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Tout concourt

Tout concourt à favoriser l’ennui ou le divertissement.
Selon que l’on grandit en un de ses jardins
La voie en la matière les cultive différemment
Et semble tracée, dirait-on, telle un destin.

On ne peut en changer même au prix de grands efforts.
Celui-ci s’ennuie est né pour s’ennuyer,
Celui-là, joyeux, est animé par d’intarissables ressorts,
Et tout deux reçoivent en retour le grain semé !

Prenons l’ennuyeux par son ennui devenu,
Replié dans son antre il égrène son chapelet,
Guette un quelconque éclair jamais parvenu,
Enfile des perles et parle de sombres nouveautés.

Son contradicteur, sourire aux yeux, enfant du plaisir
N’a de cesse de courir partout à la fois,
Trouve le temps bien court à saisir,
Mais ne comptez qu’un jour il baissât les bras !

Ces deux phénomènes aux antipodes de la raison
Se croisent mais n’épousent le même chemin.
Tout les pousse d’ailleurs à ne pas changer d’horizon,
Comme si des forces invisibles oeuvraient à bâtir leur destin !

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En équilibre dans le Temps

 

 Songerie

Attentive aux indices du cheminement lent
De la douce saison qui apporte les fleurs,
Préservée des regrets, comme des coups de coeur,
Je demeure sereine mais dépourvue d'allant.

De la douce saison qui apporte les fleurs,
Un regain d'énergie circule stimulant.
Je demeure sereine mais dépourvue d'allant,
Éloignée à jamais de l'ami, âme-soeur.

Un regain d'énergie circule stimulant,
Au rythme de l'espoir qui chasse toute peur.
Éloignée à jamais de l'ami, âme-soeur,
J'accueille les émois qu'engendre le printemps.

Au rythme de l'espoir qui chasse toute peur,
En parfait équilibre, éprouvant chaque instant,
J'accueille les émois qu'engendre le printemps.
Je savoure les joies et les petits bonheurs.



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LES LARMES D'ENCRE...

Parler vrai...

Comme on peut

Comme on croit!

Parler un peu

Pour y trouver

La foi en soi!

Parler avec passion

Avec fureur

Avec l'envie

D'annihiler ses peurs!

Parler vrai...

Juste pour souffler

Y trouver la joie

Alors se moquer

De ce qu'on dira!

Parler pour l'écho

Et quand il résonne

Que l'on s'abandonne

A prendre la plume!

S'imprimera l'écume

De nos larmes d'encre...

J.G.

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Adolescente amoureuse,

 

Votre silence à mon égard

est une suave musique,

tant tout de moi vous aime

et vous respire.

La rose ne m'est point permise,

alors de votre ample sourire,

je cueille le blanc lilas,

parfois même la fleur

pourpre entrebâillée !

Je rêve d'un possible jardin,

fertile, riche de tout cela !

 

NINA

 

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Labyrinthe

 

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D’innombrables couloirs, s’offrant problématiques,

invitant au défi.

Une lumière dense, devenue tamisée

en des resserrements et recoins exigus.

Des roches cristallines décorant les parois,

égayant les allées.

L’issue se révélant dans l’éblouissement.

13/11/1992

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Kaléidoscope

 

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Quand des couleurs, en transparence,

se fixent en dédale, en se superposant,

quand elles offrent à l’oeil, en kaléidoscope,

ce qu’il veut bien y voir,

il y trouve un spectacle qui change tout le temps.

 

13/11/1992

 

 

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A Venise

Une aquarelle d'Adyne Gohy

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a inspiré

Gondolier

Une poésie

de

Raymond Martin

 

Pope oé  pope oé

Gondoea gondoea oé

Note de iuna note piena de stee

Vogo in laguna vogo e vogio cantar

Mi so el gondolier che in gondoea

Ve ninoea……ninoea …..

 

Riche de tes  coutumes, de ta  langue chantante

Tu sembles mal à l’aise, les pieds sur la terre ferme,

Le canotier hésitant et tes bras, ne sachant où les  mettre.

