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Les poupées

 

Peindre des poupées, les animer,

hurler mon enfance que je ne veux pas perdre,

préserver, allonger ce grand soleil,

multicolore et multiforme

 tout au fond de ma poche, chaude et inusable,

où se blottit, se ressource ma main.

 

Ecriture rayonnante alors,

des regards se dessinent sur l’inertie des pierres

froides et lisses,

des abricots mûrissent sur un arbre en décembre,

ton prénom resplendit, se monumentalise

dans la foule parisienne, bousculeuse, avaleuse,

que je traverse songeuse et seule ;

 dans les bouches de métro,

glauques et étouffées, il vole !

 

Peindre des poupées, les animer,

exister et redonner au Monde son originel

et lumineux visage,

son bel ovale !

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Une journée

En trois lignes, c'est tout notre quotidien qui défile. Le bruit doux de la pluie m'a réveillé. Une nouvelle journée s'ouvre, "on traverse le temps, une date, une journée et puis elle est traversée », cesse. Ni grand bonheur particulier à en attendre, et on l'espère ni grande peine. Une journée. 

(Marguerite Duras)

Depuis le début de mon séjour à la clinique dans cette aile qui ne devrait pas être la mienne, j’ai essayé de vivre chaque journée comme si elle était unique…Heureusement, pour cela, j’ai eu l’aide des infirmières trop contentes d’échapper pendant quelques instants à des patients incontinents, revendicatifs ou agonisants…

J’aurais sans doute pu finalement avoir une autre chambre en chirurgie, plus adaptée à mon cas, mais je m’en étais arrangée, me disant qu’une journée passée était une journée de gagnée et que ça n’en valait vraiment pas la peine.

On décrie l’impatience et la fougue de la jeunesse… Mais qui vit encore 24h sur 24 en immersion dans le monde de la vieillesse ? Je l’avais déjà fait… Ce qui m’avait privé de jeunesse… Pourtant, quand je suis née, ces ‘vieux’ là avaient mon âge actuel… Mais ils avaient connu les deux guerres et leurs privations, ils s’octroyaient donc le droit d’être égocentriques, méchants, revanchards… Et on le leur laissait, parce que c’était ainsi… parce qu’on n’imaginait pas qu’il puisse en être autrement. On leur devait bien ça.

Les années ont passé… Ils se sont bien vengés des guerres… Ceux qui restent n’ont pas changé… Ceux qui sont venu s’ajouter sont pareils…

Ah ! L’impatience et la méchanceté de la vieillesse… J’y suis en pleine immersion… M’excusant presque de n’être que crucifiée sur mon lit alors que leur leitmotiv est leur douleur chronique (qui disparait bizarrement quand ils pensent qu’on ne les voit pas), leur droit d’aînesse et leur transit qu’ils surveillent la montre en main…

Une nouvelle nuit à passer en compagnie d’une adepte du Lexotan… pris dès huit heures… Ronflements assurés… Peu m’importe, je décale ma nuit puisqu’il m’est impossible de lire ou de regarder la télévision… Sous peine de ne pas échapper à la litanie des malheurs de Marguerite à devenir vieille… Sous-entendu que, moi, la jeune, je ferais bien d’en tenir compte.

Je l’ai fait… Elle a alors trouvé d’autres prétextes, d’autres moyens d’être encore plus désagréable… Mais tellement attendrissante pour des oreilles complaisantes.

Me rendant compte que j’étais tout de même ici pour aller mieux et que la vitesse de mon rétablissement était directement proportionnel avec mon mental, il fallait que je trouve rapidement une solution…

J’avais fait des concessions, cela n’allait pas à sens unique…

Je n’ai jamais pratiqué le judo mais je sais que la technique est d’utiliser la propre force de l’adversaire contre lui-même…

Une conversation animée eut alors lieu… Ne lui laissant pas le temps de jouer à ce qu’elle faisait le mieux… Une fois acculée, elle faisait celle qui perdait tous ses moyens (« quelle affaire de devenir vieux, n’est-ce pas, j’oublie tout, je perds la tête »)… A d’autres, ma vieille, à force de vivre avec toi, j’ai pu voir que tu n’étais qu’une vraie peau de vache…

Face à face… mes yeux lui reflétaient ce qu’elle était vraiment… J’étais moi aussi capable de faire des coups en douce… d’exiger parce que je payais pour ça… et de lui rendre la vie plus impossible encore qu’elle ne pouvait l’imaginer…

Je l’ai entendue dire à une amie venue lui rendre visite que j’étais méchante… J’avais gagné, elle avait peur de moi. Je ne lui ferai rien de méchant, ce n’est pas dans ma nature et je continue de « pratiquer » le couvre-feu à l’heure des poules, mais elle me respecte enfin.

Elle est en train de ronfler à l’heure on ne peut plus matinale où j’écris ces lignes… Une nouvelle journée commencera bientôt… A la cadence des changements de couches, des petits déjeuners boudés parce que ce n’est plus une heure… Hier, il était servi avec une vingtaine de minutes de retard… des toilettes interminables… des transits observés et décrits avec minutie… De préférence alors que vous vous délectez de votre première biscotte trempée dans du bouillon,  votre seul repas permis depuis dix jours…

Elle part dans deux jours… Rétablie d’une gastro due à un aliment périmé qu’elle aurait ingurgité… Son baluchon encombre la chambre trop petite pour deux lits… Je n’arrive pas à manœuvrer correctement le pied à perfusion qui me permet un peu de liberté… Cela ne la dérange que quand j’utilise ses propres arguments : « quelle affaire de subir une telle opération… Et dire qu’avant, j’aurais pu porter ça sans problème mais maintenant, il faut bien que je me débrouille comme je peux »

Le sac est alors déplacé en grommelant… dans un endroit tout aussi improbable. Le fossé des générations n’est pas prêt à se combler…

Deviendrais-je, moi, une délicieuse petite vieille ? Mes petits-enfants m’imaginent déjà en sorcière…C’est donc raté pour moi…

Les premiers oiseaux diurnes commencent à chanter… je vais profiter de ce que la salle d’eau soit libre… Avant que Marguerite ne s’éveille et ne décide de mettre son transit à la bonne heure…

Une nouvelle journée commence qui me rapproche lentement mais sûrement de l’heure de la libération.

