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Eau céleste

Telle une outre qui se vide de son eau,
La vallée patauge et respire à nouveau ;
Les feuilles jaunies et lasses se redressent,
Reverdissent soudain avec ivresse.

L’herbe brûlée du jardin craquant sous les pas
Aspire le frais cadeau qui lui tombe,
Les roses mortes aux couleurs du trépas
Se réveillent et secouent leur tombe.

Pommiers, poiriers, figuiers et oliviers,
Eux aussi massacrés de chaleur brûlante,
Prient de joie la journée renaissante
Et boivent à la lie le nectar oublié.

Eau divine, ils prient de joie le très Haut,
Les lierres endormis sur la muraille,
Les allègres vivantes trompettes de Jéricho,
Les pensées couchées sur la sèche rocaille.

Merci eau céleste ainsi de ressusciter
Tes enfants un temps oubliés.
N’hésite pas, nous te prions,
D’étendre tes largesses au monde entier !

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HISTOIRE COURTE 31.

RENCONTRE INSOLITE !

Lorsque le taxi de Julie s'était arrêté devant le 23 de l'avenue des Libellules, celle-ci s'était exclamée :

-Ce n'est pas possible. Vous vous êtes trompé. Ce ne peut être la bonne adresse!

Le chauffeur avait bougonné :

-Je connais mon métier tout de même! Je suis venu dans la semaine au 58. Cette maison-ci est toujours en construction, mais il y a cette jolie annexe en bois qui me semble habitable. Décidez-vous, je n'ai pas tout mon temps!

La cage de son canari à bout de bras, Julie était donc descendue du taxi en le priant d'attendre quelques minutes...

Après avoir jeté un œil au travers des carreaux de la porte, elle avait frappé. Et à son grand dam, car elle s'apprêtait à faire demi-tour, la porte s'était ouverte. Julie, face à une vieille dame en salopette avec une casquette de peintre sur la tête, avait interrogé un peu sèchement :

-Vous êtes Annette Toquart?

La scène était surréaliste. Un pâle soleil par cette matinée de printemps, faisait son possible pour donner un peu de gaîté à ce chantier au bout d'une rue qu'on n'avait pas encore terminé d'asphalter.

La vision de la blonde Julie, de sa cage et de son Titi d'un jaune éblouissant, était tout en contraste avec cette silhouette sans âge brandissant un rouleau à peindre!

-Et oui, je suis bien cette grand-mère revenue du bout du monde! Ne penses-tu pas que tu devrais régler le taxi?

Ainsi avait interrogé Annette, avec nouvelle et divine surprise, une jolie voix de contralto.

Le taxi payé, la grosse valise échoua devant un mur en construction.

Julie, toujours tenant son canari, s'apprêtait à entrer enfin dans la maisonnette en bois, lorsque la sonnerie d'un vélo attira son attention.

A toute allure, ce qu'elle prit pour un gamin, arrivait et s'arrêta en freinant brusquement, provoquant un nuage de poussière.

Annette aussitôt protesta :

-Sacrebleu, Adrien, ne peux-tu te calmer un peu? Tu vas faire peur au canari! S'esclaffât-elle.

Une longue silhouette se dégagea de sa monture sur roues et s'empara derechef de la grosse valise

-Ben, je pense que ces faibles femmes ont besoin de moi...Dit-il, avec dans les yeux, qu'il avait d'un bleu qui ne pouvait échapper à personne, une lueur d'ironie.

-Où dois-je mettre le bagage de la demoiselle? Interrogea-t-il. Je vous laisse prendre soin de l'oiseau, beaucoup trop délicat pour moi, poursuivit-il souriant à Julie.

C'est à cet instant précis, que sans déplaisir, celle-ci prit conscience qu'elle faisait désormais partie de ce paysage insolite...

J.G.

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Savourons le monde

Voici l'été et ses couleurs vives

Sa vie et ses élans,

Ses espoirs.

À chaque pas

Il faut s'arrêter,

Humer, goûter, voir, écouter,

Ressentir l'espace,

L'environnement !

Il faut s'y lier ;

Car quand on se délie de l'environnement

On perd la vie, c'est tout...

