Juste ma part goutte d’eau à toutes les ambitions mouillées
A la source et au libre cours de penser notre condition
Cette évidence à dire, tout nous réclame du cherche-monde
Ainsi à me joindre à une œuvre belle de l’intelligence
Concevoir les voies d’un grand tout meilleur pour nous les voyageurs
Pour nous la même histoire, tous un jour ou migrants ou mendiants
Si petite soit-elle, simple goutte d’eau, ainsi j’apporte
Ma contribution aux contrées sept soleils tout en pluie,
Et pour vous dire jailliront un jour en cent lieux inhumains
Les ambitions bien mouillées qui, de la vie, feront des miracles
De l’un à l’autre et de par le tout juré à chaque naissance
Laissons, laissons, et d’un élan …
Idéal et Réalité se disputent tous les esprits
Depuis longtemps mais quels traquenards ces deux caricatures
Paradis et enfer, mais toujours l’opprobre sur nos visages
Tant de prétendus grands civilisés crèvent de peur partout
Au présent, leurs murs de haine, affronts cruels aux miséreux
Pourquoi donc cette gouverne là de l’espèce rapace
Ces faits insensés de la Terre qui lui fournit tant de proies
Pourquoi donc ou lui servir ou subir ses plans de prédation
Faisons bien plus que des cris, épouvantails ou bien jets de pierres
Pour mettre fin aux tueries du vivant, à ce qui en est cause
Laissons, laissons ce monde temps détraqué, et incohérent
Ce monde qui m’a fait étranger là où je poursuis mon histoire
Tant il répand de messages de rejets de la cause humaine
Tant il est de gens têtes lasses et je ne sais où perdus
Comme après une catastrophe qui leur aurait fait grand mal
Laissons, laissons ce monde précipité dans la décadence
Ces verticales avec aux sommets le commerce des vanités
L’arrogance de dieu l’argent et de sa canaille corrompue
Ces horizontales tentaculaires avec aux bouts tant de violences
Ainsi des hommes vivent là exclus, détritus des décharges
Laissons, laissons ceux qui de la vie et qui du temps d’aujourd’hui
Sont bien mal instruits et dont les esprits se tordent et s’inversent
Je ne comprends pas ceux qui sont toujours et encore à se plaindre
Alors que leurs soucis sont bien peu, je ne comprends pas non plus
Ceux qui nous jugent indifférents juste pour sublimer leur cas
Laissons, laissons tout ce qui est chantage pour une vie heureuse
Tout contrat dominant-dominé, tueur de liberté
Des liens solidaires qu’il faut avoir pour tout projet humain
Laissons, laissons, les idéologies et les prêcheurs lyriques
De ceci ou cela, la voie d’un bonheur pour tous et durable
Cherche-monde, c’est d’abord de l’appétence à vivre son temps
Ca demande de faire en tout la bonne part des choses
Puis de penser métamorphose, ce grand tout qui se transforme
Le monde vivant et tout autour, les rapports entre nous
Cherche-monde, c’est l’élan certain du plus petit au plus grand
Le cherche-monde, c’est au présent et depuis longtemps …
Cherche-monde, c’est se dire à l’aise et recommencement
Juste d’une fenêtre ouverte dans l’air frais d’un matin
C’est chaque fois l’attention et le temps pris pour bien observer
Ce qui se passe et qui peut tant développer les connaissances
C’est toute action signifiante même si c’est peu qui en reste
Cherche-monde, voyez-le qui marche, marche et qui ainsi change
C’est l’enfant des premiers pas, les bras tendus vers on ne sait quoi
C’est le manifestant monde futur même au mal entendu
C’est chaque marcheur monde épars et qui le refait traverse
Du temps, des espaces, alchimie des croisées et des rencontres
Cherche-monde, voyez-le en condition de l’apprenti
Apprenti de tout, compagnon de la flore des impatiences
Toujours beau l’effort même si on n’est pas sûr de réussites
Même si des obstacles et des déceptions d’ordre imprévu
Ces trous noirs où tout peut disparaître de nous d’un coup
Cherche-monde, pensez-le qui a l’œil de la bonne observance
Œil ouvert avec l’objectif de transpercer tout masque ou écran
Œil spécial envoyé aussi loin qu’il puisse être témoin
Œil élargi quittant la planète à grands coups de télescope
Interprète des univers, ceux qui sont et ceux dans l’hypothèse
Cherche-monde, pensez-le révolution par ses questions
Nécessaire est la remise en cause de tant d’incohérences
De tant d’entreprises mortifères et tant et plus irresponsables
Assez des idéologies de progrès qui sont en parjure avéré
Assez aussi de la publicité d’un bonheur d’anorexie
Cherche-monde, voyez-le décideur du sens de ses œuvres
De l’épreuve de ses talents même en domaines méconnus
Nul stress du temps au zéro de l’état physique et mental
C’est la nouveauté poétique de toute voie qui affranchit
Tout dominé sans qu’il ait besoin des utopies en calicots
Cherche-monde, voyez- le dans cet artisanat à l’essai
D’une philosophie où préférence est donnée à la juste mesure
Des nourritures du corps et de l’esprit sans s’oublier de partages
Sans s’oublier de cérémonies d’accueil, de recueil des amours
Sans s’oublier la fête en des jours parfaits à chanter, danser et rire
Cherche-monde, c’est qui conçoit la vie, sa vie dans l’inconstance
Inutile de la forcer d’atteindre un absolu bonheur qui n’est pas
Et stupide de la sacrifier pour mériter sa place en la société
Des appliques tout le temps de pénitences et de repentances
Cherche-monde, ce n’est vraiment pas, du sacré à l’amertume
Cherche-monde, c’est qui conçoit sa vie au grand besoin du pluriel
On peut très bien se contredire mais l’essentiel, c’est qu’on s’accorde
La possibilité de plus d’une direction pour mieux se plaire
Dans ce qu’on fait sur Terre même si l’époque c’est l’hallali
Du temps stressé et de projets rendus toxiques ou désastreux
Cherche-monde, c’est qui sait où est la substance de toute histoire
Certainement pas au terminus même si c’est en paix
Même si au dénouement les trompettes de la renommée,
Et je dis : Heureux qui comme Ulysse a fait un long voyage
La vie en périple, poésie calypso de mille épisodes
Cherche-monde, je suis … Ma révolution permanente
Cherche-monde, je suis, en persistance manifestement
Ma révolution, c’est quérir de l’extra dans l’ordinaire
Partout où la vie me mène, et m’apprend les choses humaines
L’iniquité des conditions mais quand même tant de ces éclaireurs
Des univers autres que la Terre malheur à tous ses résidents
Cherche-monde, je suis, et depuis l’enfant qu’il m’en souvienne
Je l’ai été manifestant avec des camarades grands tournesols
Je l’ai été en l’école des projets subversifs où l’on récolte
Bien plus qu’on ne peut le penser et le concept de vraie richesse
Je le suis si fort par chaque fait de beauté toujours pareille
Cherche-monde, je suis, fidèle à tout ce qui me fait les yeux clairs
Même au temps atteint de départies et de pierres des peines
Cherche-monde, je suis, adepte de vivre avec de l’enthousiasme
Au lieu de me déglinguer le moral