Un poème écrit avec Joëlle Diehl, auquel j'ai pris grand plaisir, j'espère que vous en aurez en le lisant, et vous invite si vous le désirez et s'il vous inspire à laisser un commentaire.
Bien à vous
Marie-Ange Gonzales
Quand reviendra l'été !
Les bras grands ouverts voulant embrasser
Le ciel noirci de tout' cette nuée
Je lance mon cri vers ces migrateurs
De deux saisons, les fidèles porteurs
Ils s'élancent et embrassent le ciel
emportant avec eux la chaleur,
mon cri, et de ma vie l'essentiel.
Souvenirs d'un été de douceur
Une larme , un sanglot retenu
Une tristesse soudain m'envahit
Et je pleure cette tendresse perdue
Seule, les yeux noyés, je me sens trahie
Souvenirs d'un automne douleur
quand s'éloignent les migrateurs
passe le temps s'envolent les saisons
le rouge été me rendra la raison
Un jour les palombes repasseront
Comme une danse dans l'azur du matin
Apportant l'espoir à mon coeur chagrin
Leur chant rempli de joie m'enchanteront
Joëlle Diehl/Marie-Ange Gonzales
Ce qui dérange l’opinion publique dans l’homosexualité, c’est uniquement la pensée et les images qui y sont associées défilant dans notre tête quand on en parle.
Si je vous dis lesbienne que voyez-vous, que pensez-vous ?
Pouvez-vous imaginer deux femmes se regardant tendrement, riant et vivant de façon normale leur sentiment d’amour sans vulgarité ?
Non ! Et si vous me dites oui, soit vous mentez, soit votre matière grise domine votre cerveau reptilien dans tous les domaines, autrement dit vous faites partie des exceptionnelles et rarissimes personnes qui réfléchissent avant de réagir.
De même messieurs, pouvez-vous imaginer deux hommes vivant et régissant les difficultés de la vie de la même façon que vous et votre épouse ? Disputes et pardons, tendresse et dialogue devant la télévision, etc.…
J’en doute fort, pour la simple raison que lorsque l’on dit les mots lesbienne, pédéraste, homosexuel, gay, ce qui fait l’objet de la répulsion est l’image de deux corps au sexe identique ayant un rapport sexuel. Nous employons alors des mots dont la vulgarité et l’obscénité n’ont d’égal que le dégoût que nous éprouvons juste à l’idée d’imaginer ou de nous imaginer dans cette situation.
Pour beaucoup le sentiment d’Amour ne peut pas exister dans la vie des homosexuels.
Seule l’idée du désir de luxure, de perversion et de dérive sexuelle, doit ou peut motiver ces gens. L’existence d’un sentiment d’Amour pour cette catégorie de personnes n’est pas légitime puisque certaines souhaitent éradiquer cette possibilité qu’ils nomment tare, dégradant l’être humain.
Nous entrons là dans l’homo phobie, (sait-on jamais, c’est peut-être contagieux…)
Un homme ne peut pas aimer un autre homme, de même une femme ne peut éprouver un sentiment d’Amour pour une congénère, ce n’est pas « normal », ni « légal », là nous assimilons l’Amour sentiment tel que la société le perçoit, à la légalité les lois écrites ou promulguées par l’homme.
Les homosexuels sont de ce fait relégués au rang des pervers et des satyres (malades victimes de déviance d’instinct et sexuelles), presque des hors- la- loi.
« Ils ont un défaut de conception, ils sont l’erreur, le grain de sable dans la mécanique bien huilée du conformisme, dans la mécanique humaine ! » disent les plus outrés.
Cela doit donc être corrigé, si la correction est impossible, ils doivent être éliminés car assimilés à des animaux forniquant à la moindre occasion.
Pensées homos phobiques bien entendues, qui n’ont aucun crédit à mes yeux.
C’est ici que je me pose une question : Va-t-on aller aussi loin que le kukuxklan dans la ségrégation la violence et la haine ?
L’homme a peur de l’inconnu. L‘incompréhension amène la terreur, c’est alors qu’il peut décimer un peuple entier.
Extrait de l'essai : "Le prix de l'amour" auteur Marie-Ange Gonzales
Fidélité
Fidélité consentie et conventionnelle
loin des jeux troubles de la
perversion,
aux seins des élégantes promises...
