Il vient
sur la pointe des pieds
me touche
de son aile
de grand oiseau endormi
Il est au bord
de la fenêtre
à la lisière des cils
presque silencieux
à peine un cri d’hirondelle
ce jour
qui va encore
me donner
à rêver
................................
Martine Rouhart
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Je suis née le premier jour de la "première guerre ",
Mon berceau était secoué sur un vélo de fortune.
Les gens fuyaient, quittaient dans un tonnerre,
Sous des cieux rouges leur terre avec amertume ;
Des enfants couraient ébahis et sales
Derrière des matelas, des meubles de famille,
Embarqués sur des charrettes, en guenilles,
Pleurant et criant " non " à l'horreur qui s'installe.
Je suis née ce jour là pensant que c'est une " fête "
Aux couleurs arc-en-ciel et pétards qui fusent,
Je pensais déjà dans ma petite tête
Qu'ici courir, pleurer, abandonner seraient mes muses ;
Ce fut ainsi pendant quelques années,
Je grandissais les yeux éberlués,
Et puis, sortie de ce cauchemar,
J'ai rêvé à des cours d'école, des poupées, des jeux de hasard,
Une vraie robe, un morceau de vrai pain,
Un savon pour laver les mains,
N'ayant surtout pas l'idée, la moindre venue m'effleurer
Qu'en coulisses la scène s'apprêtait à être rejouée.
Une maman parmi tant d'autres. Celle-ci née le 11 janvier 1914.
Le jour où je partirai
Les oiseaux dans le matin
Exprimeront leur gaîté
Avec un si bel entrain!
Et si quelques larmes coulent
En hommage de l'instant
Ce n'est qu'la vie qui déroule
C'est juste la fuite du temps!
Si quelques part je vous guette
J'aimerai encore vous dire...
Peu importe les tempêtes
Offrez moi donc vos sourires...
La vie n'est que dérision!
Tant qu'l'amour au cœur perdure
Oubliez donc la raison
Le temps roule et rien ne dure...
J.G.
Je vous ai fait don de mon amour,
vous de votre blanc silence,
sur lequel mes minuscules et majuscules
musicalement s'élancent, non sans audace
et insolence !
Je vous ai fait don de mon amour,
vous de votre absence blanche,
depuis laquelle grandit votre obsédante présence,
lait de mes mots, sans vous, retombés en
enfance.
Terrible incomplétude !
Je vous ai fait don de mon amour,
vous de votre imperturbable sagesse,
face à laquelle, mon intimité par le biais
de l'écriture, s'exprime, vous crie son
isolement !
Je vous ai fait don de ma vie tout entière !
NINA
f
a
!
A tous ces étriqués du cul
Ces auteurs inconnus
Qui se pensent parvenus
Qui, de leurs conneries, ces "M'as-tu vu?"
T'ont clouée au pilori
T'ont conduite à l'hôpital
T'ont mise à mal
A cause de qui tu as failli faire un geste fatal
Je déclare qu'ils sont incompétents
Très souvent navrants
Quoiqu'ils pensent inconvenants
Et bêtement pédants
Ils sont désolants
Ils se pensent savants
Mais ne sont que mendiants
D'une gloire qu'ils espèrent trop souvent
Ils ont tiré sur toi à bout portant
A toi de recoller les morceaux maintenant
La jalousie les ronge ,l’incompétence également
Laisse les là sur le banc
Il y a des combats
Que peu de gens connaissent
Ce n'est pourtant pas un prétexte
Pour te mettre à terre
Passe sur eux un coup de Tipp-Ex...
Mon Cher Ami,
Je voudrais être à vous, comme la racine de l'arbre appartient à la terre entière,
le soleil de septembre à la limpidité du ciel, où maintes fleurs blanches constamment s'y étirent !
Savez-vous mon Cher Ami, que les fleurs s'ennuagent pour déserter la terre ?
N'attendez pas que mon cœur s'y résigne, en succombe !
Puissent mes lèvres un jour, voler sur les vôtres, ne serait-ce qu'un baiser ?
NINA
J'ai le sentiment d'avoir déjà tout écrit, tout puisé en moi pour vous.
