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Premier chagrin,

Une petite fille des iles,

sous un soleil sans âge, tropical,

s'amuse avec les vagues inlassables, pâles,

tôt le jour, en plein chagrin d'amour ;

son p'tit cœur débutant,

bien plus gros que son corps,

fait un barouf d'enfer,

cogne trop, brûlant comme le fer.

Une petite fille des iles,

sous un soleil sans âme, infernal,

s'amuse avec les algues douces et chaudes,

tôt le jour, en plein chagrin d'amour ;

son p'tit corps féminin,

déjà perdu, déçu, s'ennuie bien trop,

crie, hurle, glacé comme la neige.

Une petite fille des iles,

au doux prénom de Vanille,

papote avec les flots, silencieux, réceptifs ;

son p'tit cœur tambourine, tout boiteux et fébrile.

Vanille se lève, s'essuie les yeux chagrins,

retire très lentement sa robe de coton blanc,

puis d'un pas résolu, déjà si majestueux,

aborde puis pénètre l'océan bleu ;

Puis elle lève sa tête au ciel,

pour laisser le soleil,

lui boire toutes ses larmes.

Elle se sait déjà un peu femme.

NINA

 

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L'art d'oublier le déplaisir

12273099479?profile=original"L'art d'oublier le déplaisir" est un essai de l'écrivain anglais John Cowper Powys (1872-1963), publié aux Etats-Unis en 1928. Pour donner toute son importance à ce petit "pamphlet", il faut y voir l'expression d'un point particulier de la philosophie du bonheur par la communion de l' individu avec l' univers élémental dont Powys se fera l'avocat dans ses essais plus largement orchestrés: "L'apologie de la sensualité", "Pour une philosophie de la solitude" et "L'art du bonheur".

Le chapitre-clé de ce petit livre s'intitule, par référence au titre général, "N'est-ce pas le secret de l'art de vivre?" Pour Powys, la vie telle que nous la vivons n'est qu'une série d'états subjectifs. D'autre part, l' univers est moitié horreur et souffrances, moitié beauté et sécurité. En conséquence, "si nous nous mettions à pénétrer dans la vision subjective de ceux qui souffrent, la vie ne manquerait pas de devenir intolérable". Ceux qui sont assez malheureux pour n'oublier rien ni jamais, sont les fous. Il faut vivre avec l' oubli, il faut oublier pour vivre. Pour évoquer l' oubli, Powys a recours aux très belles images de la mythologie grecque: le Léthé est le grand fleuve de l' oubli.

Oublier quoi? Presque tout, dit Powys. Surtout oublier la peur. Powys ne parle jamais d' angoisse -mais il est tellement plus vrai de dire que nous avons tous peur, dans nos plexus, dans nos yeux, dans notre comportement. La peur aveugle et amorphe, non pas de quelque chose de précis, mais, plus profondément, de la peur elle-même. La Peur, c'est la possibilité métaphysique de n'importe quelle horreur, exactement identique, selon Powys, à la possibilité de n'importe quelle vision béatifique. La peur est "l' émotion dominante et ultime de tous les coeurs humains". Pour oublier la peur, nous avons deux armes. D'abord l' amour. "Derrière notre folle envie de "faire l' amour", comme le dit pathétiquement notre langage commun, est tapi l'aveugle désir intuitif d'oublier les chiens de la peur, les Euménides à nos talons -de nous perdre dans l' identité d'un autre." Il y a dans la formidable énergie du sexe quelque chose qui se lève comme "un indomptable titan prêt à rendre coup pour coup aux noires terreurs dont nous sommes entourés". Seule, mais seconde et mineure, face  à la puissance du sexe dans l'élimination de la peur par  l'oubli, est "la monotonie mesurée du travail". Carlyle le neurasthénique, Zola le laborieux, Flaubert l'irrascible "intimident le monde en écrivant". C'est pourquoi la vraie voie est un retour: vers la charrue métaphorique, vers notre passé préhistorique, vers la solution homérique des "voyageurs de la mer". Et puis, il y a le sommeil. Prospero dut être trahi dix fois avant d'apprendre que la "petite vie" que concevait sa sagesse n'était ceinte que du "sommeil béni" dont rêvait Sancho Pança.

