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MEMOIRE BLANCHE

Mes légendes, comme de vieux songes,

 Butinent, comme des abeilles en transe,

Dans ma mémoire pour se forger

Un petit semblant de cohérence.

Mon présent, tel un songe lointain,

Butine dans le crâne du passé ;

Lui aussi veut se bricoler

Un semblant d’histoire, de genèse,

Mais les souvenirs de l’enfance,

Bannis de ma blanche mémoire,

Se trouvent relégués à l’oubli.

L’enfance ainsi est estompée,

Les souvenirs vite oubliés,

Le présent devient douloureux,

Les heures redeviennent corrompues

Et tous les lieus deviennent rompus.

Avec les pages nues égrenées

De cet album de l’amnésie,

Mon temps s’écourte sur cette planète

L’espace  s’étire pour mes navettes

Entre hier lointain et demain incertain.

 

Khadija, Agadir, Dimanche 23/9/2012

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Poésie (suite)

 

Poésie,

ancolie blanche,

ce  genre de diamant pur,

fait d’encre, d’arbres

 et de sang clair et chaud ;

cette petite merveille,

respirant large en peu de pages,

passant de main en main,

d’âme en âme ;

richesse du Monde, partage !

Poésie,

L’envolée d’une âme

qui se donne, s’élargit à l’infini,

diaphane et bleue !

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L'ALTRUISTE

Dédié à mon grand ami tape logbo firmin qui vien de perdre un être si cher à son coeur,

L’altruiste

 

Je le vois accourir aux quatre coins sans fléchir

Et toujours assouvir leurs besoins sans saisir

Le temps par ses filets ni  l’heure pour respirer

Le temps part et le laisse dans sa traine et en laisse

Comme on laisse derrière soi un amour et un toit

Mais lui c’est pour autrui qu’il accourt et aboie

Il se meurt de douleur sans une main qui caresse

Ses plaies tendres et saignantes ni qui soigne ses détresses

Je le vois aux petits soins pour la veuve l’orphelin

L’or de ses mots si beaux fait briller tant d’espoirs

Mais le temps ne lui fait voir que peines et déboires

Triste deuil que celui de ce cher altruiste

Qui diffuse le bonheur et se retrouve si triste

Au chevet des aimés que la vie lui retire

Et ne sait lui offrir que chagrins et soupirs

 

Khadija, Agadir, Lundi 17/9/2012 à 23h10

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ECHEC

O temps qui dois unir les cœurs!

O toi heure horrible et traitresse!

Malgré perte, pleurs et tristesse,

Ils allaient chevaucher les mers

Pour s’embrasser et s’enlacer,

Réaliser un rêve si tendre,

Commettre enfin leur folle passion

Rouge et jeune et préméditée.

Mais toi, destin jaloux, amer,

Ne voulus point cette évasion

Et l’avortas dans l’embryon.

 

Khadija, Agadir, jeudi 20 septembre 2012, 10H15

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Seulette mais sans pleurs

 

 

Comme l'autre seulette,
sans être pour autant ma seule compagnie.
Comme l'autre seulette,
isolée dans mon corps, très loin de mes amis,

de ceux que j'aime encore.

Seulette dépouillée des regards et des gestes,
du timbre de ces voix devenues assourdies.
Seulette se rappelant, sans en être alourdie,
les instants lumineux qui créaient une fête.

Comme l'autre seulette,
mais sans pleurs cependant, grâce aux âmes illustres
qui parlent aux vivants,
les charment, les consolent des caprices du Sort.

14/4/2000

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administrateur théâtres

12272831099?profile=originalUne « tragédie de Quat’sous ».

Si l’on pensait connaître tous les chefs-d’œuvre sortis de la plume hugolienne, on se trompait. Mille francs de récompense… une pièce signée Victor Hugo, qui a attendu près d’un siècle avant d’avoir été révélée au public et témoigne d’une extraordinaire inventivité.

  Mille francs de récompense est un chef-d’œuvre du genre. Le drame social, rajeuni par la fantaisie, revivra ainsi les beaux soirs du Boulevard du Crime.
  Une époustouflante histoire où l’innocente persécutée triomphe au dénouement.

