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Utopie ou réalité, Culture et Démocratie défend le projet d’un "enseignement en culture". C’est au cœur de la pratique pédagogique, à tous les degrés et dans tous les types d’enseignement que doivent se construire des savoirs, des compétences et des pratiques culturelles et artistiques, c’est là qu’il faut de manière structurelle, dans ces champs de savoirs aujourd’hui négligés, stimuler une créativité et une inventivité nouvelles. Depuis mars 2010, l’association propose des tables-rondes dont l’objectif est d'approfondir la réflexion sur l’articulation culture/enseignement en impliquant activement les acteurs des secteurs concernés. Deux premières rencontres ont été organisées à Bruxelles les 29 mars et 10 mai 2010 autour d’une définition d’un enseignement en culture et des raisons d’être des projets Art/Ecole. Les rapports des échanges sont désormais disponibles sur le site internet de Culture et Démocratie. Au terme de ces tables-rondes, Culture et Démocratie présentera le texte d’un nouveau contrat culturel pour l’enseignement. Pour chaque rencontre, l’inscription est obligatoire. Chaque participant recevra au préalable des textes et documents visant à préparer les débats.

Programme de la troisième table-ronde:

La formation culturelle dans l’enseignement supérieur. Inscrire la formation artistique et culturelle dans la formation des enseignants devrait avant tout, leur permettre de vivre cette expérience pour eux-mêmes, afin qu’ils en ressentent très intimement les avantages et les bienfaits. Cette formation devrait leur offrir la capacité de faire le lien entre ces activités artistiques et les enseignements qu’ils assurent. Elle devrait leur fournir une maîtrise de la conduite de projets en partenariat. (J.G. Carasso, Nos enfants ont-ils droit à l’art et à la culture ? Editions de l’atribut, Mercues, 2005, p.80-81)

Etat des lieux à propos de la place de la culture dans l’enseignement supérieur. Qu’en est-il, sur le plan artistique et culturel, de la formation des enseignants, de celle des travailleurs sociaux ? Quelle place pour une dimension artistique et culturelle de la formation universitaire ? Partages d’expériences et de pratiques, débat et propositions concrètes. Modérateur : Eddy Caeckelberghs, journaliste

Intervenants: Ralph Dekoninck (Docteur en philosophie et lettres, chargé de cours – Faculté de philosophie et lettres - UCL), Pascalia Papadimitriou (psychologue-clinicienne, coordinatrice de l’agrégation à La Cambre, enseignante en hautes écoles et assistante à l’UCL), Frédéric Janus (Haute Ecole de Namur – Catégorie sociale), Michèle Garant (Présidente de l’Institut de pédagogie universitaire et des multimédias (IPM), Professeur Faculté de Psychologie et des Sciences de l'Education – UCL (PSP/EDEF/FOPA) et Chercheur Groupe interdisciplinaire de Recherche sur la Socialisation, l'Education et la Formation (GIRSEF/IACCHOS)

Quand : Le lundi 4 octobre 2010, de 12h30 à 14h30,

A l’Auditoire Sainte Barbe (91)

(Place Sainte Barbe n°1 – Bâtiment SC06A - 1348 Louvain-La-Neuve)

Parking Sainte Barbe et Baudouin 1er

Avec le soutien de la Communauté française

Plus d’informations : Culture et Démocratie asbl Rue Emile Feron 70 – 1060 Bruxelles Tél : 02 502 12 15

info@cultureetdemocratie.be

http://www.cultureetdemocratie.be/fr

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La complainte du bouffon

Dis-moi, bouffon, pourquoi souris-tu
Au lieu de t'affliger de ta bosse
Et des coups de pied que les barons t'ont donnés ?

Ton faciès difforme, tes mimiques enjouées
Peuvent-elles te faire oublier
Que ta mère même, au creux d'un bois, t'a abandonné ?

Quelle obscure raison fait pétiller
Tes yeux d'une allégresse
Chaque jour renouvelée ?

C'est, me répondit celui-ci
Que j'ai pu par mes facéties
Guérir de mon roi l'âme endolorie

Et que ses yeux me disent, bien malgré lui,
Que dans son coeur j'ai un logis
Où les barons, ducs et duchesses à jamais sont bannis.