Nourrissons-nous par vos sens

N'oublions pas d'être curieux

Et d'aller au-delà du superficiel,

Cherchons le détail

Dans l'ombre ou la lumière,

Le temps ou bien l'espace,

Le corps, l'âme... ou l'esprit.

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LE VIEUX POIRIER

Depuis deux saisons ,déjà il restait figé  dans ses arabesques graphiques , fossilisé ,digne , et nu dans son impudique "dévêture "

Perchoir - relai pour les petits oiseaux qui s'élançaient dans  un envol mal assuré

 Ses fruits ...poires un peu acides parfois oubliées mais régal de la gente ailée

Le grand vent des tornades meurtrières qui sévissent désormais  ,ont eu le dernier mot pour cet ami centenaire gardien de la maison des champs

Salut à toi

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12273122661?profile=original"Advis aux criminalistes" est une oeuvre du jésuite allemand comte Friedrich von Spee (1591-1635), publiée sans nom d'auteur en 1631 à Rinteln. Von Spee avait eu, pendant de nombreuses années, la charge de confesseur des sorcières condamnées au bûcher à Würzburg. Durant cette période, il avait pu approcher des centaines de présumées sorcières et il avait pu reconnaître que la majorité d'entre elles, à l'exception de quelques obsédées, n'étaient que de pauvres femmes persécutées, victimes du fanatisme populaire, savamment entretenu. Epouvanté par la cruauté avec laquelle étaient traitées les condamnées et par les féroces tortures auxquelles on les soumettait pour leur extorquer une confession, von Spee dans son livre condamne ces terribles procès, démontrant que tous ces aveux ne sont que les résultats des tourments subis par ces malheureuses. "Je déclare", affirme-t-il, "que parmi les nombreuses femmes que je conduisis au bûcher comme présumées sorcières, il n'y en avait pas une seule dont j'eusse pu dire avec certitude qu'elle fut réellement une sorcière. Traitez les supérieurs ecclésiastiques, les juges et moi-même comme ces pauvres femmes, soumettez-nous aux mêmes martyres et vous découvrirez en nous tous, des mages." L'auteur évoque ainsi plusieurs procès importants auxquels il assista et plusieurs figures de sorcières qu'il approcha, animé d'un grand esprit de charité, prêt à se rétracter et à reconnaître ses propres erreurs et celles des autres devant l'évidence des faits.

Le livre, débordant d'une chaude humanité, valut à von Spee des persécutions et lui fit courir de nombreux risques. Il défia la prison et une possible condamnation à mort pour mener à bien son oeuvre fervente. Le succès qu'il obtint fut le premier coup sévère qui fit reculer les féroces persécutions qui ensenglantaient particulièrement l' Allemagne. Après lui, un grand nombre de ses compatriotes élevèrent courageusement la voix pour faire cesser pareilles barbaries jusqu'à ce que, en 1701, Christian Thomasius (1655-1718), avec ses "Thèses de magie criminelle", arrivât à ébranler la confiance qu'avaient encore les laïques dans les confessions obtenues par le moyen de la torture.

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administrateur théâtres

12273117698?profile=original                                                       Des gammes contre la croix gammée!

Cultissime! Les metteurs en scène Daniel Hanssens et Jack Cooper ne nous ont pas déçus dans cette comédie musicale à la française, produite au Festival de Théâtre Bruxellons et servie par la très belle orchestration de Pascal Charpentier!

Nous sommes dès les premières notes des religieuses du couvent de Nonnberg dans un registre de très haute performance, emmené par de vibrants chants en latin - clin d’œil discret aux racines de notre culture occidentale que personne ne s’est mêlé de traduire.  La musique sacrée captive dès l’entrée, pour se  métamorphoser très vite  en musiques d’amour. L’amour de la nature, l’amour mystique, l’amour de la musique, l’amour des enfants, l’amour des couples, l’amour de la vie, l’amour de la patrie: Edelweiss! Le titre français de la comédie musicale  « The Sound of Music » glisse vers une  certaine mièvrerie. Pourquoi donc ce titre « Mélodie du bonheur » façon Parapluies de Cherbourg,  qui laisse une impression de  bonheur fané  et pas  quelque chose de plus fort, de plus  attrape-rêves , une allusion plus directe à l'exquise gamme  harmonique des sept enfants de la famille von Trapp?

