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Toutes les publications (149)

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     Pierre Guelff (auteur aux Éditions Jourdan) au micro de Philippe Delmelle

 

Mardi 26 juin 2012 : Trazegnies et le Chevalier bigame

Mardi 3 juillet 2012 : Morlanwelz : Prieuré, abbaye et chaussée

Mardi 10 juillet 2012 : Cerfontaine et la Bande Noire

Mardi 17 juillet 2012 : Loverval, son Apôtre, ses Sarrasins et Templiers

Mardi 24 juillet 2012 : Beaumont, Charles Quint et les Auvergnats

Mardi 31 juillet 2012 : Treignes, village champion du monde !

Mardi 7 août 2012 : Oignies-en-Thiérache : le Village des Veuves

Mardi 14 août 2012 : Molière et Boussu-en-Fagne

Mardi 21 août 2012 : À la traque au loup à Mariemont

Mardi 28 août 2012 : Couvin : Abîme et comte de la Houssette

 

Directs 92.3 FM et 95.4 FM entre 5h30 et 6h et 7h15 et 7h30 et sur www.vivacite.be

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administrateur théâtres

MOZART : Anima Eterna Brugge & Collegium Vocale Gent

Mercredi 30.05.2012 20:00   Palais des Beaux-Arts / Salle Henry Le Bœuf

Jos van Immerseel direction - Andrea Brown soprano - Sophie Harmsen alto - Markus Schäfer ténor - Thomas Bauer basse - Harry van der Kamp basse - Anima Eterna Brugge , Collegium Vocale Gent

Au programme : Wolfgang Amadeus Mozart : Grabmusik, KV 42 et le  Requiem, KV 626

 

Oeuvre  de jeunesse et musique sacrée de Mozart peu connue, la « cantate pour la passion », Grabmusik, KV 42,  fut écrite en 1767 alors qu’il avait à peine onze ans. Cette « cantate de la passion » est une survivance du mystère, genre théâtral qui remonte au 15e siècle. Œuvre édifiante, elle possède un texte dans la langue du peuple qui met en scène L’Âme pleurant sur le tombeau du Christ. L’Ange rappelle à L’Âme qu’elle est en faute puisque c’est pour la sauver, que le Christ s’est sacrifié et  a affronté la mort. L’Âme se repend et chante en duo avec L’Ange avant  que le chœur final ne  célèbre le fils de Dieu : «Jesu, wahrer Gottes Sohn ».  Thomas Brauer (L’Âme) et Andrea Brown (L’Ange) forment un duo très équilibré et bien contrasté. Tonnerre puissant, grave et humble face à  un ange presque cajoleur. Les parties orchestrales sont chantantes, douces, délicates comme un écrin de nature paradisiaque.

 

Après la pause voici le  célèbre Requiem de Mozart en ré mineur,  la toute dernière composition de Mozart, commandée par un richissime aristocrate autrichien Franz de Walsegg. Celui-ci prévoyait de faire interpréter le Requiem comme sa propre composition en mémoire de sa jeune épouse, Anna, décédée le 14 février 1791 à l'âge de 20 ans. Négligeant d’y travailler pendant l’été, Mozart mourra le 5 décembre 1791 sans achever cette œuvre commanditée. Sa veuve, Konstanze Weber, tentera l’impossible pour la faire achever par  son élève Süssmayer qui imitera même la signature du maître afin de recueillir la somme promise.

Ces deux œuvres de musique sacrée, l’une juvénile et l’autre empreinte de la réflexion de toute une vie donnent le frisson à maintes reprises. L’orchestration de Jos van Immerseel ( Die Seele : l’âme, dites vous ? ) est poignante.  On est devant un triptyque éblouissant de dynamisme. Il est  composé de 35 musiciens  qui jouent debout, façon solistes, libres de leurs mouvements, en particulier les trompettes. C’est L’Anima Eterna de Bruges qui donne à ce concert texture  et couleurs étonnantes.  Le deuxième volet du triptyque est représenté par un chœur peu nombreux: Le Collegium Vocale de Gand. A peine seize solistes qui semblent tous avoir des partitions particulières et font trembler d’émotion toute la salle Henry Le Boeuf. Le troisième  volet,  expose à l’avant-plan quatre solistes magnifiques. Mention spéciale pour l’autre basse, Harry van der Kamp et Markus Schäfer, tenor. Les deux voix féminines sont celles de Sophie Harmsen et l’angélique  Andrea Brown.  Quatre voix qui composent une harmonie particulière,  quatre directions, comme des points cardinaux qui semblent embrasser la terre entière. Quatre points  qui symbolisent aussi  la croix: horizontalement, l’ouverture à tout peuple de la terre et verticalement,  la transcendance. Ces quatre voix rassemblent tout ce qu’il y a d’humain. On se sera tous retenus d’applaudir après l’exultation du « Sanctus » qui n’est pourtant pas de la main de Mozart. Il faut croire que maître et élève se complétaient à la perfection, l’illusion est totale. Dans le «Benedictus » il y  a une sensation profonde de paix universelle, d’harmonie, tous conflits éteints : un moment de grâce. Après le lien instrumental, « Hosanna in excelsis » est la conclusion naturelle.  Le «Lux Aeterna », est la finale étincelante du concert : « Et lux perpetua luceat eis ». Le public se lance dans des salves d’applaudissements  mémorables en hommage à une musique rayonnante.