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administrateur partenariats

"Couple"

de Claude Hardenne

Huile sur toile

couple

Le baiser

Songerie inspirée par la toile «Couple» de Claude Hardenne.

État d'âme accueillant la joie
Et de nombreux troublants émois,
L'Amour fut cause du lyrisme
Alimentant le romantisme.

Certes le bonheur d'exister
Prend toute son intensité
Pour les habitants de la terre
Quand s'accomplit le grand mystère.

Les femmes deviennent plus belles
Ou leur charme se renouvelle,
Quand elles vivent désirées.
Les hommes soignent leurs attraits.

Un baiser qui unit deux êtres,
En les émerveillant peut-être,
Qui fut reçu suavement,
Rend inoubliable un instant.

Suzanne Walther-Siksou

31 mai 2015

Un partenariat

Arts 12272797098?profile=originalLettres

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12273098873?profile=original"La nef des fous" est un poème satirique et didactique en langue allemande de l'humaniste strasbourgeois Sebastian Brant (1458-1521), comptant 2039 vers octosyllabiques, et publié simultanément à Bâle, Nuremberg, Reutlingen et Augsbourg, en 1494, traduit en latin par J. Locher sous le titre: "Stultifera Navis. Narragonice perfectionis nunquam satis laudata Navis", etc. (Bâle, 1497). "La nef des fous" devint par la suite "Le miroir des fous", Strasbourg, 1519 et, sous ce titre, celui de la version primitive ou celui du texte latin, l'ouvrage fit l'objet de nombreuses éditions ainsi que de traductions du latin en hollandais, français, anglais et bas-allemand.

L'idée du poème remonte peut-être à une ancienne coutume du mardi-gras, particulière aux population du Haut et du Bas-Rhin. L'auteur fait s'embarquer tous les fous du pays de Cocagne sur un étrange navire qui met le cap sur "Narragonien" (le Royaume de la Folie). Des représentants de toutes les classes sociales: clergé, noblesse, magistrature, université, négoce, paysans, cuisiniers, etc., prennent place à bord du navire.

A chacun des fous est consacré un chapitre, ce qui fait au total, outre une préface et un épilogue, 112 chapitres indépendants les uns des autres. Le contenu de chaque chapitres atteint à un caractère universel et éternel, en caricaturant à chaque fois un vice humain personnifié par un fou: le fou de la mode, le fou de l' avarice, le fou de la discorde, etc. L'auteur ne s'oublie pas et se dépeint dans le premier chapitre sous les traits du fou bibliomane, autrement dit, celui qui accumule les livres de sagesse sans pour autant devenir plus sage. Cette assemblée de fous est placée sous l'égide de Frau Vénus, ce qui confirme l'inspiration carnavalesque de l'oeuvre: en effet, dans certains cortèges de ce genre en Rhénanie, des jeunes gens masqués, rassemblés autour de Frau Vénus, caricaturaient les diverses corporations et professions, chacun les énonçant par une devise appropriée. Ces cortèges furent également à l'origine des "Fasnachtspiele" ou "Farces de carnaval". L'oeuvre manque d'unité et l'auteur délaisse souvent l'allégorie satirique, pour se livrer à des digressions didactiques, étalant son érudition sans trop se soucier de l'intégrer au texte.

Brant est surtout un moraliste et son poème abonde en maximes et sentences tirées des auteurs de l'antiquité, de la Bible et de la tradition populaire. Il devient poète lorsqu'il peint en quelque sorte d'après nature, avec un sentiment de douleur et de scepticisme angoissé, la tragique situation de l'Eglise et de l'Empire, menacés par d'innombrables ennemis à l'intérieur comme à l'extérieur. Alors, sous la fiction satirique traditionnelle, se fait jour une réalité plus profonde, et la "Nef des fous" devient le navire mystique de la "Civitas Christiana", que seule la main de l'Homme-Dieu pourra sauver du naufrage. Mais le maître dort, comme jadis il faisait sur le lac de Tibériade.

