L’apparition du sapin de Noël ne fait pas l’unanimité, j'ai lu beaucoup d'explications et la symbolique qui revient toujours est : au cœur de l'hiver, le sapin est gage de vie et le montre par ses épines toujours vertes.
L'histoire pose ses fondements sur une part de vérité, le temps et les imaginations ont amplifié le caractère merveilleux de l'arbre de Noël. Dans les coutumes ancestrales germaniques (celtiques), les anciens fêtaient le solstice d'hiver en ramenant un arbre vert de la forêt et la lumière était également associée à cet évènement en éclairant la nuit la plus longue de l'année. Il est certain que la coutume du sapin est d'origine germanique. Des édits promulgués autorisaient la coupe de sapin en période de Noël.
Avec le christianisme, la pratique de l'arbre vert et de la lumière est entrée dans les usages et elle fut associée aux festivités de Noël.
On raconte que Luther, impressionné par la lumière des étoiles aux travers des arbres le soir de Noël, reproduisit chez lui l'effet ressenti.
Cette explication est plus une légende qu'une réalité historique.
Au XIème siècle, la tradition de décorer le sapin de Noël avec des boules vient de l'époque des troubadours qui présentaient des scènes sur les parvis des églises appelées "Mystères", celle du Paradis trouvait sa place à l'époque de l'Avent.
On installait des branches de pommier symbolisant le " Paradis" avec Adam et Eve.
Au cours du XVème siècle, les fidèles commencèrent à installer ces branches dans leurs maisons le 24 décembre et plus tard, le sapin remplaça les branches de pommier et les boules multicolores prirent la place des pommes.
En France, c'est aux Tuileries en 1837 que le premier sapin fut décoré par l'épouse du Duc d'Orléans d'origine allemande.
L'introduction du rituel du sapin de Noël en Grande-Bretagne et dans le reste du continent européen serait due au Prince Albert de Saxe-Cobourg et Gotha qui, par son mariage avec la Reine Victoria d'Angleterre, répandit la tradition outre Manche.
Son apparition aux Etats-Unis serait l'œuvre des missionnaires et des colons venus
d’Europe.
La coutume est très répandue à l'heure actuelle, et est liée à la tradition chrétienne. Elle réunit croyants, non croyants, grands et petits pour le partage dans la nuit de Noël.
En Belgique, le rite du sapin remonte au XVIIIème siècle, et vient d'abord des Ardennes attenantes à l'Allemagne.
Chaque village, chaque place décore un sapin avec des guirlandes combinant ainsi sapin vert et lumières afin de perpétuer la coutume ancestrale.
Ce nouvel ouvrage, de toute beauté , vient de paraître aux éditions françaises Abbate - Piolé !
Préfacé par Jacques Perrin ( " Le peuple migrateur " , " Océans ", ...) ,introduit par Allain Bougrain-Dubourg et commenté par Sylvain Mahuzier il est illustré du talent de 43 artistes animaliers internationaux, peintres et sculpteurs, passionnés par le monde enchanté des oiseaux !
Ma passion pour les oiseaux s'y exprime aux pages 78 et suivantes . Nicole V. Duvivier
Du 07-11 au 25-11-12, l’ESPACE ART GALLERY (Rue lesbroussart, 35, 1050 Bruxelles) vous invite à découvrir une exposition entièrement consacrée à l’œuvre de Madame BETTINA MASSA, intitulée ŒUVRES SUR PAPIER – PLUS INSTALLATION VIDEO.
BETTINA MASSA dont l’E.A.G. avait eu le plaisir de présenter les œuvres en avril dernier nous revient avec des variations nouvelles sur un thème qui lui est essentiel : le rapport entre réalité et fugacité du temps fuyant.