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Le Miroir fond, et glace

Au cristal nu des fleurs

Ruisselle de longs pleurs

En la glauque mélasse.

 

Voici: " Beau " se prélasse

Et fait le joli coeur

En roi du charmant choeur

Chantant la dédicace.

 

Plus noble Fleur soit-elle,

Feue Fleur, elle est coupée

Joliment morte née.

 

Aimer sans couper l'Aile

En hideur refusée

De Fleur désincarnée!

 

Orélien des SOURCES.

 

 

 

 

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Bonjour mes amis,

12272809856?profile=originalBonjour mes amis,

Je vous demande pardon pour le retard de mes réponses ; je suis en train de partir pour le vernissage de l’exposition collective « Couleurs aux intenses émotions“  à la Grachten Gallery Contemporary Art de Utrecht  ou je  porterai 4 œuvres. Le voilà, pour vous « La dormeuse » ou « La femme au petits pieds »

Merci et amitié !

 

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Quand le silence est d'or!

Quand le silence  est d'or!

Silence, tes yeux parlent...!

- " Le Coeur à ses raisons que la Raison ignore " -

J'écoute en l'iris noir la peine qui l'honore;

Silence, tes yeux parlent... !

Silence, tes yeux parlent...!

L'âme en son bain igné, le temps se remémore

A l'ombre épaisse d'un orgueilleux sycomore;

Silence, tes yeux parlent...!

Silence, Ode infernale,

Existence, " JE " meurt au vide de l'amphore

Et renaît où fleurit l'exquise métaphore,

O parole infernale!



Silence, l'Amour parle...!

De son éclat, ton coeur que la douleur dédore

En tes beaux yeux éteints, son " Oeil " d'un rai redore;

Silence, l'Amour parle...!



Silence, le silence

En coeur à coeur parle et de pure Essence odore

Un céleste parfum que l' Amour seul adore;

Silence, ô, Excellence...!



Orélien des SOURCES.

( Nom de plume de Robert-Jean LIKFORGE )

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La Catalane,

Barcelone,

L’étincelante,

la bouillonnante,

vies dans tous les sens,

l’urgence d’exister avec excès,

gourmandise des instants, des secondes,

des minutes et des heures ;

enlacés l’un dans l’autre,

deux hommes, l’un blond l’autre brun,

 se goutent d’abord avec les yeux,

 puis leurs bouches carminées se touchent,

se dévorent, précieuses,

 l’une à l’autre se donnent  sans même se connaître,

s’affrontent avec audace, indécentes ;

puis un cri rouge de leurs gorges jaillit,

l’apogée du désir !

Sur le trottoir d’en face, une catalane marche,

haute en jambe,

talons aiguilles vert-pomme,

 robe en soie rose fuchsia,

 à son corps ajustée,

cheveux bruns longs et dénoués,

ruisselants sur ses reins,

parfumés de soleil et de roses ;

 elle regarde les deux hommes s’aimer,

avec franchise sourit, puis elle repart,

 longue comme une liane,

rejoindre la mer au Sud de Barcelone.

Chantent ses pas sur l’asphalte à minuit ;

 ça et là, les enseignes de luxe

flamboient, les bars à tapas ne désemplissent pas,

 les enfants jouent dans les squares assombris,

se balancent, se bousculent,

n’entendent pas leurs mères à l’heure du coucher ;

 ils vivent l’Espagne,

enfin la Catalogne meurtrie mais libre !

La Movida est toujours là, la tête droite,

le cœur pourpre et fébrile,

résolument puissante et féminine.

Sublime.

.

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Bonjour à toutes et tous,
 
En réponse à vos nombreux messages concernant la diffusion du spectacle  du Gd Prix de la Chanson Wallonne, voici les renseignements souhaités.
 
1 ) L'émission passera ce jeudi 31 mai à 21h
2 ) RTB 3ème chaîne TV dans l'émission Wallons, nous!
 
Je souhaite que cette émission vous divertira.
L'occasion de découvrir aussi que le Wallon est toujours bien vivant dans notre petite Belgique.
 
En ce qui me concerne ... y participer fut un immense plaisir  ;-)
Bonne fin de journée et à tout bientôt,
Voici le lien vers la bande annonce de la rtb Wallons nous
 
 
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Extraits du "Testament des Poètes" de Robert Paul.

