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Publications de Antonia ILIESCU (60)

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« Bibidibabidiboo »

Parmi cet amas de roses qui ont envahi mon jardin, un bourgeon de Lys. C’était un signe de Chloé. Elle m’annonçait la sortie officielle de mon livre « Poésies en gouttelettes – Epigrammes », le 1er juin 2020. On sait qu’à cette date on fête les enfants, selon certains, ou les parents, selon d’autres. Pour moi, le 1er juin sera à jamais le jour où je suis née dans la famille de Chloé des Lys et le jour où mon livre a reçu le baptême du catalogue de cette maison d’édition belge. Que disent les fées ? Pendant la gestation, trois fées ont déjà donné leurs avis, inclus d’ailleurs dans l’ouvrage (était-ce Flora, Pâquerette ou Pimprenelle ? A découvrir !). Quant aux autres on attend. On verra… Bien ou mal. « Bibidibabidiboo ».

©Antonia Iliescu12273368069?profile=original

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Prière de printemps

Seigneur,
Mets en moi un peu de printemps
Et que la biche enfonce dans ma paume
son humide museau
Fais que surgisse en moi
Du vert bourgeon la feuille
Que le chicot bourgeonne
Pour la beauté d’une fleur.  

Seigneur,
Mets en moi l’éclaircie du pardon
Égaye le ciel morose et ravive l’oubli
Que je renaisse enfant au cœur du printemps
Que j’aime encore une fois
Et qu’une étoile filante me ravisse la nuit.

©Antonia Iliescu
27.04.2020

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L'ampoule électrique

La première lumière, née dans la nuit des temps,

N'eut ni mère ni père... Seul un lit de hasard

Duveté de ténèbres, dans un point quelque part

Suspendu dans le vide de l'univers latent.

 

Un rien d'une mi-seconde a largement suffi,

Et l'infini cosmos dût se casser en deux;

S'arrachèrent aux ombres les rayons lumineux,

En laissant derrière leurs moitiés assombries.

 

Et depuis, l'étincelle, blottie dans les esprits,

Dégoulina sur nous des gouttes de génie;

Le monde s'illumina d'étonnantes découvertes...

 

Le feu en fit partie; ce fût à l’âge de pierre.

Semant la bonne graine dans des terres désertes,

Edison inventa la troisième lumière.

 

Antonia Iliescu

 

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La clepsydre vivante - Antonia Iliescu

La clepsydre vivante

Moi, clepsydre vivante,

Je casse les parois de l’âme

Et je vous libère, mes souvenirs.

Je vous laisse vivre votre vie

Comme j’ai vécu la mienne

Je vous laisse voler libres

Comme une poignée de farine

Soufflée par le vent.

Volez, volez mes souvenirs,

Volez à mon âme son âme blanche,

Ensuite laissez-vous tomber à terre

Et vous verrez :

La farine se fera à nouveau blé.

 

