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Les projets Argos pour l'automne 2010

* ARGOS EVENEMENT
12,19,26.09.2010, 10 & 17.10.2010
SALON5 - PERFORMATIVE JOURNEYS WITH AGENCY, EMILIO LÓPEZ-MENCHERO, POTENTIAL ESTATE, SLAVS AND TATARS AND MIET WARLOP
En automne 2009, Argos a invité cinq artistes et collectivités d'artistes ayant des parcours différents pour débattre de leur vision de la place de l’artiste au sein de la société d'aujourd'hui. Ces réflexions se sont très vite transformées en une plateforme ouverte où les artistes, leurs œuvres, leurs champs d'intérêt et leurs réseaux se sont reliés. Cinq dimanches en septembre et octobre, ces artistes et groupes nous présenteront une série de programmes basés sur leur recherche et leurs expériences. Ils l'ont baptisé Salon5. Connectivité, collectivité, rencontre, échange de connaissance et apprentissage commun forment la base de Salon5. Pendant cet événement, une série de quatre excursions en bus hors de Bruxelles sera organisée et une performance à un endroit spécifique. Celle-ci offrira une multitude d'expositions, de projections, de piques-niques, de visites guidées, de promenades et de conférences. Le public découvrira avec les artistes les places, les populations et les communautés qui les ont inspirées durant une année.


* ARGOS EXPOSITION
21.09.2010 – 02.10.2010
OUVERTURE SAMEDI 18.09.2010 // 18.00-21.00
GRADUATE SHOW MASTER VISUAL ARTS 2010 SINT-LUKAS
Argos invite de nouveaux artistes pour présenter leurs œuvres pour la première fois au grand public. Bien que les huit étudiants Master aient déjà exécuté diverses pratiques artistiques, ils ont une chose en commun: après cette exposition ils quitteront définitivement Sint-Lukas afin de développer une carrière professionnelle dans le domaine des arts plastiques. En explorant des gestes simplement personnels, cette exposition s'inscrit dans le cadre de la scène d'art bruxelloise qui connaît une évolution. Au lieu d'opter pour un parcours thématique, les étudiants Master présentent leurs œuvres dans le contexte d'Argos, en interaction avec le caractère industriel du bâtiment. En cherchant un dialogue, des œuvres provenant de la collection étendue d'arts audiovisuels d'Argos sont intégrées dans l'exposition.


* ARGOS EVENEMENT
NUIT BLANCHE 2010: CLOSING NIGHT - GRADUATE SHOW MASTER VISUAL ARTS
02.10.2010 // 18.00-00.00
Performances by Nick Defour and Shervin Kianersi Haghighi. Party with DJs Maarten Raskin and Gratts & his Vinyl Collection.


* OPEN ARCHIVE #2
03.11.2010 – 11.12.2010
OUVERTURE 30.10.2010 // 18.00-21.00
AVEC: Herman Asselberghs, Ursula Biemann, Erik Bünger, Libia Castro & Ólafur Ólafsson, Jef Cornelis, Chris Dercon, Peter Downsbrough, Ronny Heiremans & Katleen Vermeir, Pieter Geenen, Alexander Kluge, Adam Leech, Ralo Mayer, Vincent Meessen, Matthias Michalka, Minhea Mircan, Wendy Morris, Ben Patterson, Nicolas Provost, Steve Reinke, Frank Theys, Angel Vergara, and many, many others.


Dans cette ère digitale, les archives ne cessent d'évoluer. Des développements technologiques dans le domaine de l'ouverture et des médias sociaux aboutissent à une nouvelle fréquentation dynamique du passé et de la formation de mémoire. Aujourd'hui, le passé symbolise plus que jamais un espace de possibilités, un lieu qui peut contribuer à l'archéologie du présent. C'est dans ce contexte que la collection d'Argos forme de nouveau le centre d'attraction dans le programme public grâce au festival Open Archive #2 – la première édition a eu lieu en 2007. Pendant six semaines, des développements et des tendances dans le domaine de la culture visuelle et médiatique seront présentés. Des trajets discursifs seront puisés dans les archives abondantes – plus de 2500 titres encadrés par 4000 publications.


Open Archive #2 se divise en un programme de jour et de soir. Argos accueillera une exposition qui présente la marche à pied comme un acte performatif. Dans le programme du jour, des projections de films et une variation de vidéos se concentrent sur des thèmes comme sur les artistes eux-mêmes. Le programme du soir regroupe des présentations d'artistes, des projections, des tables de discussion, des performances et des conférences. Pour l'organisation de tout cela, Argos collabore avec de divers acteurs sociaux culturels, comme Bozar, Cinematek, Cinéma Arenberg, M HKA, Packed et Constant. Egalement d'autres aspects comme la conservation et le classement dans les archives entreront aussi en ligne de compte, aussi que la question sur la manière dont la culture de mémoire et l'histoire contribuent fondamentalement à l'appui des stratégies critiques dans l'art.

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ARGOS centre for art & media
Werfstraat 13 rue du Chantier | B - 1000 Bruxelles

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administrateur théâtres

L'Art du Rire selon Les Souffleurs aux gradins

OYEZ! OYEZ! L’oreille en coin …

Si vous voulez les revoir….
Si vous ne les avez pas encore vus ….

Nous y étions …

Sur le bateau ivre du Bouche à Oreille pour entendre les « Souffleurs aux gradins », spectacle survitaminé - 592 représentations de 1996 à 2009- avec Thierry Decoster, le sympathique brasseur Jef de la Kriek Belle-Vue qui est comédien et clown hors pair, alerte, jovial, à l’imagination débordante et aux accents tous pays, d’une variété époustouflante. On l’imagine bien bambin ou ado farceur en train de chahuter dans une classe, il a un goût inné du spectacle! Ses profs devaient être morts de rire ! Ses comparses ne valent pas mieux, Odile Matthieu est d’un dynamisme breughélien, nous sommes en pleine fête populaire, gouailleuse, et paillarde, jamais en mal d’inspiration. Belle palette d’émotions rendues par Marc De Decker et Gaétan Bayot, charme et élégance. Quatre équilibristes de l’allégresse et de la jubilation.

Le tirage au sort donne un thème d’improvisation dans une ambiance surexcitée de Club Med dès l’ouverture du spectacle. Musique fracassante, le quatuor noir et blanc se fige quelques instants et c’est parti pour un collier de perles d’improvisations, toutes plus chahutantes les unes que les autres ! Si le bateau n’était pas ivre… on se gondolerait de rire! Mais là c’est pire on est dans l’ivresse du rire, on nage dans la bonne humeur. Les quatre comédiens rivalisent d’inventivité, de postures comiques, d’accents d’une variété époustouflante, de gestuelles imagées, et de bruits non moins évocateurs. Les constructions tiennent les planches, avec comme seuls accessoires quatre chaises, comme celles des spectateurs. Le spectacle se corse, à l’aide d’une cloche, d’un nom, d’un mot : des contraintes supplémentaires pleuvent sur les artistes qui ne se démontent pas… une course à l’exploit, tels des trapézistes dans les haubans du navire qui vogue dans l’hilarité générale. Verve, humour, audace, tout est bon pour nous ravir dans cette création mondiale qui nait tous les vendredis soir de l’été au Bouche à Oreille par les champions du monde de l’impro !

http://www.bao.be/

Et en première partie il y avait une chanteuse exquise….

