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Les idées reçues.

 

Les idées reçues qui nous plaisent,

Nous aident à nous sentir à l’aise.

Elles sont claires comme l’eau,

On les énonce en peu de mots.

On les accueille toutes faites,

Elles nous ont semblé parfaites.

Or une affirmation devrait

Avoir été reconnue vraie.

Dès que se présente le doute,

On est surpris, mis en déroute.

- L’absence est le plus grand des maux!

- On peut tenir cela pour faux.

- Qui ne dit mot consent! - Erreur!

On est figé quand on a peur.

- Un bienfait n’est jamais perdu?

- S’il n’est accepté comme un dû.

- La fortune vient en dormant!

- L’espérer est réconfortant.

- Qui trop embrasse, mal étreint!

- Semble un pronostic incertain.

- Quand on veut on peut! - Quel mépris!

Tant de faibles étouffent leurs cris.

- Pour vivre heureux, vivons cachés!

- Le malheur sait nous dénicher.

25 juin 2011

 

 

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Racines

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Que vous veniez du Nord, du Sud, de l’Ouest ou de l’est, vous vous nourrissez tous, du sang de la terre !

Essayons qu’elle soit moins sombre et toujours nourricière !

 

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Oeuvre capitale d'Elie Faure (1873-1937), en quatre volumes: "L' art antique" (1909); "L' art médiéval" (1911); "L' art renaissant" (1914), et "L' art moderne" (1921), pour s'achever par l'admirable essai de "L'esprit des formes". Chaque volume, de 4 à 500 pages, est enrichi de nombreuses gravures, d'index et de tableaux synoptiques. Enfin les préfaces, augmentées lors des rééditions, précisent la pensée et l'humanisme de l'auteur. Ces préfaces se rectifient sévèrement l'une l'autre: le vrai courage étant pour Elie Faure de "laisser la vie aux témoignages matériels irréfutables des variations de son esprit". Ajoutons que ces livres sont d'un style plein de mouvement. Ils ne contiennent aucune idée qui ne soit abondamment et solidement documentée.

A vrai dire, cette "Histoire de l' art" n'est pas une Histoire, mais une recherche, d'ailleurs fructueuse. Elie Faure ne le cache pas: hormis les suites de tableaux synoptiques, où a-t-on vu un livre d'histoire qui ne soit une interprétation de l'historien? Une histoire de l' Art ne doit pas être un catalogue descriptif, mais une transposition vivante du poème plastique conçu par l'humanité. Il s'agit de restituer l'incessante germination des formes qu'engendre le jeu des forces du passé sur les forces du présent. Comment? "L' intuition seule décide, et le courage de s'en servir". Il s'agit d'écouter son coeur pour parler de l' art sans l'amoindrir. Il va de soi que ce point de vue n'a rien d'un sentimentalisme enfantin. Il s'agit du coeur éclairé. Ses émotions d'artiste ont mené Elie Faure à une philosophie de l' art a-dogmatique. Au lieu d'imposer aux idoles une religion apprise ailleurs, le philosophe leur demande de lui apprendre la religion -une religion impossible à fixer, car universelle et vivante. Cet effort de dégager des idoles quelques-uns des traits de Dieu définit la recherche qui sera couronnée par "L'esprit des formes".

L'homme poursuit une idole intérieure, il la fixe et la croit définitive, mais il ne l'achève jamais. Tel est le mouvement qu'Elie Faure nomme le "jeu". Ce jeu est ce qu'il y a de plus utile à l'homme: l'homme mouvant cherche sans cesse à s'adapter au monde mouvant. Ce jeu est la vie. Et l'amour du jeu mène à des états momentanés d'équilibre qu'on nomme "civilisation". Une civilisation est un style. On le devine, dans ce jeu, dans cet auto-mouvement, le mal, la méchanceté, l'erreur, la laideur et la sottise ont leur rôle -dynamique. La haine de la vie multiplie la puissance à vivre. L' humanisme d'Elie Faure est intégral. "Quel dommage, s'écrie Elie Faure, que l' Histoire soit si jeune, que nous ne puissions embrasser cent mille années ou plus de notre étonnante aventure, pour montrer que nous n'avons guère changé...". Le jeu de la vie est comme une danse, une alternance où l'emporte tantôt l' individu, tantôt la multitude, espèce ou groupe social. L'organisation collective mène à l' optimisme de celui qui crie fort dans le désert. La vie traverse tout cela et l'art exprime. Aussi est-il important de connaître les sources: l' archaïsme qui précède les grands rythmes collectifs, l' architecture et l' art primitif qui annonce les avènements de l' individu et, son expression, la peinture. De l'un à l'autre, la sculpture fait voir la statue, d'abord prisonnière du monument, s'en dégager, s'en séparer; puis descendre seule sur le forum et dans les jardins; puis s'évanouir en formes abstraites, sortes d'architecture en réduction et qui, peut-être, vont devenir colossales. Notre monde humain n'a probablement d'autre fin que cet incessant échange des formes de l'énergie et de l' amour. Les passages se peuvent d'ailleurs observer: quand le créateur est effacé par une école, le sentiment s'évanouit, une forme d'art cesse d'être sentie, et meurt. Ce qui vit, ce qui est jeune, c'est ce qui cherche- tel est l'état d' immortelle innocence, qui ne cesse ni d' apprendre, ni surtout de sentir ce qu'elle apprend. Ainsi Elie Faure poursuit-il à travers toute oeuvre, la vie; la vie interne de cette oeuvre qui témoigne, et de la vie de l' individu, oeuvre qui témoigne, et de la vie de l'individu, de l'homme qui ne change guère, et de celle de sa peu durable collectivité. Les passages à l'intérieur d'une oeuvre, comme les passages entre les oeuvres, font sentir l'harmonie de l'ensemble. L' harmonie est la loi profonde. Tout se mêle, se nourrit l'un et l'autre, et rend visible l'unité du monde.

