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AU JOUR LE JOUR...

Chaque jour est un mondeJe peux m'y égarerEt d'humeur vagabondeJ'y veux ma vie... trouver!Chaque nuit attend l'aubeEt je sais m'y tapirEt puis être en maraudePour voir le ciel rougir...Chaque demain est un leurreY serons-nous encore?Et que sonnent les heuresElles auront toujours tort!Chaque hier est partiAu point de non retour...Il n'est qu'un parti prisC'est accueillir le jour..!J.G.
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Le réveil a été difficile. JGobert

Le réveil a été difficile. Sortie de son sommeil par une porte qui grince et une lumière qui s’allume brutalement. Elle est réveillée rudement chaque matin. Son cœur se crispe et tremble. La journée va être de nouveau un lourd fardeau à occuper.Le temps a passé trop vite et laissé un goût étrange d’épreuves renouvelées. Chaque jour amène son lot d’incompréhension. L’habitude ne fait rien à l’affaire. Toujours, elle saigne de cette dureté quotidienne.La maison la rassure, l’enveloppe d’un doux cocon qui lui rend presque le sourire. Elle est seule et reste un moment dans ses pensées les plus sombres. Toujours recommencer le processus du départ. Dans sa tête, les choses se mettent en place. Faire sa valise. Prendre le chien. Partir enfin.Mais la maison la prend dans sa tendresse et veut la garder. Tu es chez toi. Tu as tous tes souvenirs. Ta vie est ici. Pourquoi partir.Et encore une fois, après avoir fait le tour de son épreuve, elle s’apaise, s’adoucit un peu. Plus jeune, les larmes venaient facilement et aujourd’hui, plus dur qu’hier, elle sent néanmoins ses paupières se gonfler et retient difficilement les perles d’eau qui, malgré elle, s‘échappent et tombent doucement sur ses joues. D’un geste sûr, elle les essuie.Son vieux compagnon à quatre pattes la regarde et qu’un geste familier vient poser son museau sur son bras. Pauvre maitresse que la tendresse étouffe dans cette solitude.Lui aussi lui dit : pars, pars sans moi. Va-t’en ! Non, reste, reste avec moi, à nous deux, c’est plus facile.Les choses se lient contre elle et le quotidien revient vers elle. Ses préoccupations, ses obligations lui rappellent son emploi du temps. Le téléphone sonne. Sa voix s’adoucit, se fait douce et reprend le timbre du bonheur. Tout va bien.La raison aussi a donné son avis. Cette voix qu’elle n’écoute plus et qui lui dit : tu dois partir, arrête cette mascarade et trouve un peu de tendresse autre part. Hélas, elle n’y croit plus à ce bien-être, il est trop tard.La maison s’anime enfin. La cafetière pétarade, la machine à laver, programmée, s’est mise en route. Les bruits familiers l’entraînent dans ce monde où rien n’est facile. L’odeur du café la réconforte un peu.Il est parti jusqu’à ce soir…
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En ce jour paisible

 

Haïkus

Rue ensommeillée

tendresse de la lumière

espace attrayant.

...

Partout de l'or jaune

déposé en abondance

érables superbes.

...

De fin mimosa

sous les rayons du soleil

la haie semble jeune.

...

Victimes passives

locataires des jardins

en métamorphose.

...

Attendrissement

pétales couverts de rouille

fin des oeillets d'Inde.

...

Énergie tranquille

harmonie pénétrant l'âme

saveur de l'instant.

...

6 novembre 2014

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mes fantômes

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Je voudrais que le beau temps revienne.

Je voudrais moins d’incertitude.

Je voudrais pourtant y croire.

Je voudrais fuir ces orages.

 

Le voudrais-je vraiment ?

 

Je voudrais que vous fuyiez mes rêves.

Je voudrais que le temps les emporte.

Je voudrais qu’ils s’échappent de ma mémoire.

Je voudrais ne plus y penser.

 

Le voudrais-je vraiment ?

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Donner la vie,

 

La mère en donnant naissance à un être,

ne fait qu'offrir à celui-ci, la possibilité d'enlacer,

de s'approprier la vie,  donc de se la donner lui-même.

