Statistiques google analytics du réseau arts et lettres: 8 403 746 pages vues depuis Le 10 octobre 2009

Toutes les publications (106)

Trier par

Une ultime grâce

 Propos

Inévitablement, la mort, fait d'un être privé d'énergie,  une chose périssable dont il faut se débarrasser.

Pensant à mon corps privé de vie, j'avais opté pour l'incinération, une solution détestable.

Lors, je ne voulais plus y penser.

La providence, jamais, ne cesse de nous faire éprouver, à des degrés divers, des souffrances et des joies tardives.

Or voilà qu'une grâce inouïe danse devant mes yeux ravis, me propose l'aquamation.

Désormais, je pourrai échapper à mon choix odieux. Cela est possible au Québec. Ma joie est savoureuse.

Je veux rendre hommage aux humanistes, chercheurs acharnés, qui contribuent au mieux-être de leurs semblables, sans aucune reconnaissance.

    

   21 juillet 2015

Lire la suite...

le mur des tentations

12273111293?profile=original

Dieu, cet esprit du néant, reniant ces actes d’amour, les transformant en péchés, regarde !

Saut pour procréer, dis-tu !

Niaiserie, c’est comme pour se nourrir, à la fin, la gourmandise arrive !

Ces actes de chair, on ne peut m’empêcher d’y penser, ils s’empilent un par un, au fil des ans. Ces corps unis, soudés, tu as beau essayer de les séparer, ils se réuniront sans cesse. Un regard, un frôlement, pire, un toucher et de nouveau, tu es vaincu !

N’essaie pas d’empêcher et même de détruire les souvenirs de ses moments, si l’amour était présent, ils sont scellés !

Ce n’est pas un mur des lamentations qui se construit ainsi !

C’est tentant pour l’homme, un sein nu, un ventre tendu, une croupe ferme, un sexe offert, crois-tu pouvoir les contraindre ?

Désolé mais le semblant pour la femme est identique sauf qu’un étendard est glorieusement érigé !

À force d’interdire, l’envie né, l’esprit de liberté, tu l’a crée aussi ?

Non ?

Serait-ce l’autre barbu ?

Hé, je comprends mieux !

Oui, lorsque tu essaies que le couple se sépare dans ces moments-là, ce n’est même pas une voix qui dicte, un souffle qui incite ou un simple regard, un toucher mais l’un empêche l’autre et ils continuent cette messe, l’autre a dû intervenir !

J’en soupire d’aise, mon mur des tentations est solide, malgré quelques souvenirs moins faciles à remémorer, ils sont bien là, moins bien scellé mais impossible de les enlever !

J’arrive, restez, je vous retiens, Madame, attendez un moment, je chasse cet intrus ! 

Lire la suite...

l'arbres des ténèbres

12273111488?profile=original

L’arbre des ténèbres.

 

Serais-tu Ange ou Démon ?

Un leurre issu des Enfers,

Un fruit tentateur

Inspiré par quelques démoniaques entités

Pour me perdre aux labyrinthes du néant ?

Sinon peut-être,

Un mirage de pureté,

Une divinité envoyée des Dieux

Pour mettre à l’épreuve mon ardeur

En dénouant les liens qui t’entrave

À l’arbre des ténèbres ?

 

 

Michel Cornet

 

Lire la suite...

naturelle

12273111092?profile=original

Nul besoin d’apparat,

Sans nommer tes appâts

Tu es là, naturelle,

On te découvre belle !

 

Nul besoin d’artifice,

Sans penser au vice,

Rien que le naturel

Et on te voit belle !

 

Nulle envie de décrire

Et aucun mot, écrire

Pour constater naturel

De dire « Tu es belle ! »

 

Lire la suite...

exorsisme

12273107695?profile=original

Regarde l’envol de tes tourments, de tout ce qui t’empêche d’être, toi !

