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C’était ce matin

Nuage ogre s’empare du ciel

À l’encre de chine se teint le paysage

Le jour devient nuit noire

La foudre acharnée souffle sa colère

Éclats de lumière éblouissant le dôme

Vent fou aux quatre coins de la ville

Coulée de grêles sur les toits tremblants

Cascade de pluie sur ma fenêtre

Le chat et moi à l’abri du chaos

 

Nada le, 23/08/11

 

 

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Alvéoles - Le voyage de Judith (13 ... et fin)

Judith ne fut même pas surprise de retrouver Valérie à ses cotés, tant ses pensées étaient lentes. Elle était à la fois triste de partir, contente d'avoir de la compagnie, et soulagée que ce ne soit pas celle de Mimmo. Car s'il avait été là, tout aurait été bien plus difficile.

La jeune fille essayait de la secouer de toutes ses forces, mais c'était inutile. Judith s'était transformée en statue dure et insensible depuis longtemps. Elle qui avait encore réussi à sentir le pouls de Valérie sur ses lèvres il y a quelque temps – combien de temps était une question bien vague et très secondaire – ne ressentait aucune des secousses que lui infligeait la jeune fille.

La petite s'acharnait, lui parlait, criait probablement, mais les sons ricochaient sur les tympans de Judith, qui se les imaginait comme une impénétrable paroi métallique. Parfois elle voyait le visage tantôt rageur tantôt désespéré de Valérie passer devant le sien, mais elle ne pouvait rien lire sur ses lèvres déformées par la panique. Son acharnement lui faisait une impression très bizarre. Il était inutile et touchant. Allait-elle rester là pour l'éternité ? Après tout, c'était beau, ce ciel bleu clair comme dans le meilleur des jours, tout étoilé malgré cette lumière. N'était-ce pas ce que la jeune fille lui disait, d'ailleurs ? Étoiles ?

Non. Cela ne se limitait pas à cela. Elle ne disait pas que ça. Pas juste : étoiles, elle appelait son nom aussi. Sur ses lèvres, elle avait bien lu : Judith.

Tout au loin, elle avait aussi entendu son prénom, comme un écho aux mouvement des lèvres de Valérie, dont les larmes coulaient sur le visage, jusqu'à tomber sur le sien.

Et que Judith sentait, à vrai dire.

Elle sentait les larmes sur son visage, elle entendait Judith, elle entendait étoiles. Et quoi d'autre ? Judith pouvait-elle encore entendre d'autres mots ? Elle se concentra, essaya de capter au mieux les syllabes mimées qui passaient devant ses yeux immobiles.

Chez toi.

Les étoiles c'est chez toi. Voilà, le message était clair. Judith allait vers les étoiles. Non ?

Non. Il y avait d'autres mots. Chez moi. Les vraies étoiles. Quoi ? Les étoiles immobiles sont de vraies étoiles ? Pour la première fois depuis une éternité, Judith parvint à écouter.

— Ce sont les vraies étoiles du vrai ciel, Judith ! Je les vois !

Judith entendait tout, à nouveau.

Mon Dieu, le vrai monde est là, et je ne vois pas ?

Valérie avait-elle remarqué un changement ? Un peu de vie s'était-elle immiscée dans les yeux de la jeune mariée ? C'était bien possible, car maintenant elle ne montrait plus son visage, comme si elle savait que Judith pourrait à nouveau bouger sous peu. Au contraire, elle lui parlait encore plus vite et encore plus fort.

— Judith, toute cette boue noire, tu n'es pas tombée dedans, tu l'as absorbée, elle est en toi ! Tu comprends ? À l'intérieur ! Je l'ai vue ! Crache la boue, Judith, crache la boue pour revenir avec moi, j'ai accroché les vraies étoiles, je ne les lâche pas ! Papa et maman sont là près de moi, ils me tirent loin loin vers les étoiles, tu dois cracher tout et prendre ma main ! Crache, sinon tu continueras à peser des tonnes. Crache, s'il te plaît !

Je rêve ? Elle me tape sur le ventre ? Elle me donne des coups de poings ?

Judith fit des bonds de carpe mentaux : elle sentait les coups de Valérie sur ses abdominaux. Ab-do-mi-naux ! Quatre syllabes ! Judith sentit monter sa joie de retrouver les mots. Les mots ! Mes mots. Mimmo ! Je veux te voir !

Judith se souleva avec violence, à la surprise de Valérie, qui lui saisit immédiatement la main et la serra de toutes ses forces. Elle se retrouva à quatre pattes – enfin, trois – toujours aussi nue. Un spasme d'une violence inouïe secoua son corps tout entier, à tel point que Judith crut que le moindre de ses os allait se détacher de sa chair. La douleur qu'elle ne ressentait plus depuis une éternité faillit lui faire exploser le cœur et la tête. Son champ visuel se rétrécit dangereusement, puis se dilata d'un coup, avant de se résumer une fois encore à un petit point lumineux.

Valérie cria une ultime fois : crache, et cette fois fut la bonne. La noirceur boueuse qui avait tant effrayé la jeune femme lui sortit par tous les orifices, s'épanchant dans l'herbe immobile.

Puis une violente lumière vint tout effacer.

 

 

 

Ainsi s'achève le "Voyage de Judith", qui constitue l'une des multiples trames de mes "Alvéoles". J'espère avoir diverti celles et ceux qui ont suivi les divers personnages de ce drôle de rêve...

 

Que sont devenues Judith, Valerie et ses parents? Seul l'épilogue du roman peut vous éclairer. Je peux vous en dire deux choses.

 

D'une part, j'ai voulu que mon premier roman termine sur une note positive.

 

D'autre part, j'ai depuis tout petit une vilaine manie: je laisse toujours les portes ouvertes.

 

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LE THEATRE DU GRAND MIDI de BRUXELLES
vous propose son prochain spectacle  
SOUS LES ETOILES DE PROVENCE

à   PONTEVES   (Var)
sur la route départementale qui relie BARJOLS à SILLANS la CASCADE)


le 26 août à 2OH3O  ( Place St Marc ) 

"VINGT-QUATRE HEURES 
DE LA VIE D'UNE FEMME" 

de  Stefan ZWEIG 

"Jamais encore, je n'avais vu un visage dans lequel la passion du jeu jaillissait si bestiale dans sa nudité effrontée. J'étais fascinée par ce visage qui," "soudain, devint morne et éteint tandis que la boule se fixait sur un numéro  : cet homme venait de tout perdre  !"
" Il s'élança hors du Casino. Instinctivement, je le suivis…Commencèrent alors 24 heures qui allaient bouleverser mon destin  !"

avec Anne-Marie CAPPELIEZ

adaptation et mise en scène Bernard Damien
Régie Robin Cappeliez-Damien

 

 

RESERVATION VIVEMENT CONSEILLEE

O4 89 36 55 67

bernard_damien@hotmail.com



PRESSE NATIONALE et PUBLIC INTERNATIONAL UNANIMES !


Anne-Marie Cappeliez se coule dans la nouvelle de l'écrivain viennois avec une élégance fin de siècle baignée de crépuscule , sobre et délicate. Un spectacle qui cartonne à Avignon " ( Le Soir- Michèle Friche)


" La prestation de l'actrice est remarquable de présence et d'authenticité. A travers ce monologue, elle nous donne à imaginer son trouble, son audace, sa passion avec un ton de voix et une émotion qui nous tiennent, tout du long, en haleine… " (La Marseillaise – D.Baychère)


" L'émotion , le pathétique , voire le tragique de Mrs C… se répandent dans la salle, du personnage au public , via la méditation d'un miroir , triptyque inquiétant… " ( Le Dauphiné Libéré – M.Delaballe)


 

VINGT-QUATRE HEURES DE LA VIE D'UNE FEMME…



 

" Le magnifique texte de Stefan Zweig se joue au  Théâtre du Grand Midi.


" Après la `Lettre d'une inconnue´, le Théâtre du Grand Midi a choisi, pour deuxième volet d'une trilogie consacrée à Stefan Zweig, les bouleversantes `Vingt-quatre heures de la vie d'une femme´, nouvelle ciselée, intelligente, profonde et féminine que nous brûlions de redécouvrir.


