Statistiques google analytics du réseau arts et lettres: 8 403 746 pages vues depuis Le 10 octobre 2009

Toutes les publications (181)

Trier par

Ode à Robert Paul,

Cher Robert Paul,

Nous sommes ici, nous les invités
de votre royaume des Arts et des Lettres
un peu comme des enfants gâtés
recevant dans toutes les spécificités
la profusion de cadeaux culturels par vous faites,
avec de tous côtés,
par tous et chacun, la créativité
offerte
par votre opportunité.

Cela donne un formidable bouillon
de créations
entretenu par ces idées
en si grand fourmilion 
émanant de la multitude d'oeuvres ici nées.

Or, justement les effluves électives
de ce prodigieux magique chaudron
inspirent une ambiance créative,
tellement stimulante et propice,
que j'ai bien noté de ma lyre
la nette tendance
à vouloir se mettre sans cesse à chanter
et me pousser à écouter
la mélodie des mots
qui en moi veulent naître.
Parfois tellement trop éveillée,
sur la brèche,
que je dois lui dire "Arrète !
Prends donc un peu de repos."

Ainsi, je suis assez étonnée
et aussi satisfaite
de voir ma lyre de poète
ne pas se limiter à chanter
uniquement l'amour, la nature et les petiots
mais que la voie lui soit ouverte
pour toute Vie et tous les mots !

Lire la suite...

 

 

 

hiver222026.jpg

 

La récitation d’un texte est un moyen efficace de s’enrichir de mots et de les rendre disponibles. Elle donne parfois le goût de l’écriture ou du dessin. Elle permet d’affiner la sensibilité et de fortifier la mémoire.

De nos jours, on met des livres, abondamment illustrés, à la portée des enfants et on les encourage à lire. Ils trouvent, sur les pages qui se suivent, des vocables qui ne reviennent pas et sur lesquels ils ne s’attardent guère à retenir le sens précis ou l’orthographe.

À moins que la lecture soit expliquée, et que des mots deviennent familiers, je lui trouve peu d’avantages durables.

Avoir à copier et à apprendre un poème, fixe chaque mot tel qu’il y est écrit et la mémoire en conserve souvent l’orthographe.

À répéter des phrases harmonieuses, on apprend à s’exprimer agréablement.

Les périodes de français firent ma joie pendant toutes les années d’apprentissage de ma

langue et ce, surtout, grâce au plaisir de la récitation.

À l’oral du certificat d’études primaires, nous présentions notre cahier de récitations dans lequel un examinateur pigeait, à son choix, le poème que nous devions dire. Moi, j’avais récité « À la forêt de Gastine » de Ronsard. J’aime à m’en souvenir.

Je suis heureuse d’avoir bénéficié d’une pédagogie qui offrait, à tous les enfants, les remarquables bienfaits de la récitation.

Le destin, toujours imprévisible, m’ayant conduite un jour à renoncer à ma profession et à émigrer au Québec, j’y ai enseigné le français, langue seconde, pendant plus de vingt cinq années. Je l’ai fait selon ma méthode personnelle et en me servant de mon propre matériel.

Il est réjouissant de constater le don qu’ont les enfants, même très jeunes, à restituer dans un dessin, l’émoi ou le plaisir, que leur a causé l’écoute d’une comptine.

Les détails qu’on y trouve, témoignent de leur compréhension et de leur sensibilité.

Je possède des centaines de charmantes images sur de petits rectangles de papier journal que je distribuais après chaque leçon à des enfants allophones auxquels j’enseignais le français, sur une durée de six ans.

J’ai composé à leur intention, des textes, toujours simples, sur des aspects de la vie de tous les jours.

La répétition collective, par lecture au tableau, permettait aux moins doués de les retenir et de les réciter individuellement.

J’ai mis, sur la toile, certains de ces textes afin que des parents puissent les offrir à leurs enfants, 

en leir proposant de les illustrer à leur manière. 

Les comptines, les poèmes, et les chansons, copiées, illustrées et mémorisées constituent une réserve de mots et de structures mais aussi d’humour et de poésie

Lire la suite...

HISTOIRE COURTE 15 (première partie...)

LE CRIME PARFAIT.

Le docteur fut très vite appelé, mais il ne pu que constater la mort de Louise.

La bouteille de vodka sur la table de nuit était au trois-quarts vide et dans le bac à glaçon plus aucun ne surnageait encore! La boite de somnifères était vide comme l'était le verre de cristal qui s'était brisé sans rien mouiller...

Louise reposait. Aucun rictus ne déformait ses lèvres maquillées avec soin, mieux, elle semblait ébaucher un sourire!

Le suicide semble évident, était-elle dépressive? Un drame dans sa vie interrogea le médecin.

Dépressive Louise, le roc comme nous avions coutume de l'appeler; celle sur qui l'on peut compter et qui va toujours bien, impossible répliqua son amie Régine qui avait eu le triste privilège de la découvrir ce matin. D'ailleurs voyez vous-même, je n'ai trouvé aucune lettre et elle ne m'a même pas téléphoné pour décommander notre rendez-vous de ce matin, nous étions sensées aller à la gym! Il y a deux jours nous avons déjeuné ensemble, elle était enjouée...

Votre amie avait-elle l'habitude de boire intérrogea le médecin? Elle n'était pas alcoolique si c'est le sens de votre question, en société elle buvait 2 ou 3 vodkas maximum; je ne l'ai jamais vue ivre ou incohérente!

Alors il reste la possibilité d'un drame, d'une nouvelle qui l'aurait déstabilisée dit le médecin... A-t-elle de la famille? Je vais prévenir la police, peut-être y aura-t-il une autopsie enchaina-t-il!

Régine se sentit pâlir, comment prévenir le fils en voyage aux Etats-Unis avec sa petite amie! Restait le frère de Louise, qu'elle fréquentait peu, toujours en voyage lui aussi... Finalement Régine préféra donner leurs coordonnées au commisaire.

C'était une jeune femme au physique agréable dont la myopie adoucissait le gris intense des prunelles. Elle fit très bonne impression à Régine; elle examinait tout avec son équipier, mais ce faisant il y avait dans son attitude une sorte de respect.

Votre amie ne possède donc pas d'ordinateur demanda-t-elle à Régine? Si, si un portable, mais c'est vrai iln'est pas dans le bureau... ni d'ailleurs dans l'appartement lui répondit la commissaire; y a-t-il un garage, votre amie avait bien une voiture? Oui bien sûr, elle vient même d'en changer; à la mort de Jacques son mari, elle a donné la BMW à son fils et vient de troquer sa petite Mazda contre un cabriolet Peugeot son veuvage est donc réçent, c'est peut-être une des raisons de son geste, mais alors pourquoi une nouvelle voiture murmura la commissaire, bizarre!

Dans le garage, elle trouva le cabriolet et dans le coffre, un sac de voyage et le portable. Drôles d'indices pour un suicide; j'emporte le tout, vous pouvez rentrer chez vous dit la commissaire à Régine--

S'il vous plait, je sais que je ne suis pas de la famille, juste son amie, mais tenez moi au courant commissaire, je vous en prie dit Régine qui ne pouvait plus contenir ses larmes

-Je vous le promets...

 

De retour au bureau la comissaire remit à son second le portable pour analyse. Elle remit aussi au lendemain sa visite chez le frère de Louise, je ne lui gâcherai pas sa soirée, autant y aller demain matin, il ne travaille probablement pas le samedi et peutêtre en saurai-je déjà plus, la réponse est peut-être dans l'ordi!...

Elle ne savait pas pourquoi exactement, l'instinct sans doute, mais la commissaire Sandrine B avait du mal à croire au suicide de cette encore très jolie femme qui ne portait pas ses soixante ans et dont le sourire dans la mort sonnait pour elle comme une fausse note! C'est évident, les morts ne sourient pas à leur assassin, c'est absurde! A moins que... Elle téléphona au labo qui confirma : Pas d'empreintes sur les débris de verre! Cela fait beaucoup pense Sandrine, je réclame une autopsie.

Les résultats de celle-ci étaient à la fois prévisibles et surprenants, oui une ingestion d'une dose massive de barbituriques mélangés à l'alcool était bien la cause directe de la mort, mais d'autre part, Louise était condamnée de toute manière par un cancer qui s'était généralisé sans avoir jamais été combattu! Alors le suicide redevenait plausible et pourtant... Sandrine appela son second : -Alors cet ordi qu'est-ce qu'il raconte?Je n'ai pas trouvé le mot de passe, il me donne du fil à retordre! -Je vais téléphoner à son amie, elle aura peut-être une idée, répliqua la commissaire.

Régine ne connaissais pas le mot de passe, pourtant elle donna deux pistes à la commissaire : C'est peut-être Glaïeul, elle m'a un jour dit que c'était le plus joli mot de la langue française! Ou alors Molière, elle connaissait ses pièces par coeur... Je ne pense pas qu'elle ait mis le prénom d'un de ses proches...

Finalement le stagiaire arriva à ses fins, un peu aidé par le hasard ou l'instinct...

Ayant trouvé dans la boite aux lettres une carte du fils en provenance des Etats-Unis et ayant déchiffré New-York sur le tampon, il introduisit New-York à tout hasard! Bingo!, c'était le sésame...

.....