Regarde bien cette métaphore, cette image d’un corps qui se transforme en sculpture, en bronze mais qui s’effrite lentement et de ce corps s’échappent tes démons. Ce bronze, c’est toi mais n’essaie pas de te détruire, tu n’y arriveras pas et ces démons à l’intérieur, ce sont tes emmerdes, tes amours déçus et même tes maux mais qui lentement s’envolent !

Ce drap ne peut se dissocier de toi, c’est un peu ta féminité et surtout ta sensualité,  mais n’oublie pas, c’est souvent dans les draps que se crée la vie !

Lire la suite...

Pensers nouveaux et vers antiques

Une attrayante idée, vraiment inattendue:

« Sur des pensers nouveaux, faisons des vers antiques !»*

En son temps, elle fut  bien vite répandue.

Nostalgie d'une époque au style romantique!

 

Les poésies aimées, douces à murmurer,

Respectaient des structures, précises, rigoureuses,

Des espaces indiqués, au compas mesurés.

Leur beauté maintes fois, était voluptueuse.

 

Jamais ne fut aisé l'art de créer le beau.

Quand imiter dépend de règles resurgies,

Se sentent impuissants des poètes nouveaux.

Écrire comme avant semble de la magie.

 

   L'ère de l'harmonie, de la grâce suprême,

A fait place à la mode, au turbulent présent,

Empli d'incertitudes et de récents problèmes.

Or les chants d'autrefois médusent tout autant.

 

20 juillet 2015

* Citation de André Chénier

Lire la suite...

Paul Valéry: La jeune Parque

12273110488?profile=original"La jeune parque" est un poème de Paul Valéry (1871-1945), publié à Paris chez Gallimard en 1917.

 

De la publication de cet ouvrage date la véritable notoriété de Valéry: "Son obscurité me mit en lumière: ni l'une ni l'autre n'étaient des effets de ma volonté. Mais ceci n'alla pas sans m'induire, ou me séduire à me dissiper régulièrement dans le monde."

 

La Jeune Parque est le monologue d'une jeune femme qui vient de s'éveiller au bord de la mer, sous un ciel étoilé. Elle est en proie à une douleur indéterminée, réelle ou onirique, qu'elle attribue à la morsure d'un serpent. Le reptile est tenu à l'écart par la conscience vigile, réfractaire à ses tentations. Mais la morsure répand un feu ardent laissant croire à la mort prochaine du MOI. S'ensuit une méditation sur le "goût de périr" et la force du désir amoureux. La prochaine venue du printemps ne laisse le choix qu'entre la mort et l'assouvissement d'un désir ravivé. Toute une nuit, la conscience, avide de pureté, lutte et se métamorphose. Au lever du jour, le combat intérieur se dénoue par la mort d'un "monstre de candeur" et par la renaissance d'une "vierge de sang" qui opte finalement pour l'accord avec le monde.

 

Le travail sur l'Album de vers anciens avait redonné le goût de la poésie à Valéry qui désirait étoffer d'une quarantaine de vers ce recueil, à ses yeux trop mince. "Pour me contraindre à travailler, j'imaginai de leur imposer les règles les plus strictes de la poétique dite classique": vers réguliers, césurés, sans enjambements ni rimes faibles. Au prix d'un travail ardu de plus de quatre ans - destiné en partie à tenir à l'écart les angoisses de la guerre -, il obtient un ouvrage dix fois plus long (plus de cinq cents alexandrins) et "cent fois plus difficile à lire qu'il n'eût convenu". Cette obscurité, Valéry la conçoit comme se situant à l'intersection de la difficulté de son propos et du grand nombre de contraintes qu'il s'était imposées. Le résultat est néanmoins, toujours selon lui, un texte "trop dense", dont la versification est "le véritable sujet et le véritable sens", et qui requiert du lecteur une attention extrême.