L' humanisme d'Elie Faure apparaît ainsi comme une acceptation totale de la vie de l'univers. Le vrai mysticisme est un espoir frénétique qui se rue à travers les champs de la sensation et de l' action. Les peuples ignorent leurs buts réels, cependant ils donnent à leurs croyances les formes de leurs désirs, Dieu serait la forme du désir total. La vie est un incessant effort d' adaptation, et les hommes trouvent belles les formes qui s'adaptent à leurs fonctions: arbre, fleuve, sein de femme, etc. Le sentiment de la beauté est attaché à toute chose, nous jugeons tout de ce point de vue. Les hommes se tournent vers telle ou telle forme d' art de telle ou telle époque selon leur besoin du moment, ce qui explique comment les plus diverses oeuvres d'art traversent les siècles, admirées par les humanistes, et parfois, pour la même raison profonde, abandonnées ou brisées par les barbares. Au total, la fin de la vie, c'est de vivre. L' art nous sert à vivre. Ainsi l' art qui exprime et résume la vie, qui raconte l'homme et l'univers et leurs relations, répond au "connais-les-autres" et au "connais-toi". L'art est donc la seule chose réellement utile à tous avec le pain. Il est à la fois l'appel à la communion des hommes et son expression visible. Qu'on n'objecte pas les batailles esthétiques: art classique ou romantique, concret ou abstrait, etc. Ce ne sont que des formes momentanées de notre action, que des apparences diverses de la même réalité. De plus, ces pseudo-batailles témoignent d' écoles et de systèmes qui sont justement la marque d'un art qui vient de mourir. L' art vivant est déjà plus loin.

Tout ceci mène, dans le présent, à reconnaître l' art à sa source: c'est-à-dire l' artiste. Un premier signe permet de le situer: l' artiste est celui qui, devant la vie, maintient l'état d' amour dans son coeur. Il souffre et fait, par son oeuvre, vivre l'idée humaine. Il console ainsi d'autres hommes de son temps et des siècles qui suivront. "Au moyen âge, l' artiste était un ouvrier perdu dans la foule ouvrière, aimant du même amour. Plus tard, sous la Renaissance, un aristocrate d' esprit, allant presque de pair avec l' aristocrate né. Plus tard encore, un manoeuvre accaparé par l' autocratie victorieuse. Et plus tard, quand l' autocratie achève d'écraser, sous ses ruines l' aristocratie, quand l' ouvrier est séparé de l' ouvrier par la mort des corporations, l' artiste se perd dans la foule qui l'ignore ou le méconnaît... Il n'y a dans la démocratie qu'un aristocrate, l' artiste. C'est pourquoi elle le hait. C'est pourquoi elle divinise l' esclave qui fait partie d'elle, celui qui ne sait plus sa tâche, qui n'aime plus, qui connaît l' art de tout repos convenant aux classes cultivées, et consent à régner sur les esclaves, un palmarès à la main". Elie Faure n'a pas à chercher bien loin les marques de mépris subies par les artistes: concours, prix et primes, et le douloureux chemin des Rembrandt, Vélasquez, Watteau, Beaudelaire, Daumier, Flaubert, Manet, Zola, Cézanne, Van Gogh. Or si les hommes cherchaient à s'élever au lieu de juger, ils voudraient comprendre. Ils voudraient se comprendre eux-mêmes et, partant, comprendre l' artiste. Car l' artiste, qui a tant besoin des hommes dans sa solitude peuplée par l'univers, l' artiste rend aux hommes ce qu'il en reçoit: il est nous-mêmes, nous tous. Et un simple coup de son ciseau, de sa brosse ou de sa plume, peut changer l'histoire. Comment, sans les artistes et leurs empreintes, les civilisations disparues agiraient-elles sur l'humanité?

Naturellement, toute cette recherche est concrète: Elie Faure traverse avec savoir-faire et précisions les époques artistiques. L' "Art antique": avant l'histoire, l' art naît quand l'ornement qui séduit ou épouvante s'ajoute à l' utile; puis le chemin passe par l' Egypte (inquiétude et mystère); l'ancien Orient (la brute, bâtir et tuer); les soucres de l' art grec (le naturisme); Phidias (la raison); le crépuscule des hommes (beauté et sérénité); la Grèce familière (les Tanagra, la femme ne se met plus nue, on la déshabille); Rome (ou la cité, l' allégorie, la muraille). Alors Elie Faure, qui a le sens des passages, montre comment les dieux renaissent, comment les barbares réintroduisent l' instinct et le sensualisme dans la volonté et le rationalisme. C'est l' "Art médiéval", soit dix siècles de dogme, d' interdictions, de machinerie sociale et religieuse, ce qui crée l' illusion collective, et ce grand murmure confus où architecture, sculpture, peinture, musique, chant et humains sont mêlés. Quand cette situation devient intolérable, c'est l' Art renaissant". L'individu se rue pour sa propre conquête. L' artiste veut tout juger, tout comprendre, tout dire par soi. L' Italie, psychiquement formée par deux siècles de guerre civile, devait fournir les hommes de ce mouvement. L' individu réclame le droit de mettre sa pensée au service des hommes. Enfin, c'est l' "Art moderne" et l' art contemporain: le romantisme et le matérialisme.