 

Lire la suite...

ou L'esprit de famille "d'Oncle Cyrus" de Sainte-Sophie de Constantinople des Rives du Bosphore…


"Dieu créa l'homme uniquement dans le but de servir le chat,
De lui servir d'esclave jusqu'à la fin des temps."
Jacques Sternberg



                            

                         Un certain Oncle Cyrus dit "Le Prince Noir", auguste mascotte de la maisonnée d'une Valérianacée et d'une Dulcinée, la Reine Mère, se joint au "P'tit Poucet", dernier-né de la fratrie recomposée afin de célébrer dignement l'âge de raison de ses charmants neveux de "l'Arc de Lune", soit, le farfadet Florestan alias le "Petit Prince", notre tendre Brutus vorace, ou plutôt, soyons précis, doté d'un appétit gargantuesque (vous me direz, rien que de très normal, finalement, en terre de rabelaisie !) ainsi que la gaie luronne, sa presque jumelle à la robe ébène fumée, Princesse Fantine, surnommée "la caqueteuse", sans omettre les autres membres de la lignée, qu'il déplore de ne point connaître personnellement…
                           En effet, figurez-vous, qu'il y a deux ans exactement, son frérot Cyrano le Magnifique, lui avait fait part par un billet chattesque intraduisible de la race des bipèdes, vous savez, ceux qui se prétendent une engeance supérieure, combien ses amours avec noble dame Chana, son épousée, s'apprêtaient à être couronnés de succès, puisque ce dernier, allait vivre, une deuxième et ultime fois, le bonheur d'être père !!!

                         Mille et une pattes de velours
                         assorties de caresses et coup de langues râpeuses
                         aux héros du jour.
 

                        Félinement vôtre,
                        Un "bon petit diable", "enfant terrible" cupidonnesque au "Cœur d'Amour espris"…

                        (comprenne qui pourra la référence médiévale !)

                       Cupidon, le premier prénom de baptême d'Oncle Cyrus de Sainte Sophie des Rives du Bosphore... Ne l'oublions pas !!!

12272790292?profile=original

"Chats victoriens", messagers du divin Cupidon


Post scriptum :

Pour votre gouverne, apprenez, chers amis, que le signe du Verseau est représenté par un archange replié qui tient deux urnes, l'une en or et l'autre en argent, d'où s'échappe l'eau, source de vie spirituelle. Ce symbolisme fait de lui un guide pour l'humanité, un éclaireur pour les conquérants et les chercheurs de la Lumière et de la Vérité afin d'assurer le bonheur aux générations futures…Conclusion, Fantine, Freya, Florestan et le reste de la troupe, quelle chance avez-vous, d'être porteurs d'une telle symbolique !

Lire la suite...

Nouvelle Féline :

Histoire de Dynastie

Ou

Faire Part de Présentation


Lorsque la Providence se fait doublement féconde…

À plus d’un titre !


Par

Oncle Cyrus de Sainte Sophie de Constantinople des Rives du Bosphore

 

 

via  la plume  de  son  scribe particulier,

Valériane d’Alizée,

en l’honneur du 26 mars 2011 et dédié à M.




                             Oncle Cyrus de Sainte Sophie de Constantinople des Rives du Bosphore,  surnommé parfois plus modestement (sic), le prince Noir ou également Diabolus, en raison de ses juvéniles « diableries » inhérentes à son tempérament de vif argent, de rebelle incomparable, a l’extrême honneur, si ce n’est le plaisir suprême, de vous présenter officiellement, les membres de sa proche et charmante parenté, tout comme lui hautement blasonnée, s’il vous plait, ce qui n’est pas rien, vous en conviendrez volontiers avec lui en toute bonne foi, osons le l’espérer !

                            Parenté titrée étoffée, depuis maintes branches de son glorieux arbre généalogique fructifère, revêtant les traits de graines de dignitaires en germination, ses neveux directs, composée de la très gracieuse damoiselle Faërie de l’Arc de Lune  rebaptisée Fantine, dite la Caqueteuse, portant crânement un manteau soyeux couleur ébène fumé, assorti de prunelles émeraudes, couleur symbole de l’espérance, et du non moins tendre damoiseau, Freyr alias Florestan, lui aussi de l’Arc de Lune, cela s’entend, dit pareillement, non sans raison, le Petit Prince ou Flo-Flo pour les intimes de sa garde rapprochée, arborant, pour ainsi dire, la même robe de parade, à quelques nuances de poils près et l’iris de ses mirettes teinté d’ambre profond, cadet avec lequel il a le privilège inespéré de partager son existence de mâle neutré, regrettant, la mort dans l’âme, de ne pouvoir côtoyer, la jouvencelle féline qui évolue à quelques sauts de chats, voire d’entrechats virtuoses à la Nijinski ( et non de puces, notez je vous prie, la subtilité de la chose ) de son auguste logis.

                          Tous deux donc, les chers neveux, précieux fruits issus des amours légitimes et « raisonnés » d’une très noble dame émanant du duché de Savoie, répondant au doux prénom de Chana et d’un fier angevin lié, à l’un des fiefs du bon Roi René, à l’inverse de ce que nous indique son appellation rostandienne de Gentil Cyrano (gentil, au sens médiéval, étymologique du terme, assurément),Cyrano, frérot du tonton en question (répondant au pseudonyme de Cicéron), mentionné au cœur du premier récit aristochattesque destiné à brosser le portrait de cette figure baroque, le fameux oncle Cyrus, en ses terres d’adoption rabelaisiennes, depuis ce mémorable Jardin de la France cher au père de Pantagruel  [1], grâce à la plume humaine de l’une de ses gardiennes veillant sur une certaine Prison dorée citadine de sa connaissance, vous me suivez toujours, j’ose le présumer…

                         Foncièrement dotée d’une nature altière racée, mais non point sophistiquée, au contraire, dénuée du moindre chichi ou autres simagrées vaniteuses, auxquels se livrent, est il besoin de le préciser, sans retenue ni pudeur, quelques « poseurs » de la gent féline aristocratique, cultivant affectation et maniérisme, au point de friser le ridicule, singeant en cela, ces cabotins à l’élégance guindée, estampillée So British, adeptes du Dandysme le plus effréné, et qui, en dépit de leur attribution de Persan, ne proviennent pas davantage de Perse, que mon arrière grand-père du Rajasthan, notre tribu aux racines ancestrales, princière par excellence (permettons nous d’insister lourdement sur ce point), a la prééminence, cependant, de pouvoir se targuer d’être constituée de « perles d’Orient » inimitables, de souche naturelle, ce qui ne gâte rien, quoique légèrement retouchée sur un plan esthétique par des mains soit disant expertes, au fil des ans et des annales de l’histoire avec un grand H, liant le genre félin au genre humain, celui-ci en recherche éperdue de perfection plastique, cédant sans vergogne aux critères d’une certaine vogue, ne profitant guère de goûter à la sagesse de cette citation philosophique, qui proclamait qu’ :

                          Il n’y a rien qui se démode plus vite que la mode [2] !!!

                         Et puisque, faisant preuve de sagacité, d’un fin esprit de discernement, l’apanage, cher ami lecteur, d’une partie infime de vos semblables, pourtant auréolés d’une réputation glorieuse de race dite « supérieure », et que grâce à cette clairvoyance, vous avez ,selon toute vraisemblance, deviné, à défaut de la démasquer complètement, quelle serait la «  mystérieuse  » identité de votre narrateur, j’ai la prétention d’affirmer, en mon nom propre associé à ma qualité d’éminent descendant fleurissant notre arbre généalogique fructueux commun, que nous nous devons de faire preuve d’un devoir de mémoire, sinon d’une mission, en perpétuant la souvenance de notre engeance séculaire de Catus angorensis déjà dépeinte en son temps, au Siècle des Lumières, par l’honorable naturaliste Carl Von Linné. Longue dynastie d’Angoras turcs détentrice d’un lustre incomparable, en l’occurrence, auprès de laquelle, hélas, plane l’ombre de l’extinction d’illustres lignées, au profit de sujets créés de toute pièce, et qui ne redoutent pas les malheureux, de se compromettre dans des affaires douteuses menaçant leur genre, les conduisant à sombrer dans des mésalliances de mauvais goût, initiées par des aventuriers de la félinotechnie planétaire, rivalisant de défis les uns les autres, constamment en surenchère d’originalités et en quête de novations exotiques inassouvies, imbus de titres honorifiques qu’ils convoitent (pour ne pas dire quémandent) avec délectation, censés les gratifier pour tant de mérites et de merveilleux dévouement altruiste !!!

                        Notez que de notre côté, nous n’aspirons pour rien au monde à partir dans des combats fratricides entre membres respectables de notre peuple, appartenant dans son ensemble, à la grande famille des Félidés !

