Statistiques google analytics du réseau arts et lettres: 8 403 746 pages vues depuis Le 10 octobre 2009

Toutes les publications (185)

Trier par

L'implacable fatalité

 

Propos

Les animaux ne trichent point.

Ils sont tels qu'ils nous apparaissent,

Agissant selon leur espèce.

Lors, on s'en protège au besoin.

La cruauté attribuée

Aux bêtes les plus sanguinaires,

Et qui n'a rien d'imaginaire,

Par les humains fut dépassée.

Ceux-ci partagent un espace,

Doivent y observer des lois.

S'ils les enfreignent quelquefois

Ils se retrouvent en disgrâce.

La haine, redoutable fléau,

Se répand et agit partout,

Elle crée des millions de fous,

Qui semblaient pourtant comme il faut.

Ce qui peut rendre vulnérable

Est certes de rester confiant.

Que l'on soit ou non vigilant,

Le sort est souvent implacable.

On est averti, on oublie.

Ce, pour ne pas vivre obsédé,

Ni au pessimisme céder.

On s'endurcit, on se délie.

24 mai 2014

Lire la suite...

Histoire d'un juif.

 

 

 

Il y a longtemps que je souhaitais d'aller en Israël. Non pour y vivre comme Hector qui en était revenu, ni comme Michel qui y était enterré. Je me demandais si Israël ressemblait à l'idée que je m'en faisais. Un Israël mythique avant d'être un territoire.

C'est l'image qui me venait sous la plume. Une terre où des intellectuels s'étaient faits agriculteurs, envahie par des malheureux qui n'avaient pour but que de vivre comme des êtres humains après avoir vécus comme des bêtes.

C'était aussi une formule qui pouvait s'inscrire dans un article. Mais dans cet Israël là, terre de Sion et des Hébreux,  les palestiniens avaient une présence qui tenait du théâtre, et perturbait mon raisonnement.

Peut être que l'incroyant que j'étais avait envie de mettre ses pas dans ceux du christ.

Le rédacteur en chef avait approuvé.

- Un article sur Israël, ce n'est pas une mauvaise idée. N'oubliez pas de parler des Arabes.

Je suppose qu’il y en avait, mais je n'ai pas rencontré d'Arabes en Israël. A Jaffa peut être, à proximité de la mer, dans un établissement semi-restaurant, semi-bistrot, où un employé du consulat m'avait invité à manger une friture. C'était à la fois le patron et le serveur.

- Il n'est pas juif? Je ne vois pas de différence entre lui et ceux que vous appelez des Sabras.

- Je n'en vois pas non plus. Il n'est pas juif, c'est sûr, mais les israéliens ne sont pas juifs non plus, dans leur majorité je veux dire. Ils ne sont pas très portés sur la religion, vous savez. Et ils n'apprécient pas tellement les juifs qui ne vivent pas en Israël, religieux ou non. C'est une nation qu'ils s'efforcent de créer. Ils prétendent d’ailleurs, pour se distinguer des juifs de l'étranger, qu'ils ne sont pas juifs mais israéliens. Cet homme là, il est israélien, si vous lui posez la question.

-  C'est compliqué d'être juif. Mon père disait qu'un juif, lorsqu'il veut se gratter l'oreille gauche passe le bras droit derrière la tête. C'est pour eux qu'on a inventé la formule: pourquoi faire simple quand on peut faire " compliqué ".

-Tu es juif, toi aussi?

C'était un garçon de grande taille, blond et les yeux rieurs.

- Pourquoi. Je n'ai pas le type?

Je suis resté trois jours en Israël. Le temps de mettre mes pas, effectivement, dans ceux du christ, et de visiter Jérusalem où se côtoyaient juifs orthodoxes et arabes.

L'article que j'ai écrit en rentrant, après un tableau d'ambiance, insistait sur l'entente des juifs avec les arabes, et celle des arabes avec les juifs. Deux peuples sans doute, mais une seule nation. J'en ai eu beaucoup de compliments.

Lorsque des amis m'ont proposé d'adhérer aux amitiés belgo-palestiniennes, j'ai signé une pétition qui prônait l'amitié entre les peuples, et j'ai proposé d'assister à un colloque qui devait avoir lieu au Caire.

Finalement, je ne suis pas parti. Jean Clément, un jeune avocat qui était devenu mon ami, le secrétaire du mouvement, après une réunion du bureau, m'avait demandé de rester. Il avait l'air ennuyé.

- Ca ne va pas, Jean?

- Ils ne t'ont pas accordé de visa.

- Quel visa? Qui ça ils?

- Ce n'est pas notre faute, Pierre. Ils m'ont téléphoné de l'ambassade. Ils disent que ce ne serait pas indiqué qu'un juif participe à ce colloque, au Caire.

- Ils t'ont demandé si j'étais juif? Tu leur as dit que j'étais juif? Je rêve, dis-moi. C'est la guerre, et les allemands sont toujours là.

J'avais le cœur qui battait, mes joues étaient brulantes.

- Je t'en prie Pierre. J'ai demandé tous les visas, pour chacun d'entre nous, dans le même courrier, en même temps. C'est ton nom qui les a frappés. Je ne savais même pas que c'était un nom juif. Je ne me suis jamais posé la question de savoir si tu étais juif ou non. Et même si tu es juif, c’est ton droit, ça n'empêche pas.

- Alors, qu'est-ce qu'on fait.

- Pour le bien du mouvement, les choses sont déjà tellement avancées, et nous avons des idées à défendre, je pense que tu aurais fait comme moi, j'ai dit: d'accord.

Le colloque, à ce que j'ai appris, avait été un succès. On avait cité la délégation belge dans la presse, et un officiel avait félicité Jean pour la hauteur de son intervention. J'aurais été satisfait, Jean avait utilisé certaines de mes formules dans son intervention.

Je n'ai plus participé aux réunions du bureau.

Un jour, j'ai cessé de proposer des articles au rédacteur en chef du journal. Je suis retourné à l’anonymat du secrétariat de rédaction. Je n’avais plus à me préoccuper de la signature apposée au bas de l’article. Pierre Berger en entier ou les seules initiales P.B. Il paraît que monsieur Balder, le patron du journal, en avait été surpris. Il aimait bien la manière dont, en quelques lignes, j'évoquais une atmosphère, une ambiance.

- En quelques lignes, Pierre se fond dans un milieu. On dirait qu'il en fait partie.

Oui, pensais-je, mais qui est Pierre?

Hélène était une collègue de bureau. Séparée de son mari, sans enfant, elle restait assez tard au bureau. Moi même, je ne quittais le journal que lorsque les rotatives étaient prêtes à tourner. Ensemble, nous allions prendre un verre avant de rentrer. Nous nous sommes mariés au désespoir de ma mère. 

- Souviens-toi. Lorsque nous avons passé la frontière en 1942. Souviens-toi des soldats allemands. Est-ce qu’elle aurait risqué sa vie pour toi ? Seule une mère juive est capable de le faire. Est-ce qu’elle risquerait sa vie pour quelqu’un dont tous ses frères disent qu’il n’est pas leur semblable ?

Et moi, pensai-je, est-ce que j'avais réellement envie d'être de ce peuple dont l'histoire baigne dans le sang?

Nous étions mariés depuis près de vingt ans lorsque les prémices du cancer se sont déclarés. Nous n'avions pas d'enfants. J'étais d'une génération où on associait les mots enfant à ceux de guerre et de mort. On disait: faire des enfants afin de nourrir la guerre. Ce sont toujours les jeunes qui meurent à la guerre.

Les vieux, en général, et les généraux, si je puis me permettre cette plaisanterie éculée, meurent dans leur lit. C'était ainsi durant les guerres des anciens temps. Les jeunes ne craignent pas la  mort. Les vieux, si! Ils ne craignent pas cet accident aussi absurde que celui de la naissance, ils craignent de ne plus vivre. Chaque jour dépose des images alluvionnaires dont on ne distingue plus les odeurs. Bons ou mauvais souvenirs, elles prouvent que vous avez existé.

Les jeunes ont moins de souvenirs que leurs ainés. Par contre, ils sont convaincus d'être la substance d'un grand dessein. Ils savant qu'ils ne peuvent pas mourir avant que ce dessein ne se réalise. Même sous les bombardements, à plat ventre sur le sol, je levais les yeux au ciel, et une étrange exaltation soulevait ma poitrine. Je ne pouvais pas mourir. La preuve, c'est que j'ai survécu durant de nombreuses années, et que je vis encore.

Hélène, elle, n'était pas immortelle. Proche de la mort, elle n'avait pas été animée d'une exaltation particulière.

Jusque là, je ne savais pas à quel point j'aimais ma femme. Le soir de notre mariage, comme des esprits forts, nous ne nous sommes pas juré de nous aimer toute la vie.

- Le plus longtemps possible.

Qui, en effet, peut prévoir l'avenir. Pour Hélène, j'ai été celui qu'elle à aimé jusqu'au dernier de ses jours.

Lorsque ma mère est morte, c'était quelques mois avant la mort d'Hélène, je n'ai pas éprouvé la sensation de vide que j'ai éprouvé à la mort d'Hélène. Peut être parce qu'il est naturel que les plus âgés meurent avant les plus jeunes, et contribuent ainsi à un juste équilibre des générations. Quand c'est le contraire qui se produit, il n'y a plus d'équilibre, et on aboutit à une civilisation de vieillards, sans beauté, sans énergie et sans courage.

Mon père est mort quelques mois après la mort d'Hélène. Je ne le lui avais pas dit. Il n'avait plus toute sa tête, comme on dit, Il méritait que les images qu'il voyait, les propos qu'il entendait ou croyait entendre, autant que ceux qu'il tenait lui-même, le ramènent aux époques de sa vie qu'il choisissait selon ses envies. Ou selon ses errements.

