Sur le pas de la porte, près de moi, elle s’est assise.
J’avais dix ans, elle à peine huit de plus.
Un ange blond aux boucles si bien mises
Se pencha sur l’enfant et ce moment inattendu.
Il est tellement rare et oser dire jamais
Qu’un rêve se dépose tel une étoile sur un parvis
Que l’on puisse frôler le voile si frais
D’un jeune amour mais si audacieux aussi.
Et audacieux je le fus, inquiet sans doute déjà
De voir ce miracle assis là , serré à mon côté,
S’échapper sans qu’un moindre mot ne gênât
La princesse ainsi tombée et pouvant m’oublier.
Elle aima tout les petits ce que j’entrevis.
Ce visage rieur empli de soleil si rebondi,
Et ce sourire qui éleva mon âme au plus haut
Reçurent la prière franche comme il le faut.
M’attendras-tu, moi je t’attendrai ?
Elle sourit alors de ce sourire mature
Qui nous blesse tant, tant il semble vrai
Et prépare si tôt au chemin de torture.
Je ne puis contempler ton visage aujourd’hui pâli.
Car c’est le soleil de ton sourire qui vient m’éclairer
Quand sur ce parvis, quand un jour je me suis rassis
J’y ai frôlé le voile si frais du temps qui me fut volé.
Commentaires
Merci Liliane, Adyne, Nada, Josette, Serge pour vos aimables témoignages nous ramenant, me semble-t-il, autant que nous le sommes aux moments les plus naïfs et les plus sincères de notre petite vie.
Amitiés, gilbert.
Les plus beaux moments sont ceux de l'innocence. Rien n'a jamais remplacé le bonheur candide de la jeunesse.
Amitiés
Josette
Je te pardonne, Michel.
De ces souvenirs qui jamais ne s'effacent, du mythe à la réalité.
"Sur ! faut que je chante
Mon aubade à Lydie
O ma Lydie tu hantes
Mes rudes rév' au lit
Lorsque saut' la culotte
Que Lydie ote"