Antonia Iliescu

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L'échelle à quatre marches

L’échelle à quatre marches

          Honorin avait fait un rêve. Un homme à barbiche, un œil fermé (le gauche), lui disait d’aller au grenier chercher le coffre de son oncle défunt. Quand il se réveilla…             
          Le jeune astrophysicien était le seul survivant d’une longue lignée d’alchimistes. Voici une dizaine d’années, après l’héritage de son oncle (descendant d’Altus) il avait vendu le château et le mobilier et mis le coffre en lieu sûr. « Tout ce qu’il y a dedans vaut de l’or » lui avait dit son oncle avant de s’en aller. Mais il l’avait laissé dormir sans même y jeter un regard, car pour lui l’or était ailleurs.            
          À quatre heures du matin il était debout. Il monta au grenier et trouva la malle, intacte après tant d’années. Impatient d’examiner le trésor, il prit pieusement les objets un par un et les rangea sur sa table de travail couverte d’une nappe fleurie, de couleur sombre. Vêtu de son peignoir raccommodé, Honorin regardait à travers ses grosses lunettes les sept objets: une chandelle (qu’il alluma aussitôt comme pour un rituel), un livre aux feuilles jaunies, brûlées et déchirées par endroit, écrit par Altus. À côté, il y avait quatre volumes (remis à neuf et entassés l’un sur l’autre) du livre Mutus liber magister dont l’auteur était le même Altus. Trois d’entre eux contenaient des dessins sans le moindre texte, tandis que le quatrième étalait le tableau des éphémérides. À la dernière page il y avait deux croquis face à face, représentant la vie et la mort. Un lutin, le pied droit posé sur la vie et le gauche, sur la mort, tenait entre ses mains un grand signe d’interrogation. Juste à côté des livres, il y avait un appareil sophistiqué, pas plus grand qu’un saladier, qu’Honorin avait trouvé entre des pailles, au fond du coffre.            
          À travers la fenêtre ouverte l’éclat lunaire chassait l’obscurité de la pièce. La lumière froide de la lune et celle chaude de la chandelle s’entremêlaient silencieuses dans une danse presque mystique. Le livre, daté de 1677, était un traité d’alchimie, une sorte d’Alchemical abstracts des œuvres des plus illustres alchimistes. Quelques pages y avaient été arrachées afin d’être examinées à la chaleur de la flamme (certains mots coloriés en rouge, écrits à l’encre sympathique, en étaient les témoins) ; ensuite, elles avaient été remises à leur place, sans grand soin. Honorin sentait toutefois que l’ouvrage était plus qu’un simple livre descriptif. Ayant un don hors pair dans le déchiffrage des codes, pour lui ce fut un jeu d’enfant de voir qu’à la page 7 commençait le chapitre « L’entonnoir du temps » et que chaque page avait 14 (2x7) lignes. En examinant à la loupe la page 21, il eut une révélation : si on marquait d’un point rouge chaque septième lettre de tous les mots de plus de sept lettres et si on unissait ces points par une ligne courbe, on obtenait le portrait de son aïeul Altus, l’homme du rêve qui lui faisait un clin d’œil espiègle, voulant dire: « Voici les jouets sympas que je te donne. Seras-tu à la hauteur des mystères qui s’y cachent ? » Suivant la même logique, à la page 28 il lut le message suivant: « Le chiffre 7 ainsi que ses multiples sont sacrés. Les Pythagoriciens le nommaient “la machine de la vie” et tu apprendras pourquoi, en démêlant les cryptogrammes des volumes aux dessins. Il y a quatre marches à suivre pour accomplir le Grand Œuvre Alchimique: l’œuvre au noir sous l’œil destructeur de Saturne, l’œuvre au blanc sous l’œil purificateur de la Lune, pour obtenir l'élixir de longue vie, l’œuvre au jaune sous l’œil sublimatoire de Vénus quand la matière palpable devient invisible et enfin, l’œuvre au rouge sous l’œil du soleil ; c’est la réincarnation de l’esprit dans un nouveau corps et à un niveau supérieur de conscience.”             
          Étranges coïncidences… Son nom avait 7 lettres, il était né le 7.07.1907 et dans sept jours il devait fêter ses 37 ans. À la page 77, Honorin découvrit un texte suivi d’un dessin: « Mon fils des générations futures, je te donne cet appareil que j’ai moi-même construit à la lumière de l’esprit et celle de la chandelle, après avoir accompli le Grand Œuvre. Il s’appelle Tempusvitam. Chaque naissance et chaque mort y sont codifiées. Découvre le mode d’emploi et tu sauras quand tu mourras et comment obtenir l’immortalité ». Perplexe, Honorin se gratta la barbe. « Hm… J’apprends quand je mourrai, pour découvrir par après l’immortalité... C’est absurde ! » Un seul regard lui suffit pour comprendre que le dessin reproduisait fidèlement l’appareil du coffre. Son cœur se mit à battre plus fort. Soudain, sa pensée glissa vers des questions auxquelles il n’avait jamais trouvé de réponse. « Certes, il y a trop de mathématiques dans le ciel pour que la vie soit apparue par pur hasard… » se dit-il en se dirigeant vers sa table de travail «…ou alors le hasard est un très bon mathématicien ».            
          Il examina minutieusement la machine. Elle était faite de trois cylindres métalliques coaxiaux, ayant au centre une boussole à deux aiguilles, une blanche et l’autre noire. Honorin se mit à chercher ardemment le mécanisme du fonctionnement de l’engin. « Il existe nécessairement un lien entre les livres et cet appareil » pensait-il « sinon ils n’auraient pas été mis ensemble ».            
          Il relut attentivement le chapitre « L’entonnoir du temps » où certains paragraphes faisaient référence aux dessins du Mutus liber magister. Le premier cylindre indiquait les 12 signes du zodiaque, tandis que le deuxième montrait, en chiffres arabes et romains, le nombre d’années, de jours et d’heures de vie. Le troisième cylindre protégeait la boussole, dont l’aiguille blanche pointait vers le signe de naissance, tandis que celle noire montrait d’abord l’année, ensuite le jour et l’heure de la mort.            
         Après de nombreux essais, un jour de chance, il eut enfin le code. En tournant le premier cylindre 37 fois vers la droite et le deuxième, 37 fois vers la gauche, l’appareil se mit en marche d’un mouvement silencieux. Après un certain temps il s’arrêta. L’aiguille blanche oscillait dans le septième signe, le Cancer (son signe de naissance), tandis que l’aiguille noire effleurait un par un les chiffres 37, 7 et VII. « Je vais donc mourir demain, le jour de mon anniversaire, à 7 heures ». Le rêve, l’homme à barbiche… Oui, il avait été guidé vers la boîte du grenier. Quelqu’un de là-haut (ou d’en bas) voulait le sauver à tout prix.            
          Il se souvint du livre d’Altus. Il y avait quatre étapes pour réaliser le Grand Œuvre. Il se trouvait où, lui ?... Avait-il déjà parcouru l’œuvre au noir et devait-il entamer l’œuvre au blanc, celle de la purification pour obtenir l’élixir de longue vie ? Seul face à lui-même et devant une telle question… Soudain, il se rappela la phrase «…comment obtenir l’immortalité ». Il comprit que s’il voulait vivre, il fallait changer le code. Et après quelques essais infructueux, il trouva la clé. C’était comme une nouvelle naissance et il en était le maître. « Disons 107 ans. Pas mal… Ensuite on verra ». Aussitôt il se mit à tourner le premier cylindre 107 fois vers la droite et une seule fois vers la gauche. Le résultat fût étonnant. L’aiguille blanche dandinait toujours dans le signe du Cancer, tandis que l’aiguille noire tournait sans arrêt. Honorin laissa la machine virevolter un jour, deux, des mois et des années par dizaines. Constamment obsédé par les faits du ciel et beaucoup moins par ceux de la terre, il était toujours sans famille à ses 106 ans.            
          La machine continuait toujours de tourbillonner au grenier, tandis qu’Honorin vieillissait comme tout un chacun. Après tout, Altus lui avait promis l’immortalité, pas la jeunesse éternelle. Il diminuait de jour en jour, sous l’œil impitoyable de Saturne. Le vieux fantôme ne faisait que trois fois par semaine le tour du jardin, en trébuchant sur sa longue barbe et ses souvenirs. Il avait renoncé à tout pour mener une vie d’ermite qui ne le satisfaisait plus. Le crépuscule de sa vie le trouvait épuisé d’isolement, sans aucun ami. Et il venait d’enterrer son dernier chien. Indubitablement, son diplôme de docteur en astrophysique, tous les livres qu’il avait écrits ainsi que sa sagesse notoire n’étaient que des amis inanimés, des amis en carton. Il se posait toujours des questions. « Et si… »

