu’un ami m’avait écrit hier: „Eminescu souffre de nouveau en Roumanie”. Et je me suis posée cette question: quel genre d’homme pourrait être celui qui n’aime pas la poésie d’Eminescu? A-t-il vraiment appris à lire? Et j’ai répondu: il y a des gens qui récitaient le vers d’Eminescu sans avoir appris à lire, car plus important que de lire avec les yeux c’est de lire avec l’âme.

            Mon cher homme de génie, je dois te dire qu’il existe une multitude des gens – académiciens, des gens ordinaires, intellectuels ou non – qui savent réciter par coeur tes poèmes et les aiment. Mais, je ne sais pas comment te dire... Il y en a d’autres qui ne te comprennent pas, aujourd’hui comme hier d’ailleurs, tu le sais bien; tu as lutté avec certains „épigones”, ceux d’entre eux qui t’ont harcelé; plus tu montais plus ils voulaient te descendre dans leur boue. Ils sont à nouveau sur tes pas, ils te guettent, mon cher rêveur génial, ils sont arrivés jusqu’au ce XXI-e siècle tellement „moderne” grâce à leurs „sentiments froids”, étant à la fois „petits en jours, grands de passions, des coeurs vieux, laids / Des masques souriants, bien mis sur des caractères ignobles”.

            Mon cher poète qui a tant aimé le monde, je ne sais pas comment te donner cette nouvelle... Je te blesserais avec cette vérité. Imagine-toi que les Anglais mélangent Shakespeare dans leurs intrigues politiques, en le tirant tantôt vers la part des conservateurs, tantôt vers celle des labouristes. Imagine qu’ils le déchiquettent dans des conflits ethniques ou religieux, qu’ils lui reprochent qu’il est trop périmé, car il est né quelques centaines d’années auparavant. Qu’ils douteraient de la qualité du poète universel, car il a vécu dans un passé trop lointain ou parce qu’il écrivait des mots d’amour trop „romantiques” pour notre époque cynique et prostituée.

Ne t’attriste pas! Ne pleure pas! Tu sais, n’est-ce pas, qu’ils ne méritent pas tes larmes, tous ceux qui font de „notre Dieu, une  ombre” de „notre patrie, une phrase” et pour lesquels „tout est vernis, tout est lustre sans base”. Ne pleure pas pour eux, petite statuette en bronze, qui as plus d’âme que certains „humains”. C’est toi-même qui écrivais il y si longtemps – comme si tu savais à l’époque que l’espèce homo-latrans seraient  arrivée dans notre temps d’aujourd’hui – tu écrivais „Vous, les critiques avec des fleurs stériles / Qui n’avez donné aucun fruit...” Ne pleure pas à cause eux!

Ils ont tué ton corps mais ils n’ont pas pu te tuer. Ne les écoute pas! Tu sais qu’ils n’ont aucun pouvoir sur ta statue de lumière. C’est toi-même qui disait dans le siècle passé: „leurs louanges, évidemment, m’offenseraient par dessus mesure”. Ils ne t’ont même pas lu, ils ne peuvent pas te comprendre ni avec leur esprit étroit ni avec leur âme boiteuse.

J’étais en train de dire que j’avais honte d’être d’origine roumaine; mais je me suis rappelée que toi aussi tu es roumain et que des dizaines de millions des gens du monde entier sont toujours des roumains et je sais qu’ils ont du mal à savoir que tu es malheureux. Nous faisons tous un mur autour de toi, non pas pour te défendre – nous n’en serions même pas capables – mais pour que tu nous défendes des misères du siècle.

Laisse ceux dépourvus d’âme et d’esprit rabaisser ta poésie, ta philosophie, ta prose; de ton oeuvre surgira pour des siècles et des siècles l’éternel, comme l’eau jaillit d’une fontaine bénie par la main sainte de Marie; ceux qui seront assoiffés s’y ressourceront.

Les mots que tu as fait naître à la lumière „d’une chandelle” et qui ont formé notre langue littéraire, ces mots ont apaisé nos âmes quand nous étions des enfants, quand nous fûmes des adolescents et ensuite quand nous sommes devenus des adultes et des vieillards. Ta poésie nous a enrichis et a enrichi l’univers et il est deux fois plus entier avec ton oeuvre.

Personne, jamais ne pourra t’éteindre ou au moins t’atteindre, car tu es Hypérion. Mon cher poète éternel, dis-leur encore une fois, car ils sont nombreux à ne pas te connaître ou d’autres t’ont oublié; dis-leur,  tout comme il y a plus d’un siècle:

 

Vivant dans votre cercle étroit

La fortune vous sourit,

Par contre, dans mon monde à moi,

Je me sens éternel et froid.

                                    (Fragment du poème « Hypérion » par Mihai Eminescu)

Ta sagesse est plus vivante que jamais; elle nous appelle non pas depuis la nuit ténébreuse mais depuis la lumière éternelle. Tes poèmes on devrait les réciter à genoux. Voilà, je m’agenouille pour que tu les pardonnes. Murmurons ensemble ces quelques extraits de ta „Prière”:

 

Notre reine, notre mère sainte,

Nous te prions à genoux,

Elève-nous, délivre-nous

De cette vague qui nous hante.

Sois bouclier de réconfort

Et mur de délivrance

Descends vers nous, vêtue d’aurore,

Oh, mère pure comme l’enfance!

Aide-nous maintenant qu’on soit bénis!

Eternellement vierge, Marie!

                             (Fragment du poème « Prière » par Mihai Eminescu)

­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­___________________________________

 

Antonia Iliescu

(8. 02. 2006)

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