 




Vingt-cinq ans plus tôt, Mrs C..., une veuve distinguée âgée d'une quarantaine d'années choisit de se rendre au Casino de Monte-Carlo pour tuer l'ennui qui la taraude. Son mari lui avait appris à observer les mains. Et c'est là que commence la brillante description de l'auteur autrichien,


 

 texte d'orfèvrerie qu'Anne-Marie Cappeliez interprète avec un rythme, une diction presque parfaits.


 

 Puis soudain, deux mains, comme cette femme n'en avait jamais vu, captivent son regard. Leur jeune propriétaire perd tout, sort sans un sou et Mrs C... le suit pas à pas.


 

 

 Créé à Avignon l'été dernier, le spectacle de Bernard Damien y a reçu un accueil unanime. 


 

Dans sa robe bleutée années 20, Anne-Marie Cappeliez, la voix grave et posée, campe à merveille cette belle dame distinguée. Seuls les trémolos laissent percer la douleur ressentie.



Seule en scène, dans une chambre d'hôtel d'une petite pension chic au bord de la Riviera, une femme confie les 24 heures les plus essentielles de sa vie. Suit alors le récit d'une passion amoureuse d'une brève intensité suscitant, en revanche, une honte éternelle.


 

Une passion foudroyante , un de ces moments si rares où soudain bascule le destin d'une femme : dans l'atmosphère fébrile des salles de jeu de Monte Carlo, se noue une aventure intense et folle…

                                                                                                                                       ( La Libre Belgique)

*   *   *   *   *   *

interview recueillie par Roger SIMONS, in Cinemaniacs


Mrs C… : C'est là que commencèrent ces vingt-quatre heures qui furent plus émouvantes que tout le jeu du monde et qui bouleversèrent mon destin pour des années…On ne vit des heures pareilles qu'une seule fois dans sa vie…Avec quelle force de désespoir, avec quelle rage effrénée un homme abandonné , un homme perdu , peut aspirer une dernière fois la moindre goutte écarlate du sang de la vie…

 

Stefan Zweig a écrit cette nouvelle en 1926 -qui décrit les crises que traversent des êtres entièrement dominés par leur passion- , transposée au théâtre et mise en scène par Bernard Damien, directeur de ce lieu du Théâtre du Grand Midi ", acteur et metteur en scène. Bernard Damien est devenu un véritable spécialiste des adaptations de romans pour un(une) seul(e) comédien(ne).Et il le fait admirablement bien. C'est aussi un amoureux du verbe et du très beau texte. Cf  son adaptation et interprétation de "Candide " de Voltaire.

 

Anne-Marie Cappeliez s'est totalement incarnée dans le personnage troublant, quelque peu mystérieux , dur parfois , émouvant de Mrs C… Elle nous fait vivre intensément- et sur un ton de confidentialité- ce personnage durant un peu plus d'une heure de représentation. Seule en scène, habillée d'une robe aux tons chauds(choisie par Véronique Biefnot). Elle porte une belle perruque blanche (pour indiquer avec précision la soixantaine de Mrs C.alors que la comédienne est beaucoup, beaucoup plus jeune). Lorsque l'on entre dans la salle du théâtre, Mrs C…est en scène , ou disons plutôt dans le salon de son appartement , marchant lentement de long en large. Elle regarde les spectateurs , voire les accueille d'un sourire très fin. Une fois la salle éteinte, elle avance vers un grand miroir où elle se considère longuement. Elle se retourne enfin, attirée par la petite boîte à musique qui se trouve déposée sur une chaise , dont elle interrompt la musique . Puis, sans se départir de son étrange sourire , elle s'assied et murmure d'une voix douce, à peine audible :

 

Mrs C… : Je vous ai choisi…Je vous ai choisi, oui : vous. Je voudrais vous raconter un seul jour de ma vie : le reste me semble sans importance , et même ennuyeux pour tout autre que moi…Il n'y a que la première parole qui compte…Je me suis préparée à être tout à fait claire et véridique…J'espère que je réussirai…

 

Et elle y réussira remarquablement. La salle est plongée dans le plus grand silence, à l'écoute de cette femme , qui à la mort de son mari s'est retrouvée affreusement seule au monde. Pour remplir le vide insupportable de sa vie, elle a entrepris de beaucoup voyager. Un soir , elle est alors à peine âgée de 40 ans, son destin va la conduire au célèbre casino de Monte Carlo – nous sommes dans les années 30—où elle va rencontrer fortuitement un jeune homme attablé à la roulette , un joueur invétéré…

 

Mrs C… : J'entrai dans la salle de jeu , flânant, sans jouer du tout, d'une table à l'autre et regardant d'une façon spéciale les partenaires rassemblés là, pêle-mêle. Je dis " d'une façon spéciale ", car c'était celle que m'avait apprise mon défunt mari , un jour que , fatiguée de regarder, je me plaignais de la lassitude que je ressentais à dévisager d'un air badaud toujours les mêmes figures : ces vieilles femmes ratatinées, qui restent là assises pendant des heures avant de risquer un jeton, ces professionnels astucieux et ces " cocottes " du jeu de cartes,- toute cette société équivoque, venue des quatre coins de l'horizon et qui, comme vous le savez, est bien moins pittoresque qu'on en fait d'habitude dans les histoires misérables où on la représente comme la fleur de l'élégance et comme l'aristocratie de l'Europe…

 

Non seulement Mrs C… nous raconte ces moments de folie qu'elle a vécu avec cet homme déséquilibré, mais aussi, elle fait la critique de la société d'alors.

 

Bernard Damien ( adaptateur et metteur en scène) : Stefan Zweig aimait par l'intelligence. Il comprenait par le cœur. Et les deux mêlés faisaient que chez lui, comme chez la plupart de ses personnages , l'ardente curiosité psychologique avait tous les caractères de la " passion charnelle ".

 

Mrs C…. : la main trahit sans pudeur ce que ces gens ont de plus secret. Quand on est habitué comme moi, à observer cette sorte d'arène des mains, initiée que je fus, grâce à cette fantaisie de mon mari , cette brusque façon, sans cesse différente , dont des tempéraments , toujours nouveaux, se démasquent, est plus passionnante que le théâtre ou la musique. Il y a des milliers d'attitudes dans les mains, les unes bêtes sauvages aux doigts poilus et crochus qui agrippent l'argent à la façon d'une araignée , les autres nerveuses, tremblantes, aux ongles pâles , osant à peine le toucher , nobles et viles, brutales et timides, astucieuses et , pour ainsi dire , balbutiantes , mais chacune a sa manière d'être particulière , car chacune de ces paires de mains exprime une vie différente, à l'exception de celles des croupiers…

 

Stefan Zweig a écrit une espèce de traité, de rapport savoureux et sensuel sur les mains. Très intéressant et rarissime !

Le trait le plus frappant de sa personnalité d'artiste était la passion de connaître, ce démon de voir et de savoir et de vivre toutes les vies d'un pèlerin passionné…Il était celui pour qui la vie était la substance de l'art et l'art , le regard qui plonge au cœur de la vie. Il ne dépendait de rien, et rien ne lui était étranger : aucune forme de l'art, aucune forme de la vie.

 

Mrs C… : …à cet instant de pause entièrement muette , pleine de tension et dans laquelle le silence semble vibrer, qui se produit toujours lorsque la boule déjà prête à s'immobiliser n'oscille plus qu'entre deux numéros ,- j'entendis , dis-je, tout en face de moi un bruit singulier , un craquement , un claquement , comme provenant d'articulations qui se brisent. Malgré moi , je regardai étonnée de l'autre côté du tapis. Et je vis là ( vraiment , j'en fus effrayée ! ) deux mains comme je n'en avais encore jamais vu , une main droite et une main gauche qui étaient accrochées l'une à l'autre , comme des animaux en train de se mordre, et qui se serraient et s'opposaient farouchement , d'une manière si âpre et si convulsive que les articulations des phalanges craquaient avec le bruit sec d'une noix que l'on casse…

 

Stefan Zweig est né à Vienne en 1881. Il s'est essayé dans les genres littéraires les plus divers : poésie, théâtre, traductions, biographies romancées et critiques littéraires. Mais ce sont ses " nouvelles " brèves qui l'ont rendu célèbre dans le monde entier : " La Confusion des sentiments ", " Amok " , " Le Joueur d'échecs " et " Vingt-quatre heures de la vie d'une femme … cette dernière sur laquelle Bernard Damien a totalement flashé. Profondément marqué par la montée et les victoires du nazisme , Stefan Zweig a émigré au Brésil. Il s'est suicidé en même temps que sa seconde femme à Pétropolis le 22 février 1942.