Le soleil que vous êtes, par la terre que je suis, tout entier enlacé, caressé,
tatoué de baisers fous, me fait don de sa lumière !
A force d'enlacer, la terre que je suis, s'est brûlée presque vive, car le soleil
que vous êtes ne brille pas que pour elle !
J'ai le sentiment d'avoir déjà tout écrit, tout puisé en moi pour vous.
Je me saisis alors de mes crayons de couleurs, peu m'importe l'heure du
jour ou de la nuit, juste pour dessiner cet infini désir, ce langage silencieux.
Bien à vous.
NINA
Le ciel dort encore, les avions, les étoiles y avancent tout en silence, la terre bruit à peine et mes pas
sur elle, font un bruit d'enfer !
Le jour est encore loin, c'est le seuil du matin, sa chambre noire aux obscures feuillages ; la clarté de vous en moi
accentue tout cela, je redeviens petite, entourée par des louves noires.
Quand la terre redeviendra t-elle bleue à l'instar du soleil ?
La vie n'est-elle pas au fond un rêve éveillé, un décor traversé ?
Tout cela existe-il réellement, ne s'agit-il pas de tout autre chose ?
Mais qu'importe si cela me nourrit, me fait grandir et bien mieux me faire écrire et donc exister !
Mon Cher Ami, savez-vous que mon cœur ne cesse ne s'adresser au vôtre ?
NINA
Cette musique existe dans ma tête, dans mon corps, partout en moi, jamais elle ne
m'abandonne. Depuis mon enfance, je ne l'ai jamais perdue, j'écoute vivre et grandir
chacune de ses notes, jusqu'à devenir ce mot qui comblera vos yeux, votre regard tout
entier, dès lors qu'il vous sera écrit !
Cette musique n'est-elle pas le jardin de mes mots, cette extraordinaire terre bleue encre ?
Ecrire en littérature, en poésie, n'est ce pas, sans le savoir, composer de la musique ?
Composer de la musique, n'est ce pas un peu, entrer en littérature ?
Je ne sais pas, mais bon je m'interroge.
NINA
Savez-vous mon cher Ami, que mon cœur n'est qu’indiscipline lorsqu'il s'agit de vous ?
Indiscipline logée au sein de ce corps carcéral, s'interdisant de pénétrer le vôtre ; pourtant
ce désir et cette nécessité lui somment de faire preuve de désobéissance !
Sans doute craint-il de se voir dédaigné, ignoré, que le désir du vôtre puisse exister et
grandir juste pour quelqu'un d'autre ?
Savez-vous mon cher Ami, que mon corps rapetisse à mesure que mon cœur s'agrandit
et que ma peine violente toute seule dans le noir murmure ?
Puisse un jour mon corps se mélanger au vôtre , jusqu'à ce que nos peaux, nos gestes
enfantent un alphabet nouveau.
NINA
Ne jamais dire que je suis triste, juste l'écrire sur cette terre d'exil, qu'est la page de mon
grand cahier vert ; qu'un jour peut être vous lirez ?
Ne jamais dire le fond de soi, mais rire, sourire, hurler, pleurer parfois, aimer et détester,
traverser cette putain de vie à laquelle je tiens profondément et que je voudrais bien pouvoir
recommencer dès la lettre A.
Cette vie qui serait exempte de cette maladie,dont je suis si proche, de cette violence en
pleine enfance, de ces morts prématurées!
Ecrire l’innommable, l'incompréhensible pour soi-même, parfois pour les autres, pour
essayer peut être au fur et à mesure de comprendre.
Ecrire simplement pour tenter d'exister.
NINA
L'automne ruisselle sur moi, m'enivre à l'instar d'un flocon de roses ;
baiser roux-rosé !
Désir dénué de peur, saveur de mes pensées, dès lors qu'à vous seul elles songent,
sans lassitude aucune !
Puisse l'horloge de mon corps se mettre à la même heure que la vôtre !
Puisse le moindre de vos gestes sur moi tout entière me traverser, me
blesser à force de caresses, jusqu'à me faire devenir "vous" et vous faire
devenir "moi" !
Clarté intense et chaude, secondes, minutes et heures fécondes ;
naissance du "nous".
