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UN PAON FAIT LA ROUE, UNE GRUE DE CHAIRE LE GUETTE GOULUE UNE GRUE DE FER VERT SE JETTE

SUR LUI
LE PAON NE VIT RIEN VENIR TOUT ÉBLOUI DE LUI TUTTI QUANTI, TUTTI FRUTTI ET PATATI ET PATATA MON EGO EST ÉGAL À MOI C’EST BIEN PLUS PI QUE VOUS NE CROYEZ CECI POSEZ LA PHILOSOPHIE EST ÉGALE AU DIAMÈTRE OPPOSÉ MOINS LE RAYON QUE VOUS CONNAISSEZ EN MATHÉMATIQUES SE DISAIT NEWTON GRAND ESPRIT ARRÊTÉ PAR UNE POMME N’Y VIT QUE PÉPIN D’ABORD ENSUITE L’IDÉE GERMA TOURNE LA ROUE DE LA SAGESSE JE CROIS.
LA MORALE DE CETTE HISTOIRE ? IL EN FAUT M’ASSUREZ-VOUS SOIT, JE CONCLUS DONC

« IL NE FAUT GUÈRE EN FIN ROUÉ PROVOQUER DE CRAINTE D‘ÊTRE ÉGRUGÉ"
A COLON

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12272725462?profile=originalLes « Nouveaux Mémoires intérieurs » de François Mauriac (1885-1970), furent publiés à Paris chez Flammarion en 1965.

A quatre-vingts ans, Mauriac se sent comme dépossédé du monde et figé dans l'image que ses romans donnent de lui. Désormais, le dépouillement obligé de la vieillesse lui ouvre la voie de la contemplation de ce Quelqu'un dont l'approche était obscurcie par le bruit et la fureur de la jeunesse et de l'action politique. Animé d'une foi solide, Mauriac tourne alors un regard "perforant", un regard catholique, sur lui-même. Si les Mémoires intérieurs retraçaient l'itinéraire d'un auteur attentif à l'écho intime de ses lectures, les Nouveaux Mémoires intérieurs restituent le monde révolu de ses commencements. Ils éclairent les sources de sa personnalité et l'origine de son oeuvre. Mauriac évoque, en effet, l'univers de son enfance et son appartenance viscérale à un terroir. Son cheminement intérieur suit ses allées et venues entre Paris, Bordeaux et les Landes, qui furent la matière et le décor de ses romans. Cet aller-retour de l'enfance à la vieillesse trouve son fondement dans la célébration du calendrier liturgique. Les fêtes chrétiennes apparaissent comme les piliers ultimes d'une existence en quête de soi et de l'invisible. Au seuil du néant, Mauriac affronte l'idée de la mort, cet impensable qui n'est peut-être tel que parce qu'il constitue un passage vers un au-delà où les êtres se trouvent face à leur vérité. Aussi son entreprise présente-t-elle quelque similitude avec un exercice spirituel. Instaurant un dialogue incessant avec lui-même, le chrétien interroge le grand bourgeois qui sacrifia à Mammon. Il prend à partie l'homme de lettres qui, se voulant indifférent au surréalisme, recouvrit d'un voile les ténèbres qui l'habitaient pour ne pas trahir toute une race. L'enfant Mauriac vécut dans un royaume préservé, sous l'aile tutélaire de puissantes "genitrix"; mais le vieillard évoque sans complaisance la mort de sa grand-mère, où se révéla la vraie nature de ces bourgeois gardiens des trésors familiaux. A-t-il su, lui-même, se déprendre de cet attachement aux biens de ce monde? A-t-il fait un bon usage de la maladie qui le frappa en pleine gloire? A l'heure du bilan, le poète de la terre ancestrale, le romancier de la grâce déplore toujours d'avoir fait monter des eaux troubles du plus profond de lui-même. Mauriac n'aura pas choisi la Croix. En proie à un fort sentiment de culpabilité, il retrouve pourtant, vivant en lui, l'enfant qu'il fut et qui jamais ne renia Celui qui est. Ainsi, cette méditation se rapproche d'une confession au terme de laquelle le catholique, purifié, obtient son viatique pour le dernier voyage.

 

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Les magnolias étoilés

  

Dimanche matin sur l’allée des magnolias

Alors que j’aperçois ta silhouette

Ton regard bleu topaze remplit mon cœur

Tes étreintes douces m’enivrent

Lumière d’ambre frôle mon visage

Sur les rameaux dénudés, danse une mésange

Quelques notes de joie fredonnées

Les violettes nous sourient

Laisse-moi t’aimer encore un instant

Oublions le temps

 

Nada

30/03/11

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Le ver de terre

Je suis un ver de terre

Démuni de jolis membres.

Je me promène tout nu

Sous les feuilles, sous les pierres.

 

La lumière m'agresse.

Le soleil m'assèche.

Je voyage dans le sol,

Je me cache, je me terre.

 

Dans un tout petit trou,

J'attends la nuit tombante

Pour danser de la tête,

L'admirer en silence.

 

Ma belle étoile filante,

Elle est là, elle scintille,

Elle éclaire le ciel

Juste à côté de la lune.

 

Je reçois ses poussières.

Elles illuminent mes yeux,

Elles éclairent mon coeur.

Je suis le ver amoureux.

 

Que ferait-elle de moi

Cette étoile à cinq branches ?

Radieuse dans le ciel noir,

Elle brille mais m'ignore.

 

Je suis là comme un con,

Tapi dans un petit trou

Espérant qu'un beau soir,

Je pourrais m'envoler

 

Pour aller la rejoindre,

Voyager avec elle,

Regarder de là-haut

Ce que je ne serais plus :

 

Un petit ver tout nu

Condamné à rêver,

Caché sous une tôle,

Une vieille souche pourrie.

 

Deneyer Viviane 30/03/2011

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Émile Zola photographe au Château de Tours

25 avenue André Malraux à Tours

Une exposition du Musée du Jeu de Paume Hors les murs

jusqu'au au 29 mai 2011

 

Émile Zola


Chantre du naturalisme littéraire, qui soumet sa démarche à l'observation "sur les faits de la nature", trouve dans la photographie un moyen idéal pour saisir et accentuer son regard méticuleux sur la réalité. "Quand j’évoque les objets que j’ai vus, écrit Zola, je les revois tels qu’ils sont réellement avec leurs lignes, leurs formes, leurs couleurs, leurs odeurs et leurs sons. C’est une matérialisation à outrance, le soleil qui les éclairait m’éblouit presque."

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Le nouveau dynamisme des métiers d’art

Le nouveau dynamisme des métiers d’art
Entretien avec Jean-Michel Deslile, président de l’INMA, Institut National des Métiers d’Art

A l’occasion des Journées des Métiers d’Art qui se déroulent les 1er, 2 et 3 avril 2011, des artisans d’art ouvrent leurs ateliers au public dans toute la France. Qu’appelle-t-on métier d’art aujourd’hui ? Qui sont ces hommes et ces femmes dont les gestes d’excellence ont pour mission de servir les artistes ? Où se situent-ils par rapport aux artistes, entre tradition, restauration et création ? Le point sur des traditions en renouvellements, une valeur sûre bien discrète, avec Jean-Michel Delisle, président de l’Institut National des métiers d’art.
Document Canal Académie (durée d'écoute: 40 minutes)

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C’est un recueil poétique, publié à Paris chez Michel Lévy frères en 1864. Des onze poèmes de cette édition posthume dont les premiers remontent à 1838, cinq avaient paru en 1843-1844 dans la Revue des Deux Mondes: "la Sauvage", "la Mort du loup", "la Flûte", "le Mont des Oliviers", "la Maison du berger"; en 1854, la même revue publiait "la Bouteille à la mer", achevée dès 1847. Les cinq derniers poèmes inclus dans l'édition de 1864 sont "Wanda" (composé en 1847 et 1857), "les Destinées" (1849), "les Oracles" (1862), "l'Esprit pur" (1863), enfin "Dalila" (1839) devenu "la Colère de Samson".

 

Dès 1840, Vigny songe à un enchaînement des poèmes déjà composés. La genèse de "la Maison du berger", terminée vers 1844, suscite plusieurs nouveaux projets où ce poème figure comme une sorte de "Prologue" et de fil rouge - les "Lettres à Éva" - dans un ensemble que devrait terminer une "Réponse à Éva", ébauchée dès 1843. Or à partir de 1856 se fixe, encore que difficilement - c'est la rançon de la longue genèse -, l'ordre définitif, adopté le 27 mai 1863, qui sera celui de la publication posthume, assurée par Louis Ratisbonne. L'idée du Destin et celle de l'Esprit, par lequel l'homme s'oppose à son destin, l'ont emporté sur la figure d'Éva, et le recueil présente désormais une alternance de poèmes écrits sous le signe des Destinées "inflexibles" et de poèmes voués au redressement de l'homme.

