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Lecture par temps de pluie,

J'aime lire lorsqu'il pleut dehors,

que mes yeux s'ensoleillent,

que les fleurs bleues,

gorgées de ciel,

dans des vases limpides,

s'appliquent à croître,

insoucieuses de ce trop-plein de gris,

du fait de l'hiver ;

alcoolisées de vie !

J'aime lire lorsqu'il pleut dehors,

que mes yeux s'ensoleillent,

qu'un essaim de lettres multicolores,

au dessus de ma tête

 tourbillonne et chantonne ;

insoucieuse de ce trop-plein de gris,

du fait de l'hiver ;

amourachée des mots !

NINA

 

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administrateur théâtres

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Prince, aux dames parisiennes,
De bien parler donnez le prix;
Quoy qu'on die d'Italiennes,
Il n'est bon bec que de Paris.
François Villon (Ballade des femmes de Paris)

Voici une petite pièce de derrière les fagots tout-à-fait exquise. Un duo de Penney nouveau genre, déclamé par un couple improbable la nuit au pied d’un réverbère : un écrivain célèbre catastrophé par le décès de sa femme. « Deux étions et n’avions qu’un cœur… » François Villon encore ! Il a perdu toute joie de vivre et le voilà qui rencontre une gueuse! Elle est vêtue très légèrement, la légèreté de l’ange ? Son parler est encore plus léger! La danseuse est-elle à la recherche de turbin? Ou a-t-elle une mission plus noble? Elle est à la fois la joyeuse vestale de l’amour et l’ange gardien d’une langue fleurie. Son nom - à part Marie - c’est Gueule d’ange. Un nom que lui a donné son souteneur, le Paulot!


1601276_471342572977279_1812207777_n.jpg?width=302Elle sait tout de Laurent, lui pique ses clefs de voiture par enchantement, a loué son appart à des saltimbanques polonais… lui en fait voir des vertes et des pas mûres. Envoyée du ciel ? Née en 14, placée en 1942 pour devenir la môme de ce Julot qui lui a troué la peau. Elle change de coiffure et de tenue, on est en 2000, non ? Féminine en diable. Laurent est perdu par le déferlement de la langue fait pour l’ébaudir! le spectateur jubile, voudrait retenir le flot de paroles, et cela fracasse… come un musique en ébullition. Des vannes d’argot pittoresque remontent à la surface de l’an 2000. On se croirait au cabaret du Char Noir, on entend Maurice Chevalier, George Brassens, toute la clique de parleurs fleuris. Zazie dans le métro en personne se plaint qu’on argutie plus à notre époque. Elle donne une leçon de vocabulaire pour pleurer, parler, mourir et parler de fesses…sans complexe. « Un peu, mon neveu, faudrait qu’tu’t mouilles dans la relation ! » Tout un programme, Laurent est abasourdi ! Elle le conseille « Ramone-moi les esgourdes que j’aie des étoiles dans les mirettes ! » Ah ? le spectateur en reçoit plein la vue !

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La salle est comblée de fleurs de poésie, tout droit sorties du pavé. Et pourtant ce n’est pas1526582_469619399816263_609082520_n.jpg?width=203 le décor qui fait bombance! Il est réduit à quelques grands cubes empilables à merci, utilisés pour refaire une nouvelle histoire ludique à chaque changement de scène! Miroir magique, beaux jeux de lumière, humoristiques même ! Il faut le faire ! Chaque nouvelle « histoire » rapproche de l’heure du grand dégel! Une dégelée de mots caustiques, tendres ou colériques va faire fondre le cœur le plus apitoyé ou le plus rétif.1009965_10151959850997857_641393394_n.jpg?width=170 Une théâtralité intense, jouissive, aux sources de l’émotion et du plaisir chatouille l’imaginaire du spectateur. Une magie théâtrale comme on en voit peu ! Les deux comédiens sont plus craquants l’un que l’autre dans leur genre: du pathétique bonhomme … à la divine enchanteresse! Merci Paris!

1607004_10151959850892857_1579636188_n.jpg?width=189  Disons tout de même comment les artistes se nomment dans la vraie vie. Lui, c’est Anthony Michineau, le sympathique auteur de la pièce. Elle, c’est Armony Bellanger et on les adore! Mission accomplie!

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Et que cela se joue à Bruxelles:

Jusqu’au 26 janvier 2014 au  

CENTRE CULTUREL D’AUDERGHEM

Boulevard du Souverain  183  - 1160 Bruxelles

Infos Réservations : 02 / 660 03 03

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http://www.cc-auderghem.be/index.php/nos-spectacles/paris-theatre-1314/details/207-gueule-dange.html

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Une épouse modèle

Une épouse modèle.

 

Agathe Lecrinier était la fille unique du quincailler du quai Notre-Dame. C’était ce qu’on appelle un beau parti. Agathe était loin d’être laide, bien au contraire. Ses traits étaient harmonieux, ses yeux bleus avaient la candeur supposée de l’innocence et dès qu’elle souriait, son visage s’illuminait au point que les jeunes gens regrettaient qu’elle manifestât tant de retenue et qu’elle ait toujours l’air triste alors qu’elle souhaitait seulement avoir cet air réservé qui convient à une jeune fille en âge de se marier.

Le père, un notable membre de la fabrique d’église, fortuné et veuf, était fier de ce que personne en ville ne puisse répandre le moindre ragot au sujet de sa fille. Son futur mari, disait-il, la recevrait pure comme au sortir  du berceau, et elle ne sourirait que pour lui.

 Sauf lorsqu’elle reprendrait les affaires de son père et que, comme c’est l’usage, elle sourirait aussi à la clientèle.

De leur côté, Jérôme et Julien Delporte étaient les fils jumeaux du minotier qui avait sa grosse maison rue des Jésuites, 

Bien que ce ne soit pas à lui qu’il pensait mais à ses fils, monsieur Delporte avait des vues sur la fille de son ami, la jolie Agathe. Le problème, c’était : à qui la marier, Jérôme ou Julien ? A part la couleur des chaussettes, rouge pour Jérôme et jaune pour Julien, rien ne les distinguait.