Glapieu, le vagabond redresseur de torts, cette eau-forte de bagnard traîne-savate au cœur tendre, c’est Jean Valjean qui sauve l’orpheline au lieu de voler les chandeliers de Mgr Myriel. Une bombe astucieuse dans l’histoire dramatique. Un bel engin a retardement qui pète 150 ans après sa fabrication, une machine à faire rire et à s’attendrir. C’est fin, gros, généreux, naïf, habile, truculent, tout ensemble. Un mélodrame comique nourri aux mamelles de Shakespeare.

au Théâtre des Martyrs, jusqu'au 27 octobre 2012

«Etant les ignorants, ils sont les incléments » Rencontre avec Gavroche adulte:

Héroïsme et verve fantaisiste tiennent le premier rôle de cette pièce de Victor Hugo qui a attendu plus d’un siècle pour être publiée. Un mélodrame pétillant d’humour qui met en scène Glapieu, un vagabond inventif qui veut changer de carrière pour vivre dans l’honnêteté et choisir le trottoir au soleil. Le Théâtre en Liberté fête cette année ses 20 ans et nous fait le cadeau d’une distribution de comédiens brillants qui mouillent leur chemise. Le jeu n’est-il pas la plus belle chose au théâtre?

Bas les masques imposés par la société: on est à Paris pendant le Carnaval à la fin de l’hiver 1862. Vivent les masques éphémères de la fantaisie qui vont dévoiler la vraie nature des gens. Le bagnard repenti que joue Jean-Henri Compère avec un brio exceptionnel - s’est mis en tête de sauver la veuve (Dolores Delahaut), l’orpheline (Isabelle De Beir) et le grand-père grabataire et ruiné (Christophe Destexhe). Tous les ingrédients d’un mélodrame réussi. Glapieu va surtout régler son compte à un odieux  homme d’affaire, Rousseline campé par un Jaoued Deggouj aux mieux de son talent comique. Au service d’un riche banquier (Bernard Marbaix), il va procéder à la saisie des maigres biens de la triste famille. Un personnage invisible et omniprésent rôde, c'est l’Argent. Un dieu tyrannique et excessif, juge et partie dans cette société âpre où les banquiers sont rois. Le capitalisme financier est devenu un système sans scrupules, une norme économique qui n’épargne aucun petit. Rousseline, l’immonde prédateur va tendre un piège: il renoncera à la saisie en échange de la main de Cyprienne.

Théâtre engagé, la pièce est donc une sorte de manifeste tour à tour drôle et glaçant. Le tendre amoureux (Gauthier de Fauconval) est prêt à prendre par amour les risques les plus fous et Gladieu, tantôt redresseur de torts, tantôt bouc émissaire, va tenter de faire triompher la justice, n’hésitant pas à prendre les spectateurs à témoin, du haut de sa lucarne. Quant à lui, le démoniaque Rousseline épris de la belle orpheline est prêt à toutes les infamies pour arriver à ses fins.

Daniel Scahaise a su fédérer autour de lui une équipe pétulante et cohérente qui partage des idéaux communs. Les comédiens du Théâtre en Liberté  montent en scène sans artifices, ils sont vrais, vivants et authentiques. On sent circuler entre eux une solidarité communicative, une connivence qui capte le cœur du spectateur. Le choix de monter cette «tragédie de Quat’sous» où chantent des musiciens comme bateleurs d’un autre siècle, n’est sans doute pas un hasard. Il ressort de ce spectacle de l’émotion, de la contestation et de la générosité dont notre siècle, à bien des égards fort semblable à celui d’Hugo, a peut-être besoin.

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Joë Bousquet, le voyageur immobile de Carcassonne

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Hommage à celui qui ne pouvait plus voyager que dans sa tête, Joë Bousquet, le « voyageur immobile » de Carcassonne.

 

« Tout semble perdu, mais il nous reste l’issue de sauver le mal. » (Joë Bousquet)

 

La mort ne voulait pas de toi qui la bravais en bottes rouges, à sept lieues à la ronde. La balle qui traversa ta poitrine avait tracé un sillon fatal au-dessus des blés avant de te clouer pour toujours à ce lit de souffrance où tu n’as fait que changer de champ de bataille.

 

Tu n’étais jamais seul dans cette chambre aux volets clos avec ton ange contre ta tempe et le sourire de tes amoureuses… « Elles m’ont donné ce qu’elles ne donnent à personne, et j’ai compris qu’il y avait un ciel dans leurs yeux dont leur regard n’était que le crépuscule. »

 

La pluie moirée de la tenture était lourde du poids des mondes. Pour consoler ton corps immobile, fauché dans la fleur de l’âme, les ailes des fées du pays d’oc bleuissaient le silence peuplé de livres. Alors du rechaussais tes bottes rouges et tu marchais à l’intérieur de toi-même, dans la forêt endormie de Max Ernst, ton rempart contre le malheur.