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11781597_863286797095534_5963066442588535094_n.jpg?oh=e980ff6c0214e5334a03b095b5d4e721&oe=5655D38C&width=370Ce spectacle, finement mis au point  depuis plus d’un an,  crée en effet une résonnance harmonique étonnante et rare entre public et acteurs. Est-ce grâce au diapason magique de Liesl (Maud Hanssens), la plus  âgée des sept enfants du Bonheur? Est-ce grâce à la merveilleuse résonnance du texte français qui n’a rien à envier à la version originale anglo-saxonne? A l’accent grave et particulier de la diction  impeccable de Wim Van Den Driessche? A la grâce naturelle et au timbre cuivré de la révérende mère supérieure, Marie-Laure Coenjaerts, un être lumineux et généreux? Aux rêves des comédiens qui se rencontrent?  A l’authenticité de la démarche?  

Deux thèmes puissants et profonds s’enlacent tout au long de l’histoire romanesque et vraie de Maria et sa famille recomposée : la recherche du sens de notre vie sur terre et l’attachement à ce qui rend notre vie vibrante et épanouie. La deuxième partie du spectacle insiste particulièrement sur le droit, si pas le devoir, de se rebeller lorsqu’un pouvoir dictatorial veut vous imposer son mode de pensée, et veut  broyer vos libertés ou vos valeurs. Celui qui ne se rebelle pas n’a pas le droit de se lamenter. Tout cela est très présent dans ce magnifique spectacle qui donne matière à penser sous des dehors très innocents.  

12273117468?profile=originalLa jeune et pétulante Maria parcourt un immense chemin  à la recherche de sa vérité et tire le capitaine von Trapp (Wim Van Den Driessche) de l’isolement de  la sombre caverne où il s’était réfugié à la mort de sa femme. Elle  le ramène progressivement  vers l’émerveillement et la joie solaire qui inonde les collines, où ils  peuvent entrevoir ensemble, le Beau, le Bien, le Bon. Quelle catharsis! Quel petit bout de femme volontaire, animée par L’Esprit, que cette subtile Maria sublimement interprétée par Laure Godisiabois. Si ce spectacle donné dans la cour du château du Karreveld dont le festival d’été fête ses dix-sept ans cette année, revêt toutes les qualités esthétiques, chorégraphiques,  scéniques et musicales dont on pouvait rêver, on  se met à rêver que soit immortalisée cette magnifique fleur des planches estivales bruxelloises  sous forme de film… à se repasser en boucle pour le plaisir, comme une vivante image d’Epinal aux vertus protectrices!

12273118100?profile=originalLes plaisirs sont nombreux, celui d’un décor très astucieux qui sait jumeler les collines  autrichiennes couvertes de vignes et de monastères, l’orage qui déferle dans la maison cossue, les jardins et terrasses d’un parc, l’intimité d’une chambre de gouvernante où bondissent les oreillers, et le luxe des salons et escaliers d’honneur menant aux chambres d’enfants.  La pureté et la beauté des chants des enfants, leurs savoureuses chorégraphies faites à la fois de spontanéité et de grande professionnalité montrent qu’ils se sont tous totalement investis et quel que soit l’âge, dans leur jeu théâtral et musical. Seven go to Heaven!  Une vraie source d’émerveillement en soi! Sans parler de l'extraordinaire  défilé de costumes imaginé par Françoise Van Thienen et son équipe! Car ...Maria a des doigts de fée, en plus de sa guitare!

11227632_10205835557902042_2010019044920999228_n.jpg?oh=5a73d3c28e0a522011880d84f4812e00&oe=56499338&width=505 Et qu'ils sont admirables et drôles dans leurs rôles secondaires joués avec intensité : Nicole Valberg (Frau Schmitt), Perrine Delers (la Baronne Schraeder), Pierre Pigeolet (Max), Roland Bekkers (Franz) et le jeune Damien Locqueneux dans le rôle de Rolf! Une distribution royale.   Le plaisir final est un éclatement de bonheur, lorsque fusent autour de vous, des applaudissements frénétiques et des huées lancées ça et là aux pauvres figurants bardés de croix gammées!