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Enfants sous le ciel







Enfants sous le ciel.




Viens petite t’asseoir sur mes genoux


Regardons le soleil se coucher juste pour nous


Sur cette colline à contre-vent


Loin des jeux bruyants des grands.



Un vieux fou chantant, adossé à un arbre


Des enfants insouciants qui courent et dansent


Va enfant, virevolte, éclate de joie


Cette colline, ce pays d’Irak est à toi.



Le jour n’est pas encore là


Où tu embrasseras le ciel de tes bras


Et répareras le fracas que les grands enfants,


Trop adultes, auront laissé avant toi.



Un vieux fou, shaman du vent, chante et danse


Sur une colline oubliée, au milieu d’une pluie de feu


Les balles de tout côté volent, tu les évites, tu virevoltes


Les enfants te suivent en farandole, demain y a pas école.



La petite s’est endormie, la tête lourde de rêves


Dans ses rêves, elle est libre, sa mère est belle,


Elle aime un garçon et fait un vœu au vol des tourterelles


Qui emportent son baiser secret vers lui à tire d’ailes.



Je n’avais pas vu qu’un ruisselet rouge perlait ses lèvres


Elle ne dort pas, ses rêves sont morts avec elle


Une balle est venue se loger dans son dos


Je t’emporte ma belle, saisi de
sanglots.




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La moule se rebiffe

La moule se rebiffe.



Non !!… Un cri perçant déchire la nuit, suivi d'halètements étouffés. Le même cauchemar m'assaille chaque nuit, ces visions d'horreur se succédant sur un rythme frénétique. Comment oublier l'odeur des miens
plongés dans cette casserole, marinant dans un jus de légumes, attendant leur
tour avec résignation. Les
hurlements de terreur de ma mère avant d'être ingurgité par un gros pachyderme,
ventripotent, qui ne pouvait réfréner des gloussements de contentement. Les bruits de mastication qui s'en
suivent m'arrachent avec angoisse aux songes, mes coquilles claquant d'effroi. Mais à présent, les fins gourmets qui
se sont régalés sur notre dos vont payer cher leurs gueuletons passés. La vengeance de la moule de Zeeland
n'épargnera personne, jusqu'à ce que le monde soit enfin libéré des casseroles,
des frites et surtout du jus de légumes.
Alors, citoyen, rejoins la moule de Zeeland dans sa lutte contre le mal
!


(Je ne peux plus résister à la pression des cinq infirmiers qui me plaquent au sol, pour me forcer à revêtir cette camisole de force qui ne me va d'ailleurs
absolument pas).


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Déjà l'été enfante l'automne





Déjà l'été accouche de l'automne.

La nature, comme chaque jour, m'étonne.

Les lolitas enterrent leur fausse naïveté:

Ce sont les papillons qui ont péché

Dénouant les provocants lacets

Dont elles aimaient se parer.

Soudain surgissent

Que dis-je, jaillissent

Des pudeurs charmantes

Des formes captivantes

Où la conscience d'être femme

donne naissance à une toute nouvelle âme.


A.G.




Voilà qu'apparaît la forme de nos corps: nous somme sablier et chaque défunt printemps n'est que temps qui rapproche du grand mystère. Aussi peu que sablon nous coulons indéfectiblement vers l'hiver. Comme j'aimerais avoir les clés de l'énigme de la cinquième saison.