"Le Testament des Poètes" est constitué de 74 CD-ROM que j'ai consacré aux artistes et écrivains belges contemporains.

Pour le moment Il n'y en a que 32 mentionnés dans le réseau. Je développerai tout cela au gré de mes temps libres.

Je n'ai actuellement développé que quelques aspects de l'oeuvre de Dany Gilson

Dany Gilson



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A 18 ans, l'artiste Jean-Pierre MENARD, fut récompensé par un prix d'honneur pour sa toile "les hommes des cavernes".
Seul, il a poursuivi son parcours, l'artiste autodidacte a exposé dans diverses galeries et nombreux salons, pour vous donner quelques exemples : En 1979, il expose au 6ème salon du LIVES à LE MEE SUR SEINE, et est primé par le premier prix pour l'huile sur toile "la chaumière" réalisée et peinte uniquement à la plume de bécasse, dimensions 1020x800, pendant une période de deux années consécutives, il continue à exposer en tant qu'invité d'honneur dans les Salons de Lives... "En 2008, il reproduit la chaumière, en plus petites dimensions, pour en faire don."

L'artiste a exposé à BARBIZON, ville qui doit sa célébrité aux peintres qui s'y fixèrent au milieu du XIXème siècle et suite à cette exposition, la Galerie d'Art Internationale MANDRAGORE à Paris, l'a invité à présenter ses toiles du 15 mai 83 au 20 février 84, ainsi ses oeuvres ont pu être exposées à Paris, en Allemagne et en Angleterre.

L'artiste a été primé pour la toile "le port de pêche" au salon de Nemours.
Galerie d'Uzès, l'artiste a reçu le prix d'excellence.
Salons à Comble La Ville-Melun-Russan- Montpellier-St-Malo-Nîmes-Etc...
Parti en Guyanne pour exposer plusieurs mois, il a même essayé d'investir dans une galerie d'art, son projet hélas, ne pu aboutir.

http://menard.guidarts.com

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La rivière

Il est fort agréable de longer la petite rivière
Bordée de saules, de noisetiers, de haies de bruyère
Qui vous effleurent tendrement les joues quand on suit le courant
Et de voir la pure clarté de l’eau sur les cailloux brillants.

Les jeunes branches résistent quelque fois telles un barrage ;
Et ne soyez point surpris, au détour de votre rêverie,
Quand vous voilà devenus intrépides sur leur passage,
Qu’un frêle arbrisseau ne vous démontre son énergie !

Ne le brisez pas, même si souvent il est cette tendance
A répondre par la force à si faible insolence ;
Cette vigueur naissante n’a juste encore l’habitude
De voir fouler son sol vierge de toute inquiétude !

Et plus loin,voir emmener, impuissantes par la force de l’eau,
Bateaux finis pour une course maintenant éphémère,
Les branches mortes, inutiles vieux rameaux
Que plus rien ne retient dans leur vagabonde croisière…

Il est fort agréable de longer la petite rivière
Bordée de saules, de noisetiers, de haies de bruyère.
Des bourgeons renaissent, des couleurs reviennent timidement.
Dans l’onde calme l’on perçoit de mystérieux frémissements ? …

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Dites-lui, chaque jour...

 

N’enfermez pas l’amour dans un sombre bazar,

Dans l’ennuyeux fracas de la vie ordinaire,

Non, ne le laissez pas s’éteindre solitaire

Sous les cendres du temps simplement par hasard…

 

Écoutez-le chanter dans le creux de vos mains,

Acceptez l’arc-en-ciel, les couleurs de son âme,

Quel que soit son humeur, n’en faites pas un drame,

Prenez-le comme il est sans peur des lendemains…

 

Allez moudre le grain qu’il attend chaque jour

Sans lequel, doucement, il perdra la parole,

Ce n’est pas une offrande et ni même une obole,

Simplement une étoile au sommet d’une tour…

 

Au rythme de son cœur, d’un pas respectueux,

En humble serviteur, aux sources des tendresses,

Emmenez-le danser la valse des caresses,

Avec lui tournoyer sous un dais somptueux…  

  

Donnez-lui des étés de braises et des nuits

Sans sommeil, de l’eau fraîche…Allez boire à ses lèvres

La lumière limpide où s’abreuvent les rêves,

À ses pieds déposez des bouquets épanouis…

 

Dans ses bras lâchez prise, éveillez du désir

Et le corps et la flamme. Entendez comme il vibre !

Au bien-être des sens, montrez-lui qu’il est libre,

Avec lui partager l’essence du plaisir !...

 

Préservez ce joyau des soucis, des tracas,

Du quotidien banal, de la fureur des armes,

De l’hiver et du froid, du sang et puis des larmes ;

Dites-lui, chaque jour, des mots doux, délicats… 

 

 

 

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D'encre et de sang...