 

Parlerais-je de tes songes de morphine et d’opium, de tes « tisanes de sarments », viatiques de l’explorateur que tu songeais parfois à retourner contre toi-même quand la douleur était trop forte ?

 

Scaphandrier des profondeurs, tu buvais à la source noire, au seuil de la nuit sacrée de Novalis où nage un poisson d’or et que tout homme aspire à connaître…

 

Allégeance au souverain de la douleur ! Mais tu étais comme tous les hommes, Joë Bousquet, car tout homme est blessé.

 

Voyageur immobile mais rapide comme l’éclair, ta plume en guise de bourdon, pèlerin de la Vierge noire à qui tu rendis ses diamants, l’amour lointain des troubadours ciselait ton profil d’alchimiste. Le plomb de ton malheur pour lequel tu n’avais pas de larmes s’était changé en or et ton front où bleuissaient les myosotis de Montségur abritait l’harmonie des contraires.

 

La balle qui traversa ta poitrine avait tracé un sillon fatal au-dessus des blés avant de te clouer à la souffrance. Mais ce ne fut que pour triompher du désastre et pour courir, à corps perdu, pieds nus comme un enfant, vers la Beauté.

 

 

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Un jour , une vie, une parole...

Sur la route de ma vie , un instant,  je me pose

un instant , une parole , un jour....

 

Au coeur du passage sur l'autre rive

se trouve l'amour et l'éternité ...

 

Un instant pour s'ouvrir au monde

une parole pour sourire au chagrin

Un jour pour aimer et être aimée.

 

Sur la route de la vie se trouve une âme

qui protège de sa pureté , éclaire ma  voie.

 

de ce jour tant attendu , j'espère enfin

Une pause sur le devenir, un arrêt , sans fin

 

Sur la route de ma vie beaucoup de tristesses

et de souffrances et pourtant quelque part

un ange me sauvegardait des dangers

Pourquoi tant de temps perdu , pourtant

je ne comprends certe pas le sens , maintenant

mais un jour je grandirai de ces épreuves

 quand viendra le moment je comprendrai,

l'attente d'un nouveau jour est proche

je continue à espérer et à avancer avec confiance.

 

 

 

 

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12272835074?profile=original"Les vrilles de la vigne" est recueil de textes de Sidonie-Gabrielle Colette, dite Colette (1873-1954), publiés en revue pour la plupart, et recueillis en volume sous ce titre à Paris aux Éditions de la Vie parisienne en 1908; réédition définitive chez Ferenczi en 1934.

 

Entre contes métaphoriques et poèmes en prose, les pièces qui composent les Vrilles de la vigne inaugurent cette veine du texte bref, si foisonnante et originale dans l'oeuvre de Colette. Comme dans nombre de ses ouvrages, l'écriture se nourrit de l'expérience vécue - Colette s'est séparée de Willy et vit, à partir de janvier 1907, avec Missy, la fille du duc de Morny -, que l'imaginaire et la poésie viennent transformer et transcender.

 

Les Vrilles de la vigne comprennent vingt textes dont la disposition n'obéit pas à un ordre chronologique. L'organisation du recueil participe donc d'une architecture concertée. Les trois premiers textes («les Vrilles de la vigne», «Rêverie de Nouvel An» et «Chanson de la danseuse») sont des sortes de contes métaphoriques dans lesquels Colette évoque sa destinée, douloureuse et exaltante à la fois, de femme libre et solitaire. Les trois pièces suivantes («Nuit blanche», «Jour gris» et «le Dernier Feu»), adressées à Missy, célèbrent la douceur du lien avec la compagne et rappellent, sur un ton empreint de nostalgie, les souvenirs d'une enfance aux allures de paradis perdu. D'autres pièces s'apparentent à des fables: la description du comportement des animaux familiers, chers à Colette et souvent présents dans son oeuvre, invite à une méditation sur les relations humaines («Amours», «Nonoche», «Toby-Chien parle», «Dialogue de bêtes»). Le personnage de Valentine, dont Colette brosse le portrait à travers dialogues et anecdotes («Belles-de-jour», «De quoi est-ce qu'on a l'air», «la Guérison»), fournit matière à diverses réflexions sur les amours et la destinée des femmes. Les trois dernières pièces apparaissent comme des croquis pris sur le vif de paysages marins («En baie de Somme», «Partie de pêche») ou de l'univers du spectacle («Music-halls»).