 

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Lecture

http://www.rtl.be/loisirs/livresbd/sorties/732843/le-3e-tome-tres-attendu-de-1q84-de-murakami-en-librairie-le-1er-mars

Le 3e tome très attendu de "1Q84" de Murakami, en librairie le 1er mars

Attendu avec impatience par ses nombreux fans français, le Livre 3 de "1Q84", le dernier roman du Japonais Haruki Murakami qui traverse les miroirs entre deux mondes parallèles, sort le 1er mars chez Belfond.

J'ai pris beaucoup de plaisir à la lecture des deux premiers tomes de la trilogie et suis donc partante pour le 3ème :)

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Et....si la vie était ailleurs

12272789870?profile=originalInsolite !!

Surgissant derrière le mur ,un drôle de Cornu sympathique me regarde

Venait-il de la maison de Poupée au Pot Rouge ?

Est -il passé par la porte de l'Arbre en Vitrine ?

Le regard se perd parfois dans une vie parallèle , et se dire qu'un instant se transforme en conte fantastique

Le bonheur se renouvelle chaque jour...AA

"Je note et tout à coup , je me dis qu'il faut à ce rêve aussi , peut-être une sorte de rêveur "

Pascal Quignard  (dernière phrase de son livre  " le salon du Wurtemberg" )

Cette phrase je l'a fait mienne 12272789887?profile=original12272791081?profile=original

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Hommage à Emile Kesteman Partie III

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Dessin de Louis Haché, 1989


Continuant à examiner la bibliographie d'Emile Kesteman présentée dans les premières et deuxième parties de son hommage, je continue à en extraire quelques ouvrages depuis le CD-ROM  que j'ai consacré à son oeuvre dans ma série de 74 ouvrages portant le nom générique de "Testament des Poètes" et concernant les poètes contemporains belges que j'ai approché lors de rencontres qui me sont toujours très chères à me remémorer.


Emile Kesteman aimait à éditer des textes sur sa ville de Bruxelles. Ainsi, il chanta la Cathédrale Saint Michel et  Gudule, était fin connaisseur du quartier du Sablon et y préférait particulièrement Notre-Dame au Sablon. Il parcourait régulièrement le quartier de la Chapelle et sortit un opuscule sur  Notre-Dame de la Chapelle.


Voici ses "Méditations à propos d'une Cathédrale" paru en 1990:
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"Il y a trop peu d'allumeurs de réverbères et pas assez de petits princes".


La Cathédrale Saint-Michel à Bruxelles.

 

Il y a lieu de parler de l'église avec minuscule et de l'Eglise avec Majuscule. La première, c'est le monument de pierre et de verre que nous percevons par la vue et qui parle à notre sens de la beauté. C'est important, car la beauté en ce monde peut être considérée comme un reflet de la Beauté divine. Et l'expérience de l'émotion esthétique pousse ses racines très loin dans notre moi personnel. La beauté nous ébranle intérieurement et nous fait connaître les prémices de la vie intérieure. Le monument nous fournit également des informations sur les intentions et les mobiles profonds des générations qui nous ont précédées. Il nous renvoie aux styles du passé (art chrétien primitif, art roman, art gothique, art baroque) et aux activités diverses auxquelles les hommes et les femmes de ce pays se sont livrés pour finalement forger leur humanité: les tailleurs de pierres, les bâtisseurs, les maçons (qui étaient autrefois les francs-maçons), les architectes, les maîtres-verriers, les sculpteurs, les peintres, les liciers (qui étaient les tapissiers), les facteurs d'orgues, les organistes, les chantres, le haut clergé et le bas clergé, les fidèles, les marguilliers (qui ont veillé à une bonne gestion des biens matériels).

 

Mais entre ce monument que nous percevons par nos sens et la signification qu'il peut avoir, il y a un lien indéniable. Il y a un lien entre l'église avec minuscule et l'Eglise avec majuscule. Cette dernière repose sur le témoignage des douze apôtres (sculptée par Corneille ou Jean van Mildert, Jérôme Duquesnoy, le Jeune, Leli de Tobie ou Tobias, Luc Fayd'herbe) que le Christ a envoyé de par le monde pour répandre son Evangile c'est-à-dire sa bonne nouvelle. Certains de ces apôtres ont organisé leur Eglise de façon sensiblement diversifiée; cela dépendait aussi de la région où ils oeuvraient et des populations qui y vivaient; car l'Eglise ne vient pas biffer les différences locales; au contraire elle vient les approfondir.

 

L'Eglise a tout intérêt à rassembler en son sein des personnes qui ont des racines. Elle est riche de nos différences. Dans l'interaction entre les apôtres et les premiers chrétiens et dans la vie de l'assemblée chrétienne se manifeste sans cesse l'Alliance entre Dieu et l'homme et se produit la Révélation, toujours jeune et dynamique, comme l'aigle de Jean -ou comme un feu du ciel qui brûle sans consumer (Jean était un fils du tonnerre). Comme les apôtres, nous continuons à porter témoignage de Jésus devenu le Christ par sa vie, sa souffrance, sa mort (1) et sa résurrection. Nous sommes les témoins du Fils de l'homme qui est aussi le Fils de Dieu et qui nous a envoyé l'Esprit.

Cet Esprit qui souffle partout, mais aussi dans l'Eglise, nous en avons grandement besoin pour discerner le bien et le mal -ce qui est symbolisé par l'Arbre du Bien et du Mal supportant la cuve de la chaire de vérité de Verbrugge.

Ce qui nous conduit de la Genèse à l'Apocalypse; car la femme se présente sur une demi-lune au-dessus de l'abat-voix de la chaire, écrasant le dragon, avec un enfant entouré d'étoiles. Il est important que les chrétiens sauvegardent sans cesse cet "esprit de discernement" (2), sans quoi aucune vie morale et aucune vie de foi n'est pas possible.