 

De la vie à la mort, la fusion des astres,

Tout le long de la route et de joies en désastres,

L’immanence vitale et la couleur des cieux,

Le visage de ceux que l’on désigne Dieux,

Le chaos, le néant, les mauvaises fortunes

Et si tout dépendait du bon vouloir des runes ?

Créateurs d’infinis, poètes décidés,

Lancez autant de fois que possible, les dés

Sur la table et s’il le faut, trichez ! L’imaginaire

Se moque et méconnait le hasard arbitraire !

Alchimistes des mots, puisez la liberté

À la source de l’art où l’œuvre, en aparté,

Brise chaque maillon du cycle despotique ;

Transmutez la poussière en miroir prophétique…

Au carrefour des vents, souffles phosphorescents,

Ensemencez le ciel d’éclats incandescents, 

D’encre et de sang, tracez des routes admirables

Et donnez consistance aux voix impénétrables….

 

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LA FEMME EST-ELLE UNE NOTE DE JAZZ ?

 

Du 23-05 au 10-06-12 se tient à l’ESPACE ART GALLERY (Rue Lesbroussart, 35, 1050, Bruxelles) une exposition intitulée LE MOUVEMENT DANS L’ART. Elle met en exergue les œuvres vibrantes d’un amoureux de la Femme et du jazz.

Monsieur CHRISTIAN VEY nous offre une très belle suite de tableaux vivants dont les thèmes principaux sont le jazz et la Femme, conçus comme des feux d’artifices, éclatés en une myriade d’étincelles dont chacune consolide le rythme dans sa couleur musicale.

L’artiste nous pose ici un fascinant problème, à savoir comment évoquer le mouvement en dehors de toute abstraction possible ? A cette question, Christian Vey nous propose deux mythes de l’imaginaire humain : le jazz, ce retour vers l’Homme Elémentaire, dans toute son acception, fait d’un univers tout en syncopes, rythmes et contre-rythmes. Et la Femme, cette terre nourricière qui porte en son sein l’humanité. Si Femme et jazz se fondent dans la même image, c’est précisément dans la note originelle au mouvement, considérée comme Principe de vie. Dans le rite sacrificiel qui faisait de la Femme la nourriture des dieux et qui a conduit Igor Stravinski à célébrer la première nuit du premier printemps par le sang terrible du Sacre.

C’est par la puissance d’un fauvisme rugissant, par les postures cabrées des musiciens dans le naissant de l’effort créatif, campés dans l’empreinte de la douleur extatique que la musique endiablée surgit du silence de notre inconscient.

D’un point de vue technique, les battements du jazz palpitent par la fusion incandescente de l’huile et du couteau que l’artiste utilise constamment dans les œuvres exposées. La mise en scène des couleurs, enchevêtrées dans le trait, confère à l’œuvre l’ivresse à son stade brut, inachevé. Le travail au couteau labourant la pâte souligne la forme en mettant en exergue chacune de ses nervures.

ORNETTE (100 x 80 cm), MILES DAVIS (80 x 110 cm), sont les témoins sonores de ce feu d’artifice tout en variations chromatiques.


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Christian Vey: Ornette



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Christian Vey: Miles Davis


Le mouvement est donc la résultante d’une série de conditions physiques se traduisant à la vue par une dimension festive qui interpelle le regard.


EN ATTENDANT (100 x 100 cm)

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Christian Vey: En attendant


Cette exploration du visage féminin, porte en elle la célébration de la Femme, non pas en tant qu’ « objet » comme il est (hélas !) fréquent de le constater aujourd’hui mais comme « sujet », par lequel l’artiste s’interroge sur la magie de son mystère. L’intensité de son regard, les variations chromatiques qui soulignent son visage, l’esquisse d’un balbutiement sur ses lèvres et surtout l’arc-en-ciel chatoyant de sa chevelure en bataille, lui confèrent une sonorité hautement jazzistique dans la force du « staccato » ponctuant chacun des traits essentiels à la vie.                                              

Son visage est compris entre le blanc immaculé de sa chemise, le feu vivifiant de ses cheveux et le fond rouge vif, formant un véritable « contre-point », indispensable à l’idée du mouvement.

Que ce soit dans l’évocation du jazz ou de celle de la Femme, l’artiste a voulu exprimer l’idée du son syncopé – jazzistique – par l’approche picturale. En cela, il rejoint, par un chemin et un style personnels, Henri Matisse qui vers la fin de sa vie a voué son interrogation finale à la manière de représenter le son spécifique au jazz dans chacun de ses segments – de ses mouvements – sur la toile.