 

Au-delà d'une grande variété apparente, le recueil trouve son unité dans une quête de l'identité qui est au coeur de presque tous les textes. Après la désillusion du premier amour et du mariage, Colette, tout comme le rossignol emprisonné dans les vrilles de la vigne, a su s'affranchir de ses liens: «Cassantes, tenaces, les vrilles d'une vigne amère m'avaient liée, tandis que dans mon printemps je dormais d'un somme heureux et sans défiance. Mais j'ai rompu, d'un sursaut effrayé, tous ces fils tors qui déjà tenaient à ma chair, et j'ai fui...» («les Vrilles de la vigne»). L'écrivain cherche aussi à se libérer de sa première expérience littéraire, c'est-à-dire du personnage de Claudine (voir Claudine à l'école), ce double mythique d'elle-même avec qui elle ne veut plus être confondue. Ce renoncement, pour être revendiqué, n'en est pas moins douloureux et nostalgique: entre l'idéale Claudine et la superficielle Valentine, que la narratrice traite avec une affectueuse condescendance, Colette cherche son identité de simple femme.

 

L'écriture relate et nourrit tout à la fois cet apprentissage de soi. Relevant aussi bien de la confidence intime que de l'essai moral, le texte est médiateur d'une conquête apaisante de la sagesse: «Il faut vieillir. Ne pleure pas, ne joue pas des doigts suppliants, ne te révolte pas: il faut vieillir. Répète-toi cette parole, non comme un cri de désespoir, mais comme le rappel d'un départ nécessaire...» («Rêverie de Nouvel An»). Le propos, toutefois, demeure simple et modeste. Cette oeuvre, dans laquelle l'écrivain sait mêler la mélancolie et l'humour, l'anecdote et la méditation, est riche de cette verve pittoresque et attachante dont Colette a déjà le secret.

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Comment ai-je pu oublier ?

Hâtivement, je me réveille.

Ce n’est pas l’heure du réveil.

Un sentiment de crainte m’envahit.

 

Je sors de mon lit.

Je suis en sueur.

Je prends peur.

Est-ce ce bruit

Qui m’aurait surpris ?

 

Je descends l’escalier.

Dans les mains, ma batte préférée.

Je fais le tour de la maison.

Aucune trace d’effraction.

Je vérifie l’électricité

Et la porte d’entrée.

 

Je me trouve ridicule,

Passe par la cuisine minuscule,

Me prendre un verre de lait

Et quelques fruits frais.

 

Rassurée, je remonte à l’étage

Sans oublier au passage,

De rebrancher l’alarme.

 

Sur ma peau colle mon pyjama.

A mes yeux, montent les larmes.

 

Je remonte les draps.

Je pense à toi.

 

Si tu étais à mes côtés,

Mes craintes se seraient envolées.

Je me redresse prestement

Et réalise brusquement

Que je ne t’ai pas  téléphoné,

De toute la journée.

 

Comment ai-je pu oublier ?

 

Mon surplus de travail m’a perturbée.

Trop vite les heures sont passées.

Je ne peux me pardonner,

De ne pas avoir pris de tes nouvelles.

 

J’hésite et ne trouve pas le sommeil.

Tant pis, je vais sonner.

 

Tutu tut… pas une seconde s’est écoulée

Avant que tu ne répondes à mon appel.

 

« Bonsoir ma Belle.

Je t’ai attendue toute la journée.

Tu m’as manqué…

Marylise Grand'ry

                                                          

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La lune amoureuse

Quand vient le soir, et tout se calme

Et les étoiles viennent danser

Toutes invitées contempler charme

De dame lune aux joues enflées

 

Quand c’est la nuit, la lune se lève

Pour commencer sa randonnée

Comme d’habitude sans faire de trêve

Pour écouter les chats miauler

 

Quand c’est la nuit, et tout s’endort

La claire lune se fait très belle

Baignant heureuse dans le décor

D’un beau jardin garni d’étoiles

 

Parait la lune, quand c’est la nuit,

Visage pale à l’horizon

« Aux cœurs épris elle fait l’amie »

Selon les dires du hérisson

 

Quand dame lune montre son charme

Faisant la joie des vieux hiboux

Qui lèvent la voix perçant le calme

Pour ululer des longs youyous

 

Quand dame lune se montre gaie

Et étincelle de tout son feu

Elle donne l’image d’astre hanté

Par des lutins fort malicieux

 

Quand c’est le noir, et sort la lune

Pour faire l’amie aux amoureux

Dans leurs cachettes derrière les dunes

Tous les fantômes dansent heureux

 