Sans doute la vie tout court a ses charmes et ses séductions (éléments naturalistes de la chaire sculptée par Jean-Baptiste van der Haegen), mais pour continuer à en apprécier la saveur, il faut faire preuve de discernement. Et sans cesse il faut reconnaître nos limites, nos divisions, notre enfermement et notre isolement. Nous sommes tous des êtres lézardés et ces lézardes, il faut les faire disparaître. Il faut tendre vers la transparence. Et c'est pourquoi l'Eglise a institué le sacrement de pénitence qui réconcilie avec le réel (Voir "Dette et Désir" de Vergote) et nous rapproche de Dieu, foyer vital de notre existence.

Une Eglise n'est pas seulement une Communion qui unit tout le monde dans une même aspiration. Elle est également une société qui s'appuie sur certains éléments de la société civile. De là les noms des rois, des familles nobles et des notables qui se trouvent dans les vitraux (de Fierlant, d'Elzius, Robiano, de Trazegnies d'Ittre, Verhoukstraeten et son épouse, van Tieghem, d'Ursel, etc...) et le souvenir de personnages importants qui dans l'histoire de notre pays ont joué un rôle éminent (par ex. Le Chanoine Triest qui a été sculpté par Simonis et qui a été une espèce de Saint Vincent de Paul gantois).

L'autel de la vierge, dans une chapelle de la nef latérale, révèle bien le rôle de Marie, fait de discrétion, d'effacement et d'amour. Il fait oublier les vestiges de l'ancienne prison ecclésiastique dont les hommes -de par le passé ont très souvent fait un mauvais usage.

Nous montons ainsi jusqu'au Golgotha pour nous souvenir de la souffrance et de la mort de Jésus (voir le tableau de Michel Coxie) -que nous retrouvons ressuscité à l'endroit le plus important de l'église, c'est-à-dire l'autel). Le maître-autel est le symbole du Christ en oblation et la table à laquelle tous les chrétiens sont invités; car l'eucharistie est une agapè c'est-à-dire une mise en commun et une confraternité dans le Christ auquel l'on communie.

Les deux pélicans -qui sans que le sculpteur Simon Lewi le sache vraiment -rappellent les armoiries de Groenendael (3). Ils représentent comme deux moments importants de la vie du fidèle: la Foi dans le recueillement et l'envol dans l'espérance.

Ainsi l'Amour, la Foi et l'Espérance se concrétisent sous nos yeux à l'endroit du transept où le bras horizontal de la croix rencontre le bras vertical. Il n'y a pas de religion, il n'y a pas de foi sans cette dimension transcendantale (en dehors du temps et de l'espace) de notre existence.

C'est là que normalement nous devrions rencontrer dans sa densité la plus grande le Christ ressuscité qui n'attend que notre ouverture pour s'engouffrer et nous transformer, nous transfigurer dans la joie exaltante d'une Fête de Pâques, désignée sous les termes bibliques de Jérusalem et de Royaume de Dieu. [...]

Emile Kesteman


Et voici "Au Sablon", paru en 1990:

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Notre-Dame-Au-Sablon

 

L'église Notre-Dame qui sépare le Grand du Petit Sablon domine la place autour de laquelle s'organise la vie du quartier. C'est là qu'en 1308 la Gilde de l'Arbalète dispose d'un petit terrain où ses membres construisent une chapelle. Ce terrain a été cédé à la Gilde par les Soeurs Augustines qui jusqu'au vingtième siècle ont dirigé l'hôpital Saint-Jean.

Ici se situe une légende selon laquelle une vierge en bois (Notre-Dame à la branche) aurait été amenée d'Anvers par voie fluviale grâce au concours d'une femme pieuse du nom de Béatrice Soetkens. L'allusion à Dante est claire.^L C'est le voyage de cette statue -disparue en 1580 suite aux actions des iconoclastes, et refaite et habillée par l'archiduchesse Isabelle dans le plus pur style des vierges aux robes isocèles- qui est commémoré chaque année lors de la sortie de l'Ommegang (début du mois de juillet). Ce cortège est au fond l'ancienne procession paroissiale du Sablon qui a été remise à l'honneur par Albert Marinus.

Cette légende est évoquée à sept reprises dans l'édifice: la barque au-dessus du porche (côté rue de la Régence) donnée à l'Eglise au 17e siècle par Michel Angeweloni, et celles du vitrail au-dessus du jubé, de l'ornement de clef de voûte, des peintures dans le coeur du vitrail dans l'avant-dernière travée, du plafond en stuc (1684) sous le jubé et de l'autel des arbalétriers.

Nous reviendrons sur la signification de cette légende, mais il faut être d'accord avec Patrice de la Tour du Pin qui a dit:  

"Tous les pays qui n'ont plus de légende seront condamnés à mourir de froid".

Au milieu du XVe siècle, les arbalétriers de Bruxelles décident de construire autour de l'ancienne chapelle un sanctuaire plus important. Les travaux commencent par le choeur dont il faut admirer les fenêtres lancéolées et les lignes qui montent de la base à la clef de voûte de façon ininterrompue. Les murs présentent des peintures redécouvertes sous un badigeon lors des restaurations du XIXe siècle. Regardons également les vitraux qui représentent l'adoubement d'un chevalier du Saint Sépulcre de Jérusalem, une séance capitulaire de ce même ordre, la translation des reliques de Sainte Wivine et le Miracle de Saint Hubert, patron de la chasse. A gauche, derrière l'ancien maître-autel se trouve le sacrarium avec ses belles moulures et les symboles des évangélistes. De chaque côté du choeur se dressent les chapelles érigées à la demande des Princes de Tour et Tassis: à gauche, la chapelle Sainte-Ursule (chapelle funéraire et autrefois baptistère) et à droite, la chapelle Saint-Marcou. Entre cette dernière et le porche, à l'entrée de la sacristie actuelle se trouve la tombe du poète français Jean-Baptiste Rousseau (XVIIIe siècle).