Mais  tes yeux  malicieux, vifs, dès l’annonce d’une virée endiablée,

Eclairent la Divine cité et les chenaux entrelacés dont les clapotis

Vigoureux  se fracassent contre les murs des bâtisses tapissées d’ocres.  

 

Oé, oé, te voici chantonnant à l’arrière de ta gondole  pour prévenir

Ton frère  Gondolier de ton arrivée au carrefour des canaux.

La rame agile et la gondole altière, tu vogues  vers une autre «calle» 

Sous « Il Ponte dei Sospiri », ceux-ci ne sont plus que de  lointains souvenirs.

Oé,oé, de San Marco à Santa Croce ta voix résonne sur le Canal Grande.

 

Pope oé pope oé

Gondoea gondoea oé

A Venessia l’amor se fa, in gondoeta

In gondoeta, te daro un basin.

 

Un partenariat d'

Arts 12272797098?profile=originalLettres

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UN - JE- NE -SAIS -QUOI

"Pour toute beauté , jamais je ne me perdrais, mais bien pour un- je- ne- sais- quoi que l'on atteint d'aventure"

Jean de La Croix (quatrain)

12273083461?profile=originalEt cette image banale en soi selon l'angle de prise de vue , soudain provoque un " je ne sais quoi" comme un état de vastitude , de beauté impromptue , une jubilation , comme arrachée du temps présent

Pourtant à ce moment là, j'étais préoccupée à ne pas perdre mes amis qui s'en allaient ..C'est par la suite en triant mes images que j'ai revécu cet instant fugitif

La beauté surgit souvent sans prévenir

AA ( Eglise St Trophime Arles)

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Colloque printanier

 

 

- Comment vous sentez-vous, mon âme?

- Bien, satisfaite de mon sort,

Et cela grâce à toi, mon corps,

Qui te tiens éloigné des drames.

- Mais je me sens devenus las.

Vous conservez la même aisance,

Je n'ai plus ma belle apparence,

Sans doute ne m'aimez-vous pas.

- Tant que l'énergie alimente

Ton souffle qui me garde en vie,

Je reste en éveil, attendrie,

Silencieuse et agissante.

- Charmant, je vous rendais coquette.

Je vous convenais tout à tait.

Si mal assortis désormais!

- Souvent tes mots créent une fête.

Nous resterons inséparables,

Toi, corps de chair, doté d'esprit,

D'une énergie qui me nourrit,

Moi, l'abritée indispensable.

15 avril 2015

 

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administrateur partenariats

12273083697?profile=original(Photo du catalogue, photos suivantes LM)

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L'art du topiaire remonte à l'âge des grecs et des romains.

Il s'agit de l'art de tailler les arbres et les arbustes pour obtenir des formes variées, géométriques ou autres.

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Site officiel du Château de Durbuy

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Pour les linguiste friands d'étymologie, le terme "topiaire" provint du latin "toparius" (jardinier), dérivé à son tour de "topia" (jardin). Ce terme trouve ses racines dans le mot grec "topos" signifiant "endroit". La villa toscane de l'écrivain romain Pline le Jeune recelait une multitude de buis et cyprès sculptés en forme d'animaux sauvages et de figures mythologiques. Les jardiniers de Pline étaient en fait des esclaves égyptiens, syriens et perses. Peut-être ont-ils introduit à Rome la passion de la taille végétale ?

Quoiqu'il en soit, l'art topiaire fut oublié après l'époque romaine et ne réapparut qu'après la Renaissance. Les jardins français et anglais regorgeaient alors de buis taillés en formes géométriques.

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L'art redevint particulièrement populaire à partir du 17e siècle, surtout en France, en Angleterre et aux Pays-Bas.

L'art topiaire s'est essoufflé après la première guerre mondiale, accentuant l'oubli des techniques. Pendant la seconde guerre mondiale, aux Pays-Bas, des milliers de buis taillés furent arrachés et brûlés pour faire place à des plantations de pommes de terre et de tabac.

