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Vent de sable

 

 

12272955270?profile=originalVent de sable
Femmes
Aux couleurs chatoyantes
Foulards aux vents
Sous le ciel étoilé
Suivent
L’étoile du berger

Vent de sable
Touaregs
Aux couleurs indigo
Chèches aux vents
Autour du feu
Sous la voûte céleste
Boivent le thé

Vent de sable
Les hommes bleus
Vers d’autres oasis
Font route
La caravane
Dans le coucher du soleil
S’éloigne

Vent de sable
Dunes mouvantes
Sur les terres dorées
Voyagent
Au gré du vent
Sous les cieux du désert
Envahissent les villages

Vent de sable
Les chants s’élèvent
Prière de la pluie
Vient le temps de la mousson
L’orage éclate
L’eau ruisselle
La nature revit

©Dominique Prime Août 2013

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Le diable et le Bon Dieu

Le diable c'est nous. Inutile de peindre des fresques gigantesques et terrifiantes représentant des êtres cornus aux queues fourchues, aux visages grinçants, rôtissant aux flammes d'un enfer dans un au-delà horriblement éternel alimentant ainsi notre pauvre vie de peurs quotidiennes , pas la peine, ces diables n'existent en réalité qu'en nous. Faire croire qu'ils seraient ailleurs pour nous disculper de nos fautes tient de chimères on ne peut plus moyen-âgeuses.

Qui détruit cette merveilleuse planète, accident ou pas de la création, lui jette à la face ses détritus, combine des atomes et des gaz, enterre des déchets sur lesquels courront nos petits enfants comme ceux de Tchernobyl et de Fukushima, envoie dans l'air précieux des gaz toxiques qui réchauffent un merveilleux climat si diversifié, bouleverse le cycle des saisons apportant des déluges, ouragans, cyclones, balayant tant de misérables sur son passage ? Qui prend la mer pour une poubelle et considère son niveau anormal pour l'augmenter et noyer les populations ? Qui, pour notre bien, défigure la terre pour que nous n'ayons plus que des autoroutes, des panneaux, des lampadaires, des toilettes publiques crasseuses, des  cages à lapins le long des littorals, des sommets de montagnes sans neige parsemés de canettes de bière et de sachets de plastique ?

Qui ne cherche plus que l'angoissant cheminj du lendemain et vient dérober dans la poche du voisin, tout aussi trouée que la sienne, la miette de sa survivance ? Pas le diable de la peinture en tout cas !

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Une pensée par jour...

       Le bonheur s'apprend ! Il cultive la force de se créer de beaux souvenirs.

                                                                           Roseline Gilles-Renier

                                                                                        

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concours

merci pour l’information monsieur Paul...

je souhaite avoir la chance de vous rencontrer au vernissage de l'expo à espace Gallery et peux être d'autres artistes pour enfin faire connaissance de vive voix…

au plaisir et  à bientôt

amitiés à tous

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L'humour avec un grand H

 

Ah! l'humour avec un grand H!

Rivalisaient, parfois jaloux,

Des gens de lettres et de goût,

Qui brillaient sans être à la tâche.

Devos avait compris les lois.

Aux effets certes prévisibles,

Rendant le rire irrésistible.

Savoir et talent à la fois.

Il a emporté ses secrets,

Sans doute héritier d'une muse,

Rigoureuse, qui se refuse

À instruire des indiscrets.

Faut-il en rire ou en pleurer,

Dépourvu d'esprit et de grâce,

L'humour a recours aux grimaces,

Lors, doit-on se laisser leurrer?

L'envie de s'amuser l'emporte.

On applaudit les comédiens,

Qui ne reculent devant rien.

Souvent stupides, mais qu'importe?

Les nostalgiques du grand style,

Se souvenant de l'élégance,

Et de l'esprit règnant en France,

S'affligent des plaisirs débiles.

5 octobre 2013

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La Commune de Woluwe-Saint-Pierre organise le« Prix des Arts de Woluwe-Saint-Pierre » (Bruxelles).

Ce prix a pour but de promouvoir l’expression artistique contemporaine et est attribué cette année au domaine de la sculpture et des installations..

