« L’homme » sont des chroniques et essais de l'écrivain italien Alberto Moravia, publiées en 1965. "L'homme, fin de l'homme", nous indique Moravia dans sa préface, est une défense de l' humanisme à un moment où l' anti-humanisme est en vogue." Une défense de l'humanisme, et en même temps une défense de la littérature, souligne l'auteur, puisque "la littérature est par nature même humaniste". C'est par ce biais qu'une certaine unité rayonnante est conférée à ce livre où sont réunies, à côté de l'essai intitulé "L' homme, fin de l'homme", des pages sur Pirandello, Pavese, Machiavel, Boccace, des notes sur le roman ainsi qu'une très longue étude sur "Les fiancés" de Manzoni: "Le livre le plus ambitieux et le plus complet qui ait été écrit sur la réalité italienne depuis "La divine comédie"." Ce qui a frappé Moravia, c'est que, dans la société moderne, l'homme est un monstre pour l'homme; l'homme est aliéné en ce sens qu'il n'est plus considéré par ses semblables comme une fin en soi mais comme un moyen. Le point de départ des réflexions de Moravia est donc le concept (marxiste) d' aliénation. L'homme du néo-capitalisme est si divisé, si esclave de ses produits de consommation qu'il n'est plus, à la limite, tous ressorts brisés, qu'un objet entre les objets. L'art lui-même est ravalé au rang de bien de consommation et ne traduit plus que l'aliénation de l'homme, c'est-à-dire "quelque chose qui est le contraire de la plénitude et de la durée". Le trait caractéristique du néo-capitalisme ce sera donc le fétichisme, l'anti-humanisme qui sous un travesti de prospérité et de confort ne fera qu'aviver notre sourd désespoir: "Et nous sentirons de plus en plus qu'au coeur de la prospérité, il y a le néant, autrement dit un fétiche qui, comme tous les fétiches, est une fin en soi-même et ne peut se mettre au service de l'homme." Ce que l'homme a fait pourtant, il pourra le défaire et de l'inhumain retrouver l'humain, c'est-à-dire, une dernière fois, et au prix d'un fantastique effort, réduire de nouveau le monde à la mesure humaine. En effet: "ce n'est que dans un monde fait à la mesure humaine que l'homme pourra recouvrer, par la contemplation, une idée de soi-même adéquate, qu'il pourra se proposer lui-même comme fin et cesser d'être un moyen".
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« Histoires » [Geschichten]est une œuvre euvre de l'écrivain suisse d'expression allemande Robert Walser (1878-1956), publiée en 1914. Walser est l'un des plus grands écrivains de langue allemande de ce siècle. Il fut l'auteur préféré de Kafka, et Musil l'admira sans réserve; Hesse et Walter Benjamin également. Sa mort "littéraire" précéda de vingt-sept ans sa mort physique. En effet, à partir de 1929, Walser ne devait plus rien écrire, cependant qu'il séjournait dans divers hôpitaux psychiatriques. Les conversations de ses dernières années, recueillies par Carl Seeling, donnent à penser que la fuite du monde et une volonté de retraite comptaient pour beaucoup dans cette "aliénation".
Le Bernois Robert Walser partage avec les romantiques allemands un sens de l'ironie qui met constamment en question sa propre littérature et où voisinent la tendresse et la cruauté, avec la folie toute proche et, enfin, la "Wanderlust". Le vagabondage, les longs voyages à pied ont été pour Walser un besoin aussi constant que pour les "fainéants" d' Eichendorf. Du reste, l'un de ses meilleurs récits s'intitule "La promenade". C'est au cours d'une longue promenade dans la campagne, en plein hiver, que Walser trouve la mort, dans la neige.
"Il ne faut pas être trop paresseux", avait-il écrit jadis, dans ses esquisses, "ne pas craindre quelques centaines de pas, se lever tôt, se mettre debout et vagabonder. Alors l'oeil se rassasie, et le coeur, avide de liberté, respire enfin. Va donc vers le bon paysage enneigé qui te sourit comme une bouche amicale. Rends-lui son sourire et salue-le de ma part." Walser a écrit d'innombrables esquisses et saynètes idylliques et aimables où l'humour enjoué et capricieux, l'ironie plaisante voilant l'angoisse, la cruauté et la mélancolie s'expriment en un langage singulièrement enveloppant, côtoyant ironiquement le surréel, l'angoisse, la folie, la mort. Tout le génie de Walser se trouve dans la simplicité des contes, des poèmes en prose, des paraboles, des récits surtout dont les plus beaux reprennent un épisode de la vie de personnages, de poètes pour lesquels il se sentait une affinité: Hölderlin, Brentano, Lenau, Kleist. La simplicité voulue et atteinte n'a jamais caché, à qui sait observer, la profondeur de vue de ce narrateur qui, de son poste, a su peindre aussi bien la nature que la grande ville. Comptable, employé de librairie ou secrétaire, Walser a toujours vécu dans une pauvreté qui ne lui pesait pas. Avec une humilité, à la fois véritable et feinte, il a porté sur les situations familières le regard le plus étrange. Avant tout, c'est le rapport maître-serviteur ou maître-élève que mettent en scène ses trois grands romans et ses récits -voir "L'institut Benjamenta" et "L' employé". Il aime exalter la petitesse la dépendance, mais en réalité, c'est la domination et toute illusion de grandeur qu'il met en cause avec un mélange singulier de pitié fraternelle et de dur mépris. Il évite toute référence intellectuelle, et pourtant la trame de ses oeuvres est formée par quelques-uns des thèmes les plus profonds de notre époque. Lorsque Walser s'enthousiasme ou s'indigne, il ne perd jamais