En ce début de 20 ème siècle, cet art redevint à la mode surtout avec l'étude des jardins classiques.

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12273089465?profile=originalUn éléphant ancien de 90 ans...

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Agrémenté de panneaux didactiques sur la flore et la faune de la région, le parc regorge d'informations très intéressantes sur les plantes aromatiques et médicinales. Les enfants y trouvent leur compte dans la découverte des nombreux animaux représentés dans ces tailles artistiques !

Bonne découverte !

Liliane Magotte

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La source JGobert

Sous un ciel débarrassé de nuages brille le soleil pâle d’un début de printemps. La douce lumière augmente et se répand sur la terre. La végétation s’éveille et de nombreuses fleurs font leur apparition dans cette nature renouvelée.

Au pied d’un arbre centenaire bouillonne une source naissante. De l’eau claire et pure jaillit de la terre et s’écoule doucement vers un chemin qu’elle a choisi. Sur quelques mètres, elle hésite à prendre la bonne voie et finit par s’engager vers cette pente douce qui la conduit dans le creux d’un petit vallon. Elle a trouvé son lit, minuscule au ras du sol. Toujours plus claire et limpide, elle scintille de mille éclats. La lumière du jour plonge dans cette pureté et brille comme au premier jour.

Son lit, couvert de petits cailloux, laisse place à la transparence. Un miroir de l’âme au sein de ce paradis.  Il n’est pas rare de voir quelques petits résidants se déplacer, avec grâce, entre les cailloux dans cet environnement enchanteur. Des végétaux eux aussi ont pris position et s’acclimatent  avec bonheur dans ce lieu extraordinaire.  Les petits roseaux aux pieds mouillés se balancent délicatement au gré du vent.

Au bout de quelques centaines de mètres, la source rencontre un obstacle de taille et s’en détourne. Elle tombe alors dans un petit ravin dans un bruissement incroyable, elle éclabousse cette nature, ce paysage.

Avec cette cascade, la minuscule rivière a pris de l’assurance et se lance maintenant dans les terres fertiles du comté. Elle traverse campagne et villages gaiement apportant avec elle la vie. Passant sous des ponts de fortune, elle agrémente avec bonheur le regard des passants. Elle gagne les moulins et travaille avec contentement pour les meuniers des environs.

Son parcours continue et rejoint une forêt qu’elle traverse sereinement. Les habitants de cet endroit l’apprécient et viennent boire à son eau. Quelques mares formées de sa vie abritent des batraciens épris de liberté et passionnés par cette eau fraiche.

Plus loin, elle se jette dans un petit lac où s’est installée une famille de castors.  Bruyants et joyeux, ils répandent la gaieté autour d’eux. 

Les oiseaux de passage s’arrêtent dans ce havre de paix et s’immobilisent un instant. Ils goutent un instant à cette vie sédentaire que d’autres ont choisi. Le lac bouillonne de vie et laisse s’infiltrer les rayons du soleil au plus profond de lui-même, atteignant ainsi les profondeurs obscures et froides de ses entrailles.

Notre amie continue son parcours, heureuse de quitter cet endroit, elle s’aventure vers la ville, voisine inconnue,  et tombe dans un fleuve où la pollution fait sa réalité. Elle étouffe de cette souillure qui l’envahit, de tous ces déchets qui l’entourent, de cette odeur de mazout qui l’incommode. Elle se bat, lutte pour ne pas disparaître, engloutie entièrement par cette saleté.

Après avoir accompagné ce fleuve quelques kilomètres et à bout d’oxygène, elle sent un petit courant la dévier et la tirer vers la rive. Une porte de sortie où elle s’engouffre rapidement. Dans cette direction,  elle se libère de cette emprise malsaine. Un passage, un chenal se dessine devant elle qui la dirige vers une nouvelle aventure qui la rassure.