Leur ressemblance était si grande que s’il n y avait eu la couleur des chaussettes personne n’aurait été  en mesure de les distinguer. Leur caractère, leur comportement, jusqu’aux tics, tout chez eux était identique.

Un miracle de la nature, disait monsieur Delporte en soupirant et en jetant vers le ciel un regard de reproche. Finalement, ce fût Julien après que les deux pères se furent mis d’accord sur le montant de la dot, des espérances des uns et des autres, de la prime prévue si Agathe accouchait d’un garçon, et de la situation professionnelle du futur mari.

- Ne pense-tu pas qu’il faudrait demander à Agathe de donner son avis quant à celui qu’elle préfère ?

- Ils se ressemblent si fort.

Le soir même, monsieur Delporte dit à son fils Jérôme que monsieur Lecrinier souhaitait le rencontrer «seul à seul ».

- Je pense qu’il veut te parler d’Agathe. Qu’est ce que tu penses d’Agathe ?

- Oui ; répondit Jérôme en rougissant.

- Oui ; répéta  monsieur Delporte en soupirant. Après tout, pensa-t-il, on ne demande pas à de futurs fiancés de s’exprimer comme des orateurs. Il suffit qu’ils s’aiment. Et lui, en tout cas, on sait qu’il dira: oui.

Il aurait pu ajouter : et comme Julien, en tout, est comme son frère, inutile de l’interroger, ils seraient deux à dire: oui. 

Monsieur Lecrinier, parce qu’il avait parlé avec Julien, eut le sentiment qu’il avait agi en père aimant soucieux de l’avenir de sa fille. Agathe, quant à elle, accepta d’épouser Jérôme ou Julien.

Certains dirent peu après que c’est une malédiction qui avait frappé ces familles. Malédiction ou non, ce mariage, célébré avec pompe, précédât de peu toute une série de malheurs pour ceux qui en furent les victimes. Monsieur Lecrinier d’abord qui mourut trois mois après le mariage de sa fille. Monsieur Delporte qui le suivit dans la tombe deux mois plus tard.

Tous les trois occupaient la maison paternelle. Jérôme et Agathe dormaient dans la grande chambre, Julien dans celle qui était la sienne depuis son enfance.

Durant deux ans leur vie à tous les trois se passât sans problème majeur. Ils formaient aux yeux de leurs relation un couple parfait sinon qu’ils étaient trois plutôt que deux. En général ce genre de situation existait lorsqu’auprès d’un couple marié il y avait, clandestinement ou non, un amant ou une maîtresse.  

Si bien qu’on trouvât tout naturel au décès de Jérôme, un stupide accident de voiture, qu’après un veuvage convenable, Agathe épousât Julien, elle n’avait même pas à changer de patronyme ni d’adresse, et Julien ne dût déménager que son pyjama tandis que la chambre au bout du couloir redevint une chambre d’amis avant de devenir, si Dieu le voulait, une chambre d’enfants.

Par contre, pour le nouveau couple un autre problème se posa. Lorsque Jérôme vivait il ne serait pas venu à l’idée de Julien de convoiter sa belle-sœur. Agathe était belle mais une barrière psychologique lui interdisait de la désirer. Et il ne la désirait pas.

Même après leur mariage, et l’occupation du même lit, il éprouva des difficultés à reconnaitre qu’Agathe n’était plus sa belle-sœur, qu’elle était devenue sa femme et que ses rapports avec elle durant la nuit devaient être repensés.

Agathe ne s’y serait pas opposée. Au contraire il arrivait à Agathe de penser que c’eût été plus confortable, plus conforme aux relations entre époux et vraisemblablement plus agréable. Et puis, pourquoi ne pas le dire, si Julien, physiquement, ressemblait à son frère, c’est avec une curiosité un peu perverse qu’Agathe se demandait comment Julien se comportait au lit.

Un jour, à la fin de la matinée, après avoir renvoyé ses trois employés pour la pause de midi, alors qu’elle s’apprêtait à fermer le magasin, le représentant d’un fournisseur, sa voiture à peine immobilisée devant sa porte, lui fît de grands signes de la main.

- Madame Agathe, je suis en retard.

Monsieur Guy était un représentant de ce qu’on appelle aujourd’hui l’ancienne école. Lorsque les firmes exigeaient de leurs représentants qu’ils soient avenants avec les clients. Si le client était une femme il n’était pas interdit, bien au contraire, de lui faire la cour. Monsieur Guy le faisait autant pour la firme qu’il représentait que pour lui.

Agathe ouvrit la porte.

- J’allais fermer.

Elle le fit entrer. Ils se dirigèrent tous les deux vers la pièce arrière. Agathe s’assit devant le bureau tandis que monsieur Guy, derrière elle, feuilletait le lourd catalogue qu’il avait déposé devant elle pour lui présenter, penché au dessus de son épaule, les dernières nouveautés.

-Ce n’est rien, dit Agathe à monsieur Guy qui s’excusait de l’avoir touchée en tournant les pages. Ce n’est rien, répéta Agathe, mais elle avait été troublée parce que la main de monsieur Guy avait par mégarde touché un de ses seins.

Les psychiatres vous le diront, le trouble que ressent un homme ou une femme se transmet à celui ou à celle qui en est la cause. La plupart des adultères naissent de cette sensation partagée bien plus que de la curiosité, la séduction, l’ennui ou d’autres raisons plus ou moins romantiques.

Elle devait l’avouer, l’incident avait été court mais pas désagréable. Lorsqu’elle rentra chez elle après la fermeture du magasin, elle regarda Julien avec affection.

Cette nuit-là, en se retournant sur elle-même, Agathe toucha le ventre, et peut-être le sexe de Julien. Elle dit :

- Excuse-moi,

Il répondit : ce n’est rien, ce n’est rien.

Mais les mains en avant, il saisit le derrière de sa femme. Elle dit que c’était par inadvertance mais Julien ne l’écoutait plus.