Le 1er Prix est fixé à 2500 €, le 2ème à 1000 € et une mention à 500 €

 

Vernissage le jeudi 7 novembre 2013 à 18h00

Exposition du 8 au 10 novembre 2013 (de 12h00 à 18h00) 

 

Règlement du concours auprès du service de la Culture

02/773.05.97 - 02/773.05.99

apicron@woluwe1150.irisnet.be 

mcgevart@woluwe1150.irisnet.be 

 

Salle Fabry de l’Hôtel communal

Avenue Charles Thielemans 93—1150 Bruxelles

 

En collaboration avec le Syndicat d’Initiative de Woluwe-Saint-Pierre

 

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administrateur théâtres

Une grande première en Occident…12272949691?profile=original

Trois jours au rythme de la vie des temples taoïstes chinois…

 

C’est en effet la première fois  qu’une délégation aussi importante, par la taille et le prestige des personnalités qui la composent, quitte la Chine pour se rendre en Occident. 88  moines et dignitaires du taoïsme  ont quitté la terre de l’empire du Milieu pour se rendre chez nous, au cœur de l’Europe et animer le festival du Taoïsme à Bruxelles. En effet un séminaire présentant plusieurs pratiques taoïstes (art martial, calligraphie, initiation aux instruments de musique traditionnels, offices, cérémonies et rituels …) s’est déroulé au palais des Beaux-Arts de Bruxelles.

 

Un spectacle de musique traditionnelle taoïste et d’art martial taoïste clôturait cet événement présenté pour la première fois en Europe.

 

Même en Chine, peu de temples assurent ces offices de cette façon, c’est-à-dire dans le cadre d’une cérémonie avec une dizaine de moines qui officient. Seuls les grands temples, pourvus d’une grande communauté ayant reçu les enseignements propres aux lectures, musiques et chants des textes sacrés peuvent les présenter. A Bruxelles, dans le cadre du festival, ces cérémonies seront assurées par des moines de Changchun Guan, le temple taoïste de Chine qui réalise le plus d’offices et de rituels.

 

Ces rituels  ont  souvent pour objectif de  transmettre une requête aux immortels ayant trait à la  protection de la famille, la réussite dans les affaires ou dans les études, l’apaisement des âmes des ancêtres,  la fécondité, le mariage, … Le taoïsme est un art de vie basé sur une sagesse chinoise ancestrale. Il nous permet d’être en chemin et d’aller à la rencontre de notre vraie nature, d’être nous-mêmes.
Art de vie aux multiples facettes, le taoïsme peut être appréhendé par différents côtés de la montagne. Selon la voie empruntée, le chemin sur lequel nous marchons et les paysages qui s’offrent à nos sens sont différents. « Se connaître soi-même est la vraie sagesse », chapitre 33 du Dao De Jing.

Les trois maîtres de cérémonie de Chang Chun Guan  étaient  présents, ce qui est en soi un fait exceptionnel car ils ne se déplacent généralement pas tous ensemble.

 

Le spectacle s’ouvre sur une procession d’une vingtaine de moines coiffés d’une toque particulière. Ils portent un long manteau  rouge bordé de noir et une étole précieuse. Est-on insidieusement  frappé de berlue ? Le jeu de lumières sur les grands orgues ? On jurerait que nous sommes arrivés dans un grand temple taoïste. Au centre il y a ce grand tambour rouge, à gauche, le gong de bois et à droite, le bol sonore, deux éléments qui en plus des cymbales, de la cloche et des chants portent les prières vers le grand immortel.12272950882?profile=original

Le salut des arts martiaux et les voilà remplacés par une procession de femmes vêtues de costumes bleutés entourant les trois sages en manteaux brodés d’ors jaune, rouge et vert. Des bruits de nature, le ruissellement de l’eau et les chants d’oiseaux mêlés de luth et de flûte enlacent la danse de quatre danseuses qui opèrent avec lenteur et harmonie. La danseuse principale se dégage et fait claquer un éventail rouge sorti de sa manche à chacune de ses postures énergiques. . Au son d’un tambour, ce sont maintenant deux hommes qui s’affrontent ; le dernier développe un solo héroïque et flamboyant. Un orchestre en manteaux bleu suie est arrivé avec ses instruments à cordes,  ce qui ressemble à un orgue et des  flûtes. On contemplera aussi une procession de femmes vêtues de manteaux saumon bordé de noir. Elles portent deux étendards. Le symbole du Ying et du Yang est partout. L’officiant semble disperser des gouttes d’eau d’une feuille trempée dans un vase. Quel voyage au cœur de la culture chinoise !12272951687?profile=original

