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August Sander est né le 17 novembre 1876 à Herdorf, en Rhénanie-Palatinat (à environ une centaine de kilomètres de Cologne). Il a 8 soeurs, son père est charpentier dans une mine de fer locale et possède et exploite une petite ferme. Il bénéficie d’un modeste capital suite à la vente d’une petite mine dont il était propriétaire. Dès 1890 c’est tout naturellement que August Sander va travailler dans la même mine que son père, tout en l’aidant probablement dans l’exploitation de la ferme. La petite ville de Herdorf n’est pas encore soumise aux bouleversements de l’industrialisation et le travail est plutôt organisé sur un modèle artisanal et coopératif traditionnel, chacun étant employé à tour de rôle au fond de la mine, à l’atelier, et aux champs. Le travail à la mine ne représente que quelques mois sur l’année.

En 1892, August Sander est choisi, un peu par hasard, pour guider un photographe qui veut faire des prises de vues de paysage dans les environs de la mine. Le travail du photographe le fascine et un oncle maternel finance l’achat de son premier matériel. Il commence à faire de la photo en amateur, chose considérée comme assez extravagante par ses concitoyens. Il faut se rappeler qu’il y a à peine 50 ans que Arago a « donné la photographie au monde » et qu’elle est encore loin d’être un loisir populaire.

En 1896, âgé de 20 ans, alors photographe amateur déjà fécond, il quitte le milieu familial pour faire son service militaire à Trèves où l’armée lui donne la possibilité d’être apprenti dans un studio de photographie durant ses heures de liberté. De 1899 à 1901, il travaille dans divers studios de Magdebourg, Halle, Leipzig, Berlin et Dresde, où il fréquente également l’Académie des Beaux-Arts, probablement en auditeur libre. Cette période de perfectionnement dans son métier est aussi très certainement une période d’enrichissement culturel pour August Sander.

Ces « années de voyage », comme il les appellera, se terminent en Autriche, à Linz, où il devient premier opérateur du studio Greif. En 1902 il épouse Anna Seitenmacher, fille d’un secrétaire de justice à Trêves, et la même année reprend avec un associé l’atelier Greif qui deviendra en 1904 l’atelier August Sander dont il sera désormais seul propriétaire. C’est la confirmation de l’ascension sociale du paysan-mineur qui est désormais père de famille et chef d’entreprise (il a 7 employés). Pour prendre pied dans la haute société de Linz, et y trouver une clientèle fidèle et aisée, il entreprend alors sous la direction de son épouse l’acquisition de la culture bourgeoise de bon ton qui lui fait défaut. Il lit les « bons » livres, collectionne meubles et tableaux, se met à la musique avec passion et finit par être admis dans la chorale municipale. Il fait dès lors partie des notabilités de la ville. Il participe à plusieurs salons et expositions en Autriche, en Allemagne et en France où son oeuvre est distinguée et récompensée. En 1906 il expose une centaine de tirage grand format au Landhaus Pavillon de Linz. Sa photographie est alors tout à fait conforme à ce qui se fait à l’époque et à ce que demande une clientèle bourgeoise conservatrice, elle est pictorialiste, avec des tirages à la gomme bichromatée très soignés et retouchés. Il se démarque toutefois de ses confrères qui continuent presque tous à travailler « à l’ancienne », c’est à dire en studio, devant la même toile peinte représentant un paysage ou un motif architectural quels que soient les modèles ou leur origine sociale. Sander préconise une prise de vue dans le décor naturel du client, son intérieur ou son jardin, ou dans son atelier qu’il a aménagé au moyen d’éléments de décor « plein de goût» . À la fin de 1909 il vend son studio pour des raisons assez obscures et vient s’installer à Cologne dans le quartier de Lindenthal. Il n’obtient toutefois pas le même succès comme portraitiste qu’à Linz et se voit contraint de rechercher une autre clientèle. Il fait alors la navette entre Cologne et le Westerwald, sa région d’origine où il rencontre bientôt un certain succès. C’est son épouse qui gère l’atelier pendant ses absences. Cette nouvelle clientèle, qu’il connaît bien puisqu’il s’agit de sa région natale, l’incite rapidement à diversifier sa pratique. Clarté, sobriété et froideur deviennent ses maîtres mots.

12273059259?profile=originalEn 1914 il est rattaché à l’armée de réserve et échappe ainsi au grand massacre et, après la guerre, il se rapproche des artistes progressistes rhénans dont les peintres Seiwert et Hoerle avec qui il a de nombreuses discussions qui le détachent progressivement de la bourgeoisie à laquelle il s’était identifié avant la guerre, surtout à Linz où il avait recherché, et obtenu, une ascension sociale certaine. Il reste toutefois partisan convaincu de la social-démocratie de la République de Weimar et n’apprécie nullement l’idée de révolution mondiale, contrairement à son ami Seiwert qui avait des conceptions radicalement anticapitalistes. Vers 1922 il a définitivement abandonné toute idée de « photographie d’art » pour se consacrer à la « photographie exacte » selon ses propres termes ; plus de gomme bichromatée mais des tirages clairs, bien contrastés et de qualité technique optimale sur un papier brillant. Il commence à visionner et à trier les négatifs qu’il a accumulé depuis le début de sa carrière et à les sélectionner en fonction de leur degré « d’objectivité », les considérant maintenant sous l’angle documentaire. Il les tire sur papier brillant et les soumet à ses amis comme une illustration de l’état moral et social d’individus, mais aussi de groupes sociaux. Il étend progressivement son étude aux catégories les plus variées et envisage la question de leurs rapports mutuels et de la structure de la société dans son entièreté. C’est alors qu’il forme le projet d’offrir un panorama photographique de toutes le professions et de tous les milieux de la République de Weimar. C’est le projet, maintenant conscient et mûri, qui était en germe dans son approche des paysans du Westerwald : présenter les individus comme éléments d’un ensemble social. Les années 1923-1924 voient une réforme monétaire qui relance l’activité économique, et il en bénéficie sous la forme de commandes industrielles qui lui assurent la sécurité financière pour une longue période. Il se consacre dès lors à l’accumulation systématique de nouveaux clichés, laissant souvent à ses collaborateurs le soin de répondre aux commandes des entreprises. L’inventaire de la société allemande, tâche énorme et non rémunérée, devient alors son objectif prioritaire.
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En 1927, Sander présente un premier ensemble de photographies dans une exposition à Cologne qui rencontre un certain succès, tant à Cologne qu’à l’extérieur, et un éditeur le contacte pour envisager une publication. Antlitz der Zeit (Visages du temps) paraîtra en 1929 avec une préface de l’écrivain Alfred Döblin. Avec un bulletin de souscription pour Menschen des 20. Jahrhunderts (Hommes du XXe siècle) à paraître par la suite, cet ensemble de 60 portraits est une amorce du grand œuvre de Sander. L’ouvrage se vendit mal malgré l’enthousiasme des journalistes et intellectuels. Le grand public y fut moins sensible, mais ce fut néanmoins un succès partiel.