            Un soir il monta au grenier vérifier si la machine roulait encore. Oui, elle tournait à vive allure comme au premier jour. Quant à lui…Triste, recroquevillé sur sa canne, il errait parmi les antiquailles, en parlant tout seul : « À quoi bon vivre dans un monde vidé de lui-même ? Certes, le monde s’est renouvelé, pas moi. Où est ma place parmi tous ces inconnus ? À quoi ça sert d’être un dieu si on n’a personne à qui dire bonjour ? Dieu lui-même s’est auto-détruit, ne supportant plus sa solitude. Bang ! Big-bang. Et il court depuis, sans arrêt, sous la couverture d’un univers qui grandit à l’infini. La Force grandiose, qui s’est dissipée voici 13,7 milliards d’années dans des infinies fractales, vit toujours comme elle peut dans ses créatures. Si même Dieu n’a pu supporter l’immortalité, alors comment pourrais-je la supporter, moi ?... »            
          Il était minuit moins dix. Le lendemain il devait fêter ses 107 ans. Devant la fenêtre largement ouverte, Honorin contemplait le ciel d’été sous l’œil attentif de Vénus. Sans hésiter il monta au grenier et tourna la machine 107 fois à droite et 107 fois à gauche. Tranquille, il rédigea son testament olographe, laissant la maison à un home pour enfants orphelins. Il mit les livres et l’appareil dans le vieux coffre et alla l’enterrer dans un lieu connu par lui seul. Avant de fermer le couvercle, il y glissa un flacon avec le message suivant: « vous qui trouverez ces choses bizarres, demandez-vous: à quoi sert l’immortalité ? ».
          Ce n’est qu’au petit matin qu’il rentra chez lui. Le soleil rougissait déjà un ciel quelque part, comme une promesse de vie. Fatigué, il se coucha aussitôt. Il dormit longtemps. Très longtemps.
          Quand il se réveilla…

 Antonia Iliescu

9.09.2018
(c'est le texte gagnant au concours "texte sur photo", pour la revue "Les petits papiers de Chloé" - édition jubilaire pour les 20 ans de Chloé des Lys)

http://www.aloys.me/2018/12/resultats-du-concours-photo.html

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Un pays pleure agenouillé

Un pays pleure agenouillé

Un pays pleure agenouillé
Demandant charité au frère
D’un cœur meurtri qui bat à peine
Dans la poitrine du tronc blessé.