 

Pourtant s'il subsiste des obscurités de détail, une lecture attentive permet de suivre aisément le mouvement de la méditation, "mouvement du sang" selon Alain. "Le sujet véritable du poème est la peinture d'une suite de substitutions psychologiques et, en somme, le changement d'une conscience pendant la durée d'une nuit", écrit Valéry. Cette "fête de l'Intellect" devait s'intituler "Psyché", titre que Valéry refuse finalement d'emprunter à Pierre Louÿs qui l'avait déjà choisi pour une de ses oeuvres. Le drame de "la conscience consciente" qui s'y joue est celui de cette "sombre soif de la limpidité", menacée par l'irruption de l'amour. Toute la complexité humaine est révélée dans cette dualité inextricable: la vierge "à soi-même enlacée" est "d'intelligence" avec les périls qui la menacent. Face à cette aliénation par le désir naissant, la volonté toute pure veut résister par son immense et narcissique "orgueil" à la dépossession de soi; mais la descente au royaume des morts où le sommeil l'avait conduite s'achève dans l'allégresse d'une renaissance à contrecoeur ("malgré moi-même").

 

Le monologue de la jeune Parque, en cette nuit décisive où elle passe de l'enfance à l'âge adulte, constitue un véritable drame intérieur. "Ma lassitude est parfois un théâtre", s'écrie la jeune femme au début de sa longue prise de parole. Et, en effet, son déchirement prend souvent la forme d'une prise à partie (exclamations, invocations, apostrophes) de ces divers interlocuteurs que sont les divinités, la nature et surtout cette autre elle-même qu'elle ignorait: "Dieux! Dans ma lourde plaie une secrète soeur/ Brûle, qui se préfère à l'extrême attentive." Si la jeune femme est progressivement guidée vers une alternative tragique ("Lumière!... Ou toi, la Mort! Mais le plus prompt me prenne!..."), au dénouement il n'y a plus qu'une "victime inachevée". "Conduite, offerte et consumée", la jeune Parque semble une héroïne racinienne menée au sacrifice, et miraculeusement épargnée par la promesse d'une vie nouvelle.

 

Ce drame tout intérieur nécessitait l'invention d'un langage nouveau, qui rapprochât l'art du poète de celui du musicien. "La Jeune Parque fut une recherche, littéralement indéfinie, de ce qu'on pourrait tenter en poésie qui fût analogue à ce qu'on nomme "modulation" en musique" écrit Valéry dans les Mémoires d'un poète. Les nombreux changements de ton, ainsi que le choix d'un vocabulaire tantôt abstrait tantôt concret ("Viens mon sang, viens rougir la pâle circonstance") étayent cette affirmation. La charpente du poème est édifiée par les images récurrentes et les métaphores filées: la larme coulant sur la joue, le serpent tentateur, les diamants des étoiles, le fil des Parques ou d'Ariane ("Du noir retour reprends le fil visqueux", le "fil dont la finesse aveuglément suivie / Jusque sur cette rive a ramené ta vie"). La métaphore marine est poursuivie jusque dans les ondes des cheveux de la jeune fille; l'or y est relayé par le soleil d'Apollon tandis que l'ombre froide ("Glisse, barque funèbre") n'est que l'autre face de la brûlure infernale du désir.

 

En réponse à une lettre de Gide, Valéry écrit qu'il a trouvé "après coup, dans le poème fini, quelque air d'autobiographie - intellectuelle s'entend." Alain est plus sensible à son aspect de poème épique: "C'est dans les astres [que la jeune Parque] s'interroge." Récitatif ou tragédie de l'esprit, échappant à toute définition, cette "oeuvre inactuelle" reste ce que Paul Valéry avait désiré en faire dans les circonstances difficiles de la Première Guerre mondiale: "Un petit tombeau sans date - sur les bords menaçants de l'océan du Charabia."

12273110673?profile=original

Téléchargez le  Texte complet de La jeune Parque de Paul Valéry

Lire la suite...

À la dérive

J'aimerais que ma plume écrive,
Dans le silence de l'instant,
Des mots imagés et troublants,
Émanés d'une source vive.