Ils eurent un enfant un an plus tard.

 

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Que la paix revienne

Le cœur battant et les yeux rivés au ciel
Je prie chaque éclat de lumière à l’aube naissante
Chaque oiseau qui sautille de branche en branche
Chaque brin d’herbe et chaque goutte de rosée
Que la paix revienne dans mon pays
Je pense à tous les visages d’hommes meurtris
Et à toutes les frimousses d’enfants blessés
Innocentes âmes flânant sur les vestiges des maisons en ruine
Trois ans de brutalité et de répression sanglante
Entre chaos et enjeux politiques
Plus de 130000 tués et plusieurs millions d’exilés
Aujourd'hui, j’ose rêver d’un cessez-le-feu
Que la paix revienne dans mon Pays

Nada

22/01/214
 

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Aphorismes sur le mot concubine

 

Concubine:

Concubine est un mot joyeux dont on a détourné le sens venu du verbe latin concumbere.

La femme qui couchait avec un homme était sa concubine

.

Concubine:

Les rois ne laissaient pas dans l’ombre leurs concubines favorites. De nos jours, présidents et grands hommes, se veulent tout à fait discrets.

 

Concubine:

La conjointe d’un homme, légime ou de fait, n’est pas toujours sa concubine préférée.

 

Concubine:

Une seule, ou plusieurs concubines, sont parfois, pour un couple légitime, un facteur important de sa durabilité.

 

Concubine:

À chaque concubine, son charme et ses talents.

 

Concubine:

Une femme qui offre gratuitement un plaisir sexuel à des partenaires habituels ou d’occasion n’est pas une prostituée.On peut dire que c'est une femme légère.

 

Concubine:

L’instinct polygamique des hommes les pousse à ne pas demeurer fidèles à une seule

concubine.

 

Concubine:

Au Québec, ma blonde veut dire: ma femme légitime, ma compagne de fait, mais aussi bien ma concubine du moment.

 

Concubine:

Trouvant ce terme peu élégant, certains emploient le mot copine.

 

Suzanne Walther-Sisksou ( Mots, dites-moi!)

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Fidèles et heureux

 

En hommage à M.Jean-Jacques Ayrault et à son épouse

Tout amour embellit par la joie qu'il apporte

Quand il est partagé et qu'on le vit heureux.

Un amour vigilant, qui allège ou qui porte,

Aide certainement à vivre beaucoup mieux.

Elixir, un amour donne en toute saison,

La foi qui alimente une vive espérance,

L'énergie et la force soutenant la raison,

Pour vaincre les nombreux défis de l'existence.

Le retour d'un amour parait une victoire

Sur l'absence subie inévitablement.

Or il fallut, bien sûr, s'acharner et y croire.

Un amour qui renaît est un enchantement.

Un amour qui perdure en restant fructueux,

Tendre, réconfortant quoique le destin fasse.

Parait à ceux qu'il comble une grâce de Dieu.

Leurs soins attentionnés le gardent efficace.

22 janvier 2014

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SAISONS,

 

Turquoise est le ciel,

je contemple le jardin ;

vaste lit chamarré,

du soleil exacerbé ;

mon chat, chaque matin le rejoint :

je bois un thé-glacé.

En été, au printemps, en automne,

la nature est adolescente,

extravagante, chaude, impatiente,

de couleurs crayonnée !

Elle chantonne.

Anthracite est le ciel,

je contemple le jardin ;

frissonnant et gelé,

où s'éteignent les roses,

par mon chat déserté ;

je bois un café chaud.

En hiver,

la nature semble recueillie,

à la fois sobre et distinguée,

chaudement fusainée  !

Elle murmure.

 

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L'amour d'une pharmacienne de province

 

 

Liliane avait épousé Etienne Visart, un pharmacien dont l’officine, paraît-il, valait de l’or. Il était plus âgé qu’elle de près de trente ans. Il était fortuné et s’était amouraché passionnément de cette jeune femme dont les regards l’enflammaient. Deux ans plus tard il s’était éteint. Les mauvaises langues prétendirent que c’était les exigences sexuelles de Liliane qui l’avaient achevé. Qui peut l’affirmer ?  Une pharmacie, parfois, pouvait receler bien des mystères. 

Liliane avait eu une vie amoureuse agitée mais seulement après la mort de son mari. Avant son mariage, durant ses études, elle n’avait pas été très farouche mais pas davantage que nombre d’étudiantes  soucieuse d’un mariage honorable.

Son mari avait été plein d’attentions au début de leur mariage. Liliane avait été sa laborante, elle sortait tout juste de la faculté de pharmacie. Elle avait à peine 24 ans, il en avait trente-cinq de plus. Il était veuf. Il aimait la bonne chère, le vin, l’alcool et le sexe. Tout en Liliane lui donnait envie de la prendre à n’importe quelle heure du jour. Il lui disait :

- Tu vois l’effet que tu me fais. Tu peux le dire, tu sais. Je te fais bien l’amour, hein ?

Un malade, dit-elle. Plus que de l’attirance pour sa femme, il voulait manifester sa virilité. Et qu’elle le dise quand ils recevaient des amis.

Il avait fait installer un poste de télévision sur une petite table en face de leur lit. Couchés, ils regardaient ensemble les films pornographiques des chaines spécialisées ou des cassettes qu’il ramenait de ses déplacements d’affaires. Son mari disait :

- Cela réveille l’appétit.

Un jour, à Paris où elle se rendait de temps à autre pour respirer l’atmosphère d’une grande ville, et qu’elle sortait de l’hôtel, elle passa devant une boutique où on vendait de la lingerie fine. A l’intérieur, c’était des objets érotiques qui étaient exposés. Un instant, elle avait été tentée de sortir. Puis, sans dire un mot, elle désigna à la vendeuse un vibro-masseur.

- Vous avez une préférence pour la tête ?

Elle s’en servit quelques fois mais n’en était pas réellement apaisée. Elle le glissa dans le tiroir de sa table de nuit. Tout au fond.

