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La mort de Thérèse

La mort de Thérèse.

   

Thérèse, ma femme, a perdu la raison avant de mourir. Cela s'est fait lentement. Au début, elle s'obstinait sur des détails sans intérêt, je le lui disais, et nous finissions par nous disputer. Un jour cependant, à un carrefour, alors que nous nous apprêtions à traverser parce que les feux étaient passés au vert, elle m'a retenu par le bras.

- Il y a quelque chose?

- Non. Mais où va-t-on?

- Voyons, Thérèse, ne me dis pas que tu as oublié. Nous allons chez le chausseur. En face.

Elle s'est accrochée plus fort à mon bras.

- Je veux rentrer.

Elle a répété: je veux rentrer, et j'ai vu son regard vaciller.

Depuis une zone d'ombre s'était installée entre nous. C'est ainsi que je définissais nos silences et nos regards qui se fuyaient. Je me disais: il faut que nous nous parlions sinon notre couple va se défaire rongé par notre peur de parler, et d'autant plus vite que nous avons peur de nous blesser.

Le comportement de Thérèse se modifiait. Ce n'était pas de la distraction, c'était plus que cela. Par exemple, elle qui était d'une minutie quasi rituelle elle mettait les couverts dans un ordre parfait mais elle oubliait de cuire le repas. Elle devenait imprévisible dans les actes les plus simples.

Un jour je suis rentré du bureau au début de l'après-midi, Thérèse était en pyjama, et elle s'est serrée contre moi.

- Fais-moi l'amour.

Jamais elle ne s'était conduite de cette manière. Elle dont il m'arrivait de regretter qu'elle soit si pudique  avait eu des gestes qui m'avaient surpris et exaltés tout à la fois. C'est elle qui nous avait conduits jusqu'à la jouissance.

Désormais je rentrais du bureau de plus en plus tôt pour des retrouvailles dont il faut bien reconnaitre qu'elles étaient d'abord sexuelles.

C'était une période étrange. Un jour j'ai acheté en même temps que mon quotidien une revue pornographique. Nous l'avons feuilletée côte à côte. Jamais je n'ai ressenti avec autant de vigueur à quel point Thérèse était à la fois ma femme et ma propriété, et ma maîtresse. A la pensée qu'elle pourrait accueillir un autre homme dans son lit, la rage me soulevait la poitrine. J'avais envie de la tuer.

La plupart du temps c'est elle qui décidait du jour et de l'heure où nous faisions l'amour. On eut dit tant elle y mettait d'invention, qu'à chaque fois elle se livrait à une expérience. J'avais le sentiment de devenir un objet sexuel qu'elle découvrait avec surprise.

- Thérèse, tu ne penses pas.…

Je ne savais pas comment le dire et elle, elle me regardait comme si j'étais un étranger qui s'efforçait de lui faire des propositions inconvenantes.

Un jour alors qu'à moitié nue elle m'avait poussé sur le lit mais qu'elle s'était refusée à moi au moment où je m'étendais sur elle, je me suis écartée en l'insultant.

- Tu agis comme une pute. Ou comme une folle, et moi, j'en ai assez.

Elle s'est mise à pleurer.

Je l'ai violée ce jour-là. C'est elle qui ne voulait plus que je m'écarte.

Je me répétais: elle est malade, elle est malade, il faut l'obliger à consulter un médecin. En même temps, je me demandais si c’était vraiment nécessaire.

Je me disais qu'un peu d'organisation, un peu de vigilance de ma part, l'amour que je luis portais, aboutiraient à rendre notre vie aussi naturelle que possible. Je me disais que chez de nombreux couples, ce qui me paraissait hors de la normalité convenue était le lot quotidien depuis toujours et n'étonnait personne.  

Une nouvelle vie s'offrait à nous. Je ne pouvais plus me passer de Thérèse. Il n'y a pas si longtemps, je me demandais si la routine n'était pas en train de ronger

notre  union. Je comprends aujourd’hui le sens de ces mots qui me faisaient sourire: je l'ai dans la peau.

Thérèse est morte sans s'en rendre compte. Elle a eu un léger soubresaut, puis elle s'est raidie. Durant des jours entiers, je ne suis pas sorti de chez moi. J'étais prostré et je pleurais. J'espérais que si je m'efforçais de pleurer et de rester sans bouger, moi aussi je deviendrais fou

 

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Jusqu'à mon dernier jour au monde

 

 

Incorrigible et impunie,

J'existe en parfaite harmonie.

Je savoure la paix, je pense,

M'ensoleillant dans le silence.

Ai-je le droit de ne rien faire?

Je sais que partout l'on s'affaire.

Il le faut pour gagner sa vie,

Moi, je souris à mes envies.

Privilège de la vieillesse,

De s'adonner à la paresse,

Sans devoir en payer le prix

Ni subir un certain mépris.

Se sentir suffisamment libre,

En santé, en bon équilibre,

Me semble une grâce d'élu.

Béni, qui ne s'attriste plus!

J'aimerais tant pouvoir danser

Et continuer à chanter,

Confiant mes refrains aux ondes,

Jusqu'à mon dernier jour au monde!

 

3 janvier 2014

 

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mes désirs

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Mes désirs sont ceux de tout homme ayant une égérie dévouée corps et âme !

La tentation de lui offrir des caresses, des baisers n’est qu’une infime partie de ceux-ci. Comment résister à ces gestes simples et parfois si prodigieux?

Soyez curieux, envieux, cela vous dépassera de toute façon, Diabliczka et Méphisto appartiennent à un autre monde 

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venise et ses fantômes

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Ces fantômes pourraient être les tiens, Diabliczka !

Sans doute aussi ceux de Méphisto !

Ville mystère, presque mystique, ceux-ci se réveillent une fois l’an, lors du carnaval. Ceux-ci sont de la nuit, ils fouillent dans nos rêves mais se révèlent au public, ici ils sont là pour toi, pour moi, pour nous !

Pour toi, fille de l’Est, pays au langage slave, à la saveur si particulière, ils essaient de comprendre, pourquoi moi ?

Pour moi, mélange hétéroclite, du Nord, du Sud, aux langages d’origine latine, ils doivent déjà savoir pourquoi toi !

Pour nous, bientôt les questions seront inutiles !

Ici, ta nudité n’est présente que pour leur faire concevoir à quel point, tu es femmes et à te voir ainsi, ma condition d’artiste a sûrement agi pour que l’homme soit présent avant tout. Bientôt, ce sera fini Méphisto, il ne restera qu’Angelo, fini Diabliczka, il ne restera qu’Anna !

Plus tard, ces fantômes seront toujours là mais plus que pour paraître, parader dans ces rues, ces ruelles, en attendant, nous allons les faire s’interroger !  

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ADMINISTRATEUR GENERAL

L’Espace Art Gallery a le plaisir de vous présenter du 15/01 au 02/02/2014 l’exposition  événement des artistes suivant : Collectif d’artistes : Igor Stepanov (Ru) peintures, Leslie Berthet-Laval (Fr) peintures, Nathalie Afonso Dell’Omo (Fr) peintures, Laurence Bourdon (Fr) peintures et Fabrice Lettron (Fr) sculptures. Exposition  événement comprenant cinq artistes dans le cadre du 26ème anniversaire d’Alzheimer Belgique A.S.B.L. Lien de l’association : http://www.alzheimerbelgique.be/

 

Le VERNISSAGE a lieu le 15/01 de 18h 30 à 21h 30 et l’exposition du mardi au samedi inclus de 11h 30 à 18h 30. Et sur rendez-vous le dimanche.

 

Vernissage qui sera agrémenté d’extraits de Musique Celtique interprétés par la harpiste Françoise MARQUET.

 

Espace Art Gallery 35 rue Lesbroussart 1050 Bruxelles. Ouvert du mardi au samedi de 11h 30 à 18h 30. Et le dimanche sur rendez-vous. GSM : 00 32 (0) 497 577 120

 

Invitation à un concert de Chanson française (d'auteur). Concert "Ainsi soit dit ..." 3e saison.  Luz Chabane (textes et voix) & Thibault Dille (musique et chœurs). Date : le 1er février 2014 dans la galerie de 19h 30 à 21h 30 et après un verre de l’amitié sera offert entre amis. Les liens : http://www.luzchabane.be/ et http://www.lcproductions.be


PAF : le prix des places est de 10 € (sauf pour les artistes, les enfants et les étudiants: 8€).


Places : étant donné le nombre de places disponibles (36) il est préférable de réserver à l’avance sur le mail de la galerie eag.gallery@gmail.com ou par Gsm 0497 577 120.

 

Collectif de la GALERIE :

        

         Leslie BERTHET-LAVAL (Fr) peintures

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         Nathalie AFONSO DELL’OMO (Fr) peintures

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         Laurence BOURDON (Fr) peintures

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         Igor STEPANOV (Ru) peintures

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   Fabrice LETTRON (Fr) sculptures

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A voir également « La grande table en bois » réalisée par l’artiste

         Louis de VERDAL (Fr) sculpture

Et les bijoux d'art des artistes

         Lionel AUBERT et Julie ROBROLLE (Fr) créations en joailleries

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Exposition du 15 janvier au 02 février 2014.

  

INVITATION AU VERNISSAGE

 

Mercredi 15/01 de 18h 30 à 21h 30.

Drink de bienvenue et petits sandwichs fourrés.

 

Espace Art Gallery 35 rue Lesbroussart 1050 Bruxelles.

Ouvert du mardi au samedi : 11h 30 à 18h 30.

