Arcimboldo ou l'art de servirs les plats.
Ainsi fut présenté le tableau à Ferdinand II de Habsbourg. Depuis il est accroché... à l'envers. Nous découvrirons pourquoi à la fin de cet envoi...
Je vous ai laissé avec l'école française si présente au Nationalmuseum de Stockholm, aussi avant toute chose laissez moi vous montrer quelques autres oeuvres, impressionnistes cette fois.
Si le Nationalmuseum détient "La grenoullière", le célèbre tabeau d'Auguste renoir (1841-1919) et oeuvre phare de l'impressionnisme, c'est à son café que nous nous désaltérerons :
Le café de la mère Anthony, 1866.
Puis, après une partie de cartes, nous nous promènerons en compagnie de Berthe Morisot (1841-1895), autre hôtesse d'une esquise délicatesse :
Le Bois de Boulogne.
Une école française très complète puisque nous pouvons encore voir des Lorrain, de La Tour, Blanchet, Poussin, Boucher, Oudry, Watteau, Cézanne, Courbet, Degas, Delacroix, Gauguin...
Mais si les oeuvres hollandaises et françaises (voir les première et seconde parties de cet article) font l'orgueil du "Louvre suédois" et bien que les autres départements connaissent quelques lacunes, il accroche néanmoins maintes toiles que lui envieraient bien des musées plus connus.
Ainsi l'Italie, outre Bellini, Véronèse, Le Pérugin, Bellotto dit Caneletto le jeune... nous arrête avec ce ravissant portrait d'Agnolo Bronzino (1503-1572)
Isabella de Medici
Ou par celui réalisé par Giuseppe Arcimboldo (c. 1527-1593), sévère et pourtant si fantaisiste :
Le juriste, 1566.
D'aucuns y ont vu Calvin, bien qu'il s'agisse plus sûrement d'Ulrich Zasius, un conseiller influent de Rodolphe II, "Un certain docteur, dont tout le visage était ravagé par le mal français...", selon l'ami d'Arcimboldo, Gregorio Comanini.
Sur ce mauvais trait lancé à l'égard des Français, sourcilleux quant à notre réputation, je reporterai à plus tard mon envoi de messieurs... les Anglais !
Mais un autre tableau à retenu mon attention, "Le cuisinier", une curiosité que nous avons vu plus-haut en intro, qui nous est donc présenté... à l'envers !
Ce farceur d'Arcimboldo, parfois un peu gâte-sauce, nous montre donc une nature morte bien anodine, des viandes rôties que le chef présente et sert chaud.
En retournant le tableau à 180°, le personnage se découvre malicieusement croqué. On ignore s'il trouva le tour à son goût...
Le cuisinier.
J'espère quant à moi que vous trouverez ce billet au votre...
Michel Lansardière (texte et photos).