Il y a des éléments qui caractérisent tout spécialement Notre-Dame-au-Sablon: les cinq nefs dont dispose cette église et les écoinçons qui ornent tous les murs de l'édifice à l'exclusion des travées construites à l'arrière au 16e siècle.

Certains de ces écoinçons représentent des arbalétriers, d'autres des musiciens. Saint Georges et le dragon, Saint Laurent et son gril, Saint Jean l'évangéliste et sa cuve pleine d'huile bouillante. Il y a même une danse macabre (sept personnages) au-dessus de la Piéta.

Dans le fond de l'église, à gauche, le monument Garnier, tout d'albâtre et de marbre noir, retient notre attention. On y découvre la vie de la Vierge, depuis sa naissance jusqu'à la présentation de Jésus au temple en passant par l'annonciation et la visitation. Sous le jubé, dans le plafond en stuc, Saint Georges et le dragon, l'arbalète et la barque apparaissent dans la pénombre du porche. De cet endroit on contemple les vitraux et l'architecture du coeur qui ressemble à celui de la Sainte Chapelle à Paris. On prend conscience du volume qui nous domine et nous touche, expression quasi physique de la transcendance de Dieu (Dieu au-delà du temps et de l'espace). Mais on pourrait tout aussi bien parler de l'immanence de Dieu, de ce Dieu plus intérieur à nous-mêmes que nous-mêmes, cher à Saint Augustin.

Dans le vitrail de l'avant-dernière travée à droite, un nautonier déploie beaucoup d'efforts pour faire avancer la barque de la Vierge.

Nous empruntons l'allée centrale et nous nous approchons de la chaire. Elle est du 17e siècle et en bois plein. Marc Devos l'avait premièrement conçue pour l'église des Augustins qui se trouvait autrefois place de Brouckère.

Elle a vraiment belle allure. On y décèle les quatre symboles des évangélistes: l'aigle de Jean dont l'évangile commence par la Parole qui s'est faite chair, l'homme de Saint Matthieu dont l'évangile commence par la généalogie de Jésus, le taureau de Luc parce que son récit démarre au temple et le lion de Marc parce que son évangile débute par une évocation du désert.

Et il est bien vrai qu'il n'y a pas de foi sans une expérience de désert. La foi d'ailleurs est ce qu'on fait de notre solitude existentielle face à une Présence dans le monde qui est autre.

En outre la chaire nous présente des figures dont certaines évoquent tout le cheminement de la théologie chrétienne à travers l'histoire: Paul, apôtre des gentils, Augustin avec les livres de Platon, Albert le Grand si avide de science et d'alchimie et Thomas d'Aquin, son élève, qui a relu Aristote et est ainsi à l'origine du thomisme. Sa philosophie sera proclamée comme une philosophie officielle de l'Eglise, sous Léon XIII. Le sculpteur de cette chaire en chêne n'a pas manqué de souligner la saine tension qui doit exister entre la Parole (symbolisée par la Bible) et l'institution de l'Eglise (symbolisée par la tiare).

Paul Claudel, ambassadeur de France à Bruxelles de 1932 à 1935 venait souvent se recueillir dans l'église Notre-Dame-au-Sablon. Il se mettait à côté de la chaire et tenait volontiers la corne du taureau pour renouer avec ses racines paysannes. Il regardait la croix du transept. Tout cela est décrit dans son ouvrage: "Un poète regarde la croix". Quand la chaisière passait, il lui disait de bien aligner les chaises, "car -ajoutait-il il y a une prière des chaises".

L'autel des arbalétriers qui date du 19e siècle et ne présente aucun intérêt artistique réel n'est cependant pas dépourvu de significations. Une Vierge trône sur un tronc d'arbre et nous rappelle les anciens Germains qui vénéraient l'arbre. Celui-ci symbolisait la fécondité et l'énergie de la terre-mère. Puis l'effigie de la barque -la septième- fait songer au culte voué par les Egyptiens à la déesse Isis ou à la légende de Charon qui chez les Grecs et les Romains emportait l'âme des défunts au-delà du Styx. L'Eglise est comme une barque qui nous aide à passer sur l'autre rive. Elle est à la fois société et communion. Ainsi rejoignons-nous la signification profonde de Pâques (fête du passage) et le sens de la légende de Béatrice Soetkens.

Une église comme celle du Sablon avec ses cinq nefs, ses piliers et ses colonnes illustre à merveille les lointaines origines sylvestres du bâtiment qui nous sert aujourd'hui de temple. Lorsque vous entrez dans une église gothique et que vous êtes sensible à ce qu'on pourrait appeler la grammaire de l'architecture, vous êtes invité à découvrir le lien profond entre l'être humain et la forêt, entre l'être humain et l'eau, d'où procède toute vie.

Et l'on pourrait poursuivre cette visite en prétendant que la croix de Jésus n'a de sens que si elle sert la Vie; car il ne pourrait y avoir de contradiction entre Dieu et la plénitude de l'humain. L'église Notre-Dame-au-Sablon est également pourvue d'un jacquemart qui sonne toutes les demi-heures incitant les fidèles à s'engager dans le temps pour rejoindre l'Eternel.

Emile Kesteman

 

Hors-les-Murs (Notre-Dame de la Chapelle), Ed. Les Elytres, 1996 sera évoqué dans la quatrième partie de l'hommage consacré à l'oeuvre d'Emile Kesteman.



