Une voiture, c’est cher, ça pue et ça tue les fleurs… Parfois aussi les enfants. Mais c’est utile… On s’en aperçoit surtout quand on n’en a plus.
Si je n’en n’avais jamais eue, elle ne m’aurait pas manqué… J’aurais pris d’autres habitudes et j’aurais continué ainsi. Ce n’est pas le cas : pendant plus de trente ans, je me suis fait balader… Madame et son chauffeur… Et puis, la cata : un permis en poche mais trop de stress et pas assez de moyens.
En matière de moyens, ceux de locomotion, ne sont pas tristes… tellement de critères entrent en ligne de compte : il faut que ce soit en journée (le soir, je me sens en insécurité sur les quais, en bord de route, etc.)… que je me sente assez bien (les escaliers, la hauteur des quais, les hautes marches des trains me brisent les jambes et le dos)… que ce soit le bon horaire… voire le bon jour (en week-end, pas ou peu de transports en commun chez moi)… la bonne destination (sans trop de correspondances, sinon, ça galère).
Il se trouve toujours quelqu’un pour dire : « Si tu as besoin, n’hésite pas… ». Et effectivement, j’ai beaucoup de chance. J’essaie toutefois de ne pas en abuser, de me débrouiller seule. Après tout, je n’avais qu’à pas la vendre cette foutue voiture… Les autres ont leurs propres soucis, leur vie et le carburant n’est pas gratos…
A ce sujet, lorsque quelqu’un me fait le plaisir de me prendre en charge, j’estime qu’il est normal qu’il en soit dédommagé… Mais comment présenter cela à un ami qui le fera volontiers et tout naturellement sans rien attendre en échange et sera, au contraire choqué, que vous ayez l’ombre d’un instant pensé qu’il puisse en être autrement. Et vous, vous serez gênée d’avoir, par votre faute, encore un peu plus grevé son budget, pris de son temps ou empêché de faire quelque chose qui lui tenait à cœur… Et vous essayerez d’encore moins faire appel à lui… Ce qui le fâcherait ou l’attristerait s’il savait… Quitte à vous priver d’un bien-être ou à remettre ou annuler un rendez-vous, une sortie ou une course.
Je me suis donc organisée pour dépendre le moins possible de mon entourage : ma commune met à la disposition d’allocataires sociaux ou de personnes ne possédant pas de véhicule, un transport social disponible en semaine aux heures de pointe, dans un rayon d’action assez large pour vous rendre à l’hôpital de votre choix, faire les courses ou vous déposer chez le coiffeur ou vos amis… Ce n’est déjà pas si mal.
Tout d’abord, mon fils m’a conduite au cours du soir de sophrologie… C’était trop beau pour durer. Ensuite, un de mes condisciples habitant près de chez moi a pris la relève… Mais il a abandonné le cours. Il a donc fallu trouver une autre solution… Faut-il que la sophrologie me tienne à cœur… J’ai fait appel à un bénévole qu’une amie d’une amie connaissait assez bien… Au téléphone, il m’a paru sympa… Je n’ai pas osé lui demander son tarif… Je stresse à l’idée de me faire véhiculer par quelqu’un d’inconnu… Mais les tarifs des taxis sont un peu exorbitants. Alors, j’essaie de gérer au mieux… je fais quelques respirations supplémentaires et fais appel au « petit bonhomme chinois ». Le paradoxe : faire des exercices de sophrologie pour pouvoir étudier la sophrologie…
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