T-Fanny n’est qu’émouvance ! Elle lâche son cœur du jour pour saisir sa guitare et nous proposer ses émotions de nuit ! Un chapeau aux reflets rouges l’abrite pour qu’elle ne soit pas trop nue…. Mais elle se donne, entière. J'adore l'accent Canadien de Grenoble! Ses rimes en ‘use’… ses hululements de clair de lune, le petit voile sur les cordes vocales, l’imitation de Barbara la légendaire du bout des lèvres… et des accents 68 si ce n’est les cheveux de Joan Baez. Elle termine avec brio par une bise de Bizet : Carmen a capella ! Elle est vaillante, libre comme Max, elle rit franchement sur scène une fois ses larmes essuyées, se révolte et nous envoûte. Elle mérite tout un spectacle à elle toute seule ! Vive le Dauphiné !

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St Gimignano.

Ici à St Gimignano au cœur de la Toscane.

Comme j'ai aimé cette ville malgré le monde. La place principale n'a pas l'ampleur de la Piazza del campo de Sienne, certes mais quel sérénité je ressentais ici sans être écrasé par une architecture trop présente.. Juste l'élan des tours aveugles qui sont posées là avec de l'air autour et cette ombre si grande au matin sur les pavés de la cité.

Trop hautes ces tours, elles n'entrent pas dans le format .. Aquarelle 32x24 gegout©

st-gimignano


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Adam et Rêve

Ouf, je me sens mieux.. sorti de l'ornière.. je produis avec un sentiment plus positif..

La preuve.. ce diptyque qui vient de voir le jour.

Je pensais depuis longtemps à une version personnelle de "Adam et Eve"

La voici.

120x80 acry sur toile et tellement de marouflages 29 juillet 2010

adam evec

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La peinture en musique


Au fond des demeures résonne le son du saxophone...

Françoise Romieux au saxophone.


Dans les ateliers, les brosses de poil de porc étrillent la toile de leur grattement disgracieux tandis que les pinceaux de martre glissent à la pointe des vagues.



Gisèle Durand-Ruiz par Edith Gorren, Lulu par Gisèle Durand-Ruiz, Françoise Romieux au saxo.









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L'art et l'argile

Et voilà que j'ai abusé de mon genou..3ème jour et toujours cette difficulté pour me déplacer , pour marcher tout simplement; j'ai même ressorti mes cannes anglaises ET L'ARGILE... c'est vous dire..!

4 états de Flo et son inquisiteur: 80x60 acry et nombreux marouflages

1er état de l'inquisiteur2eme etat inquisiteur 3eme etat de l'inquisiteurflo et son inquisiteur

Pas brillant , grisaille négative.. Je veux dire que mon genou qui me fait souffrir influence ma peinture..

L'acte de peindre devient aussi une souffrance .. Ferais mieux de rester couché, avec de chaque coté une nurse au seins lourds et gonflés.. qui pourrait me rappeler mon enfance insouciante.


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L'art est un Pays ou l'on se faufile

Ce qui est vrai pour l'art l'est souvent pour la vie, cette chose quotidienne jusqu'au jour ou..!

Flo minaude 80x60 acry et marouflage sur toile

flo du 28 07

MOi , je renoue avec les chairs de Flo, je la titille du bout des lèvres, ses dentelles ronronnent sur ses épaules. Réceptive jusqu'au bout du mamelon, elle pose son corps face à mon regard. Légèrement asymétrique, elle minaude sur la pointe d'un pied..


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Cobalt international gallery

Présente

Hamid Douieb.

Hicham.

France Van Hemelrijck.

Exposition visible du 5 septembre >19 septembre 2010

Vernissage le 4 septembre 2010 à 18 h.

Ouverture de la galerie

le mercredi et le vendredi de 16 h. à 19 h.

le samedi et le dimanche de 13 h. à 18 h.

Cobalt international gallery rue Vandernoot 23/b2 1080 Bruxelles.

www.cobaltinternationalgallery.com

HAMID DOUIEB

Douieb Hamid est né à Casablanca en 1948. Se révèle, très jeune, de sensibilité

artistique et découvre une attirance pour la peinture et le dessin.

Il arrive à Tournai en 1968 pour des études d'ingénieur et parallèlement

suit des cours du soir à l'Académie de sculpture.

Ces derniers l'aideront considérablement dans sa peinture.

Il subit plusieurs influences. Notamment, des peintres primitifs flamands, des

surréalistes et autres hyperréalistes.

Influences qui viendront enrichir sa sensibilité ainsi que son héritage oriental.

Foncièrement autodidacte, il fréquente quelques temps l'Académie

du midi à Bruxelles section peinture.

Peintre résolument figuratif, il mènera, de front, sa vie artistique et sa vie

familiale et professionnelle, et dépensera beaucoup d'énergie à exposer dans les

galeries, centres culturels et autres.

Le groupe "FIGURATION CRITIQUE" vient le chercher. Il expose avec eux

à l'ULB (Bruxelles 1978) et au Ranelagh (Paris). Pour la première fois il a le

sentiment d'appartenir à une famille artistique...

Par après, il empreinte les chemins solitaires où ses divergences avec le monde de

l'art, et non de la peinture, l'éloigne progressivement des expositions à tout prix.

Avec le temps, il s'aperçoit que peindre sans montrer ses peintures a un

grand nombre équivaut à écrire en laissant les manuscrits dans les tiroirs.

Alors, il revient, témoin modeste de son époque et celles à venir, provoquer

quelques émotions, sensations ou tout simplement, de petits étonnements...

"FIGURE ET TRANSFIGURE"

Douieb Hamid se trouve en mesure de faire le point de l'extérieur, regard impartial, à partir d'une autre culture, de l'exacte importance de nos étiquettes esthétiques.

Il se situe au confluent des tendances figurantes de l'art contemporain.

Ne peut considérer l'abstraction autrement que comme finalité, et ne sent nulle vocation

pour le conceptuel et ses dérivés sociologiques et autres.

Dans cette figuration, comment entend-t-il s'inscrire?

Il refuse d'abord toute limitation de sa liberté créatrice, même venant du Douieb

d'aujourd'hui à l'égard du Douieb de demain.

Le surréalisme le tentait par son mystère, mais le rebutait par le culte d'un contenu

délibérément intellectuel bien plus que pictural., car il se sent peintre avant toute chose.

Toute la démarche de Douieb se situe dans le besoin de référence à une réalité non

réaliste, dénuée en sa représentation, du mépris desséchant dont témoigne envers le rêve

un certain réalisme.

Sa délicatesse native lui venant d'une civilisation raffinée l'éloigne tout autant de la

vulgarité agressive dont témoignent d'autres réalismes.