NINA
"... Simone, elle est la fille de Marie Haillecourt et de Marcel Seytres ; Elle, est la seconde, une petite sœur est morte huit mois avant sa naissance à elle le 14 mars 1924. Simone est têtue, frondeuse, souvent en opposition avec ses parents... À 17 ans, son père, pour tenter de la dissuader du mariage qui se profile à l’horizon avec Hervé Dumas, l'envoie dans une prison dorée : un studio à Monaco... Simone est fière, orgueilleuse, mais plastronner ne suffit pas... Elle épouse Hervé Dumas à Marseille en 1942 ; Monte à Paris en 1948, rencontre Didi (Henri Megglé) rue de Tournon... La personnalité de Simone Seytres est à l'origine de mon récit...
Extraits :
« Noël 1960 est fêté chez ma grand mère paternel, rue de Tournon, à Paris, dans cette grande maison bourgeoise, réunissant oncles tantes cousins et cousines. Le grand père Armand est mort en Mai 1959. C'est une fête de famille, la dernière, ma grand-mère meurt le 16 Février 1961.
Je me souviens avoir reçu en cadeau un louis d'or, que j'ai perdu le jour même ; dans mon souvenir j'en été très honteuse ; après l'avoir cherché vainement dans tout l'appartement, qui était fort grand avec un plancher en bois ciré, je me suis réfugiée près de la Fiancée du Nil, le moulage d'une statut originale, réalisée par le sculpteure égyptien Mahmoud MOUKTAR. Le moulage en plâtre de la fiancée du Nil réalisé en 1929, et exposée pour l'ouverture du Musée du même nom inauguré au Caire le 27 Mars 1952, a été offert à mon Grand-père, alors qu'il habitait encore en Égypte. J'étais en amour devant cette femme si harmonieuse et douce, grande comme une vraie femme, à-genoux en bordure du Nil, couronnée d'une tête de faucon. Mon Père a hérité de cette statut, puis ce fut moi à mon grand bonheur.
"...Mes grands-parents, leurs parents, ont vécus longtemps en Égypte. Mon grand père a été naturalisé français au début du XXème siècle - Ainsi je suis un peu Égyptienne...
Chapitre 16.
De merveilleux vagabonds en résidence à Château-Vallon (Extrait)
Je souris en pensant à ma vie de petite princesse, celle que j’ai imaginée pour moi il y a des années, princesse dans un château en ruines. Y étais-je heureuse ? Chez moi, je suis entourée par deux tableaux de Château-Vallon peints par Igor en 1949 ;
Il y a aussi un pastel réalisé par Lella, les couleurs sont passablement délavées mais je retrouve la délicatesse et la minutie de ses gestes ; et par une gouache de mon frère Didier peinte en 1955, ce dessin représente une scène familiale lumineuse et colorée devant la façade principale du château. Didier s’est peint à la fenêtre de la chambre-grenier et il regarde ses sœurs.
Dans cette grande chambre fraîche en été et avant qu’elle ne devienne l’antre de Girard et Lella, maman invite ses filles à y faire sécher des pétales de fleurs réservés pour la préparation d’un vinaigre parfumé. (...)
C’est la belle époque, celle de la confiance. Celle d’avant 1961 ! Nous serons cinq enfants, cinq frères et sœurs. Nous nous aimerons, nous aimerons nos parents, notre vie, la vie avec Didi et Simone. Avec Didier (mon frère aîné) nous n’en connaissons pas encore tous les aléas.
Lella et Henri Girard se sont rencontrés en 1949 et se sont liés d’amitié avec Henri et Simone en 1950 dans l’Île Saint-Louis où ils cohabitent tous les quatre. Une confiance véritable et réciproque unit les deux couples, et c’est ainsi que Didi leur confie les clefs de Château-Vallon.