                       Non, montrons nous plutôt fidèles à la majestueuse essence que nous représentons, en faisant montre d’une once  de tolérance, d’un fair play de gentleman, en adéquation de notre rang, et soyons seulement armé d’une conscience fondamentale : assumer le rôle qu’il nous reste à jouer dans un avenir imminent, en filiation étroite avec la «  charge historique  » que nous avons tenue naguère, qui consistait en quelque sorte à remplir une fonction d’ambassadeur, à l’instar de vénérables aînés dont la réputation n’est plus à assurer et qui ont connu une destinée opulente de héros, n’ayons pas peur du mot, personnages venus de contrées légendaires dispensatrices de rêve, évoquant la luxuriance passée de l’Empire byzantin, des splendeurs léguées par le règne de Soliman le Magnifique, à l’heure où, protégés par d’épaisses murailles des palais Ottomans du sultan, nous nous plaisions, ou du moins, nos ancêtres affectionnaient, ô combien, à flâner parmi la sente verdoyante constellée d’un tapis de mille fleurs, à l’abri de ces enclos odorants pénétrés de suaves senteurs, tel le flamboyant œillet d’Iznik, (Dianthus caryophillus L, pour qui daigne parler la langue botanique !) , recueillant discrètement au détour d’un bassin, les confidences mélancoliques des belles captives désœuvrées, hantant le sérail de leur seigneur et maître, l’implacable padischah

                       C’est ainsi que, nimbée d’ une gloire sans pareille, une pléiade de nos anciens découvrit la « vieille Europe » et ses cours royales, sachant conquérir par ses charmes ineffables, maintes influentes personnalités, siégeant au sein des appartements privés de Louis XV, de la reine Marie-Antoinette, sans omettre le Cardinal de Richelieu, un inconditionnel de nos attraits, bref, ces protagonistes du passé contribuant fortement à notre rayonnement en nous inscrivant de cette manière, dans les chroniques d’un autrefois révolu, nous remémore à quel point, nos aïeux furent chéris, fleurons fétiches jouissant de leur suprématie avec jubilation, pouvant s’enorgueillir, les saisons effeuillées, de compter au nombre de leurs admirateurs, l’amant fervent d’Aziyadé  et compagnon de prédilection du sombre Amilcar  [3], désormais converti à notre culte d’insoumis, comme en témoigne de manière pérenne, le pinceau du flamboyant Douanier Rousseau, ayant immortalisé l’auteur de Madame Chrysanthème et de Pécheur d’Islande  en présence d’un aimable devancier coreligionnaire, Angora turc !

                      Outre cette parenthèse incontournable à inscrire en exergue de notre biographie, qui ne se veut en aucun cas ici une page d’histoire, puisque trop succinctement ébauchée, votre serviteur, j’entends sa Seigneurie Oncle Cyrus, ne soyons pas faussement discret, se devait de vous transmettre une autre source de félicité, le comblant au plus haut point, étant donné, qu’il lui a fallu jadis, renoncer à courtiser quelques beautés fatales impériales en vocalisant de sa voix de velours moult mélopées miaulesques chargées d’envoûter une palette de frais minois, « souris » avec lesquelles, notre don juan en germe, aurait certes, ardemment effeuillé la marguerite, concédons le en toute impudeur, avant de convoler en justes noces…non-conformistes.

                      Donc, contraint et forcé d’abandonner ces ravissantes frimousses, à d’authentiques matous en pleine possession de leurs moyens viriles de reproducteurs patentés (ne devenons pas graveleux, que diantre !), faisant à tout jamais, vœu de chasteté, de célibat, en similitude de saints dévots dominicains de l’abbaye de Cîteaux (que voulez-vous, nul n’est parfait ici bas !), c’est non dépourvu d’une grande émotion, de trémolos dans la gorge, que je tiens à vous annoncer, ô surprise, cette excellente nouvelle, véritable baume de jouvence : la relève de notre sang bleu est pour lors assurée, ayant enfin la quasi certitude que notre beau lignage ne s’éteindra pas avec moi, par un manque de phérormones, de fécondité, indissociables de mon anatomie de parfait innocent, resté dans l’ignorance absolue des plaisirs de la chair !!!

                       Effectivement, il me tarde de communiquer à la terre entière, l’évènement majeur de la semaine (que dis-je du mois, non, plutôt de l’année ! ) revêtant la tournure d’un faire part de réjouissances destiné à être publié dans le grand monde félin ( univers non exempt de ragots et de «  paparazzo  » asservis, eux aussi, par les rédactions diverses et variées de la presse spécialisée, du genre magazines people en premier, correspondant à Gala ou notre Point de vue et Images du monde chattesque), préliminaire revêtant la forme de déclaration officieuse de fiançailles de l’une de mes nièces, la délicieuse Freyja (very very delicious, selon nos informations précises de détective à la Sherlock Homes) avec un aristocrate européen originaire du pays de Goethe (notre contribution à cette prétendue fédération), fiançailles précédant l’union future des tourtereaux, car, bien entendu, vous admettrez avec moi, qu’il ne saurait être question chez nous, de batifolages ou d’une simple amourette trahissant une quelconque légèreté d’engagement, même si, nos amours et « chatteries » libertaires iconoclastes, pétries de coquetteries, forgées de leur propre étiquette et d’un langage riche de significations complexes à décrypter aux yeux de néophytes privés de notre culture, ne voient point l’utilité d’avoir recours au cérémonial de nos voisins anglais, hérité ni plus ni moins du règne de la Reine Victoria, parait- il, pompe méticuleusement réglée à la lettre, y compris le sacro saint office liturgique célébré en la cathédrale de Westminster, par l’archevêque de Canterburry en personne !!!



12272790053?profile=originalUn modèle d'épousailles en grande pompe selon la plus pure tradition


                      Accordailles, qui sans conteste, ne sauraient tarder à présent, si l’on adhère aux ouï dire d’une certaine marieuse poitevine (mère nourricière humaine, fondatrice de l’Arc de lune) instigatrice de la romance. À moins d’un curieux caprice de l’un des acteurs de l’intrigue qui viendrait contrarier la dite romance… Affaire à suivre !!!

                       Ainsi, en postlude à notre entretien, permettez moi de solliciter auprès de vous, cher ami lecteur, une faveur, en vous demandant de vous joindre à notre fratrie recomposée en trio, évoluant au sein d’une atmosphère harmonieuse, voire idyllique, soit dit en passant, dans la pure intention que nous puissions à l’unisson nous féliciter de ce mariage princier du siècle, défrayant la chronique du courrier du cœur… (Les Grimaldi et autres cousinages d’altesses royales sérénissimes, Prince de Galles et compagnie, n’ont qu’à bien se tenir ! ) n’ayant rien, mais alors absolument rien du tout, à envier à ceux magnifiés chez ces étrangers d’Hominiens (ces chers Deux pattes, suivant une expression imagée de Colette), si friands de ce style de cérémonies et de traditions mondaines en tout genre, que cela en frôle l’écœurement !

                     Veuillez, je vous prie, accepter mes salutations les plus cordiales, foi de distingué Cyrus de Sainte Sophie de Constantinople des rives du Bosphore, soit mille et une sincères pattes de velours, de la part de votre serviteur, éminence grise ou parrain spirituel de ces messieurs à longues vibrisses de la maisonnée, constituée, outre de moi même, de Florestan, ce rare et délicieux Petit Prince, et d'un second allié, notre radieux benjamin de Norvégien, Lord Finley  du Domaine d’Elgar, que nous avons baptisé, de Petit Poucet, vous comprendrez aisément pourquoi !

                      Sans oublier, la sœurette de notre farfadet, le junior de cette « turquerie  » non dénuée de tempérament ,demoiselle Fantine, quitte à me répéter, également ma parente, authentique anti- dépresseur à elle toute seule, drolatique « feu follet », (l’équivalent en tous points de la diane chasseresse des mortels), regorgeant de cocasseries et que, malheureusement, je n’ai fait qu’entrevoir par clichés photographiques interposés, ce qui est terriblement frustrant, vous en conviendrez avec moi !

Félinement vôtre,

CYRUS de Sainte Sophie de Constantinople des Rives du Bosphore ,

dit le Prince Noir.


Post scriptum :

                  

                    Peut être, les évènements annoncés tant attendus nous accorderont-ils l’opportunité de poursuivre ces prémices d’échange, donnant de ce fait, une suite à cet épisode, si, toutefois, bienveillant, notre calendrier, non pas  de chrétien Grégorien, mais de mécréant invétéré, nous en laisse le loisir ? Faisons un tant soit peu confiance à la Providence, et tâchons de cultiver la pensée positive, à défaut d’une «  petite fleur bleue  » gage du souvenir, ce qui serait à mon sens, prématuré, «  Myosotis  » traduisant en bon français littéraire raffiné, usant de métaphore, l’invocation suivante :

                   Ne m’oubliez pas  ou Ne m’oblié mie  [4] en vieux français !



[1] : Évocation de l’écrivain tourangeau François Rabelais à qui nous devons cette célèbre formule…

[2] : En référence à la figure de Jean Cocteau.

[3] : Allusion à la tonalité noire de jais  de la fourrure portée par  ce personnage phare de ma race.

[4] : Depuis le Bas Moyen Age français du Prince poète Charles d’Orléans, cette humble fleurette n’a eu de cesse d’enluminer la poésie de son parfum  mélancolique, vivant, outre cette faste ère médiévale, la quintessence de son langage métaphorique à l’époque Romantique, comme en témoigne  J.W. Goethe au sein de ses recueils versifiés ;



Lire la suite...

 

De la Part du Seigneur Sainte Sophie de Constantinople

des Rives du Bosphore

Touché par la grâce divine du dieu  de l'Amour, Cupidon

(Comprenne qui pourra !)

 

ou

 

Témoignage de sa conduite…Irréprochable

Dédié à l’origine à la fondatrice de son berceau angevin,

Offert aujourd'hui, en ce mois de Juin 2012, à une belle âme, Béatrice "Jolie",

ouvrant son cœur et sa demeure à mon frérot Cyrano le Magnifique




 « Chaque chat est un chef-d’œuvre. »

Léonard de Vinci.