Il m'avait raconté la fin heureuse de l'un de ses amis. Agé de plus de quatre-vingt cinq ans, il avait marché entre les rails, à la rencontre des trams. En levant sa canne, il criait:

- Ce tram est à moi, de quel droit vous en servez-vous?

Des agents de police l'avaient entouré, il avait été placé dans un asile, et il était mort heureux, persuadé qu'il était propriétaire d'une flottille de tramways.

Cette année là, j'ai beaucoup côtoyé la mort. Je n'avais plus d'attaches réelles. Je me retrouvais seul comptable de ma vie. C'était une année curieuse. Je revoyais mon passé comme s'il s'agissait d'un film tourné à l'envers. Un de ces vieux films d'actualités qui ressemblaient à ceux de la naissance du cinéma. Les personnages couraient, les gestes saccadés. Tout semblait caricatural. Mais les morts, de plus en plus nombreux, ne se relevaient pas à la fin du spectacle.

Je me suis posé la question. Ces hordes humaines traversant la scène en tous les sens, étaient-elles liées a des images encore récentes, ou avaient-elles marqué ma mémoire, parce qu'elles se répétaient depuis des siècles?

Je me suis souvent demandé à quoi on pouvait reconnaitre qu'une guerre allait survenir. Pas une de ces petites guerres qui depuis quelques temps surviennent à différents endroits de la planète. Une guerre sérieuse avec des ennemis suffisamment proches pour qu'ils puissent se réconcilier rapidement. Que les survivants puissent se demander pourquoi ils se sont fait tuer.

Ce sont des guerres normales dont on enseigne la stratégie dans toutes les bonnes écoles militaires. Sans se préoccuper de la nationalité de l'auteur qu'on étudie.

Pour les juifs, durant la dernière guerre cela n'avait pas été pareil. Durant les guerres d'une certaine ampleur, comme il se doit, ils étaient assimilés d'office à la communauté de leur pays. Il arrivait que durant un assaut, un juif tuât un juif à l'uniforme différent du sien. Il en était profondément désolé, il répondait Sheema Israël à celui qui criait avant de mourir Sheema Israël. C'était le prix à payer pour continuer d'être l'homme d'un pays. Durant la dernière guerre, quel qu'ait été leur pays d'origine, il n'y eut pas de bons ou de mauvais juifs. Pour un grand nombre d'êtres humains, ils étaient tous mauvais. Tous, il fallait les éliminer. Durant cette guerre là, aucun de ceux qui sont morts n'a eu droit à une mort honorable. Ni à l'endroit où des proches survivants auraient pu se recueillir sur leur tombe. Ce n'est pas juste.

Je m'étais étendu sur l'herbe comme je le faisais de plus en plus souvent dès que le temps le permettait. La sonnette a retenti. Je n'attendais personne. C'était Hector que je n'avais plus revu depuis son départ pour Israël. Lorsqu'il en est revenu, il s'était engagé dans une firme dont les activités se développaient au Congo. Jusqu'au jour de l'indépendance du Congo, et du départ forcé des coloniaux. Les nouvelles que j'avais eues de lui l'avaient été par pur hasard.

- J'ai appris que ta femme est morte. Je suis désolé, Pierre.

Il paraissait ému. Il parlait comme si nous nous étions quittés la veille.

J'ai toujours partagé ma vie en périodes que, sans le vouloir sciemment, j'oubliais dès qu'une autre commençait. C'était une méthode qui permettait de vivre longtemps. Presqu'en paix.

Pourquoi suis-je vivant? Et non pas ceux qui ne sont pas morts de mort naturelle. Ils auraient eu mon âge aujourd'hui.

Parce qu'ils étaient juifs? Mais, c'est quoi un juif? Je me souviens que j'avais huit ans, lorsqu'à l'école primaire, un condisciple m'avait crié: "sale juif".

Le jour de la prochaine commémoration à Auschwitz, j'accompagnerai les organisateurs. Vers la fin de l'après-midi, je me rendrai à la baraque la plus éloignée. Je m'étendrai sur un des châlits. Peut être que c'est ma place que je retrouverai. Celle qui encombre ma mémoire. Peut être que c'est ce qu'ils veulent, ceux qui me regardent comme si je n'étais pas tout à fait l'un des leurs. Comme s'ils attendent cependant de moi que je leur dise quelque chose. Quelque chose que nous ne comprenons pas ni les uns ni les autres. Mais qui est important.

Je me souviens d’un poème écrit par un poète qui s’est suicidé à l’âge de trente-trois ans, l’âge d’un juif crucifié.

Il disait : je suis un nuage en pantalons.

 

Lire la suite...

                     FLORENCE PENET OU LA COULEUR FAUVE DES REVES

 

Du 21-05 au 08-06-14, se tient à l’ESPACE ART GALLERY (Rue Lesbroussart, 35, 1050 Bruxelles) une exposition consacrée à l’œuvre de Madame FLORENCE PENET, intitulée ENTRE REVES ET REALITE. Il s’agit d’une jeune peintre Française dont la sensibilité se marie à l’onirisme par une sémantique dictée par la couleur.

A l’instar du « Voyage en Italie », à la Renaissance et de celui en Orient, au 19ème siècle, l’Imaginaire est-il devenu, aujourd’hui, l’étape majeure de l’exploration créatrice ? Un imaginaire servant d’humus à un état d’Etre que FLORENCE PENET qualifie de « rêve ». La particularité de cette exposition réside dans un fait révélé de façon extrêmement discrète, susceptible néanmoins d’en dire très long au sujet de l’artiste, à savoir l’adéquation existante entre les titres et les œuvres qu’ils mettent en exergue. D’emblée dans l’intitulé de l’exposition, l’artiste donne un pluriel au mot « rêve », tandis que le mot « réalité » demeure au singulier. Est-ce à dire qu’il n’y a qu’une seule réalité dans l’univers de l’artiste ? Le terme « rêve » est fort approprié  car tout dans son œuvre se définit à partir, non pas d’un brouillard, mais bien d’une perception « brouillée », offrant une image qui ne serait pas « mise au point ». Le visiteur doit lui-même « régler » sa focale oculaire pour la rendre perceptible. Mais faut-il réellement mettre ces images « au point » ? Ne sont-elles pas assez vivantes, oniriques et réelles en leur état ? Leur « réalité » est faite de suggestions et la sensibilité du visiteur fait le reste en leur conférant une histoire, voire une fonction qui la raccroche à quelque chose de connu. L’évocation de tout ce que nous portons en nous saute aux yeux du visiteur dans toute la gamme des tonalités. L’artiste ne se cantonne pas dans la monochromie. Les couleurs qu’elle utilise varient du rouge vif : FAUVES (80 x 80 cm – huile),

12273013689?profile=original

INCANDESCENCE (80 x 80 cm – huile sur toile)

12273014089?profile=original

au bleu en différentes tonalités : DREAMING (73 x 92 cm – huile sur toile),

12273014866?profile=original

en passant par le jaune, le blanc : PARFUM D’ORIENT II (50 x 65 cm – huile sur toile)

12273015261?profile=original

et le vert en dégradés : MYSTIQUE (73 x 92 cm – huile sur toile).

12273016064?profile=original

A cette vision brouillée s’ajoute, d’un point de vue conceptuel, un déphasage prémédité en ce qui concerne la mise en perspective d’une idée d’architecture planifiée dans ce que l’artiste nomme les « carrés déstructurés ».

Il s’agit d’une conception architecturale augmentant la perception d’un déséquilibre contrôlé pour mieux égarer le regard du visiteur, à l’instar de PARFUM D’ORIENT II et III (déjà mentionnés). Ces « carrés déstructurés » trouvent leur origine dans INCANDESCENCE (également mentionné), à peine perceptibles dans l’effervescence de la dominante rouge. Ces carrés servent de structure de départ pour débuter la construction picturale. Ils contribuent à donner également un côté « vieilli » (comme elle l’avoue) à la toile. Ce côté « vieilli » est intéressant car il renforce la dimension onirique de l’intemporel.

L’œuvre de FLORENCE PENET se singularise par une abstraction toute personnelle. Les teintes usitées conduisent vers un lyrisme où l’émotion se scande en motifs chromatiques à un point tel que l’on pourrait presque parler  de couleurs musicales, tellement les images sont évocatrices d’atmosphères et de sons. 

Néanmoins, dans toute création, il y a (souvent) un titre. Et ce titre fait partie intégrante de l’œuvre. Comme nous l’avons noté plus haut, il l’accompagne et dans bien des cas lui confère un sens. Concernant cette artiste, les titres deviennent des invocations.

PARFUM D’ORIENT  II (avec ses senteurs arabesques), DREAMING (évoquant une mise en scène de l’onirique -  déjà mentionnés), PORTE DE NACRE (54 x 73 cm – huile sur toile –

12273016461?profile=original

où la note blanche, presque diaphane, règne en maîtresse), mettent en quelque sorte, le visiteur « sur la piste ». Bien sûr, les émotions exprimées sur la toile appartiennent à la créatrice, celle-ci insiste sur le fait que le regardant voit dans ses œuvres ce qu’il veut bien y voir. Mais le fait de les intituler avec une telle précision interprétative fait que celui qui les regarde se reconnait, indépendamment de sa volonté, dans le voyage initiatique de l’artiste. 

DREAMING offre une subtilité complémentaire concernant le titre : il est écrit au present continous de la grammaire anglaise, ce qui laisse penser que l’image ne s’arrête pas à sa seule existence : elle se poursuit à la fois par sa présence mais aussi dans le rêve du visiteur. Elle se poursuit même au-delà de toute reconnaissance, par le simple fait qu’elle a été peinte. 