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Beau monde des masures
De la nuit et des champs
Visages bons au feu visages bons au fond
Aux refus à la nuit aux injures aux coups
Visages bons à tout
Voici le vide qui vous fixe
Votre mort va servir d'exemple
La mort cœur renversé
Ils vous ont fait payer le pain
Le ciel la terre l'eau le sommeil
Et la misère
De votre vie
Ils disaient désirer la bonne intelligence
Ils rationnaient les forts jugeaient les fous
Faisaient l'aumône partageaient un sou en deux
Ils saluaient les cadavres
Ils s'accablaient de politesses
Ils persévèrent ils exagèrent ils ne sont pas de notre monde
Les femmes les enfants ont le même trésor
De feuilles vertes de printemps et de lait pur
Et de durée
Dans leurs yeux purs
Les femmes les enfants ont le même trésor
Dans les yeux
Les hommes le défendent comme ils peuvent
Les femmes les enfants ont les mêmes roses rouges
Dans les yeux
Chacun montre son sang
La peur et le courage de vivre et de mourir
La mort si difficile et si facile
Hommes pour qui ce trésor fut chanté
Hommes pour qui ce trésor fut gâché
Hommes réels pour qui le désespoir
Alimente le feu dévorant de l'espoir
Ouvrons ensemble le dernier bourgeon de l'avenir
Parias la mort la terre et la hideur
De nos ennemis ont la couleur
Monotone de notre nuit
Nous en aurons raison.


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Introduction en guise de confession publique :

 


Bien que nos renseignements soient faux,

Nous ne les garantissons pas.

Érik Satie

 


                              Cher Monsieur, vous me trouvez, à l'heure où je vous adresse ce billet, nageant en pleine confusion mentale de par mon manque de respect des plus élémentaires convenances, car, en l'occurrence, pour paraphraser Pascal, l'éminent moraliste répondant  au doux prénom de Blaise, si ma mémoire ne m'abuse, "je serais bien marri que vous crussiez"... que je fusse indifférente aux événements vous touchant de près, ne sachant véritablement que faire, à présent, pour tenter de réparer cette grossière bévue digne du plus infâme des cuistres, et si je puis, ma foi, au moins prétendre à me voir accorder, un jour prochain, mon pardon…

                             Dans l'attente fébrile de votre sentence, permettez donc, je vous prie, à une affreuse et humble Valérianacée, sorte de mauvaise herbe ou de "brebis égarée" repentante, de vous exposer en quelques lignes lapidaires, la situation, et ce, en vertu de votre propension magnanime.

                            J'ai ouï dire, par lecture interposée, de toute l'étendue de mon ingratitude, hélas, que je m'empresse de sitôt avouer, sinon réparer, au vu et au su de notre honorable société, en battant et rebattant ma coulpe, rongée de remords, est-il besoin de le préciser, depuis l'annonce de ce méfait d'importance, soit que j'ai ni plus ni moins omis de sacrifier à un rituel essentiel de l'almanach, censé non seulement agrémenté notre quotidien, mais nourrir les bons rapports de cordialité échangés au sein de notre cercle d'Arts et Lettres, votre geniture tenue sur les fonds baptismaux, courtoisie qui, assurément, se doit mériter par de délicates attentions prodiguées à notre semblable, voire plus si affinités, selon la célèbre formule consacrée, bref, confessons volontiers, que je manquâmes totalement de présence d'esprit (à condition que j'en sois pourvu à l'instar de certaines "femelles" décervelées !) en ce jour de Saint Gabin, lié au calendrier chrétien grégorien, marquant la célébration de votre date de naissance !

                           Cette redoutable méprise étant commise, hormis me flageller soir et matin durant le temps de carême, en psalmodiant, pour ma pénitence, la Chanson mariale du trouvère Thibaut d'Amiens :"J'ai un cuer trop let" (cœur trop laid qui souvent méfait), que puis-je prétendre faire, sinon saluer votre remarquable engagement de tous les instants en faveur de ce fleuron sans égal dont vous êtes, le fondateur, au risque de me répéter !

                           C'est la raison pour laquelle, je me suis octroyée la libéralité de vous trousser un compliment, certes malhabile, j'en conviens, et à retardement, de surcroit, mais suivant l'adage proverbial, "mieux vaut tard que jamais", n'est-ce pas ?

                            Voici l'objet du délit concerné :

 



Blason en forme de Huitain incantatoire

Ou

Pastiche à la manière de M. …comme Mallarmé

Dédié à notre éminent Pygmalion, Robert Paul,

Fondateur "d'Arts et Lettres" élu sous notre…coupole !!!

 

 


"Le flambeau des Arts, que tel un Janus, bien haut, vous portez,

Incandescent, constant, cultivant Mémoire, forgeant Avenir,

Jardinier des Âmes, qui, les divins fastes d'Apollon, servez,

Sous votre égide, donc, sa vibrante lyre, voit les grâces fleurir.

Qu'il nous soit offert un vœu, d'émettre, afin que Destin

Se fasse prodigue et veille, sur les Saintes Heures en robe de candeur

Jaillissant de cette "Fontaine de Jouvence", notre précieux bien,

Fors, nos "Frères humains", parfois chagrins, de voir pâlir Ferveur !"

 

 

Le 21 Février 2012

En l'honneur du jour anniversaire de Robert Paul

 



Dédicace poétique Franco-Belge




"L’art est ce qui console le mieux de vivre".
Théophile Gauthier.

 

 

I) Aux yeux

I

 

Et me voici vers vous, les hommes et les femmes,

Avec les plus beaux jours pour le cœur et pour l'âme

 

Et la bonne parole où tous les mots qui s'aiment

Semblent des enfants blancs en robe de baptême ;

 

Car c'est en aujourd'hui la belle Renaissance

Où ma douce sœur Joie et son frère Innocence

 

S'en sont allés cueillir, en se donnant la main,

Sous des oiseaux chantants les fleurs du romarin

 

Pour fêter Paix venue aux jardins de jouvence

Qu'ouvrent ici la foi et la bonne espérance.

 

Or, voici doux pays et lors, à mes couleurs,

Comme un bouquet de joies et de senteurs,

 

Et dimanche, les yeux, dans le très bon royaume

Des bêtes et des gens, des maisons et des chaumes,

 

Et tout mon peuple heureux de sages et de fous

Mais attentifs aux croix, du cœur jusqu'aux genoux ;

 

Or, c'est fête, les yeux, réjouissez-vous

Ainsi que des enfants dans mes jours les plus doux.