Si sur notre drapeau est écrit UNION
Alors pourquoi tant de division ?
Tombé à genoux pleure un pays entier
Sous la croute d’une profonde plaie.

Tombé à genoux pleure un pays entier
Et je pleure avec lui, ici, de très très loin,
Il y a des gouttes de mort sur ses joues décharnées…
Homme avec homme se déchirent jusqu’au sang.

C’est le temps des rêves qui meurent
Sur le pavé, dans le sang et les épines,
Milliers d’Abel et milliers de Cain
S’affrontent dans les rues en criant :
« Justice ! Luttons pour votre bien… »

Si sur notre drapeau est écrit UNION 
Pourquoi tant de haine dans ces bustes gloutons,
Qui bourdonnent comme des cassés tambours
Désemplis de toute trace d’amour ?

Ô, mon pays, ne laisse pas tes enfants
Sous ces triques et ces pierres sombrer dans la mort !
Un peu de feu dans l’âtre et un regard aimant
Et tu verras tes fils grandir encore plus forts.

Si sur notre drapeau sera écrit AMOUR
Le mot UNION y sera pour toujours.  

Antonia Iliescu

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Une émouvante exposition

Une émouvante exposition

Le vendredi 7 juillet 2017 j’ai eu le bonheur de participer au vernissage de l’Exposition organisée par la commune de Jemeppe-sur-Sambre, en hommage de l’artiste peintre Godelieve De Veen. Ses toiles sont exposées dans le hall de l'Administration communale et y resteront jusqu’au 31 juillet 2017 (pour autres détails de l’exposition : http://www.jemeppe-sur-sambre.be/commune/services-communaux/service-culture/cimaises-permanentes/hommage-Gdeveen).

Godelieve De Veen (12. 04. 1915 – 1999) est née le à Overijse, dans une famille de 11 enfants. C’est de son père (artiste peintre) qu’elle reçut en héritage le don pour la peinture, qui fut d’ailleurs remarqué dès l’âge de 10 ans, quand elle a peint son premier tableau (un étang). Plus tard, elle développa ses dons artistiques d’abord aux cours du soir en dessin à Bruxelles, devenant ainsi professeur de dessin. « A cause de son refus de collaborer avec les pro-allemands de l’époque, elle ne put jamais enseigner dans son village natal » - dit Marc Hanssens, son fils, dans la fiche biographique de l’artiste.
Elle parfait sa technique artistique en suivant des cours de peinture à L’Académie Royale de Bruxelles. De nombreux prix et distinctions, ainsi que de nombreuses expositions, organisées principalement à Overijse, Bruxelles et Jemeppe-sur-Sambre, ont été un gage de reconnaissance pour son talent. D’autres détails très touchants de la vie de l’artiste peuvent être découverts dans la même fiche biographique qui accompagne l’exposition.
La thématique de sa peinture (de prédilection à l’huile, en style classique) est diversifiée, passant par des paysages, nus, fleurs et autres natures mortes.
Voici quelques images des tableaux exposés :

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Orneau à Jemeppe – Godelieve De Veen

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Coucher de soleil - Godelieve De Veen

 

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Les seringats - Godelieve De Veen

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La vieille Sambre(à Mornimont) - Godelieve De Veen

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                                                                             Nu - Godelieve De Veen

 Il y a des tableaux qui nous rendent muets, d’autres, qui invitent à la réflexion. C’est le cas de ce nu qui se remarque dès qu’on pénètre dans le cœur de l’exposition. « - Ma mère a peint ce nu quand elle suivait les cours de l’Académie Royale de Bruxelles. C’était un modèle de l’école de l’époque. Ensuite, elle a ajouté l’album de photos en bas du tableau » - me dit Marc. Il ne m’a pourtant rien dit de plus sur le « pourquoi » de cet ajout ultérieur. 
« L’artiste a sûrement voulu faire une remarque sur le devenir de la femme au fil des années » me suis-je dit
subséquemment. Car la femme mûre (on peut deviner son âge entre 45 et 50 ans) pose son regard sur les pages d’un album de famille, où elle se retrouve petite, à côté de ses parents.
On ne peut contempler son passé que si on se déshabille de tout artifice. Être nue de nouveau, comme l’instant même de sa naissance où la vie commence. La femme au regard mélancolique, marquée par le passage des années, se souvient et, en même temps, elle rappelle l’importance des souvenirs de famille. « 
Ne jamais oublier ses racines ». Superbe message que Godelieve De Veen a voulu transmettre, à travers son art, aux générations futures.