FLORENCE PENET se laisse guider par la conception de couleurs « improbables » comme elle aime à le dire, pour atteindre l’harmonie.

Ce flamboyant dégradé de vert nous offrant une image paradisiaque de la vision dont l’artiste se fait du MYSTIQUE (73 x 92 cm – huile sur toile),

12273016064?profile=original

plaide pour cette « improbabilité ». Une fois encore, il y a adéquation entre l’œuvre représentée et le titre qui la définit dans un imaginaire commun unissant le peintre et le spectateur.

Cette œuvre constitue à elle seule un tour de force : l’utilisation du bronze dans la partie supérieure droite obscurcit l’espace pictural à bon escient pour se répandre dans la partie inférieure droite. Le centre de la toile est irradié par le doré jusqu’à descendre vers la partie inférieure gauche. L’espace restant constitue une expérience à la fois alchimique et spirituelle dans la création d’un ensemble de dégradés de vert. Il fallait pour ce faire doser adéquatement le doré pour que le contraste avec l’ensemble chromatique aboutisse vers l’harmonie, en évitant les effets disgracieux dû au choc incontrôlé des couleurs. Remarquons l’absence de couteau pour travailler la matière : tout est lisse comme la surface d’un lac.

Ce qui contraste radicalement avec DREAMING dont la matière épaisse domine à proprement parler l’ensemble de la composition.

Il y a, outre la symbolique des couleurs, une véritable mystique de ceux-ci.

Le doré, la note jaune portée à son extrême symbolisant déjà le besoin d’amour et de chaleur humaine, transpose ici la fascination pour l’Orient mystique dans une approche participative de l’âme.

Le rouge fauve d’INCANDESCENCE nous dévoile la passion. Le bleu de DREAMING est une métaphore de l’eau conduisant au bout du rêve, lequel n’est pas encore le réveil mais l’état onirique porté à sa plénitude.

Autodidacte et fière de l’être, FLORENCE PENET peint par passion. Ayant une formation juridique, la peinture n’est pas qu’un simple « à-côté » mais bien une activité qui absorbe actuellement la totalité de son temps.

Elle a toujours baigné dans un univers où l’Art bénéficie d’une importance majeure. Sa mère a fréquenté les Beaux Arts. Ce qui, même autodidacte, lui a assuré une formation sérieuse.

Elle travaille essentiellement à l’huile. Après avoir réalisé beaucoup de glacis au niveau du fond, elle multiplie les couches en leur assurant les mêmes teintes dans le but de leur conférer une harmonie.

Elle utilise très peu le couteau. Concernant la conception de la matière, elle utilise parfois de la poudre de marbre comme pour les légers dégradés clairs de DREAMING se mêlant au bleu.

Ayant commencé par l’abstrait, elle s’est dirigée vers un univers qui fait appel à la concrétude du connu comme dans la savante utilisation du bleu rappelant un état entre le ciel et la mer.

Aucune préméditation ne l’anime. Une fois devant sa toile, elle se laisse guider par cette force qu’interprète l’instrument de la couleur. Le rêve n’est pas préconçu. Il s’agit d’un art brut, non pas dans le sens où l’entendait Dubuffet (un art conçu par un autodidacte privé de contexte culturel) mais bien dans le sens qu’il n’a subi aucune gestation intellectuelle. Comme le disait si justement Pier Paolo Pasolini : « Pourquoi peindre une image qui s’est déjà matérialisée dans le rêve ? N’existe-t-elle pas déjà ? ».   

Il n’y a plus aujourd’hui aucune ligne de démarcation entre l’abstrait et le figuratif dans le parcours de l’artiste. Et ses couleurs « improbables » rendent notre perception d’une fluidité certaine car si les rêves sont multiples, la réalité, seule et rigide, mais déformée par la force de la couleur, les transcende tous et les rend « matériels » sur la scène de la toile.

Tout dans l’œuvre de FLORENCE PENET se mélange dans la pâte de l’émotion.

12273016680?profile=original

Collection "Belles signatures" (© 2014, Robert Paul)

François L. Speranza.

12273002454?profile=original

 

 


Une publication
Arts
 
12272797098?profile=original

Lettres

N.-B.: Ce billet est publié à l'initiative exclusive de Robert Paul, fondateur et administrateur général d'Arts et Lettres. Il ne peut être reproduit qu'avec son expresse autorisation, toujours accordée gratuitement.

 

A voir: 

Focus sur les précieux billets d'Art de François Speranza

12273017884?profile=original

Florence Penet et François Speranza: interview et prise de notes sur le déjà réputé carnet de notes Moleskine du critique d'art dans la tradition des avant-gardes artistiques et littéraires au cours des deux derniers siècles (21 mai 2014).

(Photo Robert Paul)

.

 

 

Lire la suite...

BRAVO !

Le violon pleure et la harpe le console

Puis dans le soir, elles montent, ces deux voix qui s'envolent

On part pour un voyage qui est subtil et fou...

Et voilà qu'on s'embarque, c'est bien plus fort que nous!

De l'Espagne à Moscou, on visite l'Irlande

Et l'on se sent pousser envie de sarabande!

La maîtrise des notes enchante nos oreilles

Un peu d'humour en sus, alors oui, c'est merveille!

Bravo!

J.G. 

Lire la suite...

Le prix de la liberté.

 

Sa mère et Alexis avaient fui la Hongrie communiste en 1956, il n’était encore qu’un enfant de dix ans à peine. Son père, Peter Ferdman, professeur de philosophie, avait été arrêté pour ce qu’ils avaient nommé, au Parti, déviationnisme. C’était le mot à la mode durant ces années là. Par la suite, sa mère apprit que le juge qui l’avait condamné à trois ans de rééducation, c’était peu somme toute, était juif lui aussi.

Lorsqu’elle reçut officiellement l’asile en Belgique, un permis de travail et des papiers d’identité, elle se nommait Fermant et non Ferdman. Sur les formulaires, c’est de cette manière qu’elle avait orthographié son nom. Elle avait le sentiment qu’un nom à consonance juive était comme une étoile qu’elle se mettrait elle même sur la poitrine.

Son mari avait choisi d’être communiste avant même que la guerre ne se soit achevée. C’était sa façon à lui de lutter pour un monde où on ne distinguerait plus les juifs de ceux qui ne l’étaient pas. Et parce que les hommes ont besoin d’une communauté spirituelle, le communisme à y bien réfléchir en était une lui aussi, et de permettre aux hommes d’adhérer à celle qu’ils souhaitaient.

Alexis était un garçon travailleur. En bon élève, il n’abandonnait ses devoirs que lorsqu’ils étaient achevés et ses leçons que lorsqu’elles étaient parfaitement apprises. Au sortir des études secondaires il était prêt à entamer brillamment des études universitaires et de devenir le meilleur de sa promotion. C’était son ambition et celle de sa mère.

Son père n’était jamais revenu. L’aura de ce père broyé pour ce que des journaux appelaient des convictions politiques et que d’autres au contraire  dépeignaient comme des trahisons, rejaillissait sur Alexis.

Ses études de médecine, il les avait entamées et poursuivies pour obéir à sa mère. Elle pensait que, en tant que médecin, il serait réellement indépendant, que son savoir-faire suffirait à le faire vivre sans être attaché à un endroit précis, qu’il serait toujours prêt à partir une valise à la main et que de plus il serait utile à d’autres humains. Etre utile à d’autres, elle pensait que c’était nécessaire pour vivre.

Dès qu’il eut prêté serment, ce ne fût pas trop long parce qu’il avait choisi d’être généraliste, sa mère dit que c’était le plus beau jour de sa vie. Lui se chercha un emploi où on maniait l’argent comme une marchandise.

- Si tu veux gagner de l’argent ne fais pas commerce de marchandises, il y en a toujours une partie qui se dépréciera, fais commerce d’argent.

Son premier emploi, ce fût chez un agent de change qui lui apprit à échanger des devises, à reconnaitre des monnaies rares, et de disposer même de celles qui n’étaient autorisés que dans leur pays d’origine.

Un an plus tard, il avait vingt-quatre ans, il épousait Alice. Elle n’est pas juive, avait dit sa mère, j’espère que tu ne le regretteras pas.

- Je ne suis pas juif non plus, maman. En tout cas, je ne veux pas l’être. Je ne vois pas la différence. Alice est chrétienne comme moi je suis juif mais comme moi, elle ne croit pas en Dieu. Et nos enfants ne seront ni l’un ni l’autre, uniquement des garçons ou des filles.

Ils formaient un beau couple, tous les deux. Sur l’une des photos prises lors de leur mariage il tenait Alice à bout de bras comme un trophée, et Alice avait la bouche ouverte photographiée en plein fou rire.

Cela n’avait pas été ce qu’on appelle un grand mariage. Une vingtaine d’amis avaient été invités, quelques jeunes gens et l’employeur d’Alexis. La maman d’Alexis assise à un bout de la table paraissait intimidée. Les parents d’Alice par contre étaient joviaux,

- C’est le plus beau jour de notre vie, enfin peut être que le plus beau a été celui de la naissance d’Alice.

Le père d’Alice bégayait un peu. Il avait les joues rouges et le regard troublé par la boisson. On ne marie pas sa fille tous les jours, avait-il répété.

- Désormais, tu es mon fils, Alexis. Et que tu sois juif, ça m’est complètement indifférent. Nous sommes tous frères. Enfin, toi tu n’es pas mon frère, tu es mon fils.

Il avait serré Alexis dans ses bras.

Vint ans après le génocide des juifs en Europe, Israël, ce minuscule Etat de misérables survivants, était la victime d’une coalition d’Etats arabes qui voulait les rejeter à la mer.