 

Car c'est le temps venu après bien des prières,

Et des villes bâties toits à toits, pierre à pierre,

 

De la maison promise et dont le seuil est prêt

À tous ceux du travail et du bonheur après ;

 

Et ces voiles, au loin, vers mon pays sans leurre,

Parlant à guidons bleus pour devancer d'une heure

 

Ma paix haute déjà dans les meilleures âmes ;

Mais réjouissez-vous lors, les hommes, les femmes,

 

Et selon tout mon cœur en rêve de bonté

Pour un prêche aujourd'hui d'amour et charité.

 

Max Elskamp

(pièce issue du recueil "En Symbole Vers L'Apostolat")

 

 

 

 

II) Et chacun faisant son métier


 
Et chacun faisant son métier,
voici planter le jardinier
selon sa vie,
d’être aux plantes, avec ses mains,
doux et bon comme à des humains,
sous le soleil et sous la pluie,
 


en son royaume des jardins,
des parterres et des chemins
 où tout concerte :
tonnelles, quinconces, berceaux,
et par ses soins, branches, rameaux,
pour faire, à tous, musique verte.
 


Or c’est ici ses harmonies
et voyez, lors, et tout en vie,
 chanter les fleurs ;
puis, pour l’ornement du feuillage,
mûrir les fruits, sur les treillages,
en senteurs, parfums et couleurs ;
 


et yeux alors, comme un dimanche,
voici fête d’arbres et branches
 de toute part,
et la terre comme embellie
de tant de choses accomplies
par ses mains et selon son art.

 

Max Elskamp

(Recueil "Enluminures", 1898)

 



III) DEA


Quæ lætificat juventutem meam

 

La Poésie impérieuse est mon amante
Très grave et docte aussi parfois, comme les dames
Du temps jadis, et douce et tendre dans ses blâmes ;
Son pas altier traîne en lourds plis sa robe lente
Où luit l’éclat des Fleurs de Lys, comme des flammes.


Je sais un cœur vaillant sous sa gorge royale
Marmoréenne ainsi que l’antique Déesse ;
Je sais l’amour jaloux trop grand pour ma faiblesse
Par quoi je vaux ce que je vaux, hautain et mâle ;
Son cœur et son amour, et qu’Elle est ma maîtresse.

Le rythme de sa voix est ma seule métrique,
Et son pas alterné ma rime nuancée,
Mon idée est ce que j’ai lu dans sa pensée,
Certes, et je n’ai jamais rêvé d’autre Amérique
Que de baiser l’or roux de sa tête abaissée.

Je n’ai voulu parmi la vie active et sainte
Que des heures que sa douceur livre à ma joie,
Où longuement je parle, où, pour qu’elle me croie,
Je suis naïf, comme un enfant simple et sans feinte,
Aimant l’obscurité que son aile déploie.


Et je vivrai dans l’ombre, à ses pieds, sans tristesse,
N’ayant d’ambition que de rêver près d’Elle,
Sans redouter pour moi l’avenir infidèle,
Car je n’aurai chanté que pour ma douce hôtesse,
Un vague chant d’amour dans l’ombre de son aile.

 

Francis Vielé-Griffin

(Recueil "Cueille d'Avril ", 1886)




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Que cette charmante fleurette à la symbolique prééminente se fasse ma messagère

afin de vous traduire mes meilleures pensées...


 Myosotis (Myosotis palustris L.), cette fleur gage du souvenir,

"ne m'obliés mie"en Moyen-français

chère à la littérature depuis le Bas Moyen-âge de Charles d'Orléans,

le "Prince des poètes", jusqu'au siècle de Goethe , et de l'ère romantique...

"oreille d'ours" ou "ne m'oubliez pas," en français moderne

dénommé dans la langue germanique : " Vergissmein nicht"

et dans celle de Shakespeare : "Fer get me not"


Illustration de Jean-Jacques Grandville pour le Livre des "Fleurs Animées"


 (ouvrage en deux tomes publié entre février 1846 et janvier 1847. Le texte est de Taxile Delord, publiciste, l'introduction est écrite par Alphonse Karr, écrivain, féru de botanique et d'horticulture, sans oublier les magnifiques illustrations  de J. J. Grandville, graveur répondant au nom de Geoffroy)


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administrateur théâtres

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LES 39 MARCHES

de JOHN BUCHAN et ALFRED HITCHCOCK /Adaptation de Patrick Barlow. Adaptation française de Gérald Sibleyras

Ladies and gentleman, Mesdames et Messieurs ! « The 39 Steps », roman d’espionnage  écrit en 1915 par John Buchan, futur vice-roi de Canada,  lu en anglais simplifié par les élèves de secondaire belge depuis 1980 ( … how boring !),  revu et corrigé par Sir Alfred Hitchcock himself en 1935 (... how gripping!) a déferlé sur les planches de la salle des voûtes du théâtre le Public.

12272788469?profile=originalSur scène une course-poursuite échevelée,  en chair en en os, en chapeaux et gabardines,  en locomotive, taxi, avion,  parachute, affrontant les torrents, les marais, les précipices,  les moutons,  le Loch Ness lui-même. Les quatre acteurs intrépides mènent un train d’enfer. Illusionniste et prestidigitateur, le quatuor fait surgir  des planches et autres coffres de voyage, pas moins de 200 personnages aussi rocambolesques  qu'abracadabrants.

12272788690?profile=original Sans transitions, ils  racontent sur un rythme haletant  la poursuite du  meurtrier supposé d’une jeune femme, impliquée dans une  trouble  affaire d’espionnage au tournant de l’année la plus noire du début du 20e siècle : 1914. Les secrets militaires de la splendide Albion seront-ils préservés?  

Joséphine de Renesse vue dans « Adultères » de Woody Allen en octobre dernier  au théâtre Varia est craquante  de charme quels que soient les personnages qu’elle endosse : de la fille de ferme à la séduisante inconnue blonde  rencontrée dans le train! Gaëtan Lejeune un excellent  comédien de «  Hamelin » et de « Soudain l’été dernier », caracole avec son alter ego (Marc Weiss) dans les rôles hilarants  de brutes plus ou moins épaisses (police et espions de tout poil)  tandis que l’imperturbable gentleman Sud –Africain à la fine moustache, Richard  Hannay,(Michelangelo Marchese ), pris dans un engrenage,  sillonne les routes et les dangers de la verte Angleterre à  bord d’une aventure en forme de cœur.

