Barcelone,
L’étincelante,
la bouillonnante,
vies dans tous les sens,
l’urgence d’exister avec excès,
gourmandise des instants, des secondes,
des minutes et des heures ;
enlacés l’un dans l’autre,
deux hommes, l’un blond l’autre brun,
se goutent d’abord avec les yeux,
puis leurs bouches carminées se touchent,
se dévorent, précieuses,
l’une à l’autre se donnent sans même se connaître,
s’affrontent avec audace, indécentes ;
puis un cri rouge de leurs gorges jaillit,
l’apogée du désir !
Sur le trottoir d’en face, une catalane marche,
haute en jambe,
talons aiguilles vert-pomme,
robe en soie rose fuchsia,
à son corps ajustée,
cheveux bruns longs et dénoués,
ruisselants sur ses reins,
parfumés de soleil et de roses ;
elle regarde les deux hommes s’aimer,
avec franchise sourit, puis elle repart,
longue comme une liane,
rejoindre la mer au Sud de Barcelone.
Chantent ses pas sur l’asphalte à minuit ;
ça et là, les enseignes de luxe
flamboient, les bars à tapas ne désemplissent pas,
les enfants jouent dans les squares assombris,
se balancent, se bousculent,
n’entendent pas leurs mères à l’heure du coucher ;
ils vivent l’Espagne,
enfin la Catalogne meurtrie mais libre !
La Movida est toujours là, la tête droite,
le cœur pourpre et fébrile,
résolument puissante et féminine.
Sublime.
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Commentaires
Oh de rien Joëlle ! bises