de vue que cela fait partie de l'acte d'écrire et que ses sentiments sont montés sur "fil de fer". C'est ainsi par exemple que pour lui un pré est tantôt un objet véritable, tantôt un mot écrit sur une feuille de papier. Il imposera brusquement silence à ses "héros" et laissera parler l'histoire comme s'il s'agissait d'un personnage. Sur les "Histoires", Robert Musil devait écrire: "Danse de marionnettes, ironie romantique, avec quelque chose qui évoque de loin les poèmes de Morgenstern où les rapports s'écoulent par leur propre poids, le long des associations verbales. Pour Walser, l'association n'est d'ailleurs jamais purement verbale, elle a toujours un sens, de telle manière que la ligne du sentiment qui l'anime se soulève comme pour un grand élan, puis dévie et se reprend dans un balancement, satisfaite de se diriger vers quelque nouvelle séduction. Je n'irai pas jusqu'à dire que ce n'est pas un jeu, mais malgré une maîtrise verbale immense et passionnante, ce n'est pas un jeu littéraire; c'est plutôt un jeu humain mené avec beaucoup de douceur, de rêverie, de liberté, et avec la richesse morale d'une de ces journées apparemment inutiles et oiseuses où nos convictions les plus fermes se détendent..." En lisant ces "Histoires", nous pouvons observer l'importance que prend pour lui l'acte d'écrire; c'est là son principal thème. Nous constatons dans ce langage la juxtaposition d'une sobriété d'expression paysanne et de traits d'esprit étranges. Dès les premiers mots écrits, l'écrivain semble pris d'un désespoir qui permet toutes les audaces. Et chaque phrase se propose d'effacer la précédente. Il trace ainsi autour de lui un vide verbal. "Le sanglot est la mélodie cachée de la loquacité de Walser", écrit Walter Banjamin. Il trahit par là l'origine de ses amours: elles viennent bien de la folie, et de nulle part ailleurs. Ses personnages ont la folie comme toile de fond, et c'est pourquoi ils sont à la fois si superficiels et si déchirants, si inhumains, si impensables. Pour exprimer d'un mot ce que ses personnages ont à la fois d'heureux et de sinistre, on peut dire qu'ils sont tous guéris..." "Je suis épouvanté à l'idée que je pourrais avoir du succès dans la vie", dit Walser dans sa paraphrase d'un monologue schillérien. Tous ses héros ressentent cette épouvante. Mais pourquoi? Ils veulent jouir d'eux-mêmes, et nul ne jouit de son existence comme le convalescent. Les contes finissent par: "Et s'ils ne sont pas morts, ils sont encore en vie." Walser témoigne de cette vie-là, en même temps que de l'étrange vie intérieure de l'écriture. La tendresse chez lui est toujours aussi la conspiration de la peur et l'aménagement d'une humiliation acceptée dont il voudrait faire, sans en être capable, un lien mutuel. L'ironie qu'il domine et la folie qui le dominera le rattachent, autant que son style, à ce qu'on appelle l' expressionisme littéraire allemand. La naïveté walsérienne est un coup d'oeil jeté sur la civilisation. Sa tendresse, qui va jusqu'à l' enfantillage, s'accompagne de la vision lucide de cauchemars éveillés. Autant que Georg Trakl, Kafka a suscité trop d'exégètes, Walser trop peu. Il éclaire comme par hasard, et il obscurcit comme à dessein.
Au cours de ce mois de janvier ...
C'est la période des étrennes. Quand on distribue du courrier, quand on est titulaire d'une tournée, eh bien on reçoit encore cette faveur.
Et si l'un ou l'autre vous tend, avec les meilleurs remerciements du monde, un charmant billet de banque, d'autres vous remercient autrement.
Y a deux ans, une cliente m'avait offert un livre désignant les maisons, égarées à Ixelles, Saint-Gilles (et autres communes de Bruxelles) où on y aperçoit un "sgraffith"
Pour ceux qui se demand'raient encore ce que ce nom signifie ...
Eh bien, il s'agit d'une gravure (artistique) incorporée, souvent, dans la façade d'une maison (au dessus de la porte, la plupart du temps).
Certains clients m'offrent, chaque année, une bouteille de vin.
Et ...
Justement, à propos des bouteilles de vin, un de mes clients, lundi dernier, m'a donné une précision. Il tenait, avec énormément de joie, à m'en parler, devinant que ça m'intéress'rait. Il s'agit d'un vin (blanc) de Savoie qui s'appelle "Apremont". Très beau nom.
Il existait, en fait, en Savoie, au 15ème (ou 16ème) siècle, deux villages, en Savoie, du nom de ... Abyme et Apremont. Brusquement, un jour, y a eu un gliss'ment de pierres (ou de terre, là je replonge dans la confusion). Les deux villages ont été engloutis. On ne les a, par la suite, jamais retrouvés. Sur l'herbe, qui avait poussé, au d'ssus, des vignerons ont eu l'idée (géniale) de planter des vignes.
On imagine la suite.
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Les soumissions de projets pour le Fonds francophone des inforoutes dont la mission est de favoriser l’appropriation et l’usage des technologies dans les pays du Sud et d’Europe centrale et orientale peuvent être déposées jusqu’au 4 mars 2011.
Ayant pour objet la production multilatérale de contenus et/ou d’applications numériques francophones, les projets soumis au Fonds des inforoutes doivent impérativement s’inscrire dans l’un des domaines suivants : • promouvoir la langue française et la diversité culturelle et linguistique ; • promouvoir la paix, la démocratie et les droits de l’Homme ; • appuyer l’éducation, la formation, l’enseignement supérieur et la recherche ; • développer la coopération au service du développement durable et de la solidarité.
