Publié(e) par Robert Paul le 4 novembre 2013 à 4:46
Afin de révéler le foisonnement artistique & créatif de ses habitants, la Ville de Bruxelles met en place un nouveau rendez-vous public avec les artistes plasticiens exerçant leur art sur le territoire de la Ville.
carte de visite | ARTopenKUNST souhaite mettre à l’honneur les artistes plasticiens amateurs et professionnels (photographie, peinture, sculpture, dessin, arts numériques, vidéo, installation, travail du bois, de la pierre, du métal ou toute autre technique) domiciliés à Bruxelles (1000/1020/1120/1130) ou y ayant leur atelier.
carte de visite | ARTopenKUNST prend la forme d’une exposition, mais souhaite également favoriser la rencontre entre artistes bruxellois et avec le public. L’exposition sera émaillée par des interventions artistiques, des ateliers pour enfants et des performances musicales.
carte de visite | ARTopenKUNST donnera la parole aux visiteurs puisqu’une somme de2.000 euros sera remise au lauréat du ‘Prix du public’.
carte de visite | ARTopenKUNST se tiendra du 21 > 23.02.2014à l’adresse suivante :
Anc. Établissements Vanderborght rue de l’Écuyer 50 – 1000 Bruxelles (en face des Galeries Royales Saint-Hubert)
AGENDA
31.10.2013 Lancement de l’appel à candidatures
06.12.2013 Clôture des inscriptions
17 > 20.02.2014 Accrochage
21.02.2014 Vernissage à 19:00
22 > 23.02.2014 Exposition de 11:00 à 19:00
23.02.2014 Remise du ‘Prix du public’ à 16:30
GUIDE PRATIQUE
À QUOI S'ENGAGENT LES ORGANISATEURS DE carte de visite | ARTopenKUNST?
• À mettre gracieusement à disposition des artistes un espace d’exposition dans les Anc. Établissements Vanderborght, rue de l’Écuyer, 50 – 1000 Bruxelles.
• À mettre à disposition des artistes des cimaises pour l’accrochage des œuvres bidimensionnelles, un espace pour les œuvres tridimensionnelles, les installations ou les projections.
• À prendre en charge l’assurance des œuvres.
• À coordonner l’accueil et l’installation des artistes dans le lieu.
• À gérer les votes du public.
• À mettre en place, durant l’exposition, des interventions artistiques.
• À organiser la cérémonie de remise du prix du public le dimanche 23.02.2014 à 16:30
• À organiser une campagne bilingue (fr-nl) de communication et de promotion plurimédia de la
manifestation, avec, en outre, la réalisation de cartes de visite offertes aux artistes participants
• À ne rien demander aux artistes en terme de droit de participation.
À QUOI S'ENGAGENT LES ARTISTES PARTICIPANT À carte de visite |ARTopenKUNST ?
• À présenter au maximum trois œuvres personnelles.
• À assurer le transport (A/R), l’accrochage et le décrochage de son/ses œuvres sur base du planning qui sera mis en place.
• À être présent le plus souvent possible dans le lieu d'exposition les 21, 22 et 23.02.2014
• À ne pas afficher de prix sur les œuvres ni sur un catalogue ou une liste de prix.
• À faire la promotion de l’évènement.
• À ne procéder, en aucun cas, à l’enlèvement d’oeuvres avant la fin de l’exposition.
• À transmettre aux organisateurs le formulaire de participation complété, daté et signé par l’exposant et le visuel (libre de droit) pour le 06.12.2013.
RENSEIGNEMENTS
carte de visite | ARTopenKUNST est une organisation du Service de la Culture de la Ville de Bruxelles, 11 rue Sainte-Catherine – 1000 Bruxelles
Publié(e) par Angelo brenez le 4 novembre 2013 à 2:49
Dessin ésotérique à souhait, il se veut à votre image. Sans doute fantasque pour certains, ridicule pour d’autres ou géniale pour d’autres encore, votre visage ne passe pas inaperçu. Il n’est point clownesque et se veut plus gothique que malfaisant. Je ne vous vois pas vampire, diablesse peut être ?
Un vampire vous aspire votre Moi pour qu’il n’en fasse plus qu’un avec le sien, une diablesse vous l’emprunte et le dirige pour qu’il devienne selon ses envies !
Mais faut-il résister à vos attaques méphistophéliques ?
Les envies de votre moi ne sont-elles pas ce que cet autre Moi souhaite ?
