Les griottes
Dans ma petite menotte
Qui contenait un trésor,
Je tenais toutes les griottes,
C’était un appât en or.
Je courais le long du fleuve
Pour le rejoindre au plus vite,
Voir les poissons dans le seau,
Une de mes passions favorites.
En arrivant à l’escalier,
Je me suis précipitée,
Pressée de lui partager
Les cerises tant convoitées.
Sur la pierre, il disposait
Un grand sac en toile de jute
Car parfois, il s’asseyait
Abandonnant toute lutte.
C’est en descendant les marches
Que je m’y suis pris le pied.
C’est ainsi que l’on arrache
Un pêcheur à ses pensées.
Et je me suis envolée
En passant dessus sa tête !
Mon trésor loin projeté,
Ce n’était pas mon jour de fête.
Plonger dans un fleuve profond
Sans même savoir nager.
Heureusement de son bras long,
Il m’a vite repêchée.
J’étais le fruit de sa pêche
Et la honte de ma mère
Qui a crié de sa voix sèche :
« C’est la faute de ton père ! »
La vase dégoulinait
De ma toute nouvelle robe
Et toutes les algues s’y collaient.
Qu’allait-on faire de cette robe ?
Je pleurais à chaudes larmes.
Mon trésor s’engloutissait.
Car c’est là qu’était le drame.
Ce n’est pas ce que je voulais !
De cette robe, je m’en foutais.
Je voulais être avec lui.
Et ma mère me tirait
Pour me séparer de lui.
J’étais une sale fille
Qui suivait son père partout.
C’est ainsi que va la vie.
Puis un jour, un point, c’est tout.
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