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               Contes coquins d’Algérie, un spectacle de et par Fahem Abes  au théâtre littéraire de la Clarencière

                   Fenêtre ouverte sur la Kabylie, Fahem Abes nous a récité hier soir avec humour un délicieux chapelet de contes érotiques venus de la tradition orale de son pays. Le point de vue est souvent masculin.  Il a refusé tout décor, il y a  juste un rideau noir qui drape le fond de la scène. Le conteur, en pantalon et chemise noire occidentale, joue le masque neutre et va faire éclore tout un monde imaginaire et malicieux dans une langue qui égrène un français académique et d’exquis vocables berbères aussitôt traduits.

                  Entre les contes à multiples tiroirs il rejoint le bord de la fenêtre de briques blanches dans le rideau et esquisse quelques notes de flûte, seul élément qui évoquera l’instrument du plaisir masculin. On voyage de royaumes en villages, en bord de mer. On rencontre poissons, crabes, lézards, serpents  et herbes magiques. Un curieux  instrument de taille impressionnante faisant office de ceinture, de manteau, de turban, un coffre magique empli de silence et une petite souris aussi maline qu’un chat!


                Shéhérazade masculin, le conteur se saisit des mille et un contes kabyles pour nous faire apprécier sa culture algérienne. « Sortir ces contes de l'oubli, les porter à la lumière, les faire entendre, les partager était pour moi un défi, mais c'est avant tout une contribution certes modeste, mais ô combien importante aux festivités qui en 2012 célébreront les 50 ans d''indépendance de l'Algérie. Importante car à travers ces contes coquins, c'est une autre Algérie qui se découvre. Une Algérie suave, drôle, épicée, irrévérencieuse, libre de paroles, chaude, sexuelle, féministe, une Algérie amoureuse. Porter et vivre le partage de cette Algérie-là est un réel plaisir. »

 

               L e Shéhérazade au pipeau volubile nous fait voyager au pays de la montagne de vérité  vexée et vaincue par les ruses d’une femme, au pays des ogres terrassés, de l’amour qui arrive toujours à ses fins, du plaisir épicé que l’on donne, version masculine.

C’est sobre, délicat, l’air de ne pas y toucher, rien de lascif, pétillant d’humour. On le croirait en train de déclamer des contes coquins lors d’un dîner, parlant à mots poétiques et voilés de la chose.  Le cadre du conte permet de décapiter les hommes qui ne satisfont pas les femmes, aux amants de berner les maris, aux hommes de n’avoir pour tout travail que l’amour.

On n’imagine  pas ce spectacle autre part que chez Fabienne, à la Clarencière,  charmant petit lieu bruxellois intime et vibrant. On sort de l’époque, on rentre dans un temps immémorial où le ciel brille nuit et jour. On se complait dans une vivacité de ton, une gestuelle de scène étourdissante, et un voyage dans les désirs et les phantasmes amoureux où lune et soleil se partagent le plaisir.  

 

du 10 au 18 février 2012 http://www.laclarenciere.be/

 extraits:

http://www.fahemabes.com/



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