Que peut-on dire de notre époque si tragique et de l' art qu'elle suscite? Il semble qu'il y ait davantage de tout: sensualité, intellectualité, tragédie, mystère. La Révolution française a supprimé en droit les obstacles politiques et religieux entre l' intelligence et l' expérience. L'enquête totale est devenue concevable, sinon partout possible. Notre époque a repris le passé, meurtre et rut. Est-ce pour l'élever à la plus haute puissance, au plus haut amour? Nul ne le sait. Mais les maux dont nous souffrons ne peuvent que multiplier l'énergie de ce qui doit survivre et féconder. Parallèlement, Elie Faure constate qu'il n'y a plus d' art exotique. Les arts chinois, indien, mexicain, nègre, nous sont devenus un art mondial, que nous comprenons, et qui est comme l'expression d'un homme universel. Cet homme nouveau éprouve à la fois sur toute la terre les mêmes sentiments de terreur et d'ivresse -ne serait-ce que par le cinéma, dernier-né des arts. Ce psychisme unique est aussi formé par les presses mondiales, par les transports rapides, également par les grandes guerres et le brassage des races. L' unification est visible. Si Elie Faure est heureux de ce mouvement des hommes vers l'homme universel, il se refuse à croire qu'ils y parviennent jamais. Ce n'est pas la première fois qu'une telle unification a été tentée. Athènes, Alexandrie, Bruges, Florence, Rome, Paris furent des climats uniques -d'où jaillirent les plus divers styles. La fin de la sensibilité n'est pas à craindre. L' unification des intelligences est possible, mais pas celle des coeurs. "Que l'homme tende à faire de son domaine une ruche d'abeilles soit! Mais qu'il n'y parvienne nulle part... Car l'homme alors serait identique à l'abeille, un monstre surprenant, certes, mais dont l' automatisme morne inspire une sorte d'horreur". De plus en plus, l' intelligence se perfectionne et le coeur s'éclaire. Notre époque oscille entre le machinal et le sentimental, le réalisme et le romantisme. L'accord et la vérité se réaliseront plus haut. Et sans doute quelques artistes feront-ils deviner la forme de notre dieu unique. Quoi qu'il en soit, Elie Faure, après ses souhaits, ne peut que dire: "Où allons-nous? Où l'esprit de vie le voudra". Rappelons qu'Elie Faure, dans ses papiers intimes, conte l'origine de ses efforts et de sa recherche. L'idée lui en vint à l' Eglise basse d' Assise, à la vue du "Massacre des Innocents" de l'école de Giotto. Cette fresque fut pour lui le "spectacle singulier d'une harmonie souveraine jaillissant sans effort du carnage et de la cruauté, et le témoignage d'un Dieu joueur et indifférent". Un pareil consentement au destin n'est-il pas la plus haute et la plus vivante sagesse?

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Une complainte inattendue

 

Te souviens-tu, en temps pluvieux,

De ces jours les plus radieux?

Parfois des instants de jeunesse

Sont une source de tendresse.

Tu croyais que tu m’adorais

Et probablement c’était vrai.

Je t’écoutais silencieuse,

Confiante, des plus heureuses.

Quand arrivèrent les vacances,

Au port, un bateau en partance,

T’emmena loin pour cet été.

Déjà les dés étaient jetés.

Tes cartes qui venaient de France

Neutralisèrent la distance.

Elles ravivaient mon amour,

En l’absence de chaque jour.

Tes roses rouges cependant,

S’étaient fanées en peu de temps.

Je ne compris pas leur message:

Beauté, bonheur sont de passage.

Sans mélancolie ce matin,

Une complainte à un refrain,

Me rappelle une immense peine,

Mon espérance restée vaine.

Te souviens-tu, en temps pluvieux

De ces jours les plus radieux?

Parfois des instants de jeunesse,

Sont une source de tendresse.

16 juillet 2007

 

:

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ENFANTS DES RUELLES

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Les enfants des ruelles aux plis des cités mornes

Ont dans leurs yeux d'eau pure un reflet argentin

Des soleils clairs et gais qui se lèvent matin

Sur les lacs transparents qu'aucune ombre n'écorne

 

Dans le vent languissant leurs cheveux s'embroussaillent

Il faut les voir courir le long des murs noircis

Ou dans la foule triste avancer indécis

Allumant de leur rire un feu dans la grisaille

 

Elle est triste la Meuse aux dolentes péniches

Et tristes ses remous à l'haleine du vent

Mais ils sont gais les ronds qu'y créent les enfants

Y jetant les cailloux que par terre ils dénichent

 

Un sol, des murs, un ciel; pavés, briques, fumées,

Voilà leur univers avec, de loin en loin,

L'os noir d'un réverbère et, derrière le coin

De la rue, la place aux fontaines grimées

 

De vert-de-gris; de quoi se faire un magnifique

Océan pour bateaux de papier et pour voir

En riant, dans l'eau froide à reflets de miroir,

Serpenter leur visage en grotesques mimiques

 

Les enfants des ruelles jamais ne s'embêtent

Il est tant de couleurs sous la toile au marché!

C'est une forêt vierge où ils aiment marcher

En croquant un fruit mûr que jamais ils n'achètent

 

Et quand il pleut dehors, les enfants des ruelles

Vont jouer à se perdre et à se retrouver

Dans le grand magasin où ils aiment rêver

Devant l'étalage où tant de choses sont belles

 

Ô le grand magasin! Un soleil pour ces mômes!

Il faut voir leur figure éblouie par ce

Qu'ils n'achèteront pas et ils choisissent ceux

Qu'ils préfèrent parmi les jouets, les bonshommes

 

 

De massepain et les clinquantes carabines

-"Dis! si on se payait une glace moka!"

Et ils restent ainsi pleins de rêves jusqu'à

Ce qu'on ferme les portes... Alors ils se débinent

 

Sous leurs vêtements noirs que d'or dans leur pauvre âme!

