Statistiques google analytics du réseau arts et lettres: 8 403 746 pages vues depuis Le 10 octobre 2009

Toutes les publications (197)

Trier par

    Il sera animé par JEAN CLAUDE BAUMIER ....site internet: www.jcbaumier.com

 

Informations et réservations au 06 19 94 75 90 ou par email:  pastellistes@claranet.fr

 

                                       Site internet: www.pastellistesdefrance.com

      Domaine de Chérupeaux ...Site internet: www.cherupeaux.com

 

     

                            En collaboration avec le Manoir de Rock House en Irlande  Site internet:

                                                     http://www.rockhouse-estate.com

 

Lire la suite...

Petit ode à l’Iris bleu de GOHY ADYNE

 

https://artsrtlettres.ning.com/photo/iris-bleu-1?commentId=3501272%3AComment%3A744214&xg_source=msg_com_photo

 

Iris majestueux et Royal,

Perfection dans l'harmonie !

L'œil se délecte de suivre à l'envie

Dans leur douce rondeur,

Le galbe de tes pétales,

Et ton violet nacré dans sa profondeur

Rehaussé par la féérique transparence

De ton tendre écrin de couleurs :

Ce  vert émeraude léger qui chante

Te met tout à la fête en valeur,

Iris superbe dressé de splendeur.

 

Lire la suite...

 

 

SALON DU LIVRE DE GENÈVE

http://www.payot.ch/fr/nosLibrairies/nosEvenements?payotAction=27&showEvent=01289


L'ILE AUX ENFANTS

au Stand de la Librairie Romande Payot -

est l'espace réservé et dédié aux enfants par divers ateliers dans le Salon du livre de Genève.

Il est organisé par Francine Cellier en partenariat avec la responsable du site

de Vaud Famille, Isabelle Henzy avec laquelle je collabore depuis des années par des articles

pour son site et des animations diverses.

La signature dédicacée des livres de mon édition La Lyre d'Alizé se fera à 12h30

après mon atelier de contes prévu à 11 h.

 

ET POUR RAPPEL :

concernant mon édition La Lyre d’Alizé www.lalyredalize.org

tous les cadeaux de soutien de Robert Paul :

sur les images du livre de Rébecca Terniak - La Lyre d'Ali...

https://artsrtlettres.ning.com/video/le-violon-enchant

Proposition et réalisation vidéo: Robert Paul
Le Violon enchanté Texte de Rébecca Terniak
– Illustrations Anne-Marie Vaillant
Relié, cartonné et vernis mat,
40 pages couleur dont 20 aquarelles, format 180 X 240
Edition La Lyre d’Alizé – Rébecca Terniak

https://artsrtlettres.ning.com/video/la-petite-fille-de-neige

Proposition et réalisation vidéo: Robert Paul
La petite fille de neigeTexte de Rébecca Terniak
– Illustrations Mariella Fulgosi
Relié, cartonné et vernis mat,
40 pages couleur dont 20 aquarelles, format 240 X 240
Edition La Lyre d’Alizé – Rébecca Terniak

 

  • Sur ACTU TV le 18 mars à 20 h -
    Rébecca et son édition La Lyre d'Alizé ... parmi
    réalisé par Bob Boutique
    ICI au n° 3.22 :

https://www.youtube.com/watch?v=rpcI-_bl7vE

  • Vous pouvez aussi retrouver :

Focus sur les éditions La Lyre d'Alizé de Rébecca Terniak par Rober...


https://artsrtlettres.ning.com/xn/detail/3501272:BlogPost:654442?xg_...

http://recherche.fnac.com/Search/SearchResult.aspx?SCat=2!1&Sea...

Pour faciliter vos commandes en ligne à la Fnac.com les plus rapides,
Voici le lien qui présente les livres.

http://livre.fnac.com/a4064147/Dom-Amat-Stars-etoiles-sterne

Pour ceux qui aiment bricoler de merveilles d'étoiles géométriques, le livre est maintenant bien référencé

 

  • PAYOT LIBRAIRIE au salon du livre de Genève

http://www.genevefamille.ch/N204136/atelier-au-salon-du-livre-stand...

LES ATELIERS LAFAMILY VAUD AU SALON DU LIVRE DE GENEVE AVRIL 2012

http://www.payot.ch/fr/nosLibrairies/nosEvenements

LE SALON DU LIVRE –STANTD PAYOT

http://www.payot.ch/fr/nosLivres/rechercher?payotAction=3

LES LIVRES DE LA LYRED D’ALIZE CHEZ PAYOT - SUISSE

http://www.payot.ch/fr/nosLivres/nosRayons?payotAction=1&ean13=...

LE VIOLON ENCHANTÉ

Lire la suite...

SWEET HOME...

Du quotidien soûlant le soir a eu raison

Et le silence s'est emparé de la maison...

Une lampe avec douceur diffuse la lumière

Offrant de la saveur de bien jolie manière!

 

Dans cette solitude rien n'est vraiment pesant

C'est comme une aptitude à jouir du moment!

Chaque coin, chaque objet, sont là, comme un défi...

Quand le regard se pose, c'est sûr, il est ravi!

 

Au milieu des trésors acquis au fil des jours...

Règne une harmonie, qui ressemble à de l'amour!

Tranquille et en osmose, on peut fermer les yeux...

Si ce n'est pas le bonheur, pourtant on est heureux...

 

Tranquille...

J.G.

Lire la suite...

 

Lorsqu'il est question de la dualité d'un être...


"Aigle à deux têtes"[1],

Janus[2] autant tourné vers le passé que vers l'avenir

cultivant énigmes et paradoxes…

 

"Thème et variations" autour des figures gémellaires

d'Eusébius et Florestan[3]

sorte de miroir romantique des antiques Castor et Pollux[4],

"Nonne et bacchante"[5],"Neige qui brûle"[6]

Odette-Odile cygne blanc, cygne noir symboliques[7]



IIème Partie :

Mini Florilège poétique sur le thème de la dualité

Et "le Mal de Vivre"

 

Incluant les œuvres référencées en première partie :




12272800055?profile=original

"les Gémeaux" tableau de Johfra Bosschart


I)


Sonnet VII de Louise Labé (1524-1566)

(Extrait de l'œuvre de vingt-trois Sonnets publiée en 1555.)


 

Je vis, je meurs ; je me brûle et me noie ;
J'ai chaud extrême en endurant froidure :
La vie m'est et trop molle et trop dure.
J'ai grands ennuis entremêlés de joie.

Tout à un coup je ris et je larmoie,
Et en plaisir maint grief tourment j'endure ;
Mon bien s'en va, et à jamais il dure ;
Tout en un coup je sèche et je verdoie.

Ainsi Amour inconstamment me mène ;
Et, quand je pense avoir plus de douleur,
Sans y penser je me trouve hors de peine.

Puis, quand je crois ma joie être certaine,
Et être au haut de mon désiré heur,
Il me remet en mon premier malheur.

 

 

 

II)

Réversibilité de Charles Baudelaire (1821-1867)

(Recueil "les Fleurs du mal", Pièce dédiée à Madame Sabatier

l'antithèse de la maitresse du poète Jeanne Duval)

 

 

Ange plein de gaieté, connaissez-vous l'angoisse,
La honte, les remords, les sanglots, les ennuis,
Et les vagues terreurs de ces affreuses nuits
Qui compriment le cœur comme un papier qu'on froisse ?
Ange plein de gaieté, connaissez-vous l'angoisse ?

Ange plein de bonté, connaissez-vous la haine,
Les poings crispés dans l'ombre et les larmes de fiel,
Quand la Vengeance bat son infernal rappel,
Et de nos facultés se fait le capitaine ?
Ange plein de bonté, connaissez-vous la haine ?

Ange plein de santé, connaissez-vous les Fièvres,
Qui, le long des grands murs de l'hospice blafard,
Comme des exilés, s'en vont d'un pied traînard,
Cherchant le soleil rare et remuant les lèvres ?
Ange plein de santé, connaissez-vous les Fièvres ?

Ange plein de beauté, connaissez-vous les rides,
Et la peur de vieillir, et ce hideux tourment
De lire la secrète horreur du dévouement
Dans des yeux où longtemps burent nos yeux avides ?
Ange plein de beauté, connaissez-vous les rides ?

Ange plein de bonheur, de joie et de lumières,
David mourant aurait demandé la santé
Aux émanations de ton corps enchanté ;
Mais de toi je n'implore, ange, que tes prières,
Ange plein de bonheur, de joie et de lumières !

 

 

 

III)

Vers Dorés de Gérard De Nerval (1808-1855)

(Recueil "Les Chimères",1853)

 

 

Eh quoi ! tout est sensible !

 PYTHAGORE

 

Homme ! libre penseur - te crois-tu seul pensant

Dans ce monde où la vie éclate en toute chose :

Des forces que tu tiens ta liberté dispose,

Mais de tous tes conseils l'Univers est absent.

 

Respecte dans la bête un esprit agissant :

Chaque fleur est une âme à la Nature éclose;

Un mystère d'amour dans le métal repose :

"Tout est sensible ! " - Et tout sur ton être est puissant !

 

Crains, dans le mur aveugle, un regard qui t'épie :

A la matière même un verbe est attaché...

Ne la fais pas servir à quelque usage impie !

 

Souvent dans l'être obscur habite un Dieu caché;

Et comme un œil naissant couvert par ses paupières,

Un pur esprit s'accroît sous l'écorce des pierres !

 

 

IV)

Fragments d'Aurélia de Gérard de Nerval

 

I

                             Le Rêve est une seconde vie. Je n'ai pu percer sans frémir ces portes d'ivoire ou de corne qui nous séparent du monde invisible. Les premiers instants du sommeil sont l'image de la mort ; un engourdissement nébuleux saisit notre pensée, et nous ne pouvons déterminer l'instant précis où le moi, sous une autre forme, continue l'œuvre de l'existence. C'est un souterrain vague qui s'éclaire peu à peu, et où se dégagent de l'ombre et de la nuit les pâles figures gravement immobiles qui habitent le séjour des limbes. Puis le tableau se forme, une clarté nouvelle illumine et fait jouer ces apparitions bizarres : - le monde des Esprits s'ouvre pour nous.

                           Swedenborg appelait ces visions Memorabilia ; il les devait à la rêverie plus souvent qu'au sommeil ; L'Âne d'or d'Apulée, La Divine Comédie de Dante, sont les modèles poétiques de ces études de l'âme humaine.

                           Je vais essayer, à leur exemple, de transcrire les impressions d'une longue maladie qui s'est passée tout entière dans les mystères de mon esprit ; - et je ne sais pourquoi je me sers de ce terme maladie, car jamais, quant à ce qui est de moi-même, je ne me suis senti mieux portant. Parfois, je croyais ma force et mon activité doublées ; il me semblait tout savoir, tout comprendre ; l'imagination m'apportait des délices infinies. En recouvrant ce que les hommes appellent la raison, faudra-t-il regretter de les avoir perdues ?...

                         Cette Vita nuova a eu pour moi deux phases. Voici les notes qui se rapportent à la première.

                         Une dame que j'avais aimée longtemps et que j'appellerai du nom d'Aurélia, était perdue pour moi.

                         Peu importe les circonstances de cet événement qui devait avoir une si grande influence sur ma vie. Chacun peut chercher dans ses souvenirs l'émotion la plus navrante, le coup le plus terrible frappé sur l'âme par le destin ; il faut alors se résoudre à mourir ou à vivre […]

 

 

 

V)

"Élévation" de Charles Baudelaire

(recueil "les Fleurs du Mal", pièce opposant le spleen à l'idéal)

 

Au-dessus des étangs, au-dessus des vallées,
Des montagnes, des bois, des nuages, des mers,
Par delà le soleil, par delà les éthers,
Par delà les confins des sphères étoilées,

Mon esprit, tu te meus avec agilité,
Et, comme un bon nageur qui se pâme dans l'onde,
Tu sillonnes gaiement l'immensité profonde
Avec une indicible et mâle volupté.

Envole-toi bien loin de ces miasmes morbides ;
Va te purifier dans l'air supérieur,
Et bois, comme une pure et divine liqueur,
Le feu clair qui remplit les espaces limpides.

Derrière les ennuis et les vastes chagrins
Qui chargent de leur poids l'existence brumeuse,
Heureux celui qui peut d'une aile vigoureuse
S'élancer vers les champs lumineux et sereins ;

Celui dont les pensers, comme des alouettes,
Vers les cieux le matin prennent un libre essor,
- Qui plane sur la vie, et comprend sans effort
Le langage des fleurs et des choses muettes !



12272800089?profile=original

"Le Vol de l’âme" de Louis Janmot

Tableau n°16  de la Suite "Poème de l'âme"

 

 

VI)

 

Lyrics de la chanson "La Vie En Noir"

de Claude Nougaro (1929-2004)

 


Y en a qui voient la vie en rose

Moi y en a voir la vie en noir

Est-ce le monde, une overdose

D'horreurs diverses, de désespoirs ?

Ou bien les fêtes d'une névrose

Dès le départ, va-t'en savoir ...

Y en a qui voient la vie en rose

Moi y en a voir la vie en noir.

 

Y en a qui nagent dans l'eau de rose

Chacun sa bulle dans l'aquarium

Chacun de nous cherche sa cause

Sa religion, son opium

J'ai cherché des métamorphoses,

Des alambics trop biscornus

Je voulais voir la vie en rose

Et c'est en noir que je l'ai vue.

