Aimer
est un long voyage
dont on ne revient pas
un ruisseau une rivière un fleuve
une belle histoire d’intranquillité
Martine Rouhart
Aimer
est un long voyage
dont on ne revient pas
un ruisseau une rivière un fleuve
une belle histoire d’intranquillité
Martine Rouhart
À Jacques Choucroun
L'esprit d'à-propos est un don.
Il rend vives les réactions,
Immédiates, intelligentes,
Inattendues, divertissantes.
Ceux qui se servent du langage,
Confrontés en de durs débats,
Sans ce pouvoir ne pourraient pas
Prendre des risques qui engagent.
Les artistes et les poètes,
Qui s'étonnent de certains faits,
Imaginent certains effets
Et facilement les leur prêtent.
J'aime les dessins que tu crées
Pour que je les joigne à des mots,
Porteurs d'émois ou de propos
Certains me laissent bouche bée.
4 juin 2018
l'auteur du cliché.@ Stéphane Scotto
Été brasillant
Parfum entêtant
Oscille
Molle nudité
Azur frissonné
Scintille
Cristal abyssal
Berceau ancestral
Fascine
Baiser dispersé
Privauté iodée
Marine
Dôme constellé
Onde cérulée
Écume
Vibrant insoumis
Roulis amollit
Exhume
Le seing mussé
Au péan bercé
Sillonne
L'inconstant nacré
Goûte l'Élysée
Qui tonne
Nom d'auteur Sonia Gallet
Recueil © 2018
Un soir peut-être nous entreverrons la lumière d’une silhouette,
la naissance d’un chant et la métamorphose des corps.
Avançons ensemble vers les énigmes qui nous enchantent.
La passion des regards,
les peurs déjouées et les visages aux lointaines paupières.
Nos muses silencieuses entendent nos complaintes.
Hiver comme été, nous devenons ce souffle de l’esprit
tourné vers nos amitiés.
Nous reconnaissons leurs désirs.
Ne pouvez-vous, âmes protectrices,
éveiller en nous le meilleur de nos souvenirs ?
Devant nous, ayez ce regard qui déchante,
pour mieux ensuite rebondir en soignant nos cœurs blessés.
Julien Boulier le 04 juin 2018
poème déposé Sacem code oeuvre 3438533711
Baudet Harlenc fut un poète
Qui sans doute éclatait de rire
Quand il avait fini d'écrire
Des vers n'ayant ni queue ni tête.
Des hommes d'esprit de tous âges
Imaginèrent des comptines
Emplies d'inépsies enfantines
Et les offrirent en partage.
Ils avaient besoin de fraîcheur
Pour garder une âme sereine
Malgré les efforts et la peine
Qui résultaient de leur labeur.
On intitula fatrasie
Une mascarade de mots,
Devenus certes rigolos,
Dénaturés par moquerie.
Dans l'héritage poétique,
Les fatrasies restent vivantes.
Leur incohérence apparente
A une valeur symbolique.
1er juin 2018
Maintenant j’observe tes mains
comme des chemins que je parcours des yeux.
La musique de leurs courbes et tous les mouvements y naviguent.
Couvertes d’eau de pluie, elles fuient vers la rivière.
En silence, elles se tournent et se retournent,
effarouchées, intimidantes, éprouvant comme une respiration.
Offrandes et réticences. Nous avons appris à lire dans leurs atours.
Nombreux sont les jours où leurs rencontres
mènent jusqu’aux sources puissantes.
Libérées du regard, elles semblent
comme épeler passions et déclarations,
au-delà des mots.
Julien Boulier le 03 juin 2018
poème déposé Sacem code oeuvre 3438506011
La Valette (Malte) a été choisie comme « Capitale européenne de la culture 2018. » A cette occasion une exposition, « The Flesh and the Spirit » (« La chair et l’esprit ») au Palais des Grands Maîtres, a particulièrement retenu mon attention.
Elle présente 140 œuvres de Pablo Picasso (1881-1973) et de Joan Mirό (1893-1983), à savoir 100 eaux-fortes réalisées par Picasso entre 1930 et 1937, dites « Suite Vollard », et 40 toiles de Miró.
Elle se terminera le 30 juin 2018, aussi ce sera peut-être pour vous aussi la possibilité de la visiter. A défaut, ce petit compte-rendu vous donnera une idée d’un aspect moins connu de l’œuvre de Picasso, car c’est aux gravures sur cuivre de Picasso que je vais ici consacrer quelques lignes.
En 1927 Picasso rencontre Marie-Thérèse Walter, de trente ans sa cadette, qui devient son modèle et… sa maîtresse. Marie-Thérèse « toujours câline et si douce aux lèvres. » Il est toujours marié à Olga. Olga Koklova, qui était danseuse dans le corps des Ballets russes de Diaghilev lorsqu’il l’a rencontré et qu’il a épousé en 1918. Une situation embarrassante qui l’irrite et le déchire…
D’autant qu’en 1934 Marie-Thérèse est enceinte et qu’Olga refuse de divorcer. Et Pablo ma foi guère pressé de céder la moitié de ses œuvres. Malgré Malgré tout la séparation, en 1935, est inévitable.
Pendant ce temps, outre Maya née en septembre 1934, Picasso peint et grave. Marie-Thérèse est sa lumière, son inspiratrice, son guide.
C’est alors qu’Ambroise Vollard (1866-1939), marchand d’art et éditeur, lui commande cent gravures, ou plutôt les lui troque contre deux tableaux, un Renoir et un Cézanne.