 

Dans cet esprit, le poème qui ouvre le récit, "les Destinées", expose le thème fondamental de la Fatalité que les "filles du Destin" font peser sur l'homme, tenu enchaîné aussi par le Dieu des chrétiens. Or les 48 septains de "la Maison du berger", qui font suite à la terza rima employée dans "les Destinées", déploient un vaste imaginaire du Poète et de la Femme qui l'accompagne, Éva, "gémissant du poids de notre vie", mais se consolant sous le signe adamantin de la Poésie reflétant et illuminant la marche de l'Humanité.

 

Après "les Oracles", critique du piètre royaume de Juillet suivie d'un "Post-scriptum" sur la Poésie, "art des choses idéales", "la Sauvage" vante la civilisation occidentale qui adopte une Indienne, établissant ainsi une harmonie sociale et morale.

Nouvelle retombée, dans "la Colère de Samson", poème de l'homme trahi par la femme. Mais le redressement stoïque et héroïque de l'homme face à la mort, au "destin irrévocable [qui] rend courageux" (Journal de Vigny), s'exprime à la fin du poème suivant, "la Mort du loup", et "la Flûte", poème de l'artiste, termine cette série de trois poèmes par un encouragement aux forces de l'âme et un appel à la fraternité des esprits.

 

Suit "le Mont des Oliviers" évoquant le destin sombre de l'homme abandonné de Dieu; en 1863, Vigny ajoute à ce poème pessimiste une strophe intitulée "le Silence", où l'homme se décide à la révolte contre le silence de Dieu. Le rythme, alternance de poèmes sombres et de poèmes réconfortants, se poursuit: "la Bouteille à la mer", une suite de septains comme les deux poèmes qui vont terminer le recueil, témoigne de la confiance de Vigny dans la vie des oeuvres littéraires, jetées "à la mer" comme la bouteille contenant un message précieux.

"Wanda", au contraire, appartient aux poèmes entièrement noirs, racontant l'histoire terrible du Czar inhumain, accusé par Wanda d'avoir laissé périr en Sibérie sa soeur innocente. Finalement, "l'Esprit pur" célèbre l'idéal des Poètes et des Penseurs, idéal que Vigny n'a cessé de soutenir contre le matérialisme de son époque et l'abandon de l'homme par Dieu.

 

Des "exilés" en Sibérie de "Wanda", au "pauvre" de "la Flûte", en passant par la Femme, "faible enfant" ("la Bouteille à la mer"), et par la "pauvre Indienne" de "la Sauvage", les poèmes de Vigny sont peuplés d'êtres opprimés ou abandonnés. Le règne de Dieu ne change pas fondamentalement la rigueur exercée par les Destinées, et rien ni personne ne peut secourir Jésus marchant seul au supplice dans "le Mont des Oliviers", rien ne peut détourner le sacrifice du capitaine de "la Bouteille à la mer". Mais si Vigny, doutant de la grâce du Seigneur, ne saurait recourir à la Piété et se résigner à admettre les douleurs qui accablent l'humanité, c'est à la pitié qu'il emprunte les ressources nécessaires au redressement de l'homme.

 

En effet, la morale des Destinées est claire, qui découle d'un effort enthousiaste pour fortifier les qualités de l'homme rendu à lui-même. C'est ainsi que Vigny peut critiquer les ambitions politiques de son temps, sans avoir de doutes sur les bienfaits apportés au Nouveau Monde par le républicanisme d'Europe: "Que tout ce qui fut mien soit tien", proclame le colon dans "la Sauvage". Sur un plan moins ambitieux - "la Sauvage" fait partie de la campagne de l'auteur pour entrer à l'Académie - mais plus personnel, Vigny se fait le critique de la mesquinerie politique ("les Oracles"), de l'état de perversion de la Poésie dans la cité moderne ("la Maison du berger"), ou encore des activités des "contrebandiers" dont est infectée la vie sociale ("la Flûte"). Une politique du scepticisme s'étale dans les Destinées, tout aussi clairement qu'une morale.

 

Quant à l'attitude religieuse de Vigny ce n'est pas de l' athéisme mais de l'antithéisme. Dieu est, certes, présent au niveau opérationnel du langage poétique ("Seigneur", "Ciel", etc.), mais son silence est éclatant dans l'univers de l'homme vignyen. L'abandon de l'homme par Dieu s'exprimait déjà dans les Poèmes antiques et modernes ("Eloa", "le Déluge", "la Fille de Jephté"). Il est encore plus explicite dans le poème "les Destinées", où l' Évangile ne libère pas l'homme, dans la strophe "le Silence", ajoutée au "Mont des Oliviers", où le juste se décide à répondre par le dédain à cette absence de Dieu, et, enfin, dans "l'Esprit pur", dont le titre désigne un esprit plus humain, un "visible saint-esprit". A la place de la Foi, Vigny met un spiritualisme propre à rassurer la flûtiste comme le Poète, la Femme admirant l'oeuvre du Poète comme l'homme redoute la fragilité des êtres. Se méfiant de la transcendance divine et providentielle, et se détournant de l'action guerrière de ses ancêtres ("l'Esprit pur"), l'homme de Vigny cherche en lui-même ses appuis.

 

Il faut sans doute admettre que certains poèmes recèlent un véritable message personnel. C'est le cas de "la Mort du loup". C'est encore le cas de "l'Esprit pur", où la femme doit saluer avec "fierté" la gloire du Poète, qui est incontestablement Vigny lui-même. Le fait que l'opposition entre l'idéal de la Poésie et le monde mesquin et dégradant soit la même dans Stello et dans les Destinées, confirme le caractère personnel du recueil. Dans certains cas, le sujet devient même privé, par exemple dans "la Colère de Samson", où l'on a voulu lire l'histoire de Vigny et de Marie Dorval. Et la figure féminine de "la Maison du berger", Éva, est-elle encore le reflet d'une femme rencontrée dans la vie? C'est ce qu'on suppose en désignant le plus souvent Tryphina Holmes, une Irlandaise admirée par Vigny. Mais peu importe. Le principal, c'est que ce grand poème de "la Maison du berger", par l'imaginaire qu'il mobilise, se détache de toute biographie. Exactement comme son symbole le plus fort, le "diamant" de la Poésie, le poème rayonne sur le recueil entier, trouvant un écho dans le "Post-scriptum" des "Oracles", dans "la Flûte", dans "la Bouteille à la mer", dans "l'Esprit pur", et renfermant toutes les idées de Vigny sur la poésie, l'art, la politique, la morale. Même si la cohésion interne du poème n'est pas évidente, il est possible de dégager certains contrastes thématiques: la première section, exposant d'abord la femme subissant le joug du "monde fatal", puis l'invitation à regagner cette "maison du berger" qui fera le cadre de la Poésie, comprend aussi un long passage sur le progrès technique constitué par les chemins de fer. De même, la deuxième section semble brisée par une digression sur la Poésie dégradée par ses affinités politiques, alors que, dans la troisième section, la contrepartie de la Poésie est la nature dont le règne permanent fait peur à l'homme. On peut encore trouver un principe unificateur dans le fait que la Poésie, évitant les écueils de l'activité sociale et de la fatalité représentée par la froide nature où tout s'engloutit, s'attache aux rêveries vagabondes, à la précarité fondamentale de l'homme, bravant ainsi les incertitudes et les menaces de la vie, comme le dit la dernière strophe du poème. Il semble bien que "la Maison du berger", un des sommets de la poésie romantique, exprime un dépassement du mal du siècle ressenti par le poète de Stello.

 

Or s'il est possible, à partir de ce poème, de parler d'une unité des Destinées au niveau du contenu philosophique, il est plus malaisé d'identifier un ton unique au niveau de la forme. On est frappé par le contraste entre l'épique dans "la Sauvage" et le lyrisme de "la Maison du berger", de même qu'entre l'histoire de la famille de Vigny dans le dernier des poèmes et les épopées de "la Bouteille à la mer" ou de "Wanda".

En revanche, Vigny est manifestement parti d'une idée assez claire en ce qui concerne la composition du recueil, étant donné que les poèmes sont groupés selon leurs systèmes rythmique et strophique: 1. "Les Destinées": terza rima ou tercets avec alternance des rimes; 2. "La Maison du berger", "les Oracles": septains avec rime dominante (b) dans l'ordre ababccb; 3. "La Sauvage", "la Colère de Samson", "la Mort du loup", "la Flûte", "le Mont des Oliviers": poèmes sans strophes, mais divisés en sections, rimes plates; 4. "Le Silence", "la Bouteille à la mer", "Wanda", "l'Esprit pur". Les poèmes à rimes plates étant tous antérieurs aux autres, Vigny respecte un regroupement inspiré sans doute par la chronologie de la rédaction.