 

 

                              Ne pouvant communiquer, à l’instar de mes semblables de la gent féline, que dans mon style personnel dénué de fioritures, n’incluant assurément que l’oralité, à grands renforts de mélopées lyriques « miaulesques » que votre langage sophistiqué d’humains a parfois du mal à décrypter, tant mon étendue vocale traduit une palette d’expressions dissemblables de la vôtre, moi, jeune Prince des Angoras turcs à l’identité prononcée, rebaptisé Cyrus, en hommage au fameux roi de Perse régnant jadis sur l’un de mes royaumes séculaires d’origine, de mon nouveau logis où je réside (incité à prendre possession de ce domaine, à l’aube des fêtes de Pâques, vous en souvient-il?) je formule une pensée des plus sincères, à l’endroit de mes deux mamans de cœur, sages femmes attitrées œuvrant à la délivrance de Bastet, ma mère naturelle d’ascendance byzantine (sans pour autant jamais avoir vu Byzance ou l’ombre de l’un de ses palais), ces Quatre pattes  [1], qui furent dévoués  pour le moins, à son abondante progéniture, s’unissant de concert, afin de se pencher sur notre berceau de sextuplés, et, ce, dès notre venue au monde de nourrissons, naturellement !

                             N’étant pas en l’occurrence, avouons le, détenteur de votre vocable (ne vous moquez pas de mon illettrisme, soyez, je vous prie, un rien magnanime !), je me vois dans l'obligation de solliciter l’aide précieuse d’une plume bienveillante, attentionnée autant que faire se peut, à assouvir mes moindres désirs, avec à la clé, le projet primordial de vous retranscrire mes impressions et sensations fleurissant mon existence de bambino gatto à jamais déraciné de son terroir natal, fief de la dynastie légendaire des Plantagenets !

                             Figure féminine que vous avez certes, tout comme moi, au préalable, brièvement rencontrée, lorsque celle-ci, atteinte du trouble de la « félinomania  », ce mal chronique incurable, et en quête d’une « perle rare », est venue une première fois nous rendre visite, accompagnée de sa complice et judicieux conseiller, dans l’objectif de nous découvrir, mon quasi jumeau Callisto avec lequel votre serviteur formait une fine équipe, dans le dessein avouable, de se forger une opinion concernant une adoption éventuelle.

                            Suite à ce contact fructueux renforcé de délibérations de rigueur, vous me voyez vraiment comblé de savoir que je n’ai pas été traité comme un objet quelconque ou une vulgaire marchandise…, ces dames prirent en chœur la sage résolution de ma nomination, me jugeant d’emblée digne d’intégrer leur cadre d’élection, et jurèrent désormais de veiller en êtres responsables sur mon destin.

                            Pour ce faire, elles vinrent illico presto m’enlever de mon cocon originel, de ces bras rassurants où j’aimais me lover, grâce, avouons-le franchement, aux chaudes recommandations d’une bonne âme persuasive, ma marraine spirituelle, sorte de Fée Dragée félinesque adoubant ma portée formée d’un splendide « sextuor »de couleur, halte au racisme, s’il vous plait !

                           Ah ! Que dire à propos du foyer qui m’a alors accueilli, sinon que de prime abord, et bien qu’étant entouré de mille et une prévenances, tendrement choyé par ce duo patient et éminemment compréhensif, nous avons traversé ensemble, force turbulences, puisque, en dépit de mes qualités foncières, j’ai ouvertement manifesté mon malaise à pouvoir m’y acclimater, tellement vous, ma famille originelle et chérie, à la fois composée du genre humain et de l’espèce Catus Angorensis déjà répertoriée par l’illustre naturaliste Linné, m’a cruellement fait défaut !

                          Que voulez-vous, il m’a fallu cette inévitable séparation, pour que je réalise, désorienté, combien je vous étais attaché !

                          Diantre ! Nostalgie, quand tu nous tiens ! ...

                          Aussi, ne nous voilons pas la face : mon introduction en Touraine généra des perturbations, si ce n’est un bouleversement total pour mon équilibre et mon extrême sensibilité, car, sans chercher à me trouver d’excuses, l’apanage du faible, ni à justifier mon ancienne attitude de diablotin rétif à tout pouvoir et proposition de vie différente (ne suis-je pas ma foi, un être très libre, singulier, qui ne se donne pas aisément, même confronté à des visages affables me faisant miroiter monts et merveilles en vue de m’amadouer ? La prudence ne s’impose t’elle pas, lorsque la ligne de l’horizon change ? ), bref, à mon humble avis, il serait peut-être bon de faire montre d’indulgence, en n’oubliant pas, que l’on a beaucoup exigé de ma « personne »  et qui plus est, dans un court délai, n’étant guère davantage préparé à vous quitter pour toujours, qu’à pénétrer simultanément, brutalement, dans ce nouveau Saint Graal, chez de complètes inconnues, ô certes, pas antipathiques, voire désagréables au demeurant, mais, malgré tout, entièrement étrangères à mon « affect »…

                          Univers, de surcroît, dégageant une atmosphère, des odeurs déroutantes et contre lequel, je l’admets aisément aujourd’hui, un brin repentant, je me suis révolté, me plaisant en rebelle expert de la chose, à défier l’autorité, n’étant point accoutumé à subir une pareille épreuve, transformations radicales imposées au détriment de ma volonté !

                         Si je suis habilité maintenant, en toute droiture morale, à vous déclarer mes récents forfaits, c’est que nombre de jours se sont notamment écoulés depuis ces épisodes difficiles (période éreintante pour qui vous savez et qui me fit donc surnommer, sur le ton de la dérision, Diabolus…,) étant donné que je me suis considérablement apaisé, le Dieu de la mythologie égyptienne des chats soit loué,  (hormis quelques escalades aux sommets des armoires  et moult excentricités durant mon cycle nocturne agité, interrompu par l’insomnie, que je ne peux m’ empêcher de répandre bruyamment, en contaminant bipèdes et quadrupèdes de mon entourage), traitement homéopathique et phytothérapique aidant, concédons-le, à une notable amélioration apparaissant autant sur le plan de l’humeur, qu’au niveau des bêtises recensées émanant de mon énergie vitale un tantinet exubérante, imaginaire créatif à l’appui, selon les dires de mes éducatrices qui se lamentent encore et qui ont eu doublement, continûment, de cesse de se relayer auprès de mon maintien, admettons-le défaillant, « formation » ambitionnant à m’assurer un bien être fondamental auquel j’aspire et j’ai indéniablement droit  !!!

                         Ma foi,  je n’ai ni l’honneur ni l’avantage d’apprécier ou non vos arguments, mais pour ma part, j’ose affirmer, étant un éminent représentant de nos Amies les bêtes chères à notre dame de lettres, Colette, qu’un peu d’humanité adressée à notre égard ne saurait nous nuire !

                        J’en connais suffisamment, que Diable, qui ne sont que trop considérées misérablement, comme des créatures inférieures, ou pire, dépourvues du plus infime atome de réflexion, et pour résumer… regardées comme des chiens, suivant la fameuse locution proverbiale !

                         Pourtant, si l’on se remémore la citation placée en exergue d’un sonnet de Gérard de Nerval, signée du philosophe Pythagore :

                         Eh quoi ? Tout est sensible !,

l’on s’empressera de s’incliner devant une valeur de cette dimension, à la portée universelle, méditant au passage, sur le labeur qu’il subsiste à accomplir, pour passer de la pure théorie… à la pratique ! Le poète de l’ère romantique, brodant autour de cette doctrine, ne développe t-il pas une thèse identique, lorsque, en épicurien épris d’érudition, il nous conseille, à travers les vers suivants, d’être perpétuellement à l’ « écoute » du vivant :


Homme ! Libre penseur-te crois –tu seul pensant

Dans ce monde, où la vie éclate en toute chose ? […]

Respecte dans la bête un esprit agissant [1]

 

                            Mais ne passons pas du coq à l’âne, si j’ose dire, et revenons sitôt à nos moutons, pour user de métaphores dans le style animalier ! 

                           Ayant fort récemment commencé à rompre la glace avec celles que je regardais exclusivement jusqu’ici, comme d’affreuses ravisseuses commettant un odieux rapt, genre de gardiennes inflexibles de ma Prison dorée  (pour d’autres précédemment convertis, geôle d’amour) ou tour d’ ivoire d’où nul ne s’ évade jamais, vigilance oblige, je me devais de me résigner, en me laissant charmer par les attraits de la nouveauté, faisant contre mauvaise fortune bon cœur, et décidait de ne leur opposer plus guère de résistance, en m’adaptant au milieu appréhendé, qui, somme toute, serment d’Aristochat au goût raffiné, n’est en définitif, pas si mauvais ! De toute manière, je n’allais pas éternellement m’adonner à tester leurs réactions, sous prétexte que j’affectionne braver les interdits (mon péché mignon...) au-delà des limites du possible !

                         Les malheureuses ! Aimables, tolérantes au point de frôler l’abnégation, elles ne reculèrent devant rien, persévérant à croire que je m’amenderai, persuadées qu’avec le temps, elles parviendraient à apprivoiser le fauve miniature qui sommeille en moi, tout en conservant mes caractéristiques intrinsèques.              