Conformément à la Déclaration du Sommet de Québec et à sa résolution sur la promotion de la langue française, le Fonds francophone des inforoutes accordera une place importante aux projets qui favorisent l’accessibilité et la visibilité des ressources numériques valorisant la langue française et son rayonnement.
Les projets portés par ou au bénéfice des femmes et/ou des jeunes sont encouragés et recevront une attention particulière.
Le choix des projets qui recevront une subvention à l’issue de ce 19e appel interviendra au cours de la deuxième semaine du mois de juillet 2011.
Pour améliorer la présence du français dans l’univers numérique et répondre aux besoins des pays en développement, l’Organisation internationale de la Francophonie soutient la production de contenus et d’applications numériques au moyen du Fonds francophone des inforoutes. Ce Fonds a pour mission de promouvoir les TIC dans les pays du Sud et d’Europe centrale et orientale en finançant, à la suite d’appels à projets, des initiatives multilatérales de production de contenus et applications francophones s’inscrivant dans les grandes orientations de la Francophonie.
Le Fonds francophone des inforoutes a financé 214 projets sur les 1773 reçus depuis 1998 avec une moyenne de subvention des projets d’environ 80 000 euros.
Documents à télécharger
- Guide du proposant 2010/2011 - 19e appel à projets (format pdf, 400 Ko) : ce document présente les informations relatives à la mission et aux objectifs du Fonds des inforoutes ainsi que les conditions d’éligibilité et de sélection du 19e appel à projets
- Guide de présentation du dossier de candidature 2010/2011 (format doc, 487 Ko) : version Word du dossier de candidature
Le catalogue informatisé est interrogeable sur les sites web du Mac's et de Grand-Hornu Images.
Présentation du numéro sur la scène roumaine |
Lundi 31.01 à 19h à l'Ambassade de Roumanie à Paris |
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Le dernier numéro est consacré à la scène roumaine, vingt ans après la chute du régime communiste. Des artistes et des essayistes révèlent les mutations produites, commentent les réussites et pointent les pannes. A découvrir: de nouveaux noms, de nouvelles initiatives, de nouvelles écritures... sur fond de souvenir de la place privilégiée du théâtre du temps de la dictature. Quels sont les défis de la liberté - c'est la question que ce numéro formule. Le théâtre roumain, où en est-il aujourd'hui ? Rencontre avec Georges Banu et Bernard Debroux, co-directeurs de publication, Mirella Patureau, co-responsable du numéro et Petrika Ionesco, metteur en scène. Présentation d'une documentation visuelle par Mihaela Marin, artiste photographe.
Ambassade de Roumanie en France Alternatives théâtrales |
Treize heures passé.
Premier coup d'sang : la banque "Dexia", rue des Champs, où j'ai l'habitude de porter mes sous (en vue de les remettre sur mon compte, de renflouer mon budget) est momentanément en travaux. Les guichets sont indisponibles jusque ... vendredi. Une roulotte, sur les côtés, sera, dès lors, en fonctionn'ment.
En attendant ...
Je me retrouve, Gros Jean comme devant. Avec, sur les bras, la boîte en fer (lourde et dont le couvercle ne tient plus), dans laquelle j'ai regroupé mes pièces de monnaie. Merde merde merde. C'est lourd. J'avais, aujourd'hui, le temps de les porter. Je me suis donné la peine de les rassembler, ces sous. Je me suis donné la peine de franchir trois grand' rues, boîte sur le bras, pour éviter que les sous tombent par terre. En trimant, en ch'min, vu la lourdeur de la boîte (mais ... en sachant qu'au bout du ch'min, je m'allèg'rais). Faut dire : j'avais l'temps, aujourd'hui. Je ne bosse pas.
Paf ! Je suis heurté, essoufflé, agressé dans mon élan. Trop vite. Comme si j'étais décoiffé. Comme les gars de mon âge, quand j'avais dix ans, qui me criaient "Hugues !" et me balançaient une boule de neige dans la tronche quand je me retournais.
Paf ! Je dois m'organiser autrement. Avec la fameuse boîte en fer ... qui contient toujours autant d'sous. Avec la fameuse boîte en fer ... qui devient une chaîne, une menotte. Et y a pas de chaise pour m'asseoir. Pas un pote, à proximité, pour m'alléger de mon poids, pour me rassurer.
Et ... je crève la dalle. Brusquement.
Et ... j'imagine, je vois plein de gens (autour de moi) rire du burlesque de la situation (ma mère, en tête).
Je rentre dans le premier snack venu. Pas loin de l'Avenue de la Chasse. Des gens, devant moi, juste devant le bar, qui ne me voient pas, et donc ... ne me laissent pas passer. Le coup d'sang se poursuit. Alerte. Vite, une table ! Vite, un espace ! Vite, une délivrance !
"Calme-toi !", me disent ... les censeurs habituels (ma mère, sa cousine, un de mes frères ou ... moi-même). Allez, une fois d'plus, mon cerveau s'emballe, s'empale.
Allez vous faire voir, fantômes diaboliques éternels ! Quand comprendrez-vous que ... plus on dit "calme-toi !" (même avec la plus grande des bienveillances), on induit, on suscite, on excite l'agressivité de l'autre (par le simple fait ... qu'on lui rappelle son énervement) plus qu'on ne le calme, plus qu'on ne l'aide.
Arrivé à une table ...