C’est Alice qui m’a raconté ce que fut leur vie de couple à cette époque et qui m’a dépeint la transformation mentale d’Alexis.

- Ils ne nous pardonneront pas d’être juifs.

Il avait fait un don à une organisation qui recueillait des fonds pour soutenir l’effort d’Israël. C’était une petite structure créée pour l’occasion. La secrétaire, une jeune bénévole, lui demanda d’en être le trésorier. N’était-il pas agent de change.

- Tu sais, nous, les questions d’argent, ce n’est pas notre fort.

Elle s’appelait Rachel. Elle avait des cheveux noirs bouclés, le teint mat, le nez légèrement busqué, somme toute le profil parfait des filles de Sion. C’est elle qui le disait en riant.

- C’est ma mère qui est juive. Mon père est le descendant d’une famille catholique où on allait à la messe le dimanche. Il a fait ses études secondaires chez les Jésuites puis, Dieu sait pourquoi, le doute l’a saisi.

Avec Rachel, la plupart des conversations finissaient par des rires. Elle faisait les choses sérieusement mais sans y mettre de la gravité.

-Tu comprends, Israël, c’est notre dignité retrouvée. Un jour, j’irai vivre en Israël. Mais ma mère veut que je termine mes études.

- Tu es pratiquante ?

- Je ne vois pas le rapport. Et toi ?

Elle était devenue sa maîtresse un peu plus tard. La guerre s’était terminée, et ils avaient fêté la victoire ensemble. Il ne voulait pas penser à Alice.

Il ne savait pas pourquoi il était tombé amoureux de Rachel. Tombé était le mot juste d’après lui. C’était comme durant ses rêves d’enfant lorsqu’il tombait dans un abyme sans fin incapable de se retenir aux parois.

Avec Rachel il participa aux activités d’un cercle de jeunes gens qui rêvaient de « monter en Israël » après qu’ils auraient achevé leurs études supérieures. Dans les kibboutz, ils travailleraient de leurs mains avec de plus leur savoir. Ingénieurs, agronomes, biologistes, architectes, ils seraient plus utiles à leur future patrie que de simples paysans. Les temps n’étaient plus ceux des fondateurs même s’ils étaient toujours ceux des guerriers. Ils discutaient avec la conviction de ceux qui n’ont d’autre issue que la victoire ou la mort.

A chaque fois qu’ils se réunissaient pour parler d’Israël, c’était un affront qu’ils lavaient. Ils s’étaient posé la question avec beaucoup de sérieux, elle figurait à l’ordre du jour de la réunion de ce soir-là : fallait-il baptiser leur cercle du nom de« Massada » ? Faute d’unanimité, ils reportèrent la question à une prochaine réunion.

Alice éprouvait une sorte d’angoisse. Alexis se montrait toujours aussi prévenant mais on eut dit qu’il se conformait à un devoir.

C’était la fin de l’été. L’air était chaud et humide. Dans leur chambre, Rachel et Alexis avaient ôté leurs vêtements. C’est à moitié nue, et Alexis en slip, que Rachel lui annonça qu’elle allait poursuivre ses études aux Etats-Unis.

- Aux Etats-Unis ?  Mais moi ?

Elle s’efforçait de dégrafer son soutien-gorge.

- C’est mon père qui le veut. Il ne comprend pas que mon amant soit un homme marié. Et juif, par-dessus le marché.

- Juif ?

- Il dit que je le regretterai tôt ou tard. Avec un juif, je nous fais tous revenir aux temps où un chrétien épouse un chrétien, un juif épouse un juif. Ce communautarisme étroit, il l’a rejeté en épousant ma mère, et moi je fais de la ségrégation, dit-il.

C’était une scène burlesque. Parce qu’il avait voulu être comme tout le monde, il avait épousé une fille dont  peu lui avait importé qu’elle ne soit pas juive. Malheureusement s’il était devenu amoureux de Rachel, c’est parce qu’elle était juive précisément.

Le père d’Alice qui n’était pas juif lui avait donné sa fille bien qu’Alexis fût juif. En revanche le père de Rachel dont l’épouse était juive lui refusait la sienne parce qu’Alexis était juif.

- Qu’est-ce que tu fais.

Alexis remettait son pantalon.

Pendant qu’elle avait mit son visage sous les draps, surprise par sa véhémence, il referma la porte du studio.

Plus tard, j’ai appris d’Alice qu’il était revenu chez eux durant quelques jours, sombre, parlant à peine. Puis sa mère à qui j’avais rendu visite, m’avait dit qu’Alexis était passé la voir pour lui dire qu’il partait pour Israël. Il avait laissé pousser sa barbe et ses vêtements étaient gris. Elle ne savait pas où je pourrais le toucher, il n’avait pas laissé d’adresse et elle était inquiète.

J’avais du m’absenter durant six mois. A mon retour, la mère d’Alexis me dit qu’un Israélien  était venu lui remettre des photos d’Alexis. Il était dans un kibboutz agricole situé à proximité de la frontière égyptienne.

- Pourquoi, ne me donne-t-il pas de nouvelles ? Il va bien, au moins.

- Je l’ignore, Madame. Je suppose que oui.

Elle répéta comme si cela justifiait les choses.

- Je suis sa mère, je suis sa mère.

Peut-être est-ce parce que j’avais envie de revoir Alexis ? Peut-être que l’incroyant que j’étais voulait-il  mettre ses pas dans ceux du Christ ? J’ai pris la décision de visiter Israël. Sur une des photos reçues par sa mère, il avait écrit le nom de son kibboutz.

C’est un vendredi que j’ai atterri à Tel-Aviv. Je me suis rendu à l’hôtel que j’avais réservé par téléphone puis chez un loueur de voitures. Le lendemain, samedi, je n’aurais pas d’autre moyen de locomotion. A l’époque les interdits religieux étaient encore puissants.

Tel-Aviv ressemblait à la plupart des grandes métropoles. L’animation y était considérable. Le boulevard Rothschild était semblable à tous les grands boulevards sinon que la foule ne ressemblait à aucune des foules qui arpentent généralement les grands boulevards.

Des jeunes gens en chemise à manches courtes ou en uniforme constituaient le plus gros de ceux qui déambulaient la veille du shabbat. Il faisait encore très chaud, c’était la fin d’une journée accablante. Les bus se suivaient à cadence rapide, bientôt ils allaient rentrer au garage pour ne plus en sortir avant dimanche.

A l’hôtel, on m’indiqua la route à suivre pour atteindre le Kibboutz qui était celui d’Alexis. Il se situait dans le Néguev. J’aurais à parcourir une distance de près de cent kilomètres.

- Ne vous inquiétez pas, vous ne risquez pas d’avoir beaucoup de trafic sur les routes. Vous verrez, ce kibboutz près de la frontière, c’est un peu les yeux d’Israël. Vous êtes juif ?

Le lendemain matin je me suis mis en route.

J’avais loué une Volkswagen et je roulais fenêtres ouvertes. Ma chemise était humide. La chaleur était pesante, il y avait peu de végétation mais le paysage était superbe. J’avais le sentiment qu’il ne s’était pas beaucoup modifié en l’espace de deux millénaires.

Le Kibboutz était pratiquement sur la frontière à une vingtaine de kilomètres d’Ashdod. Je me suis arrêté devant le bâtiment le plus imposant pour me renseigner. A l’intérieur, un responsable du kibboutz qui parlait français me dit où je trouverais Alexis.

- Je ne savais pas que son nom était Fermant. Il est inscrit sous celui de Ferdman.  Il est très malade.

C’était une sorte de cabane de béton pourvue d’une fenêtre et d’une meurtrière, meublée d’un lit, d’une table et d’une chaise. Alexis était allongé sur le lit, torse nu, la tête tournée vers moi. Il souriait de ce sourire marqué par la dérision qu’il affichait autrefois quand il me posait des questions sur ce qu’il était aux yeux des autres et que je lui reprochais de se masturber l’intellect.

- Ca va ?

- C’est à toi qu’il faut poser la question. Pourquoi ne donnes-tu pas de tes nouvelles ?

- Tu sais que je n’ai jamais su à quoi ressemblait mon père. Il était jeune quand il est parti. Je lui ressemble ou c’est lui qui me ressemblait ?

- Alexis !

Il a tourné le visage vers le plafond. Il ne m’écoutait plus. Au bout d’un moment je suis sorti, j’ai repris la voiture et je suis parti. Sur le seuil du bâtiment central, le responsable du kibboutz m’a salué de la main.

J’ai appris la mort d’Alexis par une lettre du responsable du Kibboutz à qui j’avais laissé mes coordonnées. C’était une enveloppe de papier kraft. Il y avait joint le portefeuille d’Alexis, quelques billets de banque, une photo d’Alice prise le jour de leur mariage, et une reproduction du dessin de Léonard de Vinci représentant les proportions de l’homme.

 

 

 

Lire la suite...

12273012299?profile=original"Le cheval d' orgueil, Mémoires d'un Breton du pays bigouden" est un récit de Pierre Jakez Hélias (né en 1914), publié à Paris chez Plon en 1975.

