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Iroise (poésie inspirée par une vidéo)

 

 

Iroise

 

Les flots échevelés poussés par les rafales

D'un vent qui souffle et siffle sous un ciel livide

S'enflent en monts neigeux, esprits des mers avides

D'engloutir ce qui tombe en leur gueule fatale.

 

Se brisant sur les rocs en fracas de tonnerre

Ecumant, poussé par colère destructrice,

L'océan en folie, fureur dévastatrice,

Sur la côte un étau de violence resserre.

 

Et que semblent légers les ouvrages des hommes

Submergés, secoués par ces vagues immenses,

Qui veulent se venger qu'on leur ait fait offense

De les défier, alors que si petits nous sommes.

 

Ecoutons les brisants criant de leur voie sombre

Qu'ils sont plus vieux que nous, presque autant que la Terre

Que notre orgueil est grand, si grand qu'il nous enterre

Alors qu'ils ont pour eux des avenirs sans nombre.

 

Le 26 juin 2009

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Si quelquefois..

 

Quand tu entends ton cœur parler

Dire des choses belles et sublimes

Quand tu te sens trop plein d’idées

Isole-toi avec ta plume

 

Dès que l’envie se fait très forte

Et tu te sens le cœur en rage

Quitte les gens, claque les portes

Laisse ton stylo noircir les pages

 

Dès que les mots se font pressant

Et les beaux vers frappent à ta tête

Isole-toi, quitte les gens

Par le calame, fais leur la fête

 

Quand les doux mots te turlupinent

En te créant des insomnies

Laisse le crayon fier de sa mine

Écrire des chants vantant la vie

 

Quand la parole te joue des scènes

Avec malice tel des lutins

En belle musique calmant les peines

Cours lui pister les escarpins.

                                          M S Gasmi

 

                      Sousse ;le18/06/2011

 

 

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Voici la toute première collaboration que j'ai réalisée avec Jean Claude Dumont, peintre belge, qui est incrit sur ce forum.

 

J'avais, en 2005, accompagné de textes des aquarelles du peintre Gérald Tron, en particulier lors d'une exposition à Barvaux.

L'idée de réaliser l'inverse m'était venue, et j'ai posté, à l'intention des peintres amateurs d'un site de poésie, plusieurs textes, dont rendez vous dans la forêt bleue.

 

Quatre semaines après, je recevais de Jean Claude Dumont une photo de la toile qu'il avait réalisée, et qui m'a bouleversé, tellement l'artiste avait su saisir ce que j'avais mis de plus personnel dans ce texte dédié à ma mère disparue en mai 2001. La toile et le texte ont participé à plusieurs expositions. Inutile de dire que cette toile occupe une place d'honneur dans la maison, en raison de sa symbolique. Cela a été le départ d'une collaboration avec Jean Claude Dumont dont je me propose de vous faire découvrir quelques facettes dans l'avenir.

 

Le texte est présenté ici avec la toile non encore encadrée, image telle que je l'ai reçue....

 

Merci de votre passage et de votre lecture

 

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SPOLETOFESTIVALART 2012

                                                                  SPOLETOFESTIVALARTE/2012     12272828487?profile=original       Maria Teresa Bertina  presentera deux  bronzes  au SPOLETOFESTIVALART/2012  

       Grand  évènement International qui aura lieu à l'intérieur du Cloître de San Nicolò à

       Spoleto, dans l'Umbria en Italie,  ville trés riche d'histoire de d'art 

                                 du 28 Septembre au 1er Octobre 2012

12272829290?profile=original     "Limportant c'est la Rose"  

       bronze - copyright Maria Teresa Bertina 

               (tous droits réservés)                                                                                               

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Au bord de l'eau tranquille

 

Je me trouve sur une plage

qui ne ressemble nullement

aux rivages de l’océan

que je fréquentais, médusée,

au temps de mes jeunes années.

...

Une immense étendue du fleuve

où sont déposées des étoiles.

est bordée par des roches claires.

J’ai marché longtemps solitaire,

sans quitter des yeux le courant.

...

En face de moi, l’eau tranquille,

ridée de faibles vaguelettes,

sur lesquelles des enfants courent.

Au loin, qui bordent l'horizon

Les formes douces de vallons.

...

Je me souviens de hautes vagues

qui se brisaient avec fracas,

sur d'énormes rochers luisants,

et qui aspergeaient d'eau salée

les attardés sur la jetée.

...

Ici, un petit coin de plage

et à l’entour, un peu partout,

des boisés touffus, d'arbres verts

dotés de pistes à bicyclettes,

et de petits sentiers ouverts.

...

Des aires sont aménagées

rendant tentants les pique-niques,

Lors chacun fait ce qui lui plaît,

dans un silence reposant.

Même les enfants sont discrets.

...

Île Bizarre, (Québec) 21/7/2001

 

 

 

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Oh je suis si bien !

 

Être simplement bien,

s’endormir doucement,

dans le bleu,

 se glisser un peu,

puis toute entière ;

dans une fleur sommeiller,

hochet solaire,

peau assoiffé de vous déjà,

dans l’air, senteur de menthe,

transparence.

Enfance solitaire,

créatrice, libératrice ;

chambre verte,

ni petite, ni grande,

sans nul mur,

 mais verte,

lit blanc, sécurisant et chaud ;

Invisibilité d’une mère,

là constamment,

sans nul poids ;

éden dénué d’anges,

de floraisons pâles, d’étoiles bleues,

tout gorgé de vous mais aussi d’elle !

Être simplement bien,

s’enchanter de l’instant, l’attraper ;

papillon diapré, tout poudré de lumière,

dans ma tête, l’éternel !

Puis .... l'écrire.

 

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Voyage,

 

Enfance, adolescence,

mélancoliques et solitaires,

Amazonie derrière ma porte

demeurée entrouverte,

verte.

Monde étrange, construit

tout doucement,

depuis ma fenêtre blanche et lisse ;

encre magique, violine,

pour mon âme en péril,

mon cœur désagrégé,

devenue mère et forte :

Délivrance jusqu’à vous !

Voyage au fil des pages,

mouvement s précipités ou calmes

de ma main, sans nulle alliance,

sinon celle que vous me destinez,

lorsqu'à moi vous songez !

Poésie,

tout le temps,

murmures des fleurs, des arbres,

des ombres, ensoleillement enfin ;

caresses violines,

de moi à vous,

les authentique !