Elle reprend vie et la douceur de ses berges la réconforte.  Elle est sortie de cette triste misère et en garde un profond et douloureux souvenir. Voilà des étendues planes où elle voyage légèrement aux pieds de saules accueillants.  Des pêcheurs, assis sur les bords de son passage, taquinent le poisson.  Ces hommes l’apprécient, l’aiment, la respectent. Ils sont ses amis. Tout le long de ce parcours qui dure des jours, elle traverse de nouvelles contrées, des terroirs ignorés, des régions inconnues.

Le temps a changé et laisse place à l’averse, la pluie, le vent. Son débit, renforcé par la tempête, est devenu tumultueux et agité. Elle n’en contrôle plus la vitesse et la force. Elle se tape contre les parois de son lit, passe par-dessus et inonde les terres. Elle s’embourbe, s’envase dans ce sol détrempé et affaibli. Elle est perdue.

Le ciel s’éclaircit et le soleil réapparait. La décrue annoncée est bien là. Elle se retire laissant une horrible boue à la surface. Au bout de quelques jours, elle s’écoule à nouveau et récupère son sillon. Elle continue sa route.

Au détour d’un lacet, elle se sent attirée par une force inconnue. Au loin, une étendue d’eau gigantesque l’appelle. C’est l’océan qui l’attend.

 

 

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Les commissaires, Guy Cogeval, président des musées d'Orsay et de l'Orangerie, Isabelle Cahn, conservateur en chef au musée d'Orsay, présentent les partis-pris de l'exposition Pierre Bonnard. 

Auditorium du musée d'Orsay 
Vendredi 27 mars 2015
(Durée: 58 minutes 42 secondes)


Conférence inaugurale de l'exposition "Pierre... par musee-orsay

Le document  "Bonnard, ou les couleurs de l'intime" que le conférencier propose de voir à la presse, est sur le réseau dans le groupe "grands peintres"

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Cher Ami,

Nous voilà mi-avril,

la fébrilité joyeuse du ciel,

ne fait plus aucun doute,

son uniforme bleu

a la température du rouge,

mais en plus adouci.

Le ciel estival dès l'aube,

est à l'image de mon coeur,

lorsqu'il songe au vôtre

tenaillé entre deux,

tout pensif, offensif ;

deux féminités c'en est trop !

Nous voilà mi-avril,

le paysage dévoilé, débrumé,

déploie sa somptuosité,

sa transparence chaude

a la limpidité de ma peine,

mais en plus apaisé.

Le ciel estival dès l'aube,

a l'accent de mes mots,

lorsqu'à vous ils se donnent,

tout entiers, créatifs,

soleils de votre ombre feinte ;

une femme vous écris,

dans un jardin sans fin.

NINA

 

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Une innovation en Art

 

En hommage à Joanne Corneau

Étrange exposition ce jour!

Ma mémoire active et fidèle,

À Domergue et à ses modèles,

Me fait revenir sans détours.

Nombreuses femmes élégantes,

Dont ce peintre fit le portrait,

En captant le charme discret.

Une exposition fascinante.

Ses petits tableaux admirables

Causèrent un délicat plaisir

Et certainement du désir.

Par bien peu, étaient achetables.

Or un contraste époustouflant!

Dans une énergie qui enflamme,

D'immenses visages de femmes

Montrent un émoi violent.

Cela semble nouveau en art.

Corno innove avec brillance,

Essaie d'atteindre l'excellence.

Choisit l'amour de l'Art pour l'Art.

Elle fut longtemps ignorée,

Par des pairs, traitée de barbare.

Or son ardeur à peindre est rare,

Lui mérite d'être honorée.