Ce qui peut signifier, qu'en fonction du climat

et du potentiel familial,

il sera plus ou moins aisé à l'enfant d'y parvenir.

Le sourire d'une mère, son étreinte,

sont des entrebaillements

en direction du monde vivant  ;

à l'enfant d'élargir ou non cet espace,

pour s'aérer le corps, l'esprit,

de rencontrer les autres, de les toucher,

de ressentir le vivant, de s'en émouvoir, s'en réjouir.

A lui aussi de s'inventer un peu lui-même,

donc de grandir de l'intérieur,

d'y planter des petites graines de folie "douce",

pour y acceuillir l'autre, le recevoir, échanger ;

de cette manière la vie,

ne se fabrique t-elle pas un peu ,

ou plus précisément,

ne lui donne t-on pas une certaine forme ?

La vie est une matière formidable,

pour chacun de nous "notre vécu, notre histoire".

Ne serions-nous pas alors,

les artisans de nous-même.

A méditer ......

 

NINA

 

 

 

 

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Soliloque sur le découragement

 

La fatigue et le découragement sont parfois si étroitement liés que l’on ne saurait distinguer la cause de l’effet.

On peut se sentir affaibli et en perte d’énergie alors que l’on couve une maladie ou que l’on vient à peine d’en sortir.

La convalescence permet de reprendre confiance et de faire des projets mais si elle perdure, il peut s’en suivre de l’impatience ou de l’inquiétude.

Les raisons de se décourager sont nombreuses. Des efforts appliqués continus ou répétés qui aboutissent à un échec entraînent une fatigue que teinte le mécontentement ou parfois la tristesse. Un espoir devenu, une quasi certitude, et qui sombre dans l’impossibilité de se réaliser peut être la source d’une langueur plus ou moins durable. Un travail achevé qui ne porte pas fruit incite à l’inactivité au fameux: à quoi bon!

La passivité à laquelle on associe le découragement ne survient pas toujours à la suite d’un échec.

Le hasard a bien des façons de nous désenchanter et de nous laisser temporairement sans ressort.

Il arrive parfois que la sagesse acquise qui engendre la liberté d’esprit et la sérénité ne puisse pas venir à bout d’un engourdissement désagréable dont l’origine reste incertaine.

Plaire est une jouissance pour certaines personnes qui s’y sont longtemps appliquées.

A la fin de leur existence, elles y renoncent avec regret si elles se sentent démunies.

Elles ont alors tendance à se laisser-aller à la langueur, surtout si leur atout principal tenait à leur beauté physique, ou peuvent demeurer sereines si leur esprit les rend toujours d’une approche agréable.

De Ferney, en mai 1970, dans une lettre adressée à Mme Necker, Voltaire devenu vieux mais

se sentant un coeur de vingt-cinq ans se dépeignait ainsi:

« Mes yeux sont enfoncés de trois pouces, mes joues sont du vieux parchemin mal collé sur des os qui ne tiennent à rien; le peu de dents que j’avais est parti. Ce que je vous dis là n’est point coquetterie ».

Il aurait pu ajouter, sans doute, ce que je vous dis là est découragement.

Relativiser les maux qui nous chagrinent est un remède d’une efficacité certaine.

On devrait pouvoir se plaindre des outrages du temps, avec humour, en se félicitant de demeurer en vie.

Les ressources de l’esprit et l’exaltation que cause la vue des choses belles permettent de conserver une énergie, qui diminue les effets des déceptions inévitables .

 

 

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Colère

La colère dans le ciel de novembre.

Des nuages noirs, denses qui s'entrechoquent

Un volcan proche de l'éruption.

La lave brûlante qui coule dans les veines.

La colère qui noue, qui ferme le cœur, le corps.

La colère au fond de soi comme une lionne tapie derrière les hautes herbes,

prête à bondir.

L'énergie folle pour la dompter.

Pour continuer à vivre, à sourire.

Des mots qui tournent en boucle dans la tête.

Des mots qui ont blessé, qui ont provoqué cette fureur.

