RENCONTRE INSOLITE !
Lorsque le taxi de Julie s'était arrêté devant le 23 de l'avenue des Libellules, celle-ci s'était exclamée :
-Ce n'est pas possible. Vous vous êtes trompé. Ce ne peut être la bonne adresse!
Le chauffeur avait bougonné :
-Je connais mon métier tout de même! Je suis venu dans la semaine au 58. Cette maison-ci est toujours en construction, mais il y a cette jolie annexe en bois qui me semble habitable. Décidez-vous, je n'ai pas tout mon temps!
La cage de son canari à bout de bras, Julie était donc descendue du taxi en le priant d'attendre quelques minutes...
Après avoir jeté un œil au travers des carreaux de la porte, elle avait frappé. Et à son grand dam, car elle s'apprêtait à faire demi-tour, la porte s'était ouverte. Julie, face à une vieille dame en salopette avec une casquette de peintre sur la tête, avait interrogé un peu sèchement :
-Vous êtes Annette Toquart?
La scène était surréaliste. Un pâle soleil par cette matinée de printemps, faisait son possible pour donner un peu de gaîté à ce chantier au bout d'une rue qu'on n'avait pas encore terminé d'asphalter.
La vision de la blonde Julie, de sa cage et de son Titi d'un jaune éblouissant, était tout en contraste avec cette silhouette sans âge brandissant un rouleau à peindre!
-Et oui, je suis bien cette grand-mère revenue du bout du monde! Ne penses-tu pas que tu devrais régler le taxi?
Ainsi avait interrogé Annette, avec nouvelle et divine surprise, une jolie voix de contralto.
Le taxi payé, la grosse valise échoua devant un mur en construction.
Julie, toujours tenant son canari, s'apprêtait à entrer enfin dans la maisonnette en bois, lorsque la sonnerie d'un vélo attira son attention.
A toute allure, ce qu'elle prit pour un gamin, arrivait et s'arrêta en freinant brusquement, provoquant un nuage de poussière.
Annette aussitôt protesta :
-Sacrebleu, Adrien, ne peux-tu te calmer un peu? Tu vas faire peur au canari! S'esclaffât-elle.
Une longue silhouette se dégagea de sa monture sur roues et s'empara derechef de la grosse valise
-Ben, je pense que ces faibles femmes ont besoin de moi...Dit-il, avec dans les yeux, qu'il avait d'un bleu qui ne pouvait échapper à personne, une lueur d'ironie.
-Où dois-je mettre le bagage de la demoiselle? Interrogea-t-il. Je vous laisse prendre soin de l'oiseau, beaucoup trop délicat pour moi, poursuivit-il souriant à Julie.
C'est à cet instant précis, que sans déplaisir, celle-ci prit conscience qu'elle faisait désormais partie de ce paysage insolite...
J.G.
Commentaires
Merci chers ami(es) d'A et L d'avoir apprécié cette très courte histoire, écrite comme une page de vie qu'on regarderait à travers une serrure...
Pour répondre à ta question Mireille, en dehors de mes recueils de poésie, un roman a été publié cette année "Un petit goût de quinquina"... On peut le trouver en librairie ou en s'adressant à l'éditeur, taper Acrodacrolivres et aller dans librairie.
Belle semaine à tous
Amicalement
Jacqueline
Beau texte....On aimerait lire la suite de l'histoire qui me paraît intéressante! Belle description des choses et des personnages! Un livre en vue? Je serais lectrice! Bonne semaine Amitiés
C'est comme un film, tellement les différentes scènes sont bien décrites
Bravo Jacqueline et merci
Amitiés.
Adyne
Bien enlevé !! Bravo Jacqueline , ton texte se lit "tout d'une traite" ! Merci de ce bon moment de lecture ! Amitié, Nicole
L'insolite en prime ! Merci Jacqueline et bonne journée de dimanche. Rolande
Adorable ce paradoxe très imagé Bravo j'aime beaucoup Belle journée Jacqueline