 

J'appartiens aux inguérissables

Aux affamés d'un abreuvoir

Où parmi les dunes de sable

On boit l'étoile jusqu'à plus soif

Le noir ça va bien aux étoiles

Les araignées de l'Éternel

Y en a qui voit la vie en rose

Moi c'est en noir, au septième ciel.

 

Le noir ça va bien aux étoiles

Les araignées de l'Éternel

Y en a qui voit la vie en rose

Moi c'est en noir, au septième ciel.

 

 

VII)

 

La vie ardente d'Émile Verhaeren (1855-1916)

(Recueil "les Flammes hautes")

 


Mon cœur, Je l'ai rempli du beau tumulte humain :

Tout ce qui fut vivant et haletant sur terre,

Folle audace, volonté sourde, ardeur austère

Et la révolte d'hier et l'ordre de demain

N'ont point pour les juger refroidi ma pensée.

Sombres charbons, j'ai fait de vous un grand feu d'or,

N'exaltant que sa flamme et son volant essor

 

Qui mêlaient leur splendeur à la vie angoissée.

Et vous, haines, vertus, vices, rages, désirs,

je vous accueillis tous, avec tous vos contrastes,

Afin que fût plus long, plus complexe et plus vaste

Le merveilleux frisson qui me fit tressaillir.

Mon cœur à moi ne vit dûment que s'il s'efforce ;

L'humanité totale a besoin d'un tourment

Qui la travaille avec fureur, comme un ferment,

Pour élargir sa vie et soulever sa force.

 

Qu'importe, si l'on part, qu'on n'arrive jamais,

Et que l'on voie au loin se déplacer les cimes !

L'orgueil est de monter toujours vers un sommet

Tenant la peur de soi pour le plus vil des crimes ;

Celui qui choit s'est rehaussé, quand même, un jour,

S'il a senti l'enivrement de la mêlée

L'exalter à tel point dans la haine ou l'amour,

Que sa force soudaine en parut décuplée

Et puis toucher, goûter, sentir, entendre et voir ;

Ouvrir les yeux pour regarder l'aube ou le soir

Dorer un horizon ou rosir un nuage ;

Marcher près de la mer et chanter sur la plage ;

Ecouter le vent fou danser sur la forêt

Comme sur un brasier de flammes végétales ;

Recueillir un parfum dans un flot de pétales ;

Sucer le jus d'un fruit intarissable et frais ;

Ou bien vouer des mains aux caresses profondes,

Le soir, quand, sur sa couche amoureuse, la chair

S'illumine du large éclat de ses seins clairs ;

Dites ! N'y eût-il rien que ces bonheurs au monde

Qu'il faut les accueillir pour vivre, éperdument.

 


O muscles que je meus avec emportement !

O rythmes de mon sang qui m'allégez tout l'être

Quelle fièvre vous entraînez à votre cours !

Voici que mon cerveau se ranime à son tour

Et qu'il cherche et se tend pour découvrir, peut-être,

Dans l'univers profond un peu de vérité.

 

 Et je tremble et j'exulte à ouïr le mystère

Parler comme quelqu'un qui parlerait sous terre,

Et le sol bat, et mon cœur rouge et contracté

S'écrase sur ce sol pour mieux entendre encore.

 

 


VIII)

L'Ennemi de Charles Baudelaire

(Sonnet x issu du recueil "les Fleurs du mal")

 

Ma jeunesse ne fut qu'un ténébreux orage,

Traversé çà et là par de brillants soleils;

Le tonnerre et la pluie ont fait un tel ravage,

Qu'il reste en mon jardin bien peu de fruits vermeils.

 

Voilà que j'ai touché l'automne des idées,

Et qu'il faut employer la pelle et les râteaux

Pour rassembler à neuf les terres inondées,

Où l'eau creuse des trous grands comme des tombeaux.


Et qui sait si les fleurs nouvelles que je rêve

Trouveront dans ce sol lavé comme une grève

Le mystique aliment qui ferait leur vigueur?

— O douleur! ô douleur! Le Temps mange la vie,

Et l'obscur Ennemi qui nous ronge le cœur

Du sang que nous perdons croît et se fortifie!

 

 

 

 IX)

La vie antérieure de Charles Baudelaire

(Sonnet n° XII du recueil "les Fleurs du Mal")

 


J'ai longtemps habité sous de vastes portiques

Que les soleils marins teignaient de mille feux,

Et que leurs grands piliers, droits et majestueux,

Rendaient pareils, le soir, aux grottes basaltiques.

 

Les houles, en roulant les images des cieux,

Mêlaient d'une façon solennelle et mystique

Les tout-puissants accords de leur riche musique

Aux couleurs du couchant reflété par mes yeux.

 

C'est là que j'ai vécu dans les voluptés calmes,

Au milieu de l'azur, des vagues, des splendeurs

Et des esclaves nus, tout imprégnés d'odeurs,

 

Qui me rafraîchissaient le front avec des palmes,

Et dont l'unique soin était d'approfondir

Le secret douloureux qui me faisait languir.

 

 


12272800687?profile=original

"L'âme captive " (soul in bondage) par Elihu Vedder



X)


Prose sur la dualité d'E.T.A Hoffmann

Le Double d'Hoffmann, Le Chat Murr,

(Roman, traduction française de M. Laval, Paris, Phébus libretto , 1988, pp. 206-208.)

 

                    

                            " Kreisler, soudain tiré de sa rêverie, aperçut dans l’onde sa propre silhouette. Il eut alors l’impression que c’était Ettlinger, le peintre dément, qui le regardait du fond des eaux.

                           - Héhé, lui cria-t-il, est-ce toi, ô double bien-aimé, vaillant compagnon ?... Dis-moi, mon cher garçon, tu n’as pas trop mauvais air pour un peintre qui avait quelque peu perdu la raison et voulait, dans son orgueil extravagant, utiliser le sang princier en guise de vernis. Je finis par croire, mon bon Ettlinger, que tu as berné d’illustres familles en te faisant passer pour fou ! Plus je te regarde, plus je remarque chez toi des manières fort distinguées ; et si c’est ce que tu désires, je certifierai à la Duchesse Marie qu’en ce qui concerne ta situation, ou plutôt ta position dans l’empire des eaux, tu es un homme de haut rang et qu’elle peut t’aimer sans plus de façons. Mais si tu veux, compagnon, que la Duchesse ressemble encore à ton tableau, il te faudra imiter ce prince dilettante qui pour aboutir à la ressemblance du tableau avec le modèle, n’hésitait pas à retoucher de son habile pinceau… le modèle.

                            Enfin ! Puisqu’on t’a si injustement envoyé aux Enfers, je t’apporte aujourd’hui toutes sortes de nouvelles. Sache-le donc, hôte vénérable des asiles d’aliénés : la blessure que tu as faite à la belle princesse Hedwiga, la malheureuse enfant, n’est pas encore bien guérie ; la douleur lui fait encore accomplir mille bouffonneries […]

                         … Mais as-tu fini de copier ainsi tous mes gestes, peintre, quand je te parle sérieusement ? … Encore ? … Si je ne craignais pas d’attraper un rhume en allant jusqu’à toi par l’eau, tu verrais la correction que je t’infligerais. Que le diable t’emporte, mime de malheur !

 

                             Et le maître de chapelle Kreisler s’enfuit en courant..

                             La nuit était maintenant tout à fait là ; des éclairs se mirent à sillonner les sombres nuées, le tonnerre gronda, et finalement la pluie tomba en larges gouttes. Une vive lumière brillait dans la hutte de pêcheurs ; Kreisler se hâta vers elle.

                             Non loin de la porte, en pleine lumière, Kreisler aperçut sa propre image, son double, qui marchait à ses côtés. Saisi d’une profonde horreur, il fit irruption dans la cabane, avant d’aller, pâle comme un mort et hors d’haleine, s’effondrer dans un siège.

                              Maître Abraham, assis à une petite table qu’une lampe astrale inondait de lumière, était plongé dans un in-folio ; il sursauta, s’avança vers Kreisler et s’écria :

                            - Pour l’amour du ciel, qu’avez-vous, Johannès ? D’où venez-vous si tardivement ? Et que vous est-il donc arrivé de si terrifiant?

                              Kreisler, qui s’était ressaisi à grand-peine, articula d’une voix sourde :

                             - Il n’y a rien à faire, nous sommes deux… je veux dire moi et mon double, qui a surgi du lac et m’a suivi jusqu’ici… Ayez pitié, Maître, prenez votre canne-épée, et abattez ce coquin… Il est fou, croyez m’en, et peut nous perdre, vous et moi. Dehors, le mauvais temps, c’est lui avec ses conjurations… Les esprits s’agitent dans les airs, et leur chœur déchire les entrailles des hommes ! … Maître… Maître, usez de votre magie… faites venir le cygne et qu’il chante ! Mon chant à moi s’est éteint, car mon autre Moi a posé sur mon cœur sa main blanche et glacée comme la mort ; quand le cygne chantera, il sera forcé de la retirer, il sera forcé de retourner au fond du lac "

 

 

 

XI)

 

"Connais-moi"... de Marie Noël (1883-1967)

(Recueil " Les Chansons et les Heures" 1908)

 


Connais-moi si tu peux, ô passant, connais-moi!

 Je suis ce que tu crois et suis tout le contraire :

 La poussière sans nom que ton pied foule à terre

Et l'étoile sans nom qui peut guider ta foi.

 

Je suis et ne suis pas telle qu'en apparence :

 Calme comme un grand lac où reposent les cieux,

 Si calme qu'en plongeant tout au fond de mes yeux,

 Tu te verras en leur fidèle transparence...

 

Si calme, ô voyageur... Et si folle pourtant!

Flamme errante, fétu, petite feuille morte

Qui court, danse, tournoie et que la vie emporte

Je ne sais où mêlée aux vains chemins du vent.

 

Sauvage, repliée en ma blancheur craintive

Comme un cygne qui sort d'une île sur les eaux,

 Un jour, et lentement à travers les roseaux

S'éloigne sans jamais approcher de la rive...

 

  -Si doucement hardie, ô voyageur, pourtant!

Un confiant moineau qui vient se laisser prendre

Et dont tu sens, les doigts serrés pour mieux l'entendre,

Tout entier dans ta main le cœur chaud et battant. -

 

Forte comme en plein jour une armée en bataille

Qui lutte, saigne, râle et demeure debout ;

 Qui triomphe de tout, risque tout, souffre tout,

 Silencieuse et haute ainsi qu'une muraille...

 

Faible comme un enfant parti pour l'inconnu

Qui s'avance à tâtons de blessure en blessure

Et qui parfois a tant besoin qu'on le rassure

Et qu'on lui donne un peu la main, le soir venu...

 

Ardente comme un vol d'alouette qui vibre

Dans le creux de la terre et qui monte au réveil,

 Qui monte, monte, éperdument, jusqu'au soleil,

 Bondissant, enflammé, téméraire, fou, libre!...

 

Et plus frileuse, plus, qu'un orphelin l'hiver

Qui tout autour des foyers clos s'attarde, rôde

Et désespérément cherche une place chaude

Pour s'y blottir longtemps sans bouger, sans voir clair...

 

 Chèvre, tête indomptée, ô passant, si rétive

Que nul n'osera mettre un collier à son cou,

 Que nul ne fermera sur elle son verrou,

 Que nul hormis la mort ne la fera captive...

 

Et qui se donnera tout entière pour rien,

 Pour l'amour de servir l'amour qui la dédaigne,

 D'avoir un pauvre cœur qui mendie et qui craigne

Et de suivre partout son maître comme un chien...

 

Connais-moi! Connais-moi! Ce que j'ai dit, le suis-je?

 Ce que j'ai dit est faux - Et pourtant c'était vrai! –

L'air que j'ai dans le cœur est-il triste ou bien gai ?

 Connais-moi si tu peux. Le pourras-tu ?... Le puis-je ?...

 

Quand ma mère vanterait

A toi son voisin, son hôte,

 Mes cent vertus à voix haute

Sans vergogne, sans arrêt;

Quand mon vieux curé qui baisse

Te raconterait tout bas

Ce que j'ai dit à confesse...

Tu ne me connaîtras pas.

 

 Ô passant, quand tu verrais

Tous mes pleurs et tout mon rire,

 Quand j'oserais tout te dire

Et quand tu m'écouterais,

 Quand tu suivrais à mesure

Tous mes gestes, tous mes pas,

 Par le trou de la serrure...

 Tu ne me connaîtras pas!

 

Et quand passera mon âme

Devant ton âme un moment

Éclairée à la grand-flamme

Du suprême jugement,

 Et quand Dieu comme un poème

La lira toute aux élus,

 Tu ne sauras pas lors même

Ce qu'en ce monde je fus...

................................................................................


 Tu le sauras si rien qu'un seul instant tu m'aimes !

 

 

 

 

XII)

 

"Deux êtres Luttent" d'Anna de Noailles (1876-1933)

(Recueil "Les Forces éternelles," 1920)

 


Deux êtres luttent dans mon cœur,

C'est la bacchante avec la nonne,

 L'une est simplement toute bonne,

 L'autre, ivre de vie et de pleurs.

 La sage nonne est calme, et presque

Heureuse par ingénuité.

 Nul n'a mieux respiré l'été ;

 Mais la bacchante est romanesque,

 Romanesque, avide, les yeux

Emplis d'un sanguinaire orage.