Bien que Christian Vey n’ait jamais fréquenté les Beaux Arts, il s’était orienté dans sa jeunesse vers le dessin industriel. Ayant remarqué ses fortes dispositions, son professeur lui conseilla de se diriger vers le dessin artistique. Son « coup de foudre », comme il le dit lui-même avec la peinture lui vint lorsque, poussant la porte d’une galerie d’art, il fut, au contact des œuvres, submergé par une intense émotion. Ayant ressenti cela comme un appel, il affronta, en autodidacte le chevalet, et face à la toile vierge, il jeta pour la première fois ses taches de couleurs. Il y eut des ratages. Il y eu des réussites. Néanmoins, les formes créées sur la toile lui prouvèrent sa valeur en tant qu’artiste.
Né à Saint-Etienne, dans le Nord de la France, sa première approche avec la couleur s’est dans un premier temps, limitée au noir et au blanc, issus de la grisaille de la région industrielle. Le restant de sa palette, il l’a conquis une fois installé dans l’ambiance chaleureuse d’Uzès, dans le Sud, comme en témoignent les hautes notes rouges, jaunes et vertes qui parsèment ses compositions. Il pense la création dans un rapport agonistique. Cela n’est point étrange, étant donné qu’il a pendant des années pratiqué le Judo en professionnel. Mais qu’on ne s’y trompe pas, Christian Vey n’est pas un samouraï de la peinture. C’est un artiste pleinement accompli qui au travers du mouvement, conçu comme moyen, cherche sa voie qu’il trace au jour le jour.

Christian Vey est depuis 2006 exposé à la Angela King Gallery, à la Nouvelle Orléans, le berceau du Jazz qui eut parmi ses enfants King Oliver et Louis « Satchmo » Armstrong.

La symbiose demeure solide entre Femme, Jazz et mouvement : l’un se fond dans l’autre pour éclater sur la toile dans des accords de joie.

 

François L. Speranza.


Note de Robert Paul

La page de Christian Vey sur Arts et Lettres

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Le voyageur

Salut à ton âme illuminée
Qui a montré la route, dompté les sommets,
Ami aventurier ; de ceux qui font rêver,
Héros de nos livres ,bravant tous les dangers.

Venu sur la terre ,curieux de chaque coin,
De on ne sait où, de on ne sait quel destin.
L’on te croise et si l’on te frôle un instant
Comme l’ombre, tu disparais soudainement.

Un seul arrêt doit être lourd à porter
Pour toi dont l’audace est de t’échapper,
Et retrouver chaque fois ces nuages
Qui dansent au sein de tes paysages !

Dis-nous d’où te viennent tes folles envies ;
Avais-tu à ta naissance enfouis
Des carnets ou des cartes de mers immenses,
Des voiliers, des déserts, des montagnes blanches ?

Sur un rocher perdu battu par les flots
C’est ici que tu t’arrêtes sans un mot.
Sous les herbes qui couvrent des pages sans fin
Un voyageur se repose jusqu’à demain...

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La vieille dame

Au pied d’un lit une vieille dame est assise,
Belle jadis à la saison des amours.
Un jeune homme l’a choisie comme sa promise,
D’accord de suite pour un roman d’amour.

Et vinrent les printemps, les étés, les hivers.
Valse des aurores, bouquets monotones,
Pourtant si gentiment offerts
Aux soirées de l’automne.

La jeune femme devint alors mère.
Voulut-elle, peut-être, une suite
A ces jours éphémères
A en cesser leur fuite ?

Les bambins coururent dans la maison,
De la cour au jardin attrapant
Tels d’intrépides jeunes chatons
Un fil de laine vif et tremblant.

Et puis la dame n’a plus résisté,
Les jours ont passé quand-même.
Les cheveux blancs l’ont alors conviée
A prier un fils tout blême.

Des cris au jardin, un enfant vient de tomber.
Tout est pareil lui a-t-il semblé.
Une douce pluie s’est mise à tomber,
Près d’elle tout vient de s’arrêter.

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Belle du Seigneur

12272812264?profile=original"Belle du Seigneur" est u roman d'Albert Cohen (Suisse, 1895-1981), publié à Paris chez Gallimard en 1968. Grand prix du roman de l'Académie française.

 

Entrepris dès les années 1935, annoncé lors de la publication de Mangeclous en 1938, Belle du Seigneur, roman d'une exceptionnelle ampleur malgré les coupes effectuées (voir les Valeureux), rendit la célébrité à un auteur quelque peu oublié depuis la guerre (voir Solal).

 

I. Genève, «Sous le soleil de midi», 1er mai 1935. «Déguisé en vieux juif», «pauvre et laid», Solal, sous-secrétaire général de la SDN, prince de beauté, s'introduit chez Ariane Deume et lui déclare son amour: horrifiée, Ariane le repousse violemment. Solal, ôtant son déguisement, lui promet alors de la séduire par «les sales moyens» habituels. Le même jour Adrien, le mari d'Ariane, petit fonctionnaire médiocre à la SDN, risquant un blâme à cause de son inefficacité chronique, est reçu par Solal qui le fait nommer «membre A» par le tour spécial.