 Voici maintenant  la menue nonne chinoise qui va faire quelque chose d’extraordinaire : du jamais vécu dans la salle Henri Le Bœuf. D’une voix en anglais de là-bas,  frêle et forte à la fois, elle va promettre la sérénité, la paix d’esprit  et le bien-être à tous les spectateurs. Ils obéissent à sa voix et se concentrent tous sur l’exécution d’une respiration coutumière au yoga, assis les yeux fermés … 1500 disciples en un coup de filet magique ? Du jamais vu : les 1500 spectateurs se lèveront, à la commande de la jeune prêtresse pour faire une  posture de torsion à gauche et à droite, les brais noués vers le ciel… Un sourire est monté aux lèvres de tous.12272951857?profile=original

 Après l’entracte, l’ambassadeur de Chine présente le grand maître … qui dans un dialecte haut en tonalités répand sur l’assemblée ses bénédictions de paix avec les autres et avec soi-même. Sans oublier la prospérité et la longévité… La deuxième partie du spectacle se fait beaucoup plus dynamique avec des danseurs qui manipulent des flambeaux de crins de yak, des épées ondulantes. La récitante dont le costume pantalon et chemise longue blanche et orné d’une chasuble en voile couleur parme se diluera dans un solo de danse fluide et méditative. Le tout s’achève par un  triple concert de moines musiciens en bleu et or présente une musique trépidante, au bord de la transe avec les trompettes tibétaines qui s’insinuent dans l’immense variété de gongs, de tambours et d’instruments à vent et à cordes aux timbres rares.  Voilà bien une expérience esthétique inoubliable, une rythmique mystérieuse et des vibrations qui sont faites pour nettoyer l’esprit de tout ce qui encombre.   12272952463?profile=original12272952861?profile=original12272953294?profile=original

 

 

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administrateur théâtres

12272947898?profile=originalC’est d’abord une musique improvisée au violoncelle qui vous enlace dans le noir complet. Ensuite la lumière se fait sur une femme, grande et longiligne, habillée des pieds à la tête d’une robe de religieuse intemporelle faite de lin blanc. Un linceul, avant l’âge ? Elle s’est assise sur une dure  chaise de bois  faite d’espaces vides, l'encadrement du vide cosmique? Le visage a les yeux baissés, ourlés de cils de poupée. La peau est lumineuse, les pommettes hautes, le teint nacré, le sourire entre sagesse et gourmandise, les cheveux jais: une garçonne ondulée sans le moindre apparat. La vision est celle d’une tragédienne du théâtre grec. Pendant toute sa confession intime, jamais le corps de cette femme ne bouge, qu’elle soit assise ou qu’elle se tienne debout. Toute la passion passe par le visage d’une mobilité extrême, le lieu où l’âme du texte se transfigure…. C’est à dire que le texte lui-même semble s'être épris de la comédienne, éclairant la moindre parcelle de son visage, faisant briller son regard ou perler des larmes silencieuses, faisant frémir  son expression au rythme harmonieux  des mots. Le verbe se confie, soupire, se rebelle, tempête et entre en fusion dans cette bouche généreuse, pulpeuse et sensuelle, découvrant les dents parfaites d’une merveilleuse jeunesse.

12272949065?profile=originalCette femme, la comédienne Christelle Willemez, a réellement  rencontré une autre femme : Christiane Singer qui est l'auteur du texte 'Entre ciel et chair', l’histoire vraie des amants mythiques Héloïse et Abélard. Elle en est devenue le ménestrel. « "Jamais, Abélard, et je te le jure devant le ciel et la terre, je n’ai été plus près de Dieu que dans nos embrassements. Et personne, aucun des Pères de l’Eglise, m’entends-tu, aucun Pontife, et tu connais ma foi, ne m’en dissuadera : la voie du divin a passé pour moi par les entrailles." Par sa voix et l’émotion intense qu’elle verse comme un philtre magique dans le texte, Christelle Willemez nous emmène sur le chemin d’une filiation de femmes passionnées, généreuses capables de l’oubli de soi pour atteindre l'extase, l'illumination, la béatitude? Un chemin qui remonte aux sources de l’amour courtois, Tristan et Yseult...

