Déclaration d'une enamourée… dépitée,
"Cueur d'amour épris" dépris… mi figue mi raisin
Figurez-vous, cher monsieur, qu'à la lecture de votre chronique "engagée" étayée d'apports historiques où l'amateurisme n'a pas droit de cité et de références certes non négligeables, dont celle du "Rêveur éveillé", alias Jean-Marie Pelt, plume qualifiée de "boulevardière" par vos soins, terme à mon sens, ô combien péjoratif, que nombre de ses admirateurs pourront apprécier à sa juste valeur (ne peut-on rendre accessible un sujet quel qui soit, en le vulgarisant, au sens noble du terme, sans être pour autant taxé de la sorte avec un soupçon de condescendance ?), j'étais enthousiaste de votre initiative d'évoquer cette thématique du végétal, demeurant en marge de notre civilisation de l'ère technologique industrielle favorable à Mosanto, Rhône Poulenc et quelques autres empoisonneurs de notre alma mater, la Terre, à tel point, que moralement, assurément, je me suis permise une familiarité des plus inavouables caractéristique de la gent de "femenie", sexe faible ou deuxième sexe, comme il vous plaira, auquel j'ai le bonheur ou la malchance d'appartenir, c'est selon le point de vue où l'on se place, en venant déposer sur vos deux belles joues, si, si, ne protestez point, je réitère mon compliment, deux belles joues à la carnation de la "Rosa canina L., un frais baiser digne de mon trouble pubère !
Et puis, patatras ! J'ai promptement ressenti la vive brûlure d'un soufflet sur ma ravissante pommette gauche (et oui, je m'aime un peu, beaucoup, passionnément, à la folie…pas du tout !) faisant sitôt retomber mon émoi, et extase divine, comme …un soufflet !!!
Jugez un peu ma déconvenue ! En effet, quelle ne fut pas mon horrible déception d'amante déjà en partie conquise (un autre petit effort, et Cupidon aurait eu raison de mes maigres résistances, vous incitant à vous emparer de tout mon être, en volant à mes devants, vous autorisant à cueillir mes pétales odorants de "rose des chiens" hérissé de piquantes défenses...) déception, dis-je, non point de ne pas partager avec vous l'ensemble de vos convictions subjectives, puisque nous savons tous que c'est bien là, la loi du genre de souffrir la contradiction, lorsque l'on s'expose à commettre publiquement sa vision d'un univers, saluant même au passage votre mention en faveur de ce magnifique peintre Jean Bourdichon, peintre de cour officiant sous quatre dynasties royales, de Louis XI à François Ier, en passant par Charles VIII et louis XII, époux respectifs de la reine mécène Anne de Bretagne ; non, concédons que si j'ai été mise devant le fait accompli de mon repli, tandis, que je m'apprêtai, pauvre innocente, à vous déclarer ma flamme, la raison en est tout autre : l'inquiétude d'essuyer votre courroux ! Dieu merci, j'ai pu prendre connaissance à bon escient, de votre tempérament de feu, c'est le moins que l'on puisse dire, me soustrayant juste à temps du risque de subir vos foudres, sous prétexte que nous n'aurions pu "partager" VOS intimes convictions !
Ne sommes nous pas en démocratie, que diantre, riches d'une liberté de pensées et d'échanges-débats incluant de conserver une amabilité de rigueur, sans pour autant sombrer dans des platitudes et diplomaties doucereuses avec notre semblable, revendiquant aussi parfois le droit d'être dissemblable ? Et comme vous le soulignez fort à propos, nous sommes accueillis sur un réseau où la courtoisie est plus que conseillée, ce me semble, et où le maître des lieux nous offrant l'hospitalité ne transige pas avec les règles élémentaires d'un savoir vivre indissociable d'un savoir faire et du respect d'autrui, à défaut de pouvoir parler d'un humanisme en voie de disparition, en similitude d'espèces végétales et animales menacées d'extinction !
C'est la raison pour laquelle, vous me voyez au grand désespoir de battre en retraite, en refermant mon calice de lis-délice oudourant efflorescent à peine entrouvert, frémissant à l'énoncé de certaines de vos propositions… indécentes (sic!), étant donné que vous menacez ni plus ni moins, si j'ai bien compris, sinon d'apostropher, au pire de museler en censurant le commentaire du récalcitrant, si par hasard le malheureux émettait l'idée saugrenue de rentrer en résistance, n'hésitant pas à faire disparaitre les dires de ce denier, si vous les jugez guère flatteurs pour votre égo, brefffffff…, je ne sais si je dois redouter des rétorsions, mais n'étant pas femme à trembler, comme la Carmen de Mérimée, laissez moi vous transmettre combien, j'ai été choquée de la tonalité de langage colorant votre réponse à l'égard de l'un des membres amis de ce cercle.
Pour ma part, n'étant pas plus que vous prédisposée à la "tiédeur", volontiers impulsive, d'aucuns diront excessive, confessons-le, je sais ce qu'est ne pas être en accord avec mon interlocuteur ; il m'est arrivée nombre de fois même, d'être insupportée par quelques bonnes âmes pétries de certitudes, un tantinet donneuses de leçons persuadées de détenir la vérité ! Mais peut-on seulement les blâmer de défendre aves ardeur leur idéal, cependant, que nous sommes enclins à un penchant analogue ? Tenez, avant de nous séparer, je vais m'appuyer sur un modèle éloquent, concret qui m'oppose avec ma sœur gémellaire, née tout comme ma fiole sous le signe de Castor et Pollux, une certaine Oiselle-Liliacée de l'Oiseau Lyre, et bien sur le simple motif que nous n'avons pas une conception identique concernant la dualité de l'identité de la psyché d'un individu, sommes nous destinées à la discorde, à nous entre déchirées à la façon sanglante des Harpies ?
Par éthique personnelle, la mécréante que j'avoue être, non par provocation, mais par honnêteté intellectuelle et sentimentale, se refuse à cela ! Quant à "l'esprit de ce site" dont je note que vous vous réclamez, en usant d'accents proches de l'admonestation, ne sommes-nous pas en droit en tant que lecteurs, de nous interroger sur le bien fondé de votre semonce et, méprisante, et, violente en diable, car si il y a "agression", et "dédain" ils sont loin de se trouver là où vous les avez situés !
Voilà ce qu'il me tenait à cœur de vous déclarer, cher monsieur, et cela sans tenir compte du fait, que vous devriez vous sentir honoré d'être visité, le pire n'étant pas de devoir faire montre de tolérance envers qui nous allègue des objections, non, le pire est l'indifférence suscitée par les supposées publications.
J'ai bien l'honneur de vous saluer…
Une Valérianacée, " botaniste en herbe" qui aurait rêvé, si ce n'est totalement adhérer à vos conceptions naturalistes, du moins dialoguer sur cet "Empire de Flore" tellement méconnu, méprisé de nos "Frères humains."
Post-scriptum : je m'en voudrai d'envahir le mur de commentaires suivant votre article, donc, en conséquence, je préfère me retire dans mon antre privatif, en espérant qu'un vent favorable soufflera jusqu'à vous afin d'essaimer ma parole …
Dois-je vous "redouter" ?
"Rosa pumila" de Pierre-Joseph-Redouté.
dit Rosier d'Amour