 

Dans tous ces poèmes, Vigny perfectionne l'alexandrin, après s'être exercé, dans les Poèmes antiques et modernes, aux vers de sept ou huit syllabes ("la Frégate "la Sérieuse""), ou de cinq ou dix syllabes ("Madame de Soubise"). Le ton général des Destinées en devient plus sévère, d'autant plus que le même système (6 + 6 syllabes) est respecté presque partout - avec des exceptions notables, cependant: "Notre mot éternel est-il: C'ÉTAIT ÉCRIT?" ("les Destinées", v. 121), "Vous disiez vrai. Le Czar s'est tu. - Ma soeur est morte" ("Wanda", v. 169). La césure traditionnelle est souvent marquée de manière explicite: "Arriver ou mourir. - Les marchands sont jaloux" ("la Maison du berger", v. 86), "Poésie! ô trésor! perle de la pensée" (ibid., v. 134). C'est ainsi que Vigny donne forme à ses images symboliques, au "monument" ou au "cristal" de sa pensée (Journal d'un poète).

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La poésie en art

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                                                                 La poésie, que l’on ressent

                                                                Comme une grâce naturelle,

Qui, en surgissant interpelle,

Crée parfois un désir ardent.

  

Comme une grâce naturelle,

Un espoir soudain éclatant,

Crée parfois un désir ardent:

Capter l’harmonie telle quelle. 

 

Un espoir soudain éclatant,

Quand le merveilleux se révèle.

Capter l’harmonie telle quelle,

Grise l’artiste en le tentant.

  

Quand le merveilleux se révèle,

Mystérieux et envoûtant,

Grise l’artiste en le tentant,

Il sait que voler prend des ailes. 

 

     29 mars 2011

                                  

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Les derniers jours de Charles Baudelaire

12272724474?profile=originalIl s’agit d’un roman de Bernard-Henri Lévy (né en 1948), publié à Paris chez Grasset en 1988.

 

A l'hôtel du Grand-Miroir, à Bruxelles, Mme Lepage, logeuse de Charles Baudelaire, se plaint des excentricités de son locataire. Vieilli, affaibli, Baudelaire est à l'agonie, malade de la syphilis (chap. 1). Le photographe Charles Neyt raconte les rapports tumultueux de Baudelaire avec Hugo, mais aussi ses liaisons amoureuses avec Jeanne Duval et Mme Sabatier (2). Jeanne Duval, déchue et vaincue par la maladie, mourra ruinée (3). Le mal de Baudelaire progresse et, malgré sa renommée, le souci des dettes l'accable (4). Le narrateur choisit alors de raconter comment il a été amené à publier ce livre; au cours d'une visite à Baudelaire, il apprend l'existence d'un "dernier livre" du poète, celui dont les fragments que nous connaissons sous le titre Pauvre Belgique n'aurait été que l'ébauche. Une étrange relation s'installe entre les deux hommes et le poète dicte au narrateur des passages de l'oeuvre en cours (5). Mais Baudelaire n'est bientôt plus que l'ombre de lui-même et sa mort est annoncée dans les journaux. Les années passent et le narrateur, amer, "échoué dans le spleen", décide, pour se libérer d'un fardeau, d'écrire ce livre (6).

 

Visage glabre, longs cheveux blanchissants ramenés vers les épaules: ainsi Bernard-Henri Lévy nous présente-t-il Charles Baudelaire à la veille de sa mort. S'inscrivant dans le droit fil d'une tradition romanesque qui, de la Mort d'Ivan Illich de Tolstoï à la Mort d'Artemio Cruz de Carlos Fuentes, retrace l'agonie de ses personnages, l'auteur s'est attaché à la description clinique des "derniers jours" du poète; de sa débâcle mentale (ses errances hallucinées) à sa léthargie et à son aphasie ("Cette langue admirable réduite à l'odieuse simplicité d'un juron"). L'ensemble a certes valeur de documentaire et de rappel littéraire: à la peinture de l'adulation d'un Hugo et du milieu littéraire de l'époque (les jeunes poètes de l'école dite "fantaisiste", les parnassiens) succède l'analyse des amitiés du poète (Théophile Gautier, Poe ou Du Camp) et les conflits familiaux (les lettres de Mme Aupick qui n'hésite pas à jeter le discrédit sur le travail de son fils). Ce serait compter sans la préoccupation majeure de ce roman, à savoir la réflexion sur la condition de l'artiste: celui que sa logeuse décrit comme un "rat dans son trou, un crabe dans sa boue", celui que le narrateur appelle le "spectre des spectres", aura traversé son temps "comme un passager clandestin". Et de conclure: "La preuve est faite qu'on peut être un novateur de vrai talent et traverser son temps sans plus d'égards ni de prestige qu'un faiseur de second rang." Aussi Bernard-Henri Lévy ne dissimule-t-il pas son identification avec celui qui aura été "l'ennemi le plus radical de son siècle". Mais plus que dans le portrait psychanalytique du "cas Baudelaire" (les souvenirs d'enfance, les rêves, la "haine de sa naissance" et son "refus de l'engendrement"), c'est dans la conduite de son récit que l'auteur entend se faire romancier résolument moderne, brouillant à l'envi les frontières entre récit et discours, intriquant savamment les registres du roman et de l'essai. Ce récit dont la narration est sans cesse interrompue par des réflexions philosophiques, morales et esthétiques, qui toutes sont intégrées à l'hypothétique et ultime projet littéraire de Baudelaire lui-même, multiplie ainsi les points de vue (externes, ceux des témoins, et interne, celui du narrateur) et les voix narratives (celles de Mme Lepage, la logeuse, de la mère de Baudelaire ou du photographe Charles Neyt). Virtuosité qui valut au philosophe Bernard-Henri Lévy sa réputation de romancier de premier plan.

 

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journal de bord, mardi 29 mars 2011

Lorsque ... quelqu'un n'est pas de notre avis, ce n'est jamais vraiment la divergence d'opinion qui cause problème.

 

J'en connais plus d'un(e), dans mon entourage, qui pense autrement que moi et qui arrive à me dire ... ce qu'il a à me dire, sans que ça ne me cause problème.

 

Tant qu'on y met la manière, tant qu'on me dit ... ce qu'on a à me dire, au moment où je suis capable d'entendre, de recevoir (de préférence, quand je suis assis), tant que ça ne sent pas la pique, l'insinuation, le cynisme, l'accusation, tout passe ... chez moi.

 

Maint'nant, j'avouerai que le degré de sympathie (ou d'antipathie), d'attirance (ou de répulsion) à l'égard de la personne qui me communique son point-de-vue ... intervient aussi.

 

Le moment choisi, ça c'est vach'ment important pour moi. Je ne suis pas le seul, j'imagine.

 

Je sais, par expérience, qu''il ne faut pas "trop" me contrarier, me contredire, me contrer, cinq minutes avant que je ne démarre un spectacle, ni cinq minutes, ni dix minutes, ni un quart d'heure, ni même une demi-heure après que je sois sorti de scène. Même si le point-de-vue est juste.

 

Ainsi, donc ...

 

Dimanche dernier ...

 

Je donnais, en début d'après-midi, une représentation, quelque part à Bruxelles.

 

Quand je suis arrivé dans la haute maison où le concert se passait (avec la grande porte qui avait du mal à s'ouvrir), le soleil était au rendez-vous, les chaises étaient déjà disposées dans la salle (aux murs blancs et aux nombreuses photos sur les murs). Une fenêtre, dans l'fond, d'où le soleil laissait passer ses rayons. Une cour de l'autre côté, avec des fleurs roses, jaunes pour l'entourer.

 

J'ai rapid'ment vu des gens (que j'avais contactés, informés) dans la salle. Certain(e)s étaient accompagné(e)s. Merci, la vie. Certain(e)s s'asseyent, parlent, créent un climat d'harmonie.

 

On attend le quart d'heure académique. Y en a toujours qui arrivent en r'tard. "On peut comprendre", dit une dame dans la salle, "avec les chang'ments horaires !". Un(e) autre ajoute, sans doute : "avec le soleil, les gens préfèrent sortir". Je souris. Je ne crois pas trop en ces considérations générales, expliquant le "pourquoi du comment" des gens qui arrivent en r'tard, mais bon ... mon envie de commencer à chanter justifie peut-être ce retrait, cette distance qui opère systématiqu'ment dans mon cerveau. Encore l'un ou l'autre qui arrive. De belles surprises, toutes simples. Je reste debout, entre les deux rangées de chaises où les gens sont assis (ou sont en train de s'asseoir). Des regards complices avec plus d'un.

 

Et ...

 

Dans la flopée des commentaires de la salle, évoquant toujours l'arrivée des retardataires, où je participe, je me surprends à dire : "C'est fou, ils arrivent en r'tard au spectacle, à cause de telle ou telle raison, mais ils ne sont jamais en r'tard à leur boulot ou chez l'dentiste".

Dans la salle, une dame réagit : "Je ne suis pas d'accord avec vous ... quand on a dix heures de boulot, qu'on a des enfants, on est fatigué et ..."

J'enchaîne : "Oui, mais on est capables, même avec les difficultés, d'être à l'heure au boulot, et pas au spectacle ... comme on avait besoin d'obligations pour être à l'heure ... comme si le travail était plus important que les loisirs ..."

