Le sable des aïeux
de Antonia Iliescu
Le sablier vivant se casse les parois
De l’âme. Les souvenirs rajeunis se libèrent
En revivant leur vie, c’est leurs vies qu’ils déterrent
Délivrées, en fin, et des chaînes et des lois.
Une poignée de farine grisée par le vent
Survole leur jeunesse, leurs amours et renons
Le temps pulvérisé se demande où ils sont
Audace, essors et foi qui les rendaient vivants.
Les graines de mémoire s’éparpillent légères
Ravivant les aïeux prisonniers de la terre.
En s’avançant d’un pas accablant et tremblé,
Ils pénètrent en moi, mélange de blanc et gris;
Dégagée de l’ivraie, la poudre grise blanchit.
Bizarre… De nouveau la farine se fait blé.