 

 

 

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Dans le cadre du projet Art nouveau & écologie soutenu par le programme Culture 2007-2013 de la Commission européenne, le Réseau Art Nouveau Network, un réseau de villes visant à préserver, étudier et promouvoir l'Art nouveau à l'échelle européenne, organise un symposium d'une journée le 26 Janvier 2013 sur les matières premières et l'Art Nouveau à Aveiro (Portugal).

La date limite de l' appel à communications est fixée le lundi, Septembre 17th 2012, et les documents doivent être envoyés au bureau de coordination par courriel à info@artnouveau-net.eu .

 

 

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Cordoue. poésie illustrée par photos et musique

Bonjour à tous.

 

Ma première contribution à ce forum. J'écris principalement de la poésie, mais j'aime y associer, quand cela est possible, images, photos, toiles, musique. Je vous en propose ici un exemple. Vos avis me seront très précieux pour progresser. Merci d'avance 

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Manuel de Falla: En los jardines de la Sierra de Cordoba
Recital at the Teatro Real in Madrid
Berliner Philharmoniker, Sir Simon Rattle. Joaquín Achúcarro, piano

 

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Vassily Kandinsky (1866-1944)

 

Vassily Kandinsky (en russe : Василий Васильевич Кандинский, Vassili Vassilievitch Kandinski), né à Moscou le 4 décembre 1866 et mort à Neuilly-sur-Seine le 13 décembre 1944, est un peintre russe et un théoricien de l’art. Considéré comme l'un des artistes les plus importants du XXème siècle, aux côtés notamment de Picasso et de Matisse, il est le fondateur de l'art abstrait.

 

Le texte "incandescent" que l'on va lire se trouve dans l'avant-dernier chapitre du célèbre ouvrage de Vassily Kandinsky Du spirituel dans l'Art. Kandinsky y exprime sa conception de l'art et évoque les responsabilités de l'artiste : "une œuvre d'art n'est pas un phénomène fortuit qui apparaît indifféremment ici ou là"... mais un être vivant obéissant à une nécessité spirituelle.

 

La peinture, par exemple n'existe pas "pour rien"  (comme dans la théorie de l'art pour l'art et dans certaines œuvres contemporaines) ; elle a un but. Ce but est d'affiner et de développer l'âme humaine. L'homme biologique a besoin de pain pour survivre, l'homme spirituel a besoin d'art pour exister. Vassily Kandinsky assigne à la création artistique une fonction éminente, l'art est la vie de l'âme. Cette fonction confère à l'artiste de hautes responsabilités ; il n'est pas libre de  faire de sa vie n'importe quoi, car ses œuvres sont le reflet de son âme. La responsabilité de l'artiste n'a cependant rien à voir avec le conformisme et la "morale bourgeoise".

 

Pour Platon, le beau est dans l'objet, il est dans la plus ou moins grande conformité entre l'objet et l'Idée, pour Kant (Critique du Jugement, "analytique du Beau"), le beau est dans le sujet. Pour Kandinsky, La beauté est dans la nécessité intérieure", cet "admirable, cet éternel instinct du beau" dont s'émerveille Baudelaire.

 

Vassily Kandinsky cite le poète, écrivain et dramaturge Maurice Maeterlinck : "Il n'y a rien sur terre qui soit plus avide de beauté et qui s'embellisse plus facilement qu'une âme..." et évoque la montée  dans l'âme et dans le monde du "triangle spirituel".

 

Kandinsky compare la vie spirituelle de l’humanité à un grand Triangle semblable à une pyramide. La pointe du Triangle est constituée seulement de quelques individus, notamment les artistes, les écrivains, les poètes, les peintres...  qui apportent aux hommes le "pain sublime". Ce Triangle semble souvent immobile, mais il s'élève lentement. Durant les périodes de décadence où "profonde est la haine qui brûle contre la beauté dans les âmes avilies" (Ernst Jünger),  les âmes tombent vers le bas du Triangle ; les hommes ne recherchent que le succès extérieur et ignorent les forces spirituelles.

 

"La beauté sauvera le monde" prophétisait Dostoïevski. Ni la science, ni la technique, ni la morale, ni la philosophie, ni l'éthique, ni la politique, ni même la bonté ne peuvent soulager la souffrance du monde, ni nous aider à vivre, sans la beauté, splendeur du Vrai et du Bien". (Platon)

 

"L’œuvre d'art naît de l'artiste - création mystérieuse, énigmatique, mystique. Elle se détache de lui, elle acquiert une vie autonome, devient une personnalité, un sujet indépendant, animé d'un souffle spirituel, le sujet vivant d'une existence réelle - un être. Elle n'est pas un phénomène fortuit qui apparaît indifféremment, ici ou là, dans le monde spirituel. Comme tout être vivant, elle est douée de puissances actives, sa force créatrice ne s'épuise pas. Elle vit, elle agit, elle participe à la création de l'atmosphère spirituelle. (...)

 

la peinture est un art, et l'art dans son ensemble n'est pas une création sans but qui s'écoule dans le vide. C'est une puissance dont le but doit être de développer et d'affiner l'âme humaine (...) C'est le seul langage qui parle à l'âme et le seul qu'elle puisse entendre. Elle y trouve, sous l'unique forme qui soit assimilable pour elle, le pain quotidien dont elle a besoin.

 

Si l'art n'est pas à la hauteur de cette tâche, rien ne peut combler ce vide. Il n'existe pas de puissance qui peut en tenir lieu. C'est toujours aux époques où l'âme humaine vit le plus intensément que l'art devient plus vivant, parce que l'art et l'âme se compénètrent et se perfectionnent mutuellement.

 

L'artiste doit avoir quelque chose à dire. Sa tâche ne consiste pas à maîtriser la forme, mais à adapter cette forme à son contenu. (...)

 

L'artiste n'est pas un "enfant du dimanche" à qui tout, d'emblée, réussit. Il n'a pas le droit de vivre sans devoirs. La tâche qui lui est assignée est pénible ; pour lui, souvent, elle est une lourde croix. Il doit être convaincu que chacun de ses actes, de ses sentiments, de ses pensées est la matière impondérable dont seront faites ses œuvres. Il doit savoir qu'il n'est pas libre, par conséquent, dans les actes de sa vie et qu'il n'est pas libre dans son art.