Aux enfants des ruelles qui rentrent le soir

Et les Marocains qui au café vont s'asseoir

En les voyant se sentent au coeur un peu de flamme

 

Et dans le soir qui tombe et la pluie qui s'écoule

Ils s'inventent encore un jeu, en se hâtant

Car déjà le faubourg, le foyer les attend...

Furtifs ils disparaissent entre deux pans de foule

 

Il y en a partout de ces gamins des rues:

A Liège, à Rotterdam ou à Saint-Pétersbourg!

Mais jamais le ciel noir ni le gris des faubourgs

Ne s'harmoniseront avec l'âme ingénue

 

Que l'on voit palpiter dans les yeux de ces gosses

Etoiles que l'on a fait tomber ici-bas,

Rendant à l'ouvrier cet argent qu'il n'a pas,

Bien plus même! et au soldat l'oubli de l'atroce

 

Les fenêtres toujours sourient quand ils passent

Derrière elles des vieux parfois pleurent un peu,

Se souvenant qu'hier ils étaient tout comme eux:

Enfant de la ruelle ou gosse de l'impasse...

(tableau; Suzanne Valadon)

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Jacques Prévert, "Arbres" (Histoires)

 

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Photo de Jacques Prévert par Izis  

       

       

A Georges Ribemont-Dessaignes...  

       

En argot les hommes appellent les oreilles des feuilles

c’est dire comme ils sentent que les arbres connaissent la musique

mais la langue verte des arbres est un argot bien plus ancien

Qui peut savoir ce qu’ils disent lorsqu’ils parlent des humains

les arbres parlent arbre

comme les enfants parlent enfant    

Quand un enfant de femme et d’homme

adresse la parole à un arbre

l’arbre répond

l’enfant entend

Plus tard l’enfant

parle arboriculture avec ses maitres et ses parents    

Il n’entend plus la voix des arbres

il n’entend plus leur chanson dans le vent

 

Pourtant parfois une petite fille

pousse un cri de détresse

dans un square de ciment armé

d’herbe morne et de terre souillée    

Est-ce… oh… est-ce

la tristesse d’être abandonnée

qui me fait crier au secours

ou la crainte que vous m’oubliiez

arbres de ma jeunesse

ma jeunesse pour de vrai    

Dans l’oasis du souvenir

une source vient de jaillir

est-ce pour me faire pleurer

J’étais si heureuse dans la foule

la foule verte de la forêt

avec la crainte de me perdre et la crainte de me retrouver    

N’oubliez pas votre petite amie

arbres de ma forêt.    

    

Jacques Prévert, "Arbres" (Histoires)    

    

           

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A Eugène...    

           

Histoires, recueil de poésie en prose ou en vers, dont chaque poème est une "histoire", a paru la même année que Paroles, en 1943. On a dit de      Prévert qu'il était un des rares poètes qui, depuis longtemps, parlent à la troisième personne. En effet, il ne se raconte pas seulement lui-même, mais il raconte aussi des "histoires" qui      concernent tous les hommes.    

           

"Les révolutions poétiques modernes  ont remis en cause le système traditionnel. Pourtant, un vers d'Eluard (ou de Prévert !) ne se lit pas autrement qu'un      vers de Racine." (Jean Mazaleyrat, Eléments de métrique française). "Arbre" raconte une histoire sous une forme poétique et l'on retrouve en effet des caractéristiques "intemporelles"      de la poésie : des vers ("Les arbres parlent"), des strophes, des rimes (entend/enfant/parents/vent, armé/souillé/abandonnée/oubliiez, souvenir/jaillir, pleurer/retrouver), des figures de style      (l'oasis du souvenir"), des assonances et des allitérations (en a et en s).    

           

Le poème comporte deux parties, à la manière d'un "apologue", récit à l'appui d'un enseignement moral :    

           

a) de "En argot les hommes appellent les oreilles les feuilles" jusqu'à "dans le vent" : les hommes en grandissant oublient le langage des arbres.    

           

b) une petite fille supplie les arbres de ne pas l'oublier.    

           

Le poème a été écrit en 1943, à une époque où les hommes parlaient encore l'argot, qui est une langue véritable, avec son vocabulaire et sa syntaxe et non le      verlan qui se contente d'inverser les syllabes de la langue française.    

           

L'argot est une langue liée à un groupe social particulier ou à une profession ; c'est la langue de ceux qui ne veulent pas être compris par les autres. On      appelle l'argot "la langue verte", à cause de la "verdeur" de certaines expression qui n'hésitent pas à évoquer de façon imaginée le corps humain et la sexualité. Cette verdeur est celle de la      vie elle-même que le langage dominant essaye d'enfermer dans des normes, des "convenances" : "on ne parle pas comme ça, on ne parle pas de ces choses-là".    

           

Prévert joue sur la polysémie de l'adjectif "vert" : les feuilles des arbres sont vertes, l'argot est la "langue verte".    

           

Les vers 3 et 4 contiennent le champ lexical de la parole : "langue verte", "argot", "disent", "parlent". "Les arbres parlent arbres". Le poète énonce un      paradoxe, dans la mesure où il est entendu que le langage est "le propre de l'homme" et que ni les plantes, ni les animaux, ni les pierres ne parlent.    

           

Pourtant, en réfléchissant bien, il y a bien un langage des arbres que même les adultes peuvent percevoir : "En argot les hommes appellent les oreilles les      feuilles/c'est dire comme ils sentent que les arbres connaissent la musique"... La "musique des arbres", n'est-ce pas le froissement des feuilles dans le vent, celle que j'entends au moment où      j'écris ces lignes, et qu'accompagne délicieusement le chant des oiseaux ?    