La voix de Christelle Willemez imprègne le texte d’émotion et de richesse rythmique et ses  silences se transforment en musique. Si Héloïse se sent « être la caisse de résonnance d’Abélard », sa voix  suspendue se prolonge en échos mystérieux sous le très sensible archet de Michel Thouseau  qui l’accompagne au violoncelle. Des vibrations profondes, puissantes et bien timbrées, des thèmes improvisés évoquant le moyen âge et des pizzicati  lumineux égrènent le chapelet de cette histoire tragique et merveilleuse à la fois.  Aussi les chants d’oiseau, les saisons, la poussière des chemins lors de  la fuite  des amants vers la Bretagne, la perte de l’enfant et l’enfermement dans le cloître du Périclet. La passion intense,  parcours initiatique douloureux  mène Héloïse à l'émerveillement. « Il y eut dans ma vie deux transformations radicales de tout mon être. La première c’est la passion qui l’opéra. La deuxième fut l’acceptation de notre destin. Pendant longtemps la souffrance n’a pas cessé de me chauffer à blanc sans que rien ne soit modifié dans mon existence. Et soudain, un changement radical s’opéra : l’aptitude à souffrir me fut ôtée. »  Quand survient le pardon… Laissons Héloïse le dire : « Tout se passa comme si, après une longue cécité, je recouvrais la vue. Chaque nœud de bois me surprenait, les aspérités du mur, la trace du ciseau des tailleurs de pierre aux liteaux, la fine ciselure des feuilles d’aneth, la couleur jaune… Je m’aperçus que jusqu’alors je n’avais rien vu de ce qui m’entourait. Un émerveillement commença dès lors qui n’a plus cessé depuis. »

 

 

12272748692?profile=originalDepuis sa création au Festival Off d’Avignon 2004, « Entre ciel et chair » a été à l’affiche de nombreux théâtres parisiens (Petit Gymnase (2006-2007), L'Aire Falguière (2010) et au Théâtre du Lucernaire (2011). Ce spectacle, en tournée depuis bientôt 10 ans,  fêtera bientôt  sa  180ème représentation et ses 8000 spectateurs.  C’est Clara Ballatore qui a dirigé la mise en scène totalement épurée où se conjuguent harmonieusement la sensualité et  la spiritualité. Le créateur de lumières, Franck Vidal  a joué des miroitements, des plongées dans la passion -éblouissement et torture - avec immense talent. C’est un bonheur qu’une autre femme, Fabienne Govaerts, ait pu accueillir ce spectacle intense et beau en Belgique en son  théâtre de la Clarencière.

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Les jeudi 3, vendredi 4, samedi 5 octobre 2013 avec Michel Thouseau
Les jeudi 10, vendredi 11, samedi 12 octobre 2013 à 20h30 avec  Birgit Yew

http://www.laclarenciere.be/

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LA FORME ENTRE RETENUE ET DEVOILEMENT : L’ART DE JEAN-PAUL BODIN

 

Du 25–09 au 13-10-13, l’ESPACE ART GALLERY (Rue Lesbroussart, 35, 1050, Bruxelles), nous propose de découvrir les nouvelles créations de Monsieur JEAN-PAUL BODIN, artiste Français que l’EAG avait déjà eu le plaisir d’exposer en 2011.

SURREALISTE ET SUAIRIQUE. Tel est le titre de cette exposition. Titre qui soulève un questionnement bien légitime. Doit-on voir dans le terme SUAIRIQUE la volonté d’un quelconque néologisme ?

Le style suairique résulte de la complexité du mystère, offert dans son expression. Largement inspirée de l’image radiographique que l’on a du Saint Suaire de Turin, l’œuvre de JEAN-PAUL BODIN se veut une iconographie de l’onirique où la forme corporelle, diluée dans l’éphémère du linceul, se mélange à la matière translucide, matérialisée par le « suaire », lui-même traité comme une réalité évanescente et fuyante. Car il s’agit, pour le propos, d’une « forme corporelle » ainsi que d’un « suaire » rêvés, exprimés dans la réalité d’une vision plastique.