Et le dimanche sur rendez-vous.

GSM : 00 32 497 577 120

Et à titre d’information voici les cinq prochaines expositions:

 

-Titre : « Au-delà de la transparence »

Artiste: Alfonso Di Mascio (It) sculptures et installations.

Vernissage le 05/02 de 18h 30 à 21h 30

Exposition du 05/02 au 23/02/2014.

&

-Titre : « Différents regards sur l’art »

Artistes: Leslie Berthet-Laval (Fr) peintures et Marc Bulyss (Fr) peintures.

Vernissage le 05/02 de 18h 30 à 21h 30

Exposition du 05/02 au 23/02/2014.

 

-Titre : « Palimpseste »

Artiste: Gert Salmhofer (Aut) peintures

Vernissage le 26/02 de 18h 30 à 21h 30

Exposition du 26/02 au 16/03/2014.

&

-Titre : « Différents regards sur l’art »

Artiste: Ann Philippsen de Bellefroid (Be) peintures

Vernissage le 26/02 de 18h 30 à 21h 30

Exposition du 26/02 au 16/03/2014.

 

-Titre : « La blessure de durée » (Aragon)

Artiste: Hans Schmidt (Be) sérigraphies

Vernissage le 19/03 de 18h 30 à 21h 30

Exposition du 19/03 au 06/04/2014.

 

Au plaisir de vous revoir à l’un ou l’autre de ces événements.

 

Bien à vous,

 

                                                        Jerry Delfosse

                                                        Espace Art Gallery

                                                        GSM: 00.32.497. 577.120

                                                         

Le site de l'Espace Art Gallery se prolonge dorénavant sur le Réseau Arts et Lettres à l'adresse: http://ning.it/KUKe1x

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Petite Badinerie sans queue ni tête, n’ayant rien de sage

ou Variation buccale dentesque, et non point dantesque …

 

 

Avertissement satiste en guise de Préambule :

« Bien que nos renseignements soient faux, nous ne les garantissons pas. » [1]

C’est la raison pour laquelle, cette nouvelle inspirée de la réalité ne saurait être pure fiction ! Toute coïncidence, ressemblance ou homonymie avec des personnages de chair et de sang, n'est par conséquent, ni fortuite ni involontaire. Et pourtant… l’imaginaire prévaut, tout en se nourrissant de péripéties manifestes glanées de ci de là, au gré de l’existence humaine et ne saurait en aucun cas engager la responsabilité de son auteur !

 

Oh combien la vie peut parfois être cocasse…et combien savent être savoureuses les facéties de celles-ci, lorsqu’elles se présentent à nous et que nous savons les distinguer !

Il semblerait que j’ai fait un songe un rien étrange, en cette nuitée étoilée de jour finissant, glorifiant une Sainte, l’ « égale aux apôtres » ignorée des Latins mais révérée des Orientaux…

Oui, tandis que la fête de Marianne instituée par le calendrier grégorien s’apprêtait à s’éclipser, en cette vingt et unième journée du mois de Messidor, correspondant pour l’éphéméride républicain cocardier, « au jour de la menthe », quelle ne fut pas alors mon ébahissement de distinguer en sourdine, des voix qui tissaient un dialogue insolite, dont il me sied de vous révéler, dépouillée de fausse pudeur,  quoiqu’il soit intime, puisque, toutes esgourdes en alerte, aiguisée par la curiosité ( qui ne constitue pas « un vilain défaut » ne vous en déplaise, contrairement à ce qu’un certain dogme manichéen prêche, mais représente plutôt à mon sens, une source d’enrichissement...), j’eus le privilège d’ouïr un échange des plus baroques, mettant en scène deux protagonistes, que je vais m’attacher à vous dévoiler.

« Quels étaient donc ces personnages formant un duo qu’il me fut loisible de surprendre », m’interrogerez-vous, piqués au vif par un intérêt évident ? 

-Tout simplement des hôtes profondément enracinés dans l’antre secret où siègent mes papilles gustatives, aux antipodes, hélas, d’un palais princier, hébergés de concert par mes mandibule et maxillaire, se faisant face, côté cour et côté jardin, telles deux loges d’un Opéra dit à l’Italienne situées en vis à vis, « dents de sagesse » ou « dents de l’amour » m’ayant causé, jadis, bien des palpitations, si ce n’est des ravages, les démones, et par conséquent, n’ayant rien, mais vraiment rien de sage, je puis vivement vous en témoigner,

Et c’est ainsi qu’avec pour auditeurs libres, incisives, canines et prémolaires entrant dans la danse de la confidence, je fus conviée à ce « Colloque sentimental » particulier, défrayant la chronique,  donné mezza voce par celles désignées en langage un brin « savant », sous le titre de « troisièmes molaires »:  

 

« Ô rage ! Ô désespoir ! Ô vieillesse ennemie !

N'ai-je donc tant vécu que pour cette infamie? […]

Ô cruel souvenir de ma gloire châtiée ! […]

Et ne suis-je blanchi dans les travaux passés

Que pour voir en un jour flétrir tant de lauriers ? »[…]

Et mourir sans vengeance, ou vivre dans la honte ? »[…][2]

 

se lamentait la forcenée ouvrant le bal des « réjouissances », révoltée de ce que ce coquin de sort lui avait délivré !

Ce à quoi, la deuxième, orgueilleuse au demeurant, son pendant de l’autre bord, tendance « rive gauche », l’admonesta formellement, en vertu du critère probant qu’elle n’avait jamais eu à faire au terrible « arracheur de dents » patenté, contre lequel, ma gencive supérieure « conserve une dent », le bien nommé Docteur Rabatjoie, chantre d’instruments de torture dentaire, maniant Daviers, Ciseaux, Fraises, Fouloirs, Pelles, Polisseuses à froid, comme il conduirait un rouleau compresseur, voire un bulldozer, soit, dénué de la plus infime dextérité digitale, de délicatesse à fleur de peau ou soyons précis, à fleur de tire-nerf, à l’inverse d’un affable praticien de notre connaissance, doué d’une fine psychologie,  salué présentement par l’une de mes « cassantes », antithèse de ce « faux frère » de sa confrérie, exerçant sa vocation avec délectation, et une aisance rayonnant d’une chaleur solaire revigorante fondée sur des valeurs de l’anthroposophie[3], le subtil et humaniste Docteur Àcoeurjoie, également adepte éclairé de l’Hypnose ericksonienne …

Mais reprenons si vous le voulez bien, le fil conducteur de notre historiette, là où nous avons abandonné celui-ci un peu plus tôt, à l’endroit de la scénette où l’offensée se prévalait d’une ambition démesurée : demander réparation à « ce Diafoirus de l’écarteur », sa farouche ennemie, dédaigneuse des vains trémolos et sanglots boursouflés subis, déterminée à couper la chique à cette larmoyante coreligionnaire,  ayant en amont préparé sa prédication :

 

« De quoi, oses-tu te plaindre, ingrate en furie ?

N’as-tu point la primeur, d’être la mieux servie ?

Allons, scélérate harpie, foin, je te prie

De tes vaines Lamentations de Jérémie !

Quelle honte pour notre grande fratrie réunie !

Diantre, tu me fais perdre mon flegme, legs d’Olympie !!! »

 

Interloquée, devant la violence de cette échauffourée truffée de vilenies, je fus sitôt incitée à m’efforcer d’apaiser de semblables dissensions entre ce faux couple d’alliées de ma denture, issu cependant de la même origine, se fréquentant depuis le berceau, une fois les « dents de lait » ayant pris la poudre d’escampette, appelé désormais à se côtoyer au quotidien, désirant le sermonner sur le champ pour user de ce ton par trop offensif, n’appréciant que modérément le précepte traduit de la « Peine du Talion » : « œil pour œil, dent pour dent » !

Qui de l’une ou l’autre avait conservé une dent contre sa « sœur », n’était certes pas la question, comme l’aurait professé le Seigneur Hamlet, Prince de nos mélancolies ! Car, de part et d’autre, sévissait une « dent dure », et les donzelles antagonistes semblaient loin de désirer sceller une esquisse de pacte de paix ! Savoir laquelle d’entre-elles avait déclenché ces hostilités importait, en l’occurrence, fort peu ! Ces nouvelles rivales fraichement déclarées, étaient incontestablement aussi avides d’affrontements sanguinaires que Caïn et Abel, géniture de nos Premiers Parents, Adam et Ève, chassée du Paradis pour avoir eu la tentation de croquer à belles dents le fruit défendu et j’avouerai franchement à quel point il me répugnait à les départager, refusant de jouer au juge assesseur assigné à instruire pareil féroce combat !

Orage, tourmente, tornade, désespérance, quoiqu’il en soit de la définition exacte du sentiment généré par ce duel annonciateur de rixe fratricide, nous ne pouvions que nous positionner en obsédés textuels dans le dessein d’admettre le fait suivant : «  le vent se lève, il faut tenter de vivre »[4].

Animée de cette saine détermination, nous prîmes la ferme résolution de nous « armer jusqu’aux dents » (j’emploie volontairement le pluriel en tant que personnalité double née sous la constellation zodiacale de figures gémellaires aériennes, dignes émissaires des Dioscures Castor et Pollux) du moins, celles décidées à nous emboiter le pas, quitte à nous faire menaçants et à les montrer…ces fameuses dents, n’étant pas du genre « à claquer des crocs » à la moindre intimidation ! Que diable, on a de la trempe, ou on n’en a pas !