Là dans l’espace elle est rêveuse

Gardant pour elle un doux secret

Le cœur épris l’âme amoureuse

Du beau soleil l’astre enflammé

 

                                                         

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Masculin, Féminin,

Une Femme,

marée haute, bleue et verte,

chantante,

sa nudité,

marée basse, blonde,

murmurante,

l' Homme,

ciel haut, marine,

 grave,

sa nudité,

ciel bas, transparent,

murmurant,

l’un et l’autre s’effleurant,

se découvrant lentement,

puis tutoiement de deux peaux ;

entre elle et lui,

l’infatigable soleil blanc,

un peu lourd,

sourd au Monde,

entre nuages et  coquillages,

les pas de l’eau, chaude ;

désir qui s’étire, s'accomplit,

en secret dans la brume,

respirations salines et claires.

En cet instant troublant,

j’écris une rencontre,

  « une marine »,

montante et descendante.

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Ce bateau en partance

 

 

Les beaux mois de l’été, le temps pour des vacances.

Des cartes en couleurs, figeant des lieux lointains,

M’invitent au voyage, et me laissent émue.

...

Je pense à ce bateau qui partait pour la France.

Je le voyais glisser lentement sur l’eau bleue

Et s’éloigner de moi, c’était début juillet.

...

Je le suivis des yeux, aussi loin que je pus.

Or, quand il disparut, un pressentiment vague

M’avertit que, peut- être, il ne reviendrait plus.

...

26/7/91

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Penser, bref !

  • Tellement libre de penser, que j'en oublie de penser.

    Pansez moi, histoire de gérer le chaos libre.

    Libre à vous de juste penser des pensées justes.Liberté mal gérée est gérée par le mal libre.

    Liberté contrôlée est le mirage de la pensée libre et donc orientée.

    D'où vient l'orientation ?

    A qui la faute d'avoir une liberté d'expression agencé.

    L’extrémité des choses vient d'où ? L'erreur vient d'où ?

    Le langage varié qui naquit d'un mélange de liberté de penser.

    Comme chacun à sa façon de penser et de la gérer en fonction de ce qui est pensable ou non, difficile de mettre tout le monde d'accord.

    Les extrêmes engendrent beaucoup de bruit, de pensées troubles impensables qui se répercutent sur le manque de pensées, de penser, de panser...

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Dylan Thomas ou la nostalgie du paradis perdu

dylan thomas

Dylan Thomas naît à Swansea, ville côtière du Pays de Galles.

 

Son père David, diplômé en anglais et écrivain, pousse son fils à parler l'anglais plutôt que le gallois, la langue de sa mère, mais sa poésie gardera la trace de l'influence du gallois.

 

 Il fréquente la Swansea Grammar School, école pour garçons où son père enseignait la littérature anglaise. C’est dans un magazine scolaire que le jeune Thomas publie son premier poème. Il quitte l'école à 16 ans pour devenir reporter durant un an et demi.

 

Il passe la majeure partie de son enfance à Swansea, hormis des séjours réguliers à la ferme de Carmathen que possédait la famille de sa mère. Ces séjours influencèrent son travail ; on le remarque dans de nombreuses histoires courtes, dans des œuvres radiophoniques ou encore dans le poème "Fern hill" ("La colline des fougères")

 

Il écrit la moitié de son œuvre alors qu’il vit dans la maison familiale du 5 Cwmdonkin Drive (le poème le plus connu étant : "And death shall have no dominion"). En novembre 1934, il publie son premier recueil de poésie : "18 Poems".

 

En 1937, il se marie avec Caitlin Macnamara (1913-1994) et aura trois enfants avec elle, malgré une relation houleuse, entachée par des écarts conjugaux.

 

Dylan Thomas avait des problèmes avec l'alcool dans lequel il noyait sa difficulté de vivre.  Le 3 novembre 1953, au Chelsea Hotel de New York il déclare: "I've had 18 straight whiskies, I think this is a record". Six jours plus tard, pendant sa tournée promotionnelle new-yorkaise, à la White Horse Tavern, de Greenwitch Village (Manhattan), il s’évanouit après avoir trop bu .

 

Il mourut au St Vincent Hospital (New York) à l’âge de 39 ans.

 

Je voulais depuis longtemps rendre hommage à ce poète, l'un de mes préférés, en essayant de traduire l'un de ses poèmes, que j'aime entre tous , "Fernhill", avec "Do not go gentle into that good night" ("N'entre pas sans violence dans cette douce nuit", 1951), adressé à son père.