Cette expression des formes offre des moments où la dimension mystique se reflète dans le travail de l’œil à découvrir la genèse de la matière, progressivement et partiellement révélée. Partiellement, parce que toujours enveloppée dans la chrysalide du « suaire », traité comme une matrice, à travers laquelle apparaît l’image en suspension du mystère.

Les œuvres se scandent sur un chromatisme de fond, monochrome, tel que le bleu, le jaune ou le rouge, sur lequel se déploie le trait.

Est-ce, d’un point de vue technique, un travail sur le relevé photographique de la fin du 19ème siècle, laissant apparaître la forme humaine qui justifie ce néologisme d’art suairique, en rapport avec le Saint Suaire de Turin? Oui et non. Car l’aventure créatrice aboutissant à ce résultat a commencé par une erreur de manipulation de la part de l’artiste. Des produits chimiques tombés sur les glacis à même la toile ont fait, le plus accidentellement du monde, apparaître la silhouette d’un visage humain. En travaillant sur cet accident de parcours, l’artiste a élaboré progressivement un langage fouillé et personnel, aboutissant vers un univers fantastique CITE ENGLOUTIE (150 x 120 cm – huiles sur toile)

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et abstrait LE GUERRIER (65 x 81 cm – huiles sur toile).

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A la question, subsiste-t-il encore des traces (même subconscientes) de surréalisme dans son art suairique, l’artiste répond par l’affirmative, en insistant sur le fait que ces traces demeurent néanmoins passagères mais bien réelles pour certains tableaux, tels que précisément CITE ENGLOUTIE (cité plus haut), lequel nous offre une vision apocalyptique d’un moment absolument intemporel, puisque la cité n’en finit pas d’être engloutie dans les flots, que le visiteur pourrait aisément interpréter comme des flots de feu, suggérés par la couleur rouge fauve qui se déploie sur la partie inférieure de la composition symbolisant l’abîme.

Cette atmosphère tragique est obtenue par une longue succession de couches, étalées les unes sur les autres, comme autant de compositions chromatiques superposées, assurant à la fois transparence et lumière par superposition des glacis.

L’artiste s’intéresse-t-il à la photo, comme certaines œuvres pourraient le laisser penser ?  EMOTION  (33 x 41 cm – huiles sur toile).

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A cette question, ce dernier avoue, plus que tout, son intérêt affirmé pour les représentations stylisées qu’offre la technique de la radiographie médicale. Bien entendu, il s’agit, en ce qui concerne son œuvre, de la radiographie d’un monde intérieur, qui se décline à travers les nuances infinies du pathos.

Loin du discours tournant autour du mystère du Saint Suaire de Turin, son œuvre émane d’une démarche mystique, nourrie de questionnements existentiels, qu’une écriture basée sur une approche abstraite, sans aucune influence essentiellement chrétienne, affirme au sein d’un mystère conçu en formes vaporeuses et confuses. Une grammaire axée sur l’antiforme (par opposition à la notion de la forme conventionnellement pensée).   

JEAN-PAUL BODIN insiste sur le fait qu’au début, il n’aimait pas vraiment l’abstrait mais qu’au fil de son évolution personnelle, il a fini par y trouver une voie créatrice.

Venons-en à un autre aspect de la palette créatrice de cet artiste, à savoir sa dimension surréaliste.

Il s’agit d’un surréalisme personnel tendant vers le naïf, tant dans le style que dans le référant iconologique, exprimé dans sa symbolique.

Avec LE PARADIS  (72 x 112 cm - x 2) – (132 x 112 cm), l’artiste a voulu, dans son propre langage pictural, rendre un hommage vibrant à Breughel l’Ancien

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Il s’agit d’un triptyque où le panneau central est axé sur la présence d’Eve évoluant au cœur de l’Eden. Celle-ci figure au centre d’une bulle, en bas sur la gauche de la composition, émergeant dans sa nudité, entourée d’une végétation assez tourmentée. Chose inhabituelle, la présence d’Adam n’est signalée à aucun moment. Sa moitié évolue au cœur d’un univers lacustre, où les tonalités chromatiques majeures sont le bleu, le jaune et le vert, conjugués en dégradés. Elle ne semble pas naître pas d’une côte d’Adam mais de la Nature même.

Le panneau de gauche est exclusivement consacré aux mondes animal et végétal.