Dans le silence de l'instant,
Je médite seule et passive.
Émanés d'une source vive,
Coulent des pensers exaltants.

Je médite seule et passive.
À jamais perdu mon allant!
Coulent des pensers exaltants,
Sur des pentes, à la dérive.

À jamais perdu mon allant,
Ma façon de vivre, excessive.
Sur des pentes à la dérive,
Flottent mes désirs hésitants.

20 juillet 2015

Lire la suite...

12273106077?profile=originalIl s'agit d'un essai de l'écrivain belge d'expression française Marie Delcourt (1891 - 1979), publié en 1958. Hermaphrodite est l'exemple privilégié d'un mythe pur, né de la pensée de l'homme cherchant à projeter et à cerner "la représentation la plus capable à la fois de rendre compte de ses origines et de symboliser quelques-unes de ses aspirations". Des légendes, des croyances, des rites archaïques sont à l'origine de ce mythe qu'ont cultivé à la fois les écoles, les théologies, les cosmogonies de toutes les races. "Tout se passe, en somme, comme si les Anciens avaient nettement perçu le symbolisme de la bisexualité, sans toutefois lui permettre de se fixer dans un grand mythe divin, mais en le laissant s'exprimer dans les rites, dans des cultes et dans des légendes où, du reste, sa valeur est souvent défigurée." Si les recherches des sociologues ont permis de voir dans le mythe d' Hemaphrodite la signification première de l' androgyne, C. G. Jung nous a montré son rôle dans l'univers des alchimistes, lequel reproduit dans ses grandes lignes la rêverie où le conscient rejoint l' inconscient, où animus s'unit avec anima pour recomposer avec elle une psyché en équilibre". Dans l' antiquité, les hommes se déguisaient en femmes et les femmes en hommes lors de nombreuses fêtes religieuses, beaucoup de divinités avaient une forme masculine et une forme féminine, souvent les êtres (comme Tirésias) changeaient de sexe et la Grèce honorait un dieu Hermaphroditos que tardivement l'on représente debout (Berlin, Epinal) ou couché, voire endormi (Louvre, Vatican...).

Marie Delcourt, qui semble avoir pénétré les secrets des magies de l' antiquité, traite ce sujet délicat dans tous ses détails, expliquant bien que cet être hybride était né d'une idée (réunir dans une créature les qualités et les forces des deux sexes) que l'on a voulu concrétiser, idée qui se retrouve chez la plupart des philosophes, entre autres dans le fameux mythe du "Banquet", où Platon raconte comment des êtres doubles furent séparés par Zeus en deux moitiés qui cherchent toujours à se rejoindre. C'est ainsi que dans son dernier chapitre, "le symbole androgyne dans les mythes philosophiques", Marie Delcourt étudie les auteurs et leurs oeuvres, qui, à partir de l'image d' Hermaphrodite, ont traduit une commune aspiration à l' unité, un rêve de régénrérescence, "un effort aussi pour rattacher l'une à l'autre l'idée d'un Dieu qui doit être parfait et la réalité d'un monde qui ne l'est pas". L'auteur commente dans un exposé sommaire, mais brillant: I "L' Orphisme", II "Platon", III "La Gnose et l' hermétisme", IV "Le phénix", V "La magie et l' alchimie". Petit livre, mais en tous points excellent par la richesse de l'information, la clarté et la fermeté de l'exposé, la façon dont Marie Delcourt initie au monde de la tératologie.

Lire la suite...

Monologues (suites)

Monologues

 III

 L'enfant doit se laisser mener.

Se sentant souvent surmené,

Mécontent d'être malmené,

Les enverrait tous promener

Mais il n'ose la ramener.

 IV

 On veut s'informer et apprendre.

Or on ne peut pas tout comprendre.

Il arrive de se méprendre.

La chance joue à nous surprendre,

Averti, on se laisse prendre.

 

  V

 Quand rien ne vient nous prévenir,

Nous pensons pouvoir parvenir

Où nous aimerions revenir.