C'est pas tout. L'étroitesse des pieds de la table, entre lesquels je tente (en vain) de poser "la boîte en fer avec les sous" et mon sac-à-dos vaut un premier acte âu théâtre. Et ... quand j'arrive à trouver un endroit potable, eh bien, y a encore le bruit, la détonation de la boîte (lié au moment où je lâche la boîte et où elle atterrit sur le sol) qui résonne. J'en frémis.
"Tu ne sais pas faire un peu moins de bruit, Hugues ?", me lance, cinglant, péremptoire, sarcastique, sévère, un nouveau censeur intérieur.
"Mange silencieus'ment, Hugues !", me lançait, cinglant, péremptoire, sarcastique, sévère, mon père, aux p'tits déjeuners en famille, quand j'étais p'tit et que je n'étais (involontair'ment) pas discret en mangeant.
"Tu vas à moto, Hugues ?", me lançait, cinglant, péremptoire, sarcastique, sévère, ironique, cassant, mon père, lorsqu'à table, j'écartais (invlontair'ment) les coudes et que je ne laissais (involontair'ment) pas trop de place aux autres.
Ensuite (rev'nons dans le snack) ...
Afin de m'asseoir le plus confortablement possible, je recule un peu la chaise. J'essaie, avec tout mon coeur, de ne pas faire trop de bruit. Vraiment, j'y mets toute la gomme. Mais malgré tout, ça grince quand même.
"Tu ne sais pas faire un peu moins de bruit, Hugues ?", revient, implacable, à la charge, le censeur intérieur. J'implore sa pitié, son pardon.
Il ne répond pas. Son silence à ma demande est formel, implacable.
Pire : plus je demande, plus j'accentue la dépendance.
"Tu ne sais pas faire un peu moins de bruit, Hugues ?", poursuit, froid'ment, logiqu'ment, le censeur (mon père ? un de mes deux frères ... qui fait p'têt autant de bruit que moi ? mon cousin ? moi-même ?).
Je n'ai plus qu'à acquiescer. Je n'avais ... qu'à savoir.
Phobie ? Traumatisme ? Eveil tardif ?
Et voilà que dans le snack, où tout s'agite, une serveuse arrive dans ma direction.
"On a pris votre commande, monsieur ?"
"Oui", je réponds.
La serveuse s'en va ... vers d'autres tables. En une fraction de seconde, je réalise que ... j'aurais du dire "non". On n'a pas pris ma commande, en réalité. Quelqu'un est déjà passé, y a cinq minutes, avec le menu et m'a demandé ce que je prenais. Et j'ai répondu que ... j'allais regarder (j'ai besoin de temps pour me calmer, respirer et choisir mon plat). J'ai du associer le "On a pris votre commande ?" avec "Quelqu'un doit-il encore prendre votre commande ?". Les serveuses ont l'habitude, le devoir de travailler vite, à la chaîne, sans traîner, surtout à l'heure du coup d'feu. Rend'ment, rentabilité oblige. Et ... la serveuse qui m'a dit "On a pris votre commande ?" parlait vite, sans articulier, d'une voix basse. Tant pis si l'autre n'arrive pas à suivre !
Cinq, dix minutes.
Trop tôt, encore, pour me calmer.
Trop tôt, encore, pour obéir, souscrire, me soumettre aux ordres "bienveillants" des censeurs intérieurs, moraux qui ressemblent comme deux gouttes d'eau à des milliers, des millions, des milliards de censeurs éparpillés dans les méandres de la réalité quotidienne.
Oui, le temps fera l'affaire. Oui, les cinq prochaines minutes feront l'affaire. Mon corps se sera acclimaté. Mon corps, mon coeur s'apais'ront, s'apais'ront d'eux-mêmes.
En attendant ...
Une petite fille, à la table juste devant moi, rit de toutes ses dents, en me regardant. Elle prend même à témoin son p'tit frère, à côté d'elle. Et elle dit, tout haut, à ses parents : "Il ressemble à un clown !". Son père ... lui fait la l'çon. Son père ... l'engueule.
Cinq secondes plus tard ...
Le père de la p'tite fille qui rit du clown ... se retourne vers moi, comme pour excuser sa gamine. Sa barbe de trois jours (à la Gainsbourg), sa tronche toujours en train de bouffer et le ton de sa voix qui manquent de classe m'indiquent à quel point, secrèt'ment, il se fiche peut-être plus violemment, plus méchamment de "ma tronche de clown" ... que sa gamine.
Voilà, voilà.
Je ré-émerge.
Je prendrai, d'ici dix minutes, le tram 81, avec mon sac-à-dos, ma "boîte en fer avec les sous", jusqu'à une autre banque "Dexia". Après tout, j'ai l'temps.
En attendant ...
Hier soir, j'ai rêvé qu'on m'attendait pour chanter. Manque de bol : je n'avais pas ma guitare avec moi. Merde merde merde. Ouf : j'avais quand même mon ukulélé avec moi. Merde merde merde : la position des doigts, pour les accords, n'est pas la même que sur la guitare. Je me raisonne : Hugues, tu te débrouill'ras. Au moment précis où cette pensée a débarqué dans mon rêve, je ne retrouvais plus mon ukulélé.
En attendant ...
Les médecins généralistes n'auraient plus de droits de tirage sur les budgets perdus. Une ministre considérerait que cet argent serait destiné à couvrir les actes pour les patients. Je n'y comprends rien. Que signifie l'expression "droits de tirage" ?
En attendant ...
Y avaient des jours de congé, subit'ment, qui se présentaient, hier matin, au boulot. Je n'ai pas hésité.