Ce n’est que dans le panneau de droite que le couple mythique fondateur, Adam et Eve apparaît.

Celui-ci est, entre autre, représenté dans un premier médaillon, en bas à gauche (comme pour le panneau central avec Eve) ainsi que dans un second médaillon, en bas à droite de la composition. De plus, ce panneau revisite dans une écriture contemporaine, une forme esthétique issue de l’art religieux de la Renaissance qui consistait à « démultiplier » les mêmes personnages sur une même surface, évoluant dans des scènes différentes. Adam et Eve sont ici représentés, soit accouplés, soit individuellement, à l’intérieur du même cadre scénique mais plongés au sein de situations différentes.

Cette œuvre est une réinterprétation du PARADIS TERRESTRE de Breughel l’Ancien (ca. 1607–08 – 48 x 65 cm). Une réinterprétation qui « déséquilibre » tout en « rééquilibrant » l’œuvre originale, en ce sens que le tableau de Breughel, construit en un plan d’ensemble dans lequel figurent tous les éléments, est si on le regarde de près, un triptyque qui ne dit pas son nom. En effet, l’œuvre initiale est construite en trois plans : 1) les animaux de la création, en avant-plan

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2) la création d’Eve sortie de la côte d’Adam, au centre

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3) le reste du paysage lacustre confinant avec le ciel, à l’arrière-plan.

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JEAN-PAUL BODIN a, dans un premier temps, « désarticulé » l’ensemble original pour le « réarticuler » en un triptyque, comportant trois ensembles distincts. On peut même dire qu’il l’a « amplifié », en ce sens qu’à partir d’un tableau d’aussi petites dimensions (48 x 65 cm), il en a fait une œuvre d’aspect presque monumental.

Qu’est-ce qui dans ce triptyque est surréaliste et qu’est-ce qui est naïf ?  

Rappelons qu’il s’agit ici de l’expression d’un langage personnel, lequel s’écarte singulièrement des conventions formelles du surréalisme.

Dans le panneau central, cette pénétration du soleil (en jaune très vif) dans la mer au large (dans un bleu presque blanc), renoue avec le vocabulaire surréaliste « classique », tout en demeurant très personnel. Tandis que ce même bleu de la mer devient de plus en plus épais, au fur et à mesure qu’il s’approche de la présence physique d’Eve et de celle du visiteur qui entre en contact visuel avec le tableau, c'est-à-dire avec la réalité picturale du récit symbolique.

La dimension naïve, elle, se manifeste surtout d’un point de vue stylistique dans l’élaboration de la végétation, inquiétante, fantastique et luxuriante ainsi que par le rendu plastique des animaux. Ce choix stylistique n’est pas sans rappeler l’art du Douanier Rousseau. Un art ancré dans un fantastique tendre et joyeux.

La présence de ce triptyque s’explique en tant que facteur de comparaison entre les styles surréaliste et le suairique de l’artiste. Cela s’imposait, surtout si l’on songe que JEAN-PAUL BODIN a eu l’occasion de pratiquer un surréalisme plus conventionnel proche, notamment d’un Magritte, pour des œuvres qui ne sont pas exposées actuellement à l’EAG et qui mériteraient pleinement d’y figurer.

Autodidacte de formation, JEAN-PAUL BODIN a néanmoins fréquenté les Beaux Arts où il s’est formé dans la technique du dessin. Il peint essentiellement à l’huile, dans une technique axée sur un mélange savant d’huiles diverses.

Ce qui fait de lui un véritable maître dans la brillance de la lumière, grâce à la maîtrise qu’il a de la composition des glacis.

Un dénominateur commun réunit les styles surréaliste et suairique : une recherche absolue du sacré dans ses formes les plus insensées.

Artiste de l’introspection mais aussi du rêve en fête, son art entretient le dialogue séculaire entre l’Homme et ses fins dernières.

François L. Speranza.

 

 

Arts 
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Lettres

 

N.-B.: 

Ce billet est publié à l'initiative exclusive de Robert Paul, fondateur et administrateur général d'Arts et Lettres. Il ne peut être reproduit qu'avec son expresse autorisation, toujours accordée gratuitement.