 

Le spectacle réalisé par Bernard Damien est intelligent , plein de nuances, de délicatesse , de respect de l'oeuvre de Zweig dont il n'a pas voulu changer le moindre mot du texte original, il l'a simplement écourté , certains chapitres lui paraissant ne pas coller dans cette forme de théâtralité. Il m'a dit que sa démarche était précisément anti-théâtre. Personnellement , je ne suis pas d'accord avec lui. Le public non plus du reste. Il suffit de voir la salle du théâtre remplie chaque soir, et souvent d'un public jeune et féminin, pour se rendre compte de sa réussite. Et celle de la comédienne , Anne Marie Cappeliez. A rappeler également que ce spectacle a triomphé au récent festival d'Avignon.

 

 


Je partage ces critiques établies par mes confrères. J'y adhère totalement. Bernard Damien a conçu des lumières tamisées , douces , pénétrantes et qui créent un climat de mystère et de douleur, et mettent en valeur cette " vieille dame…très digne " …


 

Combien peut être beau un récit, lorsqu'il est bien écrit et joué ! C'est un régal. Cela dit , Bernard Damien est l'auteur de plusieurs adaptations pour une voix dont " Lettre d'une inconnue "(programmée la saison dernière) , mais il a aussi adapté et réalisé plusieurs spectacles avec de nombreux comédiens : " L'écume des jours (B.Vian) , " Dom Juan " (Molière) , " La Mouette " ( Tchékov) , " La vie est un Songe " (Calderon), " Mort sur le Nil " ( A.Christie), etc…

 

Anne-Marie Cappeliez se produit régulièrement sur nos scènes en Communauté Française de Belgique , mais aussi en Suisse, France et Québec : " La Chevauchée sur le Lac de Constance " et " Outrage au Public " - P.Handke, "Crime et Châtiment " -Dostoïevski- , " Les Femmes Savantes - Molière- , Iphigénie -Racine-, "Le Cocu Magnifique " -Crommelinck- , " Une visite Inopportune " - Copi- " La Mouette " (Tchékov) , " " Danser à Lughnasa " ( Friel) , rôle pour lequel elle a été nominée dans la catégorie de " Meilleure comédienne de la saison 1999/2000.

 

En entrant au théâtre, ou en sortant , jetez un coup d'œil sur les affiches, textes et photos qui concernent les pièces présentées cette saison . En plus, le lieu est plein de charme , chaleureux et convivial. Une bien belle atmosphère y règne.

 

Ah ! Le théâtre quand il le veut… c'est formidable tout de même !


interview Roger SIMONS, in Cinemaniacs


(extraits du texte de Stefan Zweig, traduit de l'allemand, par Olivier Bournac et Alzir Hella, adapté pour la scène par Bernard Damien- avec aussi des propos recueillis dans le programme du théâtre)


 

Il est vrai que Stephan Zweig a toujours attiré les dramaturges grâce à la puissante évocation narrative que contiennent ses récits, mais aussi parce qu’ils sont sûrs d’y trouver des personnages terriblement bien définis. La nouvelle Vingt-quatre heures de la vie d’une femme en reste un des exemples les plus significatifs. Dans le spectacle mis en scène par Bernard Damien pour le festival off d’Avignon en 2002 et repris cette année, une seule comédienne porte le texte entier à bout de bras et de manière époustouflante. En une heure de spectacle, peut-on vraiment tenir une centaine de spectateurs en haleine avec un simple monologue ? C’est le défi qui repose sur les épaules d’Anne-Marie Cappeliez à travers la représentation de Vingt-quatre heures de la vie d’une femme, joué tous les jours au Funambule. Cette femme, vêtue à la mode autrichienne façon début de XXe siècle, attend paisiblement que le public s’installe, en déambulant le long de la profonde scène de cette salle, comme prise dans ses pensées, errant au son d’une petite boîte à musique égrénant une valse viennoise. Au moment où cessent les bruits de pas, elle se tourne vers le public et annonce, comme à un ami, avoir une histoire de sa vie à raconter, une histoire qu’elle s’est racontée à elle-même tous les jours durant vingt-quatre ans.

Pendant une heure, jusqu’à ce que son souffle s’épuise et qu’elle finisse par quelques mots de remerciement au spectateur-ami que nous sommes devenus, la comédienne raconte, dans tous les registres de voix, gestes et émotions, la journée qui a bouleversé l’existence de l’héroïne de Zweig. Seul, debout ou assise dans un salon cossu, elle parvient à faire revivre une salle de casino de la Côte d’Azur, à faire exister le visage exalté d’un jeune accro du jeu, et à évoquer les détails les plus sensuels de leur rencontre. Devant nos yeux, sans nul autre artifice théâtral que sa présence, cette vieille dame, âgée de soixante ans dans l’histoire, donne vie à la célèbre nouvelle et à toutes ses péripéties. Il est vrai que Anne-Marie Cappeliez qui est loin d’avoir soixante ans, ni même les quarante prêtés à la protagoniste dans le récit du passé, dispose d’un bel atout : une voix grave, bien posée, et puissante, qui fait d’elle une conteuse émérite. Cependant, il y a plus que cela dans son art de nous transporter.

L’énergie déployée afin de donner vie à ces personnages, le jeune homme, la femme mûre et les quelques importuns croisant leur chemin, envahit toute l’imagination du public. Certes, par moment, on recevrait bien volontiers les deux comédiens qui pourraient incarner ces deux âmes évoquées par la vieille dame. Mais c’est aussi parce que l’on visualise à la perfection toutes les scènes de la nouvelle. On ressort de la représentation bouleversé par un tel talent de conteuse, au moins autant que par le sort de cette femme découvrant sa capacité à se passionner.

 

 



LE THEATRE DU GRAND MIDI

 

s’annonce comme un théâtre de création orienté vers les grands textes véhiculant de grandes idées… en vue de titiller les bonnes consciences, de bousculer les idées préconçues,  de situer le citoyen au centre de sa vraie place dans une société décadente en le critiquant, en le heurtant, en le déstabilisant, 
en l’instruisant (quelle prétention !), en l’amusant (quel plaisir !).

 

Bref : un Théâtre libre d’esprit pour des esprits libres ?


*     *     *     *     *


en 2012, 


 Bernard DAMIEN

et sa Compagnie rendront hommage à


Stefan ZWEIG


à l'occasion du 70ème anniversaire de sa disparition en février 1942

au Siège de l'Entreprise:

LE THEATRE DU GRAND MIDI à BRUXELLES

7a Rue Goffart - 1050 B



 Vingt-quatre heures de la vie d'une Femme

Hommage à Stefan ZWEIG


avec Anne-Marie CAPPELIEZ


Régie : Robin Cappeliez-Damien



Quand les destins se mêlent, les générations se ressemblent et se superposent. Alors, les individus, esseulés et trop longtemps tenus au secret, se confient. ..
Réunis dans un hôtel de bord de mer, pris par le calme lumineux et l’indolence aisée de la Côte d’Azur, plusieurs personnages se croisent. Ils ne se connaissent pas et pourtant, certains vont s’aimer brusquement, d’autres vont avouer des folies dont ils n’ont jamais parlé. Une respectable Old Lady nous confie le coup de tête et de coeur qu’elle a connu avec un jeune joueur des années plus tôt. L'auteur fouille l’âme féminine, peignant avec précision la fulgurance amoureuse et les mystères d’une ardeur jamais éteinte...