Cette fois-ci, d’entrée de jeu, elle aborde son parcours par la couleur comme un retour vers le passé. Comme le précise l’artiste, elle a débuté son œuvre par la couleur pour avancer ensuite vers le noir. Signalons, d’emblée, qu’aucun de ses tableaux ne porte de titre. Cette manière d’agir, elle la revendique au nom de la liberté du visiteur à laisser flâner son imaginaire au gré de ses toiles. Cette même démarche se retrouve dans les variations chromatiques qu’elle apporte à la couleur rouge dans deux tableaux montrant deux enfants jouant (1, 54 x 1, 39 cm - 2012)
Nous retrouvons ici la thématique du mouvement scandé en plusieurs segments que l’artiste avait préalablement abordé dans son tableau intitulé LE MARTYR DE SAINT MATTHIEU, présenté en avril dernier, lequel était une variation contemporaine sur le discours pictural du Caravage (1, 52 x 1, 38 cm).
Les quatre panneaux formant la composition représentant des enfants dans l’activité ludique nous livrent l’expression d’un mouvement léger, aérien (1, 54 x 1, 39 cm). Un mouvement « enveloppant » en quelque sorte le corps de l’enfant, à l’avant-plan, grâce au flottement du drapé presque translucide mettant en exergue la posture inclinée de son corps. Tout est en variations dans cette œuvre : postures et couleurs obligeant le visiteur à « ajuster » son regard au fur et à mesure qu’il s’approche de la toile et en découvrir les réalités.
Placé juste à côté de cette œuvre, un second tableau représentant une jeune fille dans une posture évoquant la danse, nous propose le même discours féerique (1, 54 x 1, 39 cm).
(1, 39 x 0, 76 cm - 2012).
BETTINA MASSA voulait, à l’origine, réaliser un triptyque mais chemin faisant, elle a préféré s’en tenir à deux compositions distinctes.
Si dans l’œuvre similaire composée de quatre panneaux le mouvement, subtil et discret, est apparent, dans ce second tableau il sollicite l’effort visuel du visiteur qui le découvre au stade infiniment embryonnaire, prenant l’apparence du dessin sous-jacent apparaissant à la radiographie. Comme pour l’exposition précédente l’artiste nous présente des œuvres réalisées avec la même technique, à savoir l’utilisation de papier noir en provenance du Bouthan à l’adhérence rapide, lequel ne permet plus d’effacer quoi que ce soit une fois que les pigments s’y sont fixés.
A ces deux œuvres s’ajoutent quatre tableaux de dimension moyenne déjà présentés en avril dernier montrant quatre facettes d’un visage masculin, campées en une succession de phases sur lesquelles le temps a laissé sa trace. (0, 69 x 0, 77 cm) L’empreinte du temps fuyant s’est déposée sur le sujet à l’intérieur du cadre quatre fois répété, à la manière de quatre « segments » d’une même séquence, ainsi que par une polychromie à dominante sombre, aboutissant au noir absolu montrant la façon dont le temps lui a labouré les traits.
Mais le clou de l’exposition est constitué par une série d’œuvres à dominante bleue.
Elle s’ouvre sur un univers onirique à l’intérieur duquel la figure humaine apparaît telle une incrustation « calquée » comme une sorte d’ombre chinoise au cœur d’un monde à la matérialité presque minérale. A l’arrière-plan se profile un ensemble de colonnades antiques, ce qui confère à l’ensemble de la composition une dimension métaphysique. Les figures humaines partent du centre du tableau pour s’étaler sur les côtés de la composition jusqu’à être, pour ainsi dire, « coupées » par les bords du cadre. Cela s’explique par la volonté de l’artiste d’ « ouvrir » une porte vers l’inconnu. Une porte à la fois de sortie afin de libérer les personnages pour qu’ils s’évadent du tableau, et une porte d’entrée à l’attention du regard pour l’inviter à se transporter derrière le miroir (1,4O x 1,53 cm – 2012). Cette œuvre témoigne de l’expérience de l’artiste en tant que scénographe pour le théâtre.
Elle a, en effet, conçu dans les années ’80 des scénographies pour des textes d’Aragon, d’Armand Gatti, de Garcia Lorca, mis en scène par NAJIB GHALLALE.
Et il y a certainement un effet théâtralisant dans la gestion spatiale de l’œuvre de BETTINA MASSA : le centre de la scène est vide. Ce qui permet au regard de se diluer pour se perdre enfin dans l’espace scénique.
Dans l’ensemble des œuvres à dominante bleue, le mouvement surgit comme un sursaut de l’âme, en ce sens qu’il survient comme un remous violent.