           

Mais Prévert ne parle pas que de la musique du vent dans les arbres, il parle bien du langage des arbres. Cette parole, si l'on en croit le poète, a plusieurs      caractéristiques : elle est mélodieuse ("les arbres connaissent la musique"), elle est ancienne ("mais la langue des arbres est un argot bien plus ancien"), elle est incompréhensible pour les      adultes et seuls les enfants peuvent la comprendre : "quand un enfant de femme et d'homme/adresse la parole à un arbre/l'arbre répond/l'enfant entend/Plus tard l'enfant/parle      arboriculture/avec ses maîtres et ses parents/il n'entend plus la voix des arbres/il n'entend plus leur chanson dans le vent.    

           

Il est indéniable que les enfants parlent avec les arbres. Quel enfant n'a pas confié un jour son chagrin aux arbres ? Quel enfant n'a pas trouvé consolation et      réconfort au sein de la nature ?    

           

Mais, remarque le poète "plus tard l'enfant/parle arboriculture/il n'entend plus la voix des arbres"...    

           

"Arboriculture" appartient au vocabulaire savant : "(1836 de arbori et culture). Culture  des arbres. Arboriculture forestière V. Sylviculture - spécial.      Production de fruits (arboriculture forestière) : agrumiculture (agrumes), pomiculture. ( Le Petit Robert).    

           

Le mot "arboriculture" dit tout autre chose que le mot "arbre" (ou que le mot argot "touffu" qui désigne un arbre : "maître corback sur un touffu planqué/tenait      en son bec un coulant baraqué") :    

           

"Au sens botanique, les arbres sont des plantes à bois véritable. Celui-ci, également appelé xylème secondaire, est produit par une rangée cellulaire (l'assise    libéro-ligneuse) appelée cambium, située sous l'écorce.  

    

La genèse du bois est un processus répétitif qui dépose une couche nouvelle sur les précédentes. Le résultat est souvent visible sous la forme de cernes    d'accroissement. Ce résultat est une croissance en épaisseur issue du fonctionnement du cambium qui est le méristème secondaire du bois (le phellogène étant le méristème secondaire de l'écorce).    On ne trouve de plantes à bois véritable, et donc d'arbres au sens strict, que chez les Gymnospermes et les Angiospermes Dicotylédones..." (source : wikipédia)    

           

"L'arboriculture" ne parle pas arbre, elle parle "sur" l'arbre, elle dit "ce qu'est l'arbre", elle en donne une "définition", elle enferme l'arbre dans des      concepts ("plante lignée", "croissance secondaire", "xylème", assise libéro-ligneuse", "cambium", "méristème", "phellogène", "Gymnospermes", "Dicotylédones"...) :    

           

L'arboriculture nous dit ce que sont les arbres en général, elle n'évoque aucun arbre particulier, mais rattache chaque arbre à une      espèce. Et si elle s'intéresse aux arbres, c'est surtout pour leur "utilité", leur intérêt économique : produire des pommes, des agrumes, du bois de chauffage, du papier, décorer les maisons      des hommes à Noël...    

           

paysage.jpg                                                                               Vincent Van Gogh     

           

L'arboriculture ne s'intéresse pas à l'arbre qui a consolé ou réjoui tel enfant, ni à la musique du vent dans les feuilles, ni au      plaisir pur et désintéressé que j'éprouve en ce moment à regarder et à écouter chanter les feuilles de "mes" arbres.    

           

Les arboriculteurs et les adultes en général sont parfois capables d'entendre "la voix des arbres" et "leur chanson dans le vent",      mais à conditions d'oublier le langage de l'arboriculture, mais si les "personnes raisonnables" n'entendent plus la voix des arbres et leur chanson dans le vent, c'est qu'elles ne voient plus      le monde qu'à travers le langage de l'arboriculture, le langage de la science et de la technique.    

           

Les techniques modernes de communication cherchent à agir sur autrui, la science parle en langage mathématique, condition d'une action sur les choses. La science      et la technique utilisent le langage, en font un instrument toujours plus conforme aux fins que détermine leur essence : "se rendre comme maîtres et possesseurs de la nature."      (Descartes)    

           

Le poète nous rappelle que le langage n'est pas un simple moyen de communication, d'action sur le monde et sur autrui, il n'est pas un instrument au service de la      pensée, c'est bien plutôt la pensée qui se tient au service du langage, qui veille sur le langage en répondant à l'appel de l'Etre dont la langage est l'abri. "Plein de mérites, mais en poète,      l'homme habite sur cette terre." (Friedrich Hölderlin)    

           

klimt_tree_of_life_1909.jpg                            Gustav Klimt, L'Arbre de Vie     

           

"Pourtant parfois une petite fille/pousse un cri de détresse..." : La deuxième partie du poème évoque une "histoire". Nous n'avons      donc plus affaire à un discours, mais à un récit, à un cas particulier, même si, dans l'esprit du poète, ce cas particulier a une portée universelle et que la petite fille représente tous les      enfants. La "détresse", comme l'angoisse est une expérience existentielle et non une expérience purement intellectuelle. Nous faisons l'expérience de la détresse (ou de l'angoisse) dans une      situation existentielle précise. Par exemple quand nous avons perdu un proche et qu'il nous manque. La détresse de la petite fille s'exprime de façon paradoxale ; en effet, elle n'a pas peur      d'abandonner les "arbres de sa jeunesse", mais que les arbres de sa jeunesse ne l'abandonnent.    

           

Martin Heidegger, qui recommandait la lecture du Petit Prince d'Antoine de Saint Exupéry parle de "l'oubli de l'Etre" :      l'oubli de l'Etre signifie deux choses, la première, c'est que l'homme oublie  l'Etre au profit de l'étant, mais aussi que l'Etre se fait oublier (on ne "voit" pas l'Être, on ne voit que      des "choses"). Le langage des arbres est celui de l'Etre, alors que le langage de l'arboriculture est le langage de l'étant.    