La femme est pour lui un thème privilégié. Mais il n'est nul besoin qu'elle soit évoquée

pour que son empire soit présent.

Dans les multiples variations marquées d'une sensualité fascinante car non insistante,

Douieb préserve la part du Mystère Amoureux ...

Jacques Collard

HICHAM.

Hicham Msaouri

Après des humanités artistiques au Maroc qui l'ont pourvu de solides bases techniques, Hicham a étudié le dessin et le graphisme à l'Académie de Bruxelles. Il partage actuellement ses activités entre le graphisme et la peinture, avec une prédilection pour des compositions à l'huile qui s'épanouissent dans l'horizontalité. Son inspiration va surtout aux paysages qu'il traite d'une manière personnelle, entre figuration et abstraction. Même si les données du réel y sont bien inscrites, les tableaux d'Hicham sont avant tout des paysages imaginaires, entièrement refondus dans une vision poétique qui exploite tout un vocabulaire de lignes, de formes et de couleurs. Privilégiant l'évocation par rapport à la représentation, l'artiste décompose le paysage en une multitude d'éléments qui s'imbriquent et se répondent au sein d'un tout homogène et dynamique. Il n'est pas nécessaire pour le spectateur (ni pour l'artiste) d'identifier tel ou tel lieu avec précision. L'essentiel réside dans le dialogue entre les formes, dans les contrastes entre flou et netteté, dans la confrontation entre le ciel et le paysage terrestre. La couleur joue un rôle essentiel dans cette quête d'harmonie et l'artiste ne cache pas son goût pour le jeu des transparences qu'il emprunte à l'aquarelle. Les derniers tableaux d'Hicham s'acheminent vers plus de dépouillement et de sobriété, mais ils clament plus que jamais cette passion de la couleur que l'artiste décline en tons purs ou dilués, dans une vision où l'instinct le dispute à l'émotion.

Didier Paternoster

(licencié en H.A.A)

Octobre 2007

FRANCE VAN HEMELRIJCK.

France a derrière elle une carrière dans la mode féminine.Les robes de mariéés n'ont pas de secret pour elle.Le fil conducteur de sa vie fut d'abord en soie et ensuite en fer.Elle est passée de la couture à la soudure.Elle reste fidèle à l'élégance de la forme et la pureté des courbes.Elle nous présente des silhouettes élancées et des oiseaux stylisés sortis de l'imaginaire,ressusités de vieux outils rouillés.


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L'âme à voile


L'âme à voile


J'ai mis mon âme à la page et j'ai semé le vent

dans les blés des i, les arbres des t

la tempête se lève sur le cap blanc-noir

je mets la voile au mystère

je te souffle ma dame

- mais mon âme s'envole cerf-volant mal arrimé -

Siccorso ! Siccorso !


Trop tard

la ville aussi

la ville dont le Prince est un enfant

la ville a mis les voiles

et le désert pleure

ma dame de papier.


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Comment peindre une tête vide

Art ludique et l'art qui fait pas rire ..

La frontière entre l'art qui se veut sérieux et l 'art de la fête foraine s'efface.

Je pense à la biennale de Lyon pour dire cela . Un exemple..

La pièce remplie de brouillard dans laquelle on avance sans voir le bout de ses pieds.. Bel exemple en tout cas.. que j'ai aimé vivre. La pièce que je présente à art en campagne va dans ce sens.

ombre habitée

"Ombre habitée permet de glisser sa tête dans le trou fait dans l'ombre portée d'un personnage qui marche.

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Le rond et le carré

Le rond et le carré se croisent, mais ne se rencontrent pas.

C’est la non-rencontre du carré et du rond en miroir.

Au centre il y a l’œuf.

Autour il y a la maison.

Une histoire d’amour impossible qui se termine bien.

Tout est compliqué avant d’être simple.

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Un portrait de Daumier par Baudelaire

Un portait de Daumier

par Charles Baudelaire

Je veux parler maintenant de l'un des hommes les plus importants, je ne dirai pas seulement de la caricature, mais encore de l'art moderne, d'un homme qui, tous les matins, divertit la population parisienne, qui, chaque jour, satisfait aux besoins de la gaieté publique et lui donne sa pâture. Le bourgeois, l'homme d'affaires, le gamin, la femme, rient et passent souvent, les ingrats ! sans regarder le nom. Jusqu'à présent les artistes seuls ont compris tout ce qu'il y a de sérieux là-dedans, et que c'est vraiment matière à une étude. On devine qu'il s'agit de Daumier.

Les commencements d'Honoré Daumier ne furent pas très éclatants ; il dessina, parce qu'il avait besoin de dessiner, vocation inéluctable. Il mit d'abord quelques croquis dans un petit journal créé par William Duckett ; puis Achille Ricourt, qui faisait alors le commerce des estampes, lui en acheta quelques autres. La révolution de 1830 causa, comme toutes les révolutions, une fièvre caricaturale. Ce fut vraiment pour les caricaturistes une belle époque. Dans cette guerre acharnée contre le gouvernement, et particulièrement contre le roi, on était tout cœur, tout feu. C'est véritablement une œuvre curieuse à contempler aujourd'hui que cette vaste série de bouffonneries historiques qu'on appelait la Caricature, grandes archives comiques, où tous les artistes de quelque valeur apportèrent leur contingent. C'est un tohu-bohu, un capharnaüm, une prodigieuse comédie satanique, tantôt bouffonne, tantôt sanglante, où défilent, affublées de costumes variés et grotesques, toutes les honorabilités politiques. Parmi tous ces grands hommes de la monarchie naissante, que de noms déjà oubliés !

Cette fantastique épopée est dominée, couronnée par la pyramidale et olympienne Poire de processive mémoire. On se rappelle que Philipon, qui avait à chaque instant maille à partir avec la justice royale, voulant une fois prouver au tribunal que rien n'était plus innocent que cette irritante et malencontreuse poire, dessina à l'audience même une série de croquis dont le premier représentait exactement la figure royale, et dont chacun, s'éloignant de plus en plus du terme primitif, se rapprochait davantage du terme fatal : la poire. "Voyez, disait-il, quel rapport trouvez-vous entre ce dernier croquis et le premier ?" On a fait des expériences analogues sur la tête de Jésus et sur celle de l'Apollon, et je crois qu'on est parvenu à ramener l'une des deux à la ressemblance d'un crapaud. Cela ne prouvait absolument rien. Le symbole avait été trouvé par une analogie complaisante. Le symbole dès lors suffisait. Avec cette espèce d'argot plastique, on était le maître de dire et de faire comprendre au peuple tout ce qu'on voulait. Ce fut donc autour de cette poire tyrannique et maudite que se rassembla la grande bande des hurleurs patriotes. Le fait est qu'on y mettait un acharnement et un ensemble merveilleux, et avec quelque opiniâtreté que ripostât la justice, c'est aujourd'hui un sujet d'énorme étonnement, quand on feuillette ces bouffonnes archives, qu'une guerre si furieuse ait pu se continuer pendant des années.