A vingt kilomètres de la ville sur la grand’ route, il y avait une discothèque fréquentée par des dragueurs et des femmes qui souhaitaient se faire draguer. Les jeunes gens qui ne songeaient qu’à boire et à danser se rendaient plutôt au disco-bar, un peu plus loin. Des frontières impalpables, comme dans la vie réelle, se constituaient dans le monde de la nuit selon les affinités et les âges. Chez les plus âgés, souvent, les sentiments s’exprimaient dans l’urgence. La distinction paraissait évidente à des yeux avertis.

Liliane y rencontrait parfois le videur de la discothèque, un robuste personnage, fruste d’aspect, d’une animalité impressionnante, surnommé El Toro. Un homme que personne ne connaissait très bien. Il l’emmenait dans sa chambre, et sans échanger beaucoup de mots, c’est elle qui en disait le plus, ils faisaient l’amour.

El Toro avait été retrouvé mort dans son lit. Un arrêt cardiaque, semblait-il. On ne lui connaissait personne de proche. On ne connaissait pas son nom véritable. Il travaillait illégalement. Quelques jours plus tard, il avait été enterré dans la partie du cimetière réservée aux indigents. Le patron de la discothèque avait engagé un autre videur. Un robuste gaillard que les clients baptisèrent : El Toro.

Depuis sa mort, elle avait eu des aventures qu’on dit sans lendemain. Sans en refuser beaucoup.

Elle disait :

- La vie est courte. Le jour où je n’en aurai plus, c’est que mon corps sera devenu tellement moche que ça ne vaudra plus la peine de vivre. C’est le regard des hommes qui te rend belle.

Elle ajoutait :

- Se faire belle, toujours. Moi, je me parfume partout, ça les rend fous.

Liliane avait vraisemblablement raison. On aime avec son cerveau, et on aime avec son corps. Les deux, pas nécessairement en même temps.

 

 

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Sous une couche d'élégance

 

Si quelqu'un nous met en colère,

L'envie nous saisit aussitôt

De le confondre comme il faut.

Un bon mot peut nous satisfaire.

Il est étrange que souvent

Ce soient des vocables vulgaires

Qui accompagnent la colère.

D'autres seraient plus pertinents.

On est étonné, déçu, quand

Un être de bonne naissance,

Et qui s'exprime avec aisance

Emploie des propos dégradants.

Désenchantée, pas à demi.

J'apprends qu'une actrice élégante,

En public, étant mécontente,

Qualifiât de merde, un ami.

Lors qu'est devenu le beau monde,

Paraissant être raffiné?

C'est à lui rire sous le nez.

Mais des cris grondent à la ronde.

21 janvier 2014

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la chambre bleue

 

Vaste chambre bleue,

voilages blancs,

miroir profond,

coiffeuse fort élégante,

au dessus de laquelle,

je me regarde, me souris ;

j'ai un peu vieilli, blanchi,

mais malgré tout,

je reste belle, à

l'instar de vous.

Vaste chambre bleue,

aérée, claire,

des fleurs ici et là,

dans des vases tenues ;

elles ne cessent d'exister,

de s'ouvrir, de rougir un peu,

à la fois folâtres et distinguées ;

à l'instar de nous,

je leur parle dès l'aube,

ne les néglige jamais !

Vaste chambre bleue,

coussins de satin grège,

ici et là, sur le sol posés,

chat précieux et rôdeur,

contre moi pelotonné,

 tout chaud,

 de moi un peu voleur,

petit soleil toujours couché !

Pourtant la chambre bleue,

où je vous écris à chaque instant,

où je célèbre toute ma féminité,

la pare de notre amour,

reste démesurément claire !

Chaque jour, chaque instant,

être femme de plus en plus,

dans cet environnement bleu,

me comble d'une joie, d'une euphorie,

dont vous n'avez sans doute

pas la moindre idée !

NINA

 

 

 

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administrateur théâtres

12272949289?profile=originalCommuniqué: Indomania – de Rembrandt aux Beatles

Derniers jours!

A voir jusqu’au 26 janvier 2014 au Palais des Beaux-arts de Bruxelles.

Du mardi au dimanche de 10h à 18h. Le jeudi jusqu’à 21h.

L’exposition phare   Indomania   illustre l’inspiration de la culture indienne sur les artistes occidentaux. Artistes plasticiens, mais aussi écrivains, musiciens et danseurs sont depuis toujours fascinés par ce pays.  

En 1498, Vasco da Gama ouvre la route maritime de l’Inde. Les Jésuites et les commerçants qui débarquent en grand nombre sur les côtes indiennes décrivent les fastes de l’empire Moghol et relatent toutes sortes de coutumes et de rituels étranges. La fascination pour l’Inde est totale. Au retour, les navires transportent épices, textiles, diamant, nacre et animaux exotiques qui viennent inspirer les artistes de nos contrées.

Cette époque est le point de départ d’Indomania, une exposition qui étudie la rencontre entre l’Europe et l’Inde, à travers le regard des voyageurs occidentaux où perce tour à tour la fascination, la supériorité, l’angoisse et trop souvent l’ignorance. Quelles sont les conséquences artistiques et culturelles de ces rencontres ? Quelle perception l’Occident a-t-il aujourd’hui de l’Inde, et quelles sont les facettes de cette imagerie séculaire qui jouent encore un rôle actuellement ?

Pour la première fois, cette question est abordée dans un contexte temporel très large qui va du XVIe siècle à nos jours. Toile de fond de l’exposition, l’histoire de cette époque offre au visiteur une narration passionnante et méconnue, qui commence sous l’empire Moghol (1526 - 1857), traverse l’époque coloniale et se poursuit jusqu’à l’indépendance (1947) et à l’Inde  d’aujourd’hui. 