 Son clair ouragan se propage

Comme un désir contagieux !

 La nonne est robuste, et dépense

Son âme d'un air vif et gai.

 La païenne, au corps fatigué,

 Joint la faiblesse à la puissance.

 Cette Ménade des forêts,

 Pleine de regrets et d'envies,

 A failli mourir de la vie,

 Mais elle recommencerait !

 

  La nonne souffre et rit quand même :

 C'est une Grecque au cœur soumis.

 La dyonisienne gémit

Comme un violon de Bohême !

 Pourtant chaque soir dans mon cœur,

 Cette sage et cette furie

Se rapprochent comme deux sœurs

Qui foulent la même prairie.

 Toute deux lèvent vers les cieux

Leur noble regard qui contemple.

 L'étonnement silencieux

De leurs deux âmes fuse ensemble ;

 Leurs front graves sont réunis ;

 La même angoisse les visite :

 Toutes les deux ont, sans limite,

 La tristesse de l'infini !...

 

 


12272801272?profile=original

"Le Printemps" de Louis Janmot, Suite du "Poème de l'âme"



XIII)

Hymne à la Beauté de Charles Baudelaire

("Spleen et Idéal", "Les Fleurs du Mal")

 

 

Viens-tu du ciel profond ou sors-tu de l'abîme,

Ô Beauté ? ton regard infernal et divin,

Verse confusément le bienfait et le crime,

 Et l'on peut pour cela te comparer au vin.

 

Tu contiens dans ton œil le couchant et l'aurore ;

 Tu répands des parfums comme un soir orageux ;

 Tes baisers sont un philtre et ta bouche une amphore

Qui font le héros lâche et l'enfant courageux.

 

Sors-tu du gouffre noir ou descends-tu des astres ?

 Le Destin charmé suit tes jupons comme un chien ;

 Tu sèmes au hasard la joie et les désastres,

 Et tu gouvernes tout et ne réponds de rien.

 

 Tu marches sur des morts, Beauté, dont tu te moques ;

 De tes bijoux l'Horreur n'est pas le moins charmant,

 Et le Meurtre, parmi tes plus chères breloques,

 Sur ton ventre orgueilleux danse amoureusement.

 

L'éphémère ébloui vole vers toi, chandelle,

 Crépite, flambe et dit : Bénissons ce flambeau !

 L'amoureux pantelant incliné sur sa belle

A l'air d'un moribond caressant son tombeau.

 

Que tu viennes du ciel ou de l'enfer, qu'importe,

 Ô Beauté, monstre énorme, effrayant, ingénu !

 Si ton œil, ton souris, ton pied, m'ouvrent la porte

D'un Infini que j'aime et n'ai jamais connu ?

 

 De Satan ou de Dieu, qu'importe ? Ange ou Sirène,

 Qu'importe, si tu rends, - fée aux yeux de velours,

 Rythme, parfum, lueur, ô mon unique reine ! –

L'univers moins hideux et les instants moins lourds.

 

 


XIV)

Deux Paysages

Paysage En Deux Couleurs Sur Fond Du Ciel

De Saint - Denys Garneau (1912 - 1943)

(Recueil Regards Et Jeux Dans L'Espace, poèmes 1937) 

 


La vie la mort sur deux collines 

Deux collines quatre versants 

Les fleurs sauvages sur deux versants 

L’ombre sauvage sur deux versants. 

 

Le soleil debout dans le sud 

Met son bonheur sur les deux cimes 

L’épand sur faces des deux pentes 

Et jusqu’à l’eau de la vallée 

 (Regarde tout et ne voit rien) 

 

 Dans la vallée le ciel de l’eau 

Au ciel de l’eau les nénuphars 

Les longues tiges vont au profond 

Et le soleil les suit du doigt 

 (Les suit du doigt et ne sent rien) 

 

Sur l’eau bercée de nénuphars 

Sur l’eau piquée de nénuphars 

Sur l’eau percée de nénuphars 

Et tenue de cent mille tiges 

Porte le pied des deux collines 

Un pied fleuri de fleurs sauvages 

Un pied rongé d’ombre sauvage. 

 

Et pour qui vogue en plein milieu 

Pour le poisson qui saute au milieu 

 (Voit une mouche tout au plus) 

Tendant les pentes vers le fond 

Plonge le front des deux collines 

Un de fleurs fraîches dans la lumière 

Vingt ans de fleurs sur fond de ciel 

Un sans couleur ni de visage 

Et sans comprendre et sans soleil 

 

Mais tout mangé d’ombre sauvage 

Tout composé d’absence noire 

Un trou d’oubli — ciel calme autour. 

 

 

XV)

"Accompagnement "de Saint - Denys Garneau

 


Je marche à côté d’une joie

D’une joie qui n’est pas à moi

D’une joie à moi que je ne puis pas prendre

 

Je marche à côté de moi en joie 

J’entends mon pas en joie qui marche à côté de moi

Mais je ne puis changer de place sur le trottoir

Je ne puis pas mettre mes pieds dans ces pas-là

et dire voilà c’est moi 

 

Je me contente pour le moment de cette compagnie 

Mais je machine en secret des échanges 

Par toutes sortes d’opérations, des alchimies, 

 Par des transfusions de sang 

Des déménagements d’atomes 

par des jeux d’équilibre 

 

Afin qu’un jour, transposé, 

 Je sois porté par la danse de ces pas de joie 

Avec le bruit décroissant de mon pas à côté de moi 

Avec la perte de mon pas perdu 

s’étiolant à ma gauche 

Sous les pieds d’un étranger 

qui prend une rue transversale. 

 


XV)


  " L'Autre" d'Andrée Chedid (1920-2011)

(Poème inédit commandé par le Printemps des Poètes 2008)

 

 

"Je est un autre."

Arthur R.

 


À force de m’écrire
Je me découvre un peu
Je recherche l’Autre


J’aperçois au loin
La femme que j’ai été
Je discerne ses gestes
Je glisse sur ses défauts
Je pénètre à l’intérieur
D’une conscience évanouie
J’explore son regard
Comme ses nuits


Je dépiste et dénude un ciel
Sans réponse et sans voix
Je parcours d’autres domaines
J’invente mon langage
Et m’évade en Poésie


Retombée sur ma Terre
J’y répète à voix basse
Inventions et souvenirs


À force de m’écrire
Je me découvre un peu
Et je retrouve l’Autre.

 


XVI)

"Le Mal de Vivre" de Barbara (1930-1997)

 


Ça ne prévient pas quand ça arrive

Ça vient de loin

Ça c’est promené de rive en rive

La gueule en coin

Et puis un matin, au réveil

C’est presque rien

Mais c’est là, ça vous ensommeille

Au creux des reins

 

Le mal de vivre

Le mal de vivre

Qu’il faut bien vivre

Vaille que vivre

 

On peut le mettre en bandoulière

Ou comme un bijou à la main

Comme une fleur en boutonnière

Ou juste à la pointe du sein

C’est pas forcément la misère

C’est pas Valmy, c’est pas Verdun

Mais c’est des larmes aux paupières

Au jour qui meurt, au jour qui vient

 

Le mal de vivre

Le mal de vivre

Qu’il faut bien vivre

Vaille que vivre

 

Qu’on soit de Rome ou d’Amérique

Qu’on soit de Londres ou de Pékin

Qu’on soit d’Egypte ou bien d’Afrique

Ou de la porte Saint-Martin

On fait tous la même prière

On fait tous le même chemin

Qu’il est long lorsqu’il faut le faire

Avec son mal au creux des reins

 

Ils ont beau vouloir nous comprendre

Ceux qui nous viennent les mains nues

Nous ne voulons plus les entendre

On ne peut pas, on n’en peut plus

Et tous seuls dans le silence

D’une nuit qui n’en finit plus

Voilà que soudain on y pense

À ceux qui n’en sont pas revenus

 

Du mal de vivre

Leur mal de vivre

Qu’ils devaient vivre

Vaille que vivre

 

Et sans prévenir, ça arrive

Ça vient de loin

Ça c’est promené de rive en rive

Le rire en coin

Et puis un matin, au réveil

C’est presque rien

Mais c’est là, ça vous émerveille

Au creux des reins

 

La joie de vivre

La joie de vivre

Oh, viens la vivre

Ta joie de vivre

 


12272800878?profile=original

"Rayons de soleil" de Louis Janmot, Suite du "Poème de l'âme", tableau n° 13


Valériane d'Alizée,

le 25 Avril 2012

 

 

"Thème et variations" autour des figures gémellaires

d'Eusébius et Florestan dédiés

à un ami des arts, Jean-Philippe Chabannaud,

en souvenance "d'Offrandes musicales" rares, jadis partagées,

de notre rencontre insolite "des Bucoliques du Pays de Racan",

 autour des suites pour violoncelle seul de J.S. Bach…

 



[1] : Emprunt au titre de l'œuvre légendaire de Jean Cocteau…

[2] : Dieu ambivalent à deux faces adossées, d'origine indo-européenne, de premier rang dans la hiérarchie romaine (diuum deus) de la mythologie, il a le privilège d'être invoqué avant toutes les autres divinités, Janus est l'un des plus anciens fondateurs de Rome. D'abord dieu des dieux, créateur débonnaire, il devint le dieu des portes, des transitions et des passages, marquant l'évolution du passé à l'avenir, d'un état à l'autre, d'une vision à l'autre. Il préside aux commencements : le premier mois de l'année lui est consacré (janvier, Janus, januarius : la porte de l'année) ainsi que le premier jour du mois. Il intervient au début de chaque entreprise, tandis que les vestales président à leur achèvement. Il dirige toute naissance, celles des dieux, du cosmos, des hommes et de leurs actions.

[3] : Figures mythiques du compositeur romantique allemand Robert Schumann, ayant adopté ce duo littéraire, après l'avoir rebaptisé, adapté selon sa propre fantaisie, grâce à sa lecture du roman "Flegeljahre," de Jean-Paul Richter dit Jean-Paul , auteur de ces deux héros jumeau, le blond et timide Walt, le brun et insolent farceur Vult, mais aussi et par une sorte de palimpseste codé, doubles eux-mêmes de Florestan et Eusébius ... et pour ces deux personnages dans lesquels il aurait vu un décalque de sa personnalité duelle et qui auraient fortement influencé la naissance des dits Florestan et Eusébius...

 [4] : Allusion au couple de légende doué de mérites complémentaires, les Dioscures ("jeunes de Zeus", rac. kouroi jeunes hommes, dios de Zeus) géniture de Léda  et Jupiter, frères de Clytemnestre et de la Belle Hélène…apparaissant comme les sauveurs des causes désespérées. Aussitôt, leur venue au monde, Mercure les enleva de leur génitrice pour les conduire à Pallène afin d'y être élevés, selon ses principes. Une amitié indissoluble devait se nouer entre eux. Ils accompagnèrent Jason en Colchide, et prirent grandement part à la conquête de la Toison d'Or. De retour sur le sol natal, ils enlevèrent leur sœur Hélène des bras  du ravisseur Thésée, en conquérant la cité d'Aphidna, et pacifiques, épargnèrent les habitants, hormis Éthra, mère de ce héros, qu'ils firent leur captive. Toutefois ils devaient chuter par amour, tombant dans une faute analogue à celle reprochée à Thésée. Sous l'emprise des attraits incomparables de Phœbé et Ilaïre promises à Lyncée et à Idas, les frères jumeaux se fédérèrent afin de les ravir. Les prétendants légitimes poursuivirent les assaillants jusqu'au mont Taygète. Il s'ensuivit une lutte opiniâtre où Castor fut tué par Lyncée, lequel à son tour tomba sous les coups de Pollux, blessé lui-même par Idas. Pollux, éperdu de chagrin devant la disparition de son frère, supplia Jupin de lui accorder l'immortalité. Ce vœu ne pouvant être entièrement exaucé, la dite immortalité fut partagée entre eux, de sorte qu'ils vivaient et mouraient alternativement, chacun d'eux passant à tour de rôle six mois aux Enfers, six mois au cœur de l'Olympe, ne se trouvant jamais ensemble en compagnie des dieux. Cette légende est fondée sur ce que les deux princes ayant, après leur mort, formé dans la voûte céleste le signe des Gémeaux, l'une des deux principales étoiles qui la composent se cache sous l'horizon, lorsque l'autre paraît.

[5]  : Formule de la poétesse Anna de Noailles tirée de son poème "Deux êtres Luttent" (Recueil "les Forces Éternelles, 1920) ; se reporter en fin du document afin d'en prendre connaissance…

[6] : Appellation métaphorique attribuée à Marie Noël par son biographe Raphaël Périé ; voir aussi "Connais-moi " de l'auteur …

[7]  : Odette-Odile, protagonistes féminins du célèbre ballet Le Lac des Cygnes, extrait d'une légende ancestrale allemande, revu et corrigé à la mode russe : incarnation d'une personnalité à double facettes, d'une composante pleine de contrastes, pôle positif, pôle négatif, d'un côté l'épure, la transparence, la candeur virginale, de l'autre, la tourmente, le désir irrépressible d'envoûtement d'une séduction  ténébreuse, maléfique de femme fatale… Pour poursuivre la recherche, quelques sites traitent de cette thématique, dont celui-ci : http://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Lac_des_cygnes


Lire la suite...