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http://www.lamelodiedubonheur.net/ZZSpectacle2.php?spectacle=La Mélodie du bonheur

  

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Lydie, un amour d'enfance

Sur le pas de la porte, près de moi, elle s’est assise.
J’avais dix ans, elle à peine huit de plus.
Un ange blond aux boucles si bien mises
Se pencha sur l’enfant et ce moment inattendu.

Il est tellement rare et oser dire jamais
Qu’un rêve se dépose tel une étoile sur un parvis
Que l’on puisse frôler le voile si frais
D’un jeune amour mais si audacieux aussi.

Et audacieux je le fus, inquiet sans doute déjà
De voir ce miracle assis là , serré à mon côté,
S’échapper sans qu’un moindre mot ne gênât
La princesse ainsi tombée et pouvant m’oublier.

Elle aima tout les petits ce que j’entrevis.
Ce visage rieur empli de soleil si rebondi,
Et ce sourire qui éleva mon âme au plus haut
Reçurent la prière franche comme il le faut.

M’attendras-tu, moi je t’attendrai ?
Elle sourit alors de ce sourire mature
Qui nous blesse tant, tant il semble vrai
Et prépare si tôt au chemin de torture.

Je ne puis contempler ton visage aujourd’hui pâli.
Car c’est le soleil de ton sourire qui vient m’éclairer
Quand sur ce parvis, quand un jour je me suis rassis
J’y ai frôlé le voile si frais du temps qui me fut volé.

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12273119280?profile=original"La vie solitaire" est un traité en deux livres écrit en latin par l' humaniste italien Francesco Pétrarque (Francesco Patrarca, 1304-1374). Conçu et commencé à Valchiusa, en 1346, achevé dix ans plus tard, cet ouvrage, dédié à Philippe de Cabassoles, évêque de Cavaillon, est un éloge de la solitude qui permet à l'homme d'accéder à la perfection morale et intellectuelle. Dans ce but, l'auteur oppose à la vie d' "Occupatus", remplie par les soucis quotidiens et agitée par l' ambition et autres passions, celle de "Solitarius", égayée par le spectacle de la nature et partagée entre l'étude, la prière et la méditation religieuse. Après avoir réfuté les objections qui pourraient être faites à son idéal et avoir montré que la solitude n'exclut pas l'amitié, il passe en revue les hommes illustres qui aimèrent et pratiquèrent la solitude et purent y manifester leurs propres vertus. Une grande part de cette énumération est consacrée aux saints Pères du désert, les Patriarches et les Prophètes, les saints du Christianisme; mais on y trouve également d'illustres personnages païens, poètes, philosophes et hommes politiques qui retrempèrent leur âme dans la solitude. Pétrarque semble d'ailleurs plus attiré par les hommes exemplaires de l' Antiquité, bien qu'il manifeste quelque nostalgie quant à la vie ascétique et avoue succomber souvent, dans la solitude, aux passions qui éloignent de Dieu. Néanmoins, on ne peut dire que son idéal soit proprement ascétique, car il conçoit la solitude comme un ensemble de méditation religieuse et d'étude désintéressée de la philosophie et de la poésie. Ainsi, son oeuvre doctrinale rejoint son oeuvre poétique. Défauts et qualités concourent cependant à faire de ce petit ouvrage, au même titre que son autre oeuvre intitulée "Mon secret", un des témoignages les plus précieux quant aux conceptions et à la personnalité de Pétrarque.

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Il arrive que, rentrant tard
Par les longues routes du soir,
Les chevaux tout à coup s'arrêtent,
Et, comme las, baissent la tête.
Dans le charette, le fermier
N'esquisse pas le moindre geste
Pour les contraindre à se presser.
La lune, sur les blés jaunis,
Vient lentement de se lever,
Et l'on entend comme le bruit
D'une eau qui coule dans l'été.
Quand les chevaux rentrent très tard,
Le fermier ne sait pas pourquoi,
Le long des routes infinies,
Il les laisse avidement boire
Aux fontaines bleues de la nuit

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Les fées JGobert

Les fées, debout autour du berceau, ont d’un mot façonné la destinée de ce nouveau-né. Innocente victime du XXI me siècle, il a reçu d’étranges pouvoirs en cadeaux dont il pourra se servir. Près de lui, venue d’ailleurs, une amie alliée ne le quitte pas. Elle s’est installée près de lui et compte bien y rester.