14 avril 2015

 

 

 

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Les voix du silence

12273087872?profile=originalll s’agit d’un essai de psychologie de l' art par l'écrivain français André Malraux (1901-1976), publié en 1951. Un écrivain, qui est aussi un historien de l' art, veut arracher leur secret aux chefs-d'oeuvre du monde entier, confronter leur langage avec celui de l' art moderne et approfondir par eux sa connaissance de l'homme. Sa recherche nous conduit à travers le "Musée imaginaire" des reproductions et des photographies, qui permettent de mettre en parallèle des oeuvres telles qu'un bas-relief et une médaille, et de découvrir le style qui les unit, comme s'il avait une "existence propre". Ce Musée, c'est, "pour la première fois, l'héritage de toute l'histoire. Encore est-il souvent altéré par le temps: comment se représenter des statues grecques multicolores? Et que reste-t-il d'une oeuvre quand le musée l'a dépouillée de sa fonction?

Mais de toutes ces métamorphoses, le plus profonde commença lorsque l' art n'eut plus d'autre fin que lui-même". Pour l'homme du moyen âge, un crucifix était un crucifix avant d'être une sculpture. Comment savoir, même si l'on est historien ou sociologue, à quel appel profond de notre être répond une oeuvre? En fait, c'est à la lumière de notre temps que nous prêtons un langage à cet héritage du passé. Nous trouvons "moderne" tel tableau du Greco. "Le chef-d'oeuvre ne maintient pas un monologue souverain, mais un invincible dialogue." C'est avec l' art moderne que s'établit le dialogue, avec une peinture qui a rejeté l' art de la fiction inventée par la Renaissance et découvert depuis Velasquez et Rembrandt un nouveau sujet "qui va rejeter tous les autres, la présence dominatrice du peintre lui-même". Quelle lumière va surgir de cette confrontation? Nous avons "le pressentiment d'un ordre mondial" qui unit les oeuvres ressuscitées du passé. Cet ordre, l'auteur essaie de le définir dans les "Métamorphoses d' Apollon", histoire des formes jusqu'au XVIe siècle. "Les formes antiques rencontrent chez les barbares dans l' Europe des invasions, et le Christ à Byzance, aux Indes le Bouddha." Ces formes commencent par se dégrader dans les oeuvres de la Grande Régression; le profil ou le cheval des monnaies macédoniennes en vient à se réduire à un idéogramme sur les monnaies celtiques, Puis apparaissent, à Byzance et en Occident, ces systèmes de formes féconds, doués d'une signification propre dans le monde où vivent les artistes qui les ont créées. Après les tâtonnements de l' art de Palmyre, du Fayoum, des mosaïques romaines, Byzance trouve l'expression de son art du sacré dans l'abside de l' église des Saints-Cosme-et-Damien, où le Christ en gloire se détache, isolé, sur un ciel grandiose: "il fallut autant de génie pour oublier l'homme à Byzance qu'il en avait fallu pour le découvrir sur l' Acropole." Pour exprimer cette conception tragique du christianisme, l' artiste a inventé la ligne brisée, le regard immense et les couleurs spécifiques du sacré. La renaissance de l' Orient, c'est "l'invincible conversion de l'homme libre et du héros à l'homme de Dieu". Quant à l' art occidental chrétien, il oppose à la figure théâtrale de la statue antique, le sourire expressif et vivant de l' ange de Reims. L' art roman refuse la "transcendance hantée" de Byzance, et humanise le visage des hommes et du Christ. Comment a-t-il forgé son style? L'art roman est né contre Byzance, a emprunté des formes à l' art mérovingien, et a trouvé son "accent propre". L' art gothique, lui, n'est pas le simple prolongement de l' art romain; en lui s'opère la création d'un système de formes encore différent. Pourquoi ce vaste tour d'horizon des formes? Pour montrer qu'il n'existe "pas une forme décisive élaborée hors d'un conflit avec une autre forme: pas de problème de vision qui ne soit subordonné". Ce qui nous permet de mieux comprendre que la peinture "tend bien moins à voir le