Tu fais ton nid.
Te souviens-tu jadis ?
De ceintures l’homme assurait ton respect !
Ignorant par ce fait, ce qu’appartenir veut dire…
Chaînes éternelles des épousailles,
ne sais-tu pas, que l’Amour lie plus fort encore
que tes règles, et les lois
crées par l’homme aux craintes de mauvais aloi ?
Offensant avec désinvolture, leur moitié idiote et alanguie,
rendant des hommages aux jupons qui passaient,
confortant ainsi avec fierté leur virilité,
pour eux, de toi, ils ne se souciaient !...
Aujourd’hui, fidélité tu me tiens et tu m’ennuies.
Tu m’enchaînes et tu me plies,
miséricorde des bonnes femmes et des bonnes âmes,
tu es un jour sans pain, et tu crèves la faim !
De loin tu m’épies,
sur le chemin des malandrins toujours tu cris au loup !
Je ne suis ni promise ni papillon, te subir n’est pas ma loi,
mais l’amour qui me transporte à tous les droits…
19/01/2006
Lunessences
Comment devenir...
Je suis à l’inverse de toi, dans un avenir sans émoi, la caresse d’un sourire
ne saura que m’endolorir.
Ere glaciale de mon cœur,
éternité pour une erreur
dans l’innocence commise,
pour lui, une méprise.
Doucement de l’autorité
sûrement il a abusé.
Paroles de miel chuchotées
toujours à l’hymen destinées.
Loin de vous je voudrais grandir
pour ne plus avoir à souffrir,
croire que je pourrai guérir,
et ne plus désirer périr.
Mais il est là, il vit et jouit,
deux mains par leur amour uni.
Union sale et obsolète
dont je suis le seul fruit maudit.
27/09/2006
Lunessences
Doux leurre… !
Qu’est-ce que la douleur ?
Je ne sais pas. Est-ce une émotion ?
Une réaction ?
Est-ce que douleur rime avec peur ?
Est-ce que ces deux mots entremêlés amènent leurs maux signifiés ?
Sont-ce ces deux maux entremêlés qui éloignent la raison ?
Comment douleur vient-elle en moi se générer ?
Pourquoi moi ? Pourquoi toi ?
Pourquoi nous ? Pourquoi vous ?
Elle est là, je la sens, volcan bouillonnant au fond de moi.
Elle est là, pourquoi ?
Elle me ronge, elle attend,
c’est un fauve aux aguets,
elle m’épie sans arrêt.
Je ne sais pas pourquoi ni comment,
tout au fond de moi, elle se tapit.
Un geste un mot, elle bondit
dans mon corps, dans ma tête,
elle me brûle, elle me lance, me déchire et me saigne… La Bête…
Elle s’acharne des heures sans relâche…
Enfin repue et lasse, doucement elle me quitte et se cache.
Elle s’est endormie, mais elle reste là, elle attend.
Je la sens au fond de moi. Quand est-ce que cela finira ?
J’ai peur !
Pourtant je sais qu’elle partira, quand je ne serai plus…
J’aimerai tellement l’apprendre, la comprendre, pour l’attendre et …
Qu’elle ne soit plus !
04/06/2006
Lunessences
Humanité…Au lever de ton premier jour, Humainombres et lumières ont essaimé ta vie.Jour après jour tu as construit demainpour faire de cette terre un paradis.Il aurait fallu qu’il n’y ait pas l’envie,pour que tu puisses accomplir ton destin.Mais elle a engendré la jalousie,au lever de ton premier jour.Aujourd’hui à l’avenir incertain,jalousie naissante est l’alibià la haine, préparant le terrain,à la guerre toutes ses ignominies,pour ton âme perdre sur le chemin.Au lever de ton premier jour.Cherche en ton cœur le reste de magieabandonnée au monde souterrain.Celle de l’Amour, afin qu’elle purifiece cœur que les enfants ont dans leurs mains.Alors la vie ne sera qu’harmonie,au lever de ton premier jour.17/01/2007Lunessences
Constat d’échec
Quand geôlière du cœur, raison devient prison,
Partage devient piratage.
La vie n’est alors que vastes perfidies…
Assiégeant le cœur, la morale à l’acte libérateur
Fait la chasse…
Langueurs adultères réprouvées,
Emois libertins bannis
Conscience tue concupiscence…
Restent mélancolie, mensonges d’amour.