 


Depuis 1942, les oeuvres de Stefan ZEIG n'ont pas cessé d'être éditées avec un succès toujours croissant .Les plus hautes autorités littéraires ont loué le talent et l'intégrité philosophique de ZWEIG. Citons, entre autres : son ami de toujours, Romain ROLLAND, en 1926, date à laquelle Zweig écrit VINGT-QUATRE HEURES DE LA VIE D'UNE FEMME »« .il importe que la France n'oublie point tout ce que Zweig a fait pour elle, pour son art : le parfait traducteur et critique, qui répandit, en Allemagne, les poèmes de Baudelaire, de Rimbaud, de Samain, Marceline Desbordes-Valmore, l'oeuvre entière de Verhaeren, qui lui doit son rayonnement dans toute l'Europe Central. Zweig est l'homme en qui s'est incarnée - aux jours les plus sombres de la tourmente européenne, quand tout semblait détruit - la foi inaltérable en la communauté intellectuelle de l'Europe, la grande Amitié de l'esprit qui ne connaît pas de frontières. Il est l'artiste né chez qui l'activité créatrice est indépendante de la guerre et de la paix et de toutes les conditions extérieurs - celui qui existe pour créer. Le poète au sens goethien. Celui pour qui la vie est la substance de l'art ; et l'art est le regard qui plonge au coeur de la vie. Il ne dépend de rien, et rien ne lui est étranger : aucune forme de l'art, aucune forme de la vie (.) Le trait le plus frappant de sa personnalité d'artiste est la passion de connaître, la curiosité sans relâche et jamais apaisée, ce démon de voir et de savoir et de vivre toutes les vies d'un pèlerin passionné. Il aime par l'intelligence. Il comprend par le cour. Et les deux mêlés ensemble font que chez lui, comme chez la plupart de ses personnages, l'ardente curiosité psychologique a tous les caractères de la « passion charnelle ».



*   *   *   *   

Le Joueur d'échec

 


hommage à Stefan ZWEIG

 

 

 

avec Raffaele GIULIANI et Marvin MARIANO


 

du 14 au 18 février  2012  à 20h30

 

Sur un paquebot s’opposent deux champions d' échecs que tout sépare : le champion en titre, d’une origine modeste mais tacticien redoutable, et un aristocrate qui n’a pu pratiquer que mentalement, isolé dans une geôle privée pendant la répression nazie.



*   *   *   *   *

 

 

Lettre d'une Inconnue

 

Hommage à Stefan ZWEIG

 

avec Nathalie STAS


 

du 20 au 24 mars 2012  à 20h30 


 

Cette émouvante et magnifique parole de femme sublime tour à tour les joies et les douleurs de notre Inconnue, la précipite avec volupté dans sa passion débordante, exaspère ses désirs les plus fous, trahit ses mystères les plus intimes,

 

Un des plus beaux et des plus subtils portraits de femme rarement évoqué dans la littérature mondiale avec autant de ferveur et de finesse.

 

Un spectacle qui invite le public à s'immiscer dans la troublante confidence crépusculaire dune femme passionnément amoureuse d'un homme qui, amant attentif mais frivole, ne l'a cependant jamais reconnue au fil de leurs folles étreintes espacées dans le temps.

Cette magnifique et émouvante parole de femme sublime

tour à tour les joies et les douleurs de notre INCONNUE.

 

Tous ces petits et grands aveux la précipite avec volupté dans sa passion débordante, exaspère ses désirs les plus fous, trahit ses mystères les plus intimes.

 

A bientôt sous les étoiles de Provence à Pontevès?...


info / réservation : 04 89 36 55 67

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Sur les chemins de Compostelle ...

 

19 juillet 2011

 

D'accord, il pleut, mais ... qu'est-ce que ça prouve ?

Les échoppes de Reims ont autant de chaleur qu'ailleurs.

Le Secours Populaire Français est déjà en action.

 

Mes sandalettes tiennent la barre.

 

Il n'est pas dit que je ne me poserai pas dans cette ville un jour de plus.

 

"J'ai dit que ça allait se calmer, j'ai pas dit que ça allait être mieux !", dit un gars, assis à côté de moi, avec son chien.

 

Le dépliant de la ville de Reims, que j'ai pu obtenir à la cathédrale, hier, est ... en néerlandais.

 

J'ai r'péré une wass'rette : Hugues, il serait temps !

J'ai r'péré, en me balladant dans la ville, hier, en fin de journée, un bistro sympa où je peux repasser vers dix-huit heures et ... chanter.

 

Des parapluies. Un volet, en face, qui s'ouvre à demi.

 

J'ai croisé des gars, ce matin, là où je logeais, qui étaient de passage à Reims depuis trois semaines et qui allaient réparer un orgue dans une basilique.

 

Tiens ! Un gars ouvre le coffre de sa voiture.

Tiens ! A ma gauche, un p'tit chien blanc qui r'ssemble, comme deux gouttes d'eau, à celui que j'ai croisé à Rocroi.

Tiens ! Sept soldats français tués en Afghanistan.

Tiens ! Comme c'est dur d'entrer dans une cathédrale, c'est haut, si haut. J'ai dur avec les touristes qui prennent des poses et des airs recueillis. J'ai dur avec la hauteur. J'ai dur avec la froideur. Même si le style architectural est remarquable. Mais c'est si froid. Je ne rencontre pas Dieu, tel que mon coeur le sent, c'est-à-dire dans la proximité, les bistrots sont des chapelles autrement plus vivantes. Je trait'rai, un de ces quatre matins, le sujet en chanson.

Tiens ! C'est la sécheresse en Somalie.

Tiens ! Thomas Voeckler aurait raflé le maillot jaune.

Tiens ! Ils ferment tôt, les bistrots, à Reims.

 

J'ai rêvé, la nuit dernière, d'un copain belge, qui avait retrouvé ses dents et qui me faisait peur.

 

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presque un hospice, l'endroit où j'ai logé la nuit dernière ...

 

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première rue, à ma connaissance, qui porte ce nom ...

 

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impressionnisme ? constructivisme ?

 

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les castars de la cathédrale sont toujours au poste ...

 

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les armoiries de la Belgique, à mon souvenir, sont aussi grandes

 

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c'est mardi ... on peut même apprendre à sculpter, l'après-midi

 

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ancienne publicité pas tout à fait gommée ?

 

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cerise sur le gâteau, le soir ... je suis même convié dans cette très très belle famille, prête pour une jam inoubliable

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Alvéoles - Le voyage de Judith (12)

Le voyage de Judith touche à sa fin. Abandonnée et immobile, elle se demande qui l'accompagnera au dernier moment.

Valérie, quant à elle, est revenue auprès de ses parents. Mais pour combien de temps ?

 

Daniel interrogea sa femme du regard.

— Dominique va négocier, dit-elle. Il a eu un contretemps. Je n'ai pas de détails, mais il espère encore pouvoir régler tout ça cette nuit.

— On appelle la police ?

— Je n'en sais rien. Il faudrait récupérer le cylindre dans la voiture de Dominique, ce serait déjà ça... Où est Valérie ?

— Je l'ai mise dans notre lit. Elle s'était endormie dans mes bras.

— Je vais la rejoindre. Nous devrions dormir.

— Je vais prendre un anti-douleur et je te rejoins.

Daniel se leva et tendit la main à sa femme pour l'aider à s'extirper du canapé. Elle était épuisée. Il se dirigea vers la cuisine, attrapa la boite de médicaments et se servit un verre d'eau. Son regard se perdit un instant dans les bulles que se formaient autour du cachet effervescent. Il n'avait rien perdu des échanges entre sa fille et sa femme lors de la séance d'hypnose. Lui non plus n'avait pas aimé les exclamations de Valérie lorsqu'elle était revenue à elle. Ce n'était pas comme un simple réveil en sursaut. C'était comme une chute.

Il sursauta à son tour lorsqu'il entendit :

— Daniel ! Je ne trouve pas Valérie !

 

(…)

 

 

Valérie entendait les voix de ses parents, affolées et lointaines. Elle était triste pour eux, triste de les inquiéter de la sorte, mais il fallait qu'elle se concentre. Elle n'avait pas beaucoup de temps devant elle.

Elle se coucha sur le matelas pneumatique. L'eau était fraîche sur son dos. Dans son rêve, il avait fait froid devant et chaud derrière, près de maman. Maintenant c'était le contraire, mais elle n'avait pas le loisir de faire la fine bouche.

La sensation de flottement, en revanche, l'aida beaucoup. Elle plongea ses yeux dans les étoiles qui commençaient à apparaître. Petit à petit, la jeune fille entendit les voix s'éloigner. Ses parents avaient raison : elle n'avait pas vraiment parcouru tout le chemin de retour depuis sa chambre-rêve. À sa grande satisfaction, lorsqu'elle ferma les yeux, elle s'y retrouva immédiatement.

 

(…)

 

Valérie n'entendait plus ses parents. Elle flottait avec Judith, attendant le moment où elle plongerait. Son rêve avait recommencé exactement au début, comme dans un film.