 

Comparé à celui qui est dépourvu de tout don artistique, l'artiste a une triple responsabilité : 1) il doit faire fructifier le talent qu'il a reçu ; 2) ses actes, ses pensées, ses sentiments comme ceux de n'importe quel homme, forment l'atmosphère spirituelle qu'ils transfigurent ou qu'ils corrompent ; 3) ses actes, ses pensées, ses sentiments sont la matière de ses créations qui, à leur tour, créent l'atmosphère spirituelle (...)

 

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                     Coulour Study

 

Ce "beau" dont l'artiste est le prêtre doit être recherché en s'appuyant sur le principe de la valeur intérieure que nous avons montré partout présent. Et ce "beau" ne peut être mesuré qu'à l'échelle de la grandeur et de la nécessité intérieure

 

Est beau ce qui procède d'une nécessité intérieure de l'âme. Est beau ce qui est beau intérieurement.

 

L'un des pionniers, l'un des premiers créateurs de la spiritualité contemporaine dont l'art de demain s'inspirera, Maeterlinck a écrit :

 

"Il n'y a rien sur terre qui soit plus avide de beauté et qui s'embellisse plus facilement qu'une âme... C'est pourquoi peu d'âmes, sur terre, résistent à la domination d'une âme qui se voue à la beauté." (Maurice Maeterlinck, De la beauté intérieure)

 

C'est cette qualité lubrifiante de l'âme qui facilite la progression et la montée, lente, à peine visible, du triangle spirituel, freinée parfois extérieurement, mais constante et ininterrompue." (Vassily Kandinsky, Du spirituel dans l'art, VII, Théorie)

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Signature de Vassily Kandinsky

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Un outil désirable

À l'ère de la performance,

Qui s'impose férocement,

On mesure la compétence,

Évaluée techniquement.

...

Certains affirment  leur prestance,

Sans avoir recours aux sondages.

Ils mettent en vue leur brillance,

Sous un fabuleux éclairage.

...

Les auteurs, qui sont édités,

Ayant reçu honneurs et prix,

Se voient d'un renom crédités,

Se disent quelques fois surpris.

...

Les grands poètes disparus,

Dotés de charme et d'éloquence,

Resteront certes longtemps lus,

Fréquentés, souvent, dès l'enfance.

...

Mais nul ne se soucie, je crois,

De savoir combien de lecteurs

Savourent leurs vers chaque mois.

Pourtant nous l'indique un compteur.

...

Cet outil qui est fort fiable

Devrait être placé ailleurs.

Il pourrait être profitable,

Révélerait les coups de coeur.

...

                                                                        9 septembre 2012

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ANGELA MAGNATTA : L’IMAGE POUR LE COMBAT

ANGELA MAGNATTA : L’IMAGE POUR LE COMBAT

 

Du 05-09 au 23-09-12 se tient à l’ESPACE ART GALLERY (Rue Lesbroussart, 35, 1050, Bruxelles), une exposition intitulée FEMMES : COMBATS ET REVES.

Madame ANGELA MAGNATTA est une affichiste Italienne très intéressante qui a choisi comme thème de prédilection la Femme, prise à la fois comme sujet humain et réalité politique incontournable.

L’artiste nous a confié qu’elle voulait mettre en exergue l’attitude de « femmes exceptionnelles ». De quelle façon ANGELA MAGNATTA rend-elle ces femmes « exceptionnelles » ?  Elle les singularise en faisant souvent sortir leur visage d’une zone noire pour l’emmener vers une aura lumineuse qui le révèle, l’affirme et lui confère son identité. Pour mieux soutenir l’œuvre dans son interprétation par le visiteur, l’artiste a conçu des textes courts placés en bas des affiches ayant une fonction explicative.

Sa démarche peut se diviser en deux initiatives : une approche strictement politique du fait social et une autre dans laquelle elle s’abandonne à l’imaginaire, conçu en tant que rêve vers une société meilleure.

Ce qui rend l’affiche « politique », c’est le mariage de l’image et du slogan.

Cela est flagrant en ce qui concerne RITA ATRIA (52 x 72,5 cm).

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Emergeant d’une zone noire, symbolisant son vécu dramatique, le regard de la jeune femme est littéralement « barré » par une bande rouge-sang, comme pour souligner sa fin tragique. Rita Atria était la fille d’un mafieux qui, suite à l’assassinat de son frère, décida de rompre avec son passé criminel. A la mort tragique du juge Borsellino, elle se défénestra après avoir laissé une note que l’artiste place en exergue sur le haut de l’affiche : « Avant de combattre la Mafia, tu dois faire un examen de conscience. A la suite de quoi, après avoir vaincu le mal qui est en toi, tu peux affronter la Mafia qui sévit dans le giron de tes amis : la Mafia, c’est nous dans notre manière erronée de nous comporter ».

 

Concernant L’INSOUMISE (52,5 x 72 cm),

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l’artiste confesse : « J’ai imaginé le contenu d’un magazine parlant des femmes d’une autre façon ». Ce rêve d’une société meilleure l’a conduite à expurger l’espace rédactionnel des magazines « people » dans lequel l’image de la Femme est réduite à un simple objet pour s’essayer à concevoir un autre espace dans lequel elle pourrait évoluer dans la dignité.

A cela, une initiative supplémentaire et insoupçonnée est explorée par ANGELA MAGNATTA, celle du cinéma en tant que ciment du discours politique.

SENZA TE (52 x 72 cm)

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s’inspire d’un fait divers s’étant réellement passé dans Italie dans les années ’60, celui d’une artiste qui décida de rompre avec son milieu pour se faire nonne. Fait divers, à première vue sans grande importance, direz-vous. Possible. Néanmoins, le visage qui s’affiche dans le cadre n’est pas anodin puisque c’est celui de l’actrice SILVANA MANGANO. L’artiste profite de cette fabuleuse opportunité pour associer l’image de l’actrice extraite du film ANNA réalisé par le grand metteur en scène néoréaliste, ALBERTO LATTUADA en 1951, lequel propose une histoire similaire.

ANGELA MAGNATTA considère l’affiche comme un manifeste contenant un message de rassemblement. Même si elle adhère à la photo « engagée », elle estime que, somme toute, la photographie est par essence trop « contemplative » par rapport à l’affiche. Ne perdons pas de vue que ce qui caractérise l’affiche c’est son côté « accrocheur », comme pour NINA HAGEN (52 x 72 cm)

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où le visage de la chanteuse est-allemande engagée dans le combat pour la liberté des femmes, apparaît sous une forme « expressionniste », presque diabolique aux yeux de ceux qui s’évertuaient à entraver son action.