La dame rebondit : "Non, monsieur, justement, les loisirs sont plus importants que ..."

Et déjà ... l'escalade commence. A partir d'une simple divergence de vues. J'ai encore envie d'argumenter. La dame, dans la salle, ne lache pas son point-de-vue non plus, son ton est carré, l'expression de sa bouche tirée, pas souriante du tout, son chignon gris, ses lunettes et son chemisier ligné font même ressortir le climat.

Et je réponds, après cinq minutes de blanc, sans doute : "Excusez-moi, mais avant un spectacle, je préfère ne pas aborder une discussion de fond".

Je file, d'un pas décidé, dans la pièce voisine, où des gens arrivent encore, où y a une table sur laquelle l'accordéoniste (qui anime égal'ment l'après-midi) et moi avons déposé des livres et des CD's. Là, on m'offre un verre de vin. Le spectacle va commencer dans quelques instants. Je parle avec une autre personne. Je suis encore tendu. Cinquante pour cents de mon énergie se sont (momentanément) envolées dans les airs. Je suis d'accord : c'est moi qui ai involontair'ment provoqué un débat, en donnant un avis sur les gens qui arrivent en r'tard. Je suis d'accord : la dame, dans la salle, a dit ce qu'elle avait à dire, et elle n'avait pas tort. Mais bon : on ne contrôle pas toujours les phrases qui nous échappent. Mais bon : ça fout les boules, quand même. Heureus'ment que j'arrive (maint'nant) à calmer un peu l'jeu quand il est encore temps.

 

Et le spectacle se passe. L'accordéoniste démarre. Je le suis. Nous nous alternons. Quand vient le moment où ma chanson sur "LES TAQUES DE LA CHAUSSEE" surgit, voilà que ... l'accordéoniste m'accompagne au feeling et donne une note juste et surprenante à ma chanson. Nous n'avons pourtant répété qu'une fois. Je suis quand même sous le charme (ou sur le c...). Le gars, il est très fort, c'est un premier prix de Conservatoire. Et je sais déjà que si je devais enregistrer ma chanson en studio, je fais appel à lui, immédiat'ment. Je regrette de ne pas lui rendre la pareille (instrumental'ment) quand il enchaîne avec son accordéon. J'ose croire que mon sourire, quand je me suis assis, l'a convaincu. Le sol crisse au fil des morceaux. Et je surprends régulièr'ment, dans l'public, la dame au chignon gris, qui n'était pas d'accord avec moi, au sujet des gens qui arrivent en r'tard : je la découvre soudain attentive et ... captivée par mes chansons. Gjovalin, l'accordéoniste, parle, avec son accent venu tout droit d'Albanie, un français qu'on comprend très bien, où l'humour n'est pas exclu (j'aime quand il évoque, avec ses mots, le sens de la ... fidélité).

 

L'entr'acte arrive. Y en a qui vont fumer dans la cour. Des nouvelles personnes arrivent.

 

La seconde partie ne se fait pas attendre. Un jeune couple est arrivé. Un autre gars s'est assis sur une chaise, aussi.

 Je chante une chanson au piano. Gjovalin évoque, le temps d'un morceau, les Balkans. Y a des enfants dans la salle. L'un d'entre eux s'agrippe à l'épaule de son père et crie de temps à autre. Curieus'ment, quand je lache l'instrument de musique et que je parle, le gosse se tait à la seconde même. Les murs sont hauts. Accordéon, guitare, accordéon, piano, accordéon. Quand je termine ma chanson "J'AI PERDU MON BIC", un gosse me tend ... son bic. Surprises, surprises. Le piano accompagne bientôt l'harmonica, les photos se prennent. Chansons, chansons, chansons. On arrive bientôt à la fin. On nous réclame un "bis", deux "bis". On s'exécute. Gjovalin reprend "Comment ne pas perdre la tête ?", ce célèbre morceau français. On invite le public à danser. Brusquement, une jeune dame sort de l'assistance, rejoint notre duo et chante le morceau de tout son coeur ; sa voix à la Piaf transporte le public, même si ses trous de mémoire sont fréquents (le '"life" fait passer tell'ment de choses).

 

On se retrouve bientôt tous, dans la pièce d'à côté. Vin rouge à l'honneur. Celle qui chantait Piaf (elle s'appelle Estelle), son homme (ou son mari) et moi, on sympathise. Elle serait si heureuse de rencontrer un musicien qui l'accompagnerait. J'embraie, je dis "oui" tout de suite. Vas-y donc. Ils réévoquent mes morceaux, avec beaucoup d'enthousiasme.

 

 "J'aimais tout ... sauf, peut-être, le dernier morceau, auquel j'ai moins accroché", dit Estelle, avec le sourire. Le vin me plaît.

 

 "J'aimais tout ... sauf, peut-être le dernier morceau, auquel j'ai moins accroché".

 

 Evidemment, ce détour de phrase, je l'ai entendu (même s'il a glissé parmi plein d'autres). Je rencontre, dans l'assistance, une dame, à côté, venue du Québec et qui me compare à Gilles Vigneault (évidemment), même si mon registre de chansons est différent.

 

 "J'aimais tout ... sauf, peut-être, le dernier morceau, auquel j'ai moins accroché"

 

Merde : ça commence à me trotter. Merde : ça commence à me travailler. Allez, je gère encore. Une fraction de seconde, j'ai envie de lui demander : "qu'est-ce qui ne t'a pas accroché, dans cette chanson ?". Mais je suis encore trop sensible pour risquer ce type de question. Je réponds aux rires du bonhomme (ou du mari) d'Estelle qui est informaticien et qui ne se réjouit pas trop de son boulot. Un autre gars, un, peu plus loin, me parle d'un scénario de cinéma où il était question ... d'un facteur.

 

Comme par hasard, mon métier officiel ne s'est pas égarée dans l'oreille d'un sourd. Le contraire serait étonnant. On me pose des tas de questions sur le sujet. Evidemment. A un moment donné, une voix m'interrompt en me disant : "donc, tu rentres au boulot sans terminer ce que tu as à faire" (sans me laisser le temps de poursuivre et de dire comment je m'organise, ensuite, pour accomplir mon boulot jusqu'au bout). Ca m'incommode ... un peu beaucoup. Inutile de préciser que la personne qui m'a interrompu, c'est ... Estelle.

 

Je coupe court. Je file m'asseoir dans un divan. Je ferme les yeux. "J'aimais tout ... sauf, peut-être, le dernier morceau auquel j'ai moins accroché", "Donc, tu rentres au boulot sans terminer ce que tu as à faire", c'est assez à digérer. Relativiser, OK. Mais les nerfs, mais le corps, mais le coeur, eux, l'entendent autrement. Une pause, une pause, une pause. D'accord, le "dernier morceau", c'est ma dernière composition, je ne la possède p'têt pas encore vraiment. D'accord, d'accord, je m'exprime trop longu'ment, d'accord les gens ont envie de réagir dans le vif du sujet ... sans pour autant se donner la patience d'écouter jusqu'au bout, d'accord d'accord. Mais ... à p'tites doses, s'il-vous-plaît !

 

Cinq minutes plus tard, dans l'divan, toujours ...

 

Devinez qui vient me réjoindre !

 

"Je t'écoute, Estelle !"

"Ce n'est pas Estelle, c'est Esther !", dit-elle, sur un ton fauss'ment choqué.

Allez : encore un match nul ! Et elle commence à refaire des chichis. Et je décroche. Et elle ne s'en rend même pas compte. Et elle continue. J'ai pas la force de lui répondre (je n'essaie même pas). Je lui adresse juste, en toute gentillesse, des soupirs avec ma bouche ... qui me font du bien et qu'elle ne relève même pas.

Elle me balance, pour terminer : "je ne sais pas si c'est le moment de s'échanger nos numéros de GSM". Sur un ton incroyablement désinvolte, je lui réponds : "si tu veux". Et elle s'arrange pour sortir, de son sac, les bricoles nécessaires.

 

Je ne peux mal de la rapp'ler, pour l'instant.

 

A moins qu'un bel oiseau, demain, ne m'apaise ... comme il le fait à chaque fois.

 

Je résume : le moment et la manière, pour dire les choses, c'est capital.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Orage

Bonjour à tous !

 

Je ne sais pas pour vous, mais à Paris la chaleur est tenace depuis quelques jours en ce début de saison.

Un petit orage a éclaté, alors pour aller avec, je vous adresse le mot Orage, extrait de mon ouvrage  "Petit Dictionnaire de l'amour", paru aux éditions Entrelacs. 

 

ORAGE

 

Les couleurs du jour habillent les océans, les montagnes et les plaines.

Elles identifient le chant de la terre et déterminent son humeur.

L’air est à l’orage, la terre s’obscurcit.

Les nuages sont lourds et gris. Le jour s’assombrit.

 

Si le jour disparaît, notre vérité demeure.

 

L’individu ombrageux s’apparente à cette soudaine nuit,

il y vérifie l’immatérialité de sa vie où baigne son désaveu,

il se complait dans cette zone ténébreuse où fleurit sa colère.