L'oeuvre, considérée par les contemporains comme une "satire divine", se révèle dans sa signification historique comme le dernier appel de l' Humanisme catholique allemand à la veille de la Réforme, une voix dans le désert. La "Nef des fous" offre également un intérêt "figuratif", car chacun de ses chapitres est accompagné de gravures illustrant le texte, et le livre a sa place dans l'histoire de l' illustration grâce à la verve qui anime ces planches. Ce même sujet fut également traité par le peintre hollandais Jérôme Bosch (Jérôme Aeken, 1462?-1516) dans sa "Nef des fous" (Musée du Louvre). Le "Narrenschiff" constitue une encyclopédie des connaissances particulières à la période de transition entre le moyen âge et l'âge moderne, embrassant l'ensemble des disciplines morales. L'ouvrage connut un succès que confirment, non seulement ses nombreuses traductions -ce fut le premier ouvrage d'un auteur allemand qui atteignit à une audience européenne, -mais par la quantité d'imitations qu'il suscita, entre autres, l' "Exorcisme des fous" et le "Camp des fous" de T. Murner, ainsi que le poème "Stultiferae naves sensus animosque trahentes mortis in exitum" (Paris, 1500) de Josse Bade (Jodocus Badius). Un ami de Brant, le célèbre prédicateur Geiler von Kaiserberg, donna tout un cycle de sermons sur le "Narrenschiff".

 

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lettre à l'absent.

 

une silhouette claire,

s'étire, s'étend, s'illimite,

sur un drapé bleu chaud,

à l'instar d'une allée accidentée et blonde,

qu'éclabousse de pourpre

la lune un peu farouche ,

éprise de ma bouche

qui ne réclame que vous,

dont la bouche est si loin !

Une silhouette claire,

sous vos mains ahuries,

se donne et refleurit,

à l'instar d'un jardin extraordinaire et vert,

qu'illumine le ciel,

accouplé à la terre,

en cette nuit suprême et solaire ;

vos étreintes et vos pas,

si éloignés de moi,

dans une ville dont j'ignore le nom,

me désespèrent et me chamboulent

 le cœur en même temps que l'esprit !

Ainsi je vous écris.

NINA

 

 

 

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Certes, à chacun son tour

Sur notre aventureuse route, la Nuisance,
Agit soudain, plus cruelle que la malchance.
Nulle part, nul ne peut toujours se protéger
Des invisibles pièges d'où surgit le danger.

Après un rude choc, le corps est sans ressort,
Aussi s'il a reçu un venin qui le mord.
Or quand une énergie, longtemps le martyrise,
C'est l'être tout entier qui endure une crise.

Je dois me recoucher, trouver la bonne place,
Y rester sans bouger, dans un instant de grâce.
Je sais que la torture reprendrait vitement
Si je me permettais d'oser imprudemment.

Je n'envisage pas d'aller à l'hôpital;
J'ai des côtes fêlées cela n'est pas fatal.
Ne sais combien de temps, je serai en souffrance.
Certes, à chacun son tour d'héberger la nuisance.

01/ 06/ 2015

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Suite à un concours, Facebook vient d'engager, pour un contrat à durée indéterminée un spécialiste du "j'aime"...

Etaient demandées des qualités exceptionnelles, comme une ténacité à toute épreuve, une sagacité hors du commun ainsi qu'une intelligence et un QI nettement au-dessus des décérébrés moyens qui hantent ce réseau.

Ils ont enfin trouvé le candidat idéal. Et voici donc la première prestation filmée de cette gueusaille bien connue qui sévit depuis belle lurette dans un groupe qu'il a créé lui-même de ses petites mains et qui accorde allègrement à chaque post y confié, une kyrielle émouvante de j'aime.