 

"Fernhill" est le dernier poème du recueil "Death and Entrances", paru en 1946. "Fernhill",  comme tous les poèmes de Dylan Thomas est fait pour être parlé ou chanté (il a d'ailleurs été mis en musique par le compositeur américain John Corigliano pour choeur et orchestre). Dylan Thomas a toujours minimisé l'influence de la prosodie galloise sur son oeuvre, mais le caractère essentiellement oral de sa poésie, la multiplication des assonances et des allitérations, font partie des prescriptions de la versification galloise (Cynghanedd). L'influence de Gérard Manley Hopkins est également perceptible.

 

"Dylan Thomas, en naissant, remplace un premier enfant mort, écrit Alain Suied dans la préface de "Vision et Prière" et autres poèmes (NRF Poésie/Gallimard). Cet autre habitera toute son œuvre, tour-à-tour "bébé en flammes" ou "héros" ou "animal"... jusqu'à le dévorer, bébé de trente-neuf ans gonflé d'alcool (...)

 

Mais est-ce là pour autant le seul "secret" de sa poésie ? Cet "autre" monde n'est pas celui de la mort. C'est celui de la naissance : partition, parturition première. Le monde que Dylan Thomas reconstruit pour nous, c'est celui que nous avons déserté peu après notre entrée dans l'humaine condition. C'est notre autre soi, le vrai - celui auquel nous avons renoncé - trop tôt, trop vite.

 

Le poète, "artisan sacré", nous rappelle le "Paradis perdu", celui que nous avons tenu dans nos mains - mais que nous n'avons su ni accepter, ni aimer.

 

Cet autre soi : au carrefour de l'illusion et de la réalité, ce monde où nous faisions corps avec le mystère originel, avec la magie de la Création.

 

La Poésie, n'est-ce pas d'abord cela : parole des origines, parole perdue, genèse, Genèse ?

 

Dylan Thomas, "poète du siècle", en Angleterre, barde gallois, alchimiste du Verbe et de l'Inconscient, nous parle - sans les détours et les masques de la parole - de ce vertige fondamental que nous portons tous au fond de nous : c'est le manque même de l'Autre qui "nous" constitue."

 

"And once below a time I was a child" : seul un poète de génie pouvait avoir cette intuition fulgurante de ce qu'est l'enfance et le dire de cette manière-là, parfaitement étrange, mais la seule possible, et pas autrement.

Traduite littéralement, la phrase donne en français : "Une fois, en-deçà d'un temps j'étais (ou je fus) un enfant.". Dans "Once below a time", on entend la formule consacrée des contes de fées : "Once upon a time" ("Il était une fois"), mais "upon" n'est pas "below" ("sous", "en-deçà de").

Dylan Thomas a réussi le tour de force de dire à la fois le conte de fées (le merveilleux) et l'en-deçà de la temporalité. L'enfant n'a pas la conscience du temps. Cette prise de conscience est admirablement  indiquée dans la dernière strophe par l'image du grenier bondé d'hirondelles ("the swallow throunged loft") : le coeur de l'enfant empli du sentiment de l'éternité est fissuré, au moment de l'adolescence, par  la conscience du temps ;  le cadran lunaire de l'intelligence conceptuelle ("the shadow of my hand") remplace le cadran solaire du coeur et égrène désormais les heures et le vol des hirondelles dans "la lune toujours montante" n'indique plus seulement une plénitude joyeuse, mais aussi le déclin du jour et la "décomposition" de l'éternité.

 "Nothing I cared, in the lamb white days, that time would take me
Up to the swallow throunged loft by the shadow of my hand,
In the moon that is always rising.
Nor that riding to sleep
I should hear him fly with the high fields
And wake to the farm forever fled from the childless land (...) "

" J'ignorais en ces jours candides comme des agneaux
Que le temps m'emporterait bientôt vers ce grenier
Bondé d'hirondelles à l'ombre de ma main,
Dans la lune toujours montante
Ni que, galopant vers le sommeil
Je l'entendrais voler par les moissons
Et m'éveillerais dans la ferme
Chassé à jamais du paradis de l'enfance (...)"

Pour un enfant, tout ce qui semble banal pour un adulte, est nimbé de merveilleux.


Il me fallait donc exprimer dans ma traduction la perte du sentiment du merveilleux et l'irruption de la temporalité :

"Jadis, avant la commencement du temps, je fus un enfant."