La diversité des artistes, œuvres, disciplines et médias traduit quasi littéralement les nombreuses strates, si difficiles à pénétrer pour l’Occident, de la culture indienne : les somptueux bijoux des XVIe et XVIIe siècles, les dessins de Rembrandt d’après des miniatures indiennes, les dessins et gravures de rhinocéros indiens par Dürer et ses épigones, les textiles et cachemires des XVIIe et XVIIIe siècles, les tableaux indiens représentant castes, paysages et rites, peints sur commande pour les Britanniques ; la photo (depuis les premiers documents jusqu’aux grands noms comme Henri Cartier-Bresson) ; l’architecture (Le Corbusier, Jeanneret,...).

La suite est ici: http://www.europalia.eu/fr/article/indomania_91.html

http://www.bozar.be/activity.php?id=13022

Profitez aussi de visiter l'autre exposition phare   Le corps de L'Inde ,  la porte à côté! Derniers jours aussi!

Deux billets y  ont été consacrés sur Arts et Lettres:  

https://artsrtlettres.ning.com/profiles/blog/show?id=3501272%3ABlogPost%3A1067846&commentId=3501272%3AComment%3A1068495

https://artsrtlettres.ning.com/profiles/blogs/24th-international-art-festival-europalia-india-du-04-10-2013-au

Bonnes visites!

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administrateur théâtres

12272991680?profile=originalLE CARNAVAL DES OMBRES

Texte : Serge DEMOULIN

Interprétation : Serge DEMOULIN

Avec les voix de : Nicolas Buysse, Michael Delaunoy, Muriel Legrand et Magali Pinglaut.
Mise en scène : Michael Delaunoy
Assistante à la mise en scène : Laurence Adam
Stagiaire à la mise en scène : Andrés Cifuentes
Lumière : Laurent Kaye

Travail musical : Muriel Legrand
Prise de son et mixage : Lorenzo Chiandotto
Direction technique : Raymond Delepierre
Régie : Gauthier Minne

Une production du Rideau de Bruxelles en coréalisation avec le Festival Paroles d’Hommes et l’AMAPAC (Malmedy), et en partenariat avec l’Atelier 210 (Bruxelles).

 


Dégeler le silence

L’acteur Serge Demoulin a fait ses études au Conservatoire  et s’est résolu à  rendre hommage à  ce passé enterré, à sa région, à ses racines. Le spectacle qu’il a écrit dévoile avec tendresse, humour et détermination  cette annexion des Cantons de l’Est par l’Allemagne nazie en 1940 et le silence surprenant de l’Etat belge.


La première du Carnaval des ombres a eu lieu au Malmundarium de Malmedy le 2 février 2012. Une pièce qui invite à faire quelques recherches : lors du congrès de Vienne de1815 après la défaite napoléonienne, la Prusse obtient la Rhénanie avec les cantons d’Eupen, de Malmédy et de Saint Vith.
Ainsi, Malmédy, commune romane, se retrouve-t-elle en Prusse. Jusqu’en 1870, les relations entre l’Administration prussienne et Malmédy sont cordiales : administration et enseignement restent en langue française et les industries de cuir, papier, mobilier... sont prospères.
Après la création de l’empire et le développement du nationalisme allemand, la situation change. La nouvelle politique bismarkienne brime les minorités linguistiques. En 1879, la langue allemande est imposée à l’école primaire et en 1889, l’enseignement du français est supprimé.
Après la grande guerre, par le Traité de Versailles du 28 juin 1919, l’Allemagne cède à la Belgique les cantons d’Eupen et de Malmédy, y compris Saint-Vith. Les Cantons de l’Est sont rattachés à l’arrondissement de Verviers.
Advient la douloureuse épreuve de 1940-1945 quand le 18 mai 1940, Hitler proclame unilatéralement l’annexion des trois Cantons à l’Allemagne, rattachés à la Rhénanie. Sans transition, les lois belges sont remplacées par la législation allemande.
Trois changements de nationalité sont  vécus par cette population entre 1920 et 1945. Cela laisse des traces. Serge Demoulin, enfant de Waimes va faire œuvre de mémoire. Ecrire et jouer pour évoquer les 8000 soldats wallons envoyés au front russe contre leur gré pour combattre au nom de l’Allemagne. Comme son oncle Charles, né belge le 16 décembre 1923, tombé en soldat allemand le 14 novembre 1943 à Krivoy Rog en Ukraine. Evoquer aussi la boucherie de la bataille des Ardennes...

2012. Un soir de fête à Bruxelles.   Serge se fait traiter de Boche par Jean-Luc. « Ah tu viens des cantons rédimés, de chez les … ». Jean-Luc a visé juste. Il ne sait pas que  son grand-père et ses deux oncles ont été enrôlés de force dans la Wehrmacht. Le plus jeune allait avoir vingt ans. Comment meurt-on sous cet uniforme-là ?  A Waimes, dans son village, on ne parle  plus  jamais de cela. On rit, on chante, on rêve  on fait la fête en wallon, surtout au Carnaval. Et alors dans la liesse populaire des bribes de  souvenirs émergent, décapés par l’ivresse et la musique de la fanfare… « La mousse de la bière est proportionnelle à la couche de silence qui recouvre les blessures de l’histoire. » 


Serge maîtrise le drame, l’autodérision, le comique, le bucolique, le grave, le profond. Le carnaval et la fanfare non officielle qu’il dirige vont lui permettre d’aérer le placard honteux où se cachent les fantômes du passé. Avec une belle dose d’humour et de compassion, il fait resurgir sa famille, l’accueil chaleureux de sa mère bien wallonne qui lui offre du cassis et le repassage de ses chemises à chacun de ses retours au pays. La justesse de ton est frappante et la multiplicité des personnages qu’il évoque avec une adresse de jongleur sont les qualités principales de ce one-man show où le comédien-écrivain met à nu l’Histoire autant que les failles de l’histoire familiale.