 

II. Les «Valeureux», cousins de «la branche cadette des Solal», arrivent à Genève fin mai et Saltiel rend visite à son neveu Solal au Ritz. Le 1er juin, Adrien et ses parents adoptifs, Antoinette et Hippolyte Deume, se préparent à recevoir à dîner Solal, qui ne vient pas. Solal confie une lettre d'excuses pour Ariane à Mangeclous qui en profite pour prendre un pantagruélique goûter avec le père Deume. Solal fait envoyer Adrien en mission à l'étranger pour trois mois, dîne avec lui le soir de son départ, le 8 juin, puis, resté seul avec Ariane, arrivée en retard après le départ de son mari, la séduit par un immense discours sur la séduction.

 

III. Les amants vivent alors six semaines de bonheur intense, alors qu'Isolde, la «vieille» maîtresse de Solal, se suicide.

IV. S'étant promené, «habillé en juif, avec lévite longue et phylactères», dans les rues du Berlin nazi, Solal, tabassé et en sang, est soigné par la naine Rachel qui se cache avec sa soeur folle et aveugle dans la «cave Silberstein». Ariane, effrayée par le silence de son amant, rassurée enfin par un télégramme, se prépare longuement à le revoir le 25 août. Mais, à l'heure dite, c'est Adrien, revenu plus tôt que prévu, qui sonne à la porte. La même nuit, aidée par les Valeureux, Ariane s'enfuit à cheval pour rejoindre Solal. Adrien, abattu, erre dans sa maison vide, puis tente de se suicider.

 

V. Installés dans un hôtel à Agay, sur la Côte d'Azur, Ariane et Solal - qui a perdu son poste puis sa nationalité française à la suite d'une intervention en faveur des juifs allemands - vivent à l'écart des autres. Ils décident de louer une villa, la «Belle de mai». Solal, qui a caché la vérité à Ariane, supporte de plus en plus mal l'ennui qui s'installe.

VI. En septembre 1936, Solal entreprend d'humiliantes démarches à Paris, puis à Genève, pour réintégrer le monde social. Ayant échoué, il erre dans les rues, en butte aux omniprésents discours antisémites. Ariane, après le retour de son amant, lui avoue avoir eu, avant de le connaître, une liaison avec un chef d'orchestre, réfugié politique allemand, Serge Dietsch. Fou de jalousie, Solal multiplie les scènes, de plus en plus violentes et dégradantes.

 

VII. De retour au Ritz à Genève, toxicomanes, enfermés dans leur solitude et la déchéance de leur passion, les amants se suicident le 9 septembre 1936.

 

Avant de plonger dans le torrent de la passion amoureuse, Belle du Seigneur déploie une féroce verve satirique. Première victime: Antoinette Deume (voir Mangeclous). Petite-bourgeoise «interminable et osseuse», affligée d'un défaut de prononciation, croyant - bien à tort - connaître les usages du monde, passionnée par la vie des rois, elle tyrannise son «petit phoque barbichu» de mari aussi bien que son personnel auquel elle ne cesse de rappeler la différence de «miyeu». Persuadée du «vif intérêt que Dieu ressentait pour elle», elle incarne surtout, avec son éternel «sourire inexorablement décidé à pratiquer l'amour du prochain», l'hypocrisie chrétienne et sociale.

 

Autre cible: Adrien Deume, son fils adoptif. Et le roman, en des pages hilarantes, raconte longuement ses journées de constante procrastination. «Ennobli de sociale importance», il cherche sans cesse à augmenter son capital de relations sociales, pareil en cela à toute la SDN Antisémite avant sa promotion par Solal, incapable de satisfaire sa femme mais «par lui-même charmé», il se propose d'écrire un roman sur don Juan et se croit l'ami de Solal lorsque celui-ci, s'apprêtant en fait à séduire Ariane, lui explique les véritables motivations du donjuanisme: «Chacune de ses mélancoliques victoires» prouve au séducteur «le peu d'existence de Dieu» dont il est par ailleurs «assoiffé».

 

Véritable morceau de bravoure, le grand discours de Solal devant Ariane muette démonte une à une toutes les ruses de la séduction - «en plus des deux convenances, la physique et la sociale, il n'y faut que quelques manèges», révélant les fondements inavoués de ce qui n'est qu'une «babouinerie» (voir aussi le «cours» de Mangeclous dans les Valeureux). Comme promis au début, Ariane tombe énamourée, «les yeux frits». S'ouvre alors, au milieu du roman (III), le bref moment de passion heureuse, éphémère accord parfait entre deux êtres restés innocents: «C'est affreux d'être tout le temps une grande personne», soupire Ariane qui, une fois conquise, «sur le seuil et sous les roses» remplace dans l'air de la Pentecôte de Bach le nom du Christ par celui de son «seigneur». Alternant sans cesse les points de vue, imbriquant avec une extrême virtuosité banalités d'amoureux et discours poétiques, récit et monologues intérieurs, éblouissements sensuels et prémices d'échec («O débuts, jeunes baisers, demandes d'amour, absurdes et monotones demandes»), Cohen, en une langue très rythmée, multipliant anaphores, longues périodes lyriques et brèves phrases nominales, célèbre la «marche triomphale de l'amour»: «O cantique insensé, cantique de jeunesse.»