Le passé simple, en français étant le temps de l'accompli, de "l'hapax" (ce qui n'a lieu qu'une seule fois), de l'irrévocable, m'a paru préférable à l'imparfait qui indique une durée indéterminée, que l'on envisage dans son déroulement ; l'adverbe "jadis" renforce cet aspect et renvoie à la formule consacrée "il était une fois."... "avant le commencement du temps" essaye  d'exprimer ce "paradis perdu" de l'enfance où le temps n'existe pas encore.

Seul un adulte qui a été pris dans la "marée montante du temps" peut dire à la fois la nostalgie (l'enfant n'a pas la nostalgie de ce qu'il possède) et le paradis, et seul un grand poète peut exprimer cette nostalgie avec des mots que n'entachent pas la banalité du regard adulte, tout en traduisant, à  travers les épiphanies de son histoire personnelle, une expérience universelle.

On sait à quel point la nostalgie du "paradis perdu" était aiguë chez Dylan Thomas et à quel prix le poète en a payé la conscience.

Il y aurait encore bien des choses à dire, par exemple sur la polysémie du  mot "wake" qui signifie en anglais à la fois l'éveil, la veillée funèbre et le sillage d'un bateau. Fervent lecteur de James Joyce, Dylan Thomas s'est certainement souvenu de "Finnigans Wake", ce roman du temps, de l'éveil et de la mort.


Je donne le poème dans la langue originelle, puis ma modeste et imparfaite tentative de traduction :

Fern Hill

Now as I was young and easy under the apple boughs
About the lilting house as the grass was green,
The night above the dingle starry,
Time let me hail and climb
Golden in the heydays of his eyes,
And honoured amoung wagons I was prince of the apple towns
And once below a time I lordly had the trees and leaves
Trail with the daisies and barley
Down the rivers of the windfall light.

And as I was green and carefree, famous amoung the barns
About the happy yard ans singing as the farm was home,
Il the sun that is young once only,
Time let me play and be
Golden in the mercy of his means,
And green and golden I was huntsman and herdsman, the calves
Sang to my horn, the foxes on the hills barked clear and cold,
And the sabbath rang slowly
In the pebbles of the holy streams.

All the sun long it was running, it was lovely, the hay
Fields high as the house, the tunes from the chimneys, it was air
And playing, lovely and watery
And fire green as grass.
And nightly under the simple stars
As I rode to sleep the owls were bearing the farm away,
All the moon long I heard, blessed amoung stables, the nightjars
Flying with the ricks, and the horses
Flashing into the dark.

And then to awake, and the farm, like a wanderer white
With the dew, come back, the cock on his shoulder : it was all
Shining, it was Adam and maiden,
The sky gathered again
And the sun grew round that very day.
So it must have been after the birth of the simple light
In the first, spinning place, the spellbound horses walking warm
Out of the whinnying green stable
On to the fields of praise.

And honoured among foxes and pheasants by the gay house
Under the new made clouds and happy as the heart was long,
In the sun born over et over,
I ran my heedless ways,
My wishes raced through the house high hay
And nothing I cared, at my sky blue trades, that time allows
In all his tuneful turning so few and such morning songs
Before the children green and golden
Follow him out of grace.

Nothing I cared, in the lamb white days, that time would take me
Up to the swallow thronged loft by the shadow of my hand,
In the moon that is always rising,
Nor that riding to sleep
I should hear him fly with the high fields
And wake to the farm forever fled from the childless land.
Oh as I was young and easy in the mercy of his means,
Time held me green and dying
Though I sang in my chains like the sea.

              

       Fernhill (la colline des fougères)

Insouciant sous les pommiers en fleurs
Jadis, Je fus un enfant

Heureux car l'herbe était verte
Auprès de la maison joyeuse

Et la nuit recouvrait le vallon étoilé...

Ô temps, laisse-moi regrimper pour saluer toutes choses
Et recouvrer, glorieux, l'âge d'or de mon regard

Quand les chariots étaient carrosses
Et les pommeraies villes dont j'étais prince
Et que jadis, avant le commencement du temps,
Je gouvernais les arbres et les  feuilles

Et suivais, dans les rivières de la clarté,
Le sillage des épis et des marguerites.

Jeune pousse verdoyante, célèbre dans les granges,
M'approchant de ma ferme et de ma cour joyeuse,
je chantais.
j'allais dans le soleil qui n'est jeune qu'une fois.
Ô temps, que je rayonne sur le chemin de grâce,
Chasseur et puis berger, vêtu d'or et de vert.
Les veaux me répondaient quand je sonnais du cor,
Les clairs aboiements frais des renards des collines
Et tintaient lentement comme les cloches du dimanche
Tous les galets des saints ruisseaux.