Comment sortir de cet enfer?

Lâcher la lionne?

Rugir à faire trembler les murs?

Déchirer le silence?

Cracher des mots que personne n'a envie d'entendre?

Simplement déposer cette colère sur du papier.

Pour essayer de trouver un peu d'apaisement...

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Enfermée II JGobert

Enfermée dans cette pièce malodorante, malsaine, l'existence n'a plus le même piquant. La vie facile a viré au cauchemar. Loin de penser qu'un jour, elle se retrouverai dans une cellule, elle a joué, elle a perdu. Par toutes ses magouilles, elle a fini par attirer la foudre, la colère des hommes.
Etre entre deux gendarmes lui a révélé combien, à cette minute précise, la liberté est importante. Conduite les mains attachées dans le dos, dans un local décrépit, sale, lui laisse un goût amer dans la bouche, un véritable dégoût.
Enfermée, les heures s'égrainent et le temps prend soudain un chemin sourd, sa voix s'estompe dans l'enfermement.  Plus personne ne l'écoute, ne répond à ses questions. Elle attend sans trop savoir son devenir. Elle se perd dans ce labyrinthe de lois. Elle a peur.
Des hommes passent, pleurent les mains dans le dos. Leurs yeux ont perdu l'éclat du dehors. Certains marchent comme des automates devenus craintifs. Ils obéissent à d'autres hommes. Ils sont condamnés à vivre dans un bâtiment clos. 
Enfermée dans cette aile de femmes, son installation n'a pas été facile. Depuis quelques jours, elle partage son intimité avec une détenue qui ne l'apprécie pas beaucoup. Elle la déteste et sont maintenant face à face dans cette pièce fermée.  La conversation est nulle et chaque geste est difficile. Chacune reste sur son territoire aussi petit soit-il. Le partage des tâches est odieux mais doit être fait. Même son sommeil n'est pas tranquille. Elle dort à peine avec cette femme près d'elle.
Enfermée, au début de son incarcération, elle a exigé beaucoup. Voir son avocat. Avoir quelques objets personnels. Prendre des nouvelles de sa famille. Mais ses supplications sont restées sans effet. Elle a demandé à avoir du coca.  Hélas, il faut de l'argent pour se satisfaire en prison. Elle attendra des jours meilleurs.
Cette cellule d'un jaune sale la déprime de plus en plus. l'ampoule qui l'éclaire est à bout elle-aussi et le bruit du loquet la fait tressaillir. Ce lit en fer avec cette infâme matelas ne la satisfait pas non plus. Reste une petite ouverture sur la lumière du jour et de la nuit qui ne lui est pas accessible. 
Enfermée, elle se prend à rêver à ce ciel qu'elle n'a jamais regardé, remarqué, trop occupée à faire ses coups foireux. Dehors, son besoin de liberté ne l'a jamais préoccupée. La vie était facile. Elle avait la chance avec elle. Elle ne pensait pas au mal qu'elle faisait par ses agissements délictueux mais bien réels.
Enfermée, elle connait aujourd'hui le sens de ce mot.  Assisse sur son lit, elle voit partir cette femme peu loquasse qui lui adresse un sourire de défi, malveillant. Elle en tremble.
Elle a revu son avocat. Elle a eu des nouvelles de sa famille. Elle ira au procès. Elle fera sa peine et si elle se comporte bien, elle aura une remise de peine.
La liberté n'aura plus le même sens, la même saveur, le même charme. Elle sera précieuse.
Enfermée, elle a appris beaucoup sur la vie, la valeur des choses, la sagesse.

Ce séjour ne sera pas vain, c'est ce qu'elle dit. 

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Hommage reconnaissant

 

À Monsieur François Hollande, président de la république française.

L'histoire évalue les mérites

Porte un lucide jugement.

Les contemporains, eux hésitent.

Ou se laissent abuser, souvent.

Les Français ne connaissent pas

Quelle est la fonction essentielle,

Confiée au chef de l'état,

Par leurs lois constitutionnelles.

La séparation des pouvoirs

Établit les différents rôles.