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12273097294?profile=original"Terre des hommes" est un ouvrage d'Antoine de  Saint-Exupéry (1900-1944), publié à Paris en 1939. Il se présente sous la forme d'une suite de récits et de témoignages étayés par des réflexions d'une belle signification morale. Dans un chapitre intitulé "La ligne", l'auteur évoque quelques souvenirs concernant son apprentissage de pilote de ligne, en 1926. Il raconte comment il fut initié aux "rites sacrés" de son métier par Henri Guillaumet, à qui est dédié ce livre. Il nous apprend que, pendant la solitude du vol, chaque montagne, chaque vallée, chaque maison devient, pour l' aviateur qui "défriche" le ciel, une compagne dont on ne sait si elle est amie ou ennemie. Il parle de la fierté d'être pilote qui se sent responsable du courrier qu'il transporte, comme s'il était momentanément le centre des relations humaines, et affirme que "les nécessités qu'impose un métier transforment et enrichissent le monde". Dans un autre chapitre, il rappelle les actes de courage de ses camarades Mermoz et Guillaumet sauvés par miracle d'accidents, appartenant tous deux à cette minorité d'êtres qui se mettent au service pour que la vie que chacun revête l'aspect d'une création quotidienne, et qui luttent contre la mort jusqu'à leurs dernières forces pour ne pas trahir la confiance que l'on a placée en eux. Il explique pourquoi l' avion n'est qu'un outil, qu'il emploie comme le laboureur utilise sa charrue, mais un outil qui est aussi un merveilleux instrument d'analyse. Grâce à lui on découvre la Terre et l'on comprend qu'elle est la véritable demeure des hommes. Il nous révèle le caractère dramatique de certaines des aventures qui lui sont arrivées dans le désert, et comment, perdu dans les sables avec son mécanicien André Prévot, à demi mort de soif et de fatigue, il vit pour la première fois l'Homme, qui lui apparut "avec le visage de tous les hommes à la fois", en la personne d'un bédouin de Libye, venu les sauver. C'est dans le dernier chapitre de cet ouvrage que Saint-Exupéry expose les principes sur lesquels repose son humanisme. Pour lui, la seule valeur, la seule vérité qui s'impose à l'esprit est celle que l'homme porte en lui, l'homme étant la représentation idéale de ce que nous sommes. "Tout est paradoxal chez l'homme", déclare-t-il. C'est pourquoi la vérité ne se démontre pas; elle s'affirme, elle se révèle dans l' action d' individus qui sont unis par un désir, par une croyance, par un sourire, qui leur donne l'impression d'échanger quelque chose de supérieur à eux-mêmes, et d' individus ils deviennent hommes. Ainsi, écrit-il, "liés à nos frères par un but commun et qui se situe en dehors de nous, alors seulement nous respirons et l'expérience nous montre qu' aimer ce n'est point nous regarder l'un l'autre, mais regarder ensemble dans la même direction". Saint-Exupéry préfère donc les vertus de l' amour qui ouvrent le chemin de la foi, à celles de l' intelligence qui mènent au doute. Il pense que l'on est pas naturellement digne d'être homme; pour y parvenir, il convient de rejeter tout ce qui menace de nous rattacher au culte de l' individu, et de renoncer en même temps à la simple jouissance des biens matériels. Il veut nous inculquer le goût de l'universel, en nous invitant à découvrir dans le sacrifice et l' humilité la plus noble des satisfactions, celle qui doit nous amener à concevoir comme nécessaire une vie spirituelle où soit engagé le destin de l'humanité. Riche d'une poésie de la meilleure qualité, écrit dans une prose d'une beauté toute classique, épousant parfaitement la pensée, "Terre des hommes" est un de ces livres admirables qui viennent opportunément éclairer les hommes sur le sens à donner à leur condition et au monde moderne.

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Départ d'un ange,

 

Une femme marche dans la rue,

un peu triste, les cheveux bruns défaits,

un peu bouclés,

son corps est longiligne,

 vêtu d'un rien, décolleté,

 tout offert à la pluie mordante qui tombe

 depuis des heures ;

le printemps sans soleil,

n'est pas pressé de s'en aller.