Émerveillés par la beauté du site, ils y arriveront pour goûter au succès du Salaire de la peur, le dernier ouvrage de Georges Arnaud. Précédant de quelques jours Didi et Simone, hôte et hôtesse du lieu, Lella « Cette fille folle venue joindre sa tendresse à ma détresse… » témoigne de leur cheminement rocambolesque :
« Descendus en train jusqu’à Toulon, puis en autocar jusqu’à Valbertrand, nous rejoignons le château à pied (…) Je nous revois poussant une voiture-à-bras qu’on nous avait prêtée (…) »
Tirant et poussant votre carriole sur une petite route bordée de pierres sèches, de figues en fleurs de barbaries, de ronces et de champs de vignes, vous passez devant La Ferrane, maison familiale des Megglé, puis devant la carrière de sable où travaillent des ouvriers étrangers. La route grimpe légèrement jusqu’au Clos de Château-Vallon, maison sentinelle au pied de ce vieux fortin qui émerge des pins et des genévriers. (Extrait)
Opération séduction !
J'ai 15 ans et Didi (mon père) propose de m'emmener en vacances en Dordogne chez une amie d'enfance. Les conséquences de la déportation sont encore très douloureuses à vivre pour lui et l'air de la Dordogne lui fera du bien.
Trop heureuse d'être enfin séparée de ma sœur si affable, si drôle, face à une Caroline boudeuse, j'accepte cette proposition, et maman ne s'y oppose pas ! Je les rejoindrai à Sanary plus tard. En Dordogne je découvre un père charmant, gentil, serviable, et comme il n'y a qu'un pas pour admettre que Simone (ma mère) est vraiment rabat-joie, je le franchis allègrement ! La maison est magnifique, pleine de lierre, de boiserie, de chocolat chaud, de grillades, d'attention, et je rencontre mon premier amour ! L'avant-veille de mon départ, Thalie, l'amie de papa, une adorable jeune femme mère d'un petit garçon de trois ans, organise une grande fête... Je suis aux anges.
"...à Sanary je pense avoir été "involontairement" odieuse avec maman, lui décrivant la disponibilité de Thalie, de Didi, et la présence de ce si gentil bambin, etc, etc.
Les vacances se terminent. Maman est sombre, triste, mon père repart à Paris, laissant seule Maman et ses quatre enfants.."
Extrait de la lettre à l'Auteure par Jacqueline Martinez
« À navire rompu, tous les vents sont contraires », dit un vieux proverbe italien. Que de vents contraires ont balayé ces pages que tu as noircies et moi défrichées. Le vent qui chante au petit matin dans la garrigue d’Ollioules, celui qui brûle à midi sur les roches de Sanary, celui qui caresse la peau au soleil couchant ; le vent glacial des tempêtes familiales, celui qui bouleverse à chaque déménagement.
Des vents contraires certes, mais jamais indécents. Pris tous ensemble, ils deviennent pare-feu et ne concèdent rien. Pas le moindre interstice où viendraient s’embusquer des yeux malveillants à la recherche d’un indice croustillant, dégueulasse, sur toute une vie ainsi mise en pâture. Le voyeurisme guette tout travail autobiographique comme si le questionnement de soi signifiait inévitablement une mise à mort....
Le livre se commande en ligne auprès de mes éditrices ou dans toutes bonnes librairies. Il est répertorié par la FNAC.
SONNET A SINOPE
Si les nuages
Si les nuages, mignonne
Avaient ton âge
J’irai au balcon
Et te cueillir
Et m’engourdir
Si les nuages
Si les nuages ma belle Sinope
Avaient ton âge
Ton regard serait-il
Plus fluide et moins étourdissant
Sinope, dis-moi si les nuages avaient ton âge
Verrais-tu clair dans mon jeu
Si les nuages avaient mon âge
Oserais -tu venir me voir sur mon balcon
Avec ton ténébreux regard
Dont je suis tombé amoureux
Sinope si ton regard avait mon âge
Connaitrais-tu la douleur
De t’avoir trouvée
Ma belle Sinope
Tout là- haut dans les nuages
Sinope si ton visage
Avait ma rage saurais-tu
Prendre le chemin qui mène
À mon nuage, dis Sinope
Engage-moi engage moi
À t’offrir un nuage
Un courageux nuage