12272789068?profile=originalPour se tirer d’affaire, iI déclamera même une harangue politique en bonne et due forme! Une improvisation de discours humaniste!  Why not? La guerre fait rage en Europe ! Une pluie de situations comiques, d' "understatements" bien British,  de rebondissements et de citations cinématographiques s’abat sur le spectateur ébahi : décors … imaginaires, portes qui s’enfilent, paysages qui défilent sous le regard béat des moutons que le complot laisse indifférents. En êtes-vous chers spectateurs, bouche bée devant tant d’imagination scénique, tant  d’énergie théâtrale qui parcourt la scène dans tous les sens ? L’intrigue est simple et efficace. James Bond avant la lettre! Damned, he's never trapped! Du théâtre d’action ?  Sans nul doute, mais le plaisir - si c’est un crime - est avoué.

 

http://www.theatrelepublic.be/play_details.php?play_id=290&type=1

DU 26/01/12 AU 31/03/12

 

Scénographie : Paola Castreul

Costumes : Jackye Fauconnier

Lumière : Nathalie Borlée

Concept original de Simon Corble et Nobby Dimon

Régisseur : Louis-Philippe Duquesne


Avec :  Joséphine de Renesse, Gaëtan Lejeune, Michelangelo Marchese  et Marc Weiss.

Mise en scène: Olivier Massart

 

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"Le fil de la vie..."

Le fil de la vie...


Nous sommes de gentils funambules,
Qui sur leur fil songent à la Lune,
Mais sans regarder devant,
Où Colombine les attend...

Avec l'insouciance de la jeunesse,
On s'assied partout sur les fesses,
Dédaignant fauteuils et paravents,
Juste bons pour Grand-maman !

C'est le printemps !

Un peu plus tard, temps de l'école,
Plus celui des fariboles,
Mais bien des têtes penchées,
Sur les leçons, livres et cahiers.

Un peu plus loin, l'Université
Que notre vie va animer :
On grandit, on vieillit, on aime,
Ce n'est pas tous les jours Carême !

Pourtant nous voilà pleins de vie,
Dès lors pas du tout démunis,
A notre tour on va fonder,
Avec "Amour" un nouveau foyer.

C'est l'été !

C'est le temps des nouveaux boulots,
Car sans être des numéros,
On veut dans la vie arriver
A faire une carrière enviée.

Au fil de la vie et des naissances,
Nous côtoyons à nouveau l'enfance,
Mais c'est la vie qu'on a donné :
Ces petits qu'il faut apprivoiser...

Les soucis viennent parfois aussi
Des proches, des amours, des amis,
Car tout n'est pas rose toujours,
A l'heure des vieilles amours...

C'est l'automne !

Là revient le temps des bobos,
Mais c'est beaucoup moins rigolo,
Que quand on était des enfants :
Nous sommes déjà... grands-parents !

C'est souvent le temps des bilans :
Depuis que nous étions enfants,
Qu'avons-nous fait de notre vie ?
Avons-nous assouvi nos envies ?

Certains regrettent déjà le printemps,
D'autres l'été, car maintenant
Que l'automne bientôt fini,
On se trouve au bout de la vie !

C'est l'hiver !

Mais il faut optimisme garder,
Car il y a pas mal de NDE
Qui nous apprennent à espérer...
Que la Vie ne fait que commencer !

Seras-ce... le Paradis ?
Ou peut-être... l'ennui ?

Mais ce sera la Vie !

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Poésie,

L'écriture,

cet arbre qui vole et sur lequel poussent, mûrissent,

des fruits dont la pulpe est toute bleue

et qui jamais ne tombent, ni ne meurent !

Bleu chaud.

Inépuisable pousse, douce.

La poésie nourrit le monde entier,

elle fait le tour des têtes et puis des cœurs,

donne des couleurs.

Arborescence de sens multicolores et chauds !

Bonheur.

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Les animaux sont les joyaux de l'humanité.

 

 

 

 

Que  dire de plus , les animaux sont les joyaux de l'humanité.

Ils nous apprennent tant de chose, la loyauté, la compassion

 

 

Sans eux , la vie serait monotone , ils sont si extraordinaires.

 

 

Lorsque je me plonge dans leurs regards

 

Je m'imagine tant d'images , tant de connaissances

 

Ils sont ces êtres qui illuminent nos vies

 

Ils comprennent tout , croyez le ....Ils sont le soleil dans la nuit

 

La couleur dans le blanc , ces êtres je les aimes , ils sont toujours dans la sincérité

 

 

et lorsqu'ils vous aime ,ils ne vous abandonne jamais.

 

 

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Faut que j'avance.

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La vie c’est comme monter un escalator à contresens. 

Faut garder sa vitesse, le rythme, maintenir la cadence.

 

Ne pas redescendre, ne pas courber le dos.

Regarder en face, pas en arrière dans le rétro. 

 

Une fois la vitesse de croisière atteinte.

Ne jamais effleurer le bouton éteindre.

 

L’essentiel est d’atteindre le sommet. 

Se battre contre ces marches épaisses.

 

Ne pas tomber, tenir sans relâche. 

Obstacles de la vie et lourdes tâches. 

 

J’ai tout raté, l’hypoténuse et les chiffres au carrés. 

Mais j’ai mis de coté tous ces souvenirs du passé. 

 

A plusieurs reprises on m’a remis en place. 

Mauvaise scolarité, un vrai désastre en classe. 

 

Ne plus tomber si bas, c’était l’enfer. 

Dur de se relever, un peu moins fier.

 

J'ai grandi maintenant, faut que je rattrape.

Une chance m’est donnée, faut que j’attaque.

 

Envie de m’accrocher, ne plus lâcher prise.

Ne pas se laisser descendre, tenter l’avenir. 

 

Faut garder la tête haute et ne plus sombrer.