monde qu'à en créer un autre". C'est alors que le problème psychologique de la "Création artistique" qu'il faut élucider. Ce sera l'objet de la troisième partie du livre. On parle à tort de vision de l' artiste, comme si ce dernier se distinguait des autres hommes par de mystérieux pouvoirs. L' artiste, c'est tout d'abord "un homme qui aime les tableaux". Encore faut-il bien s'entendre sur ce dernier terme, et exclure de l' art proprement dit les dessins non dominés des enfants et des malades mentaux, et les dessins des naïfs, trop fidèles à un mode de représentation traditionnel. Faut-il appeler "artiste" l'homme capable de reproduire un objet sur la toile avec la plus grande fidélité? Cette notion bourgeoise de la ressemblance est périmée: "J'appelle artiste celui qui crée des formes", lesquelles ne naissent pas d'elles-mêmes achevées dès l'abord, mais du "conflit du peintre avec une autre forme d' art". Il est nécessaire que le peintre commence par le pastiche, avant de créer à son tour un nouvel ensemble de formes, une "écriture". Mais gardons-nous de réduire le style à une simple écriture. "Le style roman n'est pas un modern-style médiéval, il est un sentiment du monde." Il reste à rendre compte du mécanisme même de la création: pour Malraux, tout artiste travaille à partir d'un schème initial: il cite Flaubert qui définit "Salambô" comme un roman pourpre, et "Madame Bovary" comme un roman puce. A partir de ce schème, l'artiste regarde le monde pour le filtrer et l'annexer. Ici se pose le problème de la liberté de l' artiste: les formes qu'il invente sont-elles déterminées par son temps ou par sa vie? "...en tant que créateur, l' artiste n'appartient pas à la collectivité qui subit une culture, mais à celle qui l'élabore, même s'il ne s'en soucie pas". Ce n'est pas une biographie qui pourra rendre compte de la création qui s'accomplit dans les trois versions du tableau du Greco intitulé "Le Christ chassant les marchands du temple". Enfin rien de plus obscur et de plus impérieux que la "présence d'un monde pictural autonome", qui nous fait reconnaître le chef-d'oeuvre parmi les oeuvres secondaires et les faux. C'est maintenant la signification de l' art moderne, qui est le nôtre, qu'il faut essayer de comprendre. "La monnaie de l' absolu", tel est le titre de cette dernière partie de l'ouvrage. Notre civilisation a remplacé l' absolu par la conscience de l' histoire. Alors naît une peinture qui, n'exprimant plus des valeurs, ne vaut plus que pour elle-même. L'artiste, refusant le monde bourgeois sans transcendance, fabrique sa propre transcendance, qui est son art. Vermeer fut ainsi le premier à créer une "abstraction sensible". En même temps, notre époque tente passionnément de sonder l'homme dans ses profondeurs les plus secrètes, interroge les dessins des malades mentaux, des enfants, des naïfs, des primitifs. Mais jamais, dans ces derniers, les sentiments archaïques exprimés ne sont leur propre fin. "Le créateur de masques est peut-être possédé par les esprits, mais il écoute en eux la voix du monde, et en tant que sculpteur, les possède à son tour." Si l'on peut admirer en même temps Poussin et un masque nègre, c'est grâce à la prise de conscience d'un langage de la peinture enfin isolé. Mais la résurrection massive, de nos jours, des arts primitifs ne peut s'expliquer que par un accord profond de ces arts avec le nôtre. "Ce qui unit notre art aux arts sacrés, ce n'est nullement qu'il soit comme eux, sacré, mais que, comme eux, il ne tient pour valables que les formes hétérogènes à celles de l' apparence." Notre art n'est pas un dieu, mais tout comme un dieu, il est absolu. "Il n'est pas une religion, mais il est une foi." La valeur fondamentale de l' art moderne, c'est "la très vieille volonté de création d'un monde autonome, pour la première fois réduite à elle seule". Qui dit création dit liberté. L' histoire de l' art est l'histoire d'une conquête de la liberté. "L' art est un anti-destin."