Du 16 – 10 au 03 – 11 -13, l’ESPACE ART GALLERY (35 Rue Lesbroussart 1050, Bruxelles), se propose de vous faire découvrir les œuvres de Monsieur CHRISTIAN LEDUC, un peintre Belge à la croisée de deux styles fort distincts, dans une exposition dont l’intitulé se justifie amplement au fur et à mesure de la découverte, à savoir LA SECONDEVIE.
Il faut comprendre la création de CHRISTIAN LEDUC comme la prise de conscience d’une seconde chance, traduite dans un langage plastique, que la vie a offert à ce dernier. En effet, ayant récemment bénéficié d’une greffe du foie, l’artiste renaît, si l’on peut dire, de ses cendres.
Le terrain sur lequel germe cette renaissance, ce sont les sujets touchant à l’existentiel. Toute sa production exposée à l’EAG est centrée à la fois sur les thèmes de la recherche, de l’interrogation et de l’aboutissement.
Il n’est pas exagéré de qualifier chacun de ses tableaux comme des « paraboles symboliques » dans leur expression discursive. La recherche (notamment celle du temps passé), l’interrogation, l’aboutissement (image de la liberté), se déclinent d’un point de vue technique en deux langages, parfois séparés, parfois enchevêtrés, laissant apparaître un style surréaliste « classique » (en référence à Magritte, LA SECONDE VIE (80 x 60 cm – huile sur toile)
et un style cubiste de conception cinétique faisant penser à Vasarely, LE VIRUS PICTURAL (60 x 80 cm –huile sur toile).
Une symbiose entre ces deux styles trouve également son expression dans LA FEMME PAON (60 x 60 cm – huile sur toile)
ainsi que dans LE MUR DU TEMPS (60 x 50 cm – huile sur toile).
Son langage s’exprime dans un jeu savant de perspective, par la présence, notamment, de sols en damier, parfois creux (comme dans LA FEMME PAON), symbolisant la difficulté de gravir un chemin tortueux. De même que dans LE MUR DU TEMPS, le personnage se fondant dans l’arrière-plan disparaît absorbé dans le mur, dont la construction géométrique évoque un ensemble cubique, contre lequel évoluent des montres signalant chacune une heure différente, jusqu’à vouloir comme le désire le personnage-créateur, quitter le temps. L’œil pleurant, à la fois dans et hors le cadre – effet en trompe-l’œil – pleure le temps défunt.
Cette construction cubiste se retrouve dans LA FEMME PAON dont le chapeau en éventail fait la roue.
Elle se trouve au bout d’un chemin initiatique semé d’embûches que le visiteur doit suivre pour pouvoir l’atteindre. Le trompe-l’œil du sol en damier confine avec le mur de briques ce qui confère à l’œuvre son atmosphère labyrinthique.
LA SECONDE VIE est une parabole « surréaliste » au sens premier du terme. L’œil sorti de l’œuf, ne pleure plus (contrairement au MUR DU TEMPS) mais rayonne, témoignant de l’avènement d’une vie nouvelle. Tout dans cette œuvre est surréaliste. Le cadre « démultiplié » au centre duquel surgit l’œil, placé entre ciel et mer, se confondant dans le même chromatisme. Le lierre grimpant symbolisant la vie. Le livre de l’existence dont les pages s’envolent vers le ciel. Tout cela témoigne de la projection d’un Sacré personnel.
LE REVE OU LA LIBERTE (60 x 60 cm – huile sur toile)
a été inspiré à l’artiste par la mise en détention de l’un de ses amis. Le rêve est en lui-même une forme de liberté mais ici il est pensé comme la liberté du pauvre : l’individu est enfermé dans la cage tandis que l’oiseau, lui, se trouve dehors. Bien que la cage soit ouverte le personnage semble pris à l’intérieur d’une pomme tel un fœtus dans un ventre de femme. Il faut considérer cette image comme une allégorie : pour l’artiste, la liberté s’exprime dans l’innocence de mordre dans une pomme, c'est-à-dire dans la jouissance de la liberté d’y mordre. Nous retrouvons à l’intérieur d’un jeu de perspective, le sol en damier. Le personnage dédoublé, campé en plan dans le corps de la pomme.
Le cubisme « pur », si cubisme « pur » il y a, se remarque dans LE VIRUSPICTURAL (60 x 80 cm – huile sur toile)
ainsi que dans LE KALEIDOSCOPE (60 x 60 cm – huile sur toile).
Un cinétisme vasarélyen (LE VIRUS PICTURAL) « déconstruit » l’image en l’évidant de l’intérieur, créant ainsi des formes géométriques nouvelles, à l’origine d’autres perspectives.