[ ...]

Après l’accession de Hitler au pouvoir, et l’arrestation en 1934 de Erich, son fils aîné, condamné à 10 ans de réclusion pour son appartenance au parti communiste, Sander est devenu suspect pour le régime nazi. Antlitz der Zeit est saisi, les derniers exemplaires et les plaques sont détruites, et il se fait discret et travaille plus ou moins clandestinement, notamment à la réalisation de portraits de Juifs ou de prisonniers politiques. Nombre de ses amis sont déclarés « artistes dégénérés ».
C’est à ce moment qu’il entreprend son reportage sur le vieux Cologne qui devait comprendre 12 cartons et s’intituler Köln wie es war (Cologne telle qu’elle était). Cette activité éveilla toutefois les soupçons, sa maison fut perquisitionnée, certaines épreuves saisies. La municipalité lui proposa néanmoins de le publier, mais il a refusé, prétextant que le travail n’était pas assez avancé. Il se consacre dès lors principalement au paysage lors d’excursions de parfois plusieurs semaines sur les bords du Rhin ou de la Moselle, dans l’Eifel, le Westerwald ou le Siebengebirge.

Au début de la Seconde Guerre mondiale, Sander entrepose ses négatifs (40 à 50.000, selon les sources) dans la cave de sa maison de Cologne et se retire dans un appartement au-dessus d’une ferme à Kuchausen (Westerwald) où il en stocke 10.000 des plus précieux. La maison de Cologne sera détruite dans un bombardement, et les négatifs perdus lors de l’incendie qui suivra. Après la guerre il continue à se consacrer aux portraits, principalement de paysans, mais sans être tout à fait satisfait du résultat.

[ ... ]

Si la plupart de ces projets n’ont pu être menés à bien, August Sander aura la consolation de ne pas disparaître de la scène photographique. Alors qu’il avait été pendant des décennies considéré comme un marginal par ses confrères, il reçoit en 1955 la visite d’Edward Steichen qui choisit des portraits pour son exposition The family of man, il est nommé citoyen d’honneur de Herdorf où une rue porte son nom, reçoit la Croix fédérale du Mérite, puis devient membre honoraire de la Société allemande de Photographie qui lui accorde son Prix de la Culture en 1961. Une reconnaissance amplement méritée quoique tardive, qui permit que son œuvre fut enfin accessible et est maintenant recherchée par les collectionneurs et les musées du monde entier.
August Sander meurt à Cologne le 20 avril 1964 d’une attaque d’apoplexie.

[ ... ]

Présenté au Photo-Club le 13 novembre 2014.

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De petits objets d'art

 

Photos-2014 0239

 

 

La nature offre des surprises,
Qui émeuvent, charment ou grisent.

Quand on les découvre, ébahi,
L'âme en liesse, on applaudit.

Issu de lois, le merveilleux
Est déclaré miraculeux.
Il ensoleille l'existence,
Peut atténuer la souffrance.

La beauté qui se renouvelle,
Devenue chose naturelle,
Reste délectable au passant,
La contemplant par accident.

Quand je marche sur une plage,
Je m'approprie des coquillages,
Petits objets d'art émouvants,
Éparpillés au gré du vent.

J'en prends plus que je ne devrais.
M'en délester me rend navrée,
Quand, à la fin de mes vacances,
Je les rends à la providence.

C'est que j'en ai tout plein chez moi

En évidence et, quelques fois,
Je les recouvre d'un peu d'eau,
Comme cailloux dans un ruisseau.


24 /11/2012

 

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Un matin d'hiver,

Dans ma chambre bleue,

je lis, alors que je suis assise

dans un fauteuil tout blanc ;

sur mes genoux somnole,

ma petite chatte rêveuse et tigrée,

dont les yeux verts et chauds

maquillés sont mi-clos ;

en eux, une flambée opère,

jaillit non sans tranquillité.

Sur mes genoux,

ce doux lainage qui respire,

avec un petit cœur dedans,

m'insuffle la chaleur de l'instant,

ce p'tit bonheur bien ordinaire ;

Ces instants tellement grands !

NINA

 

 

 

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Jazz,

 

Dans la nuit blanche,

fleurissent des notes métissées,

des voix de toutes les couleurs,

effervescentes, ensemble géantes,

s'y enracinent.