Si le spectacle part parfois un peu dans tous les sens d'une mosaïque à reconstruire, il ne cesse d’étonner le spectateur par son inventivité. Le travail de mémoire semble se faire sur scène à l’aide de quelques accessoires. Objets, avez-vous une âme ? Une âme qu’il n’a de cesse de ressusciter. Et peu à peu cet homme attachant reconstitue patiemment et avec grande franchise le grimoire de cette sombre période. Les ombres surgissent et se profilent dans l’imaginaire du spectateur en empruntant les chemins surréalistes d’une fête de carnaval ahurissante des années 90. « Je suis un enfant du silence. Ce que je sais : mon nom. Après, rien n’est moins sûr ! » Comment reconstruit-on ? Comment se reconstruit-on ? Ensemble avec des spectateurs forts coopératifs, la vérité se recompose, fragments par fragments. La puissance d’évocation du comédien est évidente, son désir de témoignage, omniprésent.

Les Prix de la critique lui ont attribuent le prix du meilleur comédien de la saison 2008-2009.

http://www.atelier210.be/programme_information-A210-158.html

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Voyous de velours

12272992066?profile=original"Voyous de velours" est un roman de Georges Eekhoud (Belgique, 1854-1927), publié sous le titre l'Autre Vue à Paris au Mercure de France en 1904.

 

Les personnages de Voyous de velours sont déjà apparus dans la Nouvelle Carthage, roman naturaliste publié en 1888 qu'Eekhoud avait consacré à sa ville natale, Anvers. A la fin du récit, Laurent Paridael s'enfonçait dans l'incendie de la cartoucherie avec la plupart des ouvriers. On assiste donc à une résurrection du héros qui permet, rétrospectivement, de donner à sa mort une autre signification. «Notre parent Laurent Paridael fut aussi relevé pour mort sur le terrain de la catastrophe. Plût à Dieu qu'il n'en eût réchappé. Il n'aurait plus traîné alors une vie déclassée, il se serait épargné de mourir plus piteusement encore par un suicide, après force excentricités.»

C'est l'honorable député Bergmans qui présente Laurent Paridael, en racontant ses souvenirs et en donnant à lire son journal. Orphelin, Laurent est placé chez de grands industriels, les Dobouziez. Malgré l'affection que lui portent ses tuteurs, le jeune homme ne leur témoigne aucune marque de tendresse; il fait aussi le désespoir de ses maîtres par ses nombreuses incartades. Mais Bergmans parvient à l'apprivoiser. Laurent exprime dans son journal toute la sympathie qu'il éprouve envers les ouvriers. En outre, il fréquente deux artistes en vue: le peintre Marbol et le musicien Vyvéloy (chap. 1). Il aime aussi les «voyous de velours» qui hantent le quartier des Marolles, à Bruxelles: le brave et beau Bugutte, le chanteur ambulant Palul, le lutteur Campernouillie. Ils se retrouvent aux «Arènes athlétiques». Bugutte meurt; des voyous de velours sont mis à l'ombre; Paridael quitte Bruxelles pour des excursions à la campagne, à Trémeloo (2). Mais ses obsessions s'enflamment pour des couleurs de velours plus corrosives encore: «Les beaux petits gars! Deux brunets et un blondin culottés de mon velours favori, du velours de mes aimés de Bruxelles.» Il poursuit sa «descente aux enfers sociaux». A Merxplas, il se fâche contre Marbol, peintre par trop bourgeois, parce qu'il ne trouve pas l'art vrai dans les bas-fonds (3). Employé au pénitencier de Poulderbauge, Paridael se console en devenant «socialement utile», grâce à Bergmans qui lui a obtenu ce travail. Il s'efforce d'inculquer à ses jeunes élèves des «préceptes conformes aux intentions du législateur», mais il cède à sa bonne nature avec le jeune Warrè qu'il libère d'une cruelle punition. Il est révoqué. Les enfants prisonniers lui manifestent bruyamment leur attachement. Les soldats fusillent les mutins, dont Warrè (4). Trois mois plus tard, Paridael se choisit un «enterreur gai et mutin». Il se suicide. Le fossoyeur est condamné pour violation de sépulture, parce qu'il a été surpris près du cercueil ouvert. Pour sa défense, il a prétendu qu'une voix l'avait appelé. Bergmans achève son récit en interrogeant le lecteur sur toute l'affaire (5).

 

Structuré à partir de deux voix, de deux points de vue: le journal de Laurent Paridael - Eekhoud pensait sous-titrer Voyous de velours: «Journal d'un déclassé» - et le récit de Bergmans, Voyous de velours participe de l'esthétique naturaliste. Laurent Paridael porte un regard admiratif et fétichiste sur toutes les culottes de velours, sur leurs différents coloris et sur les ouvriers qui les portent. De l'«Antinoüs charretier» aux «Arènes athlétiques», c'est sa fascination pour la Grèce hellénistique qui guide les envolées lyriques du héros. Les discussions animées qui opposent Laurent à ses amis peintres précisent les différents points de vue artistiques: la conception de l'esthétique du peuple soutenue par Laurent Paridael et la conception bourgeoise qu'incarne le peintre Marbol - déjà présent dans la Nouvelle Carthage.

 

Cette dichotomie théorique est sans doute une transposition des oppositions qui stimulent l'art en Belgique à la fin du XIXe siècle. A ses débuts littéraires, Eekhoud participe activement à la Jeune Belgique et soutient les principes de l'art pour l'art. Mais il s'écarte de cette école à dominante bourgeoise pour se rapprocher des théories de l'«art social»: il fonde en 1892 l'Art social aux côtés de Lemonnier, de Verhaeren et d'hommes politiques socialistes comme Émile Vandervelde, et le Coq rouge en 1895 avec Verhaeren et Maeterlinck.

 

Le personnage du tribun populaire, incarné par Bergmans, est aussi une figure emblématique d'une littérature engagée de l'époque. Cette peinture du sous-prolétariat ne va peut-être pas sans quelques connotations homosexuelles - celles-là même qui, en 1900, avaient valu à Eekhoud d'être poursuivi après Escal-Vigor. Il fut acquitté, merveilleusement défendu par la plaidoirie d'Edmond Picard. Cependant Eekhoud n'est pas (et il s'en défendait lui-même) le romancier de l' homosexualité.