Construit dans l’esthétique du jeu de l’oie, KALEIDOSCOPE est l’expression à la fois ludique et géométrique d’un souvenir d’enfance.
LE TIGRE MAGIQUE (40 x 50 cm – huile sur toile)
est un masque conçu de la forme jaillissant dans la forme en un enchevêtrement conduisant au Tout. Comment entrer dans ce masque ? La ligne est construite de telle façon qu’elle forme une série de barrières laquelle à la fois construit la structure de la gueule tout en la camouflant au regard du visiteur. Un fil d’Ariane invisible conduit le regard dans les méandres du félin.
La palette des couleurs utilisée par l’artiste est une musique joyeuse témoignant de la joie de vivre (de revivre !).
Il s’agit de couleurs à la fois tendres et vives (sans jamais être féroces), savamment orchestrées sur la toile, impulsant la sève vitale dans chacune de ses créations.
CHRISTIAN LEDUC qui a été formé à l’Académie de Bruxelles peint depuis dix-huit ans. Il affectionne la technique à l’huile. Son discours dépasse le cadre personnel. Certes, il s’agit de l’œuvre d’un homme qui revient de loin : il est redevable à la greffe qu’il l’a sauvé. Néanmoins, au-delà de son vécu personnel, son œuvre nous parle d’un autre Sacré : celui de l’Homme élémentaire.
Ce billet est publié à l'initiative exclusive de Robert Paul, fondateur et administrateur général d'Arts et Lettres. Il ne peut être reproduit qu'avec son expresse autorisation, toujours accordée gratuitement.
A lire également:
Quelques critiques de François Speranza, Historien d'art - Cinquième édition revue et augmentée (proposé et réalisé par Robert Paul)
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Les billets critiques de François Speranza deviennent de plus en plus connus et attendus avec impatience par les artistes qui font l'objet de commentaires ainsi que par ceux qui ont pu contempler de visu toutes les oeuvres mentionnées et qui attendent des suppléments d'informations afin de compléter leurs ressentis, et d'approfondir leur rencontre avec les artistes.
Il s'agit là d'un précieux corpus qui amplifie nos connaissances et enrichit indubitablement le réseau.
Publié(e) par Robert Paul le 3 novembre 2013 à 10:30
L'art d'aimer.[Ars amatoria] est un poème en trois chants d' Ovide (Publius naso, 43 av. JC - 17 après JC.) qui fit scandale en son temps. Ovide fait mieux, en effet, que d'y chanter la vie de plaisir. Se comportant en véritable éducateur, il enseigne la galanterie, comme on fait l'algèbre ou la botanique. Dans le chant premier, il révèle à son jeune élève tout ce que comporte la conquète de l'éternel féminin, autrement dit la recherche des bonnes fortunes: les endroits qu'il faut explorer (théâtres, temples, bains de mer), les manières de circonvenir la créature de son choix, les intelligences qu'il est bon de ménager dans la place, etc. Un principe doit dominer la stratégie amoureuse: feindre la passion la plus vive sans jamais cesser de faire parade de ses talents. Dans le chant deuxième, il nous montre comment il sied d'entretenir commerce avec la belle. Car ce n'est pas tout de conquérir, il faut savoir conserver. Il ne suffit pas d'être toujours aux pieds de son idole pour être payé de retour. Il importe avant tout de se rendre indispensable (cadeaux, messages, humeur plaisante, etc.) Il peut être bon de tromper sa maîtresse quand l'occasion s'en présente, mais que l'on se garde bien de s'en vanter. Dans le chant troisième, le ton change, et pour cause. Ayant jusque là tout considéré du seul point de vue masculin, Ovide se transporte dans le camp adverse. car il veut tenir la balance égale. Il s'adresse donc à la femme pour lui donner maint conseil de sa façon qu'elle se garde toujours de soigner sa beauté en présence de son amant qu'elle ne recule devant rien pour affrioler les autres et qu'elle sache varier ses moyens de séduction selon son âge, leur caractère et le degré de leur passion.