                        Mes  « dompteuses », me soumettant en parallèle à leur discipline, allèrent jusqu’à redessiner la disposition des éléments de leur décoration, en appliquant une adaptation d’une mode épurée, tendance « minimaliste », extirpant in extremis de mes griffes acérées, les bibelots fragiles convoités, auxquels elles tenaient, et qui faisaient le chic de leur mise en scène; ce qui entre-nous, ne m’ empêcha pas de renoncer à divers exploits de mon œuvre inventive, en m’ attaquant au relookage des lampes jugées trop « classiques » à mon idée de novateur, revisitant de ma patte sans égale de designer inné, les abat-jours et éventail d’objets, enfin déstructurés !!!

                      Surtout, je vous en conjure, n’allez pas trop vite en besogne, en supputant que mon pardon implique, que de leur côté, elles remportent une victoire ! Elles sont loin encore, les bougresses, d’être en mesure de crier Hosanna, et de grâce, n’en concluez pas hâtivement, dans un mouvement d’allégresse rempli de mansuétude, que j’effectue désormais maintes prouesses en matière, par exemple, de civilités et d’affection ; non je ne suis pas pour lors, en transformation intégrale, métamorphosé en un fougueux tempérament démonstratif, dispensant une pléthore de cajoleries à mes hôtesses, ou précisons plutôt, aux familiers qui ont le privilège de me côtoyer journellement, en adéquation de la pensée de la Faunesse bourguignonne native de Saint Sauveur en Puisaye  [2] (célèbre confidente de Kiki la doucette,Chat des Chartreux, mon auguste aîné) qui proclamait ceci, ma modestie dut-elle en pâtir :

                        " À fréquenter le chat, on ne risque que de s’enrichir."

                          Formule qu’aurait volontiers repris le sulfureux Louis-Ferdinand Céline (protecteur infaillible de Bébert le gouttière) qui, de son côté, s’adressait avec véhémence aux hermétiques ne comprenant goutte au fait que l’on soit littéralement hypnotisé par notre charme ineffable :

                        " Vous direz, un chat c’est une peau ! Pas du tout !

                         Un chat, c’est l’ensorcellement même, le tact des ondes."

                         Or, délivrant mes faveurs au gré de ma fantaisie, guidée par mon instinct imparable, mes sens et Affinités électives goethéennes, il me sied d’agir en souverain qui octroie ses bienfaits d’une manière honnête, sans arborer une mine de patelin, de tartufe ou autre roublard  trompant son monde, paraissant évaluer à chaque instant des étapes de mon parcours, les mérites du bénéficiaire.

                         Et dire, que sur les fonds baptismaux, l’on a cru bon de m’attribuer le doux prénom de Cupidon, aimable « enfançon » présidant à la passion amoureuse avec un grand A, dieu malin muni de cruelles sagettes, le pendant de l’Éros des Grecs, dévolu corps et âme au service de l’incarnation de la Beauté et de l’Amour ! Vous avouerez volontiers que c’est en tout point flatteur pour mon ego, mais franchement, quel coup du sort que de devoir porter un tel patronyme, lorsque l’on est comme moi fabriqué d’une étoffe toute en intériorité, guère encline à d’ardents épanchements, ce qui n’empêche en rien d’éprouver des sentiments, chacun son tempérament !

                         D’où cette dénomination empruntée à Cyrus I er le Grand, qui me va comme un gant, si l’on en croit les anales historiques…

                        Et puis, déclarons-le incontinent avec sagacité, sans fausse honte ou fausse pudeur entretenant la moindre illusion, je ne suis ni un fantoche ni un masochiste se plaisant à être dominé, gouverné par un « régime dictatorial  » ; et si, effectivement, je prétends compter des maîtresses à mon patrimoine sentimental, c’est au sens étymologique, amoureux du mot (amours platoniques, cela s’entend !) et non dans le sens, d’un bien mobilier, d’un bel accessoire d’ameublement rehaussant le décorum de la maisonnée, étant la possession d’un individu appartenant à une race soit disant supérieure !

                       La réalité est simple : c’est moi, votre petiot, qui en séducteur insigne, faisant quasiment de ces dernières, mes « esclaves »,  est devenu leur seigneur et maître, exerçant ma tyrannie…à l’ infini !

                      D’ailleurs, en corrélation de mes prédécesseurs et fiers coreligionnaires fraternels, il va sans dire, que je ne suis pas hébergé sous leur toit, ce sont elles, que je daigne abriter et supporter au sein de mes appartements. Nuance !!!

                      D’autre part, en restant fidèle à l’esprit de leur fine analyse psychologique dont je parviens subrepticement, de-ci de-là, à retenir des bribes, feignant mine de rien, l’air détaché mais d’une ouïe amusée, de n’en rien comprendre, il est à dénoter de façon objective, faisant fi de toute affectivité un tantinet bébête, que de probants progrès de comportement sont à inscrire à mon actif.

                      Ne pouvant derechef, sous peine de vous lasser, vous en conter chaque savoureux détail, je me contenterai, au lieu de vous énoncer glorieusement mes menus faits et gestes, de vous transmettre à quel point, à présent, je m’efforce de m’amender, de m’épanouir parmi les favoris de ma « cour » et de mon clan d’adoption, me débarrassant au maximum d’une anxiété intempestive, d’une nervosité inopportune, me conduisant demain et en douceur vers la sérénité, fruit d’une grande sagesse, tirant de ce pas ma révérence au destructor terminator que je fus…, sacré phénomène dans toute la dimension de sa créativité, en passe de devenir à ce jour, un futur angelot, ou plutôt mi-ange mi-démon, se rapprochant entre-autres, au fil des heures égrenées, de notre Monsieur le doyen, ce Felis domesticus habillé de rousseur, répondant au sobriquet farfelu (si ce n'est condescendant) de Poil de Carotte, alias le sieur Cherubino de La Haute Roche de La Falaise de Tuffeaux de La Vallée ligérienne, qui généreusement, prenant avec promptitude sous son aile protectrice, ce gredin d’autrefois, (suivez mon regard) a puissamment contribué à qu’il puisse s’insérer au centre de cette tribu originale recomposée, laissée désemparée, inconsolable, par le départ de Séraphin le Magnifique, cousin de type norvégien à la robe couleur feuilles mortes, mordorée (brown tabby mackerel, d’après les spécialistes en robe haute couture de la félinotechnie,) éclairé d’immenses prunelles en amande émeraudes, doté, de plus, d’ un caractère…séraphique, en harmonie avec son nom de baptême, aux antipodes, semble-t-il, d’un certain tempérament de feu, de vif argent…incomparable ! Quant au programme journalier se déroulant dans le fief de sa très gracieuse Seigneurie Cyrus, ne doutez en aucun cas, de sa richesse ! Vous pouvez me croire sur parole, le ciel clément se prête à ce que j’ai des rendez-vous diversifiés, où l’ennui, cet indésirable trouble–fête, ne saurait être convié !

                     Que ce soit dans l’intimité retrouvée ou sous les regards curieux et admiratifs d’invités fascinés et conquis par mon altière présence (non, non, je ne suis pas présomptueux plus que de raison !...), que je me repose nonchalamment en pacha, m’abandonnant au monde merveilleux du rêve, ou déploie, à l'inverse, dans mes intérieurs, une pléiade de facéties baroques irrésistibles de drôleries et d’ ingéniosités, que je parcours, ondulant ou le dos en arcade (muni de laisse et de harnais…) les verdoyants sentiers de mon jardin privatif utilitaire et d’agrément, ou, me prélasse toujours accoutré de la sorte, soit sur un muret propice à la sieste, au farniente méditerranéen, soit à l’ombre de mes lavandes préférées taillées en tonnelle, soit sous la voûte de l’épaisse feuillée d’un abricotier, reconnaissons-le, mon agenda est incontestablement plein, (profitons en, pour saluer au passage, le comité organisateur qui l’administre…), particulièrement, en raison de la disponibilité de mon mentor affecté à mon apprentissage, l’une de mes cat-Sitters en titre, qui me couve, quelle chance, de son œil de lynx perpétuellement inquiet, sinon enamouré, dangers de l’environnement oblige, tel que le véhicule la faune sauvage, fertile en biodiversité relative au terroir ligérien de ces lieux…

                      Pendant que sa main exécute ce que je lui dicte d’esprit à esprit par un miracle ou fluide des plus surnaturels (manifestation irrationnelle échappant à la logique d’une humanité voulant tout contrôler) et qu’elle tente, la pauvrette, de vous relater maladroitement (sans toutefois me trahir en profondeur), les pages majeures de mon cheminement, je ne peux m’empêcher, non sans m’être auparavant régalé d’un papillon, d’une mouche, d’avoir exterminé qui, un lézard, qui, un bourdon et de saliver devant la perspective de mets succulents, musaraigne et mésange, de sombrer dans un état léthargique réparateur… de quelques fractions de secondes !

                     Bercé par les chants mélodieux des oiseaux et des cigales, du haut de mon repaire troglodytique surplombant la Loire, nid recherché, insolite, où cohabitent rapaces et pigeons, je me dois de faire face, l’œil, sans cesse en alerte, à une éprouvante mission : jouer à la nurse auprès de l’intrépide et insolent garnement de deux mois et demi, au patron siamois et iris azuré dont nous assumons momentanément la garde (bienvenue au domaine de Catsyland, hôtellerie quatre étoiles luxe, référencée dans l’équivalent du Gault et Millau félin pour la qualité des mets succulents à déguster, réputée pour ses animations pédagogiques innovantes), que je m’offre à « materner » en initiateur zélé, distribuant en alternance caresses et réprimandes au chenapan pétri de double facettes, adorable pitchounet, ou petit monstre effronté, c’est selon votre point de vue, auquel je sers de modèle.