Elle marche fantomatique ; elle s'en fout !

Cette femme, est toute entière à sa peine,

son enfant hier s'en est allé,

 le temps d'un regard furtif, mais intentionné,

dans l'entrebâillement d'une porte verte  ;

les mères sont tout le temps pressées,

actives ici et là, tiraillées de partout ;

jongleuses, équilibristes, superbes,

elles excellent dans tout ce qu'elles entreprennent,

ou alors, elles tombent, non sans grâce,

dans un lit blanc, les yeux si lourdement fermés.

Une femme marche dans la rue,

ravagée par le chagrin, le corps déserté,

affamé de silence, de sommeil ;

l'enfant n'est plus ;

 elle n'a pas vu un soir  

son p'tit regard livide, sans voix,

qui la cherchait, l'appelait sans un mot ;

Marie travaillait sur un dossier,

buvant cafés sur cafés ;

l'enfant dans sa chambre minuscule,

bleue ciel, sentait sa p'tite vie

lui glisser entre ses doigts,

 tout neufs, déjà froids.

Marie marche dans la rue,

son ventre lui fait mal,

 lui restitue les premiers coups de pieds,

les retournements, la délivrance d'hier ;

l'empreinte de l'enfance naissante

 est encore là, déchirante !

Demain, un berceau bien étrange,

en forme d'oiseau, montera tout là-haut,

y fera naître une floraison éblouissante et blanche,

nimbée d'un soleil bleu !

NINA

 

 

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administrateur théâtres

B comme... Bonnard, B comme ... Beau!

12273097052?profile=original ...Ses toiles représentent souvent son épouse Marthe, mais aussi les pentes verdoyantes de sa "maison roulotte" (comme il  l'appelle)  surplombant  le cours de la Seine, et les couleurs et de la lumière du Midi, région vue comme un paradis antique retrouvé. Le peintre y exprime sa propre vision de l'Arcadie, de sorte qu'il est aujourd'hui considéré comme l'un des principaux acteurs de l'art moderne et un représentant incontournable du courant arcadien.  Du portrait à la nature morte, de la scène intime au sujet pastoral, du paysage urbain au décor antique, la rétrospective présentée au musée d'Orsay rend un très  bel hommage à cet artiste inclassable et il vous sera difficile de ne pas emporter le très beau catalogue. Car il s'agit bien de Pierre Bonnard. B comme Beau.

Un Weekend à Paris ? Ne ratez surtout pas la très belle rétrospective sur Pierre Bonnard au musée d’O! Cette exposition intitulée "Peindre l'Arcadie" est l'occasion d’explorer toutes les facettes  de son œuvre, du paravent japonisant aux grandes œuvres murales en passant par d’exquis tableaux intimes. Pierre Bonnard (1867-1947), cet artiste complet, influencé par le japonisme,  explorait divers champs de création : la peinture et le dessin, mais aussi la gravure, la sculpture et les premiers balbutiements de la photographie.  Pierre Bonnard se défendait d’être rattaché à l’un ou l’autre courant artistique.


-la-soiree-sous-la-lampe.jpeg?width=473Le parcours de l'exposition s’articule autour de huit sections: japonisme, intimité, imprévu, photographie, portraits, jardin sauvage, couleur, grands décors.  Du tableautin au grand format, du portrait à la nature morte, de la scène intime au sujet pastoral, du paysage urbain au décor antique, l'œuvre de Bonnard nous révèle un artiste instinctif et sensible. Au cours de sa carrière, il utilisera une  palette aux couleurs de plus en plus vives et lumineuses et une approche de la perspective résolument moderne.  Son sens aigu de la lumière, son attrait pour les couleurs vibrantes et l’utopie du Midi, ressentie comme un paradis antique retrouvé, l’ont conduit à représenter sa  propre vision de l'Arcadie*, de sorte qu'il est aujourd'hui considéré comme l'un des principaux acteurs de l'art moderne et un représentant incontournable du courant arcadien.  