L’affiche, le mur, le manifeste…répondent au même discours : donner à voir (à lire) une idée par un ensemble d’éléments didactiques limités dans l’espace, variant entre l’idéogramme et le pictogramme. Bien que de dimensions totalement différentes, les « murales » de DIEGO RIVERA renferment, dans un espace urbain une dialectique et une sémantique semblables à celles de l’affiche. De plus, l’affiche fait corps avec le mur qui la soutient. Elle circule dans l’espace urbain en diffusant son message.

Diplômée de l’Ecole Boulle, à la fois peintre et graphiste de formation, l’artiste soumet chaque dessin à l’impression numérique. Elle tire automatiquement dix tirages pour chaque dessin réalisé.

 

Les affiches d’ANGELA MAGNATTA portent en elles-mêmes la nature des tableaux par une picturalité qui les rend iconiques. Cette puissance évocatrice catalyse avec force l’humanisme de son discours.

 

François L. Speranza.

 

Une publication

Arts 
12272797098?profile=originalLettres 

Note de Robert Paul: Angela Magnatta vit et travaille à Paris.

 

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Lettre ouverte à l'ami absent

 

Sans ta tendresse, je chemine.

En méditant, je me souviens.

Parfois la réalité mine

Ma certitude d’être bien.

...

Certainement, ma foi persiste,

Je loue la chance que j’ai eue

Et celle du présent: j’existe!

Cependant, je ne chante plus.

...

Quand, non pas la mélancolie,

Mais l'apathie me tient maussade,

Le fait d’écrire me délie,

Je te compose une ballade.

...

Tu m’as dit ceux de mes poèmes,

Que tu aimais, souvent relus.

Structures variées d'un thème

,Ma fidélité, rien de plus.

...

Cette lettre que je t’adresse,

Sera lue par qui le pourra.

Ceux auxquels elle parviendra,

Seront imprégnés de tendresse.

16 septembre 2011

 

 

 

 

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Je lui disais: je t'aime!

 

Les vivants aimeraient qu’on se souvienne d’eux,

De leur manière d’être et de leur savoir-faire.

Leurs proches essayeront, voulant les satisfaire,

Mais oublieront leur voix et l’éclat de leurs yeux.

...

Les trépassés, d’ailleurs, n'auront plus l'espérance

Qu’on garde leur image avec fidélité,

Ou qu’on loue leur mérite, avec sincérité.

Ils n’éprouveront plus ni bonheur ni souffrance.

...

Nous nous sentons parfois étrangement liés

Aux êtres qui nous ont émus sur une scène,

Aux artistes connus, aidés par des mécènes,

Bien d'autres, cependant, ont été oubliés.

...

Je lui disais: je t’aime! Ma grand-mère malade,

Songeuse, murmurait: mais tu m’oublieras!

Quand je serai partie, tu t’épanouiras

Et tu réciteras, à d’autres, des ballades.

...

31 /07/2008

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MANOLO YANES : L’ART PASSEUR DU MYTHE

L’ESPACE ART GALLERY (Rue Lesbroussart, 35, 1050 Bruxelles), amorce sa rentrée avec une exposition qui se tient du 05-09 au 23-09-12, intitulée MYTHOCHROMIE.

Lorsque l’on demande à Monsieur MANOLO YANES de définir de la Mythologie, l’artiste Espagnol nous donne, à coup sûr, la définition la plus objective, à savoir « un système symbolique qui me permet de m’exprimer ».

En effet, l’expression humaine intime ne peut être que « mythologique » car elle replace l’Homme, par le discours dont il est à l’origine, devant ses fins dernières.

L’univers qui illumine l’œuvre de MANOLO YANES est celui de la mythologie classique. Mais, plus que de « mythologie » à proprement parler, il s’agit surtout d’un discours sur l’interprétation mythologique par un plasticien entré dans le 21ème siècle. L’artiste est né à Santa Cruz de Tenerife, en 1957.

La première chose qui saute au regard du visiteur, est cette constante qui structure l’ensemble de l’œuvre exposée par l’artiste, en la présence de zones conçues par des traits en pointillés dans un jeu de droites, courbes et diagonales.

Peintre extrêmement cultivé, MANOLO YANES nous livre, en quelque sorte, l’ « envers du décor », en ce sens qu’il nous dévoile ce qui dans la peinture de la Renaissance était caché au regard du visiteur de l’époque. Le rôle de ces structures géométriques en pointillés était celui de mettre en évidence dans l’espace tous les personnages de la composition, en leur assurant un parfait équilibre, à la fois pictural et moral. A la Renaissance, ces zones en pointillés étaient cachées sous des couches d’enduis, car il fallait laisser le visiteur regardant sous le coup de la magie visuelle. MANOLO YANES, lui, ôte le masque du visage de l’œuvre en révélant les dessous de ses formes.

 

PAYSAGE AVEC VENUS EN FLEUR (30 x 40 cm)

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nous propose sous un juste balancement esquissé par la courbe et rehaussée par des droites, tout en pointillés, la beauté de LA VENUS AU MIROIR de Velasquez (1649-51 – 122,5 x 177 cm – National Gallery, Londres), duquel l’artiste s’inspire. Renforcée par des zones à dominantes vert et brun travaillées au couteau, exprimant la Nature dans ce qu’elle a de plus organique, la déesse de l’amour se trouve plongée dans un univers de sensualité, la déifiant dans l’image olympienne d’un corps amoureux.

 

LE TRIPTYQUE D’ALICE (48 x 91 cm)

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offre également une vision modalisée du discours mythologique. Nous sommes ici en présence de deux mythologies, celle du logicien Lewis Carroll qui veut retrouver une forme d’innocence au sein d’une société travaillée par la révolution industrielle naissante et celle de l’humanisme grec à l’origine de la pensée dialectique. Sur la gauche, l’artiste nous propose l’image d’un « putto » (un enfant), juché sur le socle d’une colonne. Il demeure « classique », en ce sens qu’il évoque la figure de l’ « ange » dans la peinture de la Renaissance. Il souligne son classicisme par l’agencement du pied droit qui se détache du sol dans l’attitude de la marche, ce qui nous renvoie, par-delà la Renaissance, à la Grèce antique et au nu masculin. Le côté gauche du triptyque est dominé par la Licorne, équidé mythique par excellence. Tandis que le centre de la composition nous montre Alice et le Lapin bondissant d’un chapeau, mêlant ainsi hellénisme et conte féerique.