Or le pire peut advenir,

Nous forçant à nous souvenir

Lire la suite...

Monologues

Monologues

I

Bien faire ou ne pas faire

Je vois mon voisin qui s'affaire.
Chaque jour, il a fort à faire,
S'appliquant à faire et défaire
Ayant le désir de parfaire.

Le plus souvent, moi je fais faire
Pour n'avoir pas à faire refaire.
Dehors, j'apprécie ne rien faire,
Sans aucun souci à me faire.

Pour pleinement me satisfaire,
Ce que j'ai grand plaisir à faire,
C'est flotter sur l'eau. Quelle affaire!
Le corps en croix, se laisser faire!

II

Dire ou ne rien dire?

Certains se plaisent à prédire,
D'autres s'acharnent à médire,
Et des rancuniers à maudire.


Quand on pense avoir à redire,
On ne devrait pas s'interdire
D'oser combattre certains dires.

Or, avec le temps, c'est à dire
Devenus vieux, on laisse dire,
On s'est lassé de contredire.

Lire la suite...

Les effets du mérite

Un succès, certes mérité,
Est attendu en confiance.
Lors se sentent déshérités,
Ceux dépourvus de récompenses.

Le doute aurait pu entraîner
L'attente dans l'indifférence.
Comment pouvoir imaginer
Que la libère l'espérance?

Parmi les êtres honorés,
Dotés de mêmes compétences,
Certains, royalement traités, 
Se voient applaudis à outrance.

Pour attribuer le succès,
Utilisant une balance
Dont lui est réservé l'accès,
Jette les dés la providence.

18 juillet 2015

Lire la suite...

Nul n'oserait penser au pire

Il est des îlots de bonheur,
Où le destin peut nous conduire.
Ils ont certes tout pour séduire,
Harmonie, lumière et chaleur.

Où le destin peut nous conduire,
Se trouvent grâces et splendeurs,
Harmonie, lumière et chaleur.
Nul n'oserait penser au pire.

Se trouvent grâces et splendeurs
Or parfois, une folle ire,
Nul n'oserait penser au pire,
Crée soudain une immense peur.

Or, parfois, une folle ire,
Prend la place de la douceur,
Crée soudain une immense peur.
Le fragile bonheur chavire.

27/12/2005

Lire la suite...
administrateur théâtres

12273108063?profile=original « Le monde a perdu son âme » semble  nous dire Molière, la mort dans l’âme, alors qu’il s’écroulait sur scène le 17 février 1673  dans le rôle du Malade Imaginaire.

 Pastorales, ballets et musique de Lully ou de Charpentier de l’ultime comédie de Molière  fêtant les victoires de Louis XIV sont balayés et escamotés dans l’édition 2015 de la comédie-ballet signée Patrice Mincke. La première scène, loin de tout clavecin,  s’ouvre sur les espèces sonnantes et  trébuchantes du personnage d’Argan faisant ses comptes. Il a sa tête bien à lui et le personnage n’est pas sans rappeler Harpagon dans l’Avare.  La cérémonie finale chargée d’ultime  dérision rappelle celle l’intronisation du Bourgeois Gentilhomme en mamamouchi jouée au printemps 2013 par  le même époustouflant Michel Kacenelenbogen. Celui-ci joue très adroitement  autant sur la réalité de l’être malade et en souffrance que sur le registre de la folie.  Cet envoi final de la bêtise triomphante éclaire une ultime fois sur l’absurdité totale du petit monde d’Argan - Harpagon - Monsieur Jourdain.