Tout à l'heure, je crois, j'ai dit : bouffonnerie sanglante. En effet, ces dessins sont souvent pleins de sang et de fureur. Massacres, emprisonnements, arrestations, perquisitions, procès, assommades de la police, tous ces épisodes des premiers temps du gouvernement de 1830 reparaissent à chaque instant ; qu'on en juge : La Liberté, jeune et belle, assoupie dans un dangereux sommeil, coiffée de son bonnet phrygien, ne pense guère au danger qui la menace. Un homme s'avance vers elle avec précaution, plein d'un mauvais dessein. Il a l'encolure épaisse des hommes de la halle ou des gros propriétaires. Sa tête piriforme est surmontée d'un toupet très proéminent et flanquée de larges favoris. Le monstre est vu de dos, et le plaisir de deviner son nom n'ajoutait pas peu de prix à l'estampe. Il s'avance vers la jeune personne. Il s'apprête à la violer.

Avez-vous fait vos prières ce soir, Madame ? — C'est Othello-Philippe qui étouffe l'innocente Liberté, malgré ses cris et sa résistance.

Le long d'une maison plus que suspecte passe une toute jeune fille, coiffée de son petit bonnet phrygien ; elle le porte avec l'innocente coquetterie d'une grisette démocrate. MM. un tel et un tel (visages connus, — des ministres, à coup sûr, des plus honorables) font ici un singulier métier. Ils circonviennent la pauvre enfant, lui disent à l'oreille des câlineries ou des saletés, et la poussent doucement vers l'étroit corridor. Derrière une porte, l'Homme se devine. Son profil est perdu, mais c'est bien lui ! Voilà le toupet et les favoris. Il attend, il est impatient !

Voici la Liberté traînée devant une cour prévôtale ou tout autre tribunal gothique : grande galerie de portraits actuels avec costumes anciens.

Voici la Liberté amenée dans la chambre des tourmenteurs. On va lui broyer ses chevilles délicates, on va lui ballonner le ventre avec des torrents d'eau, ou accomplir sur elle toute autre abomination. Ces athlètes aux bras nus, aux formes robustes, affamés de tortures, sont faciles à reconnaître. C'est M. un tel, M. un tel et M. un tel, — les bêtes noires de l'opinion.

Dans tous ces dessins, dont la plupart sont faits avec un sérieux et une conscience remarquables, le roi joue toujours un rôle d'ogre, d'assassin, de Gargantua inassouvi, pis encore quelquefois. Depuis la révolution de février, je n'ai vu qu'une seule caricature dont la férocité me rappelât le temps des grandes fureurs politiques ; car tous les plaidoyers politiques étalés aux carreaux, lors de la grande élection présidentielle, n'offraient que des choses pâles au prix des produits de l'époque dont je viens de parler. C'était peu après les malheureux massacres de Rouen. — Sur le premier plan, un cadavre, troué de balles, couché sur une civière ; derrière lui tous les gros bonnets de la ville, en uniforme, bien frisés, bien sanglés, bien attifés, les moustaches en croc et gonflés d'orgueil ; il doit y avoir là-dedans des dandys bourgeois qui vont monter leur garde ou réprimer l'émeute avec un bouquet de violettes à la boutonnière de leur tunique ; enfin, un idéal de garde bourgeoise, comme disait le plus célèbre de nos démagogues. À genoux devant la civière, enveloppé dans sa robe de juge, la bouche ouverte et montrant comme un requin la double rangée de ses dents taillées en scie, F. C. promène lentement sa griffe sur la chair du cadavre qu'il égratigne avec délices. — Ah ! le Normand ! dit-il, il fait le mort pour ne pas répondre à la Justice !

C'était avec cette même fureur que La Caricature faisait la guerre au gouvernement. Daumier joua un rôle important dans cette escarmouche permanente. On avait inventé un moyen de subvenir aux amendes dont Le Charivari était accablé ; c'était de publier dans La Caricature des dessins supplémentaires dont la vente était affectée au payement des amendes. À propos du lamentable massacre de la rue Transnonain, Daumier se montra vraiment grand artiste ; le dessin est devenu assez rare, car il fut saisi et détruit. Ce n'est pas précisément de la caricature, c'est de l'histoire, de la triviale et terrible réalité. — Dans une chambre pauvre et triste, la chambre traditionnelle du prolétaire, aux meubles banals et indispensables, le corps d'un ouvrier nu, en chemise et en bonnet de coton, gît sur le dos, tout de son long, les jambes et les bras écartés. Il y a eu sans doute dans la chambre une grande lutte et un grand tapage, car les chaises sont renversées, ainsi que la table de nuit et le pot de chambre. Sous le poids de son cadavre, le père écrase entre son dos et le carreau le cadavre de son petit enfant. Dans cette mansarde froide il n'y a rien que le silence et la mort.

Ce fut aussi à cette époque que Daumier entreprit une galerie satirique de portraits de personnages politiques. Il y en eut deux, l'une en pied, l'autre en buste. Celle-ci, je crois, est postérieure et ne contenait que des pairs de France. L'artiste y révéla une intelligence merveilleuse du portrait ; tout en chargeant et en exagérant les traits originaux, il est si sincèrement resté dans la nature, que ces morceaux peuvent servir de modèle à tous les portraitistes. Toutes les pauvretés de l'esprit, tous les ridicules, toutes les manies de l'intelligence, tous les vices du cœur se lisent et se font voir clairement sur ces visages animalisés ; et en même temps, tout est dessiné et accentué largement. Daumier fut à la fois souple comme un artiste et exact comme Lavater. Du reste, celles de ses œuvres datées de ce temps-là diffèrent beaucoup de ce qu'il fait aujourd'hui. Ce n'est pas la même facilité d'improvisation, le lâché et la légèreté de crayon qu'il a acquis plus tard. C'est quelquefois un peu lourd, rarement cependant, mais toujours très fini, très consciencieux et très sévère.

Je me rappelle encore un fort beau dessin qui appartient à la même classe : La Liberté de la Presse. Au milieu de ses instruments émancipateurs, de son matériel d'imprimerie, un ouvrier typographe, coiffé sur l'oreille du sacramentel bonnet de papier, les manches de chemise retroussées, carrément campé, établi solidement sur ses grands pieds, ferme les deux poings et fronce les sourcils. Tout cet homme est musclé et charpenté comme les figures des grands maîtres. Dans le fond, l'éternel Philippe et ses sergents de ville. Ils n'osent pas venir s'y frotter.

Mais notre grand artiste a fait des choses bien diverses. Je vais décrire quelques-unes des planches les plus frappantes, empruntées à des genres différents. J'analyserai ensuite la valeur philosophique et artistique de ce singulier homme, et à la fin, avant de me séparer de lui je donnerai la liste des différentes séries et catégories de son œuvre ou du moins je ferai pour le mieux, car actuellement son œuvre est un labyrinthe, une forêt d'une abondance inextricable.