Une série de quatre tableaux de dimensions plus petites (40 x 29’7 cm) mettent en exergue l’immense talent de MANOLO YANES en tant que dessinateur dans des œuvres travaillées en grisaille, desquelles se détachent des personnages transférés de différents mythes vers l’exigence de la réalité contemporaine.

Prenons, à titre d’exemple, SEBASTIANUS.

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Il sort en droite ligne de l’humanisme de Mantegna. Néanmoins, bien que transpercé de flèches, l’agonie est (en apparence) absente. Le héro semble plongé dans un sommeil apaisé. Cela est dû à la position qu’il adopte, lié à sa colonne imaginaire. Dans l’œuvre originale, le héro, martyrisé, se tord contre la colonne, transfigurant ainsi la souffrance vers le sublime. Mais que l’on ne s’y trompe pas ! Au-delà de l’attitude onirique exprimée par la position tout en souplesse des bras, dont un léger tracé esquissé dans une zone chromatique laiteuse, à peine perceptible, en souligne le mouvement, cette œuvre est, en fait, une commande du Festival de San Sebastian, en Espagne, dont le thème central était le SIDA.

SEBASTIANUS est, en réalité, un séropositif qui souffre dans le silence et le mutisme. Le papillon posé sur son torse est de couleur rouge, symbole du sang. Mais cette couleur est aussi, dans l’esprit de l’artiste, celle de la volupté. Douleur  et volupté se mélangent.

Se mélangent aussi les couleurs des papillons posés sur le torse de trois autres personnages

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dans une transcription allégorique des quatre saisons : rouge (l’été), vert  (printemps), jaune (automne), bleu (hiver). Notons que ces quatre allégories se retrouvent dans la même attitude d’abandon.

Les œuvres de MANOLO YANES, réalisées principalement à acrylique sur papier, s’inscrivent dans le cadre du titre de l’exposition : MYTHOCHROMIE. Ce titre renvoie à plusieurs idées, notamment, celle des couleurs du mythe. Idée excellente au demeurant que celle du mythe multicolore (multiculturel) qui embrasse chaque nouvel apport. Et ce, particulièrement en ce qui concerne la mythologie grecque pour laquelle les termes « mythe » et « chromie » sonnent presque comme un pléonasme. Même si les deux termes ne s’opposent nullement dans l’absolu, force est de constater que ce qui continue encore aujourd’hui de nous séparer du classicisme gréco-romain et qui, du coup, brouille les pistes, c’est toujours le 18ème siècle et son romantisme naissant, lequel nous a trop habitués à accepter un art grec expurgé de toute polychromie, en nous restaurant des statues et des temples dans un blanc immaculé, reléguant l’idée du « beau » à un corps épuré, presque diaphane.

MANOLO YANES, qui a fréquenté les Beaux Arts de Tenerife, réinstalle, par sa culture, sa fantaisie et ses rythmes chromatiques, la pensée hellénique sur les feux de l’actualité, en lui lançant de nouveaux défis philosophiques, artistiques et sociétaux. 

 

François L. Speranza.

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Arts 
12272797098?profile=originalLettres

 

 

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Eloge de la dictée

Je voudrais parler d'un sujet très humble et qui ne fera jamais la "Une" des médias, la bonne vieille dictée dont les gens de ma génération ont un souvenir plus ou moins agréable, mais souvent ému, avec son rituel immuable, la première lecture (un texte en général choisi pour ses qualités littéraires), puis la deuxième, la "vraie" qu'il fallait transcrire en pleins et en déliés, en trempant la plume Sergent-Major dans l'encrier de porcelaine blanche, encastré dans le pupitre, (le nettoyage et le remplissage desdits encriers avec la bouteille à bec verseur constituant un autre rituel, mais ça n'est pas le sujet), et enfin la relecture.

 

Un exercice souvent délaissé, alors que remis au goût du jour et adapté aux difficultés actuelles des élèves, il pourrait avoir une valeur formatrice inappréciable.

 

Prenons un texte amusant, cet extrait des "Mots" de Jean-Paul Sartre, dans lequel le philosophe évoque l'estime exagérée que son grand-père maternel avait de ses qualités intellectuelles, sa volonté de le faire entrer directement en huitième, sa première dictée et la déconfiture qui s'ensuivit :

 

"Mon grand-père avait décidé de m'inscrire au lycée Montaigne. Un matin, il m'emmena chez le proviseur et lui vanta mes mérites : je n'avais que le défaut d'être trop avancé pour mon âge. Le proviseur donna les mains à tout : on me fit entrer en huitième et je pus croire que j'allais fréquenter les enfants de mon âge. Mais non : après la première dictée, mon grand-père fut convoqué en hâte par l'administration ; il revint enragé, tira de sa serviette un méchant papier couvert de gribouillis, de taches et le jeta sur la table : c'était la copie que j'avais remise. On avait attiré son attention sur l'orthographe - " Le lapen çovache ême le ten" (le lapin sauvage aime le thym) - et tenté de lui faire comprendre que ma place était en dixième préparatoire. Devant "lapen çovache" ma mère prit le fou rire ; mon grand-père l'arrêta d'un regard terrible. Il commença par m'accuser de mauvaise volonté et par me gronder pour la première fois de ma vie, puis il déclara qu'on m'avait méconnu ; dès le lendemain, il me retirait du lycée et se brouillait avec le proviseur." (Jean-Paul Sartre, "Les mots", Gallimard).

 

 

Sartre.jpg

 

Cet texte pourrait être donné en dictée en classe de 4ème, à condition de la préparer soigneusement au tableau et de faire de cette préparation une leçon à part entière portant sur l'orthographe lexicale, grammaticale, le vocabulaire et le contexte, sans oublier d'expliquer aux élèves que sa mauvaise orthographe, quand il était enfant, n'a pas empêché Jean-Paul Sartre de se rattraper par la suite et de devenir un brillant intellectuel (je suggèrerais toutefois de ne pas trop approfondir la question, à moins que les élèves ne le souhaitent, mais l'expérience m'a montré que c'était  rarement le cas !).

 

"Faire une dictée" n'est donc pas vérifier que les élèves connaissent parfaitement les innombrables pièges de l'orthographe du français en choisissant un casse-tête du "Dico d'Or" de Bernard Pivot, mais constitue un exercice de formation à part entière à l'occasion duquel il est possible de faire un véritable cours de grammaire (emploi des temps, conjugaisons, accords...), de vocabulaire (champs lexicaux, champs sémantiques, étymologie), sans oublier le texte lui-même qui, par ses qualités littéraires, peut constituer un exemple pour les élèves.