Ce sont ces cent gravures, où se retrouvent sa nouvelle muse et le thème du peintre dans son atelier, qui constitueront la « Suite Vollard ».
Des dessins à la pointe sèche, sans repentir possible, où la forte charge érotique le dispute à la volupté du corps féminin.
Une période qui fut propice à un retour à un trait plus classique et à la réflexion. Soi et les autres. Picasso, sa muse…
Picasso est la force brute et vitale, le monstre, le Minotaure. Marie-Thérèse la sensualité, la sérénité, la matrice de l’œuvre.
Le noir et le blanc contrastent et se marient… sur le papier du moins, car Picasso a un nouvel ami, Paul Eluard, qui lui présente, fin 1935, une certaine Dora Maar, « diablement séduisante. » La blonde et la brune. L’eau et le feu. L’homme, l’animal. De la confrontation nait certainement l’émulation, et l’introspection, l’artiste étant après tout « un réceptacle d’émotions. »
Finalement « il y a d’excellents taureaux et d’autres moins bons. » Et Picasso signe en 1937 une de ses plus célèbre toiles « La femme qui pleure » (Dora Maar). A nouveau tout se déconstruit, puis se recompose selon la volonté du maître.
A noter qu’en juin 1933, Albert Skira (1904-1973), qui avait déjà publié Les Métamorphoses d’Ovide illustrées par Picasso, lance sa revue Le Minotaure, dont le premier numéro sera consacré à… Picasso.
En 1937 les deux peintres espagnols, Picasso et Miró, s’assemblèrent pour lutter contre le franquisme et, réagissant au massacre du village basque de Guernica en avril 1937, ouvriront un « pavillon antifranquiste » lors de l’exposition universelle de Paris des « Arts et des Techniques appliqués à la Vie moderne ». Face à cette résistance qui s’amorçait, le Pavillon allemand présentait un art nazi se voyant déjà triomphant pour « mille ans ». Un art forcément colossal et conventionnel. Parallèlement, le pouvoir fasciste lançait un manifeste contre l’« Art dégénéré ». De son côté, le Pavillon soviétique montrait le « réalisme socialiste » sous un jour qu’on promettait radieux, un art déclaré « officiel » par Staline et tout aussi académique.
Et le monde plongeait dans l’horreur…
Michel Lansardière (texte et photos)
Ah, si tu avais la faveur de ces gentianes posées au sol.
Il est bon de sentir sous ses pieds le crissement du sable,
le craquement des brindilles, l’entrechoquement des galets, la rondeur des cailloux.
Sur ces sentiers, dans les temps anciens, nombreux furent les passants
qui ont aimé les creux et les buttes à franchir.
Pour pouvoir vous protéger dans nos bras, dunes ou rochers,
chacun a son histoire à offrir. De quelle évidence s’agit-il ?
Peut-être celle d’une nuit où les pierres s’endormaient sous un lilas.
Ou bien celle d’un rien que nous avons perdu.
Les raisons qui nous poussent à marcher sur les traces de nos ombres
préservent cette ivresse de la découverte.
Je t’épaulerai, tu m’enracineras dans tes songes,
Et nous puiserons notre force dans nos sourires.
Julien Boulier le 02 juin 2018
poème déposé Sacem code oeuvre 3438471911
Des mots, des mots qui claquent
Des mots qui dansent
Des mots ou règne... une cadence
Ceux, qu'on ne peut plus oublier...
Je voudrais aujourd'hui
Eloigner de ta vie
Les mots trop durs ou fol
Qui n'ont pas de bémol
Ne garder pour te plaire
Que des mots sans mystère
Qui réinventent la douceur
Et te touchent en plein cœur!
Des mots, des mots qui claquent
Des mots qui dansent
Des mots où règne... une cadence
Ceux, qu'on ne peut plus oublier...
Si j'avais pu te les trouver
Ces jolis mots empreints d'amour
Et avec eux t'apprivoiser
En évitant tous les détours
Ce soir je ne serais pas seule
Au creux de la nuit étoilée
Où je recherche un linceul
Afin d'y enfuir mes pensées...
Des mots, des mots qui claquent
Des mots qui dansent
Des mots où règne... une cadence
Ceux, qu'on ne peut plus oublier...
Si j'avais pu réconforter
Ton âme empreinte de tristesse
En t'entrainant à dévier
Vers un chemin semé d'ivresse!
Je rêve de te regarder dans les yeux
D'y voir s'offrir un ciel tout bleu
Pour inventer l'amour qui dure
Dans nos deux cœurs enfin matures!
Des mots, des mots qui claquent
Des mots qui dansent
Des mots où règne... une cadence
Ceux, qu'on ne peut plus oublier...
J.G.
Soliloque
Après avoir bu mon café,
Solitaire, dans le silence
Entretenant l'indifférence,
À végéter, je me complais.
Je glisse subrepticement,
Impondérable et insensible,
Là où plus rien n'est perceptible.
J'y séjourne de longs moments.
À mon retour dans le présent,
Au sortir de l'étrange errance
Et de l'état d'inexistence,
J'éprouve un entrain évident.
Ai-je reçu de l'énergie
D'une nature différente,
Qui soudainement m'alimente?
De créer, je ressens l'envie.
L'espace dans lequel mon être,
En entier se trouve immergé,
Où il demeure sans bouger
Au clair matin, est un mystère.
1er juin 2018