Lorsqu'elle avait parlé avec son papa, elle avait évoqué toute cette tristesse qui avait lesté Judith, à un tel point qu'elle avait fini par plonger dans la boue noire. Vaguement consciente que son corps était resté allongé dans le monde réel, Valérie se dit qu'elle devait ouvrir les yeux au bon moment, car lorsque la vague de tristesse viendrait et emmènerait Judith, elle devrait se cramponner à quelque chose pour ne pas subir le même sort.

Ou carrément me faire emporter à sa place.

Sa maman avait raison : c'était dangereux d'aller là-bas toute seule.

(…)

À la bastide, plus personne n'entendait le téléphone depuis un bout de temps. Daniel et Faustine avaient retourné la maison entière, jeté un œil prudent au chemin menant à l'imposante bâtisse.

Valérie restait introuvable.

 

(…)

 

Valérie était secouée, mais résistait tant bien que mal. Ses parents l'avaient trouvée, couchée sur le matelas pneumatique, au beau milieu de la piscine, et tentaient de ranimer son corps.

Mais elle n'avait pas le droit de s'en préoccuper. Ce qui se passait dans son rêve lui prenait toute son attention.

La vague de tristesse était venue, énorme, implacable, et Valérie s'était laissée balayer par elle, tout comme Judith. Elle ouvrit les yeux. Derrière les nuages qui s'étiraient comme des cirrus sous l'effet de la vague, les étoiles apparaissaient, parfois cachées par les visages translucides de ses parents. Elle aurait bien voulu leur crier de la laisser tranquille, mais ils n'auraient pas compris, et surtout, ce qu'elle redoutait le plus, l'auraient tirée vers eux.

Tournée vers le ciel, Valérie entendit Judith tomber très bas, loin dans son dos. La jeune fille n'avait pas envie de revoir cela, mais elle n'avait aucune alternative : si elle perdait Judith du regard, elle perdrait Judith tout court.

Tournant le dos aux étoiles – elle referma les yeux, ce qui affola ses parents – Valérie plongea au moment même où Judith embrassait l'énorme masse noire.

 

 

Nous voici presque au terme du voyage. Le dernier épisode apportera autant de réponse qu'il posera de questions.

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Plongée en zone trouble de la rerésentation

 Semaine de stage autour de la représentation du réel 

 Ou comment percevoir et interpréter le réalisme en peinture.

Je prendrai comme exemple frappant le travail  du peintre Belge

Jan Devliegher que je vous invite à découvrir ici.  

link

Peinture hyperréaliste et pourtant gestuelle et abstraite. 

Je veux montrer à quel point la reproduction du détail en peinture peut être parasite si l'on observe le résultat obtenu grâce à la vision synthétique de ce virtuose.

Dans l'histoire de la peinture réaliste, les plus grands allaient spontanément dans ce sens d'une liberté de la touche sans oublier  le sujet représenté étant prétexte à la peinture.

Sa jupe blanche. 100x80 acry et marouflage sur toile. gegout©adagp 2010

jupe blanche

En fait

le sujet était déjà la peinture chez Rembrandt, chez Goya, et plus récemment  je pense au peintre Français Eugène Leroy qui poussa au plus loin cette ambiguïté de la matière devenant  représentation formelle.

Cette semaine à l'atelier sera une plongée dans cette matière colorèe d'ou émergeront des formes plus ou défigurées.



 

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Le refuge

 

D’impensables exploits s’imposent, se succèdent.

Le cirque quotidien peut rendre abasourdi.

On ne s’étonne plus, ayant trop applaudi.

Nombreux déboussolés cherchent en vain de l’aide.

 

Le cirque quotidien peut rendre abasourdi.

Des hommes téméraires persévèrent et ne cèdent.

Nombreux déboussolés cherchent en vain de l’aide

Se sentent devenus soudainement petits.

 

Des hommes téméraires persévèrent et ne cèdent.

Le progrès fulgurant, parfois anéantit.

Se sentent devenus soudainement petits,

Ceux qui se voient marchant sur une corde raide.

 

Le progrès fulgurant, parfois, anéantit.

Il ne peut profiter que si l’on y accède.

Ceux qui se voient marchant sur une corde raide,

Dans la naïveté trouveraient un  abri.

 

21 ôût 2001

 

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Alvéoles - Le voyage de Judith (11)

Valérie ouvrit la porte de sa chambre et se mit à frissonner.

— Dis-moi ce que tu ressens, lui dit Faustine.

— L'air est froid.

— Tu sens encore la chaleur qui nous entoure ?

— Oui. Elle est dans mon dos, mais devant moi c'est glacé.

— Comme en hiver ?

— Non.

— Comme à la montagne ?

— Non. À la montagne, le froid pince la peau. Ici il pince loin.

— Loin ?

— Profond. Le ventre.

— Tu veux qu'on entre ensemble dans ta chambre ?

— Non. Mon rêve est dedans.

— Et tu as peur de ton rêve ?

— Non, je t'écoute, ça va.

— Dis-moi pourquoi nous ne pouvons pas entrer dans ta chambre.

— Il n'y a pas de sol. Je vois mon rêve, il est partout devant moi.

— Dis-moi ce que tu vois.

— Le ciel et des nuages...

... Et les nuages sont un peu partout. Comme le garçon qui pêche, assis sur la lune, au début de l'histoire de Schrek. Il y a des nuages blancs, tout près, je peux presque les toucher.

Il y a aussi des montagnes. Enfin, non, ce ne sont pas des montagnes. C'est un ensemble de grands rochers, comme on a vu déjà vu en vacances, avec les gens qui grimpent dessus, leur t-shirt en couleur et leurs toutes petites chaussures. Mais sur ces rochers-ci il n'y a personne. Ils sont trop glissants.

— Valérie ? Tu vois quelque chose bouger dans ton rêve ?

— Je ne crois pas.

— Peut-être que tu pourrais le faire défiler ? Comme un film ?

— Attends, je regarde autour de moi.

— Tu peux voir tout autour ?

— En haut et en bas.

Je vois que les nuages bougent. Ils m'entourent, ils vont et viennent. Je flotte. J'ai un peu moins froid. Je vois Judith. Elle flotte aussi. Elle est toute petite parce qu'elle est loin de moi, mais je l'entends comme si elle était tout près. Elle murmure des choses à Dominique. Elle lui dit qu'elle ne l'entend pas, qu'elle n'entend plus rien de sa chambre d'hôpital.

Elle regarde vers le bas.

Maman !

— Je suis là, je reste près de toi, tout près. Tu m'entends ? Tu entends ma voix ?

— Oui, mais...

— Si tu entends ma voix tu n'as rien à craindre.

— J'entends. Ce n'est pas ça. Je n'ai pas peur, mais je sens...

— Tu sens quoi ?

— C'est ce qu'il y a en bas.

— Qu'est-ce qu'il y a en bas ? C'est ça qui te fait peur ?

— Non, c'est Judith. Elle a peur, elle veut Mimmo, mais... Oh Maman, c'est pas de la peur, je me suis trompée !

— Calme-toi, Valérie. Reste près de moi. C'est juste ton rêve, il ne peut pas te faire le moindre mal. Tu peux faire un pas en arrière et refermer la porte. On se retrouvera toutes les deux dans la chaleur orange. Tu veux ?

— Non !

— Valérie ?

— Non, je vois...

— Quoi ?

— Judith, elle chute...

...d'abord tout doucement, puis de plus en plus vite. Elle va se noyer. Mais plus elle chute, plus ça vient vers elle. C'est comme à la télévision quand on a vu les oiseaux d'Amérique tout noirs à cause d'un bateau, ou autre chose, je ne sais plus. Très très collant. La boue monte d'un coup comme si il y avait une bulle dessous, et Judith tombe dedans. Oh !

— Valérie !

— Elle a plongé, mais...

— Mais quoi ?

— Le noir, la boue !

— Oui ?

— Tout est entré !

— Tout est entré ?

Dans Judith. Elle a plongé dans le noir, mais c'est le noir qui est entré en elle. Je la vois, elle est toute nue sur l'herbe, elle ne sait pas ce qui est arrivé. Je vais aller la voir.

— Valérie, non !

— Je dois y aller !

— Reste près de moi ! Écoute ma voix !

— Maman, je vais tomber !

— Fais un pas en arrière, Valérie !

— S'il te plaît, maman, laisse-moi !

— Ferme la porte !

 

(...)