                      Et lorsque l’innocent, doux aventurier en germination s’éloigne de mon champ de vision afin d’entreprendre en solitaire, quelques fécondes explorations, je ne peux contenir mon désarroi et ma réprobation en évaluant les périls que ce gentil gaillard encourt et le réclame prestissimo, à corps et à cris par de ferventes miaulées (émissions sonores appartenant au registre du paon, ce seigneur des Indes voisin de mon empire historique…) faconde mise au service de l’inconscient, percevant, tout en s’en fichant comme d’une guigne, l’envergure de mon désarroi  !!!

                       De retour au bercail, c’est-à-dire, se pelotonnant contre mon giron, heureux de mettre un terme à une succession de péripéties rocambolesques (exemple : glissades sur une toiture d’ardoises en pente, faute d’avoir voulu pourchasser un insecte butineur se délectant du nectar des inflorescences de la glycine…) je reçois le doux agneau égaré en le gratifiant, plus que jamais altruiste, d’innombrables coups de languette prodigués sur le front, le consolant de ces avanies passées, radieux qu’il daigne enfin nous accorder une parenthèse de quiétude, après nous avoir harassé d’une ribambelle de joutes amicales, parties de cache-cache et courses poursuites effrénées !!!

                       Alors, vous qui avez assisté à ma naissance, et qui, en inconditionnelles du Raminagrobis  [3], perdurez dans la mélancolie de mes frais appas de jouvenceau, êtes-vous un tant soit peu rassérénées, chères dames, sur mon sort de  « gattino » de dix mois et des poussières…, vilain petit canard de la couvée?              

                       Et oui, que voulez-vous, sans être envieux, dévoré de jalousie et d’ambition, je n’oublie pas que c’est l’auguste Cicéron, mon frérot, qui m’a ravi la vedette, en remportant tous les suffrages, lors de l’exposition féline de l’antique cité de Lutèce du Pavillon Baltard !

                       Mais, entre nous soit dit, je n’ai pas encore dit mon dernier mot sur cette affaire de « prestige » et de défi, et nul n’est besoin d’être devin, pour certifier, que seul l’avenir peut nous réserver bien des surprises, en ce qui concerne mon « portrait » actuellement inachevé !

                       Qu’ajouter de plus, afin de vous tranquilliser tout à fait ? Que l’évolution de ma croissance se déroule presque sereinement, grâce à une appétence du feu de Dieu, hormis des signes gênants de démangeaisons cutanées récidivantes, tournant à la chronicité, apparus trois lunes suivant mon acclimatation en Touraine, et qu’il nous faut absolument éradiquer, non pas tant dans un souci d’ordre esthétique (quoique je ne tire pas spécialement vanité, de mon pelage «  mité », le comble de l’horreur pour un ex prétendant au concours de beauté, section junior… ) mais sur un plan sanitaire de ma santé en général, et, que par conséquent, suite à cet incident dommageable auquel nous allons remédier, nous songeons à modifier ma nutrition (apports de compléments adéquats tels que les acides gras et vitamines essentiels…) puisque, apparemment, je développe ce type de pathologie, sans doute prédisposé aux dermatoses, depuis l’heure de ma venue au monde… de chauve ! ( tiens, « Cyrus le chauve », c’est amusant ! Ne dirait-on pas le nom d’un souverain mérovingien du Haut Moyen-âge ? Cela ne raisonne pas si mal en fait !!!)

                       Trêve de dérision ! Foin d’un égocentrisme exacerbé ! N’ayez crainte, nul reproche ne vient s’inscrire à l’ordre de cette missive, je ne nous importunerai pas plus longuement, par le récit de tracas minimes (?) indécents !

                       Si ce n’est qu’il m’est impossible d’occulter le fait, que la parure soyeuse, l’un des traits de ma race, demeure décevante (même si je sais que la saison des roses  n’est guère favorable à sa « constitution » et qu’il nous faudra attendre celle des neiges ), ne pouvant décemment revendiquer, hélas, qu’elle fasse la joie et l’orgueil suprême des sujets de ma parenté humaine, étant donné que je les surprends fréquemment, ces coquins, à me taxer d’Angora turc  à poils ras ! Autant le confesser, je ne goûte que modérément cette taquinerie… déplorable, teintée d’une once de mépris !

                       Vous avouerez quand même que c’est vexant, non seulement à mon intention, mais pour la lignée de mes vénérables aïeux, et si néanmoins, je suis bien convaincu d’être aimé pour d’autres vertus de ma personnalité que mon enveloppe charnelle, je souhaiterais de toutes mes forces, les contredire en leur prouvant leur torts, « Be cause » amour propre de Cyrus de Sainte Sophie de Constantinople (mécréant non converti au dogme de l’Islam, ni asservi à nulle doctrine religieuse que ce soit !), et qu’en noble héritier de ma généalogie imposante, où étincelle une pierre précieuse, mon père, dont j’entends sans cesse évoquer les somptueux attraits, je puisse, mettons aux prémices des vendanges annonçant les frimas, revêtir mes plus beaux atours escomptés, « clouant » ainsi le  « bec » aux médisants, dorénavant confus d’avoir proféré d’injustes inepties… de bas étage !

 

                       Comme le clame l’adage populaire :

                       Qui vivra verra !

 

                        Mes amitiés à ma fratrie disséminée aux quatre coins de l’hexagone, ayant tissé avec elle des liens indissolubles et pour laquelle, je conserve une souvenance attendrie, empreinte de vive émotion, placée sous le sceau de nos tétées à l’unisson de Pussycats goulus, complétées de jeux éducatifs, d’une farandole d’attractions communes, synonymes d’un florilège d’espiègleries… inavouables !

 


Miaulesquement vôtre.

Salutations distinguées et cupidonnesques de votre serviteur,

CYRUS  dit  « Le Prince Noir ».

 

 

 Post-scriptum :

 

                      Étant de nature peu farouche, je suis aux anges de contribuer à l’hospitalité des convives de la demeure, tout en sachant, naturellement, que certains m’inspirent, me parlent plus, que d’autres.

                     Le feeling cela ne se provoque pas n’est-ce-pas? Il doit jaillir de lui-même, sans forcing, n’est-il pas vrai ? Donc, ma sociabilité exemplaire me porte jusqu’à commettre de folles hardiesses lors des présentations officieuses auprès de persona grata du gratin ou simple commun des mortels ne fréquentant pas le bottin mondain ; réceptions où je vole de succès en succès , ce qui rend les femmes de mon sérail un rien ombrageuses  (« favorites » qu’il me plait de nommer mes « Mendiantes d’amour », en raison de leur brûlante supplique à la manière d’un Francis Jammes…) puisque, figurez-vous, il m’arrive de donner mon  « appréciation » puis ma « bénédiction », en me précipitant au devant de ce beau monde, quémandant une câlinerie aux intéressés, ou mieux, paroxysme du couronnement, en prenant d’assaut leurs épaules... quand il me sied  !

                      Une belle  brune racée, de type andalou, Dona Emilienna de Verkaeren de Segonzague de Hoyola, jeune amie de mes hôtesses, semblant une vivante réplique tout droit sortie d’un tableau de Vélasquez, et manifestant de toute évidence un petit faible à mon endroit, ne s’est-elle pas récemment exclamée, avec lyrisme:

« Oh, le splendide cache-col en fourrure naturelle  pour l’hiver prochain » !



12272788659?profile=original



Légende du cliché photographique commentée par l'intéressé :


« Puisque vous m’avez réservé l’insigne honneur de m’accorder un peu de votre temps précieux, cher lecteur, si toutefois vous n'avez  pas écourté  cet entretien en forme de soliloque, j’ose prétendre qu'un simple témoignage de mon évolution à travers les saisons, ne vous laissera pas, gageons le, tout à fait indifférent ! Pour répondre néanmoins, à votre gouverne, sachez que je suis maintenant dans la plénitude de ma maturité d’adulte, mais de grâce, soyez courtois et délicats, à l’opposé de certains malotrus sévissant ici bas, et épargnez ma coquetterie, en exigeant que je vous révèle dare dare ma date de naissance exacte, car même sous la menace de la torture, je ne saurais la divulguer, bien qu’en vous livrant à certaines déductions, soit en ayant pris connaissance de la dite nouvelle, vous soyez un tantinet éclairé sur la chose »!





Sonnet cité dans le texte



«  Eh quoi ! Tout est sensible »!

Pythagore.

 

« Homme ! Libre penseur – te crois-tu seul pensant

Dans ce monde où la vie éclate en toute chose ?

Des forces que tu tiens ta liberté dispose,

Mais de tous tes conseils l’univers est absent.

 

Respecte dans la bête un esprit agissant …

Chaque fleur est une âme à la Nature éclose ;

Un mystère d’amour dans le métal repose :

Tout est sensible ;- et tout sur ton être est puissant !

 

Crains dans le mur aveugle un regard qui t’épie :

A la matière même un verbe est attaché …

Ne la fait point servir à quelque usage impie.