Les adultes l’entourent, le gâtent. La vie d’un nouveau-né n’est pas aisée. Dans son couffin, l’enfant gémit, hurle. Il a faim, il a soif. La nuit, il pleure, s’époumone. Sa mère le prend, le cajole, le berce mais ce petit bout d’homme est en proie à d’horribles cauchemars.

Son amie est à ses côtés et commence sa délicate mission. Doucement elle le rassure de mots inexprimables, indicibles  par les humains. Elle s’oppose délicatement aux abominables songes sachant que les hommes ne savent pas les contenir. Rien n’est simple mais elle s’invente des raisons pour lutter,  le protéger.

Devant ce petit cœur en détresse, elle prend sur elle le malheur qui trop tôt accable ce petit homme.

Elle est debout dans les terribles cauchemars et repousse fermement les inconnus qui terrorisent l’enfant. Au petit matin, apaisé, l’enfant dort dans les bras de sa mère. L’esprit, encombré d’images, marqué par la peur.

Les fées ont de tout temps donné des pouvoirs, fabriqué des êtres étranges les rendant parfois fragiles, souvent tristes. Cette fois, elles n’ont eu qu’indélicatesses,  goujateries pour ce petit homme.

Son amie ne se considère pas vaincue. De peur en peur, elle finit par inventer des jeux pour que les rêves s’adoucissent, s’apaisent. Un sentiment étrange de puissance lui montre le chemin. L’enfant deviendra de plus en plus résistant.

Le petit garçon a grandi et son imagination s’est développée, libérée. Son amie est toujours présente à ses côtés et l’éduque avec sagesse. Son esprit est maintenant en mesure de se défendre et de comprendre. Il a bien évolué.  Sa mère en est fière.  Les fées s’étaient trompées. De l’être qui devait être extraordinaire est né un homme sage qui n’a pas révolutionné le monde. Il est resté simple et a trouvé la route du bonheur.

Sa mission accomplie, son alliée est partie vers d’autres horizons. Elle a rejoint un autre nourrisson.  Il la regrette mais sait qu’il n’en a plus besoin.

Chassez ces fées qui, autour du berceau, font des prédications, des louanges. Rien n’est jamais assez important que la paix de l’âme aussi petite soit-elle.

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L'humanisme en marche: "Histoires" d'Hérodote

12273116864?profile=original"Histoires": c'est en écrivant cette oeuvre, appelée parfois "L'enquête", qu'Hérodote d'Halicarnasse (environ 484-425 avant JC) mérita le titre de "père de l'histoire". Sa division actuelle, en neuf livres, dont chacun porte le nom d'une des neufs muses, doit être attribuée aux savants de l'époque alexandrine. D'après le poème, le sujet de l'oeuvre est constitué par les guerres qui mirent aux prises les Grecs et les Barbares; mais la narration de ces guerres est précédée, d'une part, par une brève dissertation sur la différence existant entre les peuples d' Asie et ceux de l'Europe, différence dont les sources doivent être recherchées jusque dans les époques mythologiques; d'autre part, par une étude très détaillée de l'histoire des Perses. Puis, après avoir narré les luttes entre Ioniens et Lydiens (premières luttes entre Grecs et Barbares de l'époque historique). Hérodote prend prétexte de la défaite, en 546 avant JC., du roi lydien Crésus par Cyrus, pour relater comment ce dernier avait soumis les Mèdes aux Perses et comment, ensuite, il conquit Babylone, etc. (Livre I). Après une importante étude sur l' Egypte (Livre II), il explique comment ce pays fut soumis par les successeurs de Cyrus, Cambyse d'abord, et, à la mort de celui-ci, Darius. Ce dernier réorganisa l'empire (Livre III) pour réaliser la grande expédition contre les Scythes (dont Hérodote décrit amplement les coutumes): c'est ainsi que la rive européenne de l' Hellespont tomba sous la domination perse (Livre IV). Après avoir relaté les progrès des barbares dans la partie septentrionale de la mer Egée et en Thrace, il évoque la vie et les coutumes de cette région et narre le développement de la rébellion des Ioniens, jusqu'à la mort d'Aristagoras. Les Ioniens ayant eu recours à l'aide de Sparte et d'Athènes, Hérodote en profite pour présenter leurs vicissitudes historiques (Livre V). Vers la même époque débute, par l'insurrection ionienne (499-493 avant JC.), l'opposition grandissante entre Grecs et Perses, dont le point culminant fut la bataille de Marathon en 490 avant JC. (Livre VI). Après les batailles des Thermophyles, de Salamine (en 480) (Livre VII-VIII), de Platée et de Mycale (en 479), la victoire athénienne de Sextus sur l' Hellespont (478) mit un terme à l'ambitieux projet des Perses qui voulaient conquérir et dominer l'Europe; c'est sur cette constatation que se termine l'oeuvre d'Hérodote (Livre IX).