New-York, Londres, Paris et Madrid

en l'espace d'un soir, d'une nuit,

sont devenues complices.

Les ponts des Arts et de BrookLing enlacés,

un coucher pourpre, endiablé, sur eux inanimé ;

splendeur faite de l'alliage de la voix et des cuivres ;

sublimité, sensualité, chaleur,

voix accordées, corps devenus incandescents,

incroyablement bleus,

vêtus d'un corsage tout en soie, échancré.

nuages de soleil dans l'obscurité,

bougie noire célébrant solennelle,

l'avènement de l'immense délivrance !

NINA

 

 

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Chasseresse d'images

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Photo illustrant le poème «Le pot chinois»

 

Solitaire, dans le silence,

Marchant le long du Saint-Laurent

Ou en des endroits différents,

Je suis ravie par la brillance.

Le soleil me met en gaieté.

J'admire le jeu des ombres,

Projetées partout en grand nombre,

En hiver tout comme en été.

Le ciel, jamais deux fois le même,

Est certes toujours exaltant.

Il offre des bleus différents

Ou les blancs nuages que j'aime.

La poésie est une grâce

Souvent difficile à saisir.

La conserver est un plaisir,

Lors, je prends des photos sur place.

Pour enjoliver mes poèmes,

Je les assortis des tableaux

Apparaissant sur les photos.

Et c'est ainsi que je les aime.

29 novembre 2014

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12273059457?profile=originalUrban malare ("Urban le peintre", actif au XVIe siècle) : Le Parahélion.

Quelques noms émergent... Edvard Munch pour la Norvège.... Carl Larsson pour la Suède... mais pour le reste avouons que la peinture scandinave nous plonge dans les brumes. Pourtant elle mérite bien d'être découverte.

Aussi avons nous sélectionné quelques oeuvres qui valent le détour.
Mais avant d'aborder les dix-neuvième et vingtième siècles, laissez-moi vous présenter quelques grands anciens qui méritent notre respect.

Présenté en en-tête, Le Parahélion est un tableau d'Urban malare exposé dans la cathédrale de Stockholm. La parahélie est un phénomène rare, extraordinaire, qui impressionna fort les Suédois le 20 avril 1535 (il s'agit d'un phénomène de réfraction de la lumière sur de fins cristaux de glace qui provoque faux-soleils et halos). C'est aussi la plus ancienne image de la ville que l'on connaisse. Uban malare, le peintre, c'est Urban Larsson (c.1500-1570), mais le tableau original est en fait perdu. Aussi est-ce une copie que l'on présente et connait aujourd'hui. Elle fut réalisée par Jacob Elbfas (1600-1664), né en Livonie (ce qui correspond de nos jours aux pays baltes), il s'installe en Suède en 1622, où il devient peintre de cour.

Peder Aadnes (1739-1792), est un peintre norvégien à qui l'on doit ces Scènes de la vie quotidienne, typique du style rococo de la fin du XVIIIe siècle.

12273060053?profile=originalPeder Aadnes : Scènes quotidiennes d'une famille aisée (Lillehammer, Norvège).

David Klöcker von Ehrenstrahl (1628-1698) est un peintre suédois d'origine allemande (il est né à Hambourg) et formé aux Pays-Bas. Il est surtout connu pour ses portraits de cour, mais aussi pour son Jugement dernier, un immense tableau peint en 1696 que l'on peut voir à la cathédrale de Stockholm, ou cette Crucifixion.

12273060296?profile=originalDavid Klöcker von Ehrenstrahl : Crucifixion (cathédrale de Stockholm).

Alexander Roslin (1718-1793), est le grand portraitiste suédois du XVIIIe siècle. Il travailla essentiellement à Paris. Le voici en personne, en compagnie de sa femme, peintre elle aussi :

12273060686?profile=originalAlexander Roslin :

L'artiste et sa femme Marie Suzanne Giroust peignant le portrait d'Henrik Wilhem Peill (1767)

Nationalmuseum, Stockholm.

Il vaut bien que l'on s'y étende, aussi je ne résiste pas à vous présenter deux autres de ses toiles. Cette princesse moldave qu'il peint pendant son séjour à Saint-Pétersbourg.

12273061656?profile=originalAlexander Roslin : Zoie Ghika, princesse moldave (1777).

Nationalmuseum, Stockholm.

Ou sa très célèbre Dame à l'éventail qui fait le bonheur du Nationalmuseum de Stockholm tant elle attire de visiteurs.

12273061681?profile=originalAlexander Roslin : Dame à l'éventail, dite aussi

La dame au voile. L'épouse de l'artiste, Suzanne Roslin (1768).

Carl Fredrick von Breda (17591818), le "Van Dick suédois", enfin clôt cette première partie et nous introduit au dix-neuvième siècle, sujet de nos prochains billets.

12273062256?profile=originalCarl Fredrick von Breda : Le père de l'artiste, Lucas von Breda, 1797.

Nationalmuseum, Stockholm.

Nous devons encore citer Elias Martin (suédois, 1739-1818), Adolf Ulrik Wertmüller (suédois, 1751-1811), Carl Gustav Pilo (danois, 1711-1793)...

A bientôt...

Michel Lansardière (texte et photos).

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L'enfer est ailleurs

Rigaud2

Rigaud (Québec)

Songerie

Ma barque demeurant au port,

En eau douce, sans turbulence,

Je vis épargnée des souffrances,

N'ayant plus à faire d'efforts.

Je n'entends ni soupirs ni pleurs,

Flânant dans de vastes espaces.

Ils n'y volent pas de rapaces

Mais des oiseaux riches en couleurs.

Des parcs immenses, nombreux,

Du fleuve longent le rivage.