           

 C'est dans un square "de ciment armé/d'herbe      morne et de terre souillée" que la petite fille fait l'expérience de la détresse, dans un endroit aussi éloigné que possible de la "foule verte" des forêts de son enfance, perdu dans la foule      des grandes villes et la laideur du monde envahi par la technique ("ciment armé").    

           

Cette détresse s'exprime par un appel au secours: "Est-ce...oh...est-ce..." (SOS ) : "Save Our Souls" (littéralement "sauvez nos      âmes"), le message que les navires en détresse (le Titanic par exemple) envoient pour être secourus.    

           

           

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Pierre Bonnard, L'amandier en fleurs    

           

La petite fille sait qu'elle entre dans le monde des adultes, dans le monde de la "culture", car c'est le destin de tous les hommes      et  qu'elle doit étudier, entre autres choses, "l'arboriculture", mais elle ne veut pas oublier le temps où elle était encore proche de la nature, où elle comprenait son langage et où elle      parlait avec les arbres. Le langage de l'Être (et non celui de la botanique) est aussi celui de la vérité  ("ma jeunesse pour de vrai").    

           

"la crainte de me perdre et la crainte de me retrouver" : la petite fille a peur de se perdre, comme le petit Poucet car la forêt est redoutable, mais elle a      aussi peur de se retrouver, c'est-à-dire de ne plus être dans la proximité heureuse de la forêt.     

           

Karl Jaspers dans son Introduction à la philosophie parle de "l'âge métaphysique", celui où l'on se pose les questions essentielles : "pourquoi y a-t-il      quelque chose plutôt que rien ? Pourquoi est-ce que nous allons voir ma grand-mère alors que dans une heure, nous partirons ? Pourquoi est-ce que je dois m'habiller ce matin, alors que je      devrai me déshabiller ce soir ? Pourquoi est-ce que je suis moi et pas quelqu'un d'autre, ou un chat, ou une étoile ou un... arbre ? Qu'est-ce que la mort ? ce sont des questions dites      "fondamentales" parce qu'elles ne portent pas sur l'étant, mais sur l'Être.     

           

Il existe des gens qui se posent ces questions toute leur vie et y répondent avec plus ou moins de fraîcheur : les philosophes, les artistes et les poètes.    

           

Jacques Prévert pose une question difficile : celle de la relation entre les mots et les choses. Dans un dialogue intitulé Le Cratyle, Platon se pose la      même question que Jacques Prévert, sans parvenir à y répondre. Il laisse la question en suspens après avoir examiné les deux points de vues : celui de Cratyle qui soutient qu'il y a un lien      "naturel" entre les mots et les choses et celui d'Hermogène qui soutient que les noms existent en vertu d'une convention. Hermogène soutient que "l'homme est la mesure de toute chose".      Appliquée au langage, cette thèse affirme que c'est l'homme qui produit le sens. La vérité du monde appartient dès lors au monde social humain (la botanique). À l'inverse, Cratyle, en affirmant      la justesse naturelle des noms, propose une nature qui a un sens, mais qui échappe aux hommes. C'est avec cette nature-là, la nature de la "jeunesse pour de vraie" que la petite fille est      capable de parler et c'est elle qu'elle supplie de ne pas l'oublier.    

           

Le temps où l'on parlait tout naturellement avec les arbres, les animaux, les pierres et les objets, l'enfance,  est comme une "oasis" où jaillit la source      vive. Une oasis est un lieu planté de palmiers au milieu du désert, un lieu où le voyageur assoiffé peut faire halte pour se reposer et se désaltérer. Charles Baudelaire disait de la poésie      qu'elle était "l'enfance retrouvée à volonté". L'art et la poésie sont l'oasis de sens véritable dans le désert du monde.    

           

           

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            Photographie de Boubat    

    

           

    

           

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administrateur partenariats

 

Je reviens de Natoye avec mes 5 toiles.

Avec aussi, des remerciements de la part des organisateurs de cette magnifique exposition.

En effet, suite à mon billet ci-dessous, de nombreux membres ont visité cette exposition.

La Spirale, magnifique organisation culturelle, se fait donc connaître un peu plus,

grâce au site.

Arts et lettres est donc un magnifique tremplin pour la diffusion d'événements de qualité.

Cela profite aux artistes et aux organisations culturelles.

Merci à Robert Paul !

 

Participation de 2 membres Arts et Lettres

à l' exposition sur le thème « Auprès de mon arbre » à Natoye.

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Morceaux choisis

 

Il suffisait de le vouloir;

Quand le sort me rendait heureuse,

J'avais le magique pouvoir

De défier l'heure voleuse.

À mon gré, j'arrêtais le temps;

Je voulais sauver une image,

Garder surtout un doux instant,

Les choses et les personnages.

Je n'acceptais pas que s'effacent

La beauté, le ravissement,

Qui disparaissent dans l'espace,

Après un court enchantement.

Photos en couleurs et poèmes

Sauvent, miraculeusement,

Les lieux et les êtres que j'aime.

Ma vie se lit comme un roman.

22 juin 2013

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administrateur partenariats

 

Cygne

Beau cygne ! Doux cygne ! Seras-tu là au dernier jour ?

Lorsque je glisserai avec les autres âmes mortes,

Diras-tu : "Qu'on me laisse faire escorte

A celui que l'on mène vers le dernier séjour" ?

 

"Car plus que tout autre, il a chanté ma gloire,

Puisse aujourd'hui ma robe adoucir sa peine"

Si telle est ma récompense, je conserve l'espoir

Mes prières et mes odes n'auront pas été vaines...