La construction du récit révèle combien la composition de cette oeuvre a été troublée. En effet, les longues digressions relatives aux divers peuples successivement soumis par les Perses ne peuvent s'expliquer que si l'on suppose qu'elles devaient à l'origine se coordonner dans une description centrale, ethnographique et historique, de l'empire perse; mais, au cours de la narration, Hérodote, conduit par l'intérêt passionné que présentait pour lui et pour ses lecteurs le conflit entre l' Asie et la Grèce, a changé sans doute d'avis et a fait de ce conflit le noyau central de son oeuvre. C'est alors que les différentes narrations déjà composées et probablement déjà publiées emploie pour les désigner le terme de "logoï", parce que destinées sans doute aux lectures publiques), furent amalgamées dans la nouvelle oeuvre, non sans quelques modifications: certaines parties restèrent à la place que leur assignait la chronologie (telle la partie concernant l' Egypte, qui était d'un intérêt tout particulier pour les Athéniens); d'autres, comme celle se rapportant aux Lydiens, furent déplacées ou modifiées suivant les exigences du nouveau thème central; d'autres encore, -nous savons que cela est arrivé pour un "logos" sur les Assyriens, -furent supprimées. Cette explication de la genèse de l'oeuvre d'Hérodote donne les raisons de son originalité: il fut le premier à passer de la spéculation théologique et de la curiosité des collectionneurs de connaissances géographiques et ethnographiques, à la "recherche" (telle est la signification du mot grec "histoire", dont Hérodote s'est servi pour désigner son oeuvre): recherche des faits humains contrôlables, à travers une tradition digne de foi. En effet, avant lui, les écrivains, appelés "logographes", se contentaient de transcrire en prose les contes mythiques des origines divines et humaines, contes qu'ils  recueillaient dans la poésie épique, les Généalogies et les Chroniques. Naturellement, Hérodote est encore très proche des logographes, tant par son style facile et fluide de conteur, ou par sa langue (il se sert du dialecte ionien), que par sa mentalité. En effet, si la mythologie n'a pas de créance chez lui, son intérêt pour les connaissances géographiques et ethnographiques est très grand et cela tient certainement aux nombreux voyages qu'il entreprit (très probablement, il visita l'Egypte, la Cyrénaïque, la Syrie, Babylone, la Colchide, la Macédoine). Sa curiosité le pousse en particulier vers tout ce qui est étrange et merveilleux, et ses descriptions sont, à vrai dire, une liste de curiosités recueillies, -soit directement, soit par ouï-dire, -sur les peuples et les contrées. Et comme il aime les détails concrets et pittoresques, son oeuvre a souvent le ton et le charme d'une fable. Ce n'est pas que le sens critique lui manque: on a même relevé chez lui des traces de l'enseignement des spohistes; mais il ne laisse que rarement la  place à ses opinions personnelles et préfère laisser le lecteur juger par lui-même. Quelquefois, il commet des erreurs assez graves, soit par trop grande hâte, soit par ignorance; mais les tentatives qui ont été faites à maintes reprises pour démontrer sa mauvaise foi, se sont révélés vaines. Même dans l'histoire humaine, il recherche le merveilleux; les grands phénomènes politiques, sociaux, économiques, n'ont à ses yeux que peu d'intérêt. Les vicissitudes d'un règne se résument pour lui à une biographie anecdotique des rois ou des principaux personnages; les causes essentielles, génératrices des grands événements, -bien qu'Hérodote ne les ignore pas, -restent dans l'ombre par rapport à certaines causes secondaires ou personnelles. Même les faits historiques les plus importants, tels les batailles de Salamine et de Platée, sont agrémentés d'aventures individuelles, d'héroïsmes, de ruses, de mots mémorables, qui font presque perdre la vision d'ensemble du récit.