Un Dernier Bain, caricature sérieuse et lamentable. — Sur le parapet d'un quai, debout et déjà penché, faisant un angle aigu avec la base d'où il se détache comme une statue qui perd son équilibre, un homme se laisse tomber roide dans la rivière. Il faut qu'il soit bien décidé ; ses bras sont tranquillement croisés ; un fort gros pavé est attaché à son cou avec une corde. Il a bien juré de n'en pas réchapper. Ce n'est pas un suicide de poète qui veut être repêché et faire parler de lui. C'est la redingote chétive et grimaçante qu'il faut voir, sous laquelle tous les os font saillie ! Et la cravate maladive et tortillée comme un serpent, et la pomme d'Adam, osseuse et pointue ! Décidément, on n'a pas le courage d'en vouloir à ce pauvre diable d'aller fuir sous l'eau le spectacle de la civilisation. Dans le fond, de l'autre côté de la rivière, un bourgeois contemplatif, au ventre rondelet, se livre aux délices innocentes de la pêche.

Figurez-vous un coin très retiré d'une barrière inconnue et peu passante, accablée d'un soleil de plomb. Un homme d'une tournure assez funèbre, un croque-mort ou un médecin, trinque et boit chopine sous un bosquet sans feuilles, un treillis de lattes poussiéreuses, en tête-à-tête avec un hideux squelette. À côté est posé le sablier et la faux. Je ne me rappelle pas le titre de cette planche. Ces deux vaniteux personnages font sans doute un pari homicide ou une savante dissertation sur la mortalité.

Daumier a éparpillé son talent en mille endroits différents. Chargé d'illustrer une assez mauvaise publication médico-poétique, la Némésis médicale, il fit des dessins merveilleux. L'un d'eux, qui a trait au choléra, représente une place publique inondée, criblée de lumière et de chaleur. Le ciel parisien, fidèle à son habitude ironique dans les grands fléaux et les grands remue-ménages politiques, le ciel est splendide ; il est blanc, incandescent d'ardeur. Les ombres sont noires et nettes. Un cadavre est posé en travers d'une porte. Une femme rentre précipitamment en se bouchant le nez et la bouche. La place est déserte et brûlante, plus désolée qu'une place populeuse dont l'émeute a fait une solitude. Dans le fond, se profilent tristement deux ou trois petits corbillards attelés de haridelles comiques, et, au milieu de ce forum de la désolation, un pauvre chien désorienté, sans but et sans pensée, maigre jusqu'aux os, flaire le pavé desséché, la queue serrée entre les jambes.

Voici maintenant le bagne. Un monsieur très docte, habit noir et cravate blanche, un philanthrope, un redresseur de torts, est assis extatiquement entre deux forçats d'une figure épouvantable, stupides comme des crétins, féroces comme des bouledogues, usés comme des loques. L'un d'eux lui raconte qu'il a assassiné son père, violé sa sœur, ou fait toute autre action d'éclat. — Ah ! mon ami, quelle riche organisation vous possédiez ! s'écrie le savant extasié.

Ces échantillons suffisent pour montrer combien sérieuse est souvent la pensée de Daumier, et comme il attaque vivement son sujet. Feuilletez son œuvre, et vous verrez défiler devant vos yeux, dans sa réalité fantastique et saisissante, tout ce qu'une grande ville contient de vivantes monstruosités. Tout ce qu'elle renferme de trésors effrayants, grotesques, sinistres et bouffons, Daumier le connaît.

Le cadavre vivant et affamé, le cadavre gras et repu, les misères ridicules du ménage, toutes les sottises, tous les orgueils, tous les enthousiasmes, tous les désespoirs du bourgeois, rien n'y manque. Nul comme celui-là n'a connu et aimé (à la manière des artistes) le bourgeois, ce dernier vestige du moyen âge, cette ruine gothique qui a la vie si dure, ce type à la fois si banal et si excentrique. Daumier a vécu intimement avec lui, il l'a épié le jour et la nuit, il a appris les mystères de son alcôve, il s'est lié avec sa femme et ses enfants, il sait la forme de son nez et la construction de sa tête, il sait quel esprit fait vivre la maison du haut en bas.

Faire une analyse complète de l'œuvre de Daumier serait chose impossible ; je vais donner les titres de ses principales séries, sans trop d'appréciations ni de commentaires. Il y a dans toutes des fragments merveilleux. Robert Macaire, Mœurs conjugales, Types parisiens, Profils et silhouettes, les Baigneurs, les Baigneuses, les Canotiers parisiens, les Bas-bleus, Pastorales, Histoire ancienne, les Bons Bourgeois, les Gens de Justice, la journée de M. Coquelet, les Philanthropes du jour, Actualité, Tout ce qu'on voudra, les Représentants représentés. Ajoutez à cela les deux galeries de portraits dont j'ai parlé.

J'ai deux remarques importantes à faire à propos de deux de ces séries, Robert Macaire et l'Histoire ancienne. Robert Macaire fut l'inauguration décisive de la caricature de mœurs. La grande guerre politique s'était un peu calmée. L'opiniâtreté des poursuites, l'attitude du gouvernement qui s'était affermi, et une certaine lassitude naturelle à l'esprit humain avaient jeté beaucoup d'eau sur tout ce feu. Il fallait trouver du nouveau. Le pamphlet fit place à la comédie. La Satire Ménippée céda le terrain à Molière, et la grande épopée de Robert Macaire, racontée par Daumier d'une manière flambante, succéda aux colères révolutionnaires et aux dessins allusionnels. La caricature, dès lors, prit une allure nouvelle, elle ne fut plus spécialement politique. Elle fut la satire générale des citoyens. Elle entra dans le domaine du roman.

L'Histoire ancienne me paraît une chose importante, parce que c'est pour ainsi dire la meilleure paraphrase du vers célèbre : Qui nous délivrera des Grecs et des Romains ? Daumier s'est abattu brutalement sur l'antiquité, sur la fausse antiquité, — car nul ne sent mieux que lui les grandeurs anciennes, — il a craché dessus ; et le bouillant Achille, et le prudent Ulysse, et la sage Pénélope, et Télémaque, ce grand dadais, et la belle Hélène qui perdit Troie, et tous enfin nous apparaissent dans une laideur bouffonne qui rappelle ces vieilles carcasses d'acteurs tragiques prenant une prise de tabac dans les coulisses. Ce fut un blasphème très amusant, et qui eut son utilité. Je me rappelle qu'un poète lyrique et païen de mes amis en était fort indigné. Il appelait cela une impiété et parlait de la belle Hélène comme d'autres parlent de la Vierge Marie. Mais ceux-là qui n'ont pas un grand respect pour l'Olympe et pour la tragédie furent naturellement portés à s'en réjouir.

Pour conclure, Daumier a poussé son art très loin, il en a fait un art sérieux ; c'est un grand caricaturiste. Pour l'apprécier dignement, il faut l'analyser au point de vue de l'artiste et au point de vue moral. — Comme artiste, ce qui distingue Daumier, c'est la certitude. Il dessine comme les grands maîtres. Son dessin est abondant, facile, c'est une improvisation suivie ; et pourtant ce n'est jamais du chic. Il a une mémoire merveilleuse et quasi divine qui lui tient lieu de modèle. Toutes ses figures sont bien d'aplomb, toujours dans un mouvement vrai. Il a un talent d'observation tellement sûr qu'on ne trouve pas chez lui une seule tête qui jure avec le corps qui la supporte. Tel nez, tel front, tel œil, tel pied, telle main. C'est la logique du savant transportée dans un art léger, fugace, qui a contre lui la mobilité même de la vie.