‎201204 - ACTU-tv Danièlle Bellefroid peintre et chanteuse, un reportage d' Edmée De Xhavée effectué à Chênée (Liège), au domicile de l'artiste, pour l'émission ACTU TV.
La belle voix de Danielle que j'ai découverte grâce à Edmée !
Et aussi une dame fort sympathique qui en plus ou avant .. peint !
Cumuler des talents n'est pas donné à tout le monde.
Cela vaut la peine de voir et revoir cette double artiste,
notre compagne de site très occupée !
Lire la suite...



Introspection de natures douées de gémellité :

Lorsqu'il est question de la dualité d'un être,

"Aigle à deux têtes"[1],

Janus[2] autant tourné vers le passé que vers l'avenir

cultivant énigmes et paradoxes…

 

"Thème et variations" autour des figures gémellaires

d'Eusébius et Florestan[3]

sorte de miroir romantique des antiques Castor et Pollux[4],

"Nonne et bacchante"[5],"Neige qui brûle"[6]

Odette-Odile cygne blanc, cygne noir symboliques[7]

 

Dialogue dans un jardin secret

Ou Accords et désaccords en mode majeur, mineur




"Tout enfant, j’ai senti dans mon cœur deux sentiments

Contradictoires l’horreur de la vie et l’extase de la vie

C’est bien le fait d’un paresseux nerveux."

 

Charles Baudelaire [8]

 

 


12272803864?profile=original

 

Copie du tableau de Léonard de Vinci : Leda et ses jumeaux Castor et Pollux dits les Dioscures 


       

                         "Qui n'a pas d'antithèse n'a pas de raison d'être", professe un écrivain français du XIXème siècle, tour à tour philologue, philosophe et historien[9], tandis qu'un sage, en plein cœur des "Années folles" européennes, libre de tout dogmatisme, tend à prévenir ses contemporains en leur adressant cette requête :

                        "Ami, ne vous préoccupez pas de savoir qui je suis, vous ne le saurez jamais." […]

                        "La Vérité est un pays sans chemins, que l'on ne peut atteindre par aucune route, quelle qu'elle soit : aucune religion, aucune secte.[10]"

 

                         Cependant, il est de bon ton pour certains d'entre-nous, "Frères humains"[11] épris de lumière, de rayonnement solaire liés aux différents mythes fondateurs des civilisations antiques ayant revêtu les divinités phares[12] de leurs croyances et aspirations ancrées dans les mœurs, d'effectuer au cours de leur cheminement terrestre, une sélection opportune à leur gré ou plutôt, ce que je nommerai trivialement par un "tri sélectif", afin de se masquer l'évidence, pour le moins dérangeante à leurs yeux, refoulant dans leur inconscient, le fait, que chaque être vivant appartenant au genre "Hominien" est, suivant toute logique, constitué d'une essence ambivalente, d'une nature tissée de versatilité.

                        Aspects contradictoires prenant racine au cœur d'une étoffe nimbée de mystères, malaisée à deviner de prime abord, si ce n'est d'être un jour à même de la décrypter fondamentalement, fabriquée de deux versants majeurs réfléchissant une image un tantinet manichéenne, "clair-obscur", "pur et impur", antonymes[13] constitués à la fois de "brûlure" et de "naufrage", de "verdoiement" et de "desséchement", de "ris" et de "larmoiements", de "tendresse" et de "dureté", un peu dans la lignée du personnage mythique de Shakespeare, la blonde Ophélia non exempte de bipolarité, exaltation et désespoir développés au sein du célèbre sonnet amoureux de "la Belle Cordière lyonnoise" de la Renaissance, "Je vis, je meurs ; je me brûle et me noie"[14], n'excluant guère, parfois, l'emploi de la demi-teinte, de la tempérance prônée par l'école platonicienne, sous la désignation d'ataraxie…

                        Réversibilité[15] d'un parcours embrassant le phénomène d'attraction-répulsion, alternance de Félicité et de Douleur préfigurant celle d'un romantisme exacerbé exhalant des troubles nervaliens[16] de "frèrie" avec force plumes exaltées de l'outre Rhin empreintes d'onirisme et d'ambivalence, qui auraient pu s'exclamer de concert avec le père de Sylvie, brillant traducteur de Goethe et de Schiller, entre-autres :

                       "Le rêve est une seconde vie. Je n'ai pu percer sans frémir ces portes d'ivoire ou de corne qui nous séparent du monde invisible."

                      "Fleurs maladives" vénéneuses, nous conviant sous couvert d'un masque, à plonger en "Enfer" ou à nous conduire au "Paradis", déchirement, tentative d'échappatoire, "d'Élévation"[17] vers des cimes, qui constituent néanmoins la force et la richesse du commun des mortels, pourvu qu'il affectionne métaphysique et mysticisme, selon nos convictions profondes appuyées d'expériences personnelles !

                       Or, pourquoi vouloir à n'importe quel prix, soit au sacrifice d'une exploration intime de son idiosyncrasie, repousser cette notion indéniable de complexité d'un tempérament ? Oui, pourquoi se faire violence et ériger contre soi-même ainsi qu'à l'égard de son semblable, pareilles barrières, fruits d'un diktat inique, en exigeant de choisir parmi ces caractéristiques essentielles, complémentaires l'une de l'autre, sinon indissociables ?

                       Demande-t-on seulement à un enfant, où va sa préférence à l'endroit de ses parents ? Qui nourrirait, de nos jours, l'idée saugrenue et navrante d'un tel questionnement ! Cela ne revient-il pas, toute proportion gardée, à ordonner d'élire un seul et unique représentant botanique parmi le "Règne végétal" fleurissant Mère Nature, se prononçant en l'honneur d'un fleuron, d'un fruit exclusif, alors qu'une véritable Corne d'abondance, reflet du calendrier effeuillé, s'offre à nos cinq sens ? Et envers son inséparable pendant, la faune, nous faut-il adopter une attitude restrictive analogue ?

                       Demande-t-on seulement aux adultes dotés d'entendement que nous sommes censés être, en corrélation avec l'adage d'Aristote qui professe que "L'homme est un animal doué de raison", de se positionner en faveur des éléments naturels qui composent notre planète, distinguant l'un d'entre eux parmi l'air et la terre, l'eau et le feu, parmi le cycle immuable des quatre saisons ?

                      N'est-ce point une aberration que de vouloir nécessairement scinder, ces dits composants, opposant ainsi, le jour et la nuit, Hélios et Séléné[18], Gaïa et Ouranos, Amphitrite, Océan, Poséidon et le Titan Prométhée, instituant d'un côté le "Sacre du printemps" au détriment du bonhomme Hiver, injustement taxé de "villain" [19] ? …

                      Pour savourer pleinement l'éclosion des bourgeons et semences jouissant des auspices du verdoyant Primavera et de Flora, cette "belle Rommaine", ne faut-il point souffrir que ces heures florifères s'évanouissent en faveur d'un repos reviviscent salvateur dénommé hibernation placée sous l'égide du divin Hypnos[20], en étroite corrélation des membres composant l'humanité ?

                    "Car le sommeil, ayant fermé leurs paupières, fait oublier à tous les hommes les biens et les maux" nous chante le sage Homère par le truchement de son Odyssée.


12272804670?profile=original


Les frères jumeaux Hypnos et Thanatos. de John William Waterhouse


                      Assurément, toute la difficulté réside à parvenir à les unir d'une façon équilibrée et non artificiellement en "couple", ces pôles double ou voire à multiple facettes émanant d'une personnalité singulière ; les nier, équivaudrait à notre humble avis, à mépriser notre engeance comme celle des autres espèces de créatures vivantes peuplant la planète bleue, impliquant qu'il nous faudrait nous priver d'une grande fortune, celle que la diversité génère !

                    Opérer une séparation, un cloisonnement drastique, en nous comportant face à autrui en parfaits égotistes, puisant dans son tempérament que ce dont nous avons "besoin", à l'instar des rayons libres-services de grands magasins, rejetant ce qui ne saurait nous tenter ou nous importuner au bénéfice de ce qui nous séduit, cela ne représente t'il pas un acte parfaitement egocentrique, avec en toile de fond, le dessein inavoué de se protéger des nuisances que les couleurs sombres produisent, imposant en l'occurrence, d'abaisser les défenses d'une citadelle que nous voulons imprenable, un peu comme s'il fallait nous défaire en chemin d'un fardeau handicapant ou d'un déshérité encombrant en diable…

                   La question étant, a-t-on le droit d'abandonner plus mal loti, un malheureux en état de vulnérabilité parce que frappé d'une phase d'accablement, sous prétexte qu'il est plus subtil d'accès, plus hermétique et plus "lourd" à gérer, que son jumeau à l'inclinaison antinomique s'élançant avec feu vers le faisceau incandescent, et puis, comment alléguer objectivement, en faisant montre d'un réalisme clairvoyant, que les épisodes sentimentaux des Hominidés sont colorés d'une seule teinte monochrome ?

                  Même la vision idyllique, soit les lyrics de la grande Édith, son hymne à la joie, la "Vie en rose" ne lui ont été insufflés que sous l'effet de son exultation amoureuse éphémère et chacun sait à quel point le périple de la "Môme" Piaf fut jalonné "d'horreurs diverses, de désespoirs" et que fors de sa bonne étoile et de ses aventures transcendantes d'intense jubilation, "Sa religion, son opium"[21], elle eut à maitriser quelques éclipses, ces émissaires de la Fatalité, en correspondance avec une pléiade d'humoristes cultivant le sens de l'autodérision afin de déguiser leurs "failles", ne serait-ce que par pudeur, bref, ce qu'il est communément convenu de nommer sous le terme "d'humour du désespoir", en adéquation du "Figaro"[22] de Beaumarchais qui profère :

                  "Je m'empresse de rire de tout, de peur d'avoir un jour à en pleurer" !

                   Devise proche de l'esprit de Sir John Falstaff qui, à la fin de l'ouvrage lyrique, s'exclame quant à lui :

                  "Tout au monde n'est que farce"[23] !!!

 

                   Oui, il nous faut bien l'admettre, à l'inverse de "l'Invitation au voyage"[24] baudelairienne, nous conviant à découvrir un "pays de cocagne", nous ne pouvons prétendre que dans une destinée, règne exclusivement "qu'ordre et beauté, luxe, calme et volupté", en dépit de "Flammes hautes", de "Vie ardente"[25] proclamées, ardemment désirées, n'est-ce pas ?

                  Quant aux contrastes de l'existence, cette "Ombre des Jours" noaillienne, ne participent ils pas à nous faire évoluer vers un mûrissement salutaire passant par des épreuves nous aidant à approfondir "l'Ennemi", "le secret douloureux qui nous faisait languir"[26], appréhendant une spiritualité, aboutissant à forger sinon à affiner notre intériorité ?

                   Loin de moi l'idée d'adouber la position radicale de notre cher Marcel Proust qui proclame par le biais de son corpus "Le Temps Retrouvé":

                   "Le bonheur seul est salutaire pour les corps",

                    mais c’est le chagrin qui développe les forces de l’esprit."

                   Non, en vérité, bien qu'il soit indéniable que "Tourment" contribue un tant soit peu à nous faire mûrir, je ne suis pas de ceux qui accréditent la thèse selon laquelle côtoyer "Abîmes et Ténèbres" est source de création infinie ! Loin de moi l'idée d'affirmer qu'il faut se complaire dans une atmosphère de dépérissement spleenétique[27] une once méphitique, vénérer un climat malsain délétère, assurant à l'égal des "poètes maudits", que seule Souffrance et Noirceur fécondent Pensée, intimement convaincue, que les "chants désespérés" sont nécessairement les plus beaux" !

                  Dieu me garde de proférer une sentence similaire, car je sais combien l'harmonie peut aussi être gage de "Fontaine de jouvence" ; mais pourquoi se voiler la face, dame Providence étant par nature, avaricieuse de bienfaits, grâces qu'elle délivre donc avec une infinie parcimonie que par intermittence, même au plus chanceux de nos congénères, il nous faut nous en accommoder, et nous efforcer, autant que faire ce peut, de faire croitre les "mauvaises herbes" ensemencées dans un substrat ingrat…en contournant, si possible, le terrain glissant de l'auto destruction !!!

                  Est-ce à dire qu'il faille épouser la devise de la "Fée d'Auxerre", cette "Neige qui brûle"[28], qui déclare ceci :

                    Comme si les enfants prédestinés au plus grand amour avaient besoin, pour grandir, du lait de la plus grande douleur"?


12272804469?profile=original"Le doute" de Louis Janmot,  Fusain et rehaut de gouache blanche sur papier, 1861 



                   Ainsi, la misère morale peut aussi se révéler un terreau "fertilisant" portant ses fruits, comme nous en témoigne, le plus important représentant de la désolation, puisant sa nourriture poétique en elle afin d'accéder à sublimer cette dernière[29] :

                  "Subir le spleen, mais savoir le peindre, c’est passer d’une extrême faiblesse à l’effort créateur" commente le chantre orphique de ces "Fleurs du Mal".[30]

                     Pour l'auteur passionnant, Tahar Ben Jelloun, lui aussi traversé de doutes, du binôme positif-négatif, nombre de "Chants de l'Aube"[31] s'élaborent " à partir de la nuit qui nous gouverne", d'après "un drame parfois inavouable".