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Boulevard des trop tard



Boulevard des trop tard



Nous avons rendez-vous boulevard des souvenirs.
Toi et moi, seuls, avec nos vieilles histoires
Assis, immobiles et silencieux, un seul regard
Pour mille pleurs, pour mille désirs.
Si nous partions vraiment, là-bas, plus loin
Que l’horizon au crépuscule des amants.
Viens, tu me disais, viens
Et je venais, avec mes valises de chimères.
Je déballais pour toi des tapis de fougères
Où la source attend toujours de surgir.
Et l’oiseau-lyre, l’entends-tu encore
Sur la branche trop haute, chanter
Pour l’anémone qui dort ?
Viens, disais-tu, dessinons les saisons
Et le vent dans les arbres et la pluie sur les champs.
Viens et je venais, je venais pour t’aimer.
Mais de mes malles ne sortait que des songes.
Dans l’ombre, qui voyait les loups ?
A deux, nous oubliions tout, le monde et son temps.
Viens, disais-tu, et je venais du passé
Habiter ton présent, vivre ton avenir.
L’écume de la mer, au loin, grondait,
Si loin de nous, trop loin pour l’entendre.
Sa rage montante, à nos yeux invisible,
Était vorace. Elle rognait les rêves à coups de vagues.
Elle brisait chaque pierre érigée. Elle gagnait,
Famélique, le cours de nos pays imaginés.
Elle était une armée contre nos dagues.
Viens, disais-tu, et elle est arrivée, la gueule baveuse,
Le ventre avide de nos amours fraîches.
Je me souviens encore du grincement des pontons
Croulant sous cette ogresse. Je me souviens,
Ici, au milieu du parc à souvenirs,
D’avoir disparu dans ses gorges profondes,
Sans un cri, sans un bruit.
La fée est morte un soir, avec tes bras pour linceul.
Nous avons rendez-vous, boulevard des trop tard,
Et je suis seule, sans valises, sans songes, sans chimères.
Le banc des amoureux est toujours là ;
Les réverbères se mirent, comme à leur habitude,
Dans les eaux trop grises des étangs glauques.
Je suis seule, sans illusions, et près de moi,
Alors que j'y crois à peine, que je n'y crois pas,
Un nid de jeunes fougères pointe le nez.
Viens, me diras-tu viens, maintenant ?



Arwen Gernak
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A un poète dont peu se souviennent


Ce soir comme tant d'autres, je pense à lui. Je pense à Vony, son épouse de toute éternité. Il est si tard et j'ai mal des oublis humains. Tant de noms de poètes belges sont en ce lieu listés. Je n'ai pas trouvé le sien.
Il s'appelait Gaston, professeur de français le jour, poète le soir. Un jeune écrivain belge, aujourd'hui célèbre, préfaça son dernier recueil, œuvre posthume que sa muse fit éditer avant de le rejoindre. Je l'ai vue pleurer, lors d'un de mes retours de l'étranger. Je ne comprenais pas alors que l'amour pouvait être si fort. Fort au point de marcher sans le savoir vers la mort, ultime porte séparant ceux qui s'aiment. Ce soir, j'ai le cœur bas, plus bas que tous les ciels d'orages. J'ai le cœur au bord des lèvres qui chatouillent mes mains. A toi, Gaston, l'ami de Dieu et des hommes. A toi mon grand-oncle ! Ce n'est pas un poème qui se dessine mais un florilège de ses recueils. Si quelqu'un devait se souvenir, j'aurais le cœur en fleur.


On parle on chuchote,
On pense, prend des notes
Inexorablement,
On brasse du vent.

On lit, on oublie,
On relit, on écrit,
Mais toi,
Où es-tu toi ?

Je sais tes colliers de songes
Tes pays de vertes lune,
Les clairières d'aurores
Les aubes en fleurs
Et les portier de ton âme
Avec tes ailes repliées
Tes amours de juillet,
A force de porter le jour,
Et de recoudre le ciel bas,
L'heure équilibre a sonné pour toi.

Qui sait encore ton nom ?
Ce jeune devenu vieux
A qui tu ouvris tes dons,
Et qui reste silencieux ?

Moi, je me souviens,
Je t'ai même retrouvé,
Bradé sur les marchés
D'une ère d'informaticiens.

Oh oui, je te porte en moi,
Avec Vony, morte de toi,
Et puis Pablo et Miguel et Cynthia,
Et ceux que tu ne connais pas.

Ami de Dieu veux dire notre nom:
Le rire aux yeux, oncle Gaston,
Je te donne des nouvelles:
Marilles est morte sans nous,
Comme Bruxelles crève sans vous.
Quelques fois, je t'avoue,
(Ne m'en veux pas, surtout,)
Je t'ai volé les ailes,
les colliers, les lunes
Mais pas Danielle !
(je n'ai pas fait fortune),

Les aubes et les aurores,
Je me les réservent encore
Pour porter le jour
Avec autant d'amour.

Piètre couturière,
Le ciel est à nouveau bas.
Et les clairières, ah les clairières,
Comment sont-elles dans ton là-bas ?

Les portiers de ton âme
M'ont appris le prix des drames.
Et quand vient juillet,
Je veille et tu renais.

Parfois, les soirs clairs,
Je vois passer,
Dans le bel univers,
toujours pressé,
Ton 'transétoiles'.
Alors nait ma toile:
Je ne la signe pas
Car je refuse ton trépas.



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Ce sera bientôt l’heure




Ce sera bientôt l’heure

Des âmes errantes

Ces heures angoissantes

Où même les chats se terrent

Pour ne pas sursauter de peur

En croisant un passant de misère.


Ce sera bientôt l’heure

De ceux-là qui n’ont plus

Ni terre ni mer ni ciel

Et qui marchent fourbus

En quête d’une ultime demeure

Où attendraient leurs ailes.


Ce sera bientôt l’heure

Où les honnêtes gens

S’enfouissent sous leurs draps

Y cachant de leur vie la froideur.

Doucement les aiguilles au cadran

Approchent l’heure qu’ils n’entendront pas.


Ce sera bientôt l’heure

Celle que j’attends et que j’aime

Où les ombres fuient la lumière.

Cette heure qui rend les chairs blêmes

Et les âmes glacées de terreur.

Voici l’heure des grands mystères.



Arwen Gernak
Le chemin des lunes bleues

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Traversant le matin à l'éveil de la ville



Traversant le matin à l'éveil de la ville,
J’ai vu des hommes œuvrant de leurs mains viles!
A maints coups de burins bruts et assourdissants,
je les ai vus détruire sans égards, cassant
La pierre grise, noble et lissée pas les ans,
La pierre tant révérée par les maîtres d’antan.
Insensibles à ses cris, sans foi, ils brisent,
Le roc qui autrefois fut une dure entreprise.
Pire, éviscèrent impitoyablement,
De leurs ancêtres, le diamant.
J’entends à chaque coup qui lacère,
Le souffle des vieux bâtisseurs de naguère;
Je sens l’odeur de leur sueur, ils sont heureux;
Je vois la passion flambant dans leurs yeux.
N'était-ce point étincelle de sainte folie ?
Les pierres, une à une, ne sont plus que débris,
Écrasant le respect et tout un testament,
Inexorablement.

Dans le regard des nouveaux créateurs,
Aucune joie, pas d’amour, aucune lueur ;
Rien qu’une horloge dans leurs prunelles mortes,
Dont le tic-tac à eux seuls importe.
Minutes marquées dans leur iris pour cadran,
Pendule moderne de la fin du tourment.
Point rompus, point fourbus, guillerets,
-Malheur à eux, s’ils s’étaient au travail usés-
Quand ils pousseront la porte de leur royaume,
Leur vie commencera par un verre de rhum !
Quelques fois, un soir, une femme dans leur lit,
Jamais la même, toujours une plus jolie.
Sur un mur plâtré aux airs faussement lisses,
Un projecteur de mensonges et d’images
Convie à de lubriques et fallacieux voyages;
Un gramophone plus petit qu’un biscuit
Diffuse une obsédante cacophonie.
Et le sourire enfin s’empare
De leur faciès ignare !

Il faut être patient,
Faire avec son temps.
Se dire qu’autre part
Se renouera l’histoire.
Peut-être, sans doute,
Quelques uns croient encore
Qu’arpenter les sentiers d'alors,
Refaire les même routes,
Soit une mission enrichissante.
Mes amis, tout s’invente
À chaque tour de roue !
Nous les hommes sommes sots ou sublimes fous
Et restons toujours pareils,
De magnifiques bêtes aux longues oreilles,
Les yeux écarquillés par émerveillement...
Ou par abrutissement.
Dirons nous : c’est épatant…

Ou « hi-han » ?


Avance, me dis-je, avance,
Parcours la circonférence
Sois l’ultime maille,
et que recommence le travail !


Arwen Gernak
Le vert écrin des songes
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In blue

Composé en 1924, « Raphsody in blue », poème symphonique de Gershwin fut la première oeuvre solide avec laquelle l'auteur abandonna le succès facile des opérettes, du cinéma et des "revues", en s'efforçant d'intégrer les caractéristiques rythmiques instrumentales et thématiques du "jazz" aux modes savants de la musique européenne, en l'occurence le poème symphonique dans le genre de Strauss. Malheureusement, quelque chose de l'emphase et de la mégalomanie instrumentale du modèle est passé dans l'imitation américaine, étouffant en partie la fraîcheur et la pureté des éléments du jazz. "Blue" est une expression américaine signifiant tristesse, nostalgie ou mélancolie; ce sentiment caractéristique a donné naissance à un thème de danse et de chant populaire non moins caractéristique, dont s'est inspiré Gershwin lorsqu'il a voulu célébrer la vie intense et tumultueuse des métropoles, des foules laborieuses, le vacarme des grandes avenues au pied des gratte-ciels, l'insatisfaction et la tristesse réprimées de l'individu perdu dans la foule. Phénomène typiquement américain: le sentiment éclôt, ténu et délicat, sur un sol de ciment et d'asphalte, dans la rigidité géométrique de la vie moderne. Musicalement, cette oeuvre se compose de divers éléments: les cris insolents d'une instrumentation de jazz multicolore, attirante par la banalité de son allégresse bruyante et facile; le repliement élégiaque et désolé sur la nostalgie des archets et des saxophones; et, au fond de tout cela, le rythme obstiné et frénétique du jazz, comme le piétinement d'une foule énorme et affairée. Il ne s'agit donc pas d'une oeuvre légère ou burlesque, ainsi que pourrait le laisser croire son aspect extérieur particulièrement brillant; mais d'une oeuvre profondément sentie, exprimant en partie la tragique contradiction de la vie moderne dans les grandes capitales, constructions arides de ciment et d'acier.

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Dans « Le Printemps noir » (1946), receuil de nouvelles de Henry Miller, la première nouvelle -Le 14e district"- donne le ton de tout le livre. Vingt-sept pages faites avec rien (le souvenir des gamins du 14e disctict), mais un rien essentiel. "Le grand changement. Dans notre jeunesse nous étions entiers et la terreur et la douleur du monde nous perçaient de part en part. Il n'y avait pas de séparation aiguë entre la joie et le chagrin, ils se fondaient en un tout comme notre vie éveillée se fonde avec le rêve et le sommeil. On se levait entier le matin et le soir on plongeait dans un océan, complètement englouti, accroché aux étoiles et à la fièvre du jour écoulé." La révolte de Miller sera, comme celle de Rimbaud, une révolte logique commandée par cette double constatation: avant c'était la vie, la vraie vie pleine et entière, sans compromis, sans limite et maintenant il n'y a plus rien, c'est-à-dire que "le monde est devenu un labyrinthe mystique, érigé au cours de la nuit par une nuée de menuisiers. Tout est mensonge, tout est truqué, Carton pâte." Tout se passe donc somme si, soudain, toutes les perspectives avaient été renversées: "Puis vient un temps où soudain tout paraît renversé. On vit dans l' esprit, dans les idées, par fragments. Nous ne buvons plus à la farouche musique extérieure des rues." L'exigence qui commande la plume de l'écrivain est, à la lettre, vitale. C'est tout ou rien. Et il est bien évident que pour restituer ce tout (ce monde sauvage) tous les moyens sont bons: "Je cherche tous les moyens d'expression possibles et imaginables et c'est comme un bégaiement divin. Je suis ébloui par le grandiose écroulement du monde." C'est cette exigence d'une insoutenable pureté -ou d'une insoutenable impureté- que l'on retrouve dans toutes les nouvelles de "Printemps noir", abordée sous tous les angles, celui de la folie ("Je porte un ange en filigrane"), du rêve fantasmatique ("Plongé dans la vie nocturne"), du souvenir autobiographique ("La boutique du tailleur") ou de l' humour dans la nouvelle intitulée "Un samedi après-midi" qui est une incomparable dissertation sur les pissotières.

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La forme et le fond

Retour au décors paysagés , histoire de changer, histoire de tester les limites de l'austérité.


SDC10196

55x46 tête dans un paysage acry sur toile avec nombreux marouflages

SDC10193

55x38 un regard acry et marouflage sur toile

Parce que en fait il s'agit selon l'humeur d'austérité ou de fantaisie


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NAISSANCE

Reflexion de mon oncle André Thévenin 1928-2008, ancien proviseur des lycées français d'Alexandrie, Saigon, Montevidéo, Annaba, Bueno Aires, Rome.

Naître nu, pur de tous souvenirs, arraché à toute mémoire alors que, derrière mes yeux encore clos, veille l'ombre, à tout jamais opaque, à tout jamais refusée, de centaines de générations ignorées.

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Je me présente ...

Bonjour,

Je me présente... 54 ans, l'amour des mots, l'amour des gens. Ma sensiblité au service d'autrui, soit pour gagner ma vie, soit pour éduquer 2 enfants qui, aujourd'hui, rendus à l'âge adulte sont ma joie et mon ressourcement. Grand-maman depuis 10 mois... Merveilleux cadeau..... Merci la vie !

Je suis parmi vous pour développer l'amour des mots et ma sensibilité que je veux rendre à mon service. Bien oui, à l'aube de la retraite, je veux suivre le chemin de mon coeur et éclater cette sensibilité qui m'appartient par tout vent et par tout océan.

Comme des spores qu'on aurait contenu trop longtemps je vous offre mes mots ......

Je laisse votre propre coeur et vos propres mots continuer cette phrase afin de créer un lien à l'odeur salin.

Josée xx

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Prix Joseph De Keyn 64ème concours, 2e période, 1er janvier 2009 – 31 décembre 2010

Le Prix Joseph De Keyn est décerné une année sur deux par l’Académie royale de Belgique, à un ou plusieurs auteurs belges d’ouvrages profitables à l’enseignement, écrits en français ou en néerlandais (manuels scolaires, ouvrages pédagogiques et œuvres littéraires destinées à la jeunesse scolaire).

Le 31 décembre 2010 s’achèvera la période consacrée à l’enseignement moyen. Peuvent participer à ce concours des manuscrits et des ouvrages portant les millésimes 2009 ou 2010. Les ouvrages sans indication de date sont écartés, la preuve de l’impression pendant la période résultant de l’indication imprimée du millésime. Seule la première édition d’un ouvrage peut être prise en considération, sauf remaniements importants apportés dans les éditions subséquentes.

Les ouvrages dus à la collaboration de plus de deux auteurs sont généralement écartés, à moins qu'ils n'aient l'aspect d’un ouvrage anonyme publié par une Institution.


Il n’est pas fait de rapport sur les ouvrages non couronnés.


Les ouvrages doivent être adressés en TRIPLE EXEMPLAIRE à l’Académie royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique – Palais des Académies – 1, rue Ducale à 1000 Bruxelles, et ce avant le 31 décembre 2010.

Les auteurs et les éditeurs sont priés d’effectuer sans tarder l’envoi des publications qu’ils désirent soumettre au Jury, et les professeurs de pédagogie de l’enseignement supérieur sont invités à envoyer leurs travaux ou ceux de leurs élèves.

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C'était aussi un lundi 13 septembre


C'était aussi un lundi 13 septembre,il ya 11 ans en 1999 "Les vacances ont emporté monpère. Ou peut-être était-ce l'éclipse. Il voulait tellement la voir. Dans sonvillage de l'Oise, elle devait être totale. Il a mis sur ses yeux presqueaveugles, les lunettes carrées. Il a attendu. Les nuages ont tout caché. Monpère était déçu ! Sûr que maintenant il a re­trouvé la lune et le soleil réunispour lui. Mais je savais bien que cette éclipse était de mauvais augure.

Peu après, il est mort, suite à une négligence à l'hôpital. Une erreur de diagnostic. On voulait porter plainte, mais allez prouver quelquechose ! Ils auraient fini par avoir le der­nier mot. Il était tellement malade,le cœur, les poumons, le foie et tout le reste ! Ils n'ont pas osé l'opérer. Maisils auraient pu le dire !

Pourtant, si j'avais les moyens je ferais quand même un procès. Pas pour gagner, mais pourdemander qu'on respecte la dignité des gens, même quand ils sont très malades.On n'a pas le droit de leur voler la vérité, de leur faire croire qu'ilssortiront dans deux jours et leur donner un repas normal que le foie nesupportera pas : le dernier repas du con­damnéqui ne sait pas qu'il vit ses dernières heures. On nous a privés de prendrecongé de lui. On a emprisonné les mots qui apaisent, empêché de laisser filerle fleuve d'a­mour retenu comme les eaux d'un barrage, par peur de senoyer. On nous a pas laissé exprimer ceque nous étions les uns pour les autres et qu'on ne sait pas dire parce qu'on aparfois honte de ce qu'on est devenus, honte d'avoir laissé échapper l'amour...

Je suis allée à l'enterrement. Je les ai écoutés parler, tous, ma mère, ma sœur, mon frère et même les voisins. Ilsdécrivaient un homme que je ne connaissais pas ou mal : mon père. Dans messouvenirs, il n'était pas celui qu'ils évoquaient.

Maintenant qu'il n'est plus là, je voudrais préserver lemeilleur de lui. Heureusement, il me reste des images de la petite enfance, leshistoires qu'il nous racontait le soir et les beaux livres qu'il m'offrait. Il nous laissait le choix en­tre la créationde la vie façon Genèse ou l'histoire du petit poisson devenu grenouille, puismammifère avant d'avoir la drôle d'idée de se transformer en homme. J'ai choisi de croire en Dieu.

Je reste seule avec mes regrets déplacés d'avoir fini par oublier qu'il était quelqu'un de bien. Je vais devoir gommer de ma mémoire, l'adolescente meurtrie de ne trouver que descoups à la place de paroles réconfortantes.

Il n'a jamais compris que je séchais les cours parce que je me sentais re­jetée par les autres. Je cachais ma souffrance par des men­songes en lui affirmant queje n'avais jamais manqué le lycée. II voyait rouge. J'entends encore ma tantedire à ma mère : « Fais quelquechose, il va la tuer ! » Après, ilclaquait la porte et sortait. Ma mère me re­prochait de l'avoir encore énervé.Elle craignait qu'en prenant la voiture, il ait un accident . Et personne pour me consoler.

Á l'époque, c'était normal de corriger les enfants. Même les flics le lui avaient conseilléaprès ma fugue. Il pouvait pas savoir. J'ai pardonné depuis longtemps, mais jerefuse d'oublier un fragment de mon histoire qui me permet de comprendrecomment je suis devenue celle que je suis. J'ai besoin de toutes lesparties de moi pour ac­compagner Julien.

Dans le cimetière du village, le vent du Nord était glacial. Je l'ai écouté craquer en écartelant ma mémoire dans l'écho du plat pays sangloté par Jacques Brel. Il y avait dumonde. Et toutes ces fleurs, pour dire àquel point il était apprécié pour ses qualités humaines. Ces bribes de véritéet celle que j'avais faite mienne s'opposaient et pourtant finissaient par se confondre. Qui pouvait vraiment dire quel homme il a été au plus profond de lui-même ?

Quand ils sont tous partis, je suis retournée me recueillir sur sa tombe. L'amour n'en est que plus grand si on l'accepte avec ses ratés. Comme iln'y avait pas eu de cérémonie religieuse, j'ai demandé à Patrick et Juliend'allumer un cierge pour qu'il retrouve sa trajectoire céleste en suivant la course de la lune vers le soleil."

Extrait de la grognasse de Martina Charbonnel:

http://www.mckeditions.com/romans/la-grognasse/

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Il y volait des Flo sauvages

Il Faut laisser au ciel le temps de se couvrir.

tête au ciel smbre 55x46

Tête au ciel sombre

55x46 acry et marouflage sur toile

Laisser au temps du répit.

Entre deux couches de nuages, un cri de jouissance, un peu de souffrance.. Laisser revenir un ou deux regards

La quiétude d'une soirée de fin d'été est à ce prix.


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