L'auteur s'engage à tout raconter d'une paroisse bretonnante de l'extrême Ouest armoricain au cours de la première moitié du XXe siècle: comment, notamment, son père gagna sa renommée de «travailleur magnifique» avant d'épouser, en 1913, Marie-Jeanne Le Goff (chap. 1). Tandis que soldats et marins reviennent de la Grande Guerre, la prime enfance de l'auteur se passe entre les leçons de sagesse dispensées par son grand-père, Alain Le Goff, et les contes de la tradition orale bretonne (2). La vie s'écoule, paisible, au rythme de la grand-messe et des vêpres, le dimanche, de la prière en commun, chaque soir (3). Au lycée de Quimper, l'enfant fait connaissance avec la «République rouge», celle de «Monsieur le Maire de Plozévet», M. Le Bail, député (4). En attendant de jouer aux quilles avec les hommes, le petit Hélias apprend à pousser la «brouette» (5) et fait l'apprentissage de la «vie dure», celle des mendiants qui parcourent inlassablement bourgs et campagnes et dont toute la «boutique» tient dans une boîte en bois ou un panier d'osier (6). Mais la «fête du cochon» permet un déploiement de fastes, jusqu'au lundi où chacun doit refaire pénitence à la bouillie d'avoine (7). Lorsque éclate la Seconde Guerre mondiale, Hélias vient d'être «reçu aux bourses»; à Quimper, il porte des costumes rapiécés que les touristes («kodakerein») viendront bientôt photographier. Comment, en pareille situation, faire «respecter son rang»?
Comment lutter contre les méfaits d'un tourisme envahissant et contre l'état de «civilisation seconde» qui s'attache désormais au statut des paysans bretons? Telles sont les questions que pose l'auteur dans une conclusion amère.

Étude descriptive d'un groupe humain - les «Bretons du pays bigouden» -, le Cheval d'orgueil relève d'un genre apparemment limité au domaine de l'ethnographie. Certes, Pierre Jakez Hélias respecte ce principe de dépaysement et cède au plaisir d'immerger son lecteur dans les rituels
immuables propres au pays breton; les détails culinaires et vestimentaires, la somme des croyances (la hantise de la misère est représentée sous les traits d'une «chienne du monde») et les expressions bretonnes: «Les crêpes doivent être grillées et craquantes [kraz] sur les bords», sont le passage obligé de ces Mémoires exhaustifs. Ceux-ci sont fort éloignés, pourtant, du pur documentaire - même si l'inventaire des indices de la bretonnité serait aisé -, toujours présentés avec un grand tact pédagogique et une simplicité toute poétique: «Cette terre dure, sur laquelle les gens vivent leur vie quotidienne à l'intérieur des maisons que je connais, porte le nom d'argile à crapaud.» Car le «je» du mémorialiste est aussi celui d'un journal sensitif et émotif qui peut se lire comme un roman autobiographique jouant de l'alternance entre passages contemplatifs («La matinée se passe à regarder grand-père tirer des sabots de morceaux de hêtre») et épisodes plus «narratifs». Plus encore qu'une simple suite de tableaux extraordinairement imagés, ce répertoire émerveillé devient, insensiblement, au fil des pages, une vibrante défense et illustration de la langue et de la sensibilité bretonnes à l'intention des représentants de la culture dominante: «La vie des pauvres gens ressemble assez souvent à ces romans ou à ces pièces de théâtre que les critiques bourgeois, dans leur confortable suffisance, appellent de mauvais mélodrames.» L'attachement à la condition paysanne fait de Pierre Jakez Hélias le pourfendeur du monde citadin et des «nouveaux maîtres», «paysans professionnels» aux yeux desquels la langue n'est qu'un exotisme et la terre un prétexte à spéculation. La virulence soudaine des dernières pages rachète-t-elle l'aspect édifiant de l'ensemble du livre? Xavier Grall, dans un complément véhément intitulé le Cheval couché, vint, quelques années après la publication du Cheval d'orgueil, souligner les ambiguïtés de la nostalgie nourrie par Hélias, militant partagé entre passéisme et apitoiement. Étape décisive dans la reconnaissance de l'«identité» bretonne, le Cheval d'orgueil n'en resta pas moins un texte culte et un extraordinaire succès de librairie suscitant les mêmes réactions affectives que la Billebaude de Claude Vincenot.

Lire la suite...

Ecrire,

 

Repérer,

puis toucher,

la silhouette d'un monde,

la découvrir,

enfin l'écrire,

vivre en soi d'abord,

pour un possible partage ;

s'en réjouir et grandir !

Déneigement d'une page,

dans l'entre-deux fleurir.

Naissance éblouissante

et lente.

 

Lire la suite...

L'aube (suite)

L'aube chemine,

sur les roses entrouvertes

et l'enfance endormie,

dans une chambre bleue,

où s'agenouille paisible,

le soleil  du monde.

L'aube balbutie,

sur le long corps fébrile,

de l'adolescente rêveuse,

dans une clarté rose,

où se penche ébloui,

le ciel du monde.

L'aube décroît,

sur une sente claire,

j'écris, enfin un peu,

tour du monde,

le vrai, l'ultime,

dans ma tête infinie.

Puis sonne Midi,

dans une tiédeur verte,

mon cœur est tout en fête !

 

 

 

 

 

 

Lire la suite...

Le petit matin,

 

L'aube est là,

caressante et bleue,

flottante ça et là,

dont la texture,

 entre le feu et l'eau,

me touche et me réjouit !

L'aube s'impose,

palpitante, transparente,

murmurante ici et là,

avalant une à une,

les parcelles nocturnes,

jusqu'à l'absolue clarté !

L'aube est là,

j'ouvre ma fenêtre blanche,

près de mon jardin,

un oiseau s'élance, chante,

chamboule mon coeur,

l'embobine pour l'attacher à vous;

L'aube est là,

une flottaison d'arômes,

 caféinées et chaudes,

dans ma maison s'impose,

exacerbe ma joie

devenue grand soleil !

L'aube se retire,

sur le sommet des roses,

avec élégance et silence,

neuf heures sonne,

mon chat ronronne !

NINA

 

 

Lire la suite...

tu es toujours

12273012686?profile=original

Tu es toujours

Plein de palais historiques
Sous des prisons pathétiques,
De place mystérieuses,
L’or des églises bienheureuses
Jusque carnaval sensuel
Imagine passions irréelles.

Tu étais Nymphe sur cette toile, elle est sur un autre mur, une autre cimaise mais tu l’aimais particulièrement alors, j’ai essayé de combler ce vide. Ai-je réussi ?
Totalement différente, pour le décor, pour le reste, tu es toujours ma polonaise, la plus belle nymphe à mes yeux. 

1.jpg


Plein de canaux romantiques
Sous des passerelles nostalgiques,
De promenades merveilleuses
Jusque gondoliers éternels,
Imaginent Venise la belle.

Venise pâlit en te voyant, la belle, c’est d’abord toi !

Lire la suite...

Comment séduire un éditeur?

 

Des êtres astucieux inventent

Des façons fort inattendues,

Quand des causes jugées perdues

Leur offrent un défi qui les tente.

Des avocats, certes brillants,

Purent gagner certains procès

Car ils surent oser penser

À des secours peu évidents.

Les astuces sont comme des clés,

Elles peuvent ouvrir des portes.

L'impossible parfois l'emporte,

Faudrait franchir des barbelés.

Charmer permet de faire admettre,

En provoquant des coups de coeur.

Comment séduire un éditeur

Auquel on ne peut rien soumettre?

Il n'accueille pas les poètes.

Doivent aller chanter ailleurs.

Cela reste leur choix d'ailleurs.

N'ont pas d'avenir mais s'entêtent.

23 mai 2014

Lire la suite...

Aussi doux que le plaisir

 

                    Le rosé, le pain, les olives

                Attendent dépités

                Ces drôles de convives

                Qui s'endorment épuisés

                 Trop longue promenade

                 Suggère la tapenade

                 Le soleil, la nudité

                 La malice de l'été !

                 Les cigales amusées

                 Relatent l'incident

                 Et la pudeur outrée

                 S'éloigne en maugréant

                 Philosophe, la tonnelle

                 Raconte ses souvenirs

                 Parfumés comme le miel

                 Aussi doux que le plaisir

Lire la suite...
administrateur théâtres

 Magistral, flamboyant et austère à la fois. La Maria Stuarda du compositeur lyrique italien Donizetti est un des plus beaux exemples du Bel Canto, technique préférée  dans l'opéra européen jusqu’au milieu du XIXe siècle. Las, il fut censuré par ses contemporains pour des raisons de contenu irrévérencieux pour l’époque.  Et il faudra attendre que l’ombre du Wagnérisme s’estompe pour que la  renaissance du Donizettisme s’opère (vers les années 1970) et que le public renoue avec cette œuvre lyrique empreinte de romantisme brûlant que La Malibran  interpréta en 1835. Depuis lors, c’est l’engouement et du public et des chanteurs pour des partitions défiant la technique vocale.

Dans le rôle de Marie Stuart, Martine Reyners  s’arme de  splendides légatos, de vocalises divines. A elle, l’amplitude des nuances, les trilles,  les roulades, les belles cadences a capella …et des pianissimi de rêve. Ses duos avec Leicester, Talbot et  sa nurse sont particulièrement émouvants.   Mais Elisa Barbero, qui  incarne la Reine Elisabeth I face à  sa cousine Marie Stuart, ne doit en rien la jalouser. Les deux soprani prime donne sont complémentaires et explorent à fond  les replis passionnels de l’âme féminine. Toutes deux armées de timbres très  contrastés pour la première et très riches pour la seconde, réalisent des interprétations dramatiquement impeccables.

  Leur virtuosité va de pair avec une grande justesse dans l’expression des sentiments. Le point culminant du drame,  c’est le finale de l’acte II, lors de la rencontre des deux reines. Elisa Barbero donne libre court à son hostilité vis-à-vis de sa cousine. Elle chante en aparté «  E sempre la stessa, superbaorggliosa, coll’alma fastosa, m’ispira furor ! » avant que les fameuses imprécations  injurieuses  de Marie Stuart ne scellent sa sentence de mort. La réalité historique, il est vrai, a été un peu adaptée : jamais les deux reines ne se sont affrontées pour remporter le cœur d’un même amoureux, le comte Robert Leicester. Mais la tentation romantique était grande pour Donizetti de suivre de près l’intrigue de la pièce originale de Schiller où la jalousie féminine et les intrigues de cour sont une source inépuisable de drame qui  mène souvent à un destin funeste. Le tout est doublé ici d’une intrigue politique sanglante de grand format. 