Antonia Iliescu
12. 07. 2017

 

 

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« L’Arche de Naé » ou « Les souvenirs d’un chien émancipé » - ce véhicule immatériel qui fait des aller-retours entre deux mondes : le nôtre, réel, et celui imaginaire, dans l’au-delà, - continue son voyage dans les grandes foires du livre.
Il a vu le jour le 9 juin 2016 aux Editions Edilivre, a fait ses premiers pas à la Foire du Livre de Mons « Mon’s livre » en novembre 2016.
Puisque Naé est un petit chien féministe, il sera présent à côté de sa maîtresse au Salon International du Livre au Féminin « Elles se livrent » de Braine-l’Alleud, le 5 mars 2017.
Et plus encore ! Le 10 mars 2017, à 16 h, il sera au cœur d’une conférence organisée par Edilivre, à la Foire du Livre de Bruxelles Tour & Taxis.
Le thème de cette année étant « Réenchanter le monde », Naé a lui aussi des choses importantes à dire et il les dit à sa manière humoristique, parfois parodique. Mais il n’est pas le seul à avoir la parole. D’autres animaux tirent la sonnette d’alarme et nous mettent en garde sur les dangers qui pèsent sur notre monde. 

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Son livre à « Mon’s livre »

Je m’appelle Pipina et je suis la porte-parole de ma maîtresse, Antonia Iliescu.
Elle a le plaisir de vous inviter à une séance de dédicace lors du baptême de son bambin, « L’arche de Naé » ou « Les souvenirs d’un chien émancipé », né en juin 2016, aux Éditions Edilivre.

12273188673?profile=originalL’heureux évènement aura lieu le 27 novembre 2016 à la Foire du livre de Mons, entre 10 h et 18 h, au stand de l’éditeur Edilivre.

Adresse (Entrée visiteurs) :

Avenue Abel Dubois  
7000 Mons (Belgique)

Entrée libre.

(détails pratiques : http://www.monslivre.be/informations-pratiques_4727775.html )

Pour un premier contact avec le bébé, je vous invite à regarder le clip :

https://www.youtube.com/watch?v=86S9FhfJBHI

et à lire l’interview écrit de ma maîtresse :
https://www.edilivre.com/communaute/2016/06/24/rencontre-avec-antonia-iliescu-auteur-de-larche-de-nae/#.V_JEWs5OI1I



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Bruxelles du 22 mars

Bruxelles du 22 mars    

Bruxelles meurtrie,  
Bruxelles en larmes,
Bruxelles, mon cœur...

Noir mon cœur meurtri,
Jaune mon cœur en larmes,
Rouge mon cœur en colère.

Ma triste ville Bruxelles, 
Mes tri-cœurs te couvrent.

Antonia Iliescu
22. 03. 2016

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Monsieur Letordu - Antonia Iliescu

Monsieur Letordu

de Antonia Iliescu

Après deux petites cuillères de crème brûlée, Dora se remit à écrire. Elle devait présenter le lendemain son travail pour la revue et s’était redue compte qu’elle avait oublié une chose très importante.

« Petite flûte. „Comment vas-tu, Petite Flûte ?” „Dis, elles sont en quoi les rubans de tes tresses ?” „En viscose.” „Et où fabrique-t-on la viscose, en Roumanie ?” „ A Cisnadie, à...” „ Mais ton uniforme, de quel matériel est-il fait ?” „ Il est fait en étoffe.” „ Quels sont les principaux centres textiles du pays où l’on fabrique de l’étoffe ?” Je commence à les enfiler un après l’autre, en montrant du bout du bâton, leur place sur la carte. Le brouillard se dissipe, mes yeux voient plus clair et la peur relâche son étreinte.

Le ton doux de la voix de monsieur Letordu était une chose inhabituelle pour lui. Il jouissait d’une sacrée réputation parmi les élèves de l’école, depuis des générations et des générations. « Es-tu déjà en deuxième secondaire ? Alors tu auras Letordu comme prof de géographie. Si t’as les nerfs solides, pas de problème. » C’était un petit homme d’un mètre et demi. Il était mince et son visage était tordu par un éclat d’obus égaré dans une tranchée, pendant la deuxième guerre mondiale. Pourtant monsieur Letordu était « la terreur » de l’école. Quand il faisait son apparition dans le couloir, nous fuyions à qui mieux, mieux pour nous cacher derrière les bancs, en nous faisant tout petits derrière le collègue assis dans le banc en face.