Votent par choix ou par devoir,

Ceux qui ont droit à la parole.

Tous les élus sont animés

Par le désir de bien servir.

Ils essaient de se faire aimer.

Leur rigueur peut les desservir.

Je veux vous rendre un humble hommage,

Vous dire grandement merci.

L'ingratitude décourage

Or vous relevez les défis.

La France reste mon pays.

J'aime son ancienne culture.

Ses grands poètes m'ont ravie.

Que son humanisme perdure!

Montréal, mardi 4 novembre 2014

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Marianne,

       

 

Ma fille est la plus superbe

des roses de cette terre bleue ;

le soleil est son châle,

son teint est la clarté,

son rire, l'averse musicienne

sur les chemins d'Ardèche.

Ma fille palpite autant

que cette terre bleue ;

ses immenses yeux verts,

à peine maquillés,

ont la profondeur, le mystère,

 d'une forêt vosgienne ;

sa voix est un éclat

 lorsque mon cœur s'attriste,

une ressource infinie,

un bijou bien vivant,

faisant chanter mon âme

en même temps que mon corps !

Ma fille est toute ma vie.

 

NINA

 

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Branchée au présent

 

Haïkus

 

Batik lumineux

joie grisante dans l'air frais

Ô l'immensité!

...

Plaisir de l'instant

regrets assoupis tassés

saveur du silence.

...

Le gala prend fin

splendeur des arbres dorés

en perte de feuilles

...

Dans mon jardinet

se meurent les chrysanthèmes

couleurs affadies.

...

Branchée au présent

restée fidèle à moi seule

l'oubli tout emporte.

...

Courant de tendresse

passant devant ta photo

t'envoie un baiser.

...

3 novembre 2014

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De lettres et de syllabes

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Aux couchants caligineux, je te conjugue
de mille mots sans parole éperlés par les vents
secrets du rêve et du silence.
Délicatement, leurs souffles essaiment
le pollen des accords
de mon allusive pointe ébène,
dénudant dans un ballet de dentelles
chaudes l'intumescence de mon cœur capricant
au creuset des apparences.
Dès lors, lettres et syllabes habillent d'images
le corps de la mutité lorsque soudain,
un chant inconnu et gémissant fait vibrer
les fragments de mes transes.
Au-dessus de moi, un oiseau safrané
de lumière ondoie et embrasse de ses ailes
le langage de ma plume fait de nuances et de reflets.
Sous la nature éteinte, l'oiseau sacré
amorce sa descente dans les courants
de son immensité et de son bec instille
à ma bouche paix et tranquillité.
Ô doux alcyon, dans mes voilages colorés
tu sais combien j'ai attendu au tournant
de tous les âges de ma vie, la vaticination
des sept jours qui refermera
ce vide dans ma poitrine.

Nom d'auteur Sonia Gallet
recueil © 2014.

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Tristesse.

Plus je sens que j'arrive et touche au dernier jour
Qui met si vite un terme à l'humaine misère,
Plus je vois que le temps, sur son aile légère,
Me ravit chaque espoir envolé sans retour.

Je dis à mes pensers : « Ô mes pensers d'amour,
Comme aux feux du soleil une neige éphémère,
Le poids de notre corps va se fondre sur terre,
Pour nous rendre la paix dans un meilleur séjour.

Avec lui vont mourir ces espérances vives,
Ces sourires, ces pleurs, folles alternatives
Qui, tout en les trompant, irritaient nos désirs ;

Et nous verrons, là-haut, combien de choses vaines
Ont ici-bas causé nos plaisirs et nos peines,
Et nous ont fait pousser d'inutiles soupirs. »


Pétrarque.

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Blessure d'amour

Souvent, plus amoureux que tendre,
Un amant choque innocemment ;
Il voit nos pleurs sans les comprendre,
Et blesse encore en s'excusant :
D'une fausse délicatesse
N'allez point alors vous armer ;
Songez qu'un peu de maladresse
N'empêche pas de bien aimer.