 

Tout le roman est, à l'image de ces pages, d'une écriture ample et luxuriante. Parfaitement adéquat à l'«entreprise inouïe» du héros extraordinaire qu'est Solal, le style ne s'interdit aucun effet: «Descendu du cheval, il allait [...] étrange et princier [...] dans la forêt aux éclats dispersés de soleil, immobile forêt d'antique effroi» (I). Mais cette oralité correspond aussi, dans la seconde moitié du roman, à la solitude fondamentale de protagonistes dont l'action nous est surtout rendue à travers la conscience de leur entourage. Contrepoints ironiques - tel le regard railleur de la servante Mariette -, «délire sublime» de l'amour (Ariane) ou flux d'une conscience désespérée devant l'échec inéluctable de la passion (Solal), de longs monologues sans ponctuation scandent ainsi cet hymne tragique de la passion.

 

Coupé de toute relation sociale, «l'amour chimiquement pur» mène en effet au désastre et à l'asphyxie. «Enfermés dans la souricière d'amour», «condamnés à être exceptionnels et sublimes», les amants mettent au point un rituel extravagant qui doit les empêcher de se voir autrement que parfaitement habillés ou de s'entendre aller aux toilettes. Mais si Solal n'avoue jamais à Ariane son éviction de la SDN, s'il plonge volontairement dans la jalousie la plus exacerbée pour chasser l'ennui qu'il croit ou sait inévitable - en fait, les parties V et VI ne donnent jamais que le point de vue de Solal -, c'est qu'il est persuadé qu'Ariane ne supporterait pas sa déchéance sociale. Leur passion est en fait marquée par la tache originelle: ayant rêvé d'un amour magique qui se passerait de séduction et, comme il l'a déclaré à Ariane, et rêvé aussi d'une femme, «la première humaine», «qui rachète toutes les femmes», Solal ne peut échapper à ce «démon en lui» qui lui rappelle sans cesse l'impureté d'un amour fondé sur la seule beauté physique, par définition vouée à la disparition. Le narrateur et son héros partagent en effet la même obsession de la mort, inscrite dans tout corps, qui leur fait voir partout de «futurs cadavres» - voir la fin de la troisième partie où «un qui fut jeune» s'adresse aux «jeunes gens» et imagine une macabre danse des squelettes. L'admiration de la beauté physique renvoie, pour eux, à la «paléolithique» adoration de la force. Or la satire sociale avait déjà souligné la féminine soumission aux puissants: «Séduit et féminin, [...] vierge bouleversée et timide épousée conduite à l'autel, [Adrien] allait au bras du supérieur.» Tout rapport social est ainsi rapport de domination, donc expression de la «Force, pouvoir de tuer».

 

Le roman trouve là son unité thématique, voire idéologique: ni la passion ni la société occidentale n'échappent à la «loi de nature» - qui atteint son apogée chez les «bêtes de grande blondeur» de Berlin - écrasant la «loi d'antinature», la loi de Moïse qui crée «ce monstre non naturel et non animal qu'est l'homme». Ainsi, quoiqu'il n'obéisse à aucune «logique» psychologique traditionnelle, le comportement de Solal est pourtant parfaitement cohérent dans ses contradictions mêmes: son escapade berlinoise de même que l'envoi par lui-même d'une «lettre anonyme révélant l'irrégularité de sa naturalisation» relèvent d'une volonté désespérée de se solidariser avec ce «peuple de la Loi et des prophètes» dont il s'est définitivement coupé. Mais d'humains, il n'y a, ici, que quelques vrais chrétiens - la famille d'Ariane: Tantlérie et l'oncle Agrippa -, ainsi que les Valeureux, dont le roman du même nom dit la disparition définitive. Dans Belle du Seigneur, sa défense des juifs allemands, sa quête de l'absolu - la passion remplaçant le judaïsme (voir Mangeclous) - mènent Solal au suicide, et seuls le vieux juif, rejeté, et la naine Rachel, qui au moment de sa mort vient ordonner à Solal «de dire le dernier appel, ainsi qu'il était prescrit, car c'était l'heure», incarnent cette humanité vaincue, célébrée et rétablie par la puissance romanesque.

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Train-train

Rien n’est pire que le train-train
Qui nous berce et nous endort,
Nous retrouve le lendemain,
Fidèle, assis à son port.

Train-train, comme faire popot
A son bébé futur héros ,
La dame et son beau chapeau
Qui meurt doucement au berceau !

Train-train engagé à rester
Sans fenêtre et sans soleil,
Ou fenêtre refermée
Sur tous les lendemains pareils.

Le train-train c’est le dernier train
Avant la nuit tombée
Qui s’éloigne au loin
Et nous fait rêver.