Sans pour autant, « prendre le mors aux dents » ou encore moins « être sur les dents », il nous fallait montrer une part de notre tempérament et ne pas nous laisser nous en conter par ces réfractaires à l’harmonie, se plaisant perfidement à plomber l’atmosphère, « dents creuses ou chicots en dents de scie », « branlantes » faisant une concurrence déloyale aux mines de charbon, au sombre Pic du Midi ou au Mont Perdu !

Ainsi, nous engageâmes avec ces bougresses de « claquantes » entrées en rébellion, claquemurées dans leur habitat troglodytique, un âpre entretien afin de leur faire entendre raison !

Peine perdue ! Notre harangue moralisatrice crânement énoncée dévolue à leur faire entrevoir à quel point le ridicule émanait de leur lutte intestine pour le pouvoir, fit « beaucoup de bruit pour rien », et fini par pitoyablement échouer !

Nous eûmes beau dire et beau faire, en brandissant par exemple, l’ultimatum de leur couper les vivres, leur promettant qu’elles auraient à se mettre sous leur « nicotte », qu’un régime drastique composé de pain sec et d’eau, il nous fallu nous résoudre à lâcher prise devant la ténacité de ce conflit « dentesque » de nos « tabourets de la gargote » incriminées !

Bref, acidité et rancune étaient au menu, étant donné que ces pestes y allèrent de leur défense en ne manquant pas de nous remémorer notre part de responsabilité dans la déliquescence de la noble matière originelle de leur constitution, faute d’équilibre nutritif, oblige ! …

Hallucinant ! Du rôle d’agressées subissant l’assaut de leur déchainement, nous fûmes en quelques minutes catapultées dans la position  inconfortable de celles que l’on pointe du doigt ! Tout juste, si nous ne discernions pas le ministère public prononcer la phrase clé rebattue, à l’aide de dentales affutées :

 « Accusées, levez-vous ! »

Pour l’heure, nous ne saurions occulter le concret de ces tribulations qui nous faisait ressentir le danger imminent sous-jacent et qui nous obligeait à admettre que nous n’en menions pas large (nos « canettes » apparentes, de vraies perles, convenons-en, participant à faire tout le charme de notre exquis souris prenant dans ses rets force loups transformés en agneaux, s’entrechoquant à l’envi, esquissant une sorte de branle de Bourgogne...) tandis qu’une seule et unique aspiration nous animait : rétablir un semblant d’ordre et de quiétude au sein de ce logis exigu et confidentiel, la suite de notre « mobilier » surnommée « touches de piano » acquiesçant à ce dessein, ô combien salutaire !

Comment nous vînmes à bout de cette sotte escarmouche, en exigeant des belligérantes qu’elles enterrent ad vitam aeternam, la hache de guerre ?

 

Mon Dieu, ne l’avez-vous point déjà pressenti ? Donneriez-vous votre langue au chat ?

Désolées de vous décevoir, sinon de froisser votre susceptibilité, mais notre trio de Mousquetaires régnant du haut de leurs pattes de velours sur nos cœurs de grisettes chattesques, fauves miniatures apprivoisés, condescendant à partager leurs appartements avec les bipèdes que nous sommes, ne se régalent que de viande de volailles extra « élevées » aux grains et minéraux, estampillée d’un label fermier…

Moralité : reprenez, nous vous en prions instamment, votre langue concédée prématurément aux beaux sires à longues vibrisses, car nul doute, que nos aristochats en délicats gastronomes de l’Ancien Régime, nantis d’un palais éduqué digne d’un Prince ou à la rigueur d’un Duc ou du Marquis de Carabas, bouderont votre offrande, préférant la disette à ce type de chair, « abats » qu’ils daignent consommer qu’à titre exceptionnel, sous forme de foies de gallinacées, ayant, de surcroit, « les dents trop longues » pour se contenter d’un morceau carné à l’échelle minimaliste !

Trêve de badinages ! Vous brûlez d’apprendre, nous le devinons, comment ce tableau à deux personnages, s’est achevé ? Ah, si seulement nous le savions nous-mêmes !

Imaginez-vous qu’au moment suprême, où nous nous apprêtions à rabattre le caquet de ces broyeuses de denrées comestibles transformées en véritables pièces d’artillerie, comme fait exprès, les aiguilles de l’horloge marquèrent 7 heures, réveil matin que nous aurions pour une fois, tellement voulu voir « grippé », et qui néanmoins, retentit, nous rappelant, plus que jamais implacable, les astreintes au programme de notre agenda…

Nous nous surprîmes à Maugréer « entre les dents », du moins celles qui nous restaient, un vague :

« Divin Morphée, ô inconstant et cruel Amant, pourquoi veux-tu déjà nous délaisser ?»…

Dorénavant, il ne nous restait plus qu’à« Serrer les dents », du moins celles exposées en vitrine, jusqu’à en gricher afin de maitriser de dérisoires vociférations, puis à nous extirper de notre litière à la romaine, contre notre gré, est-il nécessaire de le relater, en ne les desserrant pas… « les dents », vaincues de reconnaitre, la bouche desséchée et pâteuse, que nous devions renoncer à bénéficier de l’épilogue de cette bouffonnerie, variante de la Farce de Maitre Pathelin, remettant aux calendes grecques l’espoir d’une intrigue heureuse ou plutôt lorsque « les poules auront des dents », répondant par automatisme et donc, « toutes dents dehors » à la question immuable inaugurant la fin de nos chimères, formulée par notre prévenant compagnon… n’attendant, même pas notre réponse :

« Avez-vous bien dormi, chérie, ma belle au bois dormant » de mes songeries éveillées les plus folles ?

Vous semblez, comme à l’accoutumée, fraiche comme un bouton d’églantine, Mignonne, mieux, comme « une rose, qui ce matin avait déclose sa robe de pourpre au Soleil » [5]!

C’est votre éternel « Prince charmant » et charmé à la Charles Perrault qui vous le déclare ma mie, et croyez m’en, « votre teint au sien pareil », à l’opaline de cette Rosacée, ne saurait souffrir nulle autre comparaison, excepté, peut-être avec son altesse le Lis candide, dit Lis de la Madone, qui, de sa tunique immaculée de noble gentilhomme, semblant se substituer aux Trompettes de Salomon, eût pu soutenir de vous être confrontée, « mon enfant, ma sœur [6]», ma Fiancée du Cantique des Cantiques[7] »…me complimenta, soucieux de m’amadouer, sourire ultra Bright de rigueur affichant en devanture ses incisives triangulaires non retouchées, à l’émail atteint par la jaunisse, le « Prince Charmant » en question, prêt à chevaucher son destrier pour affronter, si ce n’est terrasser, le dragon concurrent ennemi, tout au long de la sainte journée.

Oui, apparemment satisfait de sa saillie on ne peut plus spirituelle, mûrement improvisée…durant son insomnie inaugurée au crépuscule par les hululements de l’altière chouette effraie qui l’effrayait au plus haut point, le galant cogitait depuis sa veillée forcée jusqu’au lever de Monseigneur l’astre solaire, quelle stratégie efficiente à adopter afin de parvenir à nous charmer dès le saut de notre couche amorcé.

Et c’est ainsi, qu’il cru judicieux et de bon aloi, l’innocent, de déployer ce qu’il prétendait être ses meilleurs atouts de séducteur, en mettant à contribution ses zygomatiques, se fendant d’un rictus chargé de lever le rideau sur son aimable denture, riant de tout son « râtelier », n’ayant cure de se casser les quenottes, ou de tout autre incident de parcours !

À l’instar de ses semblables de son signe du zodiaque, pourquoi voulez-vous, que cette bête à cornes non châtrée de l'espèce Ovis aries bêlant à ravir, faisant ainsi frémir un cœur de pierre, se résigne à abdiquer, puisque aucune créature humaine ne saurait lui résister, était-il persuadé dans son for intérieur…

Qu’avait-il donc bien à perdre en « prenant la lune avec ses dents »[8] ?

Nous vous laissons le soin de le deviner

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Le 9 Juillet 2013,

Valériane d’Alizée,

© Tout droit de reproduction réservé


[1] : Axiome du compositeur Érik Satie, qui partageait avec Alphonse Allais, lui aussi honfleurais, un esprit affûté et d’une grande finesse…

[2] : Pastiche de l’illustre Monologue de Don Diègue du Cid  de Pierre Corneille (Acte I, scène IV de la Tragédie)

[3] : Le terme anthroposophie largement repris par Rudolf Steiner féru entre-autres, de la pensée goethéenne et nietzschéenne, provient au niveau de l’étymologie de anthropos et Sophia,  représente une philosophie de l’existence qui s’appuie sur l'observation et le penser, deux piliers fondamentaux de toute connaissance ; état d’esprit, manière d’appréhender la vie qui proposent, par une intensification conjointe aller-retour de ces deux activités, de faire l'expérience de l'essence du penser, qu'il nomme le penser pur. De ce dernier, l'homme doit pouvoir tirer en toute autonomie le motif de ses actions et agir alors librement. C'est ce que Rudolf Steiner a appelé « l'individualisme éthique ». L'anthroposophie se fonde sur l'affirmation d'un dépassement possible de la vision matérialiste de la nature et du monde en y ajoutant les niveaux suprasensibles de l'existence : processus vitaux, âme et esprit. Selon Steiner :

L'interprétation correcte du mot « anthroposophie » n'est pas « sagesse de l'homme », mais « conscience de son humanité », c'est-à-dire : éduquer sa volonté, cultiver la connaissance, vivre le destin de son temps afin de donner à son âme une orientation de conscience, une sophia4. »

L'anthroposophie cherche à développer en l'homme les forces nécessaires pour appréhender ce qui existerait au-delà des sens : monde éthérique ou monde des forces formatrices, monde psychique ou astral, monde spirituel. Pour Kant, l'homme ne peut pas connaître ce qui est au-delà des perceptions sensorielles. Pour l'anthroposophie, l'homme peut développer en lui les facultés qui lui permettent de dépasser cette limite.