 

L’aridité de son esprit est à redouter.

 

L’orage gronde sourdement et fait entendre son râle à proximité.

La voix de la terre, brassant la hargne, circule de vallée en vallée

pour disparaître ou crever son amertume.

 

Enfin, l’orage éclate !

 

Sentez, la pluie nous assaille de sa fraîcheur

Tombe, tombe la pluie comme des perles de vie sur nos têtes.

L’orage est un bienfait.

 

L’air s’est rafraîchit, l’oppression s’est tue.

 

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les cabanons

Ce que le regard ne retient pas, ce qui lui échappe.

Les yeux rivés au delà d'ici

Peindre le songe d'une vision éphémère.

Fixer l'insondable trêve de la réalité.

 Juste des traversées d'Ouest en E, gestes du Nord au Sud.

Improbable réalité déjà effacée. 

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gegout©adagp. 2011

cabanons

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Le Verre Art Déco et Moderniste à Mariemont

Le Verre Art Déco et Moderniste.

De Charles Catteau au Val-Saint-Lambert



Du 9 avril au 4 septembre 2011  à MARIEMONT

 

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Depuis 2003, le Musée royal de Mariemont apporte un important soutien à la sauvegarde du patrimoine de la faïencerie des frères Boch à La Louvière (actuelle Royal Boch). C’est dans cette perspective que, dès 2008, l’association « Centenaire Charles Catteau » et le Musée royal de Mariemont décidèrent de mener à bien une exposition autour de des créations de Charles Catteau (Douai 1880 – Nice 1966) et de ses élèves dans le domaine verrier.

 

Ce créateur français, formé à Sèvres puis à Nymphenburg, participa à la renommée de la faïencerie des frères Boch durant l’Entre-deux-guerres. Ses vases aux décors animaliers, floraux, géométriques connurent un immense succès dès l’Exposition internationale des Arts décoratifs et industriels de Paris de 1925.

 

Pourtant  faïencier, la réputation de Charles Catteau fut telle qu’il fut sollicité pour créer des décors pour l’industrie verrière locale en pleine expansion. Il influença indubitablement l’esthétique des industries d’arts concurrentes, verrières notamment. Catteau fut également enseignant à l’école industrielle supérieure de La Louvière (Arts et Métiers dès 1928). Il forma la plupart des décorateurs (Paul Bernard, Henri Heemskerk, Paul Heller, Robert Hofman, Léon Mairesse pour les plus connus) qui furent actifs dans les verreries locales.

 

Cette prédominance de l’esthétique de Charles Catteau et de ses élèves donne à l’ensemble des produits des verreries de Manage (Scailmont), Familleureux (Gobeleterie nationale) et Houdeng-Goegnies (Verreries du centre) une grande cohérence stylistique. La production qui en résulte fut fulgurante dans son intensité et sa courte durée de vie (moins de dix ans). Cohérente et étonnante de modernité, elle appartient probablement aux phénomènes insolites qui caractérisent les eldorados nés d’une industrialisation brutale que furent ces communes de la Région du Centre. Sur plusieurs centaines d’œuvres recensées, l’exposition dévoilera une petite centaine de créations majeures. Afin de mettre en perspective ce corpus inédit et l’apprécier dans sa modernité, l’exposition proposera aussi des créations de deux autres foyers de production: les cristalleries du Val Saint Lambert et des verreries de Boom (entre Malines et Anvers).

 

La plupart des œuvres exposées ont été créées entre l’exposition de Paris de 1925 et celle de 1937 (Exposition Internationale des arts et techniques dans la vie moderne), conclusion d’une période où l’Art Déco est au terme de son développement, renonçant à ses écueils historicistes pour retrouver un sens parmi les esthétiques modernes de l’aube du XXe siècle.  C’est de ce point de vue que le vitrail moderniste, d’option plastique assez singulière, complice du discours architectural, apportera un éclairage complémentaire aux objets proprement-dits.

 

Exposition organisée par le Musée royal de Mariemont et l’Asbl Centenaire Charles Catteau

 

Commissariat : Ludovic Recchia, commissaire -  Anne Pluymaekers, commissaire associée.

 

 

Comité scientifique :

  • Christophe BARDIN, Université de Metz.
  • Daniel Massart, chercheur indépendant.
  • Yves Quairiaux, Musée royal de Mariemont
  • Yves Quinif, Université de Mons.
  • Isabelle Verhoeven, Université de Liège
  • Isabelle Lecocq, IRPA - Bruxelles
  • Rina Margos, Musée du verre de Charleroi
  • Pierre Loze, Association du Patrimoine artistique 

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À propos de la beauté

 

 

 

 

 

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Il semble bien qu’aucun être humain ne soit insensible à la beauté à laquelle il se trouve sans cesse confronté, qu’elle soit grandiose et exaltante ou tout simplement émouvante.

Mais pour la savourer pleinement il faut pourvoir être dispensé, en l’instant, de toute tâche accaparante.

 

Dans la remarquable préface de son roman Mademoiselle de Maupin, Théophile Gautier a dévoilé que la vue de la beauté lui cause sa plus grande jouissance.

Il reconnaît que ce qui n’est que beau n’est pas indispensable à la vie et pense que le commun des mortels lui préfère l’utilitaire or, pour lui, il n’y a de vraiment beau que ce qui ne peut servir à rien.

Une telle offrande permet, il est vrai, un émerveillement sans partage

Pour Baudelaire, ce roman de Gautier est une espèce d’hymne à la beauté

.

Constatant l’évolution vertigineuse des moeurs et des goûts, les personnes d’un certain âge, déphasées et nostalgiques, se demandent ce qu’est devenue la conception de la beauté.

De leur temps elle résultait de l’harmonie, de l’élégance qui en naissait, qui se retrouvait dans tous les arts. Elle avait une fonction de transcendance et de correspondance qui comblait l’âme.

 

L’idée que l’on se fait du beau dépend beaucoup de la culture dans laquelle on a évolué et, le besoin que l’on en a, de l’affectivité de chacun.

Quand tous les gens semblent se ressembler et ne prennent plus la peine d’exercer leur propre jugement pour apprécier une oeuvre artistique ou littéraire, quand ce qui est tenu pour beau ne peut plus ne servir à rien, la beauté a certes perdu ce qu’elle contenait de divin.

 

11 novembre 2007

 

 

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Comptines et dessins d'enfants

 

 

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Il est remarquable de constater le don qu’ont les enfants, même très jeunes, à restituer dans un dessin, l’émoi ou le plaisir, que leur a causé l’écoute d’une comptine.

Les détails qu’on y trouve, témoignent de leur compréhension et de leur sensibilité.

Je possède des centaines de charmantes images sur de petits rectangles de papier journal que je distribuais après chaque leçon à des enfants, de diverses origines, auxquels j’enseignais le français sur une durée de six ans.

J’ai composé à leur intention, des textes, toujours simples, sur des aspects de la vie les concernant.

Ils ont occupé une large place dans mon matériel d’enseignement du français langue seconde. L’oral préparant à l’écrit.

La répétition collective, par lecture au tableau, permettait aux moins doués de les retenir et de les réciter individuellement.

J’ai offert, sur la toile, certains de ces textes afin que des parents puissent les proposer à leurs enfants, mais sans leur montrer de dessins.

Les comptines, les poèmes, et les chansons, copiées, illustrées et mémorisées constituent une réserve de mots et de structures mais aussi d’humour et de poésie

26 mars 2011

 

NB: dessin de Fréderik Lee six ans.

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journal de bord, lundi 28 mars 2011

On a changé les heures ce matin.


J'ai dormi à peine deux heures, mais j'ai pu me lever sans problèmes.

A la poste ...

Les nouveaux avis, prévus pour les clients absents, lorsque le facteur sonne chez eux ... pour un recommandé ou un colis, ont changé de couleur et de présentation.

Certains détails, au verso de la feuille, ont disparu.

Avant (y a encore deux semaines) ...

Il était spécifié, au verso des avis de présentation, parmi les multiples choix (y en avaient trois), que le client pouvait demander une seconde présentation du recommandé à son domicile, il suffisait de remplir la case adéquate, de spécifier la date future (où le client était sûr d'être là, afin que le facteur sonne chez lui) et de signer.

Maint'nant ...

Cette notion ne figure plus sur le verso des nouveaux avis.

Elle n'est pas exclue, non.

Le client n'a, désormais, plus qu'à ... téléphoner au bureau de poste et contacter les services adéquats pour obtenir une seconde présentation.


Autre détail ...

Depuis aujourd'hui, un autre système a pris forme dans l'bureau.

Quand le facteur rentre de tournée, avec ses colis, ses paquets, il ne doit plus passer par les employés. Il devra lui-même effectuer le service des employés en utilisant un PC, installé sur place et prévu pour les opérations.

En attendant ...