Ils offrent de belles images;

Le ciel resplendit somptueux.

Peu d'îles sont paradisiaques,

Sur l'étrange planète terre.

Des fous de dieux, partis en guerre,

La peuplent d'armées démoniaques.

Se déchaîne aussi l'énergie,

Avec une rage féroce.

Elle cause des maux atroces.

Ici, je capte la magie.

29 novembre 2014

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administrateur théâtres

12273056291?profile=originalBravo, Eliza !

10543615_10152768029289859_6009616005393038285_n.jpg?oh=0a12390fd5498e833041e7836953f79b&oe=5518648F&width=450My Fair Lady (Audrey Hepburn et Rex Harrison, 1964), l'un des  films phares de l'âge d'or de Broadway basé sur Pygmalion la pièce de GB Shaw,  renaît cette saison sur les planches du Centre Culturel d’Auderghem. Précipitez-vous, il ne reste plus que quelques places.

L’intrigue, tout le monde la connait. A la suite d'un pari avec son ami Colonel Hugh Pickering (un magnifique Richard Wells),  Henry  Higgins (l’excellent Philipp Deeks),  professeur de phonétique  a décidé de faire passer Miss Eliza Doolittle, une marchande de violettes, pour une « Lady » grâce à son enseignement.  La jeune impertinente, dotée d’un  épouvantable accent cockney, est  incarnée par l’incomparable Sarah-Jane King qui a bien vite fait de rentrer dans les grâces de l’attachante gouvernante Mrs. Pearce (JoAne Wagner « at her best »). La suite de l’histoire de cette jeune femme de caractère, devenue la coqueluche de l’élite londonienne est loin de toute mièvrerie.  Au-delà de l'anecdote, GB Shaw, l’auteur de Pygmalion,  critiquait la société anglaise élégante et jetait un regard bienveillant sur l’émergence d’un  féminisme naissant, d’une  lutte de classe réclamant plus de justice sociale, le tout  arrosé de  misogynie bon teint, très high class. Et si l’éminent Higgins  croyait remodeler Eliza, c'est lui qui sort de la pièce métamorphosé. L’action se situait en 1912. Année du naufrage du Titanic. Année aussi  de l’invention des pralines  Neuhaus, …indispensables au déroulement de la pièce et année de la fondation des Girl Scouts aux USA. On est évidemment à deux pas  du bouleversement du monde  par la Grande Guerre et de ses millions de morts.

12273057060?profile=original Le  Brussels Light Opera Company,  peut s’enorgueillir d’être, avec ses 200 membres issus de 22 nationalités,  le plus grand groupe d’anglophones passionnés par le théâtre et la musique  dans le paysage culturel belge.  Il  présente  chaque année deux spectacles.  L’un en novembre dans un lieu qui peut accueillir un large public comme au CCA cette fois. Et l’autre, dans un lieu plus petit,  mais sans orchestre.  En juin  2015, on attend la production « The Pajama Game » au centre culturel De Bosuil à Jesus Eik.  Le BLOC, comme ils l’appellent, a commencé à Bruxelles dans les années 70.  Leur objectif et de produire des « musicals » classiques  ou modernes mettant en scène des musiciens et comédiens amateurs  - puisque chacun fait autre chose à la ville -  mais  leur talent n’a absolument  rien à envier aux professionnels. 

My Fair Lady, le film inoubliable adapté  de Pygmalion par le librettiste Alan Jey Lerner et le compositeur Frederick Loewe, livrait un spectacle tourbillonnant, ménageait des dialogues incisifs et pleins de verve et inaugurait une riche partition musicale qui enchaînait des tubes faisant maintenant  partie intégrante du patrimoine musical anglo-saxon. Eliza et les gens du marché: Wouldn't it be lovely? Doolittle père: With a bit of luck! Eliza et les domestiques: I could have danced all night. L’impertinent You did it!  des deux compères satisfaits n’ayant pas un regard pour l’héroïne du jour ! L’émouvant  Without you après  Why can’t a woman … be like US ?  

 L’excellente  mise en scène du BLOC (Diane Morton-Hooper) est d’une fidélité rare à celle du film, mis à part les splendides close-ups propres au 7e art. On retrouve sur scène une animation extraordinaire de près de 80 personnages du plus haut pittoresque.   Le décor  a été créé avec génie par le couple Liam & Mairead O’Reilly et leur large équipe. Un double  escalier  central donne accès à une terrasse à colonnades. Cela donne un air néoclassique dépouillé et  très class qui surplombe  la  rue grouillante de vie. En alternance, la majestueuse bibliothèque du professeur Higgins apparait en quelques  tours de magie pendant les interludes musicaux. Pour l’équilibre,  quelques scènes plus intimistes se déroulent  devant  un  immense rideau noir. C’est là que Freddy (John Baldwin), l’amoureux transi chante The street where you live, devant magnifique porte bleu azur  du 27 A de la  Wimpole Street.

 1525650_735134969869332_7183082540355394503_n.jpg?oh=3853d864073439f7a7513f657cebbb91&oe=5510825C&width=960Les tableaux vivants et les chorégraphies dansées réglées avec soin  par Beverly Lewis ne cessent de se renouveler  et convoquent tour à tour la  vérité graphique  du  marché de Covent Garden, les courses de chevaux  à Ascot,    la somptueuse scène du Bal ,  ou  la serre du jardin romantique  de madame  Higgins, Mère (une toute craquante Margaret Lysak). Enfin, les magnifiques costumes d’époque de  Tonia Jolly et son équipe, apportent le fini pictural à chaque scène et illustrent fort bien le contraste entre les riches et les pauvres. Un public envoûté par la magie musicale, la vivacité, l’esprit, l’humour décapant de la production et surtout par  la performance  hilarante et talentueuse de Sarah-Jane et de Colin Black (Doolittle père), quitte la salle après des applaudissements et des ovations  qui n’en finissent pas de recommencer. Un spectacle brillant, de très haut niveau artistique qui aurait pu utiliser l’appui d’une boucle de sous-titrage pour pouvoir  percevoir tout le sel du texte, au-delàs des accents indigènes!  Cockney, bien sûr !