En cela, la notion de mouvement exprimée de telle façon renvoie à l’identité même de l’image : un abîme incertain enfouis au tréfonds de notre psyché qui se manifeste au contact d’un choc engageant tous nos sens et que nous interprétons dans des tons célestes ou marins. (1,53 x 2,04 cm – 2012)
Tout ce que la nature nous offre et que notre for intérieur ne cesse d’interpréter comme les épiphanies d’un divin ancestral.
Comme le titre de l’exposition l’indique, celle-ci se termine avec une vidéo conçue et tournée par l’artiste. Elle s’intitule A CONTRE –TEMPS.
Il s’agit d’une œuvre réalisée partiellement en pellicule 16 mm, transposée et terminée en bande vidéo. Deux projecteurs diffusent sur deux écrans opposés, le même film projeté en décalage d’une minute, l’un par rapport à l’autre. Entre les écrans, le portrait d’une jeune fille exécuté au pinceau avec poudre de graffite tenue à l’aide d’un médium, trône en guise de référent. Car le personnage du film c’est elle. On la voit petite courir le long d’une voie ferrée vers la caméra, une fois en vitesse normale, ensuite au ralenti. A la suite de quoi, on la voit adolescente pour la retrouver, assise près d’un projecteur en marche, en tant que spectatrice de sa propre évolution. En guise de fin, un fondu enchaîné avec double exposition réunit dans un même plan le personnage filmé dans les trois époques et pour conjurer une fin éventuelle, le film est remonté en marche arrière comme pour affirmer l’existence d’un éternel retour.
L’audace de ce film consiste à le diffuser en différant l’action d’une minute entre les deux projections. Cela peut sembler insignifiant pour le profane, néanmoins, soixante secondes de distance entre les plans, et arriver à harmoniser tout ça, c’est considérable !
De plus, un voile opaque couvre l’un des écrans. Ce qui contribue à donner une image volontairement floue d’un passé révolu. Cette pièce ajoutée confère à l’écran le rôle d’une fenêtre de laquelle surgit une sorte d’image onirique. Une plus-value sur le rêve.
L’aspect technique du travail, à savoir le montage, l’artiste l’a confié à Madame LUISA GHERDAOUI, une monteuse professionnelle qui a assuré une parfaite continuité filmique à l’ensemble.
Ce film d’une durée de cinq minutes peut être qualifié d’ « expérimental », en ce sens qu’il interroge, à l’instar de l’œuvre picturale de l’artiste, la dialectique réalité-temps.
Il s’inscrit en plein dans la philosophie comme dans la poétique du cinéma muet d’avant-garde où l’écran pouvait, en quelque sorte, se « démultiplier » pour atteindre la « polyvision », dont parlait Abel Gance à propos de son NAPOLEON (1927), lequel n’hésitait pas à présenter trois segments d’une même action sur trois écrans alignés.
BETTINA MASSA nous est donc revenue avec un prolongement de son œuvre qui mène, le plus naturellement du monde, vers le 7èmeArt.
Cela était déjà présent dans les quatre tableaux exposés précédemment, présentant quatre aspects différents d’un même visage, mentionnés plus haut. Ces œuvres dont l’aspect varie d’ailleurs en fonction de leur emplacement par rapport à la lumière via l’importance du chromatisme, rappellent le rendu filmique dans l’aboutissement du mouvement.
Quand débute le mouvement ? Quand s’arrête-t-il ? A l’instar de la droite, produit de l’imaginaire, le mouvement ne peut se concevoir que par la présence matérielle du segment qui sanctionne son existence.
BETTINA MASSAne cesse de le traquer dans sa fuite existentielle en plaçant devant sa face le miroir de la réalité.
François L. Speranza.
Une publication
Arts Lettres
Note de l'éditeur responsable (Robert Paul):
Pour mémoire, le billet consacré à BETTINA MASSA pour son exposition d'avril 2012:
En faisant les vieilles bouquineries, je suis "tombée en amour" devant le livre en fac-similé contenant les gravures sur bois de Derain illustrant Pantagruel.