 Les médecins  admirablement  campés (Didier Colfs et Maroine Amini, David Leclercq et Lise Leclercq) qui  s’expriment dans un galimatias prétentieux et creux entre le français et le latin, font de  leur verbiage omnipotent un fatras d’insanités trompeuses. Un cocktail  certes à mourir de rire, mais fort amer car  la  folie d’Argan aura finalement gagné sur le bon sens élémentaire. Voilà  Argan nommé bachelarius, sans le moindre examen à passer, médecin de papier et pourquoi pas apothicaire par-dessus le marché? Ainsi en va- t-il des diplômes ?  Ainsi va le monde, un  authentique carnaval grotesque, semble nous dire Michel Kacenelenbogen. La mascarade finale marque l’échec du rire salvateur de Molière contre les vices de son temps  et signe le constat désabusé du  triomphe de la maladie de l’âme. Celle de notre monde? En aucun cas imaginaire, cette maladie-là! Une comédie satirique très à propos, sans doute.

12273108665?profile=originalLa mise en scène astucieuse et la scénographie de Patrick de Longrée  rappellent   les mécanismes du rire du théâtre de boulevard symbolisés par la série de portes qui claquent, serties dans les ruines de l’abbaye! Et  place à la parodie des duos enamourés des comédies musicales actuelles. Amateurs de dérision, réjouissez-vous: les époques se croisent et se ressemblent tandis que le pot de chambre  nauséabond d’Argan est presque devenu un personnage à part entière  et suggère une image supplémentaire de notre monde en décomposition. La vacuité et la pédanterie absurde sont les piliers du pouvoir symbolisé par les médecins… ou l’ingénieuse chaise percée signée Ronald Beurms. Dans la distribution étincelante, vous aurez des Diafoirus (Didier Colfs et Maroine Amini), un Monsieur Purgon et son apothicaire (David Leclercq et Lise Leclercq) absolument délirants!

12273108301?profile=original

Le personnage de Toinette (Anne Sylvain), rauque et grinçant  à merci contribue bien  à cette atmosphère. Elle jouait récemment dans « Les filles aux mains jaunes » de Michel Bellier et dans « On achève bien les chevaux » mis en scène par Michel Kacenelenbogen.  Elle n’a rien perdu de sa morgue et de son franc parlé et  rend Argan fou de colère. Toinette, femme intelligente  a su percer à jour la perfidie et  les duperies de Béline – une merveilleuse Bénédicte Chabot,  belle à en mourir dans sa robe bleue Ava Gardner, talons aiguilles et bijoux Farah Diba – et elle monte une très belle scène  démasquant l’imposture de Béline, faisant jouer la simulation de la mort  par Argan. Un point culminant dans la pièce. Mais si cette Toinette soutient Angélique contre son mariage forcé, elle manque peut-être de tendresse et de ce charme de soubrette qui accroche tant les cœurs.

12273109652?profile=original

11743014_10200737929766058_3977131165648083761_n.jpg?oh=bafdc4d2bcfac2025a6a70d494469db1&oe=565469A9&width=296" Ah mon frère! "Le duo remarquable d’Argan et de son frère  Béralde est palpitant, comme deux mondes qui s’affrontent : la Folie contre le Bon Sens et la Raison incarnés par un  Alexandre Von Sivers au mieux de sa forme, toujours aussi impeccable, en habits rutilants, dans une superbe élocution de la langue de Molière.

Le couple Angélique – Cléante, ni riche, ni médecin (Camille Voglaire - Damien De Dobbeleer) est très touchant, et symbolise la jeunesse éternelle en butte aux décisions parentales, des origines à nos jours, en passant par Roméo et Juliette. Un peu de bonheur partagé a surnagé dans cet éloge de la folie, ouf!  

photos : Arnaud Decoster

12273108899?profile=original

Réservations

Visionner le reportage du Malade imaginaire par TV Com

http://www.deldiffusion.be/fr/prochaines-productions/70-le-malade-imaginaire

...Seulement jusqu'au 8 août 2015

 

Lire la suite...
administrateur littératures

  Il écrit des fictions, le voisin de palier, est-il pour cela un auteur ou un écrivain? Chacun a sa conception et l'usage de ces deux termes n'échappe jamais à la controverse . Pour Jean Guenot par exemple, auteur de "Ecrire, Guide pratique de l'écrivain", éd. Guenot, 1998, l'écrivain est tout bonnement celui qui écrit (l'artisan scripteur) tandis que l'auteur endosse une fonction socioculturelle. Jean-Marie Bouvaist, spécialiste des métiers du livre, identifie lui aussi l'écrivain comme un "artisan de la langue écrite", voire un "artiste".