Quand du temps la faux redoutable
Viendra moissonner vos attraits,
Qu'un esprit toujours plus aimable,
Fasse oublier un teint moins frais :
On attire par la figure,
Mais on conserve par l'esprit,
Et l'esprit est une parure
Que jamais le temps ne flétrit.

Si la vieillesse enfin vous glace,
Sachez renoncer aux amours ;
Que l'amitié, prenant leur place,
Embellisse vos derniers jours :
Un vieux et paisible ménage
Connaît encor quelques douceurs ;
L'hiver a des jours sans nuage,
Et sous la neige il est des fleurs.

Constance de Théis

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Eden,

 

Petite perle noire d'Afrique,

intrépide et fleurie,

dont la naissante voix,

 a l'accent du soleil

 et les yeux ravageurs,

 vous donnent toute leur chaleur.

La mère, longue liane,

peau réglisse,

 vêtue d'une robe anis,

la porte dans ses bras,

ornés  d'innombrable bracelets

argentés et dorés,

à l'instar d'une reine

auréolée de ciel

et d'ondée baptismale !

 

NINA

 

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OH! BELLE NUIT!

La nuit dépose tout doucement

son manteau de satin sur la ville.

Le bleu profond du firmament

laisse percevoir les nuances subtiles.

La voûte céleste s'innonde d'étoiles.

Le ciel resplendit, fier et majestueux.

La lune dorée ornée de son voile

laisse transparaître ses rayons lumineux.

Oh! Belle nuit, douce et mystérieuse

apporte-moi, sans faire de bruit

la panacée de l'amour qui me rend heureuse

et me fait oublier le temps qui fuit...

Pour que je sois en cette belle nuit

dans les bras de Morphée où je me blottis.

Là, je rêve et oublie tous mes soucis.

Mireille

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Tentative,

 

          

J'ai mis le cendrier

Dessus ta place vide

Et le bloc de papier

Qui soudain m'intimide.

 

Je rapatrie mes mots

Qui battent la campagne

Je cherche des émaux

Qui racontent l'Espagne.

 

Mais l'esprit qui se tend

Et tant de fois chavire

N'accroche que le temps

Cet absurde navire.

 

C'est une tentative

Lorsque tu n'es plus là

De vivre sur ta rive

De saisir ton éclat.

 

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Le train

Elle monte dans le train.

Elle s'installe près de la fenêtre, pose sa petite valise à côté d'elle.

Le train démarre.

Elle regarde le paysage qui défile, s'assoupit doucement.

Le train ralentit.

Il arrive en gare.

Sur le quai, des gens qui vont monter dans le train.

Son regard croise celui d'une personne un peu à l'écart.

Le train repart.

La personne est restée seule sur le quai.

Surprise, elle y pense un moment.

Elle a l'impression de connaître ce regard.

Elle regarde le paysage et replonge dans ses rêveries.

Le train ralentit, arrive dans une nouvelle gare.

Des gens sur le quai...

Avec effroi, elle voit que la même personne, à l'écart, la regarde intensément.

Paralysée, hypnotisée, le souffle coupé, elle ne peut la quitter des yeux.

Le train repart.

La personne reste sur le quai.

Son coeur bat la chamade.

Elle tente de se calmer, de réfléchir.

Cette personne la suit.

Cette personne sait où elle va.

Est-ce une femme, un homme?

Comment est-elle habillée?

Elle n'a vu que ses yeux.

Pourtant, elle connaît ce regard...

Elle regarde les voyageurs autour d'elle.

Certains sont silencieux, d'autres discutent.

Ils n'ont pas vu la personne sur le quai.

Soudain, l'évidence.

La personne sur le quai, c'est elle.

Chaque fois qu'elle n'a pas pris le train.

Chaque fois qu'elle a pensé que le train était pour les autres.

Pas pour elle.

Chaque fois qu'elle s'est effacée pour laisser sa place.

Maintenant, elle est vraiment dans le train.

Sereine, elle voyage comme les autres.

Le train arrive en gare.

Elle se lève, prend sa petite valise.

Elle descend du train.

Elle marche vite pour ne pas louper le prochain.

Elle sait que la vie lui réserve encore des surprises.

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