Faut dire : la veille, je n'avais pas dormi.
Faut dire : la veille, au soir, je m'étais rendu chez une nouvelle amie de rencontre, qui joue de l'accordéon diatonique et qui aim'rait chanter.
Ah ! Ca pourrait fonctionner : elle a une superbe voix, une beauté dans le regard et le sourire, elle connaît beaucoup de chants du répertoire folk, je pourrais l'accompagner à la guitare quand elle chante et elle pourrait faire des s'condes voix sur mes morceaux. Nous avons pris (ensemble) du bon thé, croqué d'heureuses baies de ... (j'ai oublié le nom). Nous avons parlé, parlé. Beaucoup d'émotions sont sorties de part et d'autre. Bien.
Faut dire : quand je suis parti de chez elle (il était plus de 22 heures, déjà), je devais encore refaire une partie du ch'min à pied, reprendre un métro, réarpenter deux ou trois rues (longues) à pied, avant de retrouver ma maison.
Faut dire : quand on passe une soirée de qualité, où les émotions, les joies, les peurs agissent, le corps devient volontiers rebelle une fois qu'on s'installe en d'ssous de la couette et qu'on tente de fermer les yeux pour s'endormir.
Bon bon. Je ne regrette rien.
Dur de se lever. Encore. Dur de (re)trouver ses repères. Dur dur de s'activer. Encore un peu plus dur quand on ne dort pas chez soi.
L'Egypte est à l'ordre du jour (après la messe), à la radio.
Dur de s'asseoir. Dur de s'accroupir. Dur de retrouver l'emplac'ment des cass'roles et des couvercles qui vont avec elles.
Le dernier cauch'mar s'est envolé.
Dur dur de déplacer une étagère, de la placer dans le coin adéquat ... sans se prendre le pied dans un fil. Heureux d'y parvenir, quand même.
Les couchers (ou les levers) de soleil sont magnifiques, à l'oeil nu. Dommage que ... mon appareil photo ne me restitue pas, sur son p'tit écran, l'image telle que je l'avais capturée dans mon regard.
Dur dur de découper, avec justesse, avec finesse, le plastique entourant, encerclant deux fleurs rouges. Dur dur de les stabiliser dans un mini-verre qui leur sert de vase. Dur dur, impossible, pour le verre, de se tenir debout, sans broncher.
Des éclaircies en perspective. Un vent modéré, aussi.
Trois heures plus tard ...
"Mesdames, messieurs, en raison d'un problème d'aiguillage, le train aura un retard indéterminé ... nous vous tiendrons au courant de la situation ..."
Une heure plus tard (non, un peu moins) ...
Je découvre, planqué dans la housse de ma guitare, un nouveau roman, intéressant, pittoresque, dans lequel je voyage, qui m'ouvre (à nouveau) des perspectives.
"L'ETERNITE POUR JOUER", d'Aurelia Jane Lee, vous connaissez ?
Quand je marque une pause dans ma lecture, c'est pour mieux cultiver, entret'nir mon envie de poursuivre l'histoire.
En même temps, j'ai peur et je m'impose des réflexes.
Que de livres passionnants n'ai-je déjà pas parcouru, à petits pas, avec l'impatience de savoir comment ... l'histoire se termine, quelle est la chute.
Et ...
Quand j'arrive à la fin, je reste ... sur ma fin. Disproportionnell'ment à l'enthousiasme que j'avais éprouvé durant toute ma lecture. J'ai souvent eu le même réflexe en écoutant ... de très beaux contes contés par de très bons conteurs.
Et ...
Je n'ai pas l'enthousiasme, ces derniers temps, d'aller chanter au métro. Nuançons : je manque de souffle. Quand je reprends des morceaux, que j'ai joué cent mille fois, je peine de plus en plus, quand je remets en selle des réflexes qui ont cent mille fois tenu la route et qui s'apparentent, de plus en plus, à des grimaces.
Et dans l'train ...
Trois papiers chiffonés, sur un journal sportif, abandonnés par un passager. "Enter Came in ... est passé par là", lit-on, notamment. Le client, paraît-il, est d'accord sur les paris et les règlements.
Mémé Tchite, cette bonne-maman recyclée, jouera-t-il contre Anderlecht ?
Quatre heures plus tard ... vers 15 heures 40 ...
Je suis arrivé là où on m'attendait. Enfin : j'avais reçu une invitation.
Une photographe de renom, que je connais, que je rencontre depuis des années, doit quitter les lieux où elle habite depuis vingt ans. On va restaurer le bâtiment et ... augmenter les loyers (voyons !).
Sur place ...
De merveilleuses photos (en couleur et en noir et blanc) d'Italie et de Tunisie.
Un violoniste (invité, lui aussi) joue dans la grande pièce. Du Mozart. Je le rencontre depuis des années, dans les stations d'métro bruxelloises. Il provient d'un pays de l'Est.
Nous sommes trois ... à écouter.
Je cueille. J'apprécie. Tout en commençant (ou en ayant déjà commencé) à r'ssentir, dans mes tripes, l'envie de chanter, d'être entendu.
Si seul'ment on me le demandait ...
J'ai besoin de chanter, d'être écouté, entendu.
Mais ...
J'aim'rais tell'ment que ça se passe ... sans que je ne sois obligé de me battre, de m'imposer, de me mettre en risque.
Mais ...
Prendre les résolutions nécessaires, la distance nécessaire, ça m'ronge, ça m'étouffe aussi.
Délivrance, s-v-p !
Je monte à l'étage ... où notre photographe expose aussi.
J'apprends,ainsi ...