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« La vie et l’œuvre de Pierre Bonnard  offrent une apparence illusoire de calme et de limpidité. Il se joint en 1889 au groupe des Nabis, mais s’en éloigne rapidement. De même, il se libère de l’influence, prédominante sur lui, de Gauguin, des impressionnistes et des symbolistes, pour poursuivre sa démarche personnelle. Toute sa vie il sera passionné par la poésie des poètes symbolistes et celle de Mallarmé.

           L’art japonais traditionnel, qu’il a pu apprécier pour la première fois en 1890 lors d’une exposition d’estampes à l’École des Beaux-arts de Paris, demeure dans ses composantes essentielles, la référence à laquelle il restera le plus fidèle, ce qui lui vaudra le titre, donné par Maurice Denis, de « Nabi le plus japonard ».

 

pierre-bonnard-peindre-larcadie-exposition-mu-L-Dh5gTU.jpeg?width=198Cet apport se lit dans le choix de ses thèmes – la femme, la nature, les fleurs, les fruits, tout ce qui est fragile, évanescent, et aussi éternel -, mais surtout dans le traitement de la perspective, fondée sur la théorie du « double point de vue », c’est à dire une alternance de plans horizontaux et verticaux.

 

                 Bonnard affirme l’originalité de son style dès 1895 à travers sa réflexion sur les théories de l’art et, malgré la séduction évidente des couleurs et les thèmes, sa peinture se réfère à l’ordre du cognitif et du discursif, évident dans Effet de glace ou le Tub, 1909 (coll. Part., Winterthur), ou dans la série de ses autoportraits. Complexe, riche en nuances et en contradictions, elle suscite, sous des aspects trompeurs de joliesse et d’intimité bourgeoise, un réveil permanent de l’esprit. Les deux guerres mondiales, vécues dans une certaine retraite, n’altèrent pas son rythme de travail, mais elles le touchent au plus profond de son être. Son influence reste fondamentale dans l’art du XX° siècle par sa remise en question de la représentation traditionnelle de l’espace. Elle se porte jusqu’à l’avant-garde russe avec Malevitch.

 

                  En définissant l’espace pictural par des lois qui lui sont propres, indépendantes de la vision subjective et spontanée de l’homme, en revalorisant la surface du tableau grâce à ce que Mallarmé appelait « la perspective artistique » - qu’il admirait dans l’œuvre de Manet -, Bonnard annonce l’abstraction. Il applique ces règles nouvelles au domaine des intérieurs, ou de paysages aux couleurs lyriques - qu’il peint sur de très grands formats de 1926 à 1928 -, et aussi aux nus et aux portraits des êtres proches, sa compagne Marthe, son ami Signac, ses animaux aussi, chiens et chats, qu’il aimait particulièrement. Il exécute de 1938 à 1945, dans les temps de malheur de la Seconde Guerre mondiale, qui lui font penser que le monde devient fou, ses cinq autoportraits  d’un pessimisme sans complaisance sur la destinée de l’homme.

12273097073?profile=original A travers une centaine de  tableaux et une cinquantaine de photographies choisis par la conservatrice Isabelle Cahn et le président du musée, Guy Cogeval, le musée d'Orsay a voulu " faire découvrir d'une façon différente un peintre mondialement connu pour la magnificence de ses couleurs et la radicalité de sa vision."

Quant à ce très beau tableau de Bonnard Nu à Contre-jour, 1908, Pierre Bonnard, Musées royaux des Beaux-Arts de Bruxelles... vous le retrouverez en prêt à l'autre bout de Paris dans une autre exposition Les Clefs d’une passion, à la Fondation Louis Vuitton.

      nu-a-contre-jour-1908-pierre-bonnard.jpg             

 

 

La rétrospective "PIERRE BONNARD, PEINDRE L'ARCADIE"  au MUSEE D'ORSAY 1, rue de la Légion d'Honneur 75007 PARIS,  jusqu’au au 19 juillet 2015.