Le ciel de l’âme s’assombrit,
Laissant le fleuve noir des reproches
Gonfler le cœur.
Sourdes amertumes, avec perversité
Flagellent la pureté de cet amour défaillant.
Défaite annoncée de la liberté d’aimer….
13/08/2008
Lunessences
Temps de vie
Le temps merveilleux amant
d’une jeunesse apprentie,
ne réserve ses tourments
qu’à tous ses anciens printemps.
A chair tendre, peau rosée
le prince d’éternité
accordera la beauté
au paradis dérobée…
Sera doux et languissant
aux baisers adolescents,
découvrant l’étreinte floue
de deux corps devenus fous.
A midi de notre vie,
le temps merveilleux amant,
soudain n’est plus notre ami,
nous faisant don d’un grand vent.
« Laissons rêves et envies,
pensons aux jours à venir.
Demain nous serons flétries,
l’Automne fait réfléchir ».
Le froid de l’hiver est là
sans bruit frôlant notre peau,
de la vie sonnant le glas,
alors il nous tourne le dos.
Douce nuit d’éternité,
le temps n’est plus le maître
de nos vies, de nos années.
Il nous fera renaître.
Lunessences
16/11/2006
Je suis une femme comme tant d’autres, perplexe sur le devenir de ses enfants, donnant de l’importance aux sentiments, aux émotions…
Mais tout au long de ma vie, l’amour a toujours été le moteur de mes actions,
même si parfois la raison aurait dû l’emporter. Je ne regrette rien sauf peut-être de ne pas avoir compris plus tôt le sens du mot « je t’aime »…. Mais avant de rentrer dans le vif du sujet, il faut d’abord que je vous raconte un peu de mon enfance, non parce que j’ai été malheureuse au contraire, mais pour que vous puissiez mieux peut-être comprendre, ce qui fait aujourd’hui ce que je suis.
A l’aube de mon dernier jour, ou serai-je ? Avec qui ? Que ferai-je ?
J’ai longtemps pensé que la mort n’existerait pas pour moi, je ne sais pas pourquoi, ma jeunesse sans doute.
Quand on est jeune on se sent invulnérable, plein de ressources. Bien sur cela n’a duré qu’un temps, car de la même façon j’affirmais à qui voulait l’entendre que je mourrai jeune, quarante ou quarante cinq ans, et plus j’avançais dans l’âge, plus j’étais persuadée que cet âge là serait fatidique pour moi.
C’est curieux quand j’y repense, je n’avais pas peur de mourir, je le souhaitais même quelquefois. Pourquoi cette attirance insensée vers les ténèbres? Es-ce le chagrin, ou un réflexe bête et incontrôlé d’adolescente confinée dans une féminité étouffée dans l’œuf ? Je ne
sais pas.
J’étais pourtant d’un naturel joyeux, mais réfractaire à tout ce qui n’allait pas dans mon sens. Mes parents disaient de moi que j’étais têtue, bornée, un sale caractère. Mais tant pis j’étais moi, « ils n’avaient qu’a être plus vigilants, après tout » pensais-je, « c’est eux qui m’ont fait venir, moi je n’ai rien demandé ! »
Comme beaucoup d’adolescentes je suppose, j’imaginais avoir une « mission » à remplir, et tant que je n’aurais pas fini ce pourquoi j’étais sur Terre, je ne mourrais pas, le pire c’est que j’en étais, et en suis encore persuadée.
A ce moment-là j’habitais avec mes parents, une maison avec un petit jardin dans une cité aux abords d’une petite ville, dans le sud de la France, et mes seules fréquentations étaient deux ou trois filles de mon âge, et une voisine que je considérais comme ma grand-mère, puisque je n’en avais pas.
Solitaire la plupart de mon temps libre s’écoulait entre les promenades à vélo ou à pied, mes devoirs et la lecture. D’ailleurs ma mère se désespérait, je dévorais tous les livres que je trouvais Mais « il faut se méfier de l’eau qui dort » disait ma mère.
Ma mère, je vous en parle mais ne l’ai toujours pas présentée.
C’était une jolie brunette pas plus haute que quatre caisses de pommes, très vive et très protectrice. Fille d’Eve et de la DDASS, son enfance austère sans grande joie, lui avait forgé un caractère assez rude, mais un cœur énorme.