 

Faustine regardait dans le vide. Dominique avait à coup sûr présumé de ses forces : à l'annonce de la température de Judith, elle n'avait plus rien entendu de compréhensible. La conversation avait été interrompue quelques secondes après. Depuis, impossible de le joindre.

Sur place, tout le monde avait aussi eu sa dose. Il était grand temps que le calme reprenne le dessus.

Valérie était revenue à elle d'un coup, criant quelque chose comme :

— Laisse-moi y aller !

Du moins était-ce la meilleure manière d'interpréter son unique hurlement, qui avait déchiré d'un seul coup la voix docile et posée dont la jeune fille avait usé jusqu'alors.

Elle s'était redressée d'un coup, et avait ouvert des yeux exorbités, qu'elle avait plongé dans ceux de sa mère avec une fureur que Faustine avait espéré ne plus jamais voir.

Puis elle avait dit : « Ça va, ça va, pardon », comme une fille de quinze ans qui ne veut pas de l'aide de ses parents, avant de s'allonger à nouveau. Faustine avait tout de suite pris le relais.

— D'accord, Valérie, tu es sortie de ton rêve. Reste près de moi. Nous devons refermer la porte et redescendre les escaliers.

Faustine avait senti son cœur se révolter dans sa poitrine lorsque sa fille avait à nouveau ouvert les yeux :

— C'est bon, maman. Je suis réveillée. Les escaliers, la porte, tout ça... Je gère. Je n'ai plus peur.

 

(…)

 

Daniel observait sa fille du coin de l'œil.

— Me regarde pas bizarre, lui dit-elle en souriant. Je vais bien.

— Je n'aime pas cette expression : me regarde pas bizarre, lui dit-il. C'est indigne d'une fille qui aime les dragons forts et fiers.

— Désolée.

— Ça non, plus, je n'aime pas trop.

— D'accord. J'ai mal à la tête. Où est maman ?

— Elle téléphone à Gérard, pour avoir des nouvelles de Judith. Elle est inquiète. Tu devrais encore te reposer, ma puce. Moi aussi, d'ailleurs. Tu n'as plus peur de t'endormir ?

— Non, non.

— Maman dit que ce n'est pas bon pour toi de ne pas avoir suivi ses conseils, de ne pas avoir compté les marches, et tout et tout. Elle trouve que tu es revenue trop vite de ton rêve.

— Je sais. Mais je ne pouvais pas rester là. C'était trop bizarre. Je voulais aider Judith, et en même temps maman ne voulait pas.

— Tu te souviens de tout ?

— Non, pas tout, soupira Valérie. Le rêve est devenu tout flou avant que je ne ferme la porte. Mais je sais ce qui n'allait pas. Ce n'était pas de la peur.

— C'était quoi, alors ?

— De la tristesse. Plein de tristesse.

Daniel prit une longue inspiration avant de poursuivre.

— Je comprends que tu aies eu envie de sortir Judith de là, dit-il. Et j'espère sincèrement que tout ira bien pour elle. Mais on ne sait jamais vraiment ce qui se passe dans la tête des gens qui sont dans le coma. Certaines personnes reviennent, d'autres pas. C'est injuste, mais c'est ainsi. On n'y peut rien.

Sur ces entrefaites, Valérie était venue se blottir dans les bras de son papa. Il l'entendit murmurer :

— Si. On peut. Moi je veux.

Daniel battit en retraite. À quoi bon polémiquer ?

— Câlin, ma puce ?

— Câlin.

 

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Maille à maille

 

 

 

 

 

 

Sueur, mascarade, volants bleus dessus-dessous, poupée de chiffon, peau de chagrin tu avances montgolfière. Ma vue est en train de mourir, elle n’est plus une voix mais un œil égaré qui regarde le ventre à l’air l’arc en ciel des couleurs où s'éteignent les lumières en terre ennemie. Je compte sur mes doigts les gestes, les pas en avant, les mains en arrière, je multiplie, je coupe et je divise les mots, la tonalité de la jambe à l'équerre, le bras qui se lève prenant Dieu à témoin. On n’opère pas la mort, on n’opère pas le ventre, on n’opère pas le sexe ni la bouche dans le sexe, on n’opère pas la sève qui monte, la soif, le sexe dans le sexe, on n'opère pas l'envie. Il fait chaud, l’herbe se rétracte, tout se rétracte, le ventre, les ongles, la main dans la poche, la poche comme la voile sans vent. J’ai pris des coups de soleil, j’ai fait le trottoir dans l’herbe verte, j’ai foulé le sol déhanchée. Le baladeur dans les oreilles j’ai fait l’amour à la terre. Les yeux cachés derrières des lunettes noires j’ai baisé la terre, le monde, les cris. Les fesses dans la terre j’ai laissé monter le plaisir des corps qui se séparent. J’ai bu les rêves détruits, les mensonges révélés, la laideur amère, j’ai applaudi sur la table de marbre.

Danse avec moi mon corps la contorsion du cirque, danse avec moi mon corps le morcellement des convergences, danse avec moi parole dans la déchirure du corps. Le robinet fuit, il m’épuise maintenant le cloc cadencé des mots qui donnent vie au corps, il me creuse la tête ce pas minuté. Ma vue est en train de mourir quand les mains me secouent, sueur, tueur de la nuit, mensonge dessus-dessous clairvoyant on le respire le fouet sur la peau. Le claquement s’accélère, le cœur derrière l’arbre se couche, la pluie sous l’escalier ne respire plus quand les chevaux se cabrent dans le bronze. Les bougies vont s’enflammer, ne parle pas trop fort, ne respire plus, les trottoirs sont prisonniers des passants assis sur l’autre rive, écoute les rires des sans cœurs le livre dans la poche pour se donner contenance.

J’ai fait l’amour dans ma tête, j’ai fait la rue et ses parallèles dans l’herbe et le macadam. J’ai bu un perrier menthe la paille dans la bouche, sur la table un livre en attente, sous les pieds la guerre fait crier les graviers. Comment aimer un jardin hanté, les trèfles à quatre feuilles en friche, la musique toujours la même, danse avec moi blessure suspendue à mes lèvres. Ma mère répondez-moi avant que je ne me jette à l’eau, sueur et sel de bain. Marie je l’ai vu plus sombre que le noir de la mort le chat navigant sur les eaux. Au travers des barreaux j’ai tout compris sous un ciel bleu, rubans volants démodés, dessus-dessous, herbes folles au pilori. Maille à maille je détricote les feux d’artifice sur la table quand ses doigts fouillent mon corps.

J’écris au chevet de mon ventre.





lutine - 20-08-2011

 

 

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L'échappée

 Sans besoins, sans attentes, et à peine pensive,

Saine, à l’abri dans la lumière et le confort,

Imbibée de douceur, tendrement, je m’endors.

Vers des lieux virtuels, je vogue à la dérive.

 

 

Saine, à l’abri dans la lumière et le confort,

Mon âme sans entrain redevient attentive.

Vers des lieux virtuels, je vogue à la dérive,

Ravie ou angoissée dans le courant du sort.

 

 

Mon âme sans entrain redevient attentive.

Je m’implique sans cesse en faisant des efforts,

Ravie ou angoissée dans le courant du sort,

Libérée de l’ennui qui me tenait captive.

 

 

Je m’implique sans cesse, en faisant des efforts.

Je vis d’une façon troublante et intensive,

Libérée de l’ennui qui me tenait captive.

La noirceur me surprend à mon retour au port.

 

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PAUSE CAFÉ RÊVE

PAUSE CAFÉ RÊVE

André Chamberland 20 août 2011

 

Chevauchant ma Jeep sur la piste d’hébertisme qu’on nomme Boulevard des Chenaux, tasse de café à la main, arriva ce qui devait arriver. Ouch! Ma cuisse! Quelques gouttes venaient de s’extirper de la vague en furie et de sauter sur moi. De si petites gouttes font si mal, j’ai peine à imaginer un tsunami de café déferler sur mon passager.

 

Encore endormi, je vis mon rêve chéri poser son tapis volant sur le fleuve Saint-Laurent. Après une semaine de haute voltige, bravant tempête et soleil de plomb, il flottait oniriquement n’affichant aucune trace de peur ni même de crainte. La mer frémissait si doucement à comparer avec les écarts météorologiques récents.