                    Poursuivant son analyse, ce dernier rebondit sur ce sujet délicat touchant à l'état mental des disciples d'Apollon Musagète s'adonnant à l'art des belles-lettres. Selon sa perception :

                   "L’écriture devient alors une aventure où il nous est recommandé de choisir entre le chagrin et le néant. Comme William Faulkner je choisis le chagrin car je suis certain, malgré toutes les réticences que nous sommes en droit d’avoir à propos de l’humanité, que c’est l’homme qui l’emportera. Je choisis délibérément d’être optimiste sans me faire d’illusion sur ce dont est capable l’homme surtout dans sa capacité de détruire la planète et d’égorger son voisin."[32]

                    "Homo homini lupus est" nous clame une locution latine[33], qui traduite en français moderne signifie :

                    "l'Homme est un loup pour l'Homme",

                    entendant par là, qu'il constitue le plus redoutable ennemi de son espèce, ce qui d'ailleurs, n'est certes pas flatteur à l'égard de nos "amies les bêtes", chères à la "Faunesse de Saint-Sauveur en Puisaye," Colette, l'animal n'étant guère, ce me semble, dans son essence intrinsèque, pourvu de perversité, de cruauté gratuite, s'ingéniant à faire le mal pour le mal, comme nous nous plaisons à nous comporter, en despotes destructeurs participant à l'extinction au quotidien, de trésors émaillant herbier et bestiaire, puisant, selon notre bon plaisir de profiteurs nés, au cœur de ces mille et une merveilles… jusqu'à leur épuisement total !!!

                    Alors croire en l'homme au singulier, lorsqu'il se détache d'un flot de bourreaux, volontiers, dans sa globalité, que nenni !!!

                    Renchérissant de plus belle, le père de "la Nuit sacrée"[34], mentionne Georges Semprun à propos d'André Malraux :

                   "Je cherche la région cruciale de l’âme où le Mal absolu s’oppose à la fraternité ".

                    Annotant cette citation, il formule la repartie suivante :

                    "Je pense que le Mal absolu n’a pas besoin d’avoir une âme. Il est absolu justement parce qu’il est privé d’âme. C’est dans ce constat que la littérature puise ses ressources."

                     Il poursuit son développement, en invoquant à sa rescousse, Jean Genêt :

                      " On n’est pas artiste sans qu’un grand malheur s’en soit mêlé."

                     Adversité, calamité reçues en partage par la majorité des artistes, y étant encore assurément, davantage prédisposée que le premier quidam venu, grâce ou faute, c'est selon, à leur nature encline à l'hyperesthésie, tel l'initiateur des "Scènes d'enfants", né lui aussi sous le signe zodiacal des gémeaux, ayant été à maintes reprises confronté à cette "Mégère non apprivoisée".

                     En effet, il est à noter qu'en plus de son inclination d'hypersensible, Robert Schumann fut moult fois éprouvé dans sa vie personnelle, ayant notamment à déplorer la disparition brutale de sa sœur qui mis tragiquement fin à ses jours, dans un accès aigu de perte de raison, tandis qu'il ne comptait que seize ans.


12272805093?profile=original


Œuvre de source inconnue représentant le compositeur Robert Schumann            


Détresse engendrée par ce triste sire, le "Fatum" farouche adversaire de Dame Fortune,

que notre musicien de "l'Humoresque" et des "Fantasiestücke" pouvait ambitionner retranscrire à travers

ses fantasques et bouleversantes compositions fortement imprégnées de références littéraires [35]: 

                    "Florestan et Eusébius, c'est ma double nature, et je voudrais bien les concilier, comme le fait Raro [36]en un seul homme" confessait Robert Schumann.

                     Écoutons la pianiste Delphine Lizé, nous livrer ici ses impressions de schumanienne accomplie en analysant le fameux duo, frères de sang ou cousins germains de l'insolent farceur Vult et du timide Walt de Jean Paul, à partir des "Danses des compagnons de David", baptisées en langue originelle "Davidsbundlertänze"[37].

                    Fine psychologue et contrairement aux idées préétablies, la jeune musicienne nous souligne combien, pour elle, le poète compositeur fait se rejoindre les deux personnages, constatant que leur dichotomie n'est pas si étrangère l'une de l'autre, en opposition perpétuelle, à la manière des frères ennemis," de la Bible, géniture d'Adam et Ève, Caïn et Abel :

                  "Schumann a lui-même imaginé des figures, d'aucuns disent des masques, derrière lesquels il se serait caché. De mon point de vue, il ne se cache pas derrière ces figures, bien au contraire, il met en lumière divers aspects de sa personnalité. Par exemple dans ce cas précis, il montre divers rapports à la vie à travers Florestan, qu'il qualifie d'extraverti, et Eusébius, décrit comme un personnage introverti.

                   Mais lorsque alternent les discours d'Eusébius et de Florestan, dans les Davidsbundlertänze[38], on se rend vite compte d'une chose essentielle: le caractère n'influe pas vraiment sur les sentiments.

                   Les introvertis et les extravertis peuvent ressentir la même chose, mais le montrent différemment... La passion, la nostalgie, la tendresse, la sérénité, l'exaltation, par exemple, sont présentes à la fois chez Florestan et Eusébius. C'est ainsi que Florestan n'est pas forcément gai, et Eusébius pas continuellement au bord du suicide... On pourrait dire que Florestan a plus d'humour qu’Eusébius, mais son humour est parfois tellement grinçant qu'il rejoint et dépasse dans l'amertume les pièces les plus désabusées d'Eusébius.

                   De même que voir Florestan se perdre dans des pièces compliquées aux motifs variés, allant de la gaieté à l'ironie en passant par une sorte de cavalcade affolée, nous ramène naturellement à Eusébius, lequel plus calmement, admet en quelques lignes tristes être perdu... Les caractères, chez Schumann, sont finalement pour moi des instruments servant à éclairer à un moment donné, d'un angle différent, un même problème, un même sentiment, une même sensation..." conclue sur ce chapitre du "double", Delphine Lizé.

                 Nous parachèverons cet essai traitant de la gémellité des êtres, d'une façon laconique, en usant en premier, d'une recommandation paradoxale, signée justement de notre génie romantique allemand atteint de "Melancolia", impuissant qu'il fut nonobstant à la mettre en application, puisque rien ni personne, pas même l'amour des siens, et celui voué à l'art, ne purent le soustraire de son funeste dessein, résultante de sa psychose maniaco-dépressive que l'on nomme aujourd'hui par syndrome bipolaire :

 

              "En tout temps s'unissent joie et peine : demeurez pieux dans la joie et soyez prêts à accueillir la peine avec courage."

              En deuxième, d'un aphorisme de Charles Baudelaire :

 

             "La dualité, qui est la contradiction de l’unité, en est aussi la conséquence."[39]




12272805456?profile=original


Deux hommes au crépuscule de Caspar David Friedrich

 




Valériane d'Alizée,

le 25 Avril 2012

 

 

"Thème et variations" autour des figures gémellaires

d'Eusébius et Florestan dédiés

à un ami des arts, Jean-Philippe Chabannaud,

en souvenance "d'Offrandes musicales" rares, jadis partagées,

de notre rencontre insolite "des Bucoliques du Pays de Racan",

 autour des suites pour violoncelle seul de J.S. Bach…

 

 



[1] : Emprunt au titre de l'œuvre légendaire de Jean Cocteau…

[2] : Dieu ambivalent à deux faces adossées, d'origine indo-européenne, de premier rang dans la hiérarchie romaine (diuum deus) de la mythologie, il a le privilège d'être invoqué avant toutes les autres divinités, Janus est l'un des plus anciens fondateurs de Rome. D'abord dieu des dieux, créateur débonnaire, il devint le dieu des portes, des transitions et des passages, marquant l'évolution du passé à l'avenir, d'un état à l'autre, d'une vision à l'autre. Il préside aux commencements : le premier mois de l'année lui est consacré (janvier, Janus, januarius : la porte de l'année) ainsi que le premier jour du mois. Il intervient au début de chaque entreprise, tandis que les vestales président à leur achèvement. Il dirige toute naissance, celles des dieux, du cosmos, des hommes et de leurs actions.

[3] : Figures mythiques du compositeur romantique allemand Robert Schumann, ayant adopté ce duo littéraire, après l'avoir rebaptisé, adapté selon sa propre fantaisie, grâce à sa lecture du roman "Flegeljahre," de Jean-Paul Richter dit Jean-Paul , auteur de ces deux héros jumeau, le blond et timide Walt, le brun et insolent farceur Vult, mais aussi et par une sorte de palimpseste codé, doubles eux-mêmes de Florestan et Eusébius ... et pour ces deux personnages dans lesquels il aurait vu un décalque de sa personnalité duelle et qui auraient fortement influencé la naissance des dits Florestan et Eusébius...

 [4] : Allusion au couple de légende doué de mérites complémentaires, les Dioscures ("jeunes de Zeus", rac. kouroi jeunes hommes, dios de Zeus) géniture de Léda  et Jupiter, frères de Clytemnestre et de la Belle Hélène…apparaissant comme les sauveurs des causes désespérées. Aussitôt, leur venue au monde, Mercure les enleva de leur génitrice pour les conduire à Pallène afin d'y être élevés, selon ses principes. Une amitié indissoluble devait se nouer entre eux. Ils accompagnèrent Jason en Colchide, et prirent grandement part à la conquête de la Toison d'Or. De retour sur le sol natal, ils enlevèrent leur sœur Hélène des bras  du ravisseur Thésée, en conquérant la cité d'Aphidna, et pacifiques, épargnèrent les habitants, hormis Éthra, mère de ce héros, qu'ils firent leur captive. Toutefois ils devaient chuter par amour, tombant dans une faute analogue à celle reprochée à Thésée. Sous l'emprise des attraits incomparables de Phœbé et Ilaïre promises à Lyncée et à Idas, les frères jumeaux se fédérèrent afin de les ravir. Les prétendants légitimes poursuivirent les assaillants jusqu'au mont Taygète. Il s'ensuivit une lutte opiniâtre où Castor fut tué par Lyncée, lequel à son tour tomba sous les coups de Pollux, blessé lui-même par Idas. Pollux, éperdu de chagrin devant la disparition de son frère, supplia Jupin de lui accorder l'immortalité. Ce vœu ne pouvant être entièrement exaucé, la dite immortalité fut partagée entre eux, de sorte qu'ils vivaient et mouraient alternativement, chacun d'eux passant à tour de rôle six mois aux Enfers, six mois au cœur de l'Olympe, ne se trouvant jamais ensemble en compagnie des dieux. Cette légende est fondée sur ce que les deux princes ayant, après leur mort, formé dans la voûte céleste le signe des Gémeaux, l'une des deux principales étoiles qui la composent se cache sous l'horizon, lorsque l'autre paraît.

[5]  : Formule de la poétesse Anna de Noailles tirée de son poème "Deux êtres Luttent" (Recueil "les Forces Éternelles, 1920) ; se reporter en fin du document afin d'en prendre connaissance…

[6] : Appellation métaphorique attribuée à Marie Noël par son biographe Raphaël Périé ; voir aussi "Connais-moi " de l'auteur. [7]  : Odette-Odile, protagonistes féminins du célèbre ballet Le Lac des Cygnes, extrait d'une légende ancestrale allemande, revu et corrigé à la mode russe : incarnation d'une personnalité à double facettes, d'une composante pleine de contrastes, pôle positif, pôle négatif, d'un côté l'épure, la transparence, la candeur virginale, de l'autre, la tourmente, le désir irrépressible d'envoûtement d'une séduction  ténébreuse, maléfique de femme fatale… Pour poursuivre la recherche, quelques sites traitent de cette thématique, dont celui-ci : http://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Lac_des_cygnes

[8]  : Adage tiré de Mon cœur mis à nu, Paris, Ed. Livre de Poche, 1972, p. 49.

 [9]  : En référence à la personnalité traversée d'ambivalences d'Ernest Renan.

[10]  : Aphorismes dus à la plume du Philosophe, essayiste d'origine indienne Jiddu Krishnamurti (1895-1986) 7ème camp d’Ommen- 1928, qui devait déclarer la deuxième citation mentionnée, un an plus tard, lors de la dissolution de l'organisation mondiale fondée en 1913 pour le soutenir, nommée "l'Ordre de l'Étoile du Matin".

 [11]  : Évocation de deux références, l'une issue des premiers vers de l'Épitaphe ou "Ballade des pendus" de François Villon : Frères humains, qui après nous vivez/N'ayez les cœurs contre nous endurcis/Car, si pitié de nous pauvres avez/Dieu en aura plus tôt de vous mercis. L'autre provenant de l'ouvrage-pardon d'Albert Cohen "Ô Vous, Frères Humains" daté de 1972, interpellant ses congénères sur leur réel désir de fraternité :"Ô vous, frères humains, connaissez-vous la joie de ne pas haïr ? Ainsi dis-je avec un sourire, ainsi dis-je en mon vieil âge, ainsi au seuil de ma mort.[…] Ô vous , frères humains et futurs cadavres, ayez pitié les uns des autres, pitié de vos frères en la mort, pitié de tous vos frères en la mort, pitié des méchants qui vous ont fait souffrir, et pardonnez-leur car ils connaîtront les terreurs de la vallée de l’ombre de la mort. Oui, frères, ne plus haïr, par pitié et fraternité de pitié et humble bonté de pitié, ne plus haïr importe plus que l’amour du prochain. Ô vous, frères humains, vous qui pour si peu de temps remuez, immobiles bientôt et à jamais compassés et muets en vos raides décès, ayez pitié de vos frères en la mort, et sans plus prétendre les aimer du dérisoire amour du prochain, amour sans sérieux, amour de paroles, amour dont nous avons longuement goûté au cours des siècles et nous savons ce qu’il vaut, bornez-vous, sérieux enfin, à ne plus haïr vos frères en la mort. Ainsi dit un homme du haut de sa mort prochaine."