Sur ce chemin, la connaissance de soi et le développement des forces morales sont présentés comme indispensables pour éviter les « décollements » et prévenir les dérapages. La règle d'or est celle-ci : Quand tu tentes de faire un pas en avant dans la connaissance des vérités occultes, avance en même temps de trois pas dans le perfectionnement de ton caractère en direction du bien. »

[4] : Fameuse devise extraite du « Cimetière marin » de Paul Valéry

[5] : Emprunt à la célèbre « Ode à Cassandre » de Pierre de Ronsard, in les Odes ,1550

[6] : Allusion aux premiers vers de « l’Invitation au Voyage » de Charles Baudelaire, poème tiré des Fleurs du Mal, 1857

[7] : En référence au livre de la Bible dont le titre en hébreu est שיר השירים, Chir ha-chirim, « Cantique des Cantiques », dit aussi Cantique de Salomon revêtant une forme de longs poèmes, « Chants lyriques d’amour » échangés entre un homme et une femme. Il fait partie des autres écrits au cœur de la Bible hébraïque et des Livres poétiques de l'Ancien Testament (la première partie de la Bible chrétienne Il représente une part de la littérature sapientiale (de sagesse), sans doute l'une des raisons qui font qu'on a voulu le relier au roi Salomon. Cependant, malgré la présence de certains archaïsmes dans le texte, la langue et le style sont assez tardifs et font penser à l'époque perse ou même hellénistique (IIIe s. av. J.C.). Comme pour tout livre vétéro-testamentaire, la rédaction du Cantique des Cantiques a probablement une très longue histoire.

[8] : Expression signifiant »tenter l’impossible…

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Des frères à la vie à la mort

 

Jean et moi, nous avons terminé nos études ensemble. Le jour de la remise des diplômes, à minuit pile, nous avons ôté nos pantalons, je lui ai pris le bras, et nous avons parcouru la rue principale de la ville en chantant des chansons salaces. Nous étions vraisemblablement saouls.

Jean avait épousé Lucie que j’aurais pu épouser moi-même si Jean ne m’avait pas précédé pour lui demander sa main. Parce que nous n’avions pas de secret l’un pour l’autre, il savait que moi aussi j’étais amoureux d’elle. Il m’avait fait promettre que s’il mourrait avant moi, c’est moi qui veillerais sur Lucie.

- Tu me le jures ?

- Je te le jure.

Nul n’est maitre de ses rêves. Lucie était banalement belle. Pas comme ces femmes dont la vue seule vous remue les sangs. Je me suis parfois demandé si les charmes que je luis trouvais, ce n’était pas Jean, parce qu’il était son mari, qui en était le responsable.

Jean était un sportif. Il prétendait à un corps sain. Le matin par exemple il faisait une demi-heure de jogging  puis prenait une douche avant d’aller travailler. Sans oublier un baiser rapide donné à Lucie. A la fermeture du bureau de son entreprise, plutôt que d’aller au café, il se rendait dans une salle de fitness où il entretenait sa forme. Somme toute une vie bien réglée. Il me disait qu’il voulait se dépasser.

Le soir, j’étais souvent chez eux avant qu’il ne rentre. Nous l’attendions, Lucie et moi en prenant un verre de vin. Elle me regardait parfois d’une façon curieuse.

- Tu vas bien ?

- Oui. Et toi ?

- Oui.

Lorsqu’il arrivait, nous buvions à trois avant de dîner. Puis encore en dînant. Puis avant que je ne rentre chez moi. En fait nous buvions beaucoup. Peut être beaucoup trop. 

Saoul, un mari au lit pense d’abord à dormir et moins à combler sa femme. C’est ce que j’escomptais. Le jour où c’est moi qui veillerai sur Lucie, je me le promettais, je boirai beaucoup moins.

Nous passions nos vacances ensemble. Ma présence lui permettait de pratiquer son sport favori sans trop priver Lucie de compagnie. C’était le parapente. Il se ruait vers la vallée et se jetait dans le vide. Puis recommençait.

- Il me fait peur.

Lucie portait la main à la poitrine.

J’avais des remords. Il m’arrivait de souhaiter qu’il se cassât quelque chose, pas nécessairement sa mort.

Un jour, je ne me souviens plus de ce que nous fêtions, nous sommes sortis tous les deux tandis que Lucie préparait le dîner Nous avons bu dans ne nombreux cafés avant de rentrer en chantant. Nous n’avons pas dîné. Jean s’était affalé sur la table.

J’ai regardé Lucie.

- Sois sage, Pierre.

Elle ne m’a pas repoussé. Je me suis étendu sur le sol et je l’ai attirée. Elle a rejeté la tête et je l’ai pénétrée. J’ai joui très vite. Sans plaisir. Quant à elle, à peine si elle a émis un soupir. Je ne savais pas ce que je devais faire. Je me suis levé  et je suis sorti. Jean ronflait toujours.

Je suis resté deux jours sans les voir avant que Jean ne me téléphone.

- Lucie s’étonne de ne pas te voir. Si tu es malade, dis-le. Elle viendra te soigner.

Le soir, nous avions repris nos habitudes. Je prenais l’apéritif avec Lucie en attendant Jean.

Je fis la morale à Jean le lendemain.

- Tu as tort de boire autant. L’amitié que je te porte m’autorise à te le dire. Lucie, ton épouse, tu lui fais l’amour souvent ?

- Elle est frigide. A toi, je peux le dire. Pourquoi crois-tu que je me dépense tellement ? Lorsque je pense que durant toute une vie c’est elle que j’aurai dans mon lit.

Il ajouta en ricanant :

- Tu en jugeras lorsque je mourrai. Tu l’as promis, non ?

Depuis, jamais la vie de Jean ne m’était apparue aussi précieuse. Je lui avais fait la promesse d’épouser Lucie s’il mourrait. A mes yeux une promesse est une promesse et notre amitié était aussi profonde que celle des indiens américains qui se partageaient une goutte de leur sang.

 

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La petite chapelle

Me voici revenue dans la cour de cette jolie chapelle au centre d’un vieux charbonnage à l’abandon où j’avais croisé une personne sortant de mon quotidien.

Cet homme était un jeune prêtre vicaire portant la soutane et très imposant tout vêtu de noir.

Jouer dans cet endroit était dangereux et filer à l’anglaise était ma spécialité. J’avais fait de cette cour de charbonnage mon terrain de jeu. Ce Vicaire avait dû me repérer plusieurs fois passant sans faire de bruit.

 

Dans les écoles communales, le cours de religion était à l’époque dispensé par une personne extérieure à l’établissement, soit un prof de religion ou une personne du clergé selon les disponibilités.

Ma première école n’était pas loin de chez moi, à qq rues. Un bâtiment imposant et moderne, une cour avec des peupliers et un grand préau. Si je me souviens, il n’y avait que 2 classes qui réunissaient les 3 premières années, l’institutrice s’appelait madame La Forêt, ça ne s’invente pas…une femme énergique. La classe me paraissait grande et avait une volière avec des tourterelles dans le fond de la salle.

 

Ce professeur de religion aimait nous emmener à l’église ou à la chapelle. C’était une sortie pédagogique.

Le jour de la visite à la chapelle du charbonnage, je n’étais pas très rassurée de retourner sur les lieux de mes jeux.

Revoir ce Vicaire que j’évitais à tout prix lors de mes visites interdites ne me donnait pas beaucoup d’enthousiasme pour participer à l’entretien. Je me tenais à l’écart, très discrète et je l’écoutais néanmoins parler avec plaisir.

 

Ce Vicaire n’était pas être très âgé, il avait fait le séminaire et il était tombé dans cette chapelle comme on est muté dans le nord ou dans le sud.

 

C’est alors qu’a retenti ce :- « Bonjour Mademoiselle, c’est bien vous que je vois qq fois dans ma chapelle… » Devenue blême et en colère aussi d’être seule à partager ce grand moment de solitude, je baissais les yeux. Le Vicaire ne s’étendit pas sur les faits et je pus recommencer à respirer normalement.

 

Ce Vicaire s’appelait Champenois, je l’ai toujours appelé monsieur le Vicaire.

Tout au long de ma vie, aux moments tristes comme aux moments heureux, il était là, gentil et protecteur. Il s’est occupé des enterrements de ma famille, des baptêmes, des communions. Il n’était jamais loin.

 

Il était devenu l’ami de mon père de par sa profession et le mien. Ce Vicaire, toujours trop généreux, se faisait toujours voler par ses ouailles. Il était sans cesse démuni de tout. Il logeait les pauvres, les personnes qui sortaient de prison et qui disparaissaient avec le peu qu’il lui restait. Toute sa vie a été un sacerdoce. Il ne portait jamais plainte de peur de nuire à ses voleurs et à leurs familles. Il était d’une grande douceur dans ses paroles, d’une grande bonté et d’une intelligence peu commune, il était passionné de Sciences en plus de son Dieu.

 

Après qq années de mariage, j’ai déménagé dans un petit village frontalier et qu’elle ne fut pas ma surprise d’apprendre que le nouveau curé était mon Vicaire.