Une des pièces maitresses des livres d'artistes du vingtième sièce a été acheté par la Collection Koopman. Il s'agit d'un exemplaire unique du chef d'oeuvre d'André Derain, Pantagruel (1943) de François Rabelais (1494-1553). Pour cet ouvrage Derain a gravé sur bois 128 illustrations et 16 vignettes en couleurs, ainsi que 24 initiales monochromes, prenant exemple sur des cartes à jouer du Moyen-âge. Les gravures étaient imprimées une par une, page par page, et comme les planches étaient ré-encrées à chaque fois, chacune des illustrations est au fond une pièce unique. CePantagruel comporte une dédicace manuscrite de Derain à Rosa Bianca Skira, l'épouse de l'éditeur. Il comprend 18 dessins originaux (esquisses) sur 17 feuilles, 24 épreuves des gravures sur bois en couleurs, ainsi que 6 gravures rejetées, représentant des initiales et des 24 portraits de Rabelais. (Cotation: Koopm K 416)."
Bien entendu, jamais je ne pourrai me payer les originaux, mais ce fac-similé est très beau et je pense très fidèle à l'original.
Je ne résiste pas à vous faire partager mes émotions.
En voici les premières images: comme le scannage éclaircissait trop, les images sont corrigées de manière à s'approcher le plus possible des tonalités réelles du livre, cela donne à peu près cela ( à peu près) mais l'ambiance y est.
Publié(e) par Robert Paul le 13 novembre 2012 à 4:00
BETTINA MASSA : ENTRE TEMPS ET CONTRE-TEMPS
Du 07-11 au 25-11-12, l’ESPACE ART GALLERY (Rue lesbroussart, 35, 1050 Bruxelles) vous invite à découvrir une exposition entièrement consacrée à l’œuvre de Madame BETTINA MASSA, intitulée ŒUVRES SUR PAPIER – PLUS INSTALLATION VIDEO.
BETTINA MASSA dont l’E.A.G. avait eu le plaisir de présenter les œuvres en avril dernier nous revient avec des variations nouvelles sur un thème qui lui est essentiel : le rapport entre réalité et fugacité du temps fuyant.
Cette fois-ci, d’entrée de jeu, elle aborde son parcours par la couleur comme un retour vers le passé. Comme le précise l’artiste, elle a débuté son œuvre par la couleur pour avancer ensuite vers le noir. Signalons, d’emblée, qu’aucun de ses tableaux ne porte de titre. Cette manière d’agir, elle la revendique au nom de la liberté du visiteur à laisser flâner son imaginaire au gré de ses toiles. Cette même démarche se retrouve dans les variations chromatiques qu’elle apporte à la couleur rouge dans deux tableaux montrant deux enfants jouant (1, 54 x 1, 39 cm - 2012)
(1, 39 x 0, 76 cm - 2012).
Nous retrouvons ici la thématique du mouvement scandé en plusieurs segments que l’artiste avait préalablement abordé dans son tableau intitulé LE MARTYR DE SAINT MATTHIEU, présenté en avril dernier, lequel était une variation contemporaine sur le discours pictural du Caravage (1, 52 x 1, 38 cm).
Les quatre panneaux formant la composition représentant des enfants dans l’activité ludique nous livrent l’expression d’un mouvement léger, aérien (1, 54 x 1, 39 cm). Un mouvement « enveloppant » en quelque sorte le corps de l’enfant, à l’avant-plan, grâce au flottement du drapé presque translucide mettant en exergue la posture inclinée de son corps. Tout est en variations dans cette œuvre : postures et couleurs obligeant le visiteur à « ajuster » son regard au fur et à mesure qu’il s’approche de la toile et en découvrir les réalités.
Placé juste à côté de cette œuvre, un second tableau représentant une jeune fille dans une posture évoquant la danse, nous propose le même discours féerique (1, 54 x 1, 39 cm).
BETTINA MASSA voulait, à l’origine, réaliser un triptyque mais chemin faisant, elle a préféré s’en tenir à deux compositions distinctes.