 [12]  : Allusion aux principales  déités emblèmes de l'astre solaire : dans la mythologie égyptienne, il revêt les traits de Rê ou Ra (signifiant celui qui fait) le dieu du disque solaire, Rê synonyme de soleil,- de feu divin, Akhénaton en a fait son dieu unique sous le nom d’Aton ; tandis que pour la mythologie grecque, il est incarné par Apollon, Dieu de la lumière, doué de pouvoir de purification et de guérison en tant que dieu solaire, sa "bipolarité "peut le rendre vindicatif et violent sous l'effet de la colère ; sans oublier Hélios, personnification du Soleil lui-même. Chez les Romains de l'Antiquité, Sol est le dieu du soleil, de la lumière et de la chaleur. Frère de Luna, il symbolise le cycle des saisons, apportant sa racine au nom de la fleur du tournesol (Helianthus) ; enfin, en pays nordique, au royaume de Freyja, c'est à Sól que revient le privilège d'exprimer la personnification du Soleil, l'exact complément fraternel de Máni, la Lune…

[13]  : Une devise de Jean de La Bruyère énonce ce truisme : "L'antithèse est une opposition de deux vérités qui se donnent du jour l'une à l'autre."

 [14]  : Premier vers du Sonnet VII de Louise Labé provenant de l'œuvre composée de vingt-trois Sonnets publiée en 1555 ; se reporter en fin de document pour la lecture intégrale de la pièce.

[15]  : Allusion à la poésie  n°XL  issue de "Spleen et Idéal" de Charles Baudelaire, recueil "les Fleurs du Mal"

[16] : Troubles nervaliens portés à leur paroxysme dans la nouvelle inachevée cathartique que l'auteur tenait infiniment à coucher sur le papier afin de se délivrer de son ressenti, annonçant Albert Camus pour qui " écrire, c'est mettre en ordre ses obsessions", nouvelle nommée "Aurélia" que Gérard de Nerval nous relate avec une remarquable lucidité, preuve qu'à l'l'heure où il rédige celle-ci, il est parfaitement conscient des failles mentales obsessionnelles qui le traversent… 'Il y exprime son itinéraire spirituel, en particulier, la prompte transfiguration du réel associée au tragique désarroi qui envahit l'âme du poète, son émouvante sollicitude pour tous les êtres, ce don de compassion et de sympathie par lequel il ressent la souffrance universelle (souffrance incitant aussi au respect qu'il narra à nouveau dans son fameux sonnet " panthéiste issu des "Chimères", "Vers dorés") et enfin son inquiétude mystique, son désir pathétique de lutte, d'abolir un réveil menaçant de l'angoisse sous forme de la paix que lui a procurée une vision bénéfique. Se reporter au mini florilège de textes présenté à la fin de ce programme afin de tenter de cerner la pensée nervalienne…

[17]  : Titre du poème n°III "Spleen et Idéal "de Charles Baudelaire ; consultation de ces pièces en fin de dossier. Les "Fleurs du Mal" représentent l’image métaphorique de Baudelaire lui-même, où il surgit, lavé de ces souillures, malgré tous les malheurs et toutes les misères, rejaillissant comme le phénix renaissant de ses cendres…

[18] : Hélios, frère de Séléné, personnifie le Soleil ; Hélios est progressivement assimilé à la divinité des arts, Apollon musagète, "ce Délien de Délos à la Cithare dorée". Dans la mythologie romaine, il correspond à Sol. Tant qu'à Séléné, elle représente la Lune, précisément la pleine Lune, rejoignant Artémis (croissant de lune) et Hécate (nouvelle lune)…

[19]  : En référence au fameux rondeau du poète médiéval Charles d'Orléans : "Yver, vous n'estes qu'un villain"… (Villain, connoté ici, dans le sens paysan du terme)

[20]  : Hypnos est le frère de Thanatos, couple de jumeaux dans la mythologie grecque ; pour les peuples de l'Antiquité, le sommeil est une énigme, qui ne cesse de les intriguer. C'est la raison pour laquelle, les anciens grecs s'initient  à ses mystères en s'adressant à deux déités : Hypnos, divinité bienfaitrice du Sommeil, frère jumeau de Thanatos, figure moins féconde (dieu de la Mort opposé à Éros en psychanalise…) tous deux fils de Nyx, la Nuit. Pour Ovide, Hypnos/Somnus, joue le rôle de la personnification du Sommeil, fils de la Nuit et de l'Érèbe, et frère de Thanatos/Mort… Morphée, dieu des Songes, un des mille enfants d'Hypnos, apparaissant aux hommes sous les contours d’un être humain. Il entour de ses bras  protecteurs le dormeur, en lui instillant des rêves.

 [21]  : "Horreurs diverses, et  désespoirs" tout comme "sa religion, son opium" sont des expressions provenant du texte de la chanson de Claude Nougaro "La Vie En Noir" (album "Embarquement immédiat")

[22]  : Mention du héros de Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais, figure centrale charismatique de la pièce "le Mariage de Figaro" sous titrée "la Folle journée".

[23]  Emprunt au personnage central de l'opéra de G. Verdi, ultime opus comique du compositeur adapté des "Joyeuses Commères de Windsor" de William Shakespeare, fruit de la florissante collaboration avec  le librettiste Arrigo Boïto.

[24]  :En référence et au poème n° XLIX. portant ce titre issu des "Fleurs du mal" (http://www.pierdelune.com/baudel1.htm)

 et à la prose tirée de "Spleen de Paris" (http://baudelaire.litteratura.com/le_spleen_de_paris.php?rub=oeuvre&srub=pop&id=156

[25]  : En référence à Émile Verhaeren, titres de poème et de recueil

[26]  : Adaptation du dernier vers du Sonnet "la Vie antérieure" de Charles Baudelaire… tout comme" l'Ennemi", sonnet issu du corpus "les Fleurs du mal" de C. Baudelaire.

[27] : État affectif, plus ou moins durable, de mélancolie sans cause apparente et pouvant aller de l'ennui, la tristesse vague au dégoût de l'existence. Le spleen Baudelairien dont l'étymologie anglaise nous indique qu'il s'agirait là d'un excès de bile, traduit l'angoisse qui étreint le poète, quand il constate les ravages du temps sur son organisme. "L'ennemi est en moi et se fait sentir au moment où je le crois endormi. Je crois que ce mal est proprement le spleen des Anglais, causé par un engorgement du foie " nous précise George Sand dans  Histoire de ma. Vie (t. 4, 1855, p. 299) Grâce à l'art, il met en forme ce malaise existentiel, ce qui constitue une manière de l'exorciser. L'écriture apparaît alors comme un remède à l'usure du temps et au dégoût de soi, elle permet d'opposer la résistance de l'intelligence à la force corrosive de la nature. Le poète survit alors par sa parole.

[28] : Allusion à la poétesse Marie Noël… à laquelle nous restituons la première partie de la citation : "Mais il est aussi exceptionnel pour le Fils de l'Homme de naître dans une étable et de mourir sur une croix

 [29]  : Au centre de l’expérience existentialiste et poétique de C. Baudelaire est le spleen, cette sorte de langueur de l’esprit qui empêche le poète de vivre la réalité dans sa consistance ordinaire. Le seul moyen de surmonter ce sentiment d’écœurement pour l’existence est d’écrire : Dans les Fleurs du mal, qui rassemble plus de cent vingt poèmes, Baudelaire évoque son expérience de la dualité entre divinité et enfer, le Spleen et l’Idéal, ses amours maudites Jeanne Duval la mulâtresse) ou platoniques (Madame Sabatier, sa muse et protectrice), l’expérience douloureuse ou spirituelle de la solitude, les paradis artificiels (vin, opium, haschich), la débauche et les voluptés interdites (homosexualité, plaisirs sadiques). Le poète parle encore de ses rapports avec la religion, qu’il exècre, de la tentation qu’il éprouve envers la mort. L’œuvre dans son romantisme exacerbé et sombre, située au seuil de la modernité poétique, expose longuement le déchirement d’un individu, pris dans le mouvement contradictoire entre le bien et le mal, la laideur et la beauté, Dieu et Satan, l’enfer et le ciel, la félicité et la douleur.

[30]  : Afin d'approfondir ce thème de la dualité, du "Spleen" et de "l'Idéal" chez notre écrivain un "rien misogyne", je vous suggère de vous reporter à l'excellent article  de Sahar Karimimehr : http://www.teheran.ir/spip.php?article1122

[31]  : Titre d'œuvre pianistique dû au compositeur romantique allemand Robert Schumann alors au crépuscule de son existence de créateur, qui signa là son dernier opus, avant de renoncer à toute forme de fécondité…

[32]  : Fragment du magnifique discours dit de T.B. Jelloun, intitulé "Que peut la littérature" prononcé pour l'ouverture officielle du Festival International de littérature de Berlin, le 7 septembre 2011 ; afin de consulter intégralement la publication http://www.taharbenjelloun.org/index.php?id=61&tx_ttnews[tt_news]=285&cHash=953cf703d451621edee5d47084295dd9

 [33]  : La première référence à cet euphémisme revient à Plaute dans sa comédie Asinaria (La Comédie des Ânes). Elle fut reprise par Érasme dans Adagiorum Collectanea, puis par F.Rabelais dans le Tiers livre, M. de Montaigne dans les Essais III, 5, par Agrippa d'Aubigné dans Les Tragiques (Livre I), par F. Bacon dans De Dignitate et Novum Organum, enfin par Hobbes dans le De cive (épitre dédicatoire). A. Schopenhauer la fit sienne dans Le Monde comme volonté et comme représentation et  S.Freud la mentionne dans Malaise dans la civilisation. D'un point de vue philosophique, cette locution porte une vision pessimiste de la nature humaine : l'Homme n'est pas le "bon sauvage" de J.J Rousseau mais "un loup pour l'Homme" ; un être mauvais et pervers, porté à réaliser ses intérêts au détriment des autres. De même chez Freud, l'homme est par instinct un être doté d'une forte somme d'agressivité.”"Concernant les défenseurs, amoureux de la faune, cette expression est une véritable offense, inique qui plus est ! Ce n'est pas Serge Bouchard,  qi à travers son ouvrage "Quinze lieux communs, Les armes, éd. Boréal, p. 177, nous contredira !!! Par opposition, Sénèque écrit que " l’Homme est une chose sacrée pour l’Homme. "

[34]  :Allusion à l'œuvre de Tahar Ben Jelloun, prix Goncourt 1987…

[35]  : Gardons nous d'oublier que Robert Schumann fut d'abord un littéraire, fils d'un libraire, éditeur également écrivain, du côté paternel, cependant que du côté maternel, il goûta aux rudiments d'Euterpe, hésitant à opter pour l'une des deux voies qui s'offraient à lui, littérature ou musique, d'où, en finalité, ce goût incomparable, sans précédent (?) pour les références issues de la poétique allemande…Son destin tourmenté au sens romantique du terme, fut marqué par une quête de l'infini, d'Influences littéraires …

Personnalité romantique aux multiples facettes, Schumann aimait à s'identifier à deux héros complémentaires: le vaillant Florestan et le rêveur Eusebius, dont il fit dans Carnaval (1835) le portrait pianistique. On retrouve ces deux caractères dans toute son œuvre, ainsi que dans ses écrits qu'il signait souvent par l'un ou l'autre de ces deux noms. Tout ce petit monde poétique et littéraire se mêle intimement dans son œuvre. Il devait du reste créer lui - même deux personnages, Eusébius et Florestan, dont on peut dire qu'ils personnifient les deux versants de son caractère. Autant Eusébius est calme, sage, pondéré et réfléchi, autant Florestan, dont le nom a été emprunté au héros de Fidelio de Beethoven, est impulsif, généreux et impétueux. Eusébius et Florestan, deux figures contradictoires pour un même être, qui ne cessèrent de hanter son journal intime, c'est-à-dire son plus proche confident, le piano, puisque des "Scènes d'enfants" aux "Kreisleriana", du "Carnaval opus 9," aux "Novelettes", tant de pages recèlent des caractères dépeints de cette personnalité gémellaire !

[36]  : Maître Raro dans les "Compagnons de David " (Davidsbund ) est l'incarnation de Friedrich Wieck, le maître de R. Schumann, Clara Wieck, sa fille est Zilia, tandis que le pianiste-compositeur est dédoublé dédoublé en Eusebius, rêveur introverti, et Florestan, passionné et combatif ; société fictive un rien caricaturale croquée par Schumann lui-même, au sein de la revue qu'il fonde la Neue Zeitschrift für Musik, où il bataille dur contre les "philistins ", gardiens d'un ordre musical rétrograde.

[37]  : Dans les Davidsbündlertänze op. 6 (danses des compagnons de David), R. Schumann se divertit à mettre en scène les personnages de cette comédie fleuronnant au cœur de la revue Neue Zeitschrift für Musik,. L'introverti et peu loquace Schumann se révèle un critique musical brillant, alternant l'humour, le sarcasme, l'éloge. Ses articles sur Schubert, Berlioz, Chopin… restent des modèles de critique poétique, d'autres comme ceux qu'il écrit sur Meyerbeer, sont d'un mordant  et d'une virulence rares. Pour bien comprendre l’importance des Danses des compagnons de David, rappelons le contexte dans lesquelles elles ont vu le jour, en 1837.