 Cover Photo

 http://www.bloc-brussels.com/index.php?option=com_content&task=view&id=94&Itemid=479

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Pensée

Première pensée du matin.

Au sortir du sommeil, les yeux encore clos.

Pensée douce et sensuelle.

Légère comme le chant de l'oiseau qui jaillit

juste avant les premières lueurs du jour.

Pensée qui fait battre le coeur, qui réchauffe le corps.

Une pensée vite écrasée par la lourdeur du quotidien.

Elle est pour qui?

Ta première pensée.

Est-ce la même que la dernière?

La dernière pensée avant de plonger dans le sommeil.

Pensée douce et sensuelle.

Celle qui va rejoindre le pays des rêves.

Elle est pour qui?

Ta dernière pensée.

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Le train 2

Je suis debout sur le quai.

Une petite valise à la main, j'attends le train.

En apparence très calme, je suis assaillie par des doutes, des questions.

Est-ce le bon train?

Est-ce le bon moment?

Le train arrive, s'arrête.

Les gens s'agglutinent devant la porte.

Je ne bouge pas comme paralysée.

Je regarde les passagers dans le train.

Soudain, un visage de femme m'attire.

Nos yeux se croisent un instant.

Le train s'en va.

Je n'ai pas bougé.

Je pense à la femme au regard clair.

Une femme différente, une femme que je ne serai peut-être jamais.

Une femme libre qui voyage seule.

Je sais que je dois prendre un train.

Je sais que j'ai de nouvelles choses à faire.

Qu'il n'est pas trop tard, que j'ai encore le temps.

Mais le temps passe vite, bientôt je serai trop vieille.

Bientôt, un dernier train arrivera, celui des regrets.

Un nouveau train est annoncé.

Beaucoup de monde devant moi.

Le train s'arrête.

Je vois la même femme assise à la fenêtre.

La femme me regarde avec effroi comme si elle venait de voir un fantôme.

Les gens montent dans le train.

Il va repartir.

Soudain, presque malgré moi, poussée par une force inconnue, je m'élance.

Je saute dans le train.

Dedans un mur humain que je pousse, que je bouscule pour me frayer un chemin jusqu'à la femme.

Quand enfin je l'aperçois, la femme d'un sourire m'invite à m'asseoir en face d'elle.

Je pose ma petite valise sur le siège, à côté.

Nos genoux se frôlent.

Nous nous regardons dans les yeux.

A partir de cet instant, je sais que je ne serai plus jamais la même.

Je sais que je suis déjà différente.

La femme me dit doucement:

"Je t'attendais..."

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L'envoûtante réalité

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Sont fatalistes les gens sages.

Nul ne le devient à son gré.

Comment écarter les regrets,

Ignorer les mauvais présages?

Il faut éviter de penser

Aux injustices qui irritent.

La joie de vivre se mérite

Et donne le goût de danser.

Devenu âgé, averti,

On accueille l'indifférence.

Sont conservées des préférences,

Dont l'envie d'être diverti.

La nature, mine de beauté,

Procure d'innombrables grâces.

S'y ressourcent les âmes lasses.

L'envoûtante réalité!

28 novembre 2014

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CONSTAT

Parfois une photographie que l'on croyait intéressante laisse le spectateur indifférent .

Cruel Constat

Arriver à se détacher de cette particularité du non-partage est une constante mais parfois le contraire peut survenir comme une" révélation " quand soudain un visiteur découvre une autre image et transmet alors son impact non voulu

Le révélateur était au labo l'instant où l'image apparaissait au fond du bac ...tout un mystère c'était bon ou mauvais et il fallait travailler le tirage pendant longtemps pour obtenir une belle image ( Choix du papier , du temps de pose  etc

Avec le numérique ...une prise de vue réussie sur l'écran se trouve inexploitable dans la" phase -papier "

Cruel Constat

Le papier crée l'existence réelle et tangible de la photographie elle, -même et lui assure la transmission C'est toute l'ambiguïté de la photo

Il est vrai que pour une photographie il y a deux personnes : Celui qui a regardé ; celui qui regarde

Chacun apporte une part de lui- même

Constat Réconfortant

Recueil de notes au fil du temps  suivre " Au gré des jours " Arletteart  (votre serviteur )12273061876?profile=original

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En date du mardi 16 décembre
à 18:00 - 19:30

La présentation de l'événement par le CIVA:

"Istanbul 2023
Publié par les éditions B2 - http://editions-b2.com/
Collection : Territoires
144p., 98 g, 13 € - ISBN : 978-2-36509-030-8

Durant l'été 2013, Yoann Morvan et Sinan Logie ont arpenté les franges urbaines d'Istanbul.

Ces marches, d'une distance totale de 200 kilomètres, leur ont permis de décortiquer les mutations profondes de la mégapole Turque. Celle-ci est effectivement en cours de transformation sous la poussée de nombreux projets de méga infrastructures visant à renforcer son rôle moteur de l'économie nationale.

La présentation du livre portera sur la projection de photos inédites de la périphérie stambouliote, accompagnées par des analyses sur différents niveaux tels que les menaces sur l'environnement, les strates migratoires, la société des loisirs, l'architecture ou l'industrialisation de ce territoire, arrière garde du capitalisme européen moribond.