Il a été très heureux de revoir ma famille et venait nous rendre visite dès qu’il pouvait. Il parlait souvent de mon père. Il n’avait pas changé, toujours aussi généreux, il se faisait toujours dévaliser, voler, et qq fois battre par ses protégés. Rien n’y faisait, c’était la croix qu’il portait sans se plaindre.

 

Un soir qu’il était venu me voir à la maison, il me rappela qq chose  :-« tu te souviens de la petite chapelle dans le charbonnage, c’était un bel endroit. Je me souviens de tes visites illicites dans ma chapelle ».

Je suis redevenue blême et cette fois devant mes enfants…qui n’ont pas compris.

 

Du côté religion, cela n’a jamais été simple pour moi. Un jour, il m’a dit que la vie est un choix et que l’on ne peut pas toujours être dans le flou, que c’était trop facile de ne pas choisir sa route avec ou sans Dieu.

 

Quel beau souvenir…

 

Aux dernières nouvelles, ce prêtre est rentré dans sa famille, dans les Ardennes, après avoir eu un grave accident. Il va bien et continue à aider les gens qui sont dans le besoin dans son village.

 

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La fureur de vivre

 

Soliloque

Je sais ce qu'est la joie de vivre;

Elle peut griser, rendre ivre.

Parfois, on se comporte en fou

Peu importe on se rit de tout.

Le mot fureur me fait penser

Aux agissements insensés

De gens se montrant téméraires,

Pleins de défis à satisfaire.

Quand ils s'exposent au danger

Ils semblent vouloir se venger.

Leur raison rarement l'emporte,

Les passions restent les plus fortes.

Joie de vivre et fureur s'opposent.

Ceux qui, ne craignant nulle chose,

Assument des choix démentiels,

Ont perdu de vue l'essentiel.

2 janvier 2014

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IL EN FAUT...

Il en faut des caresses pour que l'on se console

D'un trop plein de détresse, de cette vie qui désole.

Et qui n'a  pas compris l'esprit de thérapie

Deviendra sec et froid au déclin de sa vie...

Il faut donner l'amour, par défaut, par folie

Afin de supporter les revers de la vie.

Car si l'on peut encore s'imprégner de soleil

L'esprit sera en paix si le corps s'émerveille!

Centrer tout son courage dans une manière d'être

Et à nos sensations ouvrir grand les fenêtres!

La mort est tout au bout et pour chacun de nous

Mais aujourd'hui en vie place à nos désirs fous!

J.G.

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Le silence entre ceux qui s'aiment

 

 

Emplis de poésie, il y a des silences,

Où flottent des parfums dans le recueillement.

Lors, l’âme délivrée du souci de l’absence,

Se complaît à penser dans son isolement.



Il y a des instants que la mémoire emplit

D’images et d’émois enrobés de tendresse.

Le temps les a gardés intacts ou embellis,

Souvenirs accueillis sous forme de caresses.



Les mots semblent alors devenus moins utiles,

Pour exprimer l’amour que de loin l’on ressent,

La nostalgie parfois ou des craintes subtiles.

Le silence peut être doux, attendrissant.

 

18 décembre 206

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Sabine ou la femme divorcée

Sabine ou la femme divorcée.

-

Elle était âgée de quarante ans à l’époque. Chez l’homme ou chez la femme, il y a des âges où la vie est sur le point de basculer. Et parfois, elle bascule.

Aujourd’hui, à l’âge de cinquante-six ans, elle était encore fort séduisante. Elle avait été, à l’époque de son divorce, une femme qui enflammait les hommes au travers de la sensualité qu’elle dégageait.

Un jour, elle avait appris que son mari l’avait trompée. Il était médecin. A l’époque, il faisait encore des visites à domicile. Il avait prétendu qu’une patiente l’avait pratiquement violé. Nue sous sa robe de chambre.

Elle le lui avait reproché, et elle avait entrepris une procédure en divorce. Ce fut l’affaire de plus d’un an. A quarante-deux ans, elle était devenue une femme  libre. Une femme seule.

Elle eut un amant. Le mari séparé d’une amie. Marcel souhaitait l’épouser. Elle était sexy, elle faisait bien l’amour, il ne le disait pas mais elle faisait beaucoup mieux l’amour que ne le faisait sa femme, et elle faisait bien la cuisine. Une cuisine légère parce qu’elle surveillait sa ligne, et savoureuse. 

Elle cessa de voir Marcel.

La vie est imprévisible. Il ne devait pas être âgé de plus de vingt cinq ans celui qui l’avait abordée dans une brasserie, attablé à une table voisine. Un beau garçon, de belles proportions physiques, le visage souriant, il devait plaire indubitablement. Il lui avait plu à elle. Il aurait pu être son fils ! Elle exagérait mais c’était d’autant plus excitant.

- Je peux m’asseoir ?

Elle avait dit oui. Elle n’avait pu s’empêcher d’ajouter :

- Un lapin ?

 - Pas un lapin, un signe du destin.

- Oh ! Vous n’exagérez pas un peu ?

- A peine.

Il ne manquait pas d’audace. Ce fut une liaison qui dura quatre mois. Il la retrouvait deux fois par semaine dans l’appartement qu’elle occupait depuis son divorce. Elle aimait cette façon qu’il avait de la regarder lorsqu’elle était nue. Elle plaisait. Elle pensait : il ne me regarde pas, il me détaille. Il découvre la femme en moi.

Robert, c’était son nom, était sur le point de se marier. Sa rencontre avec Sabine avait bouleversé sa vie, celle de sa fiancée, et plongé ses parents dans la désolation.

Un monsieur de près de soixante ans avait sonné à sa porte et la main sur le cœur, une véritable scène de théâtre, il lui avait dit qu’il était le père de Robert.

- Vous ne me connaissez pas, mais…

Elle ne savait pas si elle devait rire et vamper ce brave homme. Raide et très convenable, il ne savait pas, c’était criant, comment ne regarder Sabine que dans les yeux.

Les années passèrent. Elle eut sa dernière aventure avec des jeunes gens lorsque l’un d’eux, le fils d’une amie, lui avait demandé conseil.

- Comment faire ? J’aime Nathalie et je suis incapable de le lui dire.

Elle hésitait entre les larmes et le rire. Mais le jeune homme ne s’aperçut de rien. Sans aucun doute, il était d’une timidité maladive. Elle aurait aimé l’initier.

- Tu l’as déjà embrassée. Tu l’as déjà touchée ?

- A vous, je peux le dire : je ne suis plus un homme lorsque je suis à côté d’elle.

- Plus un homme ?

C’était une véritable confession. Il ne considérait pas que Sabine était vieille ou laide mais ses attraits qui faisaient envie il y avait peu de temps encore aux jeunes gens de son âge n’éveillaient aucune sensation physique chez ce jeune homme. C’est de Nathalie qu’il rêvait. Qu’il éprouvait le besoin de décrire.

Sabine avait trouvé Nathalie quelconque. A l’image de ces jeunes fille en pleine métamorphose qui se bandent les seins parce qu’elles les trouvent trop gros ou qui bourrent de ouate leur soutien-gorge parce qu’elles les trouvent trop menus.

Depuis, elle avait eu davantage de rapports amoureux avec les hommes de sa génération. Mais si elle y mettait plus de science, et eux aussi, elle n’en retirait pas les mêmes satisfactions  lorsqu’elle se retrouvait seule. C’est durant ces moments que, debout devant son miroir, elle se regardait, les mains sous les seins.

- Sabine !

Elle rentrait chez elle après s’être rendue au cinéma. A peine si elle se souvenait du film. Elle l’avait reconnu sans hésiter, c’était la voix de Pierre, son ex-mari, le médecin dont elle avait divorcé quinze ans auparavant.

- Qu’est-ce que tu fais là ?

- Sophie est morte.  

- Sophie est morte ?

Souvent les phrases se font l’écho les unes des autres, parfois ce sont les silences qui les prolongent, les uns et les autres expriment des sentiments confus.

Sophie était la femme qu’il avait épousée après son divorce. La solitude soudaine des maris, plus que la beauté ou les qualités de leur future épouse, les pousse souvent à se remarier.

Il y avait longtemps qu’ils ne s’étaient pas rencontrés, Sabine et lui. La surprise fut d’autant plus grande. Elle n’alla pas sans un regard inquisiteur sur ce que les corps des uns et des autres étaient devenus.

- Tu veux monter ?

- J’avais besoin de parler à quelqu’un

Elle habitait au troisième étage. L’ascenseur, proche de la cage d’escalier, était étroit. Il pouvait transporter trois personnes pourvu qu’elles se serrent. Pierre détourna la tête. Sans ce geste instinctif de savoir-vivre, il aurait eu le nez et les yeux sur la poitrine de Sabine dont il se souvenait soudain de la tiédeur.  

L’appartement était spacieux. Après le hall, on pénétrait dans le salon. On devinait à droite la porte des chambres à coucher.

- Tu es bien ici.

Pendant qu’elle apportait les verres, elle se souvenait qu’il aimait le whisky. Elle constatait qu’elle-même durant toutes ces années était restée fidèle à la même marque.

- Toujours de l’eau plate ?

Il la regardait, et il pensait qu’elle n’avait pas changé. Lui non plus, aux yeux de Sabine, s’il n’avait plus les traits juvéniles du mari qu’il avait été, n’avait pas l’air d’un vieillard. Un peu d’embonpoint mais la taille bien droite. Il avait l’air vigoureux. Pourquoi s’étaient-ils séparés ? Elle était incapable de se répondre. Et Pierre, que devait-il en penser ?