Merveilleuse mélodie des jours,
les foins hauts comme la maison,
Le chant des cheminées,
le vent adorable dansant avec le pluie
Le feu, vert comme l'herbe
Et la nuit sous les simples étoiles,
Comme je glissais dans le sommeil
Les chouettes transportaient  la ferme au loin
Et j'entendais voler sous la lune
Bénies par les bêtes des étables
Les engoulevents avec les meules de foin
Et devinais l'éclair des chevaux dans la nuit.

Et puis me réveiller et retrouver la ferme
Comme un errant dans la blancheur de l'aube
Qui regagne enfin son pays,
Un coq perché sur son épaule.
Le monde était alors comme le jardin d'Eden,
le ciel venait d'éclore,
Le soleil de jaillir, tout comme au premier jour,
La pure lumière d'être tissée.
Les chevaux ensorcelés
Quittaient la chaleur hénnissante des étables
Pour la gloire des prairies.

Et honoré parmi les renards et les faisans,
Près de la maison joyeuse,
Sous les nuages nouveaux nés,
Et heureux tant que le coeur était fort,
Dans le soleil renouvelé,
je courais parmi les chemins insouciants,
Mes voeux lancés dans le foin
Aussi hauts que la maison,
Et je me moquais bien dans mon commerce avec le bleu du ciel
Que le temps n'accorde, dans son cycle mélodieux,
Que si peu de ces chants matinaux
Avant que les enfants verdoyants et dorés
Ne le suivent hors de la grâce.

J'ignorais en ces jours candides comme des agneaux
Que le temps m'emporterait bientôt dans ce grenier
Rempli d'hirondelles à l'ombre de ma main,
Dans la lune toujours montante
Et que, galopant vers le sommeil
Je l'entendrais voler par les moissons
Et m'éveillerais dans la ferme
Chassé à jamais du paradis de l'enfance
Oh ! Je fus un enfant rayonnant sur le chemin de grâce
Et le temps me retenait verdoyant loin de la mort
Tandis que je chantais dans mes chaînes
Comme la mer.



N'entre pas sans violence dans cette bonne nuit

N'entre pas sans violence dans cette bonne nuit,
Le vieil âge devrait brûler et s'emporter à la chute du jour ;
Rager, s'enrager contre la mort de la lumière.

Bien que les hommes sages à leur fin sachent que l'obscur
est mérité,
Parce que leurs paroles n'ont fourché nul éclair ils
N'entrent pas sans violence dans cette bonne nuit.

Les hommes bons, passés la dernière vague, criant combien
clairs
Leurs actes frêles auraient pu danser en une verte baie
ragent, s'enragent contre la mort de la lumière.

Les hommes violents qui prirent et chantèrent le soleil
en plein vol,
Et apprennent, trop tard, qu'ils l'ont affligé dans sa
course,
N'entrent pas sans violence dans cette bonne nuit.

Les hommes graves, près de mourir, qui voient de vue
aveuglante
Que leurs yeux aveugles pouraient briller comme
météores et s'égayer,
Ragent, s'enragent contre la mort de la lumière.

Et toi, mon père, ici sur la triste élévation
Maudis, bénis-moi à présent avec tes larmes violentes,
Je t'en prie.
N'entre pas sans violence dans cette bonne nuit.
Rage, enrage contre la mort de la lumière.

(Dylan Thomas, "Vision et Prière" et autres poèmes, traduction et présentation d'Alain Suied, NRF, Poésie/Gallimard)







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DECLIN

DÉCLIN

 

Comment veux-tu que je colore

Mes mots d’amour et de soleil ?

Comment veux-tu que je te peigne

Des rêves en bleu ou des merveilles

Alors que tout mon cœur qui saigne

Refuse d’ouvrir sa porte aux chants

Et refuse de s’ouvrir au vent

Dont les caresses grattent ses plaies

Que tes rayons ne daignent sécher ?

 

                                                                         Khadija ELHAMRANI, 2012

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NOCES MARINES

J’ai surpris au matin la mer

En flagrant délice de rêver.

Je l’ai surprise, ô ! Quelle surprise !

Dans ses grands élans de passion,

Dans ses va et vient érotiques,

Je l’ai vue, follement extatique,

Embrasser le sable mouvant

De sa langue aux caresses moulantes.

Ses lèvres sèches vers ses vagues nues

Tendues, affamées au vertige,

Assoiffées d’amour et de bises,

Tendaient les bras sans se cacher

Ni craindre l’opprobre et la honte.

Khadija, Agadir, Vendredi 21/9/2012

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