Quand au moral, Daumier a quelques rapports avec Molière. Comme lui, il va droit au but. L'idée se dégage d'emblée. On regarde, on a compris. Les légendes qu'on écrit au bas de ses dessins ne servent pas à grand'chose, car ils pourraient généralement s'en passer. Son comique est, pour ainsi dire, involontaire. L'artiste ne cherche pas, on dirait plutôt que l'idée lui échappe. Sa caricature est formidable d'ampleur, mais sans rancune et sans fiel. Il y a dans toute son œuvre un fonds d'honnêteté et de bonhomie. Il a, remarquez bien ce trait, souvent refusé de traiter certains motifs satiriques très beaux, et très violents, parce que cela, disait-il, dépassait les limites du comique et pouvait blesser la conscience du genre humain. Aussi quand il est navrant ou terrible, c'est presque sans l'avoir voulu. Il a dépeint ce qu'il a vu, et le résultat s'est produit. Comme il aime très passionnément et très naturellement la nature, il s'élèverait difficilement au comique absolu. Il évite même avec soin tout ce qui ne serait pas pour un public français l'objet d'une perception claire et immédiate.

Encore un mot. Ce qui complète le caractère remarquable de Daumier, et en fait un artiste spécial appartenant à l'illustre famille des maîtres, c'est que son dessin est naturellement coloré. Ses lithographies et ses dessins sur bois éveillent des idées de couleur. Son crayon contient autre chose que du noir bon à délimiter des contours. Il fait deviner la couleur comme la pensée ; or c'est le signe d'un art supérieur, et que tous les artistes intelligents ont clairement vu dans ses ouvrages.

In Charles Baudelaire, Curiosités esthétiques ; L'art romantique et autres œuvres critiques. VII. Quelques caricaturistes français

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Autocritique… et recherche d’évènements

Je sais, c’est un exercice bien ardu que celui de critiquer son propre travail, qui plus est en tentant de rester froidement impartiale.Toutefois, je vais tenter de vous présenter le plus objectivement possible "L'Encyclopédie pratique du Mâle Moderne" (parue en 2004 aux Editions Galopin) et ensuite de "L'Encyclopédie pratique de la Femme Moderne" (parue en 2007 à la micro-édition Bébé Yéti). Il s'agit de deux livres d'humour satirique, parodiant les guides Marabout Flash.Au niveau des qualités que je trouve à mes propres écrits, je vous dirais que j’ai avant tout désiré que mon écriture soit destinée à un public fort large, sans pour autant tomber dans les affres du populisme. C’est sûr, ce n’est pas du Tolstoï… Mais ce n’est pas du Ruquier non plus ! C’est le genre de petit livre assez sympathique que l’on peut autant lire chez soi au coin du feu que durant un long trajet en train. Certains de mes lecteurs m’ont même dit que leur plus grand plaisir était d’aborder quelques chapitres avant de s’endormir le sourire aux lèvres. Un autre lecteur m’a même confessé s’être bidonné comme une baleine dans un avion et que sa gêne a été immense quand il a pris conscience qu’il avait sonorisé de ses rires toute la classe économique !Ensuite, même si j’ai une nette tendance à l’exagération burlesque, j’essaie de ne jamais sombrer dans la plus crue des caricatures. La majeure partie de mes portraits sont directement inspirés de gens que je connais personnellement. Et j’ai une tendresse particulière pour mon pauvre Papa qui a servi de muse à plusieurs reprises.Enfin, l’entreprise se veut uniquement et résolument ludique. Un soir, je me suis prise à écrire ceci :«Mâle et femme modernesJe les ai écrits en riant de tout corpsPour que vous en riez de bon cœur »Toujours dans cet esprit d’objectivité que je tente de mettre en exergue, je vais essayer d’exposer les défauts de mes livres sans pour autant verser dans l’auto-flagellation.Ceux qui me connaissent bien savent que je pèche par un excès flagrant de naturel et de spontanéité. Et que malgré l’image que l’on pourrait avoir de moi au travers de mes photos, je suis une vraie gitane, dénuée de la moindre sophistication. Et comme je parle comme j’écris, et que j’écris comme je parle, on imagine bien quelle est la débauche d’énergie qui émane de mes livres ! Je me dis que pour un lecteur plus calme, plus posé, je dois parfois être un peu soûlante. Je me laisse aussi parfois aller à de véritables orgies de métaphores et de comparaisons. Certains lecteurs me l’ont gentiment reproché, de même que certains de mes partis pris : on sent bien que certains défauts me sont grandement insupportables. Je ne peux en général souffrir le maniérisme, le mensonge, les tendances à la manipulation, les êtres superficiels et surfaits ainsi que certains types de prosélytisme.Et comme dans la « vraie vie », je m’entends nettement mieux avec les hommes qu’avec les femmes, j’ai eu tendance à être plus dure, plus sèche et moins empathique avec ma Femme qu’avec mon Mâle Moderne.Enfin, comme je l’ai dit précédemment, mes portraits sont toujours inspirés de gens que j’ai personnellement rencontrés, et si j’ai eu un gros différend avec tel ou telle quidam, je me laisse facilement emporter par la cruauté, ce qui est tout de même un peu incompatible avec le but premier de mes livres, à savoir du simple humour ironique et pas méchant.Maintenant que j’ai fait mon Confiteor avec la plus grande honnêteté dont je puise être capable, je m’adresse à vous dans un but bien précis : je suis à la recherche d’évènements où je pourrais présenter directement mes deux ouvrages. Qu’il s’agisse de librairies, d’exposition ou de présentations privées, je suis prête à me déplacer partout en Belgique, à partir de mi-septembre 2010.Ma plus grande motivation est le contact direct avec mes lecteurs. Ceux qui ont vécu ce genre d’expérience savent bien ce dont je parle : le fait de pouvoir discuter à bâtons rompus avec nos acheteurs est une expérience humaine d’une richesse incroyable. J’aime aussi dédicacer mes livres de façon personnelle. J’interroge toujours l’acquéreur sur ses traits principaux de caractère afin de pouvoir inscrire « Pour Germaine, pour la Femme Moderne volontaire et énergique » plutôt que de noter mécaniquement « Pour Germaine. Amicalement, Virginie. »Je recherche aussi activement d’autres auteurs désirant s’inscrire dans la même démarche, quel que soit leur style d’écriture. Plus on est de fous, plus on rit…. Et puis, l’union ne fait-il pas la force, après tout ?Je conclus ce billet par un petit coup de promotion : mon distributeur principal actuel se situe à Nivelles, dans le Brabant Wallon. Plusieurs librairies de la région se charge de la vente de mes livres, mais c’est la « Librairie des 4 Canons » qui centralise les points de vente. Alors, si le cœur vous en dit, n’hésitez pas à vous y rendre… Et de plus, chose qui ne gâche rien, le patron est un homme d’une gentillesse et d’un professionnalisme hors du commun.Je reste à votre disposition par message privé pour toute demande complémentaire d’information.Merci à tous d’avoir eu la patience de me lire !Virginie
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Un voisin de pallier nommé Céline ?