Tel est, en gros, l'enseignement qu'Ovide donne à ceux qu'anime le désir de plaire. Il faut avouer qu'en soi il n'offre rien d'original. Toutefois, il serait injuste de ne voir dans ce poème qu'un simple manuel de libertinage. Il se trouve contenir, en effet, bien autre chose, à commencer par un tableau des moeurs romaines sous Auguste (depuis la gourmandise et la fureur du jeu jusqu'au goût du fard et des perruques de toute sorte). Mais voici où réside surtout l'intérêt de l'ouvrage: Ovide connaît trop bien la nature de la femme pour ne pas y voir une occasion de scruter tout le coeur humain. Si le sujet de sa réflexion est toujours frivole, il s'en faut qu'il en aille de même par cette réflexion elle-même. Témoin ces brusques aphorismes dont il enrichit son propos. D'où il suit qu'Ovide se révèle grand moraliste. Ajoutons un fait digne de remarque: bien qu'il parle uniquement de l' amour sensuel, le poète se garde toujours de tomber dans l'obscénité. Ce miracle est dû avant tout aux ressources de son art. On reproche souvent à Ovide de voir dans l' amour un jeu de hasard, de glorifier l'inconstance et de faire du mensonge la cléf de toutes choses. Certes, il enseigne à cultiver la rouerie sous toutes ses formes. Mais cette attitude est conforme à l'esprit de son temps. Un temps où la notion de l' amour était peut-être assez proche de celle qu'on vit fleurir en France sous les roués de la Régence.
Titre du dernier recueil de nouvelles de Barbara Y. Flamand dont voici les pages couverture suivie d'une critique de "Inédit Nouveau"
Dans « Inédit Nouveau » Octobre 2013 L’espèce d’hésitation des éditeurs à publier des nouvelles me semble persister, malgré la qualité de celles que nous recevons. Par exemple, la polygraphe, Barbara Y. Flamand que nous connaissons bien par ses contes (ses romans un peu moins) et surtout par ses articles presque toujours polémiques dans la déjà regrettée « Cigogne », donne un titre qui la caractérise bien à son recueil double que je crois plutôt de contes que de nouvelles. « Elles ne dormiront pas sous l’aile d’un ange » Les premiers textes concernent des femmes et parlent surtout de leurs difficultés à s’insérer dans la vie quotidienne. Je ne surprendrai personne en traitant l’auteure de réaliste (je n’ose plus ajouter « socialiste » mais j’ai peut-être tort, tant la psychologie, importante, cède le pas à la vie difficile.) Un deuxième recueil de nouvelles aussi comme je les lis chapitres, concerne un seul personnage, le Tchèque <Miroslav Pucherna, qui découvre un pays neuf pour lui et se révèle en fait dans « La cabane de l’Inca » ce qui en fait presque un petit roman d’aventures, elles aussi quotidiennes…comme pour toute découverte du nouveau. C’est parfaitement écrit et raconté.
PENSÉE POUR ACCEUIILLIR LA VIE TELLE QU'ELLE SE PROPOSE
"Etre vrai, me dépouiller des masques, oser l'abandon plutôt que la lutte, voilà qui me guide dans le périple de l'existence, où jamais nous ne pouvons nous installer......"
Ce livre m'a beaucoup touché , c'est un hymne à la vie et à la joie. Une vrai leçon de vie et de courage.
Publié(e) par Robert Paul le 3 novembre 2013 à 1:30
1984 est un roman de l'écrivain anglais, Georges Orwell (pseudonyme de Eric Arthur Blair, 1903-1950), publié en 1949. A Londres, capitale de la première région aérienne de l'Océania, en 1984,; Londres encombrée de ruines des guerres passées, de monuments délabrés, d'immeubles vétustes, et dominée par les quatre immenses bâtiments des ministères de la vérité, de la paix, de l' amour et de l' abondance. Partout le visage d'un homme de quarante-cinq ans, à l'épaisse moustache, aux traits accentuée et beaux: Big Brother, le chef suprême du Parti, dont le regard vous fixe de quelque côté qu'on le considère; partout des télécrans qui scrutent vos gestes, vos réflexes, votre visage, pour renseigner la police de la pensée. Trois slogans régissent ce monde: "La guerre c'est la paix. La Liberté c'est l'esclavage. L' ignorance c'est la force." Winston Smith, trente-neuf ans, est las. Il appartient au Parti extérieur et travaille au ministère de la vérité; il est accablé de froid, d'inconfort, de solitude. Que peut-il? Se révolter, tenir un journal intime, avoir des pensées personnelles, rompre intérieurement avec la discipline. Que sait-il? Rien, ou presque. Nul ne se souvient de l'époque qui précéda la Révolution, nulle trace n'en subsiste. Le passé est mort, le futur inimaginable, le présent absolument contrôlé par le Parti. Et ce contrôle lui donne aussi bien celui du passé que celui de l' avenir: il a immobilisé l' histoire en récrivant perpétuellement archives, livres et journaux pour qu'ils soient toujours conformes à la situation présente en vertu de la "mutabilié du passé". Winston Smith collabore lui-même à cette ré-écriture, mais comment être assuré d'une contradiction corrigée hier, quand il n'en reste plus aujourd'hui la moindre trace véritable? Rien n'existe qu'un présent éternel dans lequel le parti a toujours raison; le Parti qui encourage la délation et décourage l' amitié et l' amour; le Parti qui est en train de forger une nouvelle langue, le Nov-langue, qui rendra "littéralement" impossible le crime de la pensée car il n'y aura plus de mots pour l'exprimer". Ainsi le ministère de la vérité authentifie des mensonges, celui de la paix s'occupe de la guerre, celui de l' amour de la police et celui de l' abondance du rationnement. Par ailleurs, une guerre permanente règne entre l'Océania et l'une des deux autres puissances mondiales: l' Eurasia et l' Estasia, guerre qui facilite l'emprise du Parti, car elle permet de mobiliser et de canaliser les énergies individuelles en les défoulant dans la haine. L'adversaire change parfois brusquement mais grâce à la mutabilité du passé, il devient aussitôt l'adversaire héréditaire.