 

Souvent dans l’être obscur habite un Dieu caché ;

Et, comme un œil naissant couvert par ses paupières

Un pur esprit s’accroît sous l’écorce des pierres. »

 

Gérard de Nerval.

« Vers Dorés »

(Recueil : « Les Chimères »)

 






[1] : Extrait provenant du poème de Vers dorés, recueil Les Chimères de Gérard de Nerval (1808-1855) ; se reporter à la fin du texte, afin de prendre connaissance de la poésie complète.

[2] : Allusion à l’écrivain Colette.

[3] : Locution baroque synonyme de chat, due au poète Bonaventure des Périers et reprise par Jean de la Fontaine.

Lire la suite...

Vivre autrement

 

Exister sage et vertueux,

Ne rend pas pour autant heureux,

Mais peut donner confiance

Et favoriser l’espérance.

...

Or, la vertu récompensée,

N’est pas certitude, on le sait.

On le voit dans son entourage;

Ne font pas défaut les messages.

...

En rencontrant l’ingratitude,

On conserve ses habitudes.

L’idée que l’on se fait de soi

Est contraignante quelquefois.

...

Arrivés à un certain âge,

Les plus déçus se découragent,

Se demandent, soudainement,

S’ils vont oser vivre autrement.

...

Hélas! Les jeux sont souvent faits.

On manque d’atouts et d’attraits.

Ô la grâce qu’est la sagesse!

Elle fait surgir la tendresse.

10 février 2012

Lire la suite...

POUDROIEMENT SINGULIER

12272788071?profile=originalCapter non pas le réalité de la beauté à jamais hors d'atteinte , mais un peu de son écho

comme une onde qui se propage et alimente l'imaginaire pour en faire autre chose

"Car sachant qu'on s'expose à la déception chaque fois qu'on cherche à imposer un idéal du beau

...accueillir ce qui se donne sans cesse , sans fin comme une jouvence au jour le jour "

François Cheng (Toute beauté est singulière)

Ce matin  à Toulon , les palmiers revêtaient leurs parures blanches pour une illusion éphémère ...AA

Lire la suite...
administrateur théâtres

12272787265?profile=original

               Contes coquins d’Algérie, un spectacle de et par Fahem Abes  au théâtre littéraire de la Clarencière

                   Fenêtre ouverte sur la Kabylie, Fahem Abes nous a récité hier soir avec humour un délicieux chapelet de contes érotiques venus de la tradition orale de son pays. Le point de vue est souvent masculin.  Il a refusé tout décor, il y a  juste un rideau noir qui drape le fond de la scène. Le conteur, en pantalon et chemise noire occidentale, joue le masque neutre et va faire éclore tout un monde imaginaire et malicieux dans une langue qui égrène un français académique et d’exquis vocables berbères aussitôt traduits.

                  Entre les contes à multiples tiroirs il rejoint le bord de la fenêtre de briques blanches dans le rideau et esquisse quelques notes de flûte, seul élément qui évoquera l’instrument du plaisir masculin. On voyage de royaumes en villages, en bord de mer. On rencontre poissons, crabes, lézards, serpents  et herbes magiques. Un curieux  instrument de taille impressionnante faisant office de ceinture, de manteau, de turban, un coffre magique empli de silence et une petite souris aussi maline qu’un chat!


                Shéhérazade masculin, le conteur se saisit des mille et un contes kabyles pour nous faire apprécier sa culture algérienne. « Sortir ces contes de l'oubli, les porter à la lumière, les faire entendre, les partager était pour moi un défi, mais c'est avant tout une contribution certes modeste, mais ô combien importante aux festivités qui en 2012 célébreront les 50 ans d''indépendance de l'Algérie. Importante car à travers ces contes coquins, c'est une autre Algérie qui se découvre. Une Algérie suave, drôle, épicée, irrévérencieuse, libre de paroles, chaude, sexuelle, féministe, une Algérie amoureuse. Porter et vivre le partage de cette Algérie-là est un réel plaisir. »

 

               L e Shéhérazade au pipeau volubile nous fait voyager au pays de la montagne de vérité  vexée et vaincue par les ruses d’une femme, au pays des ogres terrassés, de l’amour qui arrive toujours à ses fins, du plaisir épicé que l’on donne, version masculine.

C’est sobre, délicat, l’air de ne pas y toucher, rien de lascif, pétillant d’humour. On le croirait en train de déclamer des contes coquins lors d’un dîner, parlant à mots poétiques et voilés de la chose.  Le cadre du conte permet de décapiter les hommes qui ne satisfont pas les femmes, aux amants de berner les maris, aux hommes de n’avoir pour tout travail que l’amour.

On n’imagine  pas ce spectacle autre part que chez Fabienne, à la Clarencière,  charmant petit lieu bruxellois intime et vibrant. On sort de l’époque, on rentre dans un temps immémorial où le ciel brille nuit et jour. On se complait dans une vivacité de ton, une gestuelle de scène étourdissante, et un voyage dans les désirs et les phantasmes amoureux où lune et soleil se partagent le plaisir.  

 

du 10 au 18 février 2012 http://www.laclarenciere.be/

 extraits:

http://www.fahemabes.com/



Lire la suite...

Ecaille de tortue et souricette.

 

L’œil noirci à jamais d’une lutte d’hiver,

Ecaille ronronne son besoin de contacts,

Demande protection, le gite et le couvert,

Promet de me laisser les paillassons intacts.

 

Caillou de poils soyeux, sa tête est féline,

Mais son cœur amoureux d’une souricette,

Conquise petite, depuis la câline,

La couve tendrement dans une caissette.

 

Elle fait le gros dos et dresse la queue,

Quand elle la lisse, puis frotte sa face,

Sur la patte tendre, dans un tête-à-queue,

Qui, bondit et drôle les met face-à-face.

 

Les rivales d’hier, compagnes d’aujourd’hui,

Trottinent ensembles dans leur jardin d’Eden,

Ecaille miaule son bonheur cesoird’hui,

D’être maman enfin dans ce duo gagmen.

 

Pour me dire merci elle m’offre en prime,

Merle qui panique, une souris des champs,

Qu’elle cède vite sans commettre un crime,

Dans un p’tit rituel lors du soleil couchant.

 

Ainsi finit ce chant d’amour et d’amitiés,

Entre petit rongeur et chatte stérile,

L’ombre les abrite tout comme deux moitiés,

Unies sans raccord par un sort habile.   

 

Claudine QUERTINMONT D’ANDERLUES.

 

 

Lire la suite...

POURQUOI?

Pourquoi faut-il un sens à toutes nos actions?

Alors que notre vie s'effiloche et se tord

Et qu'on ne peut plus rien à cette dérision!

C'est que l'amour brigand nous a jeté un sort!

 

Pourquoi faut-il penser qu'il existe quelque part

Cette chose précieuse dont on rêve dans le soir...

Dont le secret se trouve au fond de ton regard

Qui m'a fait chavirer et garder de l'espoir!

 

Pourquoi faut-il enfin que les années se passent?

Qu'au plus profond de soi, il nous reste ce feu?

Cette question d'enfant, jamais je ne m'en lasse...

Pour qui cette oraison? Cela n'a rien d'un jeu!

J.G.

Lire la suite...

Un sourire , un geste , une parole...

Un sourire sonne à ma porte

rentre alors un rayon de soleil.

 

 

Un geste , une main tendue

la joie s'empare de mon coeur.

 

Une parole réconfortante me réchauffe

elle me parle d'amour et de liberté

de vastes univers emplis de magie.

 

Un monde de couleurs et de differences

milles animaux nous parlent souvent

dans nos rêves , dans nos têtes...

 

 

Rencontrer l'autre c'est ouvrir notre âme à la générosité.

L'entourer et l'aimer , vivre à ses cotés avec espérance

Ne voir que le jour se lever et oublier les moments sombres de la vie.

 

Pourquoi et à quoi bon sans cesse s'inquiéter

en sachant bien qu'on ne peux tout changer...

 

Pourquoi ne pas s'apaiser et rêver toujours plus fort

à ce que serait notre destinée avec la positivité en soi.

 

Tout est question d'esperance et de vision autour de nous

si tu choisis la tristesse , elle sera tienne ou restera là

si tu choisis la gaieté , elle finira par arriver ....mais bien sûr

nous avons des moments si difficiles , des chemins de vie à accomplir

que ces paroles ne prennent pas sens, pourtant nous ne sommes pas içi par hasard

nous avons tous des épreuves , nous pouvons tous les vaincres , mais nous avons aussi

le libre choix , celui de se battre et de croire au meilleur, ou celui de se laisser périr.

 

 

Tout a une fin , le malheur , la joie , mais la vie est une ronde

nous pouvons changer si on le veut vraiment sinon pourquoi

serions nous sur terre si ce n'est pour avancer, nous améliorer.

 

 

Alors à vous , à nous, j'espère que vous croyez en vous

tout nous est possible , il suffit d'y croire et d'espérer sans relache.

 

 

Mon esperance elle se trouve là.

 

 

 

 

 

Lire la suite...

Aphorismes sur le mot concubine

 

 

À l’oral de mon examen du baccalauréat en Droit, pour m’embarrasser je suppose, l’examinateur, mon brillant professeur de droit civil, me dit: parlez-moi du concubinage!

Je n’ai pas osé ajouter ces quelques aphorismes sur le mot concubine.

...

Concubine

Concubine est un mot joyeux dont on a détourné le sens venu du verbe latin concumbere.