  Pour Valéry, l'écrivain supplante l'auteur car un sacerdoce le lie à son art: "Un auteur, même du plus haut talent, connût-il le plus grand succès, n'est pas nécessairement un écrivain." Et après? Plus prosaïquement, on convient souvent de désigner par écrivain une personne dont la profession ou le revenu principal réside dans l'écriture de livres, le Robert quant à lui posant spécifiquement l'écrivain comme celui "qui compose des ouvrages littéraires", excluant de ce fait les autres genres d'écriture comme la non-fiction. Enfin bref...

  Les admirer ou les craindre? Stupéfiant qu'au départ d'une simple idée puisse naître une oeuvre littéraire de plus de 300 pages ou qu'à partir d'un banal fait divers l'on puisse aboutir à l'éclosion d'une saga à rebondissements multiples! Toucher le fond, atteindre le plus profond désespoir peut aussi mener à un déclic salvateur, à une réelle libération; l'écriture jouera alors le rôle de baume, même davantage. Les ingrédients parsemés sur la route? L'inspiration souvent liée à un certain état d'esprit, une imagination débordante, une thématique accrocheuse, voire percutante, le naturel et l'originalité, un sens de la narration, avoir de la plume, du style et surtout un éditeur enthousiaste; s'ajoutent à cela l'endurance et la persévérance car de l'idée au livre, le chemin est long et parfois semé d'embûches.

  Quant à la réussite de l'ouvrage, elle est relativement aléatoire car dépendante de l'éditeur, de l'auteur lui-même - s'il s'implique ou pas dans la promotion - , des libraires et de la presse. Le meilleur coup de pouce, ce serait l'obtention de l'un de ces prestigieux prix littéraires si convoités car les ventes décolleraient, l'écrivain se faisant au passage un nom dont se rappellerait le public à la parution suivante. Ecrivains, auteurs, une espèce en voie de disparition en ce 21ème siècle? Loin de là apparemment!

  Les admirer? Pour leur imagination, leur créativité, leur style souvent épuré, leurs connaissances non négligeables de la langue française, une narration efficace, élaborée, ce savant mélange de réalité et de fiction qu'ils parviennent à nous concocter, la psychologie fouillée de leurs personnages qui les fait sortir de l'ordinaire, et n'oublions point le charisme de l'écrivain lié à sa personnalité de créateur. L'image joue bien sûr son rôle.

  Les craindre? Pour leur utilisation de la réalité - ils la déforment à l'occasion - , et des autres dans leurs récits même si les noms sont changés, pour leur humour parfois corrosif et lapidaire, le verbe haut et des fois sans tabou, les secrets dévoilés, leurs jugements pouvant aller jusqu'à la dénonciation. Le droit à l'expression? Pas partout sur terre, d'où une crainte à leur égard parfois justifiée. L'écrivain? Un être vivant qui pense, médite et cogite jusqu'à ce que le fruit de ses réflexions se métamorphose en mots. Un danger public? Chacun son opinion! Les admirer ou les craindre en fin de compte?

  Le livre se vend toujours, on continue à lire Schmitt, Musso, Pennac, Delacourt et bien d'autres, on court les séances de dédicaces, les associations d'écrivains et autres cercles d'auteurs honorent l'écrit, les blogs littéraires pullulent, l'écriture est bien présente sur la toile, les Salons et Foires du Livre survivent et sont toujours fréquentés, ce qui signifie que la littérature - une certaine littérature du moins - est loin d'être morte. Conclusion? Les écrivains et auteurs véhiculent des messages; ils sont des passeurs d'idées au travers de leurs ouvrages, donc utiles et même indispensables dans notre société actuelle très centrée sur le chiffre, le nombre, c'est pourquoi adoptons-les, aimons-les, continuons à les suivre et accordons leur du crédit. Vivre de leur plume? Il faut être fort pour sortir du lot et se faire remarquer; quant à les jalouser, c'est de ce monde, certains succès paraissant parfois discutables, injustifiés...