" David ", c’est Schumann. Les "compagnons " sont un regroupement de musiciens unis contre les Philistins de l’Art. On y trouvait entre autres Mendelssohn et Wagner. Ils forment le ciment de la revue créée par Schumann, la " Nouvelle revue musicale "et s’opposent au conformisme, au conservatisme ennemi de toute nouveauté. Le cycle de l’opus 6 est donc à considérer comme une œuvre de combat, une des plus osées et modernes de son auteur. La liberté à tous les niveaux y a la parole. L’idée de « danse » transparaît par l’utilisation presque obsessionnelle d’une mesure à trois temps, rythme de la valse ou du ländler allemand. Ce qui n’empêche pas l’alternance avec des pièces intérieures et rêveuses, voix intime du compositeur, incarnée par des doubles imaginaires : Florestan pour le désordre et la folie, Eusébius pour le calme et la poésie, ou l'un revêtissant les habits de l'autre…

 [38] :Le Manuscrit des Davidsbundlertänze ("danses des Compagnons de David") bien que n'étant pas officiellement offert à Clara Wieck, future Clara Schumann, suscite les confidences du compositeur qui lui avoue ceci : "Si jamais j’ai été heureux au piano, c’est bien quand je les ai composées" écrit Schumann en 1838, à sa fiancée très aimée, Clara … et encore : " Ce qu’il y a dans ces danses, ma Clara le trouvera, car elles lui sont dédiées plus spécialement que toute autre chose de moi. Ce sont de longues histoires excentriques, mais d'un seul mouvement d'âme… En général heureuses et ascendantes, sauf ça et là, quand j'ai touché le fond." C’est dire que le cycle des Davidsbündlertänze op. 6 valorisé ici,  composé entre 1834 et 1836 tenait au cœur de son auteur. L’un des plus riches et des plus émouvants, assurément, parmi les grands cycles schumanniens et, chose guère compréhensible, l’un des moins joués.

 [39]  : Aphorisme issu de " Curiosités esthétiques"(1868), De l’idéal et du modèle.



Lire la suite...

Toi qui vis sous silence.

Toi qui vis dans le silence

apprend a rire du présent

Toi qui reste dans ta bulle

ouvre donc ta conscience

apprend a avoir confiance.

Le chemin semble sans fin

tes pas sont incertains

lache donc prise sur ton destin.

profite chaque instant

de ce que t'offre la vie

relativise ton chagrin

fais fâce aux défits.

Tout te semblera léger

pareille à un soleil d'été

pour  enfin ouvrir ton coeur

être celui qui croît au bonheur.

Lire la suite...

Pascal Kneuss à propos d'Alvéoles

Bonjour à toutes et à tous,

Je me permets de relayer ici l'excellent billet de Pascal Kneuss, spécialiste suisse du polar et du thriller, qui s'est exprimé à propos d'Alvéoles.

Vous pouvez lire le billet dans son contexte en suivant ce lien, ou le découvrir ci-dessous:

"Alvéoles", d'Eric Descamps

Atine Nenaud, 2011 (auto édité par l'auteur)

Je tiens à remercier Eric Descamps pour m'avoir remis son premier roman. Merci pour cette histoire à grande vitesse!

Vous vous souvenez de la série 24 heures chrono avec l'agent spécial Jack Bauer? Au terme de l'épisode, aviez-vous aussi ce besoin méchamment viscéral de connaître la suite à tout prix? C'est précisément cette sensation que j'ai eue en évoluant dans ce roman d'Eric Descamps. L'auteur, tel un chimiste particulièrement habile, a trouvé le dosage parfait pour activer nos molécules déclenchant cette sensation de dépendance!

L'utilisation de courts chapitres - ce fameux cliffhanger que vous apercevez dans certaines séries - permet de maintenir un rythme soutenu et persistant, une tension quasi permanente. A la fin de chaque partie, l'auteur place ses personnages dans des situations peu agréables - (cliffhanger = suspendu à une falaise, c'est assez explicite) - et je dois reconnaître qu'il a réussi à utiliser ce procédé avec beaucoup d'adresse. La multitude de situations se produisant simultanément dans cette histoire permet de passer d'un plan à un autre, respectivement d'un groupe de personnages à un autre - avec une tension allant crescendo. L'intrigue progresse, les divers plans se regroupent, pour ensuite se chevaucher et finalement se fondre entre eux. Une culture du suspense assez prodigieuse je dois dire!

Je ne sais pas trop comment classer ce roman. Peut-être dans le genre thriller de conspiration, d'espionnage? Il y a la tension, j'en ai parlé avant. Également une sorte de crainte, d'angoisse relatives aux personnages qui sont continuellement pourchassés et talonnés de près! Ou alors encore mieux; je le définirais comme un techno-thriller! Et oui car vous allez être servi en technologie de pointe et piratage informatique. Eric Descamps doit certainement posséder un sacré bagage dans ce domaine. Ou alors il s'est extrêmement bien documenté pour écrire son livre, mais je ne le crois pas. Lors de la lecture, nous percevons clairement une puissante maîtrise en la matière. Mais je vous rassure, même si vous êtes un vrai manche au niveau informatique, vous allez largement vous en sortir. L'auteur utilise toutes les opportunités, toutes les occasions favorables pour nous rendre la lecture limpide.

L'auteur, par ce techno-thriller, nous rend attentif sur la problématique des réseaux informatiques, leurs limites, leurs dangers mais surtout leurs possibilités qui semblent presque illimitées. Il place également dans son intrigue une autre sorte de réseau bien structuré, composé d'éléments extrêmement bien reliés les uns aux autres, celui des abeilles et des frelons d'Asie, qui prendront une importance capitale dans cette intrigue, durant laquelle souffle un vent chargé de menaces. Un bruit sourd émis en continu va déranger le lecteur du début à la fin, un bourdonnement qui représente certainement une haute tension qui se déplace dans les veines, ou alors tout simplement le grondement régulier des hyménoptères qui tournent autour de vous telles des vautours.

En quelques mots, je vais vous présenter les divers plans qui forment cette intrigue qui démarre, je dois dire, relativement fort. Je ne vais pas m'engouffrer dans les détails, cela ne servirait à rien. Je ne veux justement pas aller trop loin afin que ce livre conserve l'entier de son suspense et de son rythme, ce qui est à mon sens son point fort.

Daniel, père de famille à la recherche de travail, est mandaté par un service de Météo France pour un petit boulot. Sa mission consiste à aller placer au sommet d'une colline un appareil permettant de prendre quelques mesures. Mais voilà, au terme de cette tâche, Daniel tombe malade, direction les urgences. Le diagnostique est sans appel, notre homme est atteint du virus de la grippe H1N1 et la transmet par la même occasion à sa petite fille Valérie. Nous apprendrons par la suite que de nombreuses autres personnes ont également été embauchés aux quatre coins de la France pour cette même mission, et ainsi déposer ces fameuses stations météorologiques dans des lieux bien précis. Enfin... stations météorologiques, pas vraiment ça!

Dominique et Judith, jeune mariés, partent en voyage de noce dans le Vaucluse, afin de prendre un peu de bon temps et profiter pleinement dans leur nouveau statut conjugal dans une petite maison isolée. La belle vie! Alors qu'elle se trouve dans la chambre en attendant son mari qui fait quelques longueurs dans la piscine, Judith est attaquée par un essaim d'abeilles particulièrement agressives. Allergique au venin, Judith termine à l'hôpital dans un profond coma.

Milos, pirate informatique particulièrement doué, vient de créer un virus, ou plutôt une technique nommée "la chute des dominos", qui permettrait de s'infiltrer dans les réseaux les mieux protégés, en prendre le contrôle et disparaître sans laisser de trace. Évidemment, cette brillante méthode suscite bien des convoitises, peut-être même dans des secteurs proches de l'OTAN, comme le Centre Interallié de Lutte contre le Terrorisme Informatique (CILTI). Notre hacker est très surveillé - vous vous en doutez bien - et le développement de son virus est pour lui le point de départ d'une aventure qui va s'avérer plutôt agitée. Sa méthode hautement performante placée entre des mains mal intentionnées peut s'avérer catastrophique.

Et finalement, que vient faire une puissante entreprise agro-alimentaire ayant pignon sur rue dans cette histoire? Cette organisation, MeyerLintz, dirigée par les trois frères Kettenmeyer, va s'avérer être très proche de ce que je viens de vous expliquer. A présent, à vous d'essayer de faire le lien entre tout ces tableaux qui vont finir par fondre les uns dans les autres, petit à petit. Terrorisme? Manipulation génétique? Drame écologique? Peut-on maîtriser et contrôler des prédateurs naturels afin de les utiliser pour un acte de terrorisme, pour créer le chaos, l'angoisse et la confusion totale en Europe.

Eric Descamps met tout cela en place avec beaucoup de dextérité et de précision. Il met en scène des personnages tout à fait ordinaires, pas de super héros. Des gens qui se retrouvent dans une situation menaçante et qui vont devenir, à force d'être persécutés et pris pour cibles, méchamment perspicace et déterminés! A l'image de Dominique, ex-flic, qui sent son épouse partir toujours plus loin dans son coma et qui va mettre tout en oeuvre pour comprendre ce qui l'a mise dans un tel état - et surtout qui!

L'auteur nous réserve également un moment assez fort - quelque peu surnaturel - entre une petite fille et une femme dans le coma. Un clin d'œil très humain, très profond, qui prend une place intéressante dans cette intrigue, et surtout dans son dénouement.

Filatures, surveillances, courses-poursuite mémorables entre la Suisse, la France et la Belgique! Le rythme sera constant et soutenu jusqu'à la dernière page. Les personnages, que l'auteur maltraite sans ménagement, vont devenir de plus en plus attachants et le lecteur aura envie de prendre sur lui quelques unes de leurs douleurs afin de rendre leur souffrance un peu plus supportable. De méchants tueurs de deux mètres de haut se déplaçant en Audi A3, des gentils, des dirigeants qui veulent s'accaparer du monde entier et peut-être même de ses alentours, de méchants virus informatiques...; c'est clair, ce sont des clichés, des idées toutes faites, mais par la plume d'Eric Descamps, ça passe plutôt bien et franchement ça déménage! En plus, cela se passe près de chez nous... ;-)

A présent, si vous voulez savoir jusqu'où sont prêts à aller certaines personnes pour se profiler, pour tenter de prendre le pouvoir au dépend de ses concitoyens en souhaitant créer le chaos total, montez dans le TGV manoeuvré par Eric Descamps, car c'est vraiment à vive allure qu'il va vous emmener jusqu'au dénouement.

Bonne lecture.

"Alvéoles", d'Eric Descamps
Atine Nenaud, 2011 (auto édité par l'auteur)

Je tiens à remercier Eric Descamps pour m'avoir remis son premier roman. Merci pour cette histoire à grande vitesse!

Vous vous souvenez de la série 24 heures chrono avec l'agent spécial Jack  Bauer? Au terme de l'épisode, aviez-vous aussi ce besoin méchamment viscéral de connaître la suite à tout prix? C'est précisément cette sensation que j'ai eue en évoluant dans ce roman  d'Eric  Descamps. L'auteur, tel un chimiste particulièrement habile, a trouvé le dosage parfait pour activer nos molécules déclenchant cette sensation de dépendance!

L'utilisation de courts chapitres - ce fameux cliffhanger que vous apercevez dans certaines séries - permet de maintenir un rythme soutenu et persistant, une tension quasi permanente. A la fin de chaque partie, l'auteur place ses personnages dans des situations peu agréables - (cliffhanger = suspendu à une falaise, c'est assez explicite) - et je dois reconnaître qu'il a réussi à utiliser ce procédé avec beaucoup d'adresse. La multitude de situations se produisant simultanément dans cette histoire permet de passer d'un plan à un autre,  respectivement d'un groupe de personnages à un autre - avec une tension allant crescendo. L'intrigue progresse, les divers plans se regroupent, pour ensuite se chevaucher et finalement se fondre entre eux. Une culture du suspense assez prodigieuse je dois dire!

Je ne sais pas trop comment classer ce roman. Peut-être dans le genre thriller de conspiration, d'espionnage? Il y a la tension, j'en ai parlé avant. Également une sorte de crainte, d'angoisse relatives aux personnages qui sont continuellement pourchassés et talonnés de près! Ou alors encore mieux; je le définirais comme un  techno-thriller! Et oui car vous allez être servi en technologie de pointe et piratage informatique. Eric Descamps doit certainement posséder un sacré bagage dans ce domaine. Ou alors il s'est extrêmement bien documenté pour écrire son livre, mais je ne le crois pas. Lors de la lecture, nous percevons clairement une puissante maîtrise en la matière. Mais je vous rassure, même si vous êtes un vrai manche au niveau informatique, vous allez largement vous en sortir. L'auteur utilise toutes les opportunités, toutes les occasions favorables pour nous rendre la lecture limpide.