 

A lire également:  

Quelques critiques de François Speranza, Historien d'art - Cinquième édition revue et augmentée (proposé et réalisé par Robert Paul)

Voir en plein écran

Les billets critiques de François Speranza deviennent de plus en plus connus et attendus avec impatience par les artistes qui font l'objet de commentaires ainsi que par ceux qui ont pu contempler de visu toutes les oeuvres mentionnées et qui attendent des suppléments d'informations afin de compléter leurs ressentis, et d'approfondir leur rencontre avec les artistes.

Il s'agit là d'un précieux corpus qui amplifie nos connaissances et enrichit indubitablement le réseau.

Robert Paul

 

 

 

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Le hijab et la mode

                                                                              

                                                                              Propos

 

 

Pour une femme musulmane, décider de porter le hijab dans un pays européen est généralement un comportement strictement religieux. Le voile, dont elle couvre ses cheveux est un modeste foulard qui n'est pas de couleur ardente.

On peut par contre s'interroger sur le choix de nombreuses femmes instruites, qui ont compris que le port du voile n'est nullement un impératif du Coran et qui en font certainement un atout qui sert leur féminité.

Élégantes et maquillées, elles s'offrent des coiffures originales et luxueuses qui les rendent plus séduisantes. Des boutiques spécialisées rivalisent pour proposer des voiles de plus en plus raffinés et onéreux.

Il était courant, il y a quelques années que les femmes. de tous les pays. portent un foulard sur la tête pour se protéger du vent.

La différence que l'on constate est la fierté que les femmes musulmanes mettent à étaler leur religion par la manière de se vêtir quand elles portent un hijab.

Toute mode est contagieuse et la tentation de plaire est grande chez la plupart des femmes.

Il est surprenant d'apprendre que des musulmanes, qui semblent joyeuses, arrivent à convertir à des catholiques peu futées, qu'elles côtoient.

Il y a quelques jours, au Québec, la télévision a diffusé, en reprise, une enquête forte instructive sur des femmes musulmanes d'origine et sur des converties.

Après avoir porté le voile pendant vingt ans, en pensant qu'elle en avait l'obligation, une Québécoise a décidé de ne plus se couvrir la tête. Sa fille, adolescente, lui a déclaré sa tristesse car elle la trouvait plus belle portant le voile. Elle a affirmé à sa mère: moi, je le porterai c'est certain!

J'ai aussitôt pensé à l'admiration que pourrait provoquer chez certains enfants une jeune et jolie maîtresse portant un voile de la récente mode.

Un vieux diction prétendait :« il faut suivre la mode ou quitter le pays »

Tous les nouveaux immigrants ne pensent pas ainsi et leur attitude obstinée change parfois l'image qu'on avait d'un pays.

Les Québécois s'inquiètent pour la survie de leur valeurs. Ils tiennent à leur identité.

3 octobre 2013

 

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CHOIX?

Entre ce temps en trop et puis le temps trop court

La vie désarçonnée balance à qui mieux mieux!

Entre désir d'ailleurs et sublimer le présent

L'esprit trop compliqué ne fait que perdre son temps!

Entre l'amour passion, improbable tendresse...

Faut apprendre à garder malgré tout l'allégresse!

Entre soir et matin s'offrir de folles nuits

Pour surprendre l'entrain et oublier l'ennui!

Entre regrets et vie, nous ôter de la gorge

Ce nœud si fort ancré que parfois l'amour forge...

Et puis ouvrir les yeux au crépuscule du temps

Et renoncer enfin à tous les contretemps!

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EMOTIONS

                    

                              Un croissant de lune,
                              Une branche d'arbre sur la pâleur du ciel,
                              Le cri d'une hulotte...
                              Et l'étrange saisit la nuit.

                              Une maison éventrée,
                              Un pan de mur, un portrait abandonné
                              Qui fixe la rue comme un reproche...
                              Et la nostalgie s'épanche dans l'air.

                              Une fenêtre entrouverte,
                              Une femme au piano,
                              Des notes qui volent à la rencontre du passant...
                              Et le rêve s'accroche à la lumière de  midi.

                              Un terrain vague,
                              Une carcasse de voiture, sur le siège
                              Trois chatons qui tètent leur mère...
                              Et la vie triomphe de la laideur.

                              Une porte de prison ouverte,
                              Un détenu libéré, valise et angoisse
                              Il salue un homme qui détourne la tête...
                              Et la solitude monte des pavés à la gorge.