Une jambe plus courte que l’autre là faisait boitiller, un visage que Michel-Ange aurait adoré peindre, des yeux noirs et un sourire magnifique.
L’âge avançant n’a rien changé, bien sûr elle se déplace plus difficilement et sa hauteur a diminué. Trois caisses de pommes suffisent désormais à là mesurer, l’hiver sur ses cheveux a laissé ses neiges éternelles, mais c’est joli.
J’étais une eau dormante, et lorsque je me suis réveillée, cela n’a pas été de tout repos pour mes parents.
Très tôt séduite par la magie, l’ésotérisme, prédire l’avenir…
Demain, que nous réserve demain ?
J’avais hâte de grandir, hâte de savoir, ma « mission » devait être commencée et je n’en connaissais même pas les bases.
Pourquoi suis-je là ? Est-ce qu’il y a une vie après la mort ?
Si oui, est-ce que j’ai existé avant ? Qui étais-je ?
Ai-je choisi ma naissance ?
Si c’est le cas, soit j’étais vraiment bête, mais ce n’est pas possible. Ou alors je suis revenue parce que j’ai vraiment quelque chose à apprendre ou à faire, sinon j’aurais choisi d’être mieux physiquement, et riche si possible, je ne devais pas être si gourde que ça dans ma précédente vie tout de même ! Adolescente toutes ces questions perturbent, et je cherchais les réponses dans les livres, auprès des personnes âgées, tout ce qui pouvait m’informer sur l’avenir étaient dévorés systématiquement.
Le bien, le mal, tout se mélangeait.
J’avais de grands espoirs pour mon avenir professionnel, car je voulais avant tout que mes parents soient fiers de moi, enseignante, avocate, policier…Pourquoi pas ?
Hélas ! Je nous ai déçu très tôt, puisque je me suis mariée à dix-sept ans, maman d’une petite fille à dix-huit ans, divorcée à vingt-et-un ans, remariée et maman une seconde fois, cette fois d’un petit garçon à vingt-deux ans, puis divorcée à vingt-quatre ans. Parcours très tumultueux d’une eau dormante devenue torrent déchaîné. Tout cela sans véritable amour, simplement par peur de moi-même et de mes ambitions qui c’était sûr n’aboutiraient jamais et ruineraient mes parents. Pendant ces deux échecs, et bien d’autres péripéties amoureuses ma mère me répétait sans cesse « qui trop embrasse mal étreint »
Elle avait raison : le fait que l’on dise « je t’aime » en toutes occasions, ne prouve pas la sincérité et la profondeur du sentiment que l’on ressent. Aime t’on sincèrement, du fond du cœur, dans les moindres détails et à tous moments l’être à qui on le dit ?
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Extrait de "Le prix de l'amour ou je t'aime"
livre à édité copyright SGDL
Immonde idéal
Il est parti fier et innocent,
du haut de ses dix-huit ans.
Deux fois il s'est retourné et m'a souri.
Je l'ai regardé s'éloigner, droit comme un i.
J'ai levé la main bien haut, avec mes baisers pour l'accompagner.
Il est parti dans le monde et le bruit,
l'indifférence des gens et l'ennui,
il est parti.
Longtemps sur le quai de cette gare j'ai pleuré.
Il a grandit si vite,
le temps se précipite et nous enlève du ventre, la vie que nous allons donner.
Pour qui? Pourquoi?
Au nom de qui? Au nom de quoi?
Il fait froid, si froid.
Tombe la nuit...
Combien de temps suis-je restée sur le quai de cette gare?
Il n'est plus là, c'est vrai....
Il reviendra, je sais...
Il faut qu'il revienne.
Demain je lui écrirai combien il me manque,
demain je lui dirai, qu'il soit prudent.
Là-bas, il est parti comme tant d'autres déjà,
tels des apôtres,
pour que la paix soit notre...
Mères de tous pays écoutez ma prière,
nos enfants se battent, leur vigueur et leur jeunesse en bandoulière,
pour des idées ou une terre.
Avec courage et certitude ils se battent, à corps et à cris dans la foi
et la couardise de gradés planqués.
Ceux-là demain ne seront pas grands brûlés.
Dans quelques mois, quelques années,
mères de tous pays, nous reviendrons dans cette gare
Nous chercherons le fruit de nos entrailles.