J'ai déjà eu droit à toute une série de questions, hier, au sujet de la poste, à Saint-Gilles, dans un lieu où je chantais. Il est vrai que ma vie de facteur prend une sacrée place dans mon répertoire (deux de mes clientes sont même venues me voir). Forcément, sur le sujet, j'ai parfois fait des commentaires. Y avait aussi des gens dans l'public qui, tout en ayant entendu, dans ma prestation, que je distribuais du courrier, n'imaginaient pas que j'étais réell'ment facteur.

En attendant ...

Le linge flotte toujours sur les balcons, au grand soleil, rue de Vergnies
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Max Elskamp

Naissance : 5 mai 1862. Mort : 10 décembre 1931 .

Centenaire : 5 Mai 1962.

 

 

Hommage de Paul Neuhuys:

 

Je me souviens de Max Elskamp


Je me souviens de Max Elskamp comme d’un causeur charmant. Il me parlait de la Chine, de la poésie… Je l’ai connu pendant la guerre 1914-1918. J’allais le voir dans sa paisible maison du boulevard Léopold (aujourd’hui avenue de Belgique) dans la bonne maison qui, dit-il, l’attend sous les arbres « en la blanche façon d’un très gauche évêché ».

Max Elskamp était alors à l’apogée de son activité poétique. J’étais un écolier des lettres, et il y avait dans son accueil quelque chose d’ineffablement bon, mais aussi de cruellement désabusé.

Max Elskamp, né à Anvers en 1862, y est mort en 1931. Toute sa vie il est demeuré attaché à sa ville natale, la ville « très port de mer » où il reçut un jour, en 1893 exactement, Paul Verlaine.

« Il y a là une certitude pour moi, me disait-il, un point sur lequel j’attire votre attention, c’est que malgré toute liberté, le poème est « musique » par nature ». Et il me citait à ce propos le « Pantoum négligé » de « Jadis et naguère » :

Trois petits pâtés, ma chemise brûle.

Monsieur le curé n’aime pas les os.

Ma cousine est blonde, elle a nom Ursule,

Que n’émigrons-nous vers les Palaiseaux ?

-Le sens en est exquis à cause du son.

Elskamp parlait volontiers de la rime diminuée par l’assonance, de sa bémolisation (âne et âme) et de sa diézation (Anne et lame). Il m’ouvrait toute grandes les portes de sa bibliothèque, me montrait des éditions rares de Mallarmé, une lettre de Suarès écrite avec des encres variées, rouge, bleue, verte. Il aura toujours été apprécié en France, soit par Apollinaire, soit par Salmon, Cocteau, Eluard, et la poésie est bien chez lui cette flamme invisible dont parle Pétrarque, d’autant plus douce à découvrir par quelques élus du hasard.



Mysticisme


Qu’est-ce que le mysticisme ? Mystique vient d’un mot grec « mustos » qui veut dire muet. Fermer la bouche, être muet d’amour. « Wo man am meisten fuhlt, weist man nicht viel zu zagen », disent les Allemands. Ce qui signifie qu’en voulant exprimer un sentiment profond on risque d’en diminuer l’intensité. Aussi le mystique s’adresse-t-il à Dieu, comme à tout ce qui vaut d’être aimé, qu’il soit porté à la mysticité par la tendresse de l’âme ou par l’enthousiasme des sens.

C’est dans le mysticisme que le Flamand puise son optimisme fondamental : Verhaeren lorsqu’il voit dans l’homme un Prométhée qui un jour « saisira les astres fous entre ses poings » ; Maeterlinck lorsqu’il voit dans les écrits des mystiques « le plus pur diamant du prodigieux trésor humain » et Elskamp (exact contemporain de Maeterlinck), lorsqu’il concentre ses aspirations mystiques dans le refrain de la vielle chanson de Malbrough :

Je vous salue ma vie

d’un peu d’éternité

aujourd’hui en vigie

si haut qu’on peut monter.



Le Folklore


Elskamp me parlait de la Chine en levant un index philosophique et las : Ah ! qu’il eut fait bon vivre en Chine loin d’une pseudo-civilisation qui conduisait l’Europe à sa ruine !... Je voyais les paons faire la roue au sommet des pagodes, des jonques glisser au gré des moussons chaudes, Mr Yang et Mme Yng vendre du thé… Puis il se ravisait doucement : Je ne sais pas vraiment pourquoi je vous dis ça… Cette Chine de porcelaine était du folklore chinois.

Qu’est-ce que le folklore, sinon la mystique populaire ? Elskamp avait fondé le musée du Folklore dans la petite rue du Saint-Esprit, à Anvers, musée où il s’attache à connaître le peuple dans ses plus naïves traditions : comptines, images religieuses, drapelets de pèlerinage. C’est dans ces humbles reliques qu’il a rêvé l’âme de son peuple. Ami des jardiniers et des matelots, il dédiera son « Histoire du jeu de Loto en Flandre » au batelier Hannes qui « sur le fleuve me fut un ami ».

Elskamp, ami du peuple, écrivait en français, faisait scandale à Anvers. Il irritait ses concitoyens. Les uns ne lui pardonnaient pas de vouloir restituer l’innocence d’un peuple dont ils ne connaissait qu’imparfaitement la langue ? Les autres n’admettaient pas qu’un fils de banquier s’intéressât aux billevesées, comme de rassembler, quoi ? des têtes de pipe, des pots à persil, des hochets, des toupies, des moutardiers, des crassets, des étouffoirs, ni d’avoir écrit une histoire du jeu de Loto où il assimilait ce jeu à une ancienne institution bancaire…



Le moyen âge


Toute l’œuvre d’Elskamp est centrée sur le moye âge.

Ses « Enluminures » en font un imagier. Ses « Chansons Reverdies » en font un ménestrel. Avec lui, nous remontons à l’enfance de la poésie. Enfance de la poésie et poésie de l’enfance : Un pauvre homme est entré chez moi pour des chansons qu’il venait vendre… comme Pâques chantait en Flandre… et mille oiseaux doux à entendre…

Dominical, En Symbole vers l’Apostolat, D’anciennement transposé, Salutations dont d’angéliques… C’est une poésie du temps que les cathédrales étaient blanches.

Le moyen âge symbolise pour Max Elskamp la paix du cœur et le contentement de l’esprit.

Il écrit dans un français « anordi », le français du nord et veut apporter dans ces chansons la ductilité rythmique des chansons populaires flamandes. Comme les matelots et les jardiniers il se défend de ne connaître que très peu de mots et met à profit cette infirmité verbale par des ritournelles délicieusement chantonnées :

Et Marie soyez bénévole

à ces syntaxes mal au clair

Et marie de mes beaux navires

Marie étoile de la mer

Marie qui savez que tacites

sont ceux des voiles et des ailes…

Poésie mystique ! Rien de mièvre dans Elskamp. sa mère était wallonne, son père était d’origine danoise. Elskamp veut dire en danois « Champ d’aulnes ».



Nous n’irons plus au ciel


La guerre était finie, Elskamp ne reconnut plus sa ville.

Elle était saoule.

C’était l’époque du jazz et des chansons militaires : « It’s a long way »…

Je l’ai encore revu deux ou trois fois. Il était devenu tout blanc. Il publia encore deux ou trois recueil luxueusement imprimés chez son imprimeur Buschmann à 75 exemplaires : « Musique verte », je crois, et « Joies Blondes »…

Après quoi, cet esprit qui s’était efforcé de monter « si haut qu’on peut monter », plafonna dans le ciel des abstractions et, comme jadis Icare, retomba lourdement sur le sol :

Nous n’irons plus au ciel

nos ailes sont coupées.



C’est la bonne parole


Ecolier des lettres et assez chercheur de nature, il m’est arrivé, comme d’autres forment une collection d’icônes, de collectionner les définitions de la poésie. En voici quelques unes parmi tant d’autres :

La poésie est une création d’un monde imaginaire, une élégance de l’esprit, la musique de l’âme, un défilé de féerie, une éthique non euclidienne, l’art d’exciter l’âme, de se délivrer par un cri, d’enclore son rêve dans un rythme, un breuvage agressif, la quintessence humaine, le souvenir d’une émotion dans le calme…

Mais une des plus belles définitions de la poésie demeure celle de Max Elskamp :

C’est la bonne parole où tous les mots qui s’aiment

semblent des enfants blancs en robe de baptême…

et à cet égard, les « Six chansons de Pauvre Homme pour célébrer la Semaine de Flandre » sont bien, je crois, ce que notre poésie aura produit de plus remarquablement pur.

 

Paul Neuheuys. (1962)

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Max Elskamp

Naissance : 5 mai 1862. Mort : 10 décembre 1931 .

Centenaire : 5 Mai 1962.

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Le texte de Jean Cocteau du 1er Avril 1962:

 

Il est de toute évidence que Guillaume Apollinaire s’il doit aux « Serres chaudes » doit surtout à Max Elskamp. Il n’y a là rien qui le diminue, au contraire. Et si un grand poète fraternise avec un autre grand poète pour connaître ses œuvres, je m’en émerveille encore davantage. Mais il me semble que notre Apollinaire aimait Elskamp et que, de ces amours, naissent les monstres délicieux de la Poésie.