Alex

 

( Note de l'auteur : Comme clef de compréhension - ou de visualisation -
le deuxième vers est une allusion au Styx mythologique )
 

Par respect de confidentialité pour ce jeune poète,

prière de ne pas partager s'il vous plaît. 

Merci à vous mes amis.

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RETOUR AU JARDIN D'ETE

"Il ne suffit pas d'avoir des souvenirs

Il faut savoir les oublier quand ils sont trop nombreux

Il faut avoir la grande patience d'attendre qu'ils reviennent

car les souvenirs ne sont pas encore là

Ce n'est que lorsqu'ils deviennent en nous  sang , regard , geste , larmes et ne se distinguent plus de nous

ce n'est qu'alors , qu'il peut arriver en une heure très rare du milieu d'eux

le premier mot d'un poème"

Rilke  ( les carnets de Malte Brigge)

Et ce passage retrouvé dans un vieux cahier oublié sur une étagère de la maison d'été

est ,tant d'années après toujours si juste

AA  12272909252?profile=original

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Portrait détaché

12272911071?profile=originalPortrait détaché

Son huit-reflets le plombait d'une lumière livide

Visage taillé à la mine mâchée

Journaliste étroit aux papiers acérés

Regard piqué de deux fusains

Nez aux ailes de sphinx

Corbeau se prenant pour Mercure

Fils de la Nuit, apollon de fortune

Vif-argent major monté sur ergot

Ego gonflé d'érotomane

Il distillait l'eau régale

Sur l'or le plus franc, par jeu

Confondant notes et voix humaine

Son petit magistère et le Grand Oeuvre

Messager des lieux communs

Aisance de l'esprit qui vole

L'encre aux commissures, priseur de grève

Va-t'en guerre de l'arrière.

Michel Lansardière

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Petit portrait fantaisiste d'une certaine presse, journalistes, critiques, agents, "coaches"... et autres profiteurs.

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Illustrations : ferrotypes (tintypes américains)

1. Homme tenant un journal (L'Illustrated Times, ca 1875)

2. Boucher (ca 1875)

3. Joueur de cartes (ca 1870)

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Une reconnaissance de mon travail pictural

12272909895?profile=originalAcadémie internationale "Greci Marino"

Chantal Longeon Membre Des Académies Internationales

" GRECI - MARINO" " DEL - VERBANO"

LETTRES-ARTS-SCIENCES. ITALIE. -Section ARTS-

J'avoue avoir été surprise par la demande de madame Dominique le Magoarou présidente déléguée française de cette académie mais aussi fortement honorée d'une telle proposition...
C'était dans l'attente depuis trois mois et je l'avais un peu oubliée... maintenant c'est chose faite, il faut croire que les sites présentant mes œuvres sont visités et que l'on ne sait ce qui se trame alors j'espère chers amis que cela va vous arriver aussi...
Cela reste honorifique et sans flagornerie.
Chantal

Chantal Longeon a été nommée " Académicienne"
de l’Académie Internationale "Greci-marino" Acadèmie del Verbano Italie
par lettre officielle ce 22/06/2013 dans la Section Art pour la reconnaissance de ses qualités picturales en qualité d'artiste peintre.
par l'intermédiaire de madame Dominique le Magoarou présidente déléguée française

Je rejoins avec émotion cette vaste famille d'artistes plus de 80000 dans le monde honorant les artistes pour leurs mérites artistiques.

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Liliane Magotte, artiste peintre:

 

Deashelle, chroniqueuse vedette sur Art et lettres

 

Jacqueline Gilbert, poète et peintre:

 

Olivier Dumont, peintre:


 

Antonia Iliescu, chant, auteur compositeur, poète:

 

Adyne Gohy, aquarelliste:


 

Sandra Dulier, poétesse:


Claude Hardenne, peintre, sculpteur et écrivain:


Charles De Wit, peintre:



Claudine Quertinmont, poétesse

 

Rébecca Terniak (interview via Skype)

 

Claude Miseur, poète, invité d'arts et lettres septembre 2013


Stephan Van Puyvelde (Editions Novelas), Invité Octobre 2013 d'Arts et Lettres
Une réalisation Actu TV à l'initiative d'Arts et Lettres

Bernadette Reginster est l'invitée de novembre 2013 d'Arts et lettres

Jacqueline Nanson, peintre est l'invitée d'Arts et Lettres de décembre 2013


Albertine Swerts) (Tine), peintre est l'invitée télévision d'Arts et Lettres de février 2014

Jacqueline De Clercq,  auteure, est l'invitée télévision d'Arts et Lettres de février 2014

Plus sur l'auteure Jacqueline De Clercq: Voir en plein écran

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Alors que le soleil, en ce lieu où je vis,

Invite à l'allégresse, en ce matin de fête,

Je pense à des images qui me restent en tête,

À la douleur de ceux que l'espoir a trahis.

«Gémir, pleurer, prier est également lâche!»

Or ne furent jamais tant de malheurs donnés.

Des millions d'humains, épuisés à la tâche,

N'ayant en rien péché, se trouvent condamnés.

Je ne sais plus comment, je pourrais occulter

L'horreur, qui se répand dans ce monde que j'aime.

J'accueille bien souvent l'éclat de la beauté,

La saveur du bonheur, que je mets en poèmes.

À chacun son destin, l'imprévu chaque jour!

On ne soupçonne rien, restant dans l'innocence.

Parfois sont ramenés des murmures d'amour,

Heureux qui les reçoit, serein, dans le silence.