 

... Mais là n'est peut-être pas l'essentiel : la dictée contribue au développement de l'attention, si indispensable dans toutes les matières (et en particulier les mathématiques), attention dont la philosophe Simone Weill disait que son acquisition était le but principal des études primaires et secondaires (au moins jusqu'à la classe de 3ème).

 

Préparation de la dictée :

 

emmener (deux "m" !)  ; vanter (et pas venter !) ; "je n'avais que le défaut d'être trop avancé pour mon âge" : le narrateur rapporte les paroles de son grand-père sans verbe de déclaration, au style indirect libre ; "le proviseur donna les mains à tout" : il accepta tout ; je pus croire que j'allais fréquenter" (imparfait à valeur de futur proche) ; en hâte (accent circonflexe !) ; une "serviette" : ici, un porte-documents ; "un méchant papier" : un vilain papier ; "gribouillis" ; taches (sans accent circonflexe : salissures et non tâches : travaux !) ; jeter, il jette (présent de l'indicatif), il jeta (passé simple) ; attirer (deux "t" !) ; "dixième" (adjectif numéral ordinal) ; arrêter / terrible, terreur, terrifiant, terroriser, terroriste ; commencer, il commença : on met une cédille devant un "o" (une leçon), "u" (un reçu) et un "a", (un commerçant) mais pas devant un e ("ce") ou un i ("merci", "ceci") ; accuser, accusation, accusateur ; "il déclara qu'on m'avait méconnu" : "on m'avait méconnu" : plus-que-parfait ; composé de l'imparfait de l'auxiliaire et du participe passé du verbe, le plus-que-parfait de l'indicatif évoque une action antérieure à une autre action passée, exprimée au passé simple ("déclara") ; "Il me retirait du lycée et se brouillait avec le proviseur" : remarquer l'emploi inhabituel de l'imparfait qui n'indique ni une action qui se répète, ni une action à durée indéterminée de second plan (imparfaits "flash",  "narratifs" ou "pittoresques").

 

"A trois heures, il franchissait le barrage.» : l'imparfait exprime un procès limité ne se produisant qu'une fois, mais il le montre en train de se produire : on l'appelle souvent imparfait flash.

 

On peut constater qu'au XX ème siècle, surtout, s'est développé un "imparfait narratif" appelé encore aussi "imparfait pittoresque". On le rencontre fréquemment dans les romans policiers.

  • La clef tourna dans la serrure. Monsieur Chabot retirait son pardessus qu’il accrochait à la porte d’entrée, pénétrait dans la cuisine et s’installait dans son fauteuil d’osier. Simenon, La danseuse du Gai-Moulin.

Selon plusieurs linguistes, pour qu’il y ait à proprement parler « imparfait pittoresque », il faut un verbe perfectif à l’imparfait combiné avec un complément temporel. Un test simple pour cet imparfait narratif, c'est qu’il peut être remplacé par un passé simple, auquel cas naturellement l’effet stylistique pittoresque disparaît.

 

L'effet de l’imparfait provient du conflit entre l’aspect non limité de ce temps verbal et son contexte qui impose une vision limitée du procès. K. Togeby dans sa Grammaire française, 1982, donne cet exemple d'imparfait pittoresque :

  • Onze ans après, il perdait la bataille de Waterloo.

Observons avec lui qu'on aurait pu rencontrer des présentations différentes du même événement historique passé :

  • Onze ans après, il perdit la bataille de Waterloo. (passé simple banal)
  • Onze ans après, il perd la bataille de Waterloo. (présent historique)
  • Onze ans après, il perdra la bataille de Waterloo. (futur historique)
  • Onze ans après, il perdrait la bataille de Waterloo. (futur du passé).

Deux autres exemples contemporains d'emploi journalistique de cet imparfait narratif :

  • « Il y a 14 ans, le 26 avril 1986, un réacteur de la centrale nucléaire de Tchernobyl, en Ukraine, explosait.» Propos de Claude Sérillon dans le Journal de TV5, le 25/4/2000.
  • « Un impie nommé Pasolini. Voici juste vingt ans, l'écrivain cinéaste disparaissait violemment.» Titre du journal Le Monde à la date du 27/10/1995.

 

  Ecrire au tableau : "Le lapen çovache ême le ten." ("le lapin sauvage aime le thym.") ; "lycée Montaigne".

 

L'apprentissage de l'orthographe du français doit faire partie des objectifs du cours de français et s'il paraît nécessaire de rappeler cette évidence, c'est que l'évidence a cessé d'en être une depuis longtemps, d'où l'orthographe déplorable des jeunes Français et les problèmes que cette déficience, pourtant remédiable, leur poseront dans leur vie adulte.

 

Je sais bien qu'il y a d'autres causes (les textos, la prépondérance de l'image dans la société moderne, etc.), mais le rôle de l’École n'est pas d'aller dans le sens du courant ;  (ceci dit, en ce qui concerne les méthodes d'apprentissage de la lecture, il est évident que la responsabilité de l’École est directement engagée).

 

Il existe trois façons de procéder à cet apprentissage : la dictée préparée en classe et faite immédiatement après la préparation, la dictée préparée à la maison et/ou en classe et faite en classe et enfin la dictée non préparée qui est l'exercice donné au brevet des collèges (les textes sont de plus en plus courts et de plus en plus faciles, et pour cause.)

 

Les dictées préparées à la maison peuvent être considérées comme des exercices de mémorisation, celles préparées en classe comme des exercices d'application directe et les dictées non préparées comme des exercices de réinvestissement ; on peut attribuer un coefficient différent selon le type de dictée, comme on le fait pour la rédaction qui est un exercice de réinvestissement (coefficient 2 : mobilisation de connaissances acquises dans le long terme en faveur d'un travail d'invention).

 

Les parents peuvent être associés à cet apprentissage quand la dictée est préparée à la maison.

 

Il est évidemment préférable de donner un texte qui a été (ou qui va être) étudié en lecture expliquée et qui pourra ensuite servir de support pour un travail d'expression écrite.

 

La dictée préparée (à distinguer de la "dictée de contrôle" non préparée), loin d'être désuète et "dépassée", est un exercice complet et fructueux.