Ma découverte du poète anversois me laisse le souvenir d’un coup au cœur. Entre chaque page de l’herbier les belles plantes se mettaient à revivre et à embaumer ma chambre.

Je vous exprime toute ma reconnaissance de vous être adressé à moi, le presque belge.

 

Votre poète Jean Cocteau.

 

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LA DAME EN MAUVE

LA DAME EN MAUVE 24


A colon


Ma Lointaine, mon au- delà, Bonjour

Bien que je me force au sevrage, bien que je fasse silence et semble bouder tes coups de fil que j'écoute le cœur battant la chamade
(Le téléphone qui grelotte, grelotte, grelotte à longueur de temps de journée vide de toi)Plus jamais ton numéro, plus jamais toi, et moi je sonne, sonne, sonne dans l'immensité de mon être ; cela sonne, sonne, sonne.

J’écoute aussi, j’écoute encore, les disques des années 60 Nos années Je pense très fort à La Dame en Mauve, mon « Intox » mon « Héroïne » Je la vois au travers d’un rideau de larmes. Comme une sœur tourière, je trottine au-dedans ; Capitaine Nemo je me retire et affûte mes canons ; mon île souvenir est impénétrable ; Comme une sœur tourière, disais-je, je vais égrenant le rosaire de mes infortunes avec les temps de pause pour les gros grains ; les mystères glorieux, mystères douloureux

JE SUIS SUR MON LIT PERCLUS DE RHUMATISME J’AI MAL , JE NOUBLIE PAS UNE STATION ; JE FAIS UNE NEUVAINE A LA DAME EN MAUVE ; UNE autre neuvaine à NOTRE DAME DES SEPT DOULEURS PAS UN JOUR, PAS UNE ETAPE N ECHAPPE A LA VIGILANCE DE MA MEMOIRE QUI BAT LE RAPPEL POUR M EGAYER DE MA SOUFFRANCE CORPORELLE
Je songe à toi ma confidente de tous mes bobos depuis ta mort, oui ta mort n'ayons pas peur des mots, j'explose de partout tout mon cœur hurle

Il est assez plaisant de voir sa souffrance atteindre les hauts sommets !

Je viens passer des examens ; Sur moult machines, branché je vogue d’onde en onde
Ondes courtes me secouent ; Ondes longues me gênent ;

Avec la psychologue qui me voit cela ne va guère mieux non pas qu'elle manque d'aménité, non mais je fais une ballade à la Villon et revois, en vrac des images gonflées, embuées d’oublis ; Images sans rappel, sans appel troussées, violées ; réminiscences que mon passé me propose pour certitudes Souvenirs mensongers ; le temps n’est qu’un trompe l’œil ; il gomme, recharge, surcharge ; Souvenirs maniables aliénables
L’histoire que je lui conte est plus vraie que l’originale et m’exonère de toute responsabilité Ma Dame en Mauve ; Temps figé, témoins irréfutables : mes carnets, mes ondes courtes éveillent ma mémoire

Ma Dame en Mauve vous n’aurez jamais été plus proche, ni plus vraie ! Que pendant cet examen qui me panique à mort Baliseur vigilant, les lignes de l’écran vous dessinent à longs traits rouges sur fond blanc ; Rouge sang, rouge rage, mon oscillateur enfante des scenarii qui ne le cèdent en rien à un Edgar Poe. Je tremble, je transpire, j’ai mal et grelotte de froid sous la machine ; Il paraît que c’est normal, on me parle de muscle, de tissu, mon tissu et je ne sais quoi encore J’entends : Réaction alter chimique quelque chose. J’en ai assez, j’en ai pour 45 minutes dans le silence de la machine, dans la certitude de mon effroi ; 45 minutes d’impulsions, d’élans, de remous
minutes grignotées sur feuille blanche qui sort de l’imprimante tel un serpent de son panier Mon affolement est là en tourbillons, en lignes rouges coincées pressées les unes contre les autres, bien en bloc serrées, ou alors, en longs traits comme un plaisir avorté, sensation sur papier gelé, tressaillement, manœuvre, fréquence détectée ; je ferme les yeux, je revois… Ma vie est négation, amputation, je flotte aux portes de la mort pensais- je
Non grata pour la Dame en Mauve je reste hors des balises, de ses balises. Je pense à moi ; les ondes passent, mes souvenirs aussi je plie, ploie au rythme de la machine
Lentement, enraciné au terreau de l’angoisse avec la Dame en Mauve pour compagne je demeure Bonjour fleur folie
Tchao bambino ; Ma Dame en Mauve je décline tout l’amour que j’éprouve Les souvenirs affluent à l'imparfait, très imparfait au temps passé
Je suis débranché, sans œil témoin, je suis seul le serpent n’est plus ; l’arbre de la « Connaissance « non plus
Et toi non plus
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Hommage de Marie Gevers :

Max Elskamp

Naissance : 5 mai 1862. Mort : 10 décembre 1931 .

Centenaire : 5 Mai 1962.

 

Le jour de la naissance.

Max Elskamp pensait-il au jour de son centenaire en publiant l’un de ses principaux recueils de poèmes : « Enluminures » ? Il n’avait alors que trente-six ans… Les premiers vers sont émouvants à citer aujourd’hui :

Ici, c’est un vieil homme de cent ans

Qui dit, selon la chair, Flandre et le sang :

Souvenez-vous en, souvenez-vous en,

En ouvrant son cœur de ses doigts tremblants.

Toujours, nous retrouverons son cœur dans ses poèmes à la fois tendres, discrets, intenses, réservés, douloureux et d’une valeur poétique et littéraire absolue.

S’il parle de ses cent ans dès 1898, i chantera sa naissance bien plus tard, en 1922, déjà touché alors par la maladie qui devait peu à peu l’étreindre, puis l’éteindre. Néanmoins, dans « La Chanson de la Rue Saint-Paul », il s’écrie qu’il est né à la marée haute, sur le ton joyeux dont on dirait : « Je suis né coiffé ! »

C’est ta rue Saint-Paul

Celle où tu es né

Un matin de mai

A la marée haute !

Pour pouvoir évoquer avec précision, aujourd’hui, en souvenir du poète, son jour de naissance, je me suis adressée au savant météorologue « Star », qui a bien voulu me donner les indications nécessaires :

La marée haute natale de Max Elskamp, le 5 mai 1862, eut lieu à 8.06h. Les gens qui n’ont jamais vécu au bord d’un fleuve soumis à la marée ignorent ce que signifient ces mots « Marée haute ! ». Certes, il y a de l’inquiétude, les jours de gros temps où la poussée de l’eau menace, mais que d’allégresse par les jours ensoleillés d’azur !. Le ciel se berce largement à fleur des rives, le clapotis anime les pierres des quais et une activité règne au port. A la marée haute, les sirènes mugissent ou sifflent, car les bateaux chargés se confient au courant qui les entraînera vers l’estuaire, tandis que les navires amenés par le flot attachent les amarres et jettent l’ancre.

Or, en 1862, le mois de mai fut l’un des plus beaux du siècle et, les 5 et 6 mai, les plus chauds du mois. Toute l’œuvre du poète sera sillonnée de navires, de matelots, de nostalgie maritime, et soulevée par le désir de la mer.

M. Louis, Jean, François Elskamp, propriétaire d’un brick nommé l’Ortélius et d’un trois-mâts carré baptisé « Le Louis », fut le père de Max et l’un des notables de la rue Saint-Paul. Nous aimons à croire que l’un de ses deux vaisseaux, quittant le quai, vogua vers sa destination maritime au moment om l’enfant commençait son voyage sur l’océan des jours.

Le voisinage apprit vite que la jeune dame Elskamp venait de mettre au monde un fils, mais nul ne se doutait que l’enfant serait poète. Cependant, Elskamp lui-même pensait que –peut-être- la poésie s’était emparée de lui dès avant sa naissance. Il nous suggère cette idée dans l’une de ses chansons :

Un pauvre homme est entré chez moi

Pour des chansons qu’il venait vendredi Comme Pâques chantait en Flandre

Et mille oiseaux doux à entendre,

Un pauvre homme a chanté chez moi.

Si humblement, que c’était moi

Pour les refrains et les paroles

A tous et toutes bénévoles,

Si humblement que c’était moi,

Selon mon cœur, comme ma foi.