                              Un champ clos,
                              Un cheval lancé au galop
                              Vers un horizon qu'il veut reculer...
                              Et la liberté enfièvre la prairie.

                                    Barbara Y. Flamand

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EMOTIONS

                    

                              Un croissant de lune,
                              Une branche d'arbre sur la pâleur du ciel,
                              Le cri d'une hulotte...
                              Et l'étrange saisit la nuit.

                              Une maison éventrée,
                              Un pan de mur, un portrait abandonné
                              Qui fixe la rue comme un reproche...
                              Et la nostalgie s'épanche dans l'air.

                              Une fenêtre entrouverte,
                              Une femme au piano,
                              Des notes qui volent à la rencontre du passant...
                              Et le rêve s'accroche à la lumière de  midi.

                              Un terrain vague,
                              Une carcasse de voiture, sur le siège
                              Trois chatons qui tètent leur mère...
                              Et la vie triomphe de la laideur.

                              Une porte de prison ouverte,
                              Un détenu libéré, valise et angoisse
                              Il salue un homme qui détourne la tête...
                              Et la solitude monte des pavés à la gorge.

                              Un champ clos,
                              Un cheval lancé au galop
                              Vers un horizon qu'il veut reculer...
                              Et la liberté enfièvre la prairie.

                                    Barbara Y. Flamand

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Miroirs et émois

 

Lui ai souri, en la coiffant.

La vielle dame se rassure.

Reste confuse, j'en suis sûre.

Son regard brille, en cet instant.

S'inquiète l'âme sans tendresse,

Subissant l'enlaidissement,

Causé par le vieillissement.

Que deviendra son allégresse?

L'esprit, en santé, réagit,

Il peut ranimer la confiance,

Créant, une douce ambiance.

L'espoir voyageur resurgit.

 

En me rencontrant, par hasard,

Bien des fois, je fis triste mine

Au visage qui me chagrine,

Que n'embellirait aucun fard.

 

Or, en ce jour, je me délasse,

Dans le silence et l'harmonie.

Je me sens bien, épanouie.

J'accueille, à nouveau, une grâce.

3 octobre 2013

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Une apaisante rêverie

 

Et si nous prétendions, mais en voulant y croire,
Si, durant le chemin, nous nous faisions accroire
Que les lys éphémères ne se faneront pas,
Qu'ils garderont intacts leur forme et leur éclat?

Nos jeux d'enfants étaient assez souvent des poires.
Ceux qui perdaient riaient de leurs fâcheux déboires.
Mais nous pleurions aussi, en ce temps là, déjà,
Tourmentés par des grands, inconscients ou bien fats.

Après avoir tourné des pages et des pages,
Après avoir compris, être devenue sage,
Je me suis libérée des peines et rancoeurs.

Ce soir, en souriant, je nous vois, toi et moi,
Allant main dans la main, assurés du bonheur,
Tout comme au temps jadis de nos troublants émois.

2 mai 2008

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L'amour, toujours l'amour !

Ne pas s'y tromper, c'est la phrase du naïf, de l'ado, du bébé à sa maman ou l'inverse. Non, c'est plutôt l'argent, toujours l'argent !Dans les yeux de la belle dort la dot, dans les yeux du beau dort le pot ! Le pot plein de bonheurs à venir :une belle demeure aux meubles lourds, aux miroirs ciselés, aux dorures de vases sur la cheminée en marbre de Carare, de fauteuils aux velours cloutés, de tapis de Perse brossés à la main de la main attentive et aimante d'une servante au plumeau délicat parlant la langue de Voltaire au coup de sonnette de l'ennui, le tout sortant de la lampe magique d'Aladin. Dans le pot courent des chiens élancés et joueurs sur un gazon anglais à l'herbe soigneusement peignée et dont l'intelligence de ce jardin aux sources éparses, aux cygnes gracieux, aux essences d'Afrique confère cette noblesse toute naturelle aux chiens de race.

Au travers des vitraux aux ciselures délicates rappelant les plus belles cathédrales deux visages contemplent la rue. Dieu que le coeur est chaud quand le rêve de la nuit hante encore les regards perdus et hagards des beaux et des belles de jour !

"Quand on n'a que l'amour ... "

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