Train-train, attention c’est danger !
Immobile navire qui sombre,
Las d’attendre et voyager,
Le voilà pâle comme son ombre.

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Coucou, me revoilà !

La Belle au bois dormant à nouveau s’affaire.
Voyez : de vert, bleu, ou de rose vêtue,
Blanche robe sur tapis de primevères ,
Vallons, collines, peints à perte de vue.

Un peu vieillie, quelque peu fatiguée
Malgré elle, de s’être longtemps assoupie,
Couvre branches et rameaux à la volée
Au baiser sauveur du Prince de la vie.

Tant désirée la Belle, tant priée
Par tout les printemps, toutes les belles couleurs,
A chaque appel nouveau s’en est étonnée
Des pluies de ses rêves et de ses ardeurs.

Elle danse au rythme de nos prières.
Bercée par le chant du coucou au lointain,
Qui lui rappelle, la bonne vieille mère,
Le temps à nouveau de reprendre le chemin.

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Le funambule

Le funambule va au désert,
Il n’a pas droit à l’erreur.
L’invisible fil lui sert
De fidèle conducteur.

Il voit le monde interrogé
Qui le regarde d’en-bas.
Seul sur ce fil d’acier
Et son petit coeur qui bat !

Le fil est tendu dans le vide
Mais plonge à chaque pas.
L’artiste ne tremble pas
Et sait être lucide.

Il respectera sa promesse
Ou bien alors il tombera.
Peut-être en vain on ne cesse
Sur un fil glisser ici-bas.

Tu l’avais bien sûr deviné ;
Nous, funambules compagnons,
Le vertige est coutumier
Sur lequel sans fin nous glissons !

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12272812662?profile=originalIl s'agit d'une pièce en quatre actes et en prose de Jean Cocteau (1889-1963), créée à Paris à la Comédie des Champs-Élysées le 10 avril 1934, et publiée à Paris chez Grasset la même année.

 

Thèbes, un chemin de ronde sur les remparts. Deux soldats ont vu un spectre. C'est celui de Laïus. Accompagnée de Tirésias, Jocaste vient se renseigner sur cette apparition. Mais c'est en vain que Laïus tente de prévenir sa veuve du danger qui la menace (Acte I. «Le Fantôme»). La nuit, en un lieu écarté, Oedipe s'entretient avec une jeune fille de dix-sept ans qui tente de le séduire. D'abord, il ne reconnaît pas en elle le Sphinx. Il raconte sa propre histoire, puis résout l'énigme et entre triomphalement dans Thèbes (Acte II. «La Rencontre d'Oedipe et du Sphinx»). Oedipe et Jocaste se trouvent enfin en tête-à-tête dans la chambre nuptiale. Tirésias, s'appuyant sur les oracles, a beau les mettre en garde contre l'aspect insolite de leur situation, ils s'abandonnent à leur destin (Acte III. «La Nuit de noces»). Dix-sept ans ont passé. Un messager puis un berger viennent révéler l'existence, derrière le masque apparent du bonheur, de la vérité tragique de la fable. Conformément à la légende, Jocaste se suicide, Oedipe se crève les yeux: le demi-dieu est enfin devenu un homme (Acte IV. «Oedipe roi»).

 

Les personnages essentiels et les grands traits de l'intrigue sont ceux de la tragédie grecque (Sophocle, Oedipe roi...). Une «voix», réminiscence du choeur antique, en rappelle d'ailleurs, avant chaque acte, les différentes étapes. Mais au mythe classique se superposent une désacralisation ironique, caractéristique du théâtre moderne, et, surtout, l'imaginaire personnel de Cocteau avec ses thèmes récurrents, son badinage surréaliste, ses figures typiques et ses héros fétiches. La «machine infernale», c'est avant tout la cruauté des dieux, l'impitoyable logique d'un destin contre lequel viennent se briser les illusions ou la naïveté des hommes. Croyant tirer parti de sa chance, de son intelligence ou simplement de son droit au bonheur, Oedipe ne fait qu'accumuler les maladresses qui, justifiant les prédictions pessimistes de l'oracle, le conduisent à sa perte.

 

Parfois proche du vaudeville, tant Cocteau se plaît à rabaisser l'orgueil des héros et la pompe de ses illustres devanciers, la Machine infernale se réduit en bien des endroits à un drame familial où le ridicule, l'humour, la dérision concourent à démythifier l'image un peu figée que la légende nous a léguée des Labdacides. Tantôt burlesque, tantôt pathétique, la mythologie de Cocteau met en scène Oedipe sous les traits d'un personnage romanesque, idéaliste, rêveur. Il est condamné à demeurer incompris de ses contemporains. Comme Orphée, il souffre; comme lui, il doit mourir pour que son oeuvre puisse accéder à l' éternité. Il offre, à sa manière, un des multiples visages du poète.

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