Il avait besoin de se confier. Pour l’écouter, elle s’était assise sur le fauteuil à deux places, les jambes repliées. A cette place précisément où elle s’asseyait lorsqu’elle était avec son amant avant qu’ils ne se lèvent tout à coup pour s’embrasser.

Elle était incapable de dire comment les choses allaient évoluer. Ce sont des situations dont on devine la fin. Peut être que l’alcool faisait déjà son effet. Pierre se leva. Elle se leva à son tour.

- Il est tard, il faut que je m’en aille. J’avais besoin de parler. Je te remercie, Sabine.

Ils s’embrassèrent comme de vieux amis, et elle le reconduisit à la porte.

 

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Cher Ami d'enfance,

J'aime la relation que nous entretenons vous et moi.
Elle se travaille, grandit, se fait de plus en plus jolie !
Elle ressemble à une fleur sauvage, qui pousserait aussi bien dans un jardin royal, que dans une vallée suisse, vosgienne ;elle irrigue la vie même !
J'écris comme je grandis, je respire.
Tiraillée souvent je suis, en le travail, les exigences du quotidien, mon amour pour la lecture et l'écriture, peut-être une formation future ; le temps est trop court, pas assez d'heures ....... Bref une trop grande envie de vivre, pour une vie bien trop courte.
Sans doute est-ce pour cela que j'écris, car l'écriture, continuera sans moi (traces et donc mémoire).
Oui j'aime infiniment notre relation ; quelle richesse inouïe de nous être trouvés !
Bien à vous.
Dominique
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♦ Silence et poésie, instruction des embellies

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Avec tous mes vœux à ceux de bonne nature humaine

Et aux amoureux des beaux arts et belles lettres

Souvent je me replie dans la poésie du silence

C’est un besoin d’éloignement du monde qui est trop

Trop de stress et trop d’agressions, trop le niveau zéro

Pour le pouvoir de décider ce qui est d’importance

 

Contre un monde voyeur, laideurs et drame perpétuel

Contre la tyrannie des émotions mais qui déconne

Tant cette hypocrisie des victimes qu’on sélectionne

Tant l’iniquité redoublée par tant d’oublis cruels

 

Souvent je me replie dans la poésie du silence

Ignorer les prêcheurs, les exploiteurs de nos malheurs

Les imposteurs de poésie qui ne sont que braqueurs

Fervents de l’esprit en loques et de la décadence

 

Contre ce feuilleton des catastrophes en série

A ne plus savoir ce qui fait la condition humaine

A qui l’on peut faire confiance et si ça vaut la peine

De lutter pour vivre tant c’est dit : nous sommes maudits

   

Souvent je me replie dans la poésie du silence

J’en fais un espace de possible réconciliation

Avec qui je peux être, à bout touchant, l’obstination

De chérir la vie même au compte des invraisemblances

 

Là, ma sincérité, l’effeuillée des grands sentiments

Tout au-dedans, rien au dehors, là, cette architecture

De tout l’être en conflit, en conscience d’une aventure

De l’éphéméride des jours qui s’en vont tellement

 

La poésie du silence est bien plus représentative

De vivre intensément que ces mots servis en décoction

Bien plus prospective que de gargouiller des sermons

Parce que soit disant l’humanité à la dérive     

 

Silence en ma mémoire rosacée qui me rend

Tous les grands moments de ma vie, l’esprit qui me rapproche

De mes pareils pour qui la vérité, c’est dans l’accroche

A de chers portraits et présents, et absents, tout autant

 

Silence en ma partie profonde, intime, précieuse,

Je ne veux la flétrir, je ne saurais m’en départir

Par des mots sans talent pour dire vivre c’est mourir

Plus d’une fois quand bien même des amours généreuses

 

Le temps silencieux me convient et bien plus qu’on ne croit

Je sais, bavard je suis en des contextes de rencontres

Ca compte tellement les occasions où se racontent 

Nos histoires, nos espoirs puis qui vivra, verra   

 

Mais la poésie du silence est ma correspondance

Avec les domaines des intrigues et des questions

Tant le monde est complexe, un plein de contradictions

L’antithèse de poésie, convictions, éloquence   

 

 

 

Une poésie du silence, tempérance et nécessité

L’avant de l’ambition du premier pas d’une parole

Ecoutez Rilke sublimer ce qu’il faut de l’école

Apprendre mille fois la beauté et l’humilité          

 

Silence et poésie, le temps signifiant pour mes peines

Mes séparations d’avec des combattants qui étaient beaux

Tant capables de tout embellir jusqu’aux yeux de l’eau

Ce langage mouillé révélant pour sûr comme on aime

 

Silence et poésie, pour mes temps d’esprit arc-en-ciel

Mon banc soleil en pluie du rappel de cent anecdotes

Le pourquoi des heures, journal intime, antidote

La franchise au final de ce qui est son essentiel

 

Silence et poésie, ô suspendu des beaux spectacles

Je le suis promeneur, voyageur, ou observateur

Change m’a-t-on dit mon regard, et de par sa couleur

Son parler religieux dans l’éventail des miracles

 

Silence et poésie, entre le grand tout et le rien,

Ce à quoi l’on tient tant, et ce qui est inaccessible

Ce pour quoi l’on se bat, et le grand tout imprévisible   

J’en ai fait la trame pour nous tisser les meilleurs liens

 

Alors à quoi ça sert mes huit centaines de poèmes,

Puis d’autres qui viendront, tous iront s’éparpiller

Qu’en est-il du poète en ce temps maximum stressé

Puis de moi, petite bestiole autant qu’il m’en souvienne

 

A quoi ça sert vraiment, tout a été dit avant moi

De tous nos problèmes, inconstance et incertitudes

Tout a été dit des mondes, cortège ou solitude  

Je répète l’expérience des chemins maladroits

 

Ce que je voudrais vous dire, c’est bien plus qu’une prière

Dégagez les misanthropes, leurs massacres de tout  

Que soit l’instruction des justes, cet innombrable atout

Des actes traduisant des intérieurs, paix et lumière

 

Le monde tout entier pourri ne sera pas le mien

En rupture avec les ligues, le sacré comme injure

La propension du fer, des plaies du cœur et des tortures

Le renvoi aux immondices de mes pareils, humains  

 

Ce que je voudrais vous dire, c’est de vous rendre maître

De votre temps, d’un espace où vous puissiez saisir

Ce qui s’offre à vous de vivant, à bien mieux vous sentir

Du monde clairvoyant, du bon côté des gens honnêtes   

 

Ce que je voudrais vous dire, c’est d’aller plus souvent

Hors de l’agitation, du monde calcul, tiroir-caisse

Bons plans mais l’arnaque en tant de signaux de détresses

Dans la fausse empathie de ceux toujours nous accablant

 

Sachez ma poésie, belle amie qui me dit : contemple

Instruis ta part des embellies, et meilleur tu seras

 

© Gil DEF. 02.01.2014

- Manifestement Cherche-Monde -

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Edition Hiver 2013-2014

18 nouveaux musées ou centres d'exposition rejoignent le dispositif : l'Aquarium de Bruxelles, le Musée de la Maison d'Erasme, le CIVA, Home frit Home, la Médiatine (à Bruxelles), l'Hôpital Notre dame à la Rose à Lessines, le Musée de la Mine Robert Poubaix à La Louvière, le Trésor de la Cathédrale de Tournai, la maison Van Gogh à Mons, le Musée des Transports en commun et la Cité Miroir-Sauvenière à Liège, La Chataigneraie à Flémalle, l’écomusée de Ben Ahin à Huy, le Musée Africain de Namur, le Musée de la Fraise à Nismes, le musée du Petit format à Nismes, le Musée de la Grotte Scladina à Andenne et le Musée Archéologique de Logne.

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La femme qui écrit,

Écriture,

invisibilité d'une nudité claire, brune,

tantôt lourde, tantôt aérienne.

Un ensoleillement inespéré,

exacerbé en plein hiver,

dans une marée grise.

Une femme seule,

sur une terrasse,

assise et songeuse,

dont le corps maigre,

flotte dans un lainage bleu,

échancré sur son sein,

recouvre sa respiration ;

elle pose des mots rouges,

que ses lèvres interdisent,

sur une page de neige,

devenue chaude et lisse ;

elle se nourrit d'un demi-amour,

pourtant entier et plein, certain ;

elle est seule, sans l'être  !

Tout autour,

l'arborescence, les dernières roses,

chuchotent, compatissent

l'accompagnent ;

tangage de son corps, de sa tête  ;

oh délicieux vertige !

Aimer quand même,

 se dit-elle en silence.

Écriture,

entrebâillement d'abord,

puis peu-à-peu,

 ouverture absolue.

NINA

 

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2014

1 janvier passé, le cours du temps reprend son rythme, son entrain et nous remet dans le sillon de la vie et de nos habitudes. Rien ne change si ce ne sont nos nouvelles résolutions annuelles qui s’évanouissent au bout de qq jours. Cela fait partie de la magie de la fête.

Cette année a été différente. Beaucoup de nouveaux évènements, l’arrivée d’un être cher et des sourires, un bonheur que l’on peut voir sur nos visages et dans nos cœurs. Tous redevenus des enfants face à cette vie naissante qui s’éveille, nous allons en profiter et la regarder grandir entourée de notre amour.

Oui, le sujet est connu, mais nous le vivons pour la première fois et en savourons chaque seconde comme un cadeau du ciel.