Ainsi Elskamp s’identifiait-il à l’Homme aux Chansons, venu dès Pâques, célébré le 20 Avril de celle année-là. Son poème « A ma mère » confirme qu’il croit devoir sa plus intime sensibilité et ses dons poétiques à l’amour de sa mère :

O Claire, Suzanne, Adolphine,

Ma mère qui m’étiez divine

Comme les Maries et qu’enfant,

J’adorais dès le matin blanc…

 

C’est ta rue Saint-Paul

Blanche comme un pôle…

Le soleil reluisait à toutes les façades repeintes à neuf dès le début du printemps, comme il se devait dans une rue « Dévote, marchande –Trafiquante et gaie, Blanche de servantes- Dès le jour monté. » Cette rue, orientée du sud-est au nord-ouest, court droit sur le fleuve. Les matinées y sont donc triomphantes de lumière et nous devinons ce que fut le premier baiser de la jeune mère à son nouveau-né, en ce beau matin clair :

« O ma mère, avec vos yeux bleus,

Que je regardais comme cieux,

Penchés sur moi tout de tendresse… »

Le soleil monta, évoluant dans le plus merveilleux des azurs : celui du printemps, près d’une grande eau mouvante.

Ce jour-là, le vent venait du côté du fleuve. Il entrait librement et caressait d’une souple haleine les maisons de la rue Saint-Paul. Elskamp s’est toujours souvenu de l’air que l’on y respirait, aux temps de son enfance :

« Maritime en tout – L’air qu’on y boit – Sent avec la mer – Le poisson sauré… »

Ensuite, le soleil fléchit en direction des polders de la rive d’en face. Les transbordeurs allaient, venaient, sans cesse, battant des aubes pour faire passer le fleuve aux gens qui, journée finie, rentraient au logis. La nouvelle marée monta. Elle fut haute à 20.15 h. Ramenait-elle au port l’Ortélius ou Le Louis ? Qui le dira ? Mais nous savons que la première nuit du poète se glissa doucement dans « sa rue bien-aimée ». Il dormait, dans son berceau fanfreluché, près de sa mère. « O ma mère, dans mon enfance, - J’étais en vous et vous en moi ».

Dans son recueil : « Dominical » Max Elskamp se présente « avec les enfants du dimanche ». Sans doute eût-il préféré naître « un dimanche à midi », comme Mélisande ? Mais c’était un lundi –jour de la lune- et la lune est bonne aux poètes. Celle du 5 mai 1862 (premier quartier le 6) ne se couchera qu’après minuit. Elle entrera du côté du fleuve, comme le vent et le parfum de l’eau, elle aura eu tout le temps de baigner de rêve la maison de la rue Saint-Paul. C’est à elle sans doute que Max Elskamp doit d’avoir connu l’illusion, Maya :

Maya, l’illusion,

Vous ai-je assez aimée ?

 

La lettre à Van Bever

L’influence de la rue Saint-Paul occupe vraiment toute l’œuvre de Max Elskamp. Il le sait. Il l’écrit dans une lettre très importante pour lui, puisqu’elle est destinée à préciser son travail et son inspiration en vue de la fameuse Anthologie de Van Bever et Léautaud.

(Date de la poste : 20 juin 1907)

« Je crois que j’ai été très influencé par ces choses qui datent de ma petite enfance. Après la vie m’a pris, plus neutre, me semble-t-il, et à part la pratique des métiers, et ce qui touche à l’âme traditionnelle du peuple, peu de choses ont réagi sur moi. »

Sa mère tant aimée n’a pu lui donner l’âme traditionnelle du peuple de la rue Saint_paul, car elle venait d’ailleurs :

O Claire, Suzanne Adolphine – O ma mère des Ecaussines, mais il lui doit la sensibilité nécessaire à l’avoir ressentie, comprise, assimilée. Il a pu en nourrir sa poésie, au point d’être parvenu à lui donner une langue différente de celle que lui offrait la rue Saint-Paul. Je crois d’ailleurs qu’une telle métamorphose fut favorable à la magie si particulière à l’œuvre de Max Elskamp.

L’âme traditionnelle du peuple, le poète ne peut l’avoir reçue que des servantes. A cette époque, et dans toute la bourgeoisie, les enfants étaient, presque totalement, élevés par les servantes. Elskamp s’en souvient : « Bonne nuit, les hommes, les femmes -bras en croix sur le cœur ou l’âme - et rêve aux doigts en bleu et blanc – les servantes près des enfants ».

Retrouver comptines, proverbes, locutions originaires de la rue Saint-Paul, dans les poèmes d’Elskamp formerait l’élément d’une étude bien intéressante. De la nourrice de Juliette aux servantes, qui scandaient pour Max Elskamp l’histoire d’Anna-la-lune, en passant par celles dont Chateaubriand  nous donne le souvenir dans les « Mémoires d’Outre-tombe », que de vigueur, que de poésie leur ont dû nombre de grands écrivains !

Elskamp a reçu du petit peuple de son enfance le goût du folklore, et sa magnifique collection d’objets patiemment rassemblés forme le fonds du Musée d’Anvers. Sa naissance ensoleillée ? Nous aimons à supposer qu’elle soit au départ de sa passion pour les cadrans solaires… Et là, sa sensibilité l’y portant, il fit don, en souvenir de sa mère des Ecaussines, des merveilles qu’il avait rassemblées, au Musée de la Vie Wallonne, à Liège.

Le Calvaire:

« Notre maison, écrit-il encore à Van Bever, se trouvait pour ainsi dire enclavée dans l’église Saint-Paul, et mon enfance s’est passée sous les cloches, au milieu des corneilles et tout contre un horrifique calvaire en grès et cendrée. » On voudrait citer ici tout le poème consacré au Calvaire

Mon Dieu qui mourez à Saint_paul,

Un peu autrement que les autres…

Mon Dieu qui savez les étoiles

Qui fixent à chacun son lot…

Elskamp m’a écrit un jour : « Je crois aux étoiles ». Il croyait aussi à la mer, et le bonheur avait pour lui, comme symbole, un matelot : « Et c’est Lui, comme un matelot – c’est lui qu’on n’attendait plus, - et c’est lui, comme un matelot – qui s’en revient les bras tendus… »

Un matelot ne reste jamais longtemps au logis, si chaud si doux qu’il y fasse. Pour Max Elskamp, il l’a quitté, peu après qu’il eût lui-même quitté la chère rue Saint-Paul. Une grande douleur, une grande déception d’amour l’a emporté :

Un jour où j’avais cru trouver

Celle qui eût orné ma vie,

A qui je m’étais tout donné,

Mais qui, las ! ne m’a pas suivi…

Le père du poète a tenté de le consoler en lui offrant les vastes espaces maritimes : Elskamp, alors, a navigué :

Va, mon fils, je suis avec toi

Tu ne seras seul sous les voiles,

Va, pars et surtout garde foi,

Dans la vie et dans ton étoile !

Elskamp s’est attaché à corps perdu à ses parents, à sa sœur Marie. La mort les lui a enlevées :

C’est vous, mon Père bien aimé,

Qui m’avez dit adieu tout bas,

Vos yeux dans les miens comme entrés

Qui êtes mort entre mes bras.

A sa mère, il a dit :

Et lorsque vous êtes partie,

J’ai su que j’avais tout perdu.

Alors, le poète est entré en maladie.


J’ai dit ailleurs les circonstances de la mort de Max Elskamp, comment je l’appris, et quelles étaient les personnes rassemblées à la table de François Franck ce 10 décembre 1931. On soupait là, après la représentation à Anvers de l’Œdipe d’André Gide : pour cette première, Gide était présent, les Pitoeff, et quelques écrivains d’Anvers. En remémorant, aujourd’hui encore, après tant d’années, l’instant où Willy Konincks, en retard, entra en disant : « Max Elskamp est mort », je puis mesurer la puissance d’émotion soulevée par ces mots. Cependant, le poète en lui se taisait depuis des années… et ses voisins l’entendaient souvent crier dans ses délires… L’émotion fut si profonde, ce soir là, chez Franck, que le regard de Gide fit lentement le tour de la table, en la cueillant à chaque visage comme s’il avait voulu rassembler un herbier du souvenir d’un poète qu’il savait grand.

Je veux citer ici quelques lignes d’un article nécrologique que je possède, auquel manque la signature, mais que je crois dû à André Salmon : « S’exténuant à combattre le désespoir, il passe des années avec Bouddha, mais cette culture de l’idée du néant ne pouvait combler un tel poète. Il traversa le monde d’un pas tremblant – il nous quittait- il s’avançait seul dans la nuit. »

Aux fleurs d’émotion cueillies lors de la mort du poète, par André Gide, et puisque Max Elskamp aimait le folklore, les saints et les fleurs, je veux, à l’occasion de ce centenaire, ajouter deux fleurs qui le concernent particulièrement, il les doit à deux folkloristes : le Baron de Rheinsberg, et Isidore Teirlinck.

La fleur-marraine, offerte par son saint-patron, Maxime, est la « primula véris » ou primevère du printemps, et les servantes de son enfance lui auront dit qu’elle est une clef du Paradis, et vient droit de Saint-Pierre, grâce à qui elle germa dans l’humus des polders… Le 10 décembre, par quelle étrange coïncidence est voué au cyprès. Il figure au jour où le poète sombra dans la mort.

Marie Gevers, Mai 1962, in « Le Thyrse » revue d’art et de littérature, numéro consacré au centenaire de Max Elskamp.

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