Je l’ai eu aussi comme prof de géographie, pendant 5 ans. Dès les premières heures j’ai eu un tragique conflit avec cet homme qui semait la terreur alentour. Après avoir eu un 10 je me suis reposée sur mes lauriers ; plus de trois quarts de ma classe n’avaient pas encore la première note, tel qu’après un calcul je me suis dit que je pouvais rester tranquille, sans étudier au moins pendant deux semaines. Mais monsieur Letordu avait ses méthodes et je ne les connaissais pas.

La deuxième heure de géographie, il entre dans la classe, l’immense registre sous le bras. Il le pose sur la chaire et il l’ouvre au hasard. Nos cœurs arrêtent de battre. Il revient une page en arrière et suit de ses yeux son index qui descend sur la feuille. Après un certain temps, son index ne bouge plus, ni les yeux de monsieur Letordu. C’est fini. Il a choisi ! “Voyons ce qu’il en est de ces bons élèves, ceux qui ont des 10 sur 10... « Qu’Antoniou Dora vienne au tableau ! » « C’est impossible ! C’est une erreur ! J’ai déjà une note, une bonne note ; il ne peut pas me faire ça ! » - me dis-je en me levant péniblement de mon banc et en me dirigeant avec des pas hésitants vers la carte. Il me demande quels sont les sommets des Carpates Orientales. Je me tais. Monsieur Letordu commence à crier : « Drôle de bon élève de 10 sur 10 ! Qu’est-ce qu’il y avait dans ta tête, que si tu avais obtenu un 10 tu pourras dormir tranquille tout le trimestre ?! Voilà, je t’ai eu ! Tu te croyais protégée, hein ? Je te donne un trois sur dix ! Même pas, je te donne un deux sur dix, pour que tu te rappelle qu’une bonne note oblige l’élève à étudier en permanence. Honte à toi, d’autant plus qu’aux autres matières, tu n’as que des 10 sur 10. A partir de maintenant, je vais t’interroger chaque fois, jusqu’à la fin de l’année ».  Monsieur Letordu a tenu sa parole.

- Qu’Antoniou Dora vienne ici, devant la carte ! J’espère que tu as étudié la leçon, sinon tu auras un deux sur dix.

Malgré le fait que je savais la leçon par cœur, je ne fus pas capable d’articuler la moindre syllabe. Mon amnésie était devenue chronique avec le temps. Je me dirigeais vers la carte et après une minute je revenais dans mon banc, sans avoir prononcé un seul mot. Et c’est ainsi que la colonne « géographie » du registre s’est vite remplie de notes de 2. Il y en avait par dizaines, elles n’avaient plus de place sous la rubrique et monsieur Letordu avait attaché une feuille volante. Cette chose ne pouvait pas passer inaperçue dans la salle des professeurs. « Elle est parmi les meilleurs élèves de la classe. Regardez ! Dix sur dix en mathématiques, dix sur dix en langue roumaine, dix sur dix en histoire… Partout que des dix sur dix ! Uniquement en géographie elle a un seul dix et après que des notes de 2 ! » - a dit le titulaire lors du conseil de classe. On a fait aussi une enquête parmi les élèves. « Elle connait les leçons par cœur, M’dame ! Nous répétons ensemble avant chaque heure de géo ! On ne sait pas pourquoi elle refuse de répondre quand monsieur Letordu lui pose des questions… » - disaient mes collègues.

Je ne sais pas ce que le titulaire a dit à monsieur Letordu. L’enquête avait révélé un blocage psychique qui me tenait la bouche soudée. Mes collègues ont dit la pure vérité : j’étais terrorisée de peur. Encore un coup sur la table d’échec et monsieur Letordu allait subir une « mutation ». Petite flûte…

*

Le concours culturel entre écoles a eu lieu. Je chantais en tant que soliste, dans le cadre de ce spectacle organisé par les professeurs de musique de l’école. J’ai chanté une chanson folklorique « Joue, frère, de ta flûte ». Monsieur Letordu était parmi les spectateurs, au premier rang. J’ai fait mon entrée timidement mais décidée. L’honneur de mon école était en jeu. J’ai très bien chanté, oui, très bien. Le déluge d’applaudissements m’a transportée. Pour monsieur Letordu, tellement fier de moi, la chaise était devenue soudainement trop étroite.

A la première heure de géographie après le spectacle il avait complètement changé d’attitude.

- Nous avons ici, dans cette classe, une petite flûte. Mais une vivante, en chair et en os. Voyons si notre Petite flûte a étudié pour aujourd’hui. Qu’elle vienne ici, cette Petite flûte (il me regardait). Allez, joue Petite flûte, quelle est la leçon d’aujourd’hui ?