Les auteurs :

Yoann Morvan est anthropologue, chargé de recherche au CNRS, basé à l'Institut d'ethnologie méditerranéenne, européenne et comparative (IDEMEC), et associé à l'Institut Français d'Etudes Anatoliennes (IFEA).

Sinan Logie est architecte, diplômé de la Faculté d'architecture La Cambre Horta, ULB, il enseigne à Bilgi University (Istanbul). "

Je serai présent à cette intéressante présentation.

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DOUCEUR DE L'AIR...

Douceur de l'air hors des saisonsDe l'or virevolte jusqu'au gazon...On en ressent comme un frissonEnvie d'en chanter la vision!Aux lèvres perle une mélodieAvec un brin de mélancolie...Et cœur lentement se souvientDe bel amour, comme un refrain!J.G.
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Sur ma route

 

Parfois, un simple mot, tel un papillon blanc,

Sort d'une parenthèse et voltige troublant.

Je le saisis et l'épingle sur une page.

Or il ne meure pas et ne reste pas sage.

Les mots gardent une énergie toujours durable.

Il arrive qu'ils soient enfoncés dans le sable,

Qui sur eux s'accumule apporté par l'oubli.

Mais leur pouvoir demeure, comme eux enseveli.

Ma pause, interrompue, dans un parfait silence,

J'accueille des propos ou des réminiscences,

Images délavées d'un ailleurs incertain.

Je me vois réagir, avec ou sans entrain.

Aux instants dépourvus de toute fantaisie,

Pour me rendre joyeuse et pour aimer la vie,

J'invite, en ma maison, l'une des magiciennes,

Une muse immortelle, artiste ou musicienne.

Quasiment chaque jour, celle qui m'est fidèle,

Arrive près de moi, légère, à tire d'aile.

En mon être, elle met aussitôt du bonheur,

Me murmurant des vers suaves, cajoleurs.

Surprise, rassurée, je suis ravie, parfois,

D'avoir pu exprimer de délicats émois,

Avec simplicité, en termes poétiques.

Je rends grâce au destin me gardant romantique.

27 novembre 2014

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administrateur théâtres

12273059697?profile=original12273060099?profile=original12273061066?profile=original12273061471?profile=original12273062072?profile=originalLewis Carroll, le romancier anglais  qui a raconté l’histoire onirique  d’ « Alice au Pays des Merveilles », n’avait pas imaginé le succès mondial et intemporel de son héroïne toute candide et romantique, curieuse à l’infini et si ...subversive.  La nouvelle  adaptation de ce mythe, présentée cette saison au Théâtre du Parc de Bruxelles, ne laissera pas indifférent. On est loin du prêt à consommer du film de Burton sorti en 2010.  Loin  du  rêve cinématographique fabriqué dans un déluge de créatures numériques et de décors somptueux.

 Passons la parole à  Jasmina DOUIEB, metteur en scène et maitre d’œuvre avec Thierry Janssen de la réappropriation du matériau poétique d'Alice :

« Les mythes ont ceci de particulier qu’ils fascinent et marquent les sens. Ils outrepassent toutes les frontières : culturelles, générationnelles et temporelles. Ils échappent à toutes les réductions, simplifications ou tentatives d’en cerner les contours. Ils partent en fumée sitôt que vous tentez de les saisir. Et pourtant, les histoires qu’ils charrient demeurent fixées dans les esprits, comme des rêves ou des fantasmes. On n’est jamais sûrs de ce qu’ils signifient et pourtant on reste irrémédiablement hypnotisés. Les Aventures d’Alice c’est bien plus qu’un livre pour enfants, c’est un mille-feuilles qui touche au mythe. C’est une mer d’histoires aux multiples entrées. »

 

Ces quelques mots sont très révélateurs de la place laissée à l’Imaginaire dans ce magnifique spectacle esthétiquement et théâtralement parfait. La quête du bonheur et le plaisir vertigineux de la découverte d’Alice s’opposent  à un monde absurde et chaotique où se côtoie une galerie de personnages burlesques et énigmatiques qui ont peuplé nos rêveries enfantines. Le lapin, Le chapelier fou, la chenille et son narguilé, le non-anniversaire, la partie de croquet, la reine de cœur "Qu'on lui coupe la tête!"... se retrouvent ressuscités!

 

12273060255?profile=originalLe texte est mis en abime par le biais du livre que relit Alice devenue grande et venue au chevet de son créateur qui est sur le point de passer de l’autre côté du miroir.  Pour nous c’est l’occasion aussi de revisiter notre monde imaginaire d’enfant et d’y  emmener même notre progéniture, à qui nous offrirons le  miroir théâtral pour pénétrer le mystère hypnotique du conte fantastique. Le lendemain de la première, c’étaient de sages élèves, menés par de joyeux  professeurs qui occupaient les derniers rangs de la salle ! Rires et réactions enthousiastes fusaient pour l’émotion créée par  une mise en scène fourmillant d’astuces! C’ est un  réel défi que de pouvoir jouer avec les perspectives spatiales et faire grandir et rapetisser Alice sur le plateau d’un théâtre, non ?  

Rien n’est imposé, tout est suggéré. Tout est proposition et invitation au rêve et voyage. Le cadre magique, la beauté épurée des tableaux, des décors et des costumes soulignent la dimension poétique d’un conte qui passionne par ses innombrables interprétations possibles.