On n'aura pas rendu compte de ce livre tant qu'on n'aura pas dit le lyrisme d'un homme passionné par sa recherche, mais surtout d'un écrivain passionné par les mots. Le projet était grandiose et aurait demandé, pour satisfaire les esprits soucieux de rigueur, le concours d'un historien, d'un sociologue, d'un philosophe; or ce livre est, et il veut sans doute n'être que cela, le récit d'une aventure personnelle, que l'écrivain transforme parfois en véritable épopée. A cet ouvrage, déjà très riche en reproductions, s'ajoutent trois volumes de planches groupant des oeuvres choisies par l'auteur. Leur classement par ordre chronologique des civilisations tend à montrer ce qui unit entre elles des oeuvres qui sont "l'expression d'une aventure humaine, l'immense éventail des formes inventées". Des reproductions d'oeuvres modernes y sont jointes, qui témoignent du "dialogue avec le passé". Dans les préfaces sont précisées des idées déjà énoncées dans "Les voix du silence". Ces trois volumes, qui ont pour titre général "Le musée imaginaire de la sculpture mondiale", se partagent le sujet dans l'ordre suivant: "I. La statuaire (1953)"; "II. Des bas-reliefs aux grottes sacrées (1954)"; "III. Le monde chrétien (1955". En 1957, André Malraux a commencé une nouvelle série avec  "La métamorphose des dieux" , (1966). Entre-temps et sous le titre général de "L"univers des formes", André Malraux et Georges Salles ont entrepris la publication d'une immense encyclopédie de l' art universel.

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Sans élans du coeur, désormais

 

 Songerie

Mon âme est insensible aux peines.

Elle était faite pour aimer.

Enivrée, elle sublimait,

Mais le temps l'a rendue sereine.

Elle était faite por aimer.

Or sa ferveur n'était pas vaine.

Mais le temps l'a rendue sereine,

Sans élans du coeur, désormais.

Or sa ferveur n'était pas vaine.

L'esprit en était animé.

Sans élans du coeur, désormais,

Je me sens souvent très lointaine.

L'esprit en était animé.

L'énergie coulait dans mes veines.

Je me sens souvent très lointaine,

Ayant perdu la joie d'aimer.

13 avril 2015

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12273086090?profile=originalQuatrième promenade - Corgirnon - La Noue Galant au printemps

C’est le printemps, le retour de la chaleur
plus rien n’existe les feuilles trembles
Un souffle d’air chaud doucement les caresses
l’ambiance est serine et enchanteresse.

Elle attend, il attend, il ou elle attend
la tendresse partagée et les doux moments
qui font que l’emprise du temps est estompée
par le plaisir d’être ensemble, retrouvé.

Quel est le nom de ces arbrisseaux?
peu importe c’est le refuge des oiseaux.
Haïe !.. Ils piquent se sont des prunelliers
cet hiver ils reviendront avec des paniers.

Là, regardez, le sol est tapissé de marjolaine
Les pétales de leurs fleurs sont douces et fines
Le pistil attend impatient le pollen,
il faut prendre son temps disent les étamines.

Combien de ces arbres cet hiver vont disparaître ?
Regard cet arbre magnifique, c’est un hêtre.
Sous le prétexte fallacieux qu’il est trop vieux
Il a été  jugé tout juste bon à faire du feu.

Erreur, je ne suis par un hêtre
réviser vos cours de botanique les jeunets
Eh oui, c’est vrai, je suis un charme
et je tremble dès qu’arrive le mois de mai.

Oh pour qui se prend-t-il celui là ? la feuille réjouit.
Je suis le charme! Et bien moua je suis l’arbre de vie
l’univers est mon domaine et suis le symbole des lois
Oh les troncs, je suis un greffé et vous deux à la fois.

Ils entendent parler les arbres de la forêt
comment font-ils, quel est leur secret ?
A cela, Cher, c’est simple, une et un font trois
Oh les troncs, je suis un greffé et vous deux à la fois.

Dans une heure se sera le retour
Ne vont-ils pas faire des détours ?
Sûrement ce n’est pas possible par-là,
il faut aller là, puis là pour arriver là.

Il est cinq heures, il faut rentrer,
Peut-être qu’en proposant un thé
il sera possible d’arrêter le temps
ne fusse que quelques instants.

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