La philosophie de l'histoire trouve chez Hérodote sa substance dans les idées morales et religieuses du monde antique ionien: l'expansion impérialiste des Perses se termine par une catastrophe, parce que telle est la volonté des Dieux, envieux d'une prospérité humaine excessive; aucune force au monde, aucun stratagème ne peut sauver les hommes. (La morale des tragédies d'Eschyle ne diffère pas beaucoup). En ce qui concerne son objectivité, l'intention primitive d'Hérodote suffit à expliquer son attitude devant les protagonistes de ce duel sans merci que fut la guerre entre Grecs et Barbares: Hérodote ne craint pas d'exprimer une chaleureuse sympathie pour les Grecs, et, plus particulièrement, pour les Athéniens, sympathie mûrie probablement lors de son séjour dans l'Athènes de Périclès. Il exalte la supériorité morale des libertés civiles grecques et l'héroïsme dont le culte de ces libertés rendait capables les hoplites grecs; mais non moins souvent il a de l'admiration pour la civilisation des peuples qu'il réunit sous le nom de "Barbares": ainsi, il exalte la puissance militaire des Perses, les grandes figures de leurs rois, les actions merveilleuses de leurs soldats; l'oeuvre se termine d'ailleurs sur cette très belle louange des Perses ("Ils préfèrent un pays incommode avec l'empire, à un excellent avec l' esclavage"), louange qui n'est pas sans ressembler à celle qu'il a consacrée aux héros de Marathon ("En Grèce, la pauvreté a toujours été comme chez elle; mais grâce à leur valeur, leur sagesse, la force de leurs lois, les Grecs luttent non seulement contre la pauvreté, mais aussi contre la sujétion à l'étranger"). Certes, adresser des louanges à des Perses n'est pas ce qu'on pourrait imaginer de plus adéquat pour terminer une histoire des guerres entre Grecs et Perses, écrite par un Grec. Mais tout ce qui est grand attire la sympathie d'Hérodote qui, par son art, en apparence ingénu, sait la communiquer au lecteur.Hé

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la vie de Maurice Carême

Comme il passait sur le sentier,
Il vit la vie dans un pommier,  

La vie qui récoltait les pommes
Tout comme l’aurait fait un homme.  

Elle riait, riait si haut
Qu’autour d’elle tous les oiseaux  

Chantaient, chantaient si éperdus
Que nul ne s’y entendait plus.  

La mort, assise au pied de l’arbre,
Aussi blanche et froide qu’un marbre,  

Tenait à deux mains le panier
Où les pommes venaient tomber.  

Et les pommes étaient si belles,
Si pleines de jus, si réelles  

Que la mort, lâchant le panier,
S’en fut sur la pointe des pieds

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Une étrange indifférence

Parfois nous viennent des cadeaux.
Les a-t-on mérités? Sans doute!
Nous précède sur notre route,
Le hasard muni de son sceau.

Il m'envoya un éditeur.
Il me restait une envie vague.
Aussitôt mon esprit divague;
Vais-je devenir un auteur?

Ce jour j'ai signé un contrat,
Dans une étrange indifférence.
Pourtant, il s'agit d'une chance
Et qui sait ce qu'il adviendra.

De beaux poèmes, en abondance,
Sont accessibles sans débours.
La technologie suit son cours
Évitant nombreuses dépenses.

Que sont devenus mes lecteurs
Un peu partout éparpillés?
Je peux les compter par milliers.
Des mots, le vent reste porteur.

Mon livre s'intitule: À bord,
Offrira des instants de grâce,
En plein soleil ou sur la glace,
Toujours dans un parfait confort.

31 juillet 2015

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