L'auteur, par ce techno-thriller, nous rend attentif sur la problématique des réseaux informatiques, leurs limites, leurs dangers mais surtout leurs possibilités qui semblent presque illimitées. Il place également dans son intrigue une autre sorte de réseau bien structuré, composé d'éléments extrêmement bien reliés les uns aux autres, celui des abeilles et des frelons d'Asie, qui prendront une importance capitale dans cette intrigue, durant laquelle souffle un vent chargé de menaces. Un bruit sourd émis en continu va déranger le lecteur du début à la fin, un bourdonnement qui représente certainement une haute tension qui se déplace dans les veines, ou alors tout simplement le grondement régulier des hyménoptères qui tournent autour de vous telles des vautours.     

En quelques mots, je vais vous présenter les divers plans qui forment cette intrigue qui démarre, je dois dire, relativement fort. Je ne vais pas m'engouffrer dans les détails, cela ne servirait à rien. Je ne veux justement pas aller trop loin afin que ce livre conserve l'entier de son suspense et de son rythme, ce qui est à mon sens son point fort.

Daniel, père de famille à la recherche de travail, est mandaté par un service de Météo France pour un petit boulot. Sa mission consiste à aller placer au sommet d'une colline un appareil permettant de prendre quelques mesures. Mais voilà, au terme de cette tâche, Daniel tombe malade, direction les urgences. Le diagnostique est sans appel, notre homme est atteint du virus de la grippe H1N1 et la transmet par la même occasion à sa petite fille Valérie. Nous apprendrons par la suite que de nombreuses autres personnes ont également été embauchés aux quatre coins de la France pour cette même mission, et ainsi déposer ces fameuses stations météorologiques dans des lieux bien précis. Enfin... stations météorologiques, pas vraiment ça!

Dominique et Judith, jeune mariés, partent en voyage de noce dans le Vaucluse, afin de prendre un peu de bon temps et profiter pleinement dans leur nouveau statut conjugal dans une petite maison isolée. La belle vie! Alors qu'elle se trouve dans la chambre en attendant son mari qui fait quelques longueurs dans la piscine, Judith est attaquée par un essaim d'abeilles particulièrement agressives. Allergique au venin, Judith termine à l'hôpital dans un profond coma.

Milos, pirate informatique particulièrement doué, vient de créer un virus, ou plutôt une technique nommée "la chute des dominos", qui permettrait de s'infiltrer dans les réseaux les mieux protégés, en prendre le contrôle et disparaître sans laisser de trace. Évidemment, cette brillante méthode suscite bien des convoitises, peut-être même dans des secteurs proches de l'OTAN, comme le Centre Interallié de Lutte contre le Terrorisme Informatique (CILTI). Notre hacker est très surveillé - vous vous en doutez bien - et le développement de son virus est pour lui le point de départ d'une aventure qui va s'avérer plutôt agitée. Sa méthode hautement performante placée entre des mains mal intentionnées peut s'avérer catastrophique. 

Et finalement, que vient faire une puissante entreprise agro-alimentaire ayant pignon sur rue dans cette histoire? Cette organisation, MeyerLintz, dirigée par les trois frères Kettenmeyer, va s'avérer être très proche de ce que je viens de vous expliquer. A présent, à vous d'essayer de faire le lien entre tout ces tableaux qui vont finir par fondre les uns dans les autres, petit à petit. Terrorisme? Manipulation génétique? Drame écologique? Peut-on maîtriser et contrôler des prédateurs naturels afin de les utiliser pour un acte de terrorisme, pour créer le chaos, l'angoisse et la confusion totale en Europe. 

Eric Descamps met tout cela en place avec beaucoup de dextérité et de précision. Il met en scène des personnages tout à fait ordinaires, pas de super héros. Des gens qui se retrouvent dans une situation menaçante et qui vont devenir, à force d'être persécutés et pris pour cibles, méchamment perspicace et déterminés! A l'image de Dominique, ex-flic, qui sent son épouse partir toujours plus loin dans son coma et qui va mettre tout en oeuvre pour comprendre ce qui l'a mise dans un tel état - et surtout qui!

L'auteur nous réserve également un moment assez fort - quelque peu surnaturel - entre une petite fille et une femme dans le coma. Un clin d'œil très humain, très profond, qui prend une place intéressante dans cette intrigue, et surtout dans son dénouement.

Filatures, surveillances, courses-poursuite mémorables entre la Suisse, la France et la Belgique! Le rythme sera constant et soutenu jusqu'à la dernière page. Les personnages, que l'auteur maltraite sans ménagement, vont devenir de plus en plus attachants et le lecteur aura envie de prendre sur lui quelques unes de leurs douleurs afin de rendre leur souffrance un peu plus supportable. De méchants tueurs de deux mètres de haut se déplaçant en Audi A3, des gentils, des dirigeants qui veulent s'accaparer du monde entier et peut-être même de ses alentours, de méchants virus informatiques...; c'est clair, ce sont des clichés, des idées toutes faites, mais par la plume d'Eric Descamps, ça passe plutôt bien et franchement ça déménage! En plus, cela se passe près de chez nous... ;-)     

A présent, si vous voulez savoir jusqu'où sont prêts à aller certaines personnes pour se profiler, pour tenter de prendre le pouvoir au dépend de ses concitoyens en souhaitant créer le chaos total, montez dans le TGV manoeuvré par Eric Descamps, car c'est vraiment à vive allure qu'il va vous emmener jusqu'au dénouement. Bonne lecture.

Lire la suite...

Face à l'immensité

 Face---l-immensit-076-copie-1.jpg

Grandeur nature, ici, veut dire immensité.

Un lac couleur mercure, aux rides ondulantes,

Réfléchit la lumière et les ombres luisantes

Des sapins se serrant, forêt illimitée.

...

Un lac couleur mercure, aux rides ondulantes,

Un ciel envahissant, d’une grande beauté,

Des sapins se serrant, forêt illimitée.

Mon âme s’abandonne à la vie frémissante.

... 

.Un ciel envahissant, d’une grande beauté,

Des formes suspendues, figées, éblouissantes.

Mon âme s’abandonne à la vie frémissante.

L’harmonie crée le calme et la félicité.

... 

Des formes suspendues, figées éblouissantes,

Dans la chaleur d’un jour aux parfums de l’été.

L’harmonie crée le calme et la félicité.

Mon regard est charmé, ma pensée se fait lente.

...  

Le Lac des sables, ( Québec

Lire la suite...

Rondel au clair de lune

 

Seule près d’un lac, doux ami,

J’accueille des chantres d’antan.

Leurs mots dans le vent de l’esprit

M’arrivent au-delà du Temps.

Le les savoure et je souris,

Emerveillée face au talent.

Comblés ou maintes fois mal pris,

Ils vécurent intensément.

...

Seule près d’un lac.

...

Un concert des plus émouvants!

Qu’ils furent choyées ou maudits,

Ces poètes chantres d’antan,

Sensibles, nobles, érudits,

Restaient dignes et élégants.

...

Seule près d’un lac.

...

3 juillet 2004

Lire la suite...

Rondel au clair de lune

 

Des esprits, dans la nuit, parlent d'une voix douce,
Quand, religieusement, nous les interrogeons.
Parfois, c'est une envie soudaine qui nous pousse
À faire, dans leur temps, un émouvant plongeon.
...
Revenant à la vie, frémissant sur la mousse,
Près de l'eau chuchotant, des roseaux et des joncs,
Des esprits, dans la nuit, parlent d'une voix douce,
Quand religieusement, nous les interrogeons.
...
Les soirs de clair de lune, qu'elle soit blanche ou rousse,
Sur le noir velouté où se perd l'horizon,
Peut-être après avoir côtoyé la grande Ourse,
Pleurant les fleurs fanées, célébrant les bourgeons,
Des esprits, dans la nuit, parlent d'une voix douce.
...
7/8/2004

Lire la suite...

Les Marolles

Lumière diamantine dans un ciel lazurite

Lisse comme un miroir invite l’étoile jaune à danser

Alors que je flâne dans les Marolles

Me voilà à nouveau prête à farfouiller

Dans ces vieilleries qui exposent leurs âmes

Mon cœur palpite comme une enfant

Lorsque j’ai déniché cet ancien miroir biseauté

Je lève mes yeux vers le marchand

En lui faisant un sourire de circonstance

Je lui demande : « peux-tu me faire un petit prix ? »

« Avec plaisir » me dit-il : et de gaité, je sautille

Un peu plus loin, j’aperçois une tringle à vêtement

Quelques jolies petites robes rétro y sont suspendues

Et j’ai tout de suite su que cette robe à petit pois était faite pour moi

Entre la rue Blaes et la rue des Renards la foule était exaltée

Devant l’échoppe d’huitres et son marchand Christian

Du coup, les six belles creuses, je n’ai pas pu leur résister

 

25/04/2012

Nada

Lire la suite...
administrateur théâtres

12272801853?profile=original

Azal Belkadi, voix lyrique kabyle, qui  à bien des égards n’est pas sans rappeler les meilleurs barytons Corses était présent ce mardi 24 avril à 20h00 au Cirque royal de  Bruxelles dans le cadre de la tournée internationale  du « Boléro de Ravel pour Tahar et les Hommes libres ». Les Etoiles de légende (Danse classique et contemporaine) se sont surpassées dans une  fabuleuse  chorégraphie de NIKOLAÏ ANDROSOV. Le célébrissime Boléro de Ravel, au centre de ce spectacle  est encastré dans un florilège de danses et musiques inoubliables : de Tangos à Paris sous le regard d’un tableau de Renoir, en passant par le suicide d’Ophélie, les Coolies des ports de Boston, rythme Noir,  le Lac des cygnes, le Sacre du printemps et  « Chaud » de  Carmen. On a vu tout un siècle de danse passé en revue : beauté graphique et costumes extraordinaires, corps humains en mouvement idéal.  On a été fascinés par les paysages et les tribus  de Kabylie et le message de paix entre les hommes : « les voiles se déchirent quand les cœurs se regardent en face ». Ce spectacle  dansé  dans des couleurs berbères célèbre l’amitié entre Tahar et Michel le français. L'amitié plus forte que la guerre.  Bruxelles était la dernière étape d’une tournée internationale éblouissante.  Après les salves d’ applaudissements enthousiastes,  ne sachant à qui crier leur bonheur, les  trente danseurs démaquillés sont revenus sur scène et ont offert en prime une gerbe de « danse pour le plaisir » autour d’un balai (vous lisez bien !) après le spectacle pour les happy fews qui, encore sous le charme,  ne s’étaient pas précipités vers leur véhicule, leur taxi ou leur métro. Les artistes, fiers et ravis de cette dernière étape de tournée s’éclatent sur la scène, dans la salle presque vide, sur une musique de fête nocturne moderne avec une jubilation rarement partagée. Le public  médusé scande le happening  en tapant dans les mains tant il est bon de rencontrer autant d’énergie et de vérité artistique.

 

12272802263?profile=originalARTISTES & EQUIPE DU BOLERO

LES ETOILES Farukh Ruzimatov – Danseur Etoile du Marinskii – Kirov
Maria Allash – Danseuse Etoile du Bolshoi Theatre
Anna Antonicheva – Danseuse Etoile du Bolshoi Theatre
Pierre Alain Perez
– Danseur Etoile, Soliste International       Azal Belkadi – La voix Trésor de Kabylie
Pierre Richard - Comédien
CHOREGRAPHIE   Nikolaï Androsov

http://www.myspace.com/azalbelkadi/music           http://www.balletbolero.com/bolero/

 

12272802681?profile=original

 

12272802301?profile=original

Lire la suite...

Le héron de Ste Anne

Great-Egret.jpg

 

 

Il s’est avancé prudemment,

Marchant majestueusement,

Puis s’est arrêté solitaire,

Les pattes dans l’eau douce et claire.

...

Marchant majestueusement,

À petits pas, très lentement,

Les pattes dans l’eau douce et claire,

Il s’est figé dans la lumière.

...

À petits pas, très lentement,

Ayant choisi l’emplacement,

Il s’est figé dans la lumière.

Immobile comme une pierre.

...

Ayant choisi l’emplacement,

Le reflétant parfaitement,

Immobile comme une pierre,

Ce pêcheur parait en prière.

...

 14 septembre 2005

Ste Anne de Belle Vue (Québec) 

L

Lire la suite...

https://www.youtube.com/watch?v=Z0PAwB2mxR8

MAIS LE FER C'EST MIEUX !!

Pour toi Fabienne,

une lady troubadour qui sait et doit tout FER

et résiste comme tel.

Voici une petite récré !

Bon, moi je rigole toujours autant mais suis je objective ?

je suis trop bon public et ne résiste pas comme les enfants.

Il me semble pourtant bien que c'est une prestation d'artiste qui ne prend pas une ride

bisous

et SUCCES TOUT PLEIN !!!

Lire la suite...

Tu sais

 

Tu sais, j'ai peur du jour où nous serons ensembles,

désoeuvrés, sans enfant, dépouillés d'illusions.

 

J'ai peur du jour qui vient, des paroles trop rares,

des amis clairsemés,de la famille absente...

Etrange solitude que l'on affronte seul

que nous soyons à deux, qu'importe, c'est l'attente.

 

J'ai peur de cet ennui autour de chaque geste,

j'ai peur de mes désirs et des tiens et des nôtres

mais saurons-nous encore la chaleur d'une envie

quand la Mort à l'arrêt happera nos regards?

Lire la suite...
RSS
M'envoyer un mail lorsqu'il y a de nouveaux éléments –

Sujets de blog par étiquettes

  • de (143)

Archives mensuelles