Qu'à Djibouti, y a un seul et unique remorqueur, encore en fonctionn'ment, qui s'appelle ... Arthur Rimbaud.
Course contre la montre. Week-end. Je croyais ouvrir l'oeil, en apercevant la lumière, de l'autre côté d'la fenêtre, vers 7 heures. J'ai l'habitude de voir le jour très tôt, même quand je me couche tard. Banco : cette fois, c'était râpé. On avait déjà tenté de m'appeler vers 9 heures. Curieus'ment, je n'ai rien vu d'indiqué sur mon GSM.
J'ai eu, de justesse, le train de 11 heures 41. Juste le temps d'avaler une gaufre. Bruxelles-Central, tunnel, arrière-cours des maisons, Bruxelles-Midi.
On est déjà à la mi-janvier.
Et vous ne m'avez toujours pas écrit, répondu.
13 heures de boulot, non-stop, hier, ça ne se répare pas comme ça.
Deux spectacles prévus la s'maine prochaine.
Bruxelles-Midi et ses quais se marient dans l'ombre. Mon épaule droite se réveille. Les portes (du train) claquent et le feu vert (des toilettes) s'allume.
Et vous ne m'avez toujours pas écrit, répondu, app'lé.
Un soleil qui se dessine, par delà les nuages. Une fleur bleue qui passe. Des aiguillages. Une locomotive au point mort. Deux ponts rouges (j'en ai déjà r'péré un sur des timbres). Dans mon cou, ça r'commence à tirer. Thomas Fersen, chanteur de génie, m'accompagne, entre une branche de rameau et la Seine en crue. Forest-Midi. Le train file à toute vitesse.
Et vous ne m'appell'rez, ne m'écrirez, ne me répondrez sans doute pas. Ca va, je n'en suis pas (trop) ébranlé, pour le moment. Ca va, je suis en mouv'ment. Ca va, les images qui défilent me permettrent de laisser la place à autre chose. Comme ... le train qui m'emmène et ses deux lecteurs sur la banquette, en face de moi.
Deux perspectives de spectacle, la s'maine prochaine.
Vendredi 21 janvier. A La Fleur en Papier Doré, rue des Alexiens, 55, 1000 Bruxelles. Dans le cadre des Zapéro-Contes. Ceux (ou celles) qui veulent conter, chanter s'inscrivent quand ils arrivent (vers 19 heures).
Ca se passe une fois par mois. J'aime ces rendez-vous ponctuels, réguliers, les p'tites salles où on retourne, où on retrouve des gens qu'on connaît (ou qu'on a déjà vus), où on en rencontre des nouveaux. Tout se poursuit (un peu), tout se conserve (un peu), tout avance et tout se renouvelle (un peu). La mort, tout au bout, offre-t-elle, livre-t-elle des clés similaires ?
Midi dix. Gare de Hal(le).
Le gars, sur la banquette juste devant moi, lit ... Nelson Mandela.
Deux perspectives de spectacle, la s'maine prochaine.
Vendredi 21. Fleur en Papier Doré, Bruxelles. Avec des conteurs, des chanteurs.
Sam'di 22. A la péniche "Carpe Diem". A Thuin (région de Charleroi). Plein d'artistes s'associent pour sout'nir une famille en difficulté.
Et vous ne m'avez toujours pas rapp'lé. Et vous ne me rappell'rez sans doute pas. Paraît que ... c'est la vie. Et vous me mettez, sans doute, sûr'ment, en suspens. Je garde sans doute une place (limitée) dans votre cerveau, dans votre espace mental, dans votre espace virtuel. Si je crève dans la rigole, ce n'est plus votre problème. Et ça dur'ra sans doute ... jusqu'à la mort.
Midi quart.
Rase campagne. Des pylônes. Thomas Fersen, dans mes écouteurs imperceptibes (sauf pour mes amis intimes), me berce toujours avec la Seine en crue et son "Ne pleure plus, ne pleure plus ...". Un clocher. Un cim'tière. Une route qui part vers la droite. Une ferme ? Un entrepôt ? Un bouquet d'fleurs (rouges), sur un porte-bagages, au d'ssus d'une banquette.
Une bonne étoile (avec un grand "E") m'attend ... à la gare de Mons.
Je pose la nuque contre le siège en cuir. Mon coeur se calme. Braine-le-Comte se pointe. Le train récupère son r'tard.
Et si, un jour, vous vous (re)trouviez dans mes parages ... et si vous me rappeliez ... et si j'avais l'cran, à c'moment-là, de me rendre indisponible à vous ... et que ça vous mettait aussi dans l'embarras ...
Qu'en pensent les oiseaux, là-bas ?
Et si, à Thuin, la s'maine prochaine, lors du concert à la péniche "Carpe Diem", je retrouvais des anciens, que j'ai connus, y a plus de trente ans, sur les bancs de l'Athénée ... de Thuin ...
Entre autres ...
Qu'est dev'nue Pascale Van Ackère ? J'ai pas toujours été chouette avec elle. J'aim'rais tant le lui dire. M'excuser (demander pardon, même) du plus profond de mon coeur. C'est vrai, on peut être con, quand on a quinze ans.
Et le train roule. Les toilettes sont passées au feu rouge. On a dépassé la gare de Soignies. Midi et demie.
Je dois encore ... demander les résultats de ma dernière prise de sang, rach'ter des "Gillettes", rach'ter des ampoules.
Lundi, j'ai rendez-vous avec une accordéoniste (diatonique), qui aim'rait chanter. Collaboration musicale sérieuse, prometteuse ?