 

 

P.S. : Merçi 2 meu signalé  lé fôtes d'ortografe queu j'auré  put laissé dan se tesxte ! ;-)

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« En réponse à Gregorio Allegri : la voix des anges publié par

Robin Guilloux du 4 septembre 2012 ou dans cette communion toujours aimée

avec mon "ami" Victor Hugo ».

 

Suivi d’un fragment de prose d’Albert Cohen

« O Vous, Frères Humains », 1972

 

 

La Résilience Par L’art : Un Paradigme Idéaliste ?

Ou À Fleurs De Mots…

 

 

 

« Créer - voilà la grande délivrance de la souffrance,
voilà ce qui rend la vie légère. »
Friedrich Nietzsche

(Ainsi parlait Zarathoustra)

 

 

 

                             Mon Dieu, mais quel souffle, quel feu intérieur se dégagent de la langue de Dame Béatrice, traduisant les peines et la désespérance de nos "Frères humains" sans fioritures superfétatoires ! Lyrisme humaniste qui me bouleverse ô combien, parce que témoignant plus que la difficulté de vivre, les affres ressentis par ceux-ci au gré de leur sort présidé par ce triste sire, le Fatum :

                          "Nous sommes tous  des victimes angéliques et aussi des parts d'ombre habités de monstres"...constate notre esprit éclairé, doué d’analyse psychologique et faisant pénitence pour nous !

 

                           En un tour de plume, voici de résumé toute l'ambivalence humaine propre aux Dioscures, ces figures gémellaires Castor et Pollux, dont chacun d’entre-nous est pétri, avec plus ou moins de puissance ; voici de mis en lumière la dualité parfois effroyable, parce que sujet de déstabilisation… Clair obscur source de dichotomie relevant d’une once de troubles délirants et qui fait de la créature vulnérable traversée de forces, un mi ange mi démon, un moine et un voyou à la Poulenc, une nonne et une bacchante noaillenne, la neige et le feu noëlien...

                          Or, pourquoi ne pas l’avouer, ce qui est terrible avec notre auteur doté d’une intégrité singulière, bercé et pénétré de sonorités orphiques, respirant de manière innée au rythme des « rimes féminines », lorsqu’il daigne nous accorder l’honneur de le lire, acceptant de nous dévoiler un pan de sa sensibilité, des thèmes fondamentaux de l’existence qui l’interpelle, en nous confiant au gré de ses desiderata, une publication, l’un de ses enfants chéris issus de sa raison, c’est que jamais au grand jamais, nous ne risquons de ressortir indemne après avoir pris connaissance de son travail d’artisan d’art modelant le verbe, non dans un dessein purement esthétique, Dieu merci, mais dans l’intention inconsciente et volontés secrètes (?) d’atteindre notre psyché !

 

                        Cette « Âme qui pense » ou « penseur fécondé par une âme » qui nous délivre sa propre émotion restituée à merveille au cœur des pages tournées ponctuant les saisons, laissant parler sa flamme de créateur habité d’une profondeur rare, fruit de ses nobles sentiments, n’est-il pas un orfèvre ciseleur sculptant des mots émaux que bien peu peuvent prétende atteindre ? Car, soyons persuadés qu’il n’est guère aisé pour le commun des mortels, de faire s’épouser fond et forme avec une maestria de cette envergure !

 

                       Quant au sujet traité ici par notre amie, combien sommes-nous à avoir éprouvé cette longue plainte verlainienne, combien sommes nous à avoir été assujettis puis ébranlés par pareille impression d’enfermement due en partie à l’incompréhension et aux jugements d’autrui conduisant à l’exclusion ?

 

                       Dites, au cours de votre parcours, ne vous serait-il point arrivé de vous sentir prisonnier d’une situation, de quelques faits ou de quelqu’un en particulier, comme en proie à une claustration méphitique, funeste, de plus en plus en plus insoutenable, dépassant et de loin le stade du chagrin, disposition psychologique proche, en quelque sorte, des esseulés du milieu carcéral évoluant en vase clos ?

 

                       Oh, certes, confessons que ce n’est probablement pas pour leurs facettes angéliques que les malheureux se sont vus signifier qu’ils allaient être dépouillés de leur plein droit de mouvements ! Mais reconnaissons que la réclusion sur un plan purement humaniste est bel est bien une chose épouvantable et dégradante, contraire à l’essence de chaque être vivant peuplant cette planète Terre, et ce, à tout niveau qu’il puisse être, sous toute forme revêtue, en analogie de l’absence de liberté participant à dresser ce terrible constat d’impuissance, reflet donc, de nos échecs !!!

 

                       Soit ! Existe-t-il alors au monde, quelque chose de pire, de plus odieux que la liquidation d’une enveloppe corporelle ?

                       Selon notre perception, assurément : le renoncement à la « foi », aux aspirations forgées inabouties, étouffées et enfin ensevelies, la privation totale d’action, constituent à rendre l’homme indigne dans sa « substantifique moelle »  pour paraphraser une formule du docteur François Rabelais ! 

 

                       Et si nous rentrions en résistance, si nous refusions l’abomination de barreaux moreaux et matériels seulement punitifs, en lieu et place d’être « pédagogiques », d’une cellule devenant en finalité synonyme de perdition, de destruction par sa concentration de violences refoulées et cohorte de non-dits ?

                       Comment appréhender un tel univers, humaniser et surtout apprivoiser le sanguinaire à l’état de latence, sinon le mauvais génie aux facettes démoniaques enclin à l’auto destruction qui sommeille en nous et qui, à la manière du Vésuve menaçant constamment de se réveiller, perdure à officier insidieusement jusqu’à une éruption brutale, « telle est la question », comme l’aurait énoncé le Seigneur Hamlet, éminent porte parole fraternel de nos neurasthénies !!!

                      Et si l’une des clefs pour atténuer quelques uns des maux de l’existence répandus sur ce globe terrestre par la faute de la curieuse Pandore, était encore entre nos mains ? S’il n’était pas trop tard pour valoriser l’expression d’Apollon et de ses muses, palette de disciplines représentant un mode notable de délivrance, donc d’apaisement, pour ceux qui s’y adonnent ?