Pourquoi le conjoint les parents, les amis et tous les proches sont-ils les derniers à avoir envie de lire un livre même lorsqu’il leur est offert par l’auteur ? On pourrait penser que c’est pour éviter d’avoir à donner leurs impressions ou parce qu’ils craignent que l’auteur parle d’eux et qu’ils découvrent comment ils les voit. Il y a peut-être un peu de tout ceci, mais les principales raisons sont à chercher ailleurs. Entre nous tous et le livre il y a une il histoire, une culture et malgré les technologies de pointe, le livre papier n’est pas près de disparaître.

Depuis notre plus tendre enfance, les auteurs que nous lisons sont des personnes que nous ne connaissons pas. Ils sont célèbres et presque tous ceux que nous étudions en classe sont morts depuis longtemps. "Les paroles s’envolent les écrits restent " dit le proverbe. Un écrivain célèbre est donc une personne dont l’œuvre appartient à l’histoire, au patrimoine culturel de l’humanité ; C’est donc quelqu’un d’important, un notable, une référence que l’on peut citer. Tenir un livre d’un tel auteur entre ses mains à quelque chose de solennel, d’intimidant et parfois de rébarbatif, surtout pour des gens qui maîtrisent mal la lecture ou lorsque le prof de lettres impose de le lire alors que d’autres livres nous parlent plus. Que sait-on de ces auteurs du passé ? Ce que les biographes ont bien voulu nous dire.

Pour apprécier plus leurs œuvres, est-il indispensable d’avoir diné en tête à tête avec Victor Hugo, d’avoir eu Pascal comme professeur, de pouvoir se disputer avec des internautes sur le blog de Voltaire, d'avoir fait de la figuration dans une pièce mise en scène par Molière, d’avoir été l' une des maîtresses d’Albert Camus , de s’être coltiné Céline pour voisin de pallier, ou encore d’avoir été la femme de ménage de Marguerite Duras ou le psychiatre d’Althusser ? L’auteur d’un livre, c’est donc à priori quelqu’un que l’on ne connaît pas. C’est d’ailleurs l’une des raisons qui incite à lire l'ouvrage. Le livre reste extérieur au lecteur qui se puise ou pas dans le texte ce qui lui semble important.

De façon plus contemporaine, les auteurs nous semblent plus familiers car ils s’expriment à la télé sur des sujets qui n’ont parfois rien à voir avec leur livre, ils prennent position sur tout et sur n'importe quoi, ils tiennent parfois des blogs, soutiennent des candidats aux élections dédicacent leurs livres dans les salons.

Comme ils semblent plus accessibles, grande est la tentation de vouloir rejoindre la petite élite qui a la chance de vivre de ses livres. Tous les auteurs connus n'ont pas loin s'en faut un style justifiant leur succès Certains parlent de cul dans une bonne partie de leurs livres. L’auteur aujourd'hui semble si désacralisé que bien des gens se disent : " S’il est connu avec ça, pourquoi pas moi ?" C’est oublier que les auteurs les plus en vue qui font rêver les gens qui aiment écrire sont célèbres, ce qui met automatiquement une distance et rétablit la hiérarchie entre le notable et l’écrivain lambda. Une personne célèbre devient automatiquement un mystère car derrière la façade médiatique cache son jardin secret.

Si les proches de l’écrivain célèbre ne lisent pas ses livres ce dernier s’en fiche. Il a son public et c’est précisément parce qu’il a une notoriété que ses proches sont flattés de le lire et ne se permettraient pas le moindre jugement négatif envers son œuvre.

Un auteur connu ne gagne pas grand chose à batifoler avec les internautes dans la cour de récré des blogs. Ceux qui s’y sont essayé n’ont pas trop insisté.

Á trop vouloir abolir la distance, un auteur réputé cesse d’être respecté. Tout ceci explique qu’il est difficile de compter sur les proches pour bâtir une première assise autour d’un livre.

Lorsque l’on connaît trop l’auteur, le livre cesse d’être mystérieux. L'entourage est tenté de se dire qu'il connaît déjà ce qui est écrit dans le livre qui est déjà consommé avant même d'avoir été ouvert . Pour ne pas vexer l’auteur, il peut faire l’effort de le parcourir, peut-être même de le lire mais dans ce cas le désir fait place à la contrainte.

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Mots de tête

Et migraine.. mi raisin.. les mots s'enracinent dans la pierre. ils s'ancrent dans ma tête..

jpet-les-plombs

J'aime celui là écrit vite fait sous un tunnel qui se trouve sur le parcours de "L'art dans le ruisseau"

"Dieu existe, je l'ai sodomisé" lu dans les toilettes à Londres

Un autre cité par une amie sur F Book:

Il y à t-il une vie avant la mort?


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Si seul'ment javais du talent...

Si seul'ment j'avais du talent...

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"Oh! Mon Amour,

Mon grand, mon beau, mon merveilleux Amour,

De l'aube claire jusqu'à la fin du jour,

Je t'aime encore, tu sais, je t'aime..."

Ces quelques vers,

Combien j'aurais désiré,

J'en serais fière,

pour Toi, les composer.

On a tout dit,

tout écrit sur l'Amour!

Mes gribouillis,

Auprès d'autres n'ont pas cours.

Pouvoir poser

et faire vivre ces mots

sur le papier,

pour qu'à ton coeur ils tiennent chaud.

Tous ces auteurs,

ces merveilleuses chansons

émeuvent le coeur

et chavirent la raison.

Pauvre de moi,

qui rêverait de t'écrire

Rien que pour toi,

L'amour jusqu'au délire.

C'est difficile

de sublimer l'Amour,

d'avoir le style

Pour te dire "mes toujours".

Je semble bien piètre

devant la page blanche,

avec ces lettres,

qui sonnent faux , qui s'endimanchent.

Je les envie,

Ces Brel, Ferré, Ferrat,

Qui ont décrit

l'Amour et ses émois.

Ce qui est sûr,

même si je n'ai pas le don,

je te l'assure,

je t'Aime avec Passion.

Jamais je crois,

je ne saurai comme eux,

trouver la voie

du mot juste, de l'Aveu.

Aussi pour oser te le dire, là, tout bas,

Je choisirai plutôt le grand Ferrat

Chantant pour toi ces mots:

"Aimer, à perdre la raison,

Aimer, à n'en savoir que dire,

A n'avoir que Toi d'horizon,

Et ne connaître de saisons,

Que par la douleur du Partir,

Aimer, à perdre la raison..."