Esthétiquement, la mise en scène suscite l’admiration. L’incroyable galerie de personnages loufoques défile avec une logique millimétrée…On finirait par y croire et s’y croire! Non seulement l’espace est tordu grâce au champignon magique, mais le temps, notre pire ennemi,  est explosé.  Il est tour à tour figé, avancé, reculé, ridiculisé pour notre plus grand bonheur! Le temps perdrait il son sens ? «  Le non-sens est plus qu’un jeu chez Carroll ; il détruit le bon sens « en tant que sens unique ». La petite Alice est en état de devenir permanent. Ses transformations de taille et donc d’âge - puisque, par ce biais, elle grandit -, brouillent son identité qui devient infinie. Elle est, dans son corps, à la fois hier et demain ; elle est toutes les possibilités d’elle-même réunies dans un même espace temps. Dans cette esthétique du renversement, les contours d’Alice s’effacent. Elle se cogne aux murs d’un monde désespérément trop grand ou trop petit pour elle. Un monde auquel elle ne parvient pas à appartenir. Jamais la bonne taille, jamais la bonne attitude. »

 Les métamorphoses se suivent et s’enchaînent grâce au moteur principal : le rire omniprésent. Qu’il soit dérision, humour grinçant, ou haut comique de situation, chaque spectateur y trouve sa part de connivence avec les comédiens. Et les enfants apprennent, sur les pas de la jeune Alice au caractère bien trempé, à douter de toutes les apparences, à dégonfler les impostures et à détester la dictature! Avec six comédiens seulement, tous magiques,  eux aussi! Michel CARCAN (Lewis Caroll), Lara HUBINONT(le Chat) , Thierry JANSSEN (la Reine) , Sophie LINSMAUX(dans le rôle d'Alice), Françoise ORIANE(Le Bombyx), Clément THIRION(le Roi). Jubilatoire!

Mise en scène : Jasmina DOUIEB - Assistanat : Alexandre DROUET. 

Scénographie, costumes, masques, marionnettes : Anne GUILLERAY et Geneviève PERIAT.

Lumières : Philippe CATALANO - Musique : Daphné D’HEUR.

Maquillages et coiffures : Véronique Lacroix.

Photos: Isabelle DE BEIR

http://www.theatreduparc.be/index.php?mact=Agenda,cntnt01,DetailEvent,0&cntnt01id_event=18&cntnt01returnid=62

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Une initiative du CRTH (Centre Recherche Théâtre Handicap)

Le CRTH est une structure culturelle de création et de formation amateur et professionnelle qui œuvre pour que le spectacle vivant soit accessible à tous.

Site web:www.crth.org

"Parti du constat que le spectacle vivant n’était pas toujours accessible aux personnes déficientes visuelles, le Centre Recherche Théâtre Handicap a donc proposé à des élèves en art dramatique d’accompagner au théâtre des personnes non voyantes, mal voyantes (par déficience ou vieillissement) afin de décrire en direct les éléments de mise en scène (costumes, décors, déplacements…)".

Découvrez le reportage de France 3 sur les Souffleurs d'Images à Avignon:

                            

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Le voyage du bleu, d’Elvas à Evora.

Continuons notre voyage du bleu.

Vraiment, il faut croire que le temps passe moins vite ici !

Effets du soleil, du bleu du ciel, de cette chaleur inhabituelle en cette saison ?

Tout le monde est en manches courtes, aux champs comme à la ville, où les terrasses des cafés sont bondées.

Le bleu ?

Il nous inonde, nous submerge, nous emporte…

 - Peut-être est-ce à cause de cela que je ne songe pas un seul instant à rentrer ?

Pourtant, il le faudra bien un jour, mais en attendant je continue mon voyage, et j’en profite pour reconnaître et préparer en même temps le prochain stage carnet de voyage où je vais partager mes surprises, mes découverte, mes délectations carnettistes.

Bien sûr, il y a un petit décalage entre la publication de mes vidéos et le présent du voyage, mais je fais ici beaucoup de choses à la fois, et j'espère que le peu de retard pris ne sera pas préjudiciable à l'intérêt de mes publications !

Il faut dire que je découvre des bleus tout simplement incroyables.

Certains sont presque impossibles à reproduire si on n’y consacre pas de longs essais en mélanges sur la palette, si on ne change sans cesse de point de vue pour voir la lumière jouer avec cette couleur et choisir le meilleur angle pour la traduire.

Le temps consacré à ces recherches est d’autant plus exaltant qu’il débouche sur des questionnements et des exercices passionnants.

Finalement, le carnet de voyage, l’aquarelle, les croquis rapides à main levée, ne sont que des prétextes pour aller à sa propre rencontre en même temps qu’ils permettent un échange très profond avec le monde.

La chapelle de la Conception à Elvas, l’un des motifs du carnet de voyage au pays du bleu.

La chapelle de la Conception à Elvas, l’un des motifs du carnet de voyage au pays du bleu.

Parmi les bleus clairs ou cæruleums sélectionnés pour réaliser les liserés de la chapelle de la Conception, c’est le bleu royal Sennelier que je choisis, car parmi ceux qui se rapprochent le plus de la bonne couleur, c’est celui qui présente les effets d’opacité et de granulométrie les mieux apparentés à l’aspect onctueux de leur couleur sur le fond de crépi blanchi à la chaux des murs.Parmi les bleus clairs ou cæruleums sélectionnés pour réaliser les liserés de la chapelle de la Conception, c’est le bleu royal Sennelier que je choisis, car parmi ceux qui se rapprochent le plus de la bonne couleur, c’est celui qui présente les effets d’opacité et de granulométrie les mieux apparentés à l’aspect onctueux de leur couleur sur le fond de crépi blanchi à la chaux des murs.

Dans ma quête du bleu, je m’interroge du rapport des différents bleus que je vois avec les autres couleurs qui leur sont associées, dont l'ocre jaune que l’on retrouve un peu partout dans le patrimoine bâti.