21 juin 20013

 

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12272908472?profile=originalAu printemps 2014, le Musée des Beaux-Arts de Charleroi, organise une exposition rétrospective consacrée à l'artiste châtelettain Gustave Camus (1914-1984).  

« En décembre 1933, suite au succès rencontré par Nervia, quelques artistes de Charleroi créent une association qui se révélera capitale dans le développement de la vie artistique de la cité. Parmi les artistes fondateurs de L’Art vivant au Pays de Charleroi, Gustave Camus qui est alors un tout jeune peintre au talent prometteur. Originaire de Châtelet, il fut formé, comme beaucoup d’autres artistes, à l’Ecole industrielle de sa ville, auprès d'Eugène Paulus, mais également à l’Université du Travail Paul Pastur de Charleroi, où Léon Vandenhouten dispensa des cours de dessin pendant un quart de siècle.
Le chemin artistique sur lequel Camus s'engagea auprès de son professeur, le conduisit, au fil de sa carrière, d’une approche strictement fondée sur la référence au réel, à l’élaboration de véritables constructions mentales. Peintre intimiste, délicat, usant de subtils effets de matière ainsi que de teintes sourdes et nuancées, Gustave Camus opta peu à peu pour une tout autre approche, libérée des valeurs traditionnelles de l’art. Il évoluera ainsi de façon spectaculaire d'une sensibilité postimpressionniste, d'une manière en pâte, modelé et rondeur, à une approche quasi topographique du monde et de l’humanité (...) »

A cette occasion, la Ville de Châtelet s’associe au projet et fait appel aux collectionneurs privés de Châtelet, Châtelineau et Bouffioulx désireux de partager avec le public, par un prêt de quelques mois, œuvres et documents d'archives, photographies, films ou enregistrements qui pourraient être utiles concernant l’artiste lui-même et son parcours mais aussi le groupe l’Art vivant au Pays de Charleroi, le Cercle du Bon Vouloir ou encore la Société des Peintres de la mer Hainaut Cinq, Octo,… dont il fit partie .

Par ailleurs, avez-vous connaissance d’œuvres conservées dans des collections privées ? Le cas échéant, pouvez-vous transmettre nos coordonnées à ces propriétaires et leur demander de prendre contact avec le Service de la Culture ?

Concerné(e) ? Pour plus d'infos, contactez le Service de la Culture au 071 24 49 26 – culture@chatelet.be (pour les collectionneurs de Châtelet, Châtelineau et Bouffioulx) ou 071 86 11 34 – mba@charleroi.be (pour les collectionneurs d’autres communes)

Crédit phtographique : G. CAMUS - MBArts Inv. 426 – (c) L. Schrobiltgen - SABAM Belgium 2013

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Les caresses des yeux.

Les caresses des yeux sont les plus adorables ;

Elles apportent l'âme aux limites de l'être,

Et livrent des secrets autrement ineffables,

Dans lesquels seul le fond du coeur peut apparaître.



Les baisers les plus purs sont grossiers auprès d'elles ;

Leur langage est plus fort que toutes les paroles ;

Rien n'exprime que lui les choses immortelles

Qui passent par instants dans nos êtres frivoles.



Lorsque l'âge a vieilli la bouche et le sourire

Dont le pli lentement s'est comblé de tristesses,

Elles gardent encor leur limpide tendresse ;



Faites pour consoler, enivrer et séduire,

Elles ont les douceurs, les ardeurs et les charmes !

Et quelle autre caresse a traversé des larmes ?



Auguste Angelier

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Un moment.

Un
moment suffira pour payer une année ;

Le regret plus longtemps ne peut nourrir mon sort.

Quoi ! L'amour n'a-t-il pas une heure fortunée

Pour celle dont, peut-être, il avance la mort ?



Une heure, une heure, amour ! Une heure sans alarmes,

Avec lui, loin du monde ! Après ce long tourment,

Laisse encor se mêler nos regards et nos larmes ;
Et si c'est trop d'une heure... un moment ! Un moment !



Vois-tu ces fleurs, amour ? C'est lui qui les envoie,

Brûlantes de son souffle, humides de ses pleurs ;

Sèche-les sur mon sein par un rayon de joie,

Et que je vive assez pour lui rendre ses fleurs !



Une heure, une heure, amour ! Une heure sans alarmes,

Avec lui, loin du monde ! Après ce long tourment,

Laisse encor se mêler nos regards et nos larmes ;

Et si c'est trop d'une heure... un moment ! Un moment !



Rends-moi le son chéri de cette voix fidèle :
Il m'aime, il souffre, il meurt, et tu peux le guérir !

Que je sente sa main, que je dise : « C'est elle ! »

Qu'il me dise : « Je meurs ! » alors, fais-moi mourir.



Une heure, une heure, amour ! Une heure sans alarmes,

Avec lui, loin du monde ! Après ce long tourment,

Laisse encor se mêler nos regards et nos larmes ;

Et si c'est trop d'une heure... un moment ! Un moment

Marceline Desbordes-Valmore.

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Il lui disait : Vois-tu...

Il lui disait : « Vois-tu, si tous deux nous pouvions,
L'âme pleine de foi, le coeur plein de rayons,
Ivres de douce extase et de mélancolie,
Rompre les mille noeuds dont la ville nous lie ;
Si nous pouvions quitter ce Paris triste et fou,
Nous fuirions ; nous irions quelque part, n'importe où,
Chercher loin des vains bruits, loin des haines jalouses,
Un coin où nous aurions des arbres, des pelouses ;
Une maison petite avec des fleurs, un peu
De solitude, un peu de silence, un ciel bleu,
La chanson d'un oiseau qui sur le toit se pose,
De l'ombre ; — et quel besoin avons-nous d'autre chose ? »


  Victor Hugo        

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