                    « Nul ne peut atteindre l'aube sans passer par les chemins de la nuit »

nous prévient un sage, le prophète Khalil Gibran…

 

                       En vertu de quoi, est-ce utopique que d’aspirer à un bien être en se ressourçant par l’Art, ce mode de thérapie, art facteur d’évasions, d’infinis plaisirs sensoriels qui sont autant d’ « Invitations aux Voyages » où « Là, tout n'est qu'ordre et beauté/Luxe, calme et volupté », afin de tenter de nous reconquérir et de poursuivre cette quête de la découverte de soi-même, particulièrement de l’inconnu ou de ce double qui pourrait chercher à se dissimuler derrière le masque arboré ?

                     De grâce, consentons à cette échappée belle bénéfique nous laissant entrevoir un horizon de guérison, en évinçant au fil de notre cheminement personnel, la méconnaissance de notre idiosyncrasie, et pour ce faire, soyons prodigue à l’endroit de notre semblable : offrons lui le loisir de laisser vagabonder son âme, afin ne serait-ce que le temps d’un songe si salutaire, il puisse devenir son propre héros, s’efforçant de lutter contre une destinée empreinte de gestes automatiques, répétitifs sclérosants et générateurs d’angoisses, d’amertumes nuisibles et autres frustrations fortement délétères, conduisant soit à un état de révolte ou de renonciation synonyme de desséchement.

                       Pourquoi ne pas œuvrer ensemble, s’il vous plait, membres de l’humanité animés de l’élan vital de regarder son interlocuteur en ne faisant pas semblant de le voir, habités du désir altruiste de se tourner vers son prochain en demeurant à l’écoute de ses tourments ?

                       N’est-ce pas là, une haute mission- vocation, défi  de solidarité que nous sommes tous, à notre niveau et suivant nos dispositions, en mesure de relever?

 

                      Aussi, fédérons autant que faire se peut, je vous prie, nos énergies positives en faveur des blessés, des déshérités que les Dames Providence et Miséricorde n’ont guère entouré de leurs bienfaits !

                     Et si nous nous empressions de les guider, en les incitant vivement à embrasser cet adage du Père du « Petit Prince » et de « Terre des Hommes » qui préconisait ceci :

                   « Faites que le rêve dévore votre vie afin que la vie ne dévore pas votre rêve. »

 

                   Qu’il nous soit permis de croire encore à ce vœu !!!

 

Valériane d’Alizée

le 7 Septembre 2012

 

 

Fragment d’une prose signée Albert Cohen

 

                          Page blanche, ma consolation, mon amie intime lorsque je rentre du méchant dehors qui me saigne chaque jour sans qu’ils s’en doutent, je veux ce soir te raconter et me raconter dans le silence une histoire hélas vraie de mon enfance. Toi, fidèle plume d’or que je veux qu’on enterre avec moi, dresse ici un fugace mémorial peu drôle. Oui, un souvenir d’enfance que je veux raconter à cet homme qui me regarde dans cette glace que je regarde.

                        Pour moi qui vis avec ma mort depuis mon enfance, je sais que l’amour et sa sœur cadette la bonté sont les seules importances. Mais comment le faire croire à mes frères humains ? Jamais ils ne le croiront en vérité, et je suis resté le naïf de mes dix ans. Mais je dois leur dire ce que je sais et advienne que pourra de ma folie. O vous, frères humains, connaissez-vous la joie de ne pas haïr ? Ainsi dis-je avec un sourire, ainsi dis-je en mon vieil âge, ainsi au seuil de ma mort.

                      Que cette épouvantable aventure des humains qui arrivent, rient, bougent, puis soudain ne bougent plus, que cette catastrophe qui les attend ne les rende pas tendres et pitoyables les uns pour les autres, cela est incroyable. Mais non, pensez-vous, voyez-les se haïr les uns les autres (…). Voyez-les en leurs guerres se tuer les uns les autres depuis des siècles, se tuer abondamment malgré leur loi d’amour du prochain, loi qui est d’ailleurs de ma race, inscrite en premier dans le Lévitique au chapitre dix-neuf, verset dix-huit. Voyez-les, ces singes rusés, voyez-les depuis des siècles avec successivement leurs flèches, leurs haches, leurs lances, leurs piques, leurs hallebardes, leurs nobles épées, les petits salauds, leurs arquebuses, leurs fusils, leurs baïonnettes troueuses de ventres, leurs mitrailleuses, leurs bombes à billes, leurs bombes au napalm, leurs chères bombes thermonucléaires, leurs missiles sol-sol et sol-air et mer-sol et bientôt lune-terre, et, délice et fierté, leurs missiles anti-missiles à tête chercheuse.

                      Telle est leur voie, telle est leur folie.

                      (…) Et tout en clamant depuis des siècle leur amour du prochain, ces singes vêtus continuent à adorer la force qui est capacité de nuire. O amour du prochain.

                      O vous , frères humains et futurs cadavres, ayez pitié les uns des autres, pitié de vos frères en la mort, pitié de tous vos frères en la mort, pitié des méchants qui vous ont fait souffrir, et pardonnez-leur car ils connaîtront les terreurs de la vallée de l’ombre de la mort. Oui, frères, ne plus haïr, par pitié et fraternité de pitié et humble bonté de pitié, ne plus haïr importe plus que l’amour du prochain.

                     O vous, frères humains, vous qui pour si peu de temps remuez, immobiles bientôt et à jamais compassés et muets en vos raides décès, ayez pitié de vos frères en la mort, et sans plus prétendre les aimer du dérisoire amour du prochain, amour sans sérieux, amour de paroles, amour dont nous avons longuement goûté au cours des siècles et nous savons ce qu’il vaut, bornez-vous, sérieux enfin, à ne plus haïr vos frères en la mort.

                    Ainsi dit un homme du haut de sa mort prochaine.

 

Albert Cohen

Extrait de « O Vous, Frères Humains », 1972

 

 

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 La  muse  au  lever  du  soleil d'Alphonse  Osbert

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En contemplant une mouette

 

En contemplant une mouette,

Qui vient de quitter le rivage,

Et qui survole les nuages,

J'ai une folle idée en tête.

...

J'ai souvent volé avec zèle,

Il y a longtemps de cela,

Durant l'ivresse d'un gala,

Quand la nuit me donnait des ailes.

...

Qui a promu cette sottise:

«Impossible n'est pas français!»?

À l'évidence, chacun sait

 Que l'impuissance immobilise.

...

Admirer rend souvent joyeux.

La beauté ou l'intelligence,

De remarquables performances,

Font certes aussi des envieux.

...

Impossible n'est pas français?

Mais pas le mot: incontournable,

Vérité d'un autre vocable.

La raison nous garde sensés.

...

7 septembre 2012

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