Je constate qu’en mélangeant le bleu cæruleum des liserés extérieurs de la petite chapelle Notre Dame de la Conception (dont je vous avais déjà parlé à mon arrivée au « pays du bleu »), couleur que l’on voit en de nombreuses variantes en décor sur les façades avec l’ocre jaune du bas des murs, on obtient un gris-vert qui est exactement celui des oliviers de la campagne en cette saison !

Bien sûr, il faut faire des essais avec les différents bleus cæruleums de notre nuancier (en les modifiant parfois avec un soupçon de divers jaunes ou rouges), pour obtenir le « bleu parfait » de tel ou tel décor d’architecture, et si on mélange le bleu ultramarine rompu des azulejos de l’entrée de cette même chapelle (rompu avec une pointe d’orange et non avec du gris ou du noir qui en éteindraient la luminosité), on obtient la teinte de l’ombre des oliviers vus depuis cette chapelle qui domine la campagne environnante depuis l’entrée de la ville.

Naturellement, on peut obtenir les gris-verts (ombre ou lumière) des oliviers de bien d’autres façons, mais je vous assure que ces mélanges fonctionnent parfaitement, même si le résultat manque un peu de transparence à cause de couleurs qui au départ ne le sont pas.

Le voyage du bleu, d’Elvas à Evora.

Étonnant de constater combien les couleurs dominantes dans le bâti traditionnel trouvent ici leurs correspondances par mélange, dans les variations chromatiques de l’environnement naturel …

Le voyage du bleu, d’Elvas à Evora.
Mes verts (vert rompu n°1 et gris vert n°4) obtenus par mélange du bleu des liserés de la chapelle (bleu royal Sennelier) ou de l’outremer rompu des azulejos (voir mélange ci-dessus) avec l’ocre jaune des murs (tous les outremers de toutes les marques conviennent, idem pour l’ocre jaune) qui s’apparentent aux différents verts des oliviers ne sont qu’un sujet de réflexion parmi d’autres, basés sur l’observation des différentes couleurs d’un même environnement.

Mais si je veux réellement peindre le feuillage des oliviers, j’utiliserai plutôt du bleu d’Indanthrène Sennelier (transparent intense) à la place du bleu royal (opaque granuleux) pour faire le gris vert de leur feuillage en pleine lumière dans le lointain, et à la place de l’outremer français utilisé pour imiter l’outremer rompu des azulejos (outremer qui est transparent intense) du bleu indigo Rembrandt, car bien que semi-opaque, celui-ci permet d’obtenir la bonne teinte des zones à l’ombre sans mélange intermédiaire (d’où effet plus lumineux, travail plus rapide et similitude chromatique plus grande).  

Hors, le but de ces exercices n’est pas de chercher à peindre des oliviers, mais de se servir des couleurs que nous voyons (en suivant ici le fil conducteur du bleu), pour établir de plus subtiles connivences entre l’univers qui nous entoure, les êtres et les choses que nous rencontrons et notre propre sensibilité, la « profondeur » de notre regard sur le monde.

C’est par ce rapport des couleurs à la vie dont elles sont le reflet, qu’au-delà du témoignage d’un instant, d’un lieu, d’un objet, d’une rencontre, on peut « voyager » à l’intérieur même du voyage, et interpréter « autrement » la réalité perçue à travers ses différentes facettes.

Chaque nouvelle interprétation va alors se révéler comme un nouveau chemin pour aller plus loin dans sa démarche et la réalisation de son carnet…

C’est pour cela que je pense l’approche «traditionnelle et classique» du carnet de voyage (dessins / textes / aquarelles), supérieure dans le fond (même si dans la forme tout est possible pour affirmer sa créativité) par rapport aux autres types de carnets (tout aussi attrayants qu’ils soient, bande dessinée, collages, photos, etc.)...

Quant à l’aquarelle, il y en a bien sûr autant d’approches et de concepts qu’il y a de démarches artistiques et de personnalités créatives, mais celle que je préconise sur le terrain (et que j’enseigne tout en restant fidèle aux bases techniques de cette expression), s’affranchit largement de toute idée de supériorité artistique, de compétition, de maîtrise technique démesurée, d’esthétique en quelque sorte « au dessus du panier » pour ne pas dire de mégalomanie philotechnique : elle reste en toute simplicité au plus près du sujet dans l’immédiateté de l’instant, en étant sans sophistication aucune le fruit de la spontanéité, de la joie de vivre, et de la rencontre entre le réel et notre sensibilité !

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Récupération

 

Je suis devenue l’invitée,

Qui n’ose pas toucher aux choses.

Mon regard s’y pose morose,

Sans réelle curiosité.

Je vois vaguement les tableaux,

Que j’avais peints avec tendresse,

Et qui m’emplirent d’allégresse.

Ils sont cependant restés beaux.

J’aime demeurer en éveil,

Face à ma rue silencieuse,

Je suis dans une humeur joyeuse,

Voyant les dessins du soleil.

Une saison a des surprises,

Change le décor, chaque jour,

Le pare de certains atours.

Imprévue, la beauté me grise.

Je me sens bien à ne rien faire,

Sauf capter de la poésie,

Toute nouvelle ou resurgie.

A l'abandon, mon esprit erre.

Or avec ardeur, ce matin,

Me déliant de la paresse,

Avec une infinie tendresse,

J'ai enjolivé mon jardin.

 

Dans la printanière douceur.

J'ai désherbé, puis ratissé.

Me suis baissée, pour ramasser,

Et donner à boire à mes fleurs.

17 avril 2009

 

 

 

 

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