Reine d'Ecosse à l'âge de six jours, en 1542, puis reine de France à dix-sept ans par son mariage avec François II, Marie Stuart est un des personnages les plus romanesques de l'histoire. Veuve du roi François II de France, elle  rentre en Ecosse où elle impose la tolérance religieuse entre catholiques et protestants et épouse sur un coup de tête lord Henri Darnley. Par malheur, celui-ci organisa l'assassinat du principal conseillé de la Reine, un italien nommé Riccio qu'il suspectait d'être devenu son amant. C’est le début  de complots cruels et de trahisons successives. Déçue par  son mariage, elle devient la maîtresse du comte Bothwell. Lorsque ce dernier assassine à son tour Darnley, elle est arrêtée et jetée en  prison. Elle s’évade et demande asile à Elisabeth … qui finit par la placer en résidence surveillée pendant 19 ans, craignant pour sa propre couronne. En effet, l’avènement d’Elisabeth I  prêtait à contestation  auprès des catholiques qui rejetaient  une  reine issue  de l’union  illégitime entre Heny VIII et Anne Boleyn. Danger! Marie Stuart, « la reine aux trois couronnes » pouvait revendiquer le trône d'Angleterre. L’action se place donc au moment où Elisabeth, poussée par ses partisans,  va  faire condamner à mort la prisonnière en sursis.  Dans le deuxième acte, Marie prend tout l’espace, son courage  devant le supplice la métamorphose en une martyre de l’amour et de la foi catholique...

 De la pièce de Schiller il ne reste que 6 personnages et deux actes. Mais quel concentré de génie ! Du début jusqu’à la fin, l’atmosphère est électrique et chargée de maléfices alors que Marie Stuart se pose de plus en plus en ange pur et  lumineux. Malgré l’enfermement, elle  trouve à se ressourcer dans la nature bienveillante et à s’adresser à Dieu en direct !

Le décor très nu est d’Italo Grassi.  Des grilles de geôle à gauche du plateau et le  profil   anthracite de la Tour de Londres à droite évoquent bien l’étroitesse de l’enfermement  tragique de la passion et du pouvoir.   La  sobriété  permet aux  éclairages de Daniele Naldi particulièrement bien réussis d’évoquer  successivement la salle du trône, la prison, la forêt, le ciel, la lumière divine, la sentence mortelle ou le sanglant échafaud.    Cette austérité  - mais qu’attendre d’autre dans une prison ?  - est aussi largement compensée par de magnifiques mouvements scéniques des chœurs et des parties chorales très ardentes. Le Chef des chœurs est Marcel Seminara. Leur présence très cérémonielle est soulignée par la magnificence de somptueux costumes élisabéthains (de Francesco Esposito). Ce n’est pas l’Italie que l’on voit sur scène mais du Shakespeare qui vibre devant vos yeux, au cœur de l’intensité harmonique de la musique. Le personnage tendre d’Anna (Laura Balidemaj), la nurse et fidèle confidente de Marie, renforce encore cette impression. Marie Stuart s’appellerait presque Juliette !

     

Les personnages masculins ont peut-être moins d’épaisseur que le trio féminin, mais le ténor Pietro Picone, un Leicester divisé  par les deux femmes, est très touchant et fort convaincant dans ses duos avec Marie et magnifique lorsqu’il implore vainement la clémence d’Elisabeth. La scène de confession de Marie avec le prêtre Talbot (Roger Joakim) est  un bijou d’intériorité et  d’effusion  mystique. Quant au grand trésorier, Cecil, il attise la haine d’Elisabeth d’une voix de basse très impressionnante (Yvan Thirion) et annonce la sentence à Marie avec une perversité très évidente. Les parties instrumentales sont menées avec beaucoup de sensibilité par une direction d’orchestre (Aldo Sisillo) équilibrée, théâtrale, attentive aux chanteurs et haute en couleurs, qui rend parfaitement les ambiances psychologiques lugubres ou passionnelles  et souligne avec grandeur l’apparat de la puissance royale.

  Mais le moment qui reste gravé dans l’oreille est cette espèce de requiem soutenu par les cuivres et la timbale qui incarne les proches de Marie Stuart au début de la scène finale dont la vérité et la chorégraphie sont exceptionnellement poignantes.

 

  

http://www.operaliege.be/fr/activites/operas/maria-stuarda

Lire la suite...
administrateur théâtres

Festival Musiq'3


du 26 au 29 juin 2014, à Flagey et environs


http://www.festivaldewallonie.be/2014/fr/Bruxelles/




 logo-musiq3.gif
Danube-19-Chateau-Devin-LO-2-2.jpgFestival Musical de Namur
02 > 12.07.2014
50e anniversaire

 


  

12273015476?profile=originalEn 2014, le Festival Musical de Namur fête ses 50 ans ! Du 2 au 12 juillet, cap sur la vallée du Danube et les Balkans avec une programmation diversifiée, allant du récital au concert symphonique et explorant des répertoires vivants et colorés, souvent en lien avec les thèmes et les instruments populaires. Tout au long de ce voyage du Danube à La Meuse, le festival investira cette année encore le Théâtre Royal de Namur et l’Eglise Saint-Loup.

Depuis toujours à l’écoute des jeunes talents, le Festival Musical de Namur débutera son voyage avec l’Orchestre Symphonique du Conservatoire Royal de Liège qui, sous la direction de Patrick Baton, enchantera les oreilles du public avec des féeries symphoniques d’Europe centrale. Le festival sera aussi l’occasion de faire découvrir le cymbalum, instrument emblématique de la culture tzigane et de la musique klezmer (musiciens juifs d’Europe centrale) à l’occasion du concert de Cyril Dupuy. Le voyage dans les Balkans continuera plus au nord avec la balade tchèque à 4 mains du Duo Solot. Une rencontre avec les Nymphes du Rhin, de la Seine et du Danube est aussi prévue avec les 2 violes de gambe de François Joubert-Caillet et de Wieland Kuijken dans les profondeurs de ces grands fleuves. Les mélomanes pourront également apprécier de la musique pop a cappella grâce aux 5 voix des Witloof Bay, soutenues par un beatboxer.

En milieu de parcours, le Festival Musical de Namur fera également une halte en Méditerranée, le temps d’un mini festival autour de Leonardo García-Alarcón et du Chœur de Chambre de Namur. L’occasion de revivre Il Diluvio Universale de Michelangelo Falvetti (en compagnie de la Cappella Mediterranea), et de découvrir une partition inédite de Bonaventura Rubino : Requiem Siciliano.

A l’occasion de ses 50 ans, le Festival Musical de Namur passera par Vienne. Guy van Waas et ses Agrémens célébreront la capitale autrichienne en compagnie de la jeune soprano Jodie Devos (finaliste du CMIREB Chant 2014) et du trompettiste Jean-François Madeuf, dans un programme offrant ce que la Vienne musicale de Joseph II avait de plus précieux (Joseh Haydn, Wolfgang Amadeus Mozart, et Henri Joseph de Croes).

Comme chaque année, les projets « transversaux » du Festival de Wallonie seront également bien présents au Festival Musical de Namur ! D’une part le projet
Brundibár destiné aux familles fera découvrir un opéra de Hans Krása joué par et pour les enfants, une parabole balkanique célébrant le courage, la bonté et l’amitié entre les peuples, capables de vaincre méchanceté et égoïsme quand ils sont solidaires.                             
D’autre part, le Festival de Namur célèbrera le 200e anniversaire d’Adolphe Sax et proposera deux concerts qui mettront à l’honneur le saxophone: Nihil Obstat dans des airs de danse balkanique tandis qu’Aka Moon (avec Fabrizio Cassol, invité d’honneur du Festival de Wallonie) et Tcha Limberger présenteront un savoureux mélange de musique tzigane et de musique jazz contemporaine.

Le Danube sera ainsi en crue et ses eaux rejoindront celles, certes moins sauvages, de la Meuse namuroise !
12273015476?profile=originalLe CONCERT D'OUVERTURE du FESTIVAL DE WALLONIE a lieu le   07.06 2014
Pitié ! Une Passion selon Saint-Mathieu de J.S. Bach
Le 7 juin à 20h au Théâtre de Liège
(Place du 20-Août, 16 - 4000 Liège)

Laura Claycomb, soprano
Serge Kakudji, contre-ténor
Magic Malik, voix et flûte
Cristina Zavalloni, mezzo
Aka Moon : Fabrizio Cassol, saxophone et invité d’honneur,
Stéphane Galland, batterie,
Michel 
Hatzigeorgiou, basse

Airelle Besson, trompette
Tcha Limberger,violon
Philippe Thuriot, accordéon
Lode Vercampt, violoncelle


Pitié! s’inspire d’un monument de la musique baroque, La Passion selon Saint Mathieu de J.S. Bach. Une relecture étonnante de Fabrizio Cassol, mêlant influences jazz, manouches, maliennes et blues, présenté pour la première fois à Liège dans sa version orchestrale.

http://www.festivaldewallonie.be/2014/

12273015476?profile=original La septième édition, le Royal Juillet Musical de Saint-Hubert propose du 27 juin au 27 juillet un voyage à travers les siècles, au fil du Danube et de ses musiques savantes et populaires, depuis les contreforts des Alpes bavaroises jusqu’aux portes de l’Orient, en passant par l’élégante Vienne. Le Royal Juillet Musical de Saint-Hubert 2014 se veut le reflet de ce kaléidoscope de couleurs et de vibrations, incarné par quelques compositeurs et interprètes de référence. 