Comme chaque 2 janvier, tout est à ranger, à changer aussi pour avoir l’impression que notre vie sera plus dense en 2014. Nos nouveaux projets s’annoncent, se dessinent. Qq uns se transformeront en voyage peut-être, d’autres s’évanouiront dans la routine du temps. Nous aurons à cœur d’aller voir nos amis à qui nous promettons toujours une visite. Nous ferons donc pleins de desseins réalisables ou pas comme chaque année.

De tous nos rêves, nous garderons les plus légers et les plus plaisants. La vie se chargera de nous apporter des désagréments sous lesquels nous plierons l’échine pour y résister. La vie est ainsi faite de hauts et de bas, bonheur, malheur, menteur.

La vie nous est prêtée et nous la vivons chacun à notre mesure, avec attachement ou incertitude, avec ferveur aussi et  chacun y puisse ce qu’il cherche et en fait ce qu’il désire.

2014 a commencé pour se dérouler sur 12 mois, 52 semaines, 365 jours et elle sera exceptionnelle.

Josette

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La vie est mal faite.

La vie est mal faite. 

 

Bernard et Julien étaient des amis « à la vie à la mort ! ». Les indiens, paraît-il, se transfusaient une goutte du sang de l’autre, c’était une forme de serment. A vingt ans, on le sait, beaucoup de serments sont échangés.

Ils avaient rencontré Cécile lors d’un thé dansant. Tous d’eux s’en étaient immédiatement épris. Bernard parce les femmes sexy l’aveuglaient, et Julien parce ce qu’il portait autant d’amour à l’amour qu’aux femmes qui le suscitaient.

Julien se souvenait encore de leur première danse. Il avait tenu Cécile entre les bras mais il avait veillé à ce que sa poitrine reste éloignée de la sienne. Il ne voulait pas qu’elle puisse penser que c’est son corps qu’il désirait, ni qu’elle puisse sentir la vigueur de son sexe tendu.

Bernard, au contraire, c’est son corps, pensait-il, qui était le meilleur messager auprès d’une femme. Aucune femme, prétendait-il, ne se sentait offusquée par les désirs qu’elle inspirait. Il dansait corps contre corps. Si sa cavalière s’écartait, il revenait à la charge. Puis, si c’était sans succès, il changeait de cavalière.

Cécile était jolie. Aguichante, elle regardait les hommes, les yeux largement ouverts, le regard d’une naïveté si évidente qu’elle apitoyait tous ses professeurs masculins. Et les jeunes gens. Les hommes plus âgés, elle les excitait pour mesurer son pouvoir de séduction. Mais rien de plus.

Bernard avait la corpulence qui correspondait à son caractère extraverti, à son goût des défis en matière de conquêtes féminines, à son souci constant de paraître le plus fort. Un peu enveloppé, il prétendait que ce n’était pas le gras propre aux gourmands mais le muscle des sportifs. Il accentuait son image en protégeant de plus faibles que lui. En l’occurrence, c’était Julien dont il était l’ami et le mentor. C’est à Julien qu’il confiait ses prouesses

Le caractère façonne l’apparence. Souvent quoi qu’on en dise. Julien était maigre, économe de ses gestes, il avait le regard noir et scrutateur. Discret de nature, il se voulait efface. Il répétait les mots d’une chanson quasi philosophique qui impressionnait les jeunes filles :

- Je partirai comme je ne suis jamais venu. 

C’est tout naturellement Bernard que Cécile avait épousé. Alors que c’est de Julien qu’elle était amoureuse. Elle était peut être persuadée que de cette manière, ils ne seraient jamais très loin l’un de l’autre. La vie est ainsi faite.

Au retour de leur voyage de noces, Bernard s’était confié à Julien.

- Pas terrible. Elle est douée, c’est vrai. Mais il faut tout lui apprendre. D’un côté tant mieux, elle veut tout savoir. Mais les nuits en sont plus longues.

Les filles se font souvent des confidences de même nature.

Julien était resté célibataire. Il avait son couvert chez Bernard et Cécile. En retour, il leur disait ce qui était juste ou non. C’était Cécile, surtout, qui écoutait ses propos avec intérêt, les yeux fixés sur lui, le menton appuyé sur la paume de la main droite.

En revenant chez lui, Julien imaginait avec beaucoup de détails, la manière dont Bernard invitait sa femme à se mettre au lit. C’était mettre du sel sur une blessure ouverte. Dans les romans, on tue pour beaucoup moins que cela.

Cet été là, Bernard et Cécile l’avaient invité à les accompagner au Club Méditerranée. Signe de la paix  pour ces amis de toujours. Bernard pouvait faire la cour à d’autres filles pendant que Julien tenait compagnie à Cécile. Parfois cependant après le repas Bernard et Cécile se retiraient dans leur case pour ce qu’ils appelaient en riant une sieste crapuleuse.

-Tu viens avec nous ?

Julien, une fois de plus, l’aurait tué. Il riait, mais le ventre brûlant, il se ruait dans la mer.

Au retour, il acheta un revolver. Il le rangea dans un tiroir dans l’attente d’une poussée d’adrénaline qui lui obscurcirait le cerveau.

Un jour, sans même qu’elle l’ait prévenu, Cécile avait sonné à la porte de son appartement. Elle entra, elle paraissait exténuée.

- Je n’en peux plus, Julien. Il a découché sans rien dire. Il a rencontré une autre femme.

- Mais non.

- Il y a quinze jours qu’il ne m’a plus touchée. Je ne lui plais plus?

Il lui avait serré les bras. Plus tard, il s’était demandé si c’était pour la réconforter ou pour qu’elle puisse s’abandonner contre lui.

Elle avait les larmes aux yeux.

Bernard ne prenait plus de précautions, il découchait souvent. Il riait lorsque Julien suggérait qu’il courrait des risques quant à leur union. Parce que Julien avait évoqué les larmes de Cécile, il avait répondu :

-Tu n’y connais rien aux femmes, Julien.

Le lendemain, il avait le regard triomphant du mari comblé. D’une tape sur l’épaule, il avait rassuré Julien.

- Je te l’avais dis, tu n’y connais rien aux femmes. Il serait temps, pourtant.

Il se pencha vers lui.

-Quel tempérament ! Le manque nourrit le besoin, n’oublies pas Julien.

Une fois encore, Julien avait souhaité sa mort. Parce qu’il avait trompé Cécile ? Parce que le raisonnement de Julien était faux ? Il ne savait pas.

Cécile venait chez Julien à chaque fois qu’elle avait besoin de parler. Lorsqu’elle se décida enfin à se séparer de Bernard, c’est chez Julien qu’elle était venue en premier.

- Tu comprends. J’ai reçu une lettre anonyme. L’adresse de sa maitresse. J’y suis allée. Elle était en peignoir, et lui, au fond de la pièce, affalé sur un divan, il était nu.

Cécile était libre désormais. Julien quant à lui n’était plus lié par l’amitié. Elle s’abandonna contre lui. Il la repoussa tendrement.

- Il faut réfléchir, Cécile. Aujourd’hui, tu réagis comme ça mais demain ?

Elle partit sans fermer la porte.

Ce n’était ni la timidité ni l’amitié qui retenait Julien, c’était la lâcheté. Autant elle l’avait aimée, autant elle le haïssait. Il n’était pas réfléchi, il était calculateur. Ses caresses, elle n’en voulait plus. Mais, du coup, elle avait le sentiment d’avoir été abandonnée deux fois.

Il y a toujours un homme disponible pour soutenir une jolie femme dans le malheur. Cécile prit un amant.

- Elle a un amant.

Julien en parla à Bernard. Bernard opina de la tête.

- Ma parole, tu es jaloux. Puisque tu l’aimes, profites-en. Elle vaut le coup, tu sais. Je te confierai quelques trucs qui la font sauter de plaisir.

Un verre de whisky suffit à rendre raisonnable une idée folle. Julien pensa que c’est l’amant qu’il tuerait. Julien se dirigea vers le tiroir où il avait rangé le revolver. Puis, il téléphona à Cécile.

- Je veux te voir Cécile.

- J’attends quelqu’un.

- Je viens.

Elle était belle. Elle n’était pas effrayée. Face à face, il lui dit qu’il la voulait.

- Jamais.

 Ce fut comme un viol. Elle gémissait.

Rentré chez lui, Julien revit la scène, les coudes sur la table. Il avait déposé le revolver devant lui. Il glissa le canon dans la bouche, et fit feu.

Durant ce temps, Cécile revivait la scène également. Elle venait de retrouver le Julien amoureux dont elle avait toujours rêvé. Rien qu’eux deux désormais, et pour toute la vie.

La vie est mal faite. 

 

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Une chatte nommée Cléo.

 

Cléo nous est arrivée une après-midi de Juillet enfermée dans un petit panier au bras de Nicole. Gilles les accompagnait. En ce temps là, Gilles était le petit ami de Nicou. Petit ami qui faisait sourire lorsque ce doux barbu de un mètre quatre-vingt cinq marchait auprès du mètre cinquante-cinq de notre fille sans qu’on puisse deviner lequel des deux entraînait l’autre.

Marie avait une idée de femme à ce sujet. Elle prétendait :

- Au début, que le mâle soit grand ou petit, gros ou maigre, c’est toujours la fille qui est le poisson-pilote.

Gilles était photographe. Pas de ces photographes qui vous demandent de sourire devant une boite. Gilles photographiait les cimetières et les grilles de fer forgé. Qui, je vous le demande, a déjà vu sourire une grille ou une croix de pierre dans un cimetière ?