 

Après quelques instants de répit, mon tapis s’éleva de nouveau et reprit ses acrobaties célestes sous mon regard ébloui. L’étendue d’eau avait été moins dangereuse pour lui que mon sentier des Chenaux en auto. Une fois rendu à la brûlerie, je descendis pour m’acheter un autre café. Surprise, j’aperçois mon rêve faire de même.

 

Après avoir savouré mes deux plaisirs, à moitié réveillé et à moitié endormi, nous reprîmes notre chemin ensemble sur la route du bonheur. Le temps s’annonce beau pour plusieurs jours maintenant. Souhaitons que ce soit pour toujours. Bonne journée à toi, mon rêve. Bonne journée à toi, André!

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Réveiller les "ass croupis" du mois d'août

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1er état 120x120 acry sur toile avec marouflage gegout©adagp2011

 Exiger l'immortalité de l'individu, c'est vouloir perpétuer une erreur à l'infini."

Arthur Schopenhauer..)

 Eh oui, c'est le retour à la réalité..la rentrée. Seuls les artistes pourront continuer à rêver.. eh encore.. ça dépendra! Faudra montrer patte blanche, être un Artiste et rester à sa place de doux rêveur.

 Sans cela expulsion hélico presto vers le Pays qui ne rit pas, le pays sans élan qu'est devenu la France.

 Vieux pays tout rouillé  comme ces bateaux échoués  qui n'attendent même plus le retour de la mer.

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Allez, on laisse tomber, on ronronne, le ventre trop plein devant la télé..on attend la venue du messie.. un autre Sarkosi.. un Aubry.. tous aux abris..

 

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Un jour, la parole dit au silence:

 

 Toi, tu n'es rien, rien qu'un vide, rien qu'une absence .

 Moi, je dessine des sons,je sculpte des idées,je bâtis des raisonnements, je tisse des amitiés,

 Moi,je suis Parole de Vie ,

 Toi, tu n'es que Silence de Mort,

 

 Alors, le silence ne répondit pas, bien sûr, ce n'était pas son habitude!

 

Mais quand la Parole eut fini son discours, elle voulut reprendre son souffle,

et, tout à coup...elle tomba dans le Silence.

 

Elle eut peur, elle trembla, elle voulut se boucher les oreilles, tant était horrible ce qu'elle éprouvait,

elle se débattait comme un homme à la mer, elle tentait des "oh',des"hein?' des 'Je m'explique'

Mais le silence eut le dernier mot.

 

La Parole alors se mit à comprendre qu'elle avait besoin du Silence,comme le nageur a besoin de l'eau,

que les mots qu'elle découpe sont taillés dans le Silence,

qu'il faut le Silence de l'écoute pour que deux êtres se rencontrent,

que la vraie Parole mûrit dans le Silence comme le blé au soleil,

et qu'elle se charge ainsi d'idées et d'émotions.

 

La Parole alors apprit à se taire...

et à  aimer le Silence.

Elle se lia d'amitié avec le geste, lui, le silencieux.

Elle comprit la musique,elle, qui joue depuis toujours avec les silences.

Elle prit la résolution de tourner sept fois sa langue dans sa bouche avant de parler,

pour prendre le temps de voir si ce qu'elle a à dire est plus important que le Silence.

 

Dès lors, il y  eut beaucoup moins de bruit mais plus de fraternité parmi les hommes.

 

(Anonyme .)

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Alvéoles - Le voyage de Judith (10)

Sur le conseil de Daniel, Faustine accepte l'idée d'aider sa fille Valérie à se souvenir de son cauchemar, pour qu'elle puisse enfin se détendre et dormir. Mais Valérie a d'autres projets.

 

Faustine avait bien dû admettre que son mari n'avait pas insisté, et que c'était Valérie qui était elle-même revenue sur le sujet. Ils avaient trouvé de quoi faire des crêpes, ce qui malgré les circonstances avait ravi toute la famille. Les signaux de satiété aidant, le sentiment de sécurité avait fini par s'imposer, et contribué à détendre tout le monde.
— Tu peux le faire, tu sais, maman.
Le silence qui s'était imposé avant avait laissé à Faustine tout le loisir d'anticiper les propos de sa fille, mais malgré cela, la jeune femme s'était accordé quelque temps avant de répondre.
— Si tu le souhaites, je suis d'accord, ma chérie. Mais je voudrais savoir comment tu te sens, maintenant.
— Mal à la tête et des trains qui passent un peu partout, répliqua-telle, utilisant la métaphore enseignée par son pédiatre quelque temps plus tôt.
— Et très fatiguée ?
— Ça va, dit sa fille avec une indifférence feinte.
Daniel avait souri en s'éloignant. Il se souvenait comme d'hier du temps où sa fille avait décrété que la sieste et aller coucher tôt, c'était pour les bébés.
— Je crois qu'un petit somme me fera le plus grand bien, moi. Ne faites pas trop de bruit, hein, les filles.
Valérie avait regardé sa maman d'un air complice :
— Je parie qu'il va tout écouter.
Faustine, qui en était persuadée, avait demandé si cela la dérangeait, ce à quoi Valérie répondu, en levant les yeux au ciel :

— Mais non. C'est juste que je n'ai pas trop envie de pleurer.

 

(...)

 

Valérie se détendait peu à peu.
Elle s'était allongée à plat sur le canapé. Ses pieds effleuraient l'accoudoir, et le sommet de son crâne flirtait avec la cuisse gauche de sa maman, assise à côté d'elle.
— Tu es bien ?
— Oui.
— Bien. Tu veux bien me rappeler ce que tu aimerais que je fasse ?
— Je voudrais que tu m'aides à me souvenir de mon rêve.
— Tu voudrais que je t'aide. Et te souviens-tu de comment nous pouvons faire ? Tu peux le dire ?
— Oui, tu vas m'aider à ouvrir ma mémoire, et je vais pouvoir me souvenir.
— Tu vas pouvoir te souvenir de quoi, exactement ?
— De mon rêve, où j'ai vu la femme de Dominique. Je veux m'en souvenir, parce qu'à la fin, c'est devenu un cauchemar. Je veux m'en souvenir pour ne plus avoir peur de dormir et de refaire ce rêve tout le temps.
— Comme pour monstre-placard ?
— Oui, comme pour monstre-placard.
— Tu veux te souvenir de ton rêve, et pour cela tu vas écouter ma voix, qui est là pour t'aider. Tu veux bien écouter ma voix ?
— Oui.
— Je fais ma voix toute douce, comme tu aimes quand on se raconte des choses avant de dormir. Tu te souviens ? Tu entends ma voix, et avec elle tu n'as pas peur. Tu peux me dire cela ?
— J'entends ta voix et n'ai pas peur.
— Bien. Que vois-tu derrière tes paupières ? De l'orange ?

— Oui.
— C'est le soleil au-dehors qui donne cette couleur. Un beau soleil tout chaud. Tu aimes l'orange derrière tes paupières ?
— Oui.
— Tu aimes quand il fait chaud ? Tu voudrais que la chaleur t'accompagne ?
— Oui.
— C'est d'accord. La chaleur restera avec toi et avec moi. Je voudrais que derrière l'orange que tu aimes, tu puisses apercevoir notre maison, un peu comme dans le brouillard. Tu peux faire apparaître notre maison ?
— Oui. Je vois notre maison.
— C'est très bien. Nous allons entrer dans la maison, toutes les deux, et la chaleur et la douce couleur orange vont nous accompagner. Tu veux bien ouvrir la porte ?
— Oui.
— Elle est ouverte ?
— Oui.
Petit à petit, la voix de Valérie était venue s'accorder aux intonations douces de sa maman. Ses affirmations ne furent bientôt plus que de simples ponctuations dans le discours de Faustine.
— Merci. Je vais t'accompagner partout dans la maison, jusqu'à ce qu'on trouve ton rêve. Tu veux bien chercher avec moi ?
— Oui.
— D'accord. Allons voir dans la cuisine. Tu crois que ton rêve s'y trouve ?
— Je ne sais pas.
— Tu es dans la cuisine ?
— Oui, avec toi.
Faustine se concentra. Elle ne devait pas laisser sa fille avoir le moindre doute quant à sa présence à ses cotés.
— Avec toi dans la cuisine. Tu as faim ?
— Non.