Clo (22 juillet 2010)

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Ainsi parlait Zarathoustra, par-delà le bien et mal


Friedrich du néant par Eric Migom

C’est en 1883 que parut « Ainsi parlait Zarathoustra » de Friedrich Nietzsche. C’est l’oeuvre philosophique et poétique capitale de Nietzsche, celle où les grandes idées du "Surhomme" et de "L'éternel retour" atteignent leur forme la plus achevée, leur signification la plus joyeusement positive.

Après dix années de préparation dans la solitude des Alpes, Zarathoustra éprouve le désir de faire don aux hommes du miel de sa sagesse et descend à la ville: mais le peuple n'écoute pas sa voix inspirée, car il ne pense qu'à applaudir les acrobaties d'un danseur de corde et rit des paroles qu'il ne comprend pas. Zarathoustra devra donc se chercher des disciples auxquels il pourra adresser ses "Discours", défis belliqueux aux anciens idéaux, conçus en un style biblique.

Le premier de ces discours est une parabole intitulée "Les trois métamorphoses": on y apprend quelle doit être l'évolution de l'esprit humain, depuis l' obéissance, symbolisée par le chameau, jusqu'à la négation violente personnifiée par le lion et enfin à la pure affirmation dont l'enfant est l'image. Les discours suivants abordent les sujets les plus divers: ils s'élèvent contre la pusillanimité des médiocres qui se réfugient dans la tranquille somnolence de la morale; contre la métaphysique qui discrédite le monde en prêchant l' abstraction; contre l'aridité livresque d'une culture trop formée sur elle-même; contre l' ascétisme qui fait penser à la mort; contre le culte de l' Etat qui étouffe les hommes en faisant d'eux les esclaves d'un organisme impersonnel; enfin contre la vulgarisation de la pensée. D'autres discours contiennent par contre d'exaltantes affirmations: l'un glorifie la guerre comme stimulant des énergies humaines; un autre reconnaît, dans le dédoublement de soi, fruit de la solitude et de la méditation, la forme la plus belle d' amitié; un autre encore oppose aux valeurs abstraites la valeur de la vie, qui porte en elle-même son but; un dernier enfin enseigne la débordante générosité de la vertu saine qui aime à se donner.

Zarathoustra se retire à nouveau dans la solitude de la montagne; après "des mois et des années", il revient à sa prédication contre les "idéalistes": la Vie doit triompher et l'homme se libérer, par la victoire sur lui-même, du pernicieux instinct d' obéissance, pour se hausser à l'affirmation joyeuse de sa propre volonté. De nouvelles polémiques sont alors engagées contre les faibles prosternés dans la crainte de Dieu, contre les altruistes, les prêtres et les vertueux, contre ceux qui prêchent l' égalité, contre les savants, les poètes qui enseignent des chimères, contre les politiciens.

En opposition avec ces polémiques, Nietzsche nous donne en intermède les trois magnifiques chants de Zarathoustra: le "Chant nocturne" où est exaltée la plénitude du bonheur qui aspire à donner sans cesse; la "Ballade" qui fête la vie dans sa spontanéité; le "Chant funèbre" qui est un hymne magnifiant la volonté de puissance. Enfin Zarathoustra, après avoir célébré la sagesse humaine comme divine imprévoyance et confiance dans la vie, délaisse une fois encore ses amis.

Ayant compris la doctrine de l' "Eternel retour", forme la plus haute de l'affirmation, il se présente pour la troisième fois aux hommes et glorifie maintenant l' inconscience du bonheur: il chante les puissances naturelles dont le déchaînement est une forme violente et merveilleuse de consentement, célèbre la victoire sur la mélancolie et invite les humains à se dépouiller de leur gravité: car pour la sagesse de Zarathoustra, il faut avoir "le pied léger". Il dicte enfin ses "nouvelles tables" des valeurs qui, en honneur de l' amoralité constructive de la vie, boulversent les antiques concepts fondés sur le principe du bien et du mal. Mais déjà Zarathoustra est retourné à sa solitude: après un pénible égarement dans le doute, il chante la plénitude de son âme et de la vie, invoquant l' éternité au nom de la joie.

C'est enfin la dernière partie du livre, une sorte de "tentation de Zarathoustra". Dans la solitude, il est surpris par l'appel d'un cri d'angoisse: s'étant mis en quête, il rencontre successivement sept créatures qui figurent symboliquement la survivance des antiques valeurs ou le travestissement des valeurs nouvelles: un devin qui incarne le dégoût de la vie; deux rois, écoeurés de la fausseté du pouvoir; un "scrupuleux d'esprit" empoisonné par son propre positivisme; un magicien, esclave de sa propre fantaisie inépuisable; le dernier pape, errant sans but depuis que "Dieu est mort"; l'homme le plus laid du monde qui par rancoeur a tué Dieu; le mendiant volontaire en quête de la félicité sur terre. Ces hommes supérieurs se sont réfugiés auprès de Zarathoustra. C'est ainsi que commence le banquet en l'honneur du "Surhomme" qui, surgissant de la masse, lui imprime une nouvelle vigueur. Mais aussitôt que Zarathoustra s'est éloigné, ses hôtes se sentent saisis d'une espèce d'angoisse équivoque: eux qui ne peuvent vivre sans Dieu, s'inclinent pour adorer un âne. Mais Zarathoustra revient à l'improviste, balaie cet opprobe, puis entonne le "Chant de l' Ivresse", ultime affirmation de la foi dans l'Eternel Retour; il termine par le "Rondo de Zarathoustra", intense et brève poésie dans laquelle est invoquée, comme dans le chant de minuit, la profonde, profonde Eternité". Ainsi prend fin, dans le matin radieux, l'histoire de Zarathoustra et ce sera bientôt l'avènement de vrais disciples.

Nietzsche a appliqué dans sa fable la loi du "talion", en voulant que ce soit ce même Zarathoustra, "qui créa l'illusion d'une organisation morale du cosmos", qui enseigne aux hommes à se libérer du moralisme. Quant au mythe du "Surhomme" il jaillit des plus pures profondeurs de la pensée nietzschéenne; cependant ce nom que l'auteur dit avoir "récolté dans la rue", lui vint de Goethe (voir "Faust", I, 1 et "Dédicace" des "Poésies").

La valeur artistique de Zarathoustra n'est pas toujours égale: un symbolisme lourd n'en est pas absent; des jeux de mots allant jusqu'au calembour douteux, une éloquence trop chargée, d'autant plus emphatique qu'elle est moins persuasive, se rencontrent souvent dans l'ouvrage. Tel quel, c'est néanmoins un chef-d'oeuvre poétique et, malgré la multiplicité des sources (qui vont de la Bible aux poésies de Goethe, de la prose de Luther aux aphorismes des moralistes français), il conserve une originalité totale. Nietzsche put à bon droit se vanter, comme il le fit auprès de son ami Rohde, d'avoir, avec "Ainsi parlait Zarathoustra", porté la langue allemande à sa perfection.

Cette oeuvre de Nietzsche inspira directement Richard Strauss (1864-1949) qui, en 1896, donna un poème symphonique intitulé: "Ainsi parlait Zarathoustra" (op. 30) qui est des plus brillants.

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