Si dans l’œuvre similaire composée de quatre panneaux le mouvement, subtil et discret, est apparent, dans ce second tableau il sollicite l’effort visuel du visiteur qui le découvre au stade infiniment embryonnaire, prenant l’apparence du dessin sous-jacent apparaissant à la radiographie. Comme pour l’exposition précédente l’artiste nous présente des œuvres réalisées avec la même technique, à savoir l’utilisation de papier noir en provenance du Bouthan à l’adhérence rapide, lequel ne permet plus d’effacer quoi que ce soit une fois que les pigments s’y sont fixés.
A ces deux œuvres s’ajoutent quatre tableaux de dimension moyenne déjà présentés en avril dernier montrant quatre facettes d’un visage masculin, campées en une succession de phases sur lesquelles le temps a laissé sa trace. (0, 69 x 0, 77 cm) L’empreinte du temps fuyant s’est déposée sur le sujet à l’intérieur du cadre quatre fois répété, à la manière de quatre « segments » d’une même séquence, ainsi que par une polychromie à dominante sombre, aboutissant au noir absolu montrant la façon dont le temps lui a labouré les traits.
Mais le clou de l’exposition est constitué par une série d’œuvres à dominante bleue.
Elle s’ouvre sur un univers onirique à l’intérieur duquel la figure humaine apparaît telle une incrustation « calquée » comme une sorte d’ombre chinoise au cœur d’un monde à la matérialité presque minérale. A l’arrière-plan se profile un ensemble de colonnades antiques, ce qui confère à l’ensemble de la composition une dimension métaphysique. Les figures humaines partent du centre du tableau pour s’étaler sur les côtés de la composition jusqu’à être, pour ainsi dire, « coupées » par les bords du cadre. Cela s’explique par la volonté de l’artiste d’ « ouvrir » une porte vers l’inconnu. Une porte à la fois de sortie afin de libérer les personnages pour qu’ils s’évadent du tableau, et une porte d’entrée à l’attention du regard pour l’inviter à se transporter derrière le miroir (1,4O x 1,53 cm – 2012). Cette œuvre témoigne de l’expérience de l’artiste en tant que scénographe pour le théâtre.
Elle a, en effet, conçu dans les années ’80 des scénographies pour des textes d’Aragon, d’Armand Gatti, de Garcia Lorca, mis en scène par NAJIB GHALLALE.
Et il y a certainement un effet théâtralisant dans la gestion spatiale de l’œuvre de BETTINA MASSA : le centre de la scène est vide. Ce qui permet au regard de se diluer pour se perdre enfin dans l’espace scénique.
Dans l’ensemble des œuvres à dominante bleue, le mouvement surgit comme un sursaut de l’âme, en ce sens qu’il survient comme un remous violent.
En cela, la notion de mouvement exprimée de telle façon renvoie à l’identité même de l’image : un abîme incertain enfouis au tréfonds de notre psyché qui se manifeste au contact d’un choc engageant tous nos sens et que nous interprétons dans des tons célestes ou marins. (1,53 x 2,04 cm – 2012)
Tout ce que la nature nous offre et que notre for intérieur ne cesse d’interpréter comme les épiphanies d’un divin ancestral.
Comme le titre de l’exposition l’indique, celle-ci se termine avec une vidéo conçue et tournée par l’artiste. Elle s’intitule A CONTRE –TEMPS.
Il s’agit d’une œuvre réalisée partiellement en pellicule 16 mm, transposée et terminée en bande vidéo. Deux projecteurs diffusent sur deux écrans opposés, le même film projeté en décalage d’une minute, l’un par rapport à l’autre. Entre les écrans, le portrait d’une jeune fille exécuté au pinceau avec poudre de graffite tenue à l’aide d’un médium, trône en guise de référent. Car le personnage du film c’est elle. On la voit petite courir le long d’une voie ferrée vers la caméra, une fois en vitesse normale, ensuite au ralenti. A la suite de quoi, on la voit adolescente pour la retrouver, assise près d’un projecteur en marche, en tant que spectatrice de sa propre évolution. En guise de fin, un fondu enchaîné avec double exposition réunit dans un même plan le personnage filmé dans les trois époques et pour conjurer une fin éventuelle, le film est remonté en marche arrière comme pour affirmer l’existence d’un éternel retour.