Au premier temps de sa révolte Winston Smith cherche à percer le mécanisme du mensonge, puis il rencontre Jukia. Le Parti interdit l' amour, aussi l' amour de Julia devient-il un acte politique doublé du plaisir de la transgression. Quand Julia se donne à lui, il la voit arracher ses vêtements "avec un geste magnifique qui semble anéantir une civilisation". Leur commune révolte les pousse ensuite à essayer de s'insérer dans un mouvement clandestin, la "Fraternité", dont l'inspirateur et le chef serait cet Emmanuel Goldstein, le traître contre lequel le Parti se déchaîne quotidiennement. Depuis longtemps, Winston se sent attiré par O'Brien, un haut fonctionnaire du Parti intérieur, chez lequel il a cru lire les mêmes préoccupations que les siennes. O'Brien le convoque un jour en secret, lui confirme l'existence de la Fraternité et lui déclare qu'il fera désormais partie avec Julia: reccommandations: "Il vous faudra vous habituer à vivre sans obtenir de résultat et sans espoir. Vous travaillerez un bout de temps, vous serez pris, vous vous confesserez et vous mourrez. Ce sont les seuls résultats que vous verrez jamais". Winston et Julia sont en effet arrêtés bientôt, et séparés. Durant des semaines, Winston est battu, torturé, réduit à l'état de "chose grise et squelettique"; il avoue tous les crimes mais garde, ultime refuge, son amour pour Julia. Maintenant, il vit sur un appareil de torture dont il suffit de pousser une manette pour lui infliger une douleur déchirante, atroce, et l'homme qui dirige cette douleur, qui s'en sert pour le rééduquer, c'est O'Brien -un O'Brien par qui il ne se sent pas trahi et auquel le lie toujours un étrange sentiment d' amitié, un O'Brien qui lui explique: "Nous ne détruisons pas l' hérétique parce qu'il nous résiste. Tant qu'il nous résiste, nous ne le détruisons jamais. Nous le convertissons. Nous captons son âme, nous lui donnons une autre forme... Avant de le tuer, nous en faisons un des nôtres." Malgré tout, Winston n'accepte pas, ne se convertit pas. Il est alors finalement conduit à la salle 101, lieu destiné à l'application du principe qu' il y a pour chaque individu quelque chose qu'il ne peut supporter, qu'il ne peut contempler". Et Winston ne peut supporter la vue de la cage pleine de rats affamés qui, grâce à un dispositif en forme de masque, va lui être appliquée sur le visage pour que ces rats le dévorent. Il crie: "Faites-le à Julia! Pas à moi!" Désormais, il est brisé. On n'exige plus rien de lui, on le relâche et il est libre d'errer de par la ville à sa guise. Il rencontre même Julia, mais ils se quittent sans un geste sur l'aveu mutuel de leur trahison, rien ne pouvant plus les émouvoir, les réunir. Puis, un soir que Winston écoute distraitement un bulletin de victoire, il sent brusquement son doute se transformer en une bienheureuse certitude. Il se voit longer un couloir carrelé de blanc, un garde armé derrière lui; il sent la balle tant attendue lui entrer dans la nuque. Il regarde le visage de Big Brother et une grande tendresse l'envahit: "La lutte était terminée. Il avait remporté la victoire sur lui-même. Il aimait Big Brother."