Je me mets debout. « Moi ? » « Oui, oui, toi. Viens ici au tableau, Petite flûte ! » Les genoux tremblant, je me dirige vers la carte.  « Dis-moi, Petite flûte, de quelle matière sont faits les bancs ? » « Ils sont en bois ». « Où avons-nous des centres pour l’usinage du bois, à travers le pays ? »

C’est comme ça que je suis devenue bonne amie avec monsieur Letordu. Les réponses venaient fluides, sans effort. Tout le savoir était là, dans ma tête et le ton doux et amical du professeur m’aidait à répondre correctement aux questions. Monsieur Letordu avait beaucoup changé depuis ce conflit qui était devenu avec le temps source infinie d’amour. Nous nous envoyions des vœux à Noël et à l’occasion du Nouvel An. Nous nous envoyions des salutations de vacances. Le cours de géographie m’était devenu le plus cher de tous les cours. Monsieur Letordu avait changé et nous, les élèves qui l’avons eu comme professeur dans les années suivantes, nous n’étions ni effrayés ni pleins de haine. Il était un homme comme nous et lui, il avait compris que nous aussi nous étions des hommes comme lui.

Toute cette métamorphose, avec ses effets réciproques, fut possible uniquement à travers l’amour. Mais pour arriver à la source claire de l’amour, je dus descendre d’abord dans le noyau de feu de la terre. Le vitriol avait brûlé en moi la peur et la haine, tandis qu’en lui, il avait brûlé l’intolérance. »

(fragment de "Dora-Dor ou le chemin entre deux portes" de Antonia Iliescu -- Kogaiön Editions, 2006) 

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Légende d’une petite chienne (ou une petite chienne de légende)

                                                                              de Antonia Iliescu

Je vous raconte l’histoire

D’une petite chienne racée,

Travailleuse et appliquée,

Qui ramasse de la maison

Linge et toute sorte de chiffons,

Les miettes de la table

Et les petits grains de sable

Elle les range à sa manière

Dans son petit lit, par terre.  

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Mais, mieux vaut Pipine laisser -

Doux, croquant noyau d’amande, -

Du milieu du canapé

Raconter sa p’tite légende :

 

Je suis arrivée sur terre

Un jour saint de notre ère,

Dans un bas fin et léger

Caché dans un p’tit soulier

Du Paradis de là-bas

Un jour de Saint Nicolas.

 

Chez vous, une fois arrivée,

Vous m’avez rassasiée ;

À mon tour, mes très chers maîtres,

Dans notre maison champêtre,

Je vous apporte la gaité

Et vous chasse l’anxiété.

 

Je suis tendre, amicale,

Joliment couverte de poils

Coloriés comme le vent,

Taillés à la mode d’antan.

P’tite toupie aux petites dents

Propres comme les lys blancs.

Juste pour mes oreilles ailées

Et ma brioche duvetée

Tous les chiens du quartier

Un par un tombent des pieds.

Ils me trouvent très aguichante

Quand je me promène en pointes ;

Et courent jusqu’à perdre haleine

Pour toucher ma petite laine

Quand je me trimbale, rêveuse

Moi, Pipina-namoureuse !

 

 

          

Je suis petite. Et alors ?!

Je m’en prends aux labradors,

De même pour toute sorte de chats

Qui me fuient, car peur de moi ;

Le chat Tristan, je vous dis,

Désespère et tombe au lit

Dès qu’il voit ma pipe chic

Sous ma truffe colérique ; 

Amer et jaloux il dit :

« Elle semble un Churchill plus p’tit. »

 

J’ai une ribambelle d’amis

Tous passés au fin tamis

Parmi des hommes et des chiens

Belges et franco-autrichiens.

 

Nous sommes une communauté

De p’tits chiens aux poils lavés.

Oui… ça fait bientôt un an

Que je connais Pim et Pam,

Kenzo, Lilou et Mlimli,

Et ma chère voisine Fifi.

Mais, entre tous, chers et chères,

C’est bien un que je préfère : 

C’est Spooky, un blanc bichon

À petite queue tirebouchon

Prince aux airs de pharaon

Qui aboie comme un paon…

 

Et, pour mettre un point à tout,

Je fais à tous un bisou.

Car père Noël vient demain

De cadeaux pleines les mains

Je vous souhaite le meilleur

À ma façon d’aboyeur :

Soyez bons comme le bon pain

Et aimez-vous comme les chiens !