L’audace de ce film consiste à le diffuser en différant l’action d’une minute entre les deux projections. Cela peut sembler insignifiant pour le profane, néanmoins, soixante secondes de distance entre les plans, et arriver à harmoniser tout ça, c’est considérable !
De plus, un voile opaque couvre l’un des écrans. Ce qui contribue à donner une image volontairement floue d’un passé révolu. Cette pièce ajoutée confère à l’écran le rôle d’une fenêtre de laquelle surgit une sorte d’image onirique. Une plus-value sur le rêve.
L’aspect technique du travail, à savoir le montage, l’artiste l’a confié à Madame LUISA GHERDAOUI, une monteuse professionnelle qui a assuré une parfaite continuité filmique à l’ensemble.
Ce film d’une durée de cinq minutes peut être qualifié d’ « expérimental », en ce sens qu’il interroge, à l’instar de l’œuvre picturale de l’artiste, la dialectique réalité-temps.
Il s’inscrit en plein dans la philosophie comme dans la poétique du cinéma muet d’avant-garde où l’écran pouvait, en quelque sorte, se « démultiplier » pour atteindre la « polyvision », dont parlait Abel Gance à propos de son NAPOLEON (1927), lequel n’hésitait pas à présenter trois segments d’une même action sur trois écrans alignés.
BETTINA MASSA nous est donc revenue avec un prolongement de son œuvre qui mène, le plus naturellement du monde, vers le 7èmeArt.
Cela était déjà présent dans les quatre tableaux exposés précédemment, présentant quatre aspects différents d’un même visage, mentionnés plus haut. Ces œuvres dont l’aspect varie d’ailleurs en fonction de leur emplacement par rapport à la lumière via l’importance du chromatisme, rappellent le rendu filmique dans l’aboutissement du mouvement.
Quand débute le mouvement ? Quand s’arrête-t-il ? A l’instar de la droite, produit de l’imaginaire, le mouvement ne peut se concevoir que par la présence matérielle du segment qui sanctionne son existence.
BETTINA MASSAne cesse de le traquer dans sa fuite existentielle en plaçant devant sa face le miroir de la réalité.
Si vous n'avez rien à me dire, Pourquoi venir auprès de moi ? Pourquoi me faire ce sourire Qui tournerait la tête au roi ? Si vous n'avez rien à me dire, Pourquoi venir auprès de moi ?
Si vous n'avez rien à m'apprendre, Pourquoi me pressez-vous la main ? Sur le rêve angélique et tendre, Auquel vous songez en chemin, Si vous n'avez rien à m'apprendre, Pourquoi me pressez-vous la main ?
Si vous voulez que je m'en aille, Pourquoi passez-vous par ici ? Lorsque je vous vois, je tressaille : C'est ma joie et c'est mon souci. Si vous voulez que je m'en aille, Pourquoi passez-vous par ici ?
Quand je prenais le bus pour rentrer chez moi, je demandais « le charbonnage ».
Mon quartier avait pour joli nom : le charbonnage. Germinal était passé par là bien avant moi
Ma grand-mère racontait la mine, le temps des « fosses » avec la famille de mon grand-père (mort à 49 ans)
La famille de ma mère aussi était de la fosse, je n’ai connu personne, tous morts à ma naissance, tous des mineurs de fond.
Une photo de ma grand-mère maternelle Hélène, près d’un autel, au fond dans la fosse montre les femmes aux visages émincés, creusés et tristes, la souffrance sur leurs visages.
Quand j’étais petite (5 ou 6 ans) et un peu casse-cou, j’allais dans la cour du charbonnage. Celui-ci était entouré d’un mur très haut avec des caissons de bouteille par-dessus. La grande entrée avait de hautes grilles fermées. A différent endroit, l’enceinte était ouverte soit en bas, juste pour qu’un homme puisse entrer ou en haut, les tas de briques étaient enlevés et faisait tomber la hauteur du mur.
J’y allais avec un cousin de mon âge. J’entrais par ce trou dans le mur et je visitais. J’étais directement dans la cour du charbonnage, pleins de wagonnets sur de petits rails, des tas de bois, de la ferraille partout. Tout était à l’abandon.