Mais demain ne sera plus qu'une terre, construite
sur un tas de cendres et de morts,
génocide légal pour un immonde idéal.
Vos enfants... Nos enfants que nous pleurons,
mamans au coeur déchiré,
piétiné par l'envie et l'égocentrisme des hommes,
au nom d'un roi, d'un dieu ou d'un idéal...
Désirs primaires d'intellectuels primates,
rêvant d'absolu pouvoir,
ceux-là ne seront pas cul-de-jatte,
mais palabreront sur la patrie et le devoir...
Hélas ! Pour nos ventres,
ils n'auront aucun égard...
Faisant fi de notre désespoir,
toujours et encore
à nous,
ils demanderont de donner la vie à de futurs guerriers.
25/06/2006
Il est avec toi toujours...
L'amour n'a pas d'âge,
il naît dans le coeur d'un enfant tel un oiseau soudain libéré d'un filet de braconnier,
comme dans celui d'une misère traînant carcasse, vers son dernier foyer.
Il fait grandir, il fait souffrir,
il embellit les êtres qui en sont baignés,
les enlaidit aussi d'une beauté douloureuse, quand il n'est pas exprimé.
Mais il est là,
dans tous les coeurs, prêt à éclore ou à succomber,
il est dans le regard du vieux devant les pas maladroits de l'enfant,
mémoire vivante du sien propre,
souvenir poupin des jours de cécité, qu'il a galvaudés à travailler.
Eclatant hommage à la vie et l'espoir,
prédateur puissant de la Haine, fils de la Liberté,
il enchaîne à la vie le coeur vieilli,
à la mort pourtant, le coeur enfant qui ne se laisse pas le temps.
Lunessences 08/12/2005
EMOTIONS ESSENCES DE VIE
Editions CHLOE DES LYS
BELGIQUE
Mon père
Ses joues ravagées de sillons profonds, sa peau couleur terre aride, le nez bosselé et courbé comme le bec d'un aigle
laissant échapper des narines évasées, la bouche aux lèvres charnues, dessinant encore aujourd'hui le même sourire accueillant depuis tant d'années m'attendrissent.
Ses sourcils broussailleux gris maintenant, abritent encore l'éclat d'acier de ses yeux, qui n'ont rien perdu de leur douceur malgré le temps.
Ce paysage vieilli, couleur sépia, si cher à mon coeur d'enfant me sourit, à moi, l'adulte écervelée et nomade, oubliant les peurs et les déceptions infligées.
Ce coeur d'amour rempli, me regarde tendrement, par delà les épreuves et le temps, m'aime comme avant, il abreuve de bonté et de douceur l'enfant qu'il reconnaît et a toujours aimé.
Une perle de pluie naît au coin de ses yeux d'océan tourmenté, elle raconte le bonheur passé, elle raconte l'amour donné et reçu, les heures passées à bercer l'enfant qui a grandi, comme l'espérance de pouvoir le gourmander longtemps, gentiment.
Son discours est plus lent et sa voix moins tonnante, qu'importe, il est là, devant l'entrée, il m'attend et ses bras sont aussi chauds et accueillants que dans mes souvenirs.
Je n'espère plus, je vis.
Je l'aime, le sait-il?
Lunessences le 10/05/2004
Mon automne…
Prière à l’oubliVivre sans toi est une lente agonie,les jours passent et s’étirent, rien de plus, rien de moins,Et mon cœur qui bat pour rien.Ma vie qui vire à l’inutile,Non-sens de l’existence que je nourris.Il est quotidien ce vide remplissant mon corps et mon cœur.Mon univers se résume à toi, et tu n’es plus là.Je me noie.C’est le silence qui m’étouffe, me pèse,je ne veux pas mourir dans ce vide,en apnée d’amour, en trop-plein de chagrin…Initiale dont je crains la majuscule,Grand F de folie.Electriques, mécaniques, j’orchestre autour de moiune cacophonie violente de bruits, pour t’oublier.Grotesques, absurdes, ils sont morts eux aussi,L’oubli me fuit.Vivre ou mourir, si j’avais le choix !Non ! Douleur je suis,intérimaire de ma vie depuis…Tu étais le bruit vivant, tu étais ma vie,Toi mon fils, celui qu’on m’a pris.08/02/2007Lunessences