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Le modèle

Le modèle
de Antonia Iliescu

Liquéfié je tombe des nuages,

Le pilon froid m’écrase dans le mortier ;

Le feu détruit mes détritus sauvages ;

Le corps et l’âme en gouttes gémissent broyés. 

 

Tous mes atomes dispersés me font mal

Quand sans pitié la vieille cornue me tue.

Volage, je transmute en vent astral

Passant comme le temps, inaperçu. 

 

Quand l’or se fait plomb au milieu de la nuit,

À l’abri des regards, le plomb se fait pluie

Et mes jours se font nuits et mes nuits se font voile

 

Qui vole virevoltant et lascif s’abandonne

Au cri de mon corps, au cœur de l’automne,

Sous les mains d’un peintre, pour en faire une toile.

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Le sable des aïeux

Le sable des aïeux

de Antonia Iliescu

Le sablier vivant se casse les parois

De l’âme. Les souvenirs rajeunis se libèrent

En revivant leur vie, c’est leurs vies qu’ils déterrent

Délivrées, en fin, et des chaînes et des lois.

 

Une poignée de farine grisée par le vent

Survole leur jeunesse, leurs amours et renons

Le temps pulvérisé se demande où ils sont

Audace, essors et foi qui les rendaient vivants.

 

Les graines de mémoire s’éparpillent légères

Ravivant les aïeux prisonniers de la terre.

En s’avançant d’un pas accablant et tremblé,

 

Ils pénètrent en moi, mélange de blanc et gris;

Dégagée de l’ivraie, la poudre grise blanchit.

Bizarre… De nouveau la farine se fait blé.

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Le guérisseur des nuits malades

Le guérisseur des nuits malades

     de Antonia Iliescu

Silence. Les cieux se taisent. Seul le mal vagabond

Crie dans la nuit avec sa voix de chouette ;

Un nuage noir sirote mon souffle moribond ;

Spectres verdâtres dansent dans l’obscure chambrette.

 

Lourdeur. Le corps se glisse dans l’amère mélasse

Des années fatiguées tassées dans la brouette ;

Entre moi et le monde le pont solide se casse.

L’esprit blessé mendie de l’espoir. Que des miettes…

.

Des rideaux de lumière descendent sur les ombres ;

Le paysage change, se meurent les pensées sombres ;

Un oiseau bleu annonce que la nuit va finir.

 

Des murmures réveillés à l’horizon lointain

Jettent gaiement dans le monde un tout nouveau matin ;

Et le soleil me touche afin de me guérir.

 

(deuxième prix «Pierre Anselme» au Concours International de Sonnets 2014 - Sonnet Irrégulier)

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Le dernier secours

Le dernier secours

(poème inspiré par les aquarelles « L’âme des cieux » de Ophira Grosfeld)

 

Mais d’où sommes-nous venus, tordus et ambigus ? 

Du néant ou des cieux d’origine inconnue ?

Quelle force de l’univers nous a donné une âme

Et cet amour qui donne moins qu’il ne réclame ?

 

On se bat pour un rien qu’on appelle la vie

Agonisant noyés dans la soif d’infini,

Et dans de vains espoirs et nos amers renons

Et on supporte tout par peur de l’abandon.

 

Mais la magie s’installe dès qu’on regarde en haut

Et on oublie les craintes, les tabous, les barreaux

Alors on flotte légers au dessus des misères

Le ciel est tout en nous, comme toute la terre entière.

 

Un seul regard suffit vers le bleu-saint des cieux

N’y a rien à comprendre de leur voile mystérieux

Que des nuages rosâtres de ouate et de velours…

Pourtant on les appelle comme dernier secours.

 

Antonia Iliescu

24. 01. 2015

 

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Le pardon de la neige

Le pardon de la neige

     Antonia Iliescu

Soit bénie neige blanche,
robe du ciel, éphémère…

Viens couvrir la boue

Des choses et des hommes ;
J’attendais tes bourgeons

Truffés de lumière

Blanchir le noir du monde,
Raviver la forêt.

 

Soit bénie, neige de soie,

Neigeote sous mes paupières 

Je n’ai ni mal ni froid 

Je suis une pierre tombée

De là-haut, redevenue poussière.
Couvre-moi, doucement

Avec ta paume-duvet,

D’abord jusqu’aux chevilles,

Ensuite jusqu’au front

Que je te sente, neige, grandir en moi

Comme un auguste mont.

 

Neige hostile sans soleil

Aux lueurs bizarres

Dans tes yeux méchants,
Tu m’accroches aux cils

Des perles en collier

Comme des nœuds légers

Sur une fragile branche;
Pourtant je te pardonne, neige,

Car ton âme est si blanche…

 

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