Un fleuve au si long cours rencontre un grand nombre de peuples et de traditions populaires. Autant de parfums et de couleurs que les compositeurs ont su capter à travers les siècles, de l’Autriche renaissante à la Bavière romantique, en passant par la Tchéquie et la Hongrie baroques. Les meilleurs interprètes en proposeront une sélection des plus éloquentes : expérience mystique des plus belles polyphonies de la Renaissance, danses hongroises au tempérament de feu, concertos baroques oscillant délicieusement entre suavité vénitienne et excentricité bohémienne,…

Dans ce voyage, Vienne occupe bien entendu une place de choix. La capitale autrichienne au temps de Mozart et de Beethoven, qui donne le ton à l’Europe entière par sa rare capacité à traduire la puissance des sentiments humains. La Vienne romantique, qui va chercher chez Schubert une précieuse et subtile fusion entre poésie et musique. La Vienne impériale, enfin, qui s’amuse et danse au son des opérettes de la famille Strauss.

Ce kaléidoscope musical ne pouvait être complet sans évoquer l’anniversaire d’Adolphe Sax, et donc de son invention majeure, celle d’un instrument qui a révolutionné l’univers musical du 20e siècle. Le Royal Juillet Musical de Saint-Hubert le fête de manière particulièrement originale, en associant un quatuor de saxophones au piano et au violon virtuose de József Lendvay. Le saxophone est aussi l’instrument de prédilection de Fabrizio Cassol, l’invité d’honneur du Festival de Wallonie 2014. En sa compagnie, c’est un autre saxophone que le public pourra découvrir, mis au service d’une musique à nulle autre pareille, ouverte sur la mosaïque des peuples des Balkans avec une spontanéité véritablement réjouissante.

Impossible également de ne pas faire référence cette année aux horreurs de la guerre. Si le festival le fait, c’est sur le ton de l’espoir et de la pédagogie. En accueillant le spectacle pour enfants Brundibár, le festival place le débat sous l’angle de l’étonnante capacité de l’être humain à transcender les circonstances les plus dramatiques pour créer de la beauté et du rêve. Une leçon de vie, au plein sens du terme.
12273015476?profile=originalAnd last but not least,  à Bruxelles la quatrième édition du  

Festival Musiq'3

du 26 au 29 juin 2014, à Flagey et environs

http://www.festivaldewallonie.be/2014/fr/Bruxelles/


  

Jodie Devos Soprano a gagné le 2e prix  du Concours  “Queen Elisabeth International Music Competition of Belgium” et chantera pour le  Festival Musiq'3 - RTBF  le 29 juin.

Tickets & info: http://bit.ly/jodiedevos

10273849_721663007873178_7922037056791451116_n.jpg?width=420


 
Lire la suite...

L'anniversaire

 

André voulait fêter son cinquantième anniversaire, sa nouvelle demeure dans un faubourg élégant de la capitale, et la vente du dixième immeuble qu’il avait construit avec son seul argent sans l’aide aucune de la banque. Il était fier de ce qu’il appelait sa réussite et n’avait, disait-il, aucune raison de le cacher.

Il plaisait aux femmes. Peut-être un peu moins à la sienne. Il était généreux avec elle, il lui offrait le bijou de valeur qu’elle souhaitait pour l’exposer, c’est le mot, lors d’un dîner. Elle avait sa voiture, un cabriolet de  marque courante, mais dont les sièges étaient en cuir et elle portait des vêtements discrets dont les connaisseurs reconnaissaient l’origine.

Le cuir parce qu’il se froissait entre les mains comme un chiffon quand il était de la qualité voulue, était la matière qu’elle appréciait le plus. Souple il moulait ses hanches et provoquait instantanément chez les hommes des associations d’idées dont elle jouissait.

Peu d’hommes ont conscience de frustrer leur femme des plaisirs que procurent ne seraient ce que les attouchements qui sont les mots des amants.

Deux jours après la fête d’anniversaire, Irène avait  pris un amant italien. Luigi représentait une firme italienne. Célibataire, il occupait dans le haut de la ville un petit appartement coquet qui lui servait aussi de bureau. Il n’avait pas de secrétaire. Un ordinateur et le téléphone suffisaient à faire des affaires qui paraissaient excellentes.

C’était un beau garçon qui accentuait son accent italien lorsqu’il était en compagnie de femmes. C’était une coquetterie dont elles avaient conscience mais qui les faisait sourire et qui lui conférait un charme de plus. Parfois elles le reprenaient.

- Voyons Luigi, soyez sérieux !

Soit, disait-il avec un regard contrit, mais elles étaient à moitié conquises. 

Il avait dit à Irène qu’il connaissait l’agent d’une des premières firmes italiennes de vêtements de cuir et puisque Irène adorait ces vêtements qui lui étaient comme une seconde peau :

- Si vous voulez, je vous conduis à ses bureaux, il vient de rentrer une toute nouvelle collection et il vous fera les prix qu’il fait à ses clients détaillants.

Elle voulait bien. Elle ne le dit pas mais elle pensa que Luigi était un ange. 

Luigi avait dit à Irène que la jupe en cuir rouge écarlate qui moulait ses fesses lui allait à ravir. Qu’elle était si luisante qu’on pouvait imaginer que c’était l’eau de sa douche qui ruisselait sur ses hanches. De voir Irène en petite culotte, elle avait refusé qu’il se retire, elle avait dit en riant qu’il avait vraisemblablement, elle avait répété vraisemblablement, déjà vu des femmes en petite culotte, lui avait donné des idées comme on dit. Une coucherie comme un merci et tout serait resté comme avant.

Il faut croire qu’Irène avait non seulement apprécié les attentions de Luigi  mais qu’elle avait été émue par le caractère que cette aventure donnait à sa vie. Comme un relief de feu, c’est l’adjectif qu’elle se murmura,  qui soulignait l’histoire généralement si plate de la plupart des épouses.

Les détails de sa liaison avec Luigi, André ne les connut que quelques mois plus tard. Il y a toujours des amis ou des amies qui ont le sentiment de  rendre service en révélant à un mari que sa femme le trompe, ou à une épouse heureuse que son mari a une double vie. Curieux service que celui qui torture mentalement ses amis !

Quand André fit appel aux services d’un détective spécialisé qui avait mis leur téléphone sur enregistreur, il apprit que leurs relations, téléphoniques en tout cas, étaient torrides. Les cassettes qu’André conserva quelques années après leur divorce auraient pu sortir de maisons spécialisées. Cela donne à penser quant aux jardins secrets des êtres humains.

Désormais, André travaillait beaucoup plus tard et Josette sa secrétaire restait au bureau jusqu’à ce qu’il lui intimait l’ordre de rentrer.

- Personne ne m’attend. Vous savez bien que je vis seule.

Elle travaillait avec André depuis dix ans. Elle l’avait toujours accompagnée et il se souvenait de la jeune femme timide qu’elle était lorsqu’elle s’était présentée. Irène avait dit : elle est parfaite, cette jeune femme. Elle a l’air un peu gourde mais ce n’est que mieux. Elle n’est pas obligée de comprendre le dessous des choses.

- Je vais vous reconduire, j’y tiens.

Elle habitait un petit immeuble à proximité des quais. Un quartier populaire d’immeubles anciens et d’entrepôts.

- Où mangez-vous, d’habitude? Je suis certain que vous ne mangez rien quand vous rentrez tard ? Quelqu’un vous attend ? Non, bien, je vous emmène au restaurant.

Il avait repris ce ton qui n’était pas autoritaire mais déterminé comme il le définissait lui-même. Ce ton qui est la marque des chefs, de ceux auquel, tout naturellement, on obéit. Il le pensait d’ailleurs: « il y a ceux qui disent ce qu’il faut faire, et il y a ceux qui disent : oui, monsieur ».

Elle connaissait un petit restaurant thaïlandais, pas un restaurant de luxe mais « elle s’y rendait de temps à autre en rentrant du cinéma ou du théâtre, on y mangeait bien et pas cher. ».

- Et l’opéra, vous aimez ?

Après le restaurant, il avait ramenée Josette chez elle, il voulait voir comment elle vivait, ils avaient bu un verre d’alcool, ils avaient parlé de théâtre, des derniers films qui étaient sortis, ils s’étaient rendus compte qu’ils avaient beaucoup de goûts en commun, sinon que Josette, au contraire d’Irène, était une jeune femme timide, un peu effacée, et qui se contentait de peu.

Il l’avait embrassée, elle n’avait pas trop résisté, et il l’avait prise sur le tapis du salon. Il n’avait plus aimé une fille sur le tapis d’un salon depuis son adolescence.

Irène prétendit devant leurs amis au moment de leur divorce qu’André avait connu Josette à la manière biblique, Dieu sait depuis quand il la baisait au bureau pendant qu’elle s’efforçait de séduire les banquiers. Elle avait trouvé dans la poche du veston d’André une petite culotte froissée qui était celle de Josette.

- Salope, avait-elle crié au bureau devant les deux employées.

Une culotte ? Qu’est-ce que ça prouve ?  Est-ce qu’elle se préoccupait, elle, des sous-vêtements de Luigi ou d’Irène lorsqu’ils se rencontraient ? Entre cinq et sept à ce qu’on disait.

Les larmes coulaient encore sur son visage si candide lorsqu’Irène était sortie sans se donner la peine de fermer la porte du bureau.

La situation devenait singulière. Irène et André partageaient toujours le même toit mais le lendemain de l’altercation au bureau, Irène s’était absentée, elle avait des courses à faire; avait-elle dit.