— Dans ce cas, nous pouvons quitter la cuisine. Je t'accompagne. La chaleur aussi, pour nous envelopper et nous protéger. Sais-tu où se cache ton rêve ?
— Je crois.
— Tu peux me le dire ?
— Dans ma chambre.
— Dans ta chambre. On va y monter ensemble, avec la douce chaleur orange ? Tu veux bien ?
— Oui.
Faustine perçut la petite vibration dans la voix de sa fille.
— Tu as peur ?
— Un peu.
— Tu entends ma voix et tu as un peu peur ?
Un petit sourire vint se peindre sous les yeux clos de la jeune fille.
— Oui, c'est idiot, dit-elle. Je n'ai pas peur. Pas maintenant.
— Je comprends. Ma voix reste avec toi, et moi aussi je reste avec toi, tout près, et la chaleur aussi. On monte les escaliers ?
— Oui.
— On va compter les marches, tu veux bien ? Combien y en a-t-il ?
— Dix-sept.
— Exact. On compte jusque dix-sept, au bout de dix-sept marches, nous serons face à la porte de ta chambre. Tu es prête ?
— Oui.
— Alors c'est parti. Un... Deux...


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Concours annuel 2013 de la Classe des Arts Des la Création de la Société Littéraire de Bruxelles, ancêtre de l'Académie, l'impératrice Ma

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Page de (d ') Claude HARDENNE - Arts et des Lettres 
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Page de (d ') Galerie d'Art Espace - Arts et des Lettres 
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AMELIE LES HOMMES TROUBLE - Arts et des Lettres 
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Rechercher. Inscription gratuite; Se connecter. 2 235 479 pages consultées sur le Réseau du 1er septembre 2009 au 9 mai 2011. Arts et Lettre

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Témoins DERNIERS - Arts et des Lettres 
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Les Plus Beaux villages en Belgique - Arts et des Lettres 
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Parcourir la Belgique UA VILLAGES fil de l'été ... LES PLUS BEAUX EN BELGIQUE De Santina & Johan De Meester Paru en Juillet 2011 aux Editio

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Les peintres de la Forêt de Soignes - Arts et des Lettres 
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Dans La Moitié du seconde XIXe Siècle, l'industrialisation suscita Où nominale Réaction de l'ONU interest for the croissants nature, des artistes TROUVER

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La Belgique dévoilée - Arts et des Lettres 
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Par Michel Draguet, William Hauptman Ce livre Offre UNE Vision Globale de l'art belge à la fin du XIXe siècle, en mettant en lumière le gro

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Au nom d'UNE Apre curiosité, les Souvenirs de Charles de Tocqueville - A. .. 
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Il s'agit des Mémoires de Charles Alexis Clérel de Tocqueville (1805-1859), publiés à Paris chez Calmann-Lévy en 1893. Écrits en 1850-1851

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Réseau des Arts et Lettres en Belgique francophone 
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Ce Que Liliane Boulvin Aime - Arts et des Lettres 
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Réseau Courtois consacré aux Arts et des Lettres aux, Cris, et Modéré par Robert Paul. Inscription gratuites et la participation. 2713 Membres

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L'Hommage de Henry van de Velde à Max Elskamp: exceptionnel document de l'ONU ... 
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Henry van de Velde Entretient SES Collègues de l'Académie Libre Edmond Picard de la formation poétique de Max Elskamp et D'Une amitié de PLU

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Voyou - Arts et des Lettres 
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Voyou bronze d'art originale Signé Emmaly sculpteut

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Ailes - Arts et des Lettres 
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dessin aux crayons de coul. et l'aquarelle. Dimensions: 58/80cm

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Page de (d ') Emmalysculpteur - Arts et des Lettres 
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Ghibli (Contre Le Vent) - Arts et des Lettres 
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Terrecuite décorée with email UA Deuxième feu. Patine privative ou froid.

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En Majesté (photographies de Pierre Moreau) - Arts et des Lettres 
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LIBRE CHOIX coffret artistique une Le Plaisir De vous invite, le Vendredi 2 septembre a partir de 18 heures, vernissage de l'UA de l'Exposition: E

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Académie royale de Belgique 
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Académie royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique.Accueil; Contact; personnel de Compte; Votre Soutien, réservation, Qui

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Quelques pages proposées In the Groupe des Peintres Grands - Arts et des Lettres 
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Les discours sur l'art de Bernard Berenson, collectionneur, esthète et critique Verser Bernard Berenson, L'Art sans une Doute une histoire, MAIS

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Hommage à Paul Delvaux - Arts et des Lettres 
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La Voila, Magritte après-ski, puisqu'on etait la DANS belge du surréalisme en plein, Fallait donc also honorer M. Paul Delvaux .. Noûs Sommes ICI

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Rien donc la DANS "Les Caves du Vatican» de Gide ne Résiste à l'empire de l. .. 
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Il s'agit d'un roman d'André Gide (1869-1951), à Paris Publié Dans La Nouvelle Revue française les 1er janvier, 1er février et 1er Mars 1914

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Solitude de la Pitié - Arts et des Lettres 
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Solitude de la Pitié is a Recueil de nouvelles de Jean Giono (1895-1970), publiées à l'Intransigeant Dans Paris de 1928 à 1932, et en vol

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Les Poulies de la Pensée Surréaliste - Arts et des Lettres 
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Acrylique sur toile de lin 80cm x 130cm www.olamboray.com Encore un Belle Demeure de l'Avenue Fr. Roosevelt à Bruxelles, Le Soir d'éclipse Où

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Page de (d ') Muriel Cayet - Arts et des Lettres 
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Muriel Cayet Peintre (France) - Arts et des Lettres 
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Muriel Cayet Artiste peintre et art thérapeute-, Muriel Cayet Anime des ateliers d'expression de nombreu ... DEPUIS

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Les Amis d'Olivier Lamboray - Arts et des Lettres 
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Groupe des admirateurs du peintre Olivier Lamboray

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Un vin nouveau outres neuves! Questions et Propos sur la peinture, la l. .. 
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Suite à l'ONU Échange de mails with Robert Paul, je me suis décider à ouvrir Aujourd'hui CE du forum sur la modernité en art, particuliérement en p

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A Ceux Qui Ont Perdu Les Mots Qui les armaient: Les Immémoriaux de Victo ... 
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«Les Immémoriaux» is a Récit de Victor Segalen (1878-1919), Publié à Compte d'auteur sous le pseudonyme de Max anely à Paris au Mercure

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Au nom d'UNE Apre curiosité, les Souvenirs de Charles de Tocqueville - A. .. 
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Il s'agit des Mémoires de Charles Alexis Clérel de Tocqueville (1805-1859), publiés à Paris chez Calmann-Lévy en 1893. Écrits en 1850-1851

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Méditation - Arts et des Lettres 
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Une oeuvre de Michel François s'installe en ville...Fille de l'industrie, La Louvière a le regard braqué sur l'horizon...L'avenir s'y construit, jour après jour, au travers d'unevaste opération de rénovation urbaine en cours dans lecentre-ville mais également avec la perspective toute proche de l'opération « La Louvière, Métropole culture » qui mettra la cité à l'honneur en 2012.  La Louvière se prépare... Et se pare de ses plus beaux atours. L'art public y contribue. « Le Scribble » de l'artiste bruxellois Michel François s'est installé sur le boulevard Mairaux, entre les places Communales et Maugrétout. Ce " foisonnant gribouillis "en cuivre peint de sept mètres de haut » placé sur son socle de béton est la première des quatre oeuvres qui émailleront l'espace public dans le cadre de ce renouveau urbain. La Louvière se dévoile... en  vous conviant à la découverte de cette oeuvre, du projet d'art en ville et des espaces publics rénovés lors d'une conférence de presse qui se tiendra le vendredi 26 août à 11h au Musée Ianchelevici, place Communale 21 à La Louvière. D'ores et déjà, vous pouvez prendre connaissance, ci-dessous, de la plaquette de présentation du« Scribble », qui sera diffusée lors de l'inauguration de l'oeuvre qui a lieu le même jour à 19h, en présence de Rudy DEMOTTE, Ministre-Président du Gouvernement de la Région wallonne et Président de la Commissiondes arts de la Région wallonne. Cette inauguration sera suivie par un buffet citadin et de nombreuses animations qui ont pour vocation de donner aux riverains l'occasion de s'approprier les nouveaux espaces publics (vélo, roller, cirque, musique...). Parmi celles-ci, l'ouverture exceptionnelle du Musée Ianchelevici et deson exposition « Machines Improbables » jusqu'à 21h.


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