Ne plus se laisser surprendre, persévérer. 

 

Faut plus que je stagne, faut que je bouge.

C’est vraiment maintenant que tout se joue. 

 

J’ai bien envie d’atteindre le sommet.

Ne plus tomber, adieu les regrets.  

 

Pas à pas mais sans débacle.

Soif d’arrivée, en avoir la rage. 

 

Augmenter la vitesse, atteindre le top.

Désintéressé ? Ne pas appuyer sur stop !

 

Envie d’être quelqu’un dans la vie. 

Vous étonner par des surprises. 

 

Construire, aboutir, créer et réaliser. 

Faire de ma vie un truc à faire rêver.  

 

Bientôt arrivé à la dernière marche et je saute !

Je commence à découvrir enfin la vie en rose. 

 

Un sentiment de mieux me connaître, se battre dans la vie.

Vivre le présent au quotidien, ça, faut plus que je l’oublie. 

 

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administrateur théâtres

    La joute picturale, l’avez-vous vue ?  « Red » de John Logan au Public

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Nous n’avions pas une envie folle  d’aller écouter des acteurs gloser sur l’art et ses valeurs, marchandes ou non. Nous sommes entrés dans la salle, sceptiques et sommes revenus  estomaqués.  Le décor sombre d’un atelier de peintre dans ce qui semble être un entresol, imperméable à la lumière n’avait rien pour plaire. Ni la baignoire sur pattes qui rappelle furieusement Marat à son dernier soupir. Il n’y avait pas l’ombre d’une atmosphère un peu  bohême. Le rire, le bien, le confort proscrits, d’entrée de jeu.

Puis c’est  le  déchaînement de deux acteurs aussi éblouissants l’un que l’autre:  PATRICK DESCAMPS et ITSIK ELBAZ. Un déferlement d’énergie pure. Celle du rouge qui va du pavot à la coccinelle, en passant par la Ferrari, le sang séché et un baiser d’amour. Les deux comédiens en scène sont de véritables forces de la nature. L’une avouée, l’autre en devenir. L’un, bien qu’il s’en défende férocement :  un père adoptif, grand frère, psy, professeur, rabbin, mentor et incorrigible misanthrope. L’autre :  un orphelin, chien perdu sans collier, patient qui s’ignore, jeune assistant qui a tout de l’esclave, élève fiévreux d’apprendre, respectueux apprenti  en brassage et épandage de couleurs sublimes.12272791258?profile=original

Que voit-il exactement dans la radiance mystérieuse des toiles de Rothkowitz ? L’élève doit se laisser envahir ! « Sois humain une fois dans ta vie ! » lui assène le maître qui  le harcèle de questions titanesques, le pousse dans ses moindres  retranchements,  fait éclater toutes les barrières  des conventions,  jusqu’à ce qu’il explose lui-même  dans une déflagration dévastatrice. Créatrice ?  

« L’art est le seul accès au cœur de la souffrance humaine » déclare Rothko.  En désaccord  avec ses contemporains et le mouvement cubiste, Rothko-la rupture,  l’iconoclaste de l’encombrement de  la société moderne, croit aux valeurs sûres, Rembrandt, Van Gogh, les tout  grands maîtres. Caravage illumine ses tableaux de l’intérieur. Prône le travail acharné,  la douleur de l’enfantement artistique. Usant de tout un arsenal verbal haut en couleurs, il confond le jeune gringalet pour  son manque de culture  littéraire, musicale,  philosophique, théologique, mythologique,  poétique. En appelle à Platon, engage une bataille féroce entre Dionysos  et Apollon. « Notre tragédie est de ne jamais atteindre l’équilibre ». Ne supporte pas la nature et sa  lumière. Condamne  Le Bien et le Rire.  Il prône la contemplation presque mystique d’une œuvre, rêve d’exposer sa nouvelle série abstraite telle une fresque vibrante dans un mythique restaurant futuriste « les quatre saisons » que l’on visiterait comme une chapelle. Et que l’on écouterait comme une symphonie.

Le dernier coup porté est un coup de pied au derrière qui lance sur orbite  l’élève devenu son bouillant adversaire,  prêt à dévorer la vie, dans l’énergie créatrice. Tandis que le Rouge, lieu de toutes les pulsions vitales  est lentement avalé par le Noir, la pire crainte du maître. Et le rideau tombe. Sur un spectacle démentiel, inoubliable et extraordinaire.

 

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Joute picturale

de JOHN LOGAN / Traduction d'Alexia Périmony avec la collaboration de Christopher Hampton
Mise en scène: MICHEL KACENELENBOGEN

avec PATRICK DESCAMPS et ITSIK ELBAZ

DU 20/01/12 AU 03/03/12

 

Le superbe dossier pédagogique : http://www.theatrelepublic.be/play_details.php?play_id=289&type=1

 

 

 

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Gavroche

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Une toile non montée sur cadre que j'ai réalisée il y a de cela déjà un certain temps et que je redécouvre. La technique est mixte: j'aime à utiliser divers matériaux.

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Ce livre est très attendu par les bricoleurs de merveilles !!!

 http://lalyredalize.org/etoile.html

STARS, ÉTOILES, STERNE
Editions La Lyre d'Alizé - Rébecca Terniak
Livre en 3 langues
Création de DOM AMAT
108  PAGES -couverture spiralée - 21 X 29,7
Novoprint – février 2012 - 25 E


Dom Amat, passionné des structures Géométriques du plan et de l'espace
et amoureux de cette beauté, nous présente ici son premier livre issu de la

collection " Les Cahiers de Géométrie".

Cet ouvrage est consacré au pliage, un des domaines décoratifs de la géométrie.
A travers les multiples concepts de métamorphoses de ses éléments nous
découvrons toute la beauté de cet art.

Ce livre - qui est une invitation à la création - permettra de faire
naître entre vos mains une merveilleuse diversité d'étoiles aux mille
éclats en papier vitrail coloré et transparent pour décorer vos fenêtres
tout l’hiver et surtout à la période des fêtes de Noël et fin d’année.

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