  Et c'est une chance énorme pour nous, artistes et auteurs que ce groupe Arts et Lettres initié par Robert Paul, son membre fondateur, existe et soit si généreusement fréquenté, preuve que l'intérêt subsiste et non seulement pour les Lettres.

  Merci de votre attention à tous!

Lire la suite...

Le Canal St Martin,

Canal St Martin,

l'air a la texture du satin,

ça et là des baladins,

enlacés, les mains dans les mains,

les mots dans les regards,

nuit claire, chaude, il est tard.

Canal St Martin,

l'air embaume l'arborescence neuve,

ça et là des gens en fête,

enchantés, disponibles pour un soir,

du bleu dans les prunelles,

nuit lumineuse, touchante, il est tard.

Canal St Martin,

l'onde frissonne sous un ciel chaud,

ça et là des adolescences noctambules,

les corps légers, si peu vêtus,

nuit électrique, mais douce.

Canal St Martin,

une petite ballerine avec grâce gesticule,

dans les yeux pétillants de ma fille

marchant à mes côtés,

souveraine et joyeuse,

sur la berge asphaltée du Canal argenté.

Nos foulées l'une et l'autre,

ensemencent des soleils, des fleurs ici et là !

NINA

Lire la suite...

C'EST QUOI LA JEUNESSE?

Se sentir léger et plein d'allant

Ne pas se préoccuper du temps!

Pester sur des riens, juste pour rire...

Pleurer et dans la minute sourire.

N'avoir aucune crainte de demain

Pensant que c'est une manne sans fin...

Se sentir à coup sûr invincible

Et trouver l'hésitation risible!

Croire très fort que l'amour nous attend

Et se dire qu'on a encore le temps!

Jouer certes à ne pas avoir peur

Mais au fond sentir l'angoisse au cœur...

J.G.

Lire la suite...

Notre-Dame du bourdon et des abeilles

12273104673?profile=originalNotre-Dame qui sur terre,
vogue à fleur d’île
comme un vaisseau fantôme
amarres déployées,
Reste avec nous !

Mère de tous les clichés,
des petites mariées japonaises,
poupées enchiffonées
en robes de crème fouettée
Reste avec nous !

Mère de toutes les nations
enchatonnée au coeur de la cité,
bourdon veillant sur nos abeilles,
vieille dame poseuse et chiqueteuse,
Reste avec nous !

Notre-Dame devant l’objectif
des russes à échoppes,
des chinois enchifrenés
par des climatiseurs indiens,
Reste avec nous !

Notre-Dame qui sur terre
veille sur la foule azimutée,
panurgie bigarrée, ahurie,
chairs exposées en procession
Reste avec nous !

Notre-Dame qui abrite,
en son tendre beffroi
l'infinie tristesse
d’un monstre amoureux,
Reste avec nous !

P.L

Lire la suite...

Dans le silence d'un instant

Étrange est l'énergie du sort.
Nous subissons la cruauté,
L'implacable réalité,
L'oubli restaure le confort.

Dans le silence d'un instant,
Pendant que l'on fait une pause,
Sur nos lèvres, parfois se pose
Le nom d'un poète d'antan.

On l'accueille, certes surpris,
Arrivé du terroir de France,
Aux particulières fragrances,
Ou bien du coeur du grand Paris

.

De ceux qui ont su nous charmer,
La mémoire conserve la trace.
Ce phénomène est une grâce.
Certains restent près à jamais.

17 juillet 20015.

Lire la suite...
RSS
M'envoyer un mail lorsqu'il y a de nouveaux éléments –

Sujets de blog par étiquettes

  • de (143)

Archives mensuelles