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Une femme trompée

 

 

Soudain le temps s’était mis à compter. Et l’image qu’elle avait de son visage avait changée elle aussi. Auparavant, lorsqu’elle se maquillait elle n’y songeait pas d’une façon particulière, c’étaient les derniers gestes d’un rituel matinal, seule dans la salle de bain, le corps baignant dans une douce béatitude.

C’était désormais une image qu’elle construisait parce que le visage de l’amour avait changé depuis un certain temps. Le cœur, ça ne veut rien dire, pensait-elle. C’est le corps qui  compte.   

L’homme qui avait été son mari l’avait trompé. Un jour, c’était un matin, il lui avait dit : je ne t’aime plus. Elle avait cru à une plaisanterie. Mais il était parti le jour même après avoir rempli une valise de quelques   vêtements.

Elle avait appris qu’il était devenu amoureux d’une femme  mariée. La femme des autres  jouit de plus d’expérience en matière sexuelle, parait-il. Elles sont encore à découvrir pour ceux qui ne sont pas leur mari.

 C’est ce que lui avait dit Jean le mari trompé par son mari. Il était venu la voir lorsque sa femme l’avait quitté. Jean avait voulu lui dire la trahison dont ils étaient l’objet tous les deux.

Tous les quatre, nous nous étions juré fidélité, avait-il dit. Elle s’était mise à pleurer. Elle était honteuse. Il l’avait consolée. Il passa la nuit avec elle. C’était pour lui et pour elle une façon de se venger.

Tous les gestes leurs furent permis cette nuit-là : ceux dont on se sert maritalement et machinalement, et ceux dont la seule évocation vous tord le ventre. En même temps ils pensaient à leurs époux respectifs qui dans un autre lit se livraient aux mêmes étreintes.

- Tu veux que je revienne demain ?

- Tu as aimé ? Toutes les nuits, j’étais son esclave. Est-ce que tu as envie de moi ? Et toi, ta femme ?

Il haussa les épaules.

- Elle simulait l’orgasme. C’est toi que je veux.

Ils étaient encore nus.  

Pierre en verdira de rage, se dit-elle. Elle répondit :

- Nous aurions du nous rencontrer plus tôt.

- Nous avons la vie devant nous.

 Le langage des amants est étrange. Il est proche de celui qu’utilisent les auteurs de romans. Il est difficile de savoir lesquels d’entre eux ont copié les autres.

La plupart des couples ont peu de choses à se dire. Mariés trop jeunes, ils n’ont pas de passé à dévoiler. Ce n’était le cas ni de Jean ni de Cécile mais leurs sujets de conversation  concernaient la plupart du temps leurs ex-époux. S’ils nourrissaient la conversation durant le jour, elles leurs servaient d’adjuvants amoureux durant la nuit.

Lorsqu’elle apprit le mariage de Cécile avec Jean, Henriette, l’ex-épouse de Jean se souvint des nombreuses qualités de son ex-mari.

Si tant de gens se marient, le nombre de divorces l’atteste, c’est que mariage tout compte fait a du bon. Une nuit, la nuit est de bon conseil, dit-on, elle en parla à Pierre.  La nuit, les hommes sont plus réceptifs aux arguments féminins. Il n’osa pas dire qu’il allait réfléchir lorsqu‘elle lui dit.

- Marions nous, Pierre. Oh, Pierre ! Je t’aime tu sais. Je m’occuperai de tout, mon chéri.

Ainsi vont les choses. Elles suivent leur cours.

Il est difficile dans une petite ville de s’éviter. Pierre et Cécile se croisaient comme se croisaient Jean et Henriette. Les premières fois ils s’efforçaient de détourner la tête en plongeant les yeux dans la vitrine d’un magasin. De changer de trottoir lorsque c’était possible.

Un jour qu’elle se dirigeait malencontreusement  vers Pierre, Cécile hésita puis saisi d’une illumination, elle tourna sur elle-même et retourna d’où elle était venue. Pierre surpris la suivit mais en ralentissant le pas.

Et il admira sa silhouette aussi excitante que lors de leurs premières rencontres. De dos, les femmes sont plus excitantes que de face. L’homme peut la regarder sans réserve, de tous ses yeux, et imaginer que le balancement de ses hanches lui est destiné. Il eut un soupir.

Ils se croisèrent à plusieurs reprises guidés souvent par un hasard bienveillant. Ils étaient polis tout les deux de sorte qu’ils se saluaient d’un bref mouvement de la tête. Puis d’un mince sourire. Puis parce  la pluie s’était mise à tomber et qu’ils s’étaient réfugiés sous la marquise d’un magasin, ils échangèrent quelques mots:

- Quel temps !

- C’est vrai. Quel temps !

Elle n’avait pas changé, se dit-il. Dès qu’elle souriait le visage s’illuminait. Il se la ferait bien, se dit-il vulgairement. Cécile le devinait, les femmes, parait-il, devinent ce qui se passe dans la tête d’un homme  quand l’envie de sexe le saisit en face d’une femme séduisante.

Elle sourit. Elle en était certaine. Il suffisait d’une heure et d’un lit, et elle avait cette vengeance  à laquelle elle  avait longtemps aspirée.

Elle avait cessée d’être une femme trompée.

 

 

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Au bout du chemin

 

 

Pas le meilleur mais non le pire

Le sort qui souvent nous échoit.

On conserve le goût de rire,

On voudrait pleurer quelques fois.

Chaque jour est imprévisible.

On ne sait jamais qui nous ment,

Qui est vrai, fidèle, sensible.

Mais on se lie candidement.

On s'instruit au long du parcours.

Les épreuves sont salutaires,

Y compris les peines d'amour.

On se console et on espère.

Arrivée au bout du chemin,

Je ne manque plus de ressources.

J'ose remettre au lendemain,

Je peux flâner près d'une source.

Bien souvent pendant une pause

Sans aucun regret, je souris.

Je pense au ciel devenu rose,

Dans la tendresse, après la pluie.