• Métro : Solférino (ligne 12)
• RER C : Musée d'Orsay
• Bus : 24, 63, 68, 69, 73, 83, 84, 94

Horaires
Ouvert tous les jours sauf le lundi :
• de 9h30 à 18h , nocturne le jeudi jusqu'à 21h45

Tarifs
Plein tarif : 11 € , Tarif réduit : 8,50 € , Gratuit pour les moins de 18 ans, les 18-25 ans ressortissants ou résidents de l'UE, les demandeurs d'emploi, les handicapés et pour tous les premiers dimanches du mois.Audiophone 5€

http://www.musee-orsay.fr/

notes:  

*Arkadhía : Ville de la Grèce antique.  La population de l’Arcadie Antique était faite de pasteurs. Elle résista à l’hégémonie de Sparte. Arcadie symbolise un séjour dans le bonheur. (Larousse).

Parallèlement à la tendance littéraire, dont la poésie bucolique fut l'expression, le mouvement Arcadien fleurit dans le domaine de la peinture : les tableaux et les dessins représentaient des bergers dans un paysage bucolique et idyllique sur fond de forêts et de collines. Le plus bel exemple, est au 17ème siècle, le peintre français Nicolas Poussin (1594 -1665) inspiré par ce mouvement artistique qui a peint l'un de ses meilleurs tableaux, Les bergers de l'Arcadie ou ET IN ARCADIA EGO " (1647). 

Source : http://arcadia.ceid.upatras.gr/

Source : http://www.culture-first.fr/first-off/exposition-pierre-bonnard-musee-orsay-billets-coupe-file-carte-pass-abonnement-box-culturelle-detail

Source : Histoire de L’Art. Du moyen Âge à nos jours ; Edition Larousse, essais et documents

Source: https://blognuart.wordpress.com/tag/nabi/

 

 

 

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Un beau voyage

Un rêve ancien vient de se réaliser. Un voyage en Ecosse. Une semaine dans les hébrides intérieures.

Basés dans l'ile de Mull, nous avons sillonné, appareil photo et carnet de croquis à portée de main, les différents paysages de landes, forêts et côte sauvage.

Nous sommes allés découvrir les iles de Iona, Lunga et Staffa.

Un voyage inoubliable ou la nature est prédominante.

Les ambiances, la vie.

Le soir au pub avec les musiciens de l'ile.

Un rêve devenu réalité que je voudrais partager.

12273107657?profile=originalGrive musicienne à côté du cottage, près de Bunessan 12273107864?profile=originalLoch Na Lataich, ile de Mull

12273108461?profile=originalAbbaye St Colomban

Début du christianisme en Ecosse. 12273108857?profile=originalCroix celte 12273109252?profile=originalLa vue en face de notre cottage sur l'ile de Mull

12273108878?profile=originalToujours en face du cottage. La liberté.

12273109858?profile=originalEiders

12273110085?profile=originalPhoques

12273110501?profile=originalGuillemots de troll sur l'ile de Lunga

12273111071?profile=originalMacareux moine à Lunga

12273110885?profile=originalPingoins torda

12273111677?profile=originalOrgues basaltiques à Staffa

12273111853?profile=originalRetour sur l'ile de Mull

12273112253?profile=originalBaie de Carsaig

12273112082?profile=originalEt ébauche sur le terrain à Carsaig

12273112657?profile=originalDes arbres magnifiques

12273112493?profile=originalLoutre.

12273113069?profile=originalTobermory, la capitale de l'ile et un très bon whisky !

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Le baiser


Songerie inspirée par la toile «Couple» de Claude Hardenne.

État d'âme accueillant la joie
Et de nombreux troublants émois,
L'Amour fut cause du lyrisme
Alimentant le romantisme.

Certes le bonheur d'exister
Prend toute son intensité
Pour les habitants de la terre
Quand s'accomplit le grand mystère.

Les femmes deviennent plus belles
Ou leur charme se renouvelle,
Quand elles vivent désirées.
Les hommes soignent leurs attraits.

Un baiser qui unit deux êtres,
En les émerveillant peut-être,
Qui fut reçu suavement,
Rend inoubliable un instant.

31 mai 2015

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