Ce roman-pamphlet contre le totalitarisme est peut-être le "Gulliver de notre époque. Il le doit d'ailleurs à son intelligence, qui ne se contente pas d'une satire sentimentale et sommaire, mais joue habilement de ce qui constitue la base même de notre société: l' histoire et le langage; il le doit ensuite à l'extrême rigueur logique de ses développements et de ses caractères, laquelle confère à sa fiction la puissance hallucinante d'une procès-verbal d'une réalité si absolue qu'elle en prend une valeur mythique.
Yvette GREGOIRE et Jacqueline NANSON à l'exposition "Artistes de chez nous et d'ailleurs" début novembres 2013 où nous sommes présentes parmis 120 artistes. A la cimaise, les belles huiles lumineuses d''Yvette.
Publié(e) par Chung-hing le 2 novembre 2013 à 10:30
« Chants de thé » est le reflet du vécu de l’auteure ainsi que des expériences des autres. Le thé, avec toutes ses vertus préventives connues depuis l’Antiquité, rappelle la nature et les saisons, ses froidures et ses reverdissements après l’hiver. A travers ce breuvage apaisant et stimulant, la poète évoque ici une positive réincarnation par la réappropriation du soi. Ces poèmes sont le fruit d’une philosophie à la confluence des civilisations de l’Orient et de l’Occident ; une invitation au voyage en même temps qu’un moment de sérénité proposé aux lecteurs d’aujourd’hui. Ils sont imprégnés d’humanité.
Publié aux Editions Delatour France s Delatour France
Ô vent qui souffle sur ma poupe de tous côtés, Ô temps qui fond sur mes os sans crier gare, Que sont devenues ces saisons où les départs Vers l’inconnu glissaient en ondes de gaîté ?
Ce vent qui souffle me balance et me tourmente. Pourquoi en veut-il à mon mât et le harcèle ? Quoique je tente pour le remettre sur selle, Son courroux gronde et sa violente colère augmente.
Ce temps a tous les avantages sur ma patience. Il ne me reste plus que ma seule volonté, Quelques espoirs nourris d’amour et de bonté D’une âme lésée dont le mal abuse à outrance.
Je vois défiler dans mon âme une douce faiblesse, Comme se défilent dans la mémoire les souvenirs. Pourrais-je encore rêver que mes simples désirs Trouvent leur éden même dans une dernière ivresse ?
Les vagues me soulevant m’écrasent contre leurs murs. Portée violemment par la houle de la douleur, Je m’abandonne au poids meurtrier de ces heurts, La mer me fait l’amour sous sa couette d’azur.
Jamais les hommes ne devraient s’avouer vaincus ! Surtout s’ils peuvent s’armer d’un peu de volonté. Leur vie, hormis l’espoir, n’est qu’une plaie gâtée, Et leurs années sans rêves seraient peines perdues
Les navires de la vie vont souvent de l’avant, Aspirent à la quiétude des rives des terres nouvelles, Bravant, sereins, les crocs des périls cruels Qui menacent leurs élans vers les proches horizons.
Chacune des vagues qui glissent les hisse vers l’avenir, Les vents leur sont amis et les rapprochent des quais. Si la barre est solide et la voile bien enflée, Il leur faut juste suivre l’alizé des désirs.
Jamais les hommes ne devraient s’avouer vaincus! S’ils lisent dans les pages de l’histoire universelle, Que de braves métaphores qui donnent aux hommes du zèle Pour irradier les maux du terrestre vécu!
Par ces jours à la fois lumineux et sereins Quand vous allez fermer vos yeux bleus à jamais, Laissant dans la douleur tout ceux que vous aimez, Moi, je continuerai, seulette mon chemin.
Lors je n'entendrai plus votre voix, douce amie. Je me permets souvent de paraître infidèle, Vous, inlassablement preniez de mes nouvelles, J'étais par votre appel, chaque fois attendrie.
Je vous lisais les vers que je venais d'écrire , D'un jet naïvement, partant d'un coup de coeur. Vous me disiez toujours en goûter la fraîcheur. Je m'amusais aussi à provoquer le rire.
Nous avons bien des fois repoussé la tristesse Minimisant les maux que le destin impose. Toutes deux apprécions la durée d'une pause. L'amitié agissante est source d'allégresse.
Vous étiez, comme moi, délivrée de la peur, Des douloureux regrets, des pensées qui agressent Des espoirs insensés abusant la jeunesse. Mais vous avais-je dit que je n'ai plus de pleurs?