Le soleil nous parvient, nous revient.
Un château d'eau. Un pont d'autoroute. Gare de Neufvilles. Je baisse les yeux. Je suis impatient ... et pas impatient. J'allonge la jambe gauche. Je relâche mes muscles. Je me détends. Je lâche prise.
Et une belle étoile (avec un grand "E") m'attend, gare de Mons, et se réjouit de me revoir.
Cette Flo ce matin était fluide en effet.
Venue comme ça en arrivant à l'atelier.
Flo au fond de drapé 100x80 acry et marouflage sur toile 1er état que j'espère définitif
Le fond devait arriver sans intention particulière.
Drapée de fraîcheur matinale
Dans le cadre de l'exposition "Gustave Marchoul" à la Maison de l'Imprimerie rue Verte à Thuin, les Artistes de Thudinie présenteront le samedi 26 février à 20h le numéro spécial de leur revue "Le Spantole", consacré à cet artiste avec de nombreuses et belles gravures en couleurs.
Les non abonnés au Spantole pourront se procurer le numéro spécial de la revue au prix de 10€
29 janvier 2011 | au | 20 mars 2011 |
A l’occasion de son escale à Andenne, l’exposition, intitulée « LA CERAMIQUE, A TRAVERS LA MEMOIRE DU GESTE », met en lumière quelques clichés intimistes capturés par l’objectif d’une photographe au cœur d’ateliers de céramistes passionnés. Quelques œuvres choisies issues du travail de la terre viennent rehausser cette exposition de photographies mettant à l’honneur les talents conjugués de huit céramistes, membres de l’Office des Métiers d’Art de la Province de Namur. Cette exposition est l’occasion pour l’Office des Métiers d’Art de présenter le travail de ses artisans céramistes dans un lieu tout dédié au travail de la terre et une région dotée d’une histoire étroitement liée à cette noble matière. Les riches collections du Musée communal de la céramique ou la réputée Biennale de la céramique andennaise, tout comme les nombreuses traces laissées par l’extraction de la terre dans le paysage condruzien, sont là pour en témoigner. La matière terre constitue donc le fil conducteur de l’exposition à travers de très belles photographies évoquant, tour à tour, une technique, un atelier ou une personnalité. Les œuvres choisies sont représentatives de la terre dans tous ses états à travers les multiples facettes de l’art de la céramique. Qu’il s’agisse du travail de la porcelaine ou du grès, de la cuisson au four, de la technique du Raku nu, du modelage, du travail au tour, à la plaque ou aux colombins, de la peinture sur céramique ou de l’utilisation des émaux et des engobes…, toutes les étapes du processus de création à partir de la terre seron évoquées.
« Impressions d’Ateliers », accueillie du 29 janvier au 20 mars 2011 par le Musée de la céramique d’Andenne en collaboration avec le Centre culturel d’Andenne, est une initiative de l’Office des Métiers d’Art de la Province de Namur en partenariat avec le Service de la Culture de la Province de Namur. Grâce à cette exposition de photographies itinérante dont l’ambition est de voyager sur l’ensemble de la province de Namur, proposant dans chaque lieu d’accueil une sélection d’œuvres choisies et qui n’est donc jamais, ni tout à fait la même, ni tout à fait une autre, l’Office des Métiers d’Art souhaite aider ses artisans d’art à s’exposer et à se faire (re)connaître mais il espère également faire partager aux visiteurs cette ambiance particulière, sereine et feutrée, du travail en atelier.
Les artistes:
Huit céramistes de talent qui se distinguent par une approche spécifique du travail de la terre mais aussi par un style et une sensibilité propres à chacun.
Marie-Laure DEGAND, Michel DELFOSSE, Paolo IORI, François INGELS et Jeanne MALNOURY, Antonio LAMPECCO, Jacqueline PREVOT, Bernadette SEPULCHRE
Animations :
Dimanche 30 janvier de 14h à 17h au Musée
Démonstrations de céramistes : une invitation à parcourir l’exposition en rencontrant des exposants et en les découvrant au travail.
Du 14 au 25 février au Musée
Visites scolaires : près de 300 écoliers découvriront l’exposition et les céramistes au travail à l’occasion d’une visite pédagogique sur le thème de « La mémoire du geste ».
Jeudi 17 février à 20h au Musée
« La mémoire du geste » : conférence-rencontre avec Antonio Lampecco
Jeudi 17 mars à 20h au Centre culturel
« La céramique face à l’objectif » : conférence-rencontre avec Paul Louis
Exposition proposée par l’Office des Métiers d’Art de la Province de Namur en collaboration avec le Service de la Culture de la Province de Namur et avec le Centre culturel d’Andenne
Lieu d’exposition : Musée de la céramique - 085/ 84 41 81 Public scolaire : primaire et secondaire : 4 € la visite et l’animation
C’est l’œuvre d'Hector Savinien Cyrano de Bergerac (1619-1655), écrite vers 1649. Un soir, rentrant à Paris après une partie de campagne, l'auteur et ses amis s'amusent à émettre des hypothèses fantastiques sur la nature de l'astre qui les éclaire. L'auteur assure que la lune est bien un monde. Il se réfère à cet égard aux opinions de quelques Anciens et à celles de Copernic et de Képler. Une fois chez lui, quel n'est pas son étonnement de trouver sur sa table le livre de Cardan ouvert sur ce passage où le philosophe nous entretient de ces deux vieillards qui, un soir, s'étaient présentés comme des habitants de la Lune. Frappé par cette étrange coïncidence, Cyrano entrevoit la possibilité d'un voyage lunaire. Il commence à fabriquer un appareil assez simple qui consiste en un grand nombre de fioles remplies de rosée qu'il s'attache autour du corps en guise de ceinture. Le soleil, par sa chaleur, commence à les attirer et soulève ainsi notre auteur, qui se trouve transporté dans un monde que d'abord il ne reconnaît pas, mais qui est précisément le monde de la Lune. Les habitants prennent Cyrano pour une sorte de singe et le traitent en conséquence. L'un d'eux, après lui avoir avoué qu'il n'est autre que le démon de Socrate, devient son défenseur et le protège contre une partie de la population maintenant divisée en deux camps: l'une favorable à Cyrano et l'autre hostile. C'est ce démon qui se soulèvera et prendra Cyrano dans ses bras pour lui faire traverser l'espace et le ramener sur terre.