- C’est tout le mystère de l’Art.

- Et peut-être celui de l’origine des Religions.

Nicole avait l’air de comprendre mais elle comprenait tout le monde pourvu qu’il portât des Jean’s et une barbe.

Gilles avait travaillé durant quatre mois en tant que troisième assistant - réalisateur à la Télévision. Il déplaçait les chaises et il avait en charge la maman de Cléo. Travail harassant comme le sont toutes les tâches de début de carrière. A chaque fois qu’il fallait recommencer une prise, il devait rattraper la maman de Cléo et la convaincre de reprendre son rôle

- Viens ; disait Gilles en tendant une soucoupe de lait, et la maman de Cléo traversait le champ avec autant de naturel qu’une nominée à l’Oscar.

Je ne sais pas si vous êtes comme moi ? J’ai toujours été fasciné par les coulisses du spectacle. Par ce qui se passe avant que les choses n’apparaissent aux yeux du public. A mon avis, même Dieu avant de créer le monde en six jours, ce qui est relativement court, a dû procéder à un grand nombre de répétitions, de retouches, etc…Une répétition de plus, je le dis sans reproche, n’aurait peut-être pas été superflue. 

- Pourquoi le réalisateur n’a-t-il pas remplacé l’actrice ?

- Et le contexte affectif ?

-Le contexte affectif, mon œil. Ils couchaient ensemble, oui !

Marie qui a toujours été pudique, elle a fait ses études chez les Ursulines, a demandé hypocritement :

- Vous croyez ?

A la réflexion, je reconnais que c’est naturel. Le sexe occupe une place importante dans la vie des gens. Déjà lorsqu’au début de ma vie professionnelle je travaillais dans les Grands Magasins, je m’étais aperçu de certaines relations équivoques entre Directeurs et Secrétaires, entre Chefs de rayon et Première –vendeuse, entre Magasiniers et Réassortiseuses. 

C’est vrai que le temps consacré au travail est plus long que celui que l’on passe chez soi et que c’est durant le jour que les pulsions sexuelles sont les plus puissantes. Comment expliquer, sinon, que dès qu’ils sont rentrés chez eux, le soir en général, les maris se montrent peu empressés, et les épouses atteintes de migraine ?

C’est du moins ce que m’a confié une dame de mes connaissances qui se demandait s’il ne valait pas mieux inverser l’ordre des activités professionnelles et du repos.

- C’est durant le jour que se commettent la plupart des adultères.

Mais elle concluait avec bon sens :

- L’essentiel pour la paix des ménages, c’est qu’on soit discret et qu’il n’y ait pas d’accident.

Hélas !, un accident, cela arrive même aux plus sages, un instant de distraction suffit, la maman de Cléo en était un exemple navrant. Cléo est née durant le tournage d’une série familiale destinée au grand public, parfaitement honorable.

 Marie s’est levée et a préparé une boite à chaussures en y glissant un morceau de tissu à fleur.

- Demain, je lui achèterai un panier, dit-elle.

Et Cléo fut adoptée autour d’une tasse de lait coupé d’eau.

Le lendemain, j’ai trouvé Cléo endormie à côté de sa boite, et la tasse de lait avait été renversée.

- Elle a du s’agiter durant la nuit, la pauvre petite n’a pas pu regagner son lit.

Marie donna à Cléo une tasse de lait frais et une ration de poulet coupé en dés.

-Tu vas la gâter.

Marie qui conservait la candeur de sa jeunesse m’expliqua :

- Il faut être gentil envers les gens et les animaux. En retour ils seront gentils avec toi.

Quant à Cléo, indifférente à ces propos quasi bibliques, elle a fait le tour du salon lentement, le ventre à ras de terre, inspectant chaque centimètre du tapis.

- Tu vois, elle fait le tour du propriétaire. Dès demain, j’en suis sûre, elle se sentira chez elle.

Je ne sais pas si c’était un pressentiment mais je n’étais pas aussi à l’aise que Marie.

- Je me demande si elle s’entendra avec les autres chats, et surtout avec Bibig ?

Bibig était un teckel à poils durs parfaitement sociable mais sa présence parmi nos chats avait créé quelques remous dans notre voisinage.

Je reconnais que la nature de Bibig était complexe. Depuis sa naissance, il avait toujours vécu parmi des chats et des êtres humains. Bébé, il allait se nicher auprès de Nabu, le plus ancien de nos chats, dont il recherchait la chaleur. Plus tard, lors de ses premières pulsions sexuelles, c’est le derrière de Pupuce, une petite chatte timide, qu’il reniflait. A mon avis, Bibig ne savait pas qu’il était un chien.  Il se contentait d’aimer tout et tout le monde. Gens, bêtes, plantes et tentures, à tous et à tout, il manifestait de l’amitié sous forme de frottis-frottas ou de petits pipis. S’il avait pu se frotter à la lumière du jour, il l’aurait fait.

 Regarde comme elle est mignonne. Je vais faire les présentations.

Elle a pris Cléo dans ses bras et nous sommes allés à la cuisine où nous nous retrouvions tous la plupart du temps. Pupuce, qui depuis la mort de Charlot notre premier teckel avait déserté le haut de l’armoire où elle se réfugiait, s’y trouvait à nouveau.

- Viens Pupuce, viens voir ta petite sœur.

Pupuce ne bougeait pas. Ses yeux dont on ne voyait généralement que des fentes étroites avaient l’apparence de petits globes de marbre vert. Elle était littéralement tétanisée.

Un jour dans une chambre d’hôpital, j’avais vu la même expression dans le regard d’une vieille dame à qui un jeune médecin, faussement enjoué, annonçait avant de sortir :

- Ne vous inquiétez pas, je vais vous faire administrer une prémédication.

Elle a déposé Cléo dans le salon et a fermé la porte. J’ai eu le sentiment que le doute l’avait saisie elle aussi.

Le surlendemain, à nouveau, Cléo dormait à côté de sa boite et la tasse de lait avait été renversée une fois de plus. Au moment où je m’approchais pour la remettre dans sa boite elle ouvrit un œil, un seul, et grogna sous ses moustaches. Aplatie sur le tissu à fleurs, le regard métallique, le poil hérissé, la griffe tendue, Cléo me regardait avec cette fixité propre, paraît-il, aux schizophrènes, aux directeurs excédés que l’on dérange, et à certaines stars du cinéma.

- Cléo !

Un sifflement hargneux fusa entre ses dents.

Dieu, me dis-je, quel drôle de numéro. Lorsqu’elle est arrivée, on lui aurait donné le bon dieu sans confession comme on dit. Aujourd’hui à peine adoptée, elle révèle un curieux caractère. Le lendemain de leur mariage, parfois, des maris éprouvent une surprise similaire. Du moins, c’est ce que je me suis laissé dire sans que je puisse le garantir.

Je l’ai regardé dans les yeux pour l’impressionner mais son regard ne cilla pas.

J’ai appelé Nicole.

- Elle est zinzin, c’est tout. Et alors, il y en a d’autres, non ?

- Mais enfin ce n’est pas normal.

Elle m’a regardé avec cette commisération qu’elle manifeste parfois lorsqu’ elle s’adresse à moi et, à ce qu’on m’a dit, que d’autres adolescents expriment également lorsqu’ils répondent à leur père qui les interroge sur un détail de leur vêtement.

- Toi, et ce qui est normal                                                                                                                                                         Ce qui est normal pour toi ne l’est pas nécessairement pour d’autres. Ce qui n’était pas normal hier le devient aujourd’hui. Il faut évoluer avec son temps.

A cause de son aspect, j’attribuais à Cléo des traits de caractères que, du haut de ma propre perception des choses, je trouvais mauvais. Nous sommes nombreux, hélas !, à être aussi légers dans nos jugements.

Nicole avait raison. Cette dame avait raison. Cléo était zinzin, voilà tout. Mais incontestablement normale. Et pourvu que l’on ne se trouve pas à sa portée lorsque son humeur l’incitait à griffer ou à mordre, elle pourra devenir une chatte adorable. Autant que ces femmes aux réactions imprévisibles qui sont le sel de la vie de nombreux maris.

Le dirais-je ? J’ai connu le mari d’une femme de ce genre : il était parfaitement heureux. Lorsqu’il pressentait un orage conjugal, il faisait une halte au café avant de rentrer chez lui, et au bout de quelques années, il n’en aimait sa femme que davantage. Amoureux, il appréciait ses mamours. Sociable, il aimait l’atmosphère des cafés que la bière et les rires alimentent sans cesse. Il était comblé tout à la fois de son amour et de cette liberté de garçon qu’elle lui offrait inconsciemment.

- Ils s’aiment à leur manière ; disais-je à Marie. Elle n’est peut-être pas mauvaise. Lorsqu’il rentre un peu gai, les yeux brillants, les gestes tendres, peut-être qu’elle lui en est reconnaissante ?

- C’est vrai que toi, tu pourrais avoir des gestes tendres un peu plus souvent.

J’avais raconté à Nicou ce que j’avais dit à sa mère et ce qu’elle m’avait répondu. J’avais ajouté en riant :

- Les femmes sont étranges, tu ne trouves pas ? Je ne les comprendrai jamais. Elle sait que je l’aime, non ?

- Elle sait, elle sait…De temps en temps, tu pourrais faire comme si elle ne le savait pas. Les hommes ne sont pas normaux, je ne les comprendrai jamais.

Elle a pris Cléo dans ses bras et elle lui a caressé le museau.

 

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