Qui brille la nuit dans le ciel
Près de son oreiller qui a ton âge
lyonel
Le passé n'est qu'une sombre illusion. Rien ne sert d'y fouiller tout le temps comme de chercher une aiguille dans une botte de foin qui servirait à raccommoder un vieux tissu. Si d'aventure, avec de la chance, on trouverait l'aiguille on s'apercevrait vite que le désir de faire revivre ce tissu abîmé s'est évanoui comme un rêve impalpable. Et pourtant c'est ce que nous faisons tous à longueur de vie : nous plonger dans notre passé, dans nos albums, nos films, nos livres pour y puiser la substance qui nous paraît nécessaire à construire le futur et surtout notre" petite survie ". Pourtant notre imagination, sans limites elle, pourrait nous projeter plus loin, plus haut; Où est l'avenir dans toutes ces répétitions désuètes ? A part les vieilles recettes séculaires : paix, guerres, gagner de l'argent, se débarrasser de ses déchets où l'on peut sans être vu, philosopher sur le temps des guillotines ou rabâcher l'Histoire triste, toujours triste aux enfants qui nous regardent, se demandant pourquoi on leur a menti pour les endormir quand ils étaient petits. N'y a-t-il dans notre imagination sans limites que la petite satisfaction d'une tasse de café ? N'attendions-nous que la venue messianique d'une enfant qui entraîne tous les enfants pour nous pointer du doigt et nous jeter à la figure nos impuissances ? Impuissances que nous aimons qualifier de juridiques ! C'est incroyable ce que ce monde est triste à enfiler les perles du passé sans être capable d'inventer le vrai bonheur ! Un peu d'audace mince !
Pensée du jour - 08/09/2019
LARMES
A Valériane
Je vous aurais aimer
Car je vous ai pleurée
Vous souvenez-vous
La salle des albums
Des verres à pied qui pétille
Un liquide ambre et festif
Des lumières bruyantes
Et de vos enfants sages
Vous souvenez-vous
De cette salle d’occasion
Pour vous lire le serment
D’un putois qui tient ses
Promesses et fait ses prouesses
Dans les égouts occasionnels
Vous souvenez-vous, moi
Comme un prince habillé
Moi qui ne fréquente que le terrain
Des bas-fonds où prolifère le ragondin
Assis là ! Participant à la fête
Qu’engendrent les miracles de la lecture
Et des images d’Epinal de toutes les couleurs
Et qui font reluire mon enfance perdue ou gâchée
Avec les yeux de l’émerveillement que causent seules, les lucioles
Et les éclairs de Lune dans mon assiduité d’adulte
Vous ne vous souvenez-vous pas bien qu’ayant choisi
L’histoire du Putois qui lui seul ne pouvait m’aimer,
Puisque vous ne le pouviez pas, juste à sa façon !
Lyonel
Quand la poésie tape
A votre fenêtre
Alors ouvrez !
Ce matin l’épicier
Est fermé pour cause de chaleur
Mais le boulanger
Est Ouvert
J’ai acheté deux bouteilles d’eau
Au marchand de croissants
Puis l’ennui a passé
C’est encore l’été
Mais pour moi s’est terminé
Soudain un papillon aux ailes
D’’ipomée a frappé la vitre
Je l’ai fait entrer
Et dans les pièces
Il a remué le parfum
De mes songes enfermés
J’ai posé mon 59
Sur ma tête
J’ai enfilé l’attelle
Avant que je ne ferme
Le papillon a pris ses ailes
Pour profiter du grand soleil
Après j’ai pris le chemin du lépidoptère
Et je suis arrivé au jardin
A l’ombre d’un cèdre
Je me suis assis
Les ombres des arbres
Font des tâches d’encre
Delperrier a dessiné un
Sourire sur le visage de Ronsard
Qui posait près d’un
Grand chien bavant de joie
J’ai fait un cliché
Un souvenir de bonheur
Est sorti d’un oubli
J’ai manqué de courage
J’ai souri au chien
Il a aboyé
Rue Estelle
Il y a des ombres sur le macadam
Celle d’une ouverture de porte est
Un arc de cercle
Celle d’une cheminée
Est à cette époque
Celle d’un bandit
Aux épaules carrées
Le pouvoir est illusoire
On croit qu'on peut, on n'est rien!
Une goutte d'eau qui va choir
Et il fait un temps de chien!
Puis vent emportera...
Jusqu'aux empreintes de nous
Quand nous ne serons plus là
Pour rêver à l'amour fou...
J.G.