Cet ouvrage est à la fois un livre d'aventures et un livre philosophique où le polémique et la satire se mêlent. La trouvaille des alouettes qui tombent toutes rôties dès qu'elles sont couchées par une arquebuse spéciale, celle des vers qui servent à payer les hôteliers, celle des odeurs dont les habitants de la Lune se nourrissent, celle du langage des nobles, formé de sons semblables à ceux de notre musique, sont parmi les plus piquantes et les plus cocasses. Les discussions, plus ou moins claires, sur l' immortalité de l' âme, l' existence de Dieu, l'origine du monde et autres problèmes moraux ou philosophiques ne sont pas à négliger. Cyrano a sans doute été un esprit plein de curiosité pour les idées nouvelles, un disciple de Gassendi. Au nom de la science et de la philosophie nouvelles, il s'élève contre le vieux monde de la scolastique. C'est à cet homme que nous devons les meilleures pages que l'on ait écrites sur l' orgueil de notre espèce, persuadée que la nature n'a été créée que pour elle, et sur la supériorité de la jeunesse par rapport à la vieillesse (écho de la Renaissance). A citer également les pages où le démon de Socrate prouve au roi et aux juges l'inutilité de contraindre Cyrano à renier ses idées.
Mais il y a également chez Cyrano un côté plus personnel. C'est lui qui nous vaut les passages sur l'attitude de l'homme qui, tourné vers le ciel, semble adresser ses plaintes à celui qui l'a créé. En parlant de la guerre, l'écrivain s'élève au-dessus des opinions de son temps et critique l'éternelle folie des hommes. Cet ouvrage que la bonne humeur, le comique et la juvénile hardiesse de la pensée rendent si lumineux, est loin d'être bien composé. Il témoigne d'une pensée en pleine gestation. Certains passages sont assez chaotiques, bien éloignés de la perfection des "Voyages de Gulliver" de Swift et de certains contes satiriques de Voltaire.
A "L'histoire comique des états et empires de la lune", publiée quelque temps avant la mort de l'auteur, puis en 1659, fait suite "L'histoire comique des états et empires du soleil". Cet ouvrage comporte de nombreuses lacunes et demeure inachevé. Il fut publié en 1662. Grâce à une curieuse machine aérostatique de son invention, Cyrano s'élève jusqu'au Soleil où, entre autres merveilles, il découvre la vie heureuse que mènent les oiseaux grâce à leur parfaite organisation politique. Il rencontre Campanella qui lui explique comment les philosophes, seuls parmi les hommes, conservent dans le Soleil, après leur mort, l'être et la vie qu'ils avaient sur terre. Quelques détails rappellent d'une manière plus précise "La cité du Soleil" de Campanella.
Il fait froid
Mes rêves s’éparpillent
Confettis dans le vent
……………………………
Passé minuit
Fragments de lune sur mes draps
Yeux grands ouverts
………………………………..
À l’aube rougissant
Il cueille ma poitrine
Boutons de rose
19/01/11
Nada
Conseillé: Danses de la Renaissance
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Pavanes, rondes, gaillardes et branles. Danses courtoises ou festives, elles suposent une libération du corps. Ensemble de pièces du Moyen âge de Machaut, Dufay, et de l'Ecole de Notre-Dame
Extrait de Tielmann Susato: danses
Paru Chez Harmonia Mundi
J'ai omis deux caractères dans le compte IBAN
c'est : BE90 143 7972 7132
Il manquait le 90
Amitiés Claudine
LA TERRE TREMBLE...
Les cendres, puis les cris dans la misère
les gravats, le sang, la puanteur...
Ce qui a fort tremblé, c'est la terre
et la mort a surgi dans l'horreur!
Dans la célérité les images affluent
Dans le chaos les secours s'entrecroisent...
Ce qui nous fait frémir, c'est ce qui tue!
Et leurs regards hallucinés nous toisent!
Lourds et impuissants battent nos coeurs...
Loin de nous la légèreté de nos humeurs!
Pour la sauvegarde d'une seule vie
nous canalisons nos forces et nos envies!
Mais au bout de quelques mois...
Lorsque les plaies auront été pansées
restera-t-il assez d'écho en vous en moi...
Pour transformer en profondeur nos pensées?
J.G.
Le jeudi 27 janvier 2011 à 19h, table ronde animée par Martine Poulain, directrice de la collection Bibliothèques
avec Marie-Françoise Bisbrouck, expert-consultant pour l’assistance aux projets de construction, restructuration et réaménagement des bibliothèques,
Denis Thelot, architecte DPLG, architecte de sécurité auprès de la Préfecture de Police de Paris,
François Cavalier, conservateur général des bibliothèques, directeur de la bibliothèque de l’Institut national des Sciences Politiques
La rencontre sera suivie d’une signature de l’ouvrage