La pêche
Un bon pêcheur à la ligne
Sait ce qu'est un bon appât.
Le printemps, c'est le bon signe
Qui le lui procurera.
Vers de terre sous de vieilles planches,
Vers de vase près des égouts,
Phryganes, s'il a de la chance
En soulevant les cailloux.
En été, les sauterelles
Sautent dans les herbes folles
Et se montrent très rebelles
Pour ne pas que l'on s'y colle.
Une journée ensoleillée
Donne beaucoup de courage
A toutes les fourmis ailées
Qui se montrent un peu moins sages.
Le pêcheur les attrape,
Les met dans une petite boîte.
Elles passeront à la trappe,
Ne verront plus la benoîte.
Accroché au bout de l'hameçon,
Le ver de terre se dandine.
Le pêcheur sait la façon
De ne pas pêcher que des sardines.
Grande sauterelle servira
D’appât pour la grosse carpe.
C'est de bon cœur qu'elle ira
Goûter à son métacarpe.
Les vers de vase mélangés
A de la terre et du pain
Soigneusement préparés
En boulettes jetées au loin.
Et toutes ces fourmis ailées
Sur un tout petit hameçon
Délicatement enfilées
Forment un colimaçon.
Les roussettes attirées
Par toutes les boulettes jetées,
Viendront pour les savourer
Et se feront bien piéger.
A la tombée de la nuit
Le bon pêcheur s'en ira
En emportant avec lui
Tout ce qui lui conviendra.
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