20 janvier 2014

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Une charmante fantaisie

 

 

A Chandylane

 

Le charme d’une fantaisie,

S’il est fait de délicatesse,

Me comble parfois d’allégresse,

Me laisse toujours attendrie.

...

J’ai reçu, ce jour, un courrier

Orné d’une petite rose.

Elle se déplace et se pose

Sur la bouche d’un encrier.

...

De sa tige, trempée dans l’encre,

Elle trace le mot merci,

Qui s’étale clair et précis;

Un murmure doux à entendre.

...

Cette charmante fantaisie,

Où se marient bon goût et grâce,

A vogué dans l'immense espace,

En s’empreignant de poésie.

...

28 août 2009

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Jane-Sylvie Van Den Bosch nous livrera une "Causerie sur le verre" en date du samedi 22 février 2014 (19H) à l'Espace Art Gallery, 35 rue Lesbroussart, Bruxelles.  (Entrée libre)

 

Elle nous entretiendra des sujets suivants:

  1. Histoire 

 

D’où vient le verre ?

La légende du feu sur la plage

La Perse, puis l’Italie

Les verriers de Murano (familles, compo, complots)

les Gentilshommes verriers (et la mort des forets)

Le verre de Bohême, les Anglais, les Belges

 

Résumé : Initialement, une matière inventée et travaillée par des praticiens, tel un art. La fascination qu’exerce celui-ci (comme la peinture ou la sculpture) est revendiqué comme il se doit par les puissants et les puissances à travers le monde, qui en se l’appropriant se parant de sa force, de sa beauté et de sa gloire.

 

 

  1. 2.      Le verre, qu’est-ce que c’est ?

 

Le sable à l’origine

Au-delà de 1000° cela coûte cher

Les fondants (soude, natron, fougère, chaux, plomb etc) : l’ère des alchimistes

De la non mixité des mélanges (cf peinture)

Les couleurs c’est de l’or !

La taille et les opérations à froid : on reparle d’argent

Les premières industries - l’ère des chimistes

 

Résumé : Une « compo » équivaut à une recette de cuisine. D’où les secrets, la notoriété, les légendes verrières… Léopold et le Val St Lambert (le verre coule, se dissout dans l’eau, les émaux et grisaille, l’atanaor )

 

 

  1. Le mouvement Studio Glass

 

Edigio Constantini – L’Italien visionnaire – la Fournaise des Anges et Peggy Gugenheim

Harvey Litleton – L’Américain a les moyens et l’école

Erwin Eish – L’Allemand à l’usine de cristal

Les Tchèques de Novy Bor et les premiers symposiums

Le verre Belge contemporain : l’Ika de Malines (Miloslava/Koen/Panin)

Louis Leloup et les joyeux lurons

 

 

  1. Le travail de Jane

 

D’abord le dessin, la peinture, le staff

La teinture masse dans les composites

La gravure d’overlay pour un tiers

La première fois que j’ai vu « la maison » de feu

Mon travail s’appuie sur un continuum espace-temps (on n’invente pas la roue)

Les difficultés liées à l’apprentissage (langue, psychomotricité, chaleur, poids)

Le retour de l’alchimie comme exemple

La graine, les mondes en gestation

Le travail vous transforme

La courbe qui donne vie

Et après… les Arkhoides ?

 

 

Questions – Réponses

Verre de l’amitié offert par le Réseau Arts et Lettres et l’Espace Art Gallery

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LE SENS DE L'EXISTENCE

12272991060?profile=originalSomptueux bouquet  sur un ciel pur présenté dans une sorte de niche 

OUI ... MAIS

Un insecte noir , un papillon tout en haut , des feuilles rongées , des pétales légèrement froissés, qui s'effritent

Tout est là la Vie la Mort en puissance  "Vanités et  Natures Mortes , "

Le vain , le Rien  le presque rien , ce qui passe comme l'Homme cette fleur qui se fane , comme cette bulle qui flotte et va éclater

Il y a aussi le crâne , le sablier la transparence des verres et des bulles? la bougie qui va s'éteindre avec la spirale de fumée qui s'élève vers l'infini la peau du citron ,car il était conseillé d'ajouter quelques gouttes de citron au vin afin de ne pas être ivre!! toujours l'ombre et la lumière sur le fastueux et le sévère la vie gourmande et l'ascèse

Redécouverte de cet univers Hollandais du XVII ème siècle très protestant par une conférence prestigieuse animée par Catherine de Buson Historienne d'Art et maître de conférence

Un partage que je vous transmets succinctement  mais qui ouvre toutes les  possibilités  picturales, religieuses sociétales et méditatives

Notes prise discrètement dans le noir et plus complètes pour un autre travail mais qui seraient trop longues ici

AA

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Clip Clope

Je fume des ""passages à tabac" pulmonaires
J'expire une fumée aspirée de ma mise en biere
Je ne suis pas raisonnable et électroniquement incorrect
Chaque "princesse" sur ma bouche se délecte
Et quand l'une se barre, s'écrasant de son corps consumé
Je ne perd pas de temps pour une autre, allumé
Alors, charnellement on va se dévorer
Jusqu'à tout brûlé de mes doigts pulvérisés
Je suis une fumeuse de Gitanes
Qui n'ont de cesse de damner mon âme

Cette histoire "d'amour" a commencé
Un jour, sur une balançoire toute bleuté
Du voile qui sur moi,s'est déposé
J'ignorai que j'allais devoir
Toute ma vie,les vouloir
Tellement fort que ma raison est devenue une passoire
Pour une addiction au noir fumoir

Et si j'ai quelques fois,ouvert le grimoire
Des vœux accomplis de l'abstinence
Je suis toujours retournée vers cette ultime danse
Savoureuse et remplit d'insolence

Même si la mort, m'attend avec arrogance
Je la défie à chaque allumage de ma future sentence
12272989893?profile=original
Clip Clope.....Fait la pluie de ma vie

Lou Mishel ( Décembre 2013)

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