Le facteur avait remit une lettre à André. Un avocat lui faisait savoir que sa femme se préparait à demander le divorce pour adultère.

- Tu veux divorcer ?

- Comment continuer à vivre avec un homme qui me trompe avec sa secrétaire ?

- Moi je te trompe? Et Luigi? Tu me prends pour un con.

Ils cessèrent de se parler et ils montèrent se coucher comme ils le faisaient depuis vingt ans mais dos à dos.

Le lendemain André se leva le premier, bu une tasse de café, il en laissa pour Irène et quitta la maison le premier.

Au bureau il travailla comme si rien ne s’était passé, déjeuna ave Josette d’un sandwich qu’il fit livrer et rentra chez lui. Il avait besoin de réfléchir.

 Sur la table de la cuisine il y avait la tasse qu’il avait utilisée le matin et le café qu’il avait laissé à l’intention d’Irène. Elle avait dû s’absenter toute la journée. Il pensa à nouveau qu’il avait besoin de réfléchir, c’était déjà une forme d’action, mais il ne savait pas comment s’y prendre.

Lorsqu’ Irène rentra, ni elle ni lui ne firent allusion à leur future séparation. Ils montèrent se coucher et, aussi étrange que cela paraisse, une pulsion soudaine et de la rage aussi, le poussa à se porter vers sa femme, elle fît à peine semblant de résister, et ils firent l’amour avant de se retourner.

C’est ce matin-là qu’André emplit une valise de vêtements, il pensa qu’il valait mieux quitter la maison.

- Ce n’est pas la peine de nous disputer. Je te ferai écrire au bureau ?

- Au bureau, oui.

Elle était encore en chemise de nuit. C’est vrai qu’elle était appétissante. Il lui vint à l’esprit qu’il n’avait jamais fait l’amour avec sa femme le matin. Finalement, quinze ans de mariage n’épuisent pas le sujet en matière érotique.

Le plus ardu fut de chercher un endroit pour y passer les nuits. Chez Josette ? L’appartement était charmant mais modeste. Hélas, il n’avait plus l’indifférence de la jeunesse quant au confort depuis qu’il possédait une jolie maison près du bois.

Ce soir-là, lorsque les deux employés furent partis, seul avec Josette, il lui dit qu’il avait quitté la maison.

- J’ai pris une chambre à l’hôtel, ce n’était plus possible.

- Tu aurais pu loger chez moi.

Il était émerveillé. Tant de gentillesse et de spontanéité dans la gentillesse. Elle n’avait pas hésité un instant.

- Et je dérangerais ta vie ? Même si tu n’as pas d’ami sérieux, tu as des parents, des amis, des habitudes que je risquerais de déranger.

- Dis-moi la vérité : ce qui s’est passé entre nous, ce n’était que l’aventure d’une nuit. Je ne t’en voudrai pas tu sais. Mais, j’ai cru un moment…

Les larmes mouillaient ses yeux. Le lendemain, en revoyant la scène, et ce qui s’en était suivi, les baisers, le retour chez elle, le repas chez le vietnamien où ils avaient mangé ensemble la première fois, à peine le prix de quelques sandwiches, et ses caresses sitôt revenu chez elle, il se disait en riant que ce qu’on appelle ironiquement des romans de gare ne traduisaient que la réalité. Il fallait être fou ou cynique et blasé pour ne pas voir que c’est là que se trouve le reflet de l’amour véritable.

Pourquoi ne pas le dire, il était flatté aussi de la manière dont, alors qu’il repoussait la porte, elle s’était serré contre lui, avait saisi sa main, et l’avait posée sur sa poitrine en gémissant. Jamais il ne s’était senti si nécessaire à l’épanouissement physique d’une femme, et capable de la combler.

Disposant de moyens honorables, il pouvait jouir d’un célibat retrouvé ou songer avec l’expérience qu’il  possédait à reconstruire sa vie sur des bases bien réfléchies. C’est vrai, on y perd un peu du hasard des rencontres adolescentes mais par contre les choix, parce qu’il y a des choix, sont soigneusement pesés.

Etre marié et ne pas l’être en même temps, c’était une situation ambiguë devant laquelle il manquait de repères. Néanmoins, s’il lui venait à l’idée de coucher avec Irène et d’en jouir comme cela avait été le cas hier encore, il devrait la séduire et attendre son bon vouloir. Le corps d’Irène lui parût soudain plein de secrets et le plaisir qu’il en avait tiré beaucoup trop mince.

Il se dit qu’il était temps de penser à Josette parce que c’est elle qu’il trompait en pensée.

- Tu vas déménager, dit-il. Nous allons chercher un appartement confortable.

- Mais moi, je n’ai pas besoin de plus que ce que j’ai. Comment le payer ? Et le jour où tu ne voudras plus de moi ? Tu mérites beaucoup mieux, j’en suis consciente.

- Un ange ! Ca existe donc encore ? Il la prit dans ses bras. Un ange !

Il fallu peu de temps pour que le couple qu’il formait avec Josette s’impose à tous ses amis Et c’est d’elle désormais qu’il attendait qu’elle soit l’expression féminine de sa réussite. D’ailleurs, Josette avait des gouts identiques à ceux d’Irène tant en matière de bijoux, de voiture ou de vêtements. Mais, et c’était une grande différence, André devait insister pour qu’elle accepte ce qu’il lui offrait.

Avez-vous remarqué ? Lorsqu’un homme trompe sa femme, c’est souvent avec une femme qui ressemble à la sienne. Au fond, c’est faire preuve de fidélité à son égard.

Leur union commença à se déliter lorsqu’elle raconta lors du premier anniversaire de leur mariage qu’elle avait fait la connaissance d’un jeune peintre d’origine italienne qui les avait invités tous les deux, son mari et elle, au vernissage de son exposition. Ses tableaux, dit-elle, étaient très beaux. Elle ajouta qu’il avait promis de leur faire des prix.

Non il ne se nommait pas Luigi mais Alberto.

Nous étions quelques uns à fêter le premier anniversaire de leur union. C’est moi qui en mon for intérieur fit cette boutade. Il y eut cependant un silence soudain autour de la table.

C’est André qui le rompit en portant un toast. Heureux anniversaire, dit-il.

 

Lire la suite...

Le goût amer de la canne à sucre JGobert

Dans ce pays écrasé de chaleur où les hommes travaillent encore à main nue, la récolte sera belle. Recouverte de sueur et de sang, l’exploitation se prolonge ainsi depuis des siècles dans ces champs de misère et laisse les hommes vidés, asséchés de douleur et de pauvreté. Leurs mains ne sont que plaies. Leurs yeux ne sont que tristesse. Leurs cœurs ne sont que souffrances.

Ils savent que le destin cruel fera d’eux des fantômes déambulant chaque jour sur les routes parsemées d’embuches, sur ces chemins couverts de pierres, de cailloux, de larmes.

Le dos cassé, les bras maltraités, les jambes ensanglantées, l’âme, brisée de tant de souffrances, a perdu l’espérance d’une autre vie et se laisse mourir d’espoirs manqués.

Le soleil à l’aube frappe déjà, la chaleur colle à la peau et s’incruste comme le malheur. Il faut partir et rejoindre cette parcelle qui attend. Sur son tracteur du début du siècle, le contremaître attend que le travail débute et n’a pas de pitié pour les retardataires. Ceux-ci se passeront de manger aujourd’hui. L’heure doit être respectée. Tant pis pour ceux qui n’ont pas pu se réveiller, ils jeuneront.

Dans ces immenses champs, les hommes se déploient et abattent à la main cette richesse, ce plaisir que d’autres savourent abondamment.  Des voix s’élèvent pour dénoncer cet esclavage du XXIème siècle. Des voix venus d’ailleurs, et qui dans le cahot général, ne trouent que très peu l’attention de nos contemporains.

Notre propre et belle misère occupe notre temps et nous laisse peu de place pour compatir avec ces populations  lointaines. Un regard entendu vite oublié, une écoute discrète et la vie reprend son cours d’indifférence et de détachement.  Une misère de plus qui s’ajoute à toutes les autres.

L’argent est le maître du monde.

JGobert.

Lire la suite...

ROSES FANÉES ET TEMPS PLUVIEUX !

Roses fanées et temps pluvieux

les pétales volent au vent léger.

Il fait un temps à être deux

Aussi à se laisser aimer!

Jardin frissonne au soir d'été

La vie dans l'ombre respire un peu...

Une musique douce vient nous bercer

On ne pourrait se sentir mieux!

Roses fanées et temps pluvieux

Il n'en faut pas plus pour rêver

et si le cœur est amoureux

C'est au bonheur qu'il va goûter!

La chambre écoute les doux secrets

L'orage éclate avec fureur

Et nous n'aurons aucun regret

A même niveau est notre ardeur!

Roses fanées et temps pluvieux...

Et dans la nuit nous étions deux...

J.G.

Lire la suite...

Christine (suite).

 

Une personne qui s'en va ;

glissement d'une larme,

sur une joue diaphane,

c'est le début d'un chant,

le chagrin d'un sourire,

sur des lèvres mutiques,

où tout y fleuri déjà !

Une personne qui s'en va ;

glissement d'une larme,

sur un visage trop grand,

c'est un mot qui se perd,

ce murmure mélodique,

de toi à moi,

mes yeux s'emplissent de bleu déjà !

Une personne qui s'en va,

en soi, nous laisse un livre,

secret ou pas ;

une voix.

Écriture embryonnaire,

un cœur qui reprend

son cheminement,

 tout doucement.

 

NINA

Lire la suite...
RSS
M'envoyer un mail lorsqu'il y a de nouveaux éléments –

Sujets de blog par étiquettes

  • de (143)

Archives mensuelles