La femme qui couchait avec un homme était sa concubine.

...

Concubine

Les rois ne laissaient pas dans l’ombre leurs concubines favorites. De nos jours, présidents et grands hommes, se veulent tout à fait discrets.

...

Concubine

La conjointe d’un homme n’est pas toujours sa concubine préférée.

...

Concubine

Une seule, ou plusieurs concubines, sont parfois, pour un couple légitime, un facteur important de sa durabilité.

...

Concubine

À chaque concubine, son charme et son talent.

...

Concubine

Une femme qui offre gratuitement un plaisir sexuel à un partenaire habituel ou d’occasion n’est pas une prostituée. Mérite-t-elle le nom de femme légère? On peut préférer dire que c’est une concubine au sens primitif de ce mot.

...

Concubine

L’instinct polygamique des hommes les pousse à ne pas demeurer fidèles à une seule concubine.

... 

 

 

Lire la suite...
administrateur théâtres

Le Grand Retour de Boris S.  de Serge Kribus né à Bruxelles en 1962, a raflé de nombreux prix : le Prix Beaumarchais, le Prix de la Critique, le Prix de la Francophonie de la SACD, le Prix Lucien Barrière et enfin, une nomination aux Molières en 2001. La  mise en scène du Grand Retour de Boris S. par Valérie Lemaître a été présentée au public du Festival de Théâtre de Spa en août 2011.

 

Boris, le père joué par Alexandre Von Sivers, vieux comédien veuf et malicieux, débarque chez son fils Henri, joué par Xavier Campion qui a d’autres chats à fouetter. En l’occurrence il  est en plein désarroi, il a perdu son travail et sa femme l'a quitté. Que faire de ses enfants ?   Il est à bout de nerfs, emporté, presque violent.  

On vient de proposer à son père de jouer « Le Roi Lear » de Shakespeare. Vrai ? Faux ? Comédie qu’il se joue dans la comédie de la vie ? Chant du cygne ?  Boris : « Le théâtre ne fait pas semblant, moi oui !» Ne fait-il pas tour à tour  semblant de rester, de partir ? Fait-il semblant de répéter ou fabrique-t-il une nouvelle pièce qui dira vrai? Jeu de chat et de souris ?  Est-il fou comme le père de Cordélia : « dis-moi comment tu m’aimes ?»

Les deux hommes sont  tous deux prénommés Spielman : joueur en français. Dans quelle pièce joue-t-on ? Tous deux sont  juifs. Ils n'ont jamais su vraiment se parler car tout  les sépare, y compris la culture juive, un poids culturel qui écrase « le petit ». Boris : « si on se souvient pas, qui va le faire ? « On se bat pour ne pas oublier ! »  Henri : « si tout le monde s’effaçait, il y aurait un peu plus de place pour chacun ! » Il y a une justesse de ton et d’observation extraordinaires, les dialogues enfin établis sont d’une vérité rare. On assiste à un family shock fracassant. Au cours de leurs assauts, de leurs bouderies et de leurs joutes de pouvoir, tous deux se lâchent enfin avec une sincérité qui n’a plus rien des fuites et des  faux-semblants. Les reproches du fils pleuvent. La colère du père gronde, mais une nouvelle complicité père – fils se construit sous nos yeux,  de façon durable. Chacun  a enfin parlé pour « dire ». De l’humble aveu des faiblesses et de la peur panique de décevoir,  éclôt l’aveu de la tendresse mutuelle pour l’autre. Ce soir-là, devant un immense mur de lamentations couleur argile, percé d’une seule issue,  à force de jeu de chat perché et de fulgurances de sensibilités à fleur de peau, ayant, comme dans le roi Lear, tous deux touché le fond,  ils vont apprendre da à se découvrir, se reconnaître et se  comprendre vraiment. A la question évidente de l’identité dans le roi Lear, « Qui suis-je par rapport aux autres, qui suis-je pour les autres ? » Henri découvre qu’il est «  un fils qui sait pas comment t’aimer ». Et le père pourrait en dire tout  autant. Spectacle terriblement touchant. Devant le rien et au cœur du dénuement, la seule issue, c’est l’amour.  

 

-- Serge Kribus a délibérément choisi des extraits lourds de sens. Tout d’abord, lorsque Boris demande à Henri de l’aide pour répéter. Il s’agit de la scène où c’est au tour Cordélia de déclarer son amour à son père.

BORIS : A présent, notre joie, et non pas la moindre pour être la dernière, vous,

Cordélia, que saurez-vous dire pour gagner un tiers plus opulent que celui de vos

soeurs ? Parlez.

HENRI : Rien, monseigneur.

BORIS: Rien ?

HENRI : Rien.

BORIS : Rien ne sortira de rien, parlez donc.

HENRI : Infortunée que je suis, je ne puis hausser mon coeur jusqu’à ma bouche,

j’aime Votre Majesté comme le veut mon lien, ni plus, ni moins.

BORIS : Comment Cordélia, amendez un peu votre discours, de crainte de ruiner

votre fortune.

HENRI : Mon bon seigneur, vous m’avez conçue, élevée, aimée, je vous rends en

retour ces devoirs comme il sied, vous obéis et grandement vous honore.

BORIS : Ton cœur est-il dans ce discours ?

HENRI : Oui, mon bon seigneur.

BORIS : Si jeune et si insensible.

HENRI : Si jeune, monseigneur, et si vraie.

BORIS : Soit, que ta véracité soit donc ta dot, car par le rayonnement sacré du soleil,

par l’influence des globes qui nous font exister et cesser d’être, j’abjure ici tout souci

paternel, toute parenté, tout lien de sang, et désormais te tiens pour toujours

étrangère à mon cœur et à moi.

 

A la fin de la pièce, à plusieurs reprises, Boris entonne une réplique de Shakespeare.

« Soufflez, vents, à crever vos joues, faites rage, soufflez, et toi, tonnerre, grand

ébranleur, aplatis l’épaisse rotondité du monde, et disperse d’un seul coup tous les

germes qui font l’homme ingrat. »

Ce cri lancé par Lear au ciel trahit son humanité, sa mortalité, cachées derrière la couronne de Roi tout puissant. La tempête efface l’aveuglement, remet en place la raison. Lear sera ensuite prêt à affronter sa rencontre avec lui-même. De même, chez Kribus, le calme revient après la « tempête » finale. Et les deux protagonistes retrouvent leurs chemins après ces retrouvailles tumultueuses… --

(extrait du dossier pédagogique)

De : Serge Kribus
Mise en scène : Valérie Lemaître
Avec Xavier Campion, Alexandre von Sivers

Jusqu'au 12 février 2012

http://www.atjv.be/fr/saison/detail/index.php?spectacleID=472

 

Lire la suite...

La sixième édition aura lieu du 6 au 24 août 2012. Écrire dans un Château, voici la proposition faite à des auteurs francophones qui souhaitent vivre une aventure humaine et littéraire. Chaque année au mois d’août, le Château du Pont d'Oye se transforme en un écrin idéal pour toutes les plumes (poètes, romanciers, dramaturges, essayistes,…).


Voir en plein écran

Lire la suite...

"Coeurs torturés"

Les coeurs de mères
Sont parfois amers,
De savoir que l'enfant
De leur chair est souffrant...

Car comment être heureuse 
Quand l'enfant souffre et pleure,
Elle sera plutôt peureuse,
Partageant ainsi son malheur.

Les mamans de ces enfants martyrs,
Malades, handicapés ou... pire ?
De leur coeur qui fort soupire,
Par l'amour qui ne se peut dire !

Car comment exprimer l'indicible,
Si leur enfant est la cible,
D'une maladie auto-immune
Qui fait leur infortune ?

Mais l'Espoir est toujours permis,
Car l'Amour balaie tout,
Même les jours les plus gris,
Ensemble ils en viennent à bout !

Mamans et enfants d'Amour,
Sur la Terre et pour toujours,
Même sans cordon ombilical,
Finiront par garder le moral !

Pour cela il faut arriver
A ensemble tout cela dépasser,
Mains dans la main enlacés,
Coeur à coeur ensoleillés.

Malgré tout...
Pour lui, pour vous,
Garder l'Espoir
D'un monde meilleur...
Qui s'ouvrira plus tard,
Pour vos deux coeurs !

Lire la suite...

Parfums d’âmes…

Parfums d’âmes…

Il est des âmes qui ont une haleine
Comme la Terre où elles se promènent,
Pas toujours par leur volonté
Simplement elles sont obligées.

D’autres pourtant ne sentent rien
Qui n’ont ni histoire, ni chagrins,
Se sont les âmes d’enfants
Enlevées trop vite à leurs parents.

Il y a aussi les âmes rebelles
Qui sont parfois très belles,
Car leurs combats acharnés
Font qu’elles peuvent étonner.

Il y a les âmes militaires
Qui aux combats savent y faire,
Comme s’il fallait vraiment
Tout emporter en violant !

Certaines âmes ont un parfum
De rose ou parfois de jasmin,
Mais jamais je n’ai rien senti
Comme ta belle âme, pardi !

Car ton âme, oh ma belle amour,
Parfume mon cœur pour toujours,
D’un amour qui est sans retour,
Qui chaque matin me dit : bonjour…

Lire la suite...
RSS
M'envoyer un mail lorsqu'il y a de nouveaux éléments –

Sujets de blog par étiquettes

  • de (143)

Archives mensuelles