La « fosse » était devant moi, immense, comme une tour Eiffel en bois, cadenassée, toute noire. Bien qu’arrêtée depuis longtemps, le noir du charbon était encore présent sur tout.
Une allée de gros pavés, de chaque côté des bâtiments hauts et vides, conduisait dans la cour d’une jolie chapelle, bâtiment plus bas, en brique, avec la maison du sacristain. La chapelle avait une entrée sur la grand-route pour les jours d’affluence.
C’est là que j’ai fait la connaissance d’un jeune vicaire qui pratiquait là. La chapelle St Georges me paraissait grande, les vitraux filtraient la lumière. A cette époque, beaucoup des statuts et de peintures au mur, l’’atmosphère était feutrée et chaude, il faisait sombre. Seuls les cierges et les bougies illuminaient l’entrée. Le prêtre devait officier tous les jours à cette époque.
Petite, je voyageais sans faire de bruit dans cet endroit sacré.
En face du charbonnage, une cité ouvrière habitée par des travailleurs italiens. On l’appelait « le petit Paris » elle a toujours ce nom aujourd’hui. Il était interdit d’aller jouer dans cette cité, et même de jouer avec ces « étrangers ». On racontait des histoires épouvantables sur eux.
A cette époque, chaque quartier avait son école communale ou catholique. C’est là que je retrouvais ces « étranges enfants venus d’ Italie » qui ne parlaient pas français. Tous ces italiens sont vite devenus des copains et copines. J’en rencontre encore qq uns aujourd’hui.
Mon père était faïencier, il avait une entreprise juste à coté de la maison de ma grand’mère. Ma mère et mes tantes étaient aussi dans la faïence.
Je me souviens des rangées de poteries et d’assiettes sur les étagères où encore une fois, je n’avais pas le droit d’aller. Au fond du bâtiment, un four professionnel au mazout où l’on cuisait la faïence. Un travail de pro.
Avec la crise du canal de Suez, mon père a arrêté son activité pour partir dans la police.
C’est à cette époque que les grosses usines sont venues s’installer dans le « zoning» dans la banlieue et dans les champs de coquelicots.
Beaucoup de petites entreprises ont fermé pour laisser place à des usines modernes et propres pour la santé. C’était inespéré pour beaucoup de personnes.
La famille de ma grand-mère paternelle venait de la campagne, ils étaient fermiers. Mes oncles avaient tous une petite ferme avec vaches, poules et des qq terres. C’est là que j’allais jouer aussi.
Ma grand-mère était fleuriste, elle faisait des bouquets magnifiques, des couronnes pour les mariages, les enterrements. Elle était toujours dans son jardin avec ses fleurs. Quand je suis née, elle avait 68 ans, elle était née en 1885.
Ma tante, une personne qui a beaucoup compté pour moi. J’ai vécu ma plus tendre enfance avec elle, c’était qq un d’aimant, de généreux, de tendre, de prévenant et à l’écoute. C’était vers elle que je courrais me faire consoler quand je faisais des bêtises. J’étais toujours en sa compagnie. Elle aimait la musique, la poésie. Les histoires qu’elle racontait avec tant de plaisir que l’on y entrait tout de go. Elle chantait souvent. Elle était gaie comme un pinson et un peu gaffeuse …un peu distraite, rêveuse peut-être.
Elle avait un cœur si grand que l’on pouvait y entrer et si perdre. Que de souvenirs restés vivants.
La vie leurs a donnés beaucoup de tristesse et de chagrin aussi. Des vies comme les autres, trop vite passées, trop courtes pour certains.
Au final, qq photos montrant simplement leurs visages sans savoir ce qu’ils ont réellement vécu et les qq souvenirs qu’il me reste.
On est peu de choses sur cette terre…On ne se souvient parfois que de l’amour que l’on a reçu ou donné, le reste n’est que du vent…
Publié(e) par Robert Paul le 11 novembre 2012 à 9:30
Certes, depuis novembre 2012, Deashelle, notre chroniqueuse d’Arts et Lettres nous a gratifiés de nombreux billets culturels de qualité (théâtre, musique, expos, lecture, cinéma...) . L'actualité de ces billets est donc à consulter sur le lien direct que voici: