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La pêche

La pêche



Un bon pêcheur à la ligne


Sait ce qu'est un bon appât.


Le printemps, c'est le bon signe


Qui le lui procurera.



Vers de terre sous de vieilles planches,


Vers de vase près des égouts,


Phryganes, s'il a de la chance


En soulevant les cailloux.



En été, les sauterelles


Sautent dans les herbes folles


Et se montrent très rebelles


Pour ne pas que l'on s'y colle.



Une journée ensoleillée


Donne beaucoup de courage


A toutes les fourmis ailées


Qui se montrent un peu moins sages.



Le pêcheur les attrape,


Les met dans une petite boîte.


Elles passeront à la trappe,


Ne verront plus la benoîte.



Accroché au bout de l'hameçon,


Le ver de terre se dandine.


Le pêcheur sait la façon


De ne pas pêcher que des sardines.



Grande sauterelle servira


D’appât pour la grosse carpe.


C'est de bon cœur qu'elle ira


Goûter à son métacarpe.



Les vers de vase mélangés


A de la terre et du pain


Soigneusement préparés


En boulettes jetées au loin.



Et toutes ces fourmis ailées


Sur un tout petit hameçon


Délicatement enfilées


Forment un colimaçon.



Les roussettes attirées


Par toutes les boulettes jetées,


Viendront pour les savourer


Et se feront bien piéger.



A la tombée de la nuit


Le bon pêcheur s'en ira


En emportant avec lui


Tout ce qui lui conviendra.


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Les griottes

Les griottes


Dans ma petite menotte


Qui contenait un trésor,


Je tenais toutes les griottes,


C’était un appât en or.



Je courais le long du fleuve


Pour le rejoindre au plus vite,


Voir les poissons dans le seau,


Une de mes passions favorites.




En arrivant à l’escalier,


Je me suis précipitée,


Pressée de lui partager


Les cerises tant convoitées.




Sur la pierre, il disposait


Un grand sac en toile de jute


Car parfois, il s’asseyait


Abandonnant toute lutte.




C’est en descendant les marches


Que je m’y suis pris le pied.


C’est ainsi que l’on arrache


Un pêcheur à ses pensées.




Et je me suis envolée


En passant dessus sa tête !


Mon trésor loin projeté,


Ce n’était pas mon jour de fête.




Plonger dans un fleuve profond


Sans même savoir nager.


Heureusement de son bras long,


Il m’a vite repêchée.




J’étais le fruit de sa pêche


Et la honte de ma mère


Qui a crié de sa voix sèche :


« C’est la faute de ton père ! »




La vase dégoulinait


De ma toute nouvelle robe


Et toutes les algues s’y collaient.


Qu’allait-on faire de cette robe ?




Je pleurais à chaudes larmes.


Mon trésor s’engloutissait.


Car c’est là qu’était le drame.


Ce n’est pas ce que je voulais !




De cette robe, je m’en foutais.


Je voulais être avec lui.


Et ma mère me tirait


Pour me séparer de lui.




J’étais une sale fille


Qui suivait son père partout.


C’est ainsi que va la vie.


Puis un jour, un point, c’est tout.

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A propos du Cercle de la Rotonde:

Ce cercle a toujours été un extraordinaire enrichissement dans la vie des cercles littéraires en Belgique. Nul doute que Marie-Clotilde ROOSE avec la collaboration de Pascale EYBEN ne nous offrent encore une fois une soirée d'une extrême qualité à laquelle on ne peut que vous conseiller d'assister.

Robert Paul

Le cercle de la Rotonde fête ses 20 ans
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administrateur théâtres

Les piliers de l'optimisme par Charlie Chaplin

Le jour où je me suis aimé pour de vrai

Le jour où je me suis aimé pour de vrai,
j’ai compris qu’en toutes circonstances,
j’étais à la bonne place, au bon moment.
Et alors, j’ai pu me relaxer.
Aujourd’hui je sais que cela s’appelle…
l’Estime de soi.

Le jour où je me suis aimé pour de vrai,
j’ai pu percevoir que mon anxiété et ma souffrance émotionnelle
n’étaient rien d’autre qu’un signal
lorsque je vais à l’encontre de mes convictions.
Aujourd’hui je sais que cela s’appelle…
l’Authenticité.

Le jour où je me suis aimé pour de vrai,
J’ai cessé de vouloir une vie différente
et j’ai commencé à voir que tout ce qui m’arrive
contribue à ma croissance personnelle.
Aujourd’hui, je sais que cela s’appelle…
la Maturité.

Le jour où je me suis aimé pour de vrai,
j’ai commencé à percevoir l’abus
dans le fait de forcer une situation ou une personne,
dans le seul but d’obtenir ce que je veux,
sachant très bien que ni la personne ni moi-même
ne sommes prêts et que ce n’est pas le moment…
Aujourd’hui, je sais que cela s’appelle…
le Respect.

Le jour où je me suis aimé pour de vrai,
j’ai commencé à me libérer de tout ce qui n’était pas salutaire,
personnes, situations, tout ce qui baissait mon énergie.
Au début, ma raison appelait cela de l’égoïsme.
Aujourd’hui, je sais que cela s’appelle…
l’Amour propre.

Le jour où je me suis aimé pour de vrai,
j’ai cessé d’avoir peur du temps libre
et j’ai arrêté de faire de grands plans,
j’ai abandonné les grands projets du futur.
Aujourd’hui, je fais ce qui est correct, ce que j’aime
quand cela me plait et à mon rythme.
Aujourd’hui, je sais que cela s’appelle…
la Simplicité.

Le jour où je me suis aimé pour de vrai,
j’ai cessé de chercher à avoir toujours raison,
et je me suis rendu compte de toutes les fois où je me suis trompé.
Aujourd’hui, j’ai découvert …
l’Humilité.

Le jour où je me suis aimé pour de vrai,
j’ai cessé de revivre le passé et de me préoccuper de l’avenir.
Aujourd’hui, je vis au présent, là où toute la vie se passe.
Aujourd’hui, je vis une seule journée à la fois.
Et cela s’appelle… la Plénitude.

Le jour où je me suis aimé pour de vrai,
j’ai compris que ma tête pouvait me tromper et me décevoir.
Mais si je la mets au service de mon cœur,
elle devient une alliée très précieuse !
Tout ceci, c’est…
le Savoir vivre.

Charlie Chaplin

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administrateur théâtres

Résidence d'écriture - Villa Marguerite Yourcenar

Résidence d'écriture - Villa Marguerite Yourcenar

Appel à candidature pour une résidence d'écriture dans le Nord de la France en 2012
La Villa Marguerite Yourcenar - Carrefour de la diversité culturelle européenne

Située au cœur des Monts de Flandre, la Villa Marguerite Yourcenar, Centre de résidence d’écrivains européens géré par le Conseil général du Nord, accueille chaque année, durant un à deux mois, des écrivains venus de toute l’Europe pour y poursuivre ou y achever un manuscrit sur le site de l’ancienne propriété familiale de Marguerite Yourcenar.
Peuvent poser leur candidature les auteurs résidant en Europe et/ou ayant publié chez un éditeur européen au minimum un livre à compte d’éditeur. Tous les genres littéraires sont acceptés. Les candidats sont sélectionnés par un jury indépendant constitué de spécialistes et de personnalités issus du monde littéraire européen. La résidence à la Villa Marguerite Yourcenar est assortie d’une bourse mensuelle de 1800 euros.
Informations et retrait des dossiers de candidature auprès de Françoise Bultez : fbultez1@cg59.fr
Date limite du dépôt des dossiers de candidature : 31 janvier 2011.
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"A Léon Werth

Je demande pardon aux enfants
d'avoir dédié ce livre à une grande personne.
J'ai une excuse sérieuse: cette grande personne
est le meilleur ami que j'ai au monde.
J'ai une autre excuse: cette grande personne
peut tout comprendre, même les livres pour enfants.
J'ai une troisième excuse: cette grande personne habite la France
où elle a faim et froid. Elle a besoin d'être consolée.
Si toutes ces excuses ne suffisent pas, je veux bien dédier ce livre
à l'enfant qu'a été autrefois cette grande personne.
Toutes les grandes personnes ont d'abord été des enfants.
(Mais peu d'entre elles s'en souviennent.)
Je corrige donc ma dédicace:

A Léon Werth
quand il était petit garçon."

Dédicace pour Le Petit Prince, Antoine de Saint-Exupéry
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administrateur théâtres

auteurs en herbe! A vos plumes!

A l'occasion de la sortie, le 7 avril 2011, du second roman de John Marcus "L'homme qui rêvait" (dont vous pouvez lire les premières pages en exclusivité dans le Livraddict Mag n°2), Jean-Marc Bastardy a choisi Livraddict pour accompagner la mise en oeuvre son projet éditorial, et, au passage, nous faire profiter d'une occasion absolument exceptionnelle. Voici, avec ses propres mots, l'idée innovante de Mr Bastardy :

« Depuis un certain temps, je réfléchis à un système de parrainage pour tenter de faire connaître de jeunes auteurs. Une idée simple consiste à reproduire le système des concerts où, généralement, un groupe plus confirmé cède sa première partie à un artiste naissant. (...) Bref, j’ai décidé d’expérimenter ce dispositif sous la forme suivante : je publierai systématiquement en seconde partie des romans édités par l’Autre Éditions, avec l’accord des écrivains principaux, la nouvelle d’un auteur inconnu. Concrètement, il s’agit d’adosser une nouvelle plume à un auteur plus confirmé, c’est une sorte de tremplin, pour le moins la possibilité de donner une certaine visibilité à un texte voué a priori à la confidentialité. Je pensai mettre en œuvre ce dispositif pour notre troisième ouvrage, mais compte tenu du report de « L’homme qui rêvait », j’envisage de faire cet essai maintenant et… avec vous. »

Concrètement, Livraddict et L'Autre Editions ont le plaisir de vous proposer un grand concours de nouvelles sur le thème policier. A partir d'aujourd'hui jusqu'au 12 décembre, tous les membres de Livraddict qui le souhaitent peuvent nous envoyer une nouvelle policière (maximum 15.000 signes). Un premier vote ouvert aux membres de Livraddict élira, entre le 13 décembre et 16 janvier, les trois textes préférés par notre communauté. Ensuite, entre le 17 et le 31 janvier, un jury composé de la Livraddict Team, de Jean-Marc Bastardy et de John Marcus élira le grand gagnant.

Mais alors, quel sera le prix ? En un mot : fabuleux ! La nouvelle gagnante sera publiée à compte d'éditeur en seconde partie du prochain roman de John Marcus, "L'homme qui rêvait", avec un tirage minimum de 10.000 exemplaires ! De plus, son auteur recevra, pour cette publication, une rémunération de 500 euros !

Alors, auteurs en herbes, voilà une chance unique de vous lancer dans le monde difficile de l'édition ! Grâce à l'Autre Editions, vous pourrez publier très largement votre première oeuvre et savoir qu'elle sera lue par des milliers d'amateurs de polars !

Le concours débute le lundi 11 octobre. Amis lecteurs et bloggueurs, faites passer le message ! Ouvrons cette possibilité unique au maximum d'écrivains en herbe possible, car une telle opportunité ne se reproduira pas deux fois !

La Livraddict Team

http://www.livraddict.com/concours.php

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DANS MON JARDIN...

Dans mon jardin...

La mousse a remplacé la pelouse

Pour les peids nus une sensation bien douce!

Sous les arbres perce plus de lumière

L'espace retrouve sa vacuité première...

Dans mon jardin...

Les oideaux ont élus domicile...

Et à l'envie ils picorent utile!

Les vasques verdissent à l'ancienne

Illustrant une nostalgie qui est mienne...

Dans mon jardin...

Chaque recoin a gardé ses souvenirs...

Les images affluent à n'en plus finir!

Les enfants qui grimpent à l'assaut du prunier

Et le chien à l'arrêt à côté du noisetier...

Dans mon jardin...

Tout au fond près du saule

Mon père passe un gilet sur l'épaule...

La chatte se balance aux branches du bouleau

Et la table se dresse car il va faire beau...

Dans mon jardin...

Hier se confond avec aujourd'hui

On en oublierait combien la vie fuit!

Ces deux chiens qui ne se sont pas connus

On dirait que jouer ensemble ils ont pu...

Dans mon jardin...

Je prends un livre et m'assied sur le banc

Visage et cheveux caressés par le vent!

Alors je ferme les yeux et je rêve un instant

Que la vie n'est rien qu'un éternel moment...

J.G.

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La complainte de la Cruche



Je suis triste, triste d’être anonyme sans nom et sans couleur, triste d’être seule, et surtout triste comme une cruche. Je vous assure, je suis tout cela en même temps, c’est beaucoup trop!

On ne faites pas attention à moi et personne ne me remarque. Bien sûr je ne fais pas de bruit ni étincelle, mais c’est pour votre confort. Seule dans mon coin, je me fais petite et silencieuse. Je ne veux surtout pas vous déranger ni vous détourner de votre temps précieux. Certes, être seule, çà été mon choix. Je dois dire que personne n’a insisté pour m’adopter ou pour m’acheter, de toute façon j’aurais dis non !

Je n’aime pas les humains. Les humains pensent tous, nous les objets, que nous sommes à leur disposition. Quant vous achetez une marchandise, avez-vous demandé une seule fois à cette marchandise, si elle veut bien aller avec vous, et donc, accepter votre vie ?

Non ! Je ne vous le fais pas dire ! C’est de l’esclavage, pur et dur !

Toute la journée, j’entends et supporte vos offenses, oui, oui, détrompez vous, je ne suis pas sourde comme un pot, quoiqu’on dise. Voyons qu’est-ce que j’ai entendu Il n'y a pas si longtemps ? « Qu’elle vie de cruche », ou alors et pire, « Empoté comme une cruche » ou « La cruche est pleine etc ...» Et que dire quand on urine sur moi quelle honte ou que l’on crache à l’intérieur de mon large col, ainsi, je garde durant des semaines l’humidité et l’odeur. Je suis triste et c’est vous les humains qui me rendait follement triste.

Pourtant, savez vous que je suis une cruche exceptionnelle. Tenez, Van Gogh en 1888, c’est moi qui ai posé quand il à peint « les Tournesols » et Beethoven, il s’est bien servi de ma caisse de résonance pour créer son concerto pour violon. Ah, quelle belle époque. Mon cœur en palpite encore. Alors que maintenant…

Venez me voir, je suis à Aubagne en Provence, seule, l’été au soleil, l’hiver dans le froid et la neige, venez me dire bonjour, je suis sur la terrasse de l'atelier Thérèse Neveu, la célèbre santonnière. Ne regardez pas la cruche, mais ce qu’elle contient, car moi aussi, j'ai un coeur !

Lucien Ruth

Décembre 2008 F I N

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Maîtresse

Maîtresse !

Jouer le second rôle sur la scène de la vie.

Jouet rangé dans le coffre à envies.

Passagères oubliée aux gares des convenances.

Maîtresse.

Se perdre dans des amitiés charnelles,

De celles qui jouent des sentiments,

Restés au bord du mot amour.

Amour !

Elles le frôlent,

Ne le disent jamais,

Le voudraient

Tellement.

Maîtresse ?

Non merci.


Nadine-Lia L.


"Le Prochain "




Encre de Chine

Henry LEJEUNE

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cold Flo

Flo est sous l'influence de Henry Purcell

Le roi Arthur tourne en boucle dans l'atelier, Flo en ressent les turpitudes.

Entre cold genius et ce qui suit, Flo s'enrhume, Flo joue, Flo se déshabille puis se ré-habille..

cold Flo 150x120 acry et marouflage sur toile

3ème état et je ne suis pas satisfait.

cold flo

Bref je ne sais plus ou elle en est ..

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Paraîtra dans la collection, Bruxelles se conte, des éditions Maelström, au printemps prochain. Cette collection compte déjà 12 booklegs (mot créé par l'éditeur, David Gianonni, sur le modèle des bootlegs de la prohibition US) et se vendent 3 euros l'exemplaire. Qui a dit que les bouquins coûtent chers ?...

http://www.maelstromreevolution.org

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CHANGEMENT D'ADRESSE COURRIEL

Désormais suite à un problème l'adresse courriel de M.de Lavansy ainsi que de l'Atelier d'Ecriture " De la plume aux Rêves" devient :petitrapporteur.baudot807@gmail.comPour rappel, je n'ai JAMAIS mis les pieds en Afrique, qu'on se le dise !merci-
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administrateur théâtres

Les combustibles (théâtre Le Public)

DU 09/11/10 AU 22/01/11

Les combustibles - Amélie Nothomb

"La ville est assiégée. Dans l'appartement du Professeur où se sont réfugiés son assistant et Marina, l'étudiante, un seul combustible permet de lutter contre le froid: les livres."

Plaisir esthétique et iconoclaste de pyromane : Amélie Nothomb joue avec la littérature comme elle jouerait avec le feu, avec un malin plaisir elle incendie ce qu'elle aime le plus au monde, les livres. Et le monde d’applaudir à ses facéties.

Pour Marina, la littérature n’est que fumée à côté de la pulsion de vie. Les hommes ont inventé la guerre. La femme fait la guerre à la guerre, à la glaciation qui éteint la vie. Elle doit voler le feu! D'où vient ce courage de détruire ce qu’on a le plus aimé? Au moment où il allait être baptisé Saint Rémi dit à Clovis : "Baisse la tête avec humilité Sicambre, retire tes colliers, adore ce que tu as brûlé, brûle ce que tu as adoré. Clovis embrasse le livre, change sa vision du monde. Marina est prête à tout, à sacrifier le biotope qui l’a nourrie. La question du choix du livre importe peu pour elle : « Quel livre, quelle phrase de quel livre vaut qu'on lui sacrifie un instant, un seul instant de chaleur physique ? " » Le jeu est malicieux, le spectateur sait que ces livres sont inventés pour la plupart! Mais lui aussi se pose la question!

La guerre a renversé toutes les valeurs, autorise toutes les violences et crée le glacial enfer. Marina veut sauver sauvagement ce qui lui reste de vie, elle ira jusqu’aux dernières extrémités pour conserver quelques degrés de température. Tombent un à un les principes, les hypocrisies, les scrupules, les valeurs. Et la barrière contre la barbarie s'effrite. Il ne reste plus qu’une faible chaleur animale réfugiée dans ce corps glacé où encore bat un cœur. Elle est prête au moindre embrasement, pourvu qu’elle se réchauffe! Elle s’éteindra avec l’extinction des feux du livre.

Son seul espoir, c’était que la guerre finisse, et qu’elle ne meure pas de froid avant. Mais même comme cela, elle n’aurait plus jamais été la même, amputée à jamais de l’humanité.

Cette pièce est jouée avec beaucoup de rythme, de dynamisme, de force, de flamme. La voix du professeur est maître. Au début Marina, les os gelés, est glaciale et déclame plus qu’elle ne vit son texte, cela fait froid dans le dos, on a presque envie de s’en aller, puis elle révèle sa passion sauvage pour l’étincelle de vie. Les livres utopiques volent un à un à la cheminée, annonciateurs de la mort prochaine, rien d’autre ne réchauffe les hommes… La flamme s’est éteinte, définitivement.

Qui sait, Amélie est peut-être perverse ou lucide et regarderait bien ses propres livres brûler en premier…si elle devait répondre à la question!

Mise en scène: Véronique Biefnot / Avec Kim Leleux,Jacques Viala, et Marc Weiss

http://www.theatrelepublic.be/play_details.php?play_id=258&source=agenda&year=2010&month=11&day=18

Quelques extraits:

LE PROFESSEUR. Je sais, Marina. Je n'ai plus rien à brûler.
MARINA (en regardant la bibliothèque). Et ça ?
LE PROFESSEUR. Les étagères ? Elles sont en métal.
MARINA. Non, les livres.
Silence gêné.
DANIEL. Ce n'est pas du combustible, Marina.
MARINA (avec un sourire ingénu). Mais si, Daniel. Ca brûle très bien.
LE PROFESSEUR. Si nous nous mettions à brûler les livres, alors, vraiment, nous aurions perdu la guerre.
MARINA. Nous avons perdu la guerre.
LE PROFESSEUR. Allons, mon enfant, vous êtes très fatiguée.
MARINA (avec un sourire joyeux qui la rend ravissante). Ne faites pas semblant de ne pas le savoir. C'est notre deuxième hiver de guerre. L'hiver dernier, si l'on nous avait dit qu'il y en aurait un autre, vous auriez conclu : "Alors, c'est que nous aurons perdu la guerre." Pour moi, elle était déjà perdue l'hiver passé. Je l'ai compris au premier jour de froid.
LE PROFESSEUR. C'est parce que vous êtes trop frileuse. Normal: combien pesez-vous ? Quatre-vingts livres ?
MARINA. Je pèse deux mille livres: le livres que vous brûlerez pour me réchauffer, Professeur.
DANIEL. Arrête, Marina.
MARINA (très douce). La nature est injuste. Les hommes ont toujours été moins frileux que les femmes. Grâce à la guerre, j'ai compris que c'était ça, la plus grande différence entre les sexes. Ainsi, en ce moment, vous croyez que j'ai perdu l'amour des livres. Moi, je crois que vous n'avez jamais été capables de les aimer vraiment: vous les avez toujours vus comme du matériel pour vos thèses, et donc pour votre avancement.
LE PROFESSEUR. J'adore l'air limpide avec lequel cette jeune fille nous injurie.

MARINA. Ce n'est pas assez.
LE PROFESSEUR. Comment ? Je vous en donne deux à la place d'un seul, petite garce.
MARINA. Vous déraisonnez, Professeur. Un Kleinbettingen vaut plus que deux Sterpenich.

DANIEL. Eh bien ! Brûlons Le Bal de l'observatoire ! Et vous aussi vous irez le relire à la faculté.
LE PROFESSEUR. C'est impossible. Je ne peux pas lire ce livre-là en public, après le mal que j'en ai dit.
DANIEL. Ah ! Et devant moi, ça ne vous gêne pas ?
LE PROFESSEUR. Non. Ja pars du principe que tout assistant considère son maître comme un imbécile. Alors, devant vous, je ne vois pas ce que j'ai à perdre.
DANIEL. Vous me stupéfiez ! Il m'avait toujours semblé que c'était le contraire: que tout professeur considérait son assistant comme un imbécile.
LE PROFESSEUR. Mais c'est aussi la vérité. Le tiers exclu n'est pas valable en psychologie, comme vous le savez. Et c'est l'un des charmes des relations entre professeur et assistant que ce mépris réciproque déguisé en respect admiratif.

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Être à côté de nous.

Se perdre, se confondre
Embrasser d'autres rêves
Caresser des chimères
Ne pas se dire qu'on aime
Nos joies, nos découvertes
Être à côté de nous.
Sur la toile des rencontres
oubliées,
Des aventures de l'irréel,
Des improbables accords
On aurait pu
La rater notre histoire
On aurait pu

Nadine-Lia L.
ext "Le Prochain"



Terre cuite d'Henry LEJEUNE
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Flo s'expose à Kiev

Je n'ose pas vous montrer les photos prises avec un blackberry qui a du faire un séjour dans un Hammam Ukrainien juste avant le "reportage"

La flo du jour non finito 150x120 acry et marouflage sur toile

flo-du-13-nov

Le stand surgit dans la brume, j'ai cru reconnaître une de mes peintures dans un brouillard digne du bain turc version wet..!

Ma Flo Vénus au bain est vraiment au bain de vapeur..ça devrait lui faire du bien..ou alors elle va se mettre à rouiller..

Voici un message envoyé par Eric Patou des éditions Patou "nude art today"

Bonjour
Une petite idée du stand. les photos viennent du téléphone ce qui explique la mauvaise qualité. J'ai pris d'autres photos avec un numérique.

Il y avait beaucoup de monde le jour du vernissage, les ventes se font en fin de semaine.
J'ai rendez vous avec le musée d'art moderne de la ville de kiev ..........

Ici tout est complique, tout est en russe, même dans les restaurants!
Heureusement j'ai dîner avec l'équipe de l'ambassade de france.
Personne ne parle anglais et les gens ont peur au moindre renseignement.


Bon j'espère que les Ukrainiens sont cool avec le gentil Patou.. sans cela j'envoie les chiens

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administrateur théâtres

"L'échange" de Paul Claudel (théâtre des Martyrs)

L’ÉCHANGE

Paul Claudel, le petit frère de Camille… écrivit cette pièce lorsqu’il avait 25 ans, en 1894, étant vice consul en poste dans la fabuleuse Amérique, lieu rêvé du rêve des européens. Pays de tous les possibles et de tous les fantasmes. La scène représente une sorte de chambre noire où évoluent le quatuor et leurs désirs contradictoires.

Tout juste mariés, Louis Laine (Itsik Elbaz) et sa femme Marthe (Anne-Pascale Clairembourg ) sont venus s’installer en Amérique. Ils gardent la propriété d’un millionnaire, Thomas Pollock Nageoire (Idwig Stéphane ) et de son « épouse », Lechy Elbernon (Muriel Jacobs). Hors de la présence des perfides propriétaires, au début c’est l’Eden, même si le décor n’a rien d’agreste. De sombres fenêtres squelettiques, nues, un bout de piscine noire, une esquisse de plongeoir, une rampe, un escabeau, du vide noir.

Seule Marthe a du corps, du cœur, du courage plein ses jupes, une douceur tranquille pendant presque toute la pièce, accrochée qu’elle est à son rêve d’amour, « au pays vrai ». Un ange déterminé qui ravaude, qui répare, qui console, qui brode patiemment le bonheur. Elle veut partir avec Louis, loin, avoir une hutte simple mais bien à eux, fonder une famille. Il avait pourtant promis… Lui ne tient à rien, même pas à la terre, accroché à son rêve de liberté, animal sauvage, suspendu sur cette balançoire, la seule chose qu’il ait jamais construite de ses mains. « Je vole dans l’air comme un busard, et j’entends le craquement de l’illumination ! »

« Tu m’as blessé avec un seul cheveu de ta nuque ! » Il se sent prisonnier, déteste d’être apprivoisé. Il sera la proie rêvée de cette femme funeste, l’inconnu, Lechy qui débarque soudainement avec son mari. Elle est un monstre de suffisance et d’égoïsme, à moitié folle, actrice de son état, totale prédatrice, ivre de désir. Elle le convoite. Son mari le lui achète. « Il n’y a rien qui fasse autant d’innocence à un homme que de tromper sa femme » déclare Lechy avec emphase. She’s Moonstruck. Drame: le naïf Louis au sang indien, incapable d’écouter Marthe, se sera inéluctablement trompé d’ennemie et en mourra. « Un esprit terrestre est en moi ! »prévient Louis. « Je suis celle qui peut t’empêcher de te sauver, de mourir » plaide doucement Marthe. Douce-Amère.

« Je suis tout. » déclare Thomas Pollock. Il incarne l’or, le capital, les banques, l’armement, le pouvoir absolu, l’avoir. Il est sûr que tout s’achète, que tout peut être « échangé » avec profit. Son désir s’est posé sur Marthe-Marie, beauté sage de l’innocence pure. Lui aussi prédateur, gagne à tous les coups. Mais Louis n’a pas pris l’argent. « Il n’a pas de poches ! » clame Marthe, « Débiteur de lui vous restez ! » Le deal est caduque. Lechy, vengeuse infernale, désespérée que l’âme de Louis lui ait échappé, l’a fait mourir. La maison de Thomas Pollock brûle, la fortune s’en va en fumée… Marthe porte un enfant, une main se tend… Elle est tout.

Cette pièce est d’une modernité saisissante. La langue est riche et musicale. L’interprétation de Marthe est divine, tout en elle veut aboutir, elle sait écouter, se taire, faire éclater une juste colère et faire triompher la vie. Lechy surjoue légèrement, façon Cruella, brassant constamment l’air de ses bras cupides ou menaçants. Le jeu est un peu répétitif mais rend le personnage merveilleusement antipathique. Le colossal géant de fortune est dépossédé mais gagnant, le sauvage, victime de ses chimères, un pauvre animal que Marthe-Marie n'a pas réussi à mettre debout!

Du 12/11 au 11 /12 2010 AU THÉÂTRE DES MARTYRS

http://www.theatredesmartyrs.be/index2.html

Dans cet extrait, l'actrice savoure sa puissance sur les spectateurs:

.

LECHY ELBERNON
Je suis actrice, vous savez. Je joue sur le théâtre. Le théâtre. Vous ne savez pas ce que c'est ?

MARTHE
Non.

LECHY ELBERNON
Il y a la scène et la salle. Tout étant clos, les gens viennent là le soir, et ils sont assis par rangées les uns derrière les autres, regardant.

MARTHE
Quoi ? Qu'est-ce qu'ils regardent, puisque tout est fermé ?

LECHY ELBERNON
Ils regardent le rideau de la scène. Et ce qu'il y a derrière quand il est levé. Et il arrive quelque chose sur la scène comme si c'était vrai.

MARTHE
Mais puisque ce n'est pas vrai ! C'est comme les rêves que l'on fait quand on dort.

LECHY ELBERNON
C'est ainsi qu'ils viennent au théâtre la nuit.

THOMAS POLLOCK NAGEOIRE
Elle a raison. Et quand ce serait vrai encore, qu'est-ce que cela me fait ?

LECHY ELBERNON
Je les regarde, et la salle n'est rien que de la chair vivante et habillée.
Et ils garnissent les murs comme des mouches, jusqu'au plafond.
Et je vois ces centaines de visages blancs.
L'homme s'ennuie, et l'ignorance lui est attachée depuis sa naissance.
Et ne sachant de rien comment cela commence ou finit, c'est pour cela qu'il va au théâtre.
Et il se regarde lui-même, les mains posées sur les genoux.
Et il pleure et il rit, et il n'a point envie de s'en aller.
Et je les regarde aussi, et je sais qu'il y a là le caissier qui sait que demain.
On vérifiera les livres, et la mère adultère dont l'enfant vient de tomber malade.
Et celui qui vient de voler pour la première fois, et celui qui n'a rien fait de tout le jour.
Et ils regardent et écoutent comme s'ils dormaient.

MARTHE
L’œil est fait pour voir et l'oreille
Pour entendre la vérité.

LECHY ELBERNON
Qu'est-ce que la vérité? Est-ce qu'elle n'a pas dix-sept enveloppes, comme les oignons ?
Qui voit les choses comme elles sont ? L’œil certes voit, l'oreille entend.
Mais l'esprit tout seul connaît. Et c'est pourquoi l'homme veut voir des yeux et connaître des oreilles.
Ce qu'il porte dans son esprit, - l'en ayant fait sortir.
Et c'est ainsi que je me montre sur la scène.

MARTHE
Est-ce que vous n'êtes point honteuse ?

LECHY ELBERNON
Je n'ai point honte ! mais je me montre, et je suis toute à tous.
Ils m'écoutent et ils pensent ce que je dis ; ils me regardent et j'entre dans leur âme comme dans une maison vide.
C'est moi qui joue les femmes :
La jeune fille, et l'épouse vertueuse qui a une veine bleue sur la tempe, et la courtisane trompée.
Et quand je crie, j'entends toute la salle gémir.

Paul Claudel, l'Échange (1ère version), Mercure de France

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C'est la neige qui a encore raison

Le Jura lessivé, le Jura nettoyé, le Jura tristounet mais le Jura encore là.. enfin je crois, je ne l'ai point vu de la journée..

Le tyrol en Hiver

25x25 cm

aquarelle du carnet de voyage:

"Terres de Sienne. Terres blanches"

2ème édition

là haut sur la montagne

La neige à genoux, la neige tout simplement fondue.. rien de plus normal en fait .. la neige fut inventée pour tomber et pour fondre.. vivre d'abord et mourir ensuite.

C'est d'un banal me direz vous .. Pourtant ce soir elle me manque. Je l'ai titillé hier, je l'ai peinte aujourd'hui.. Que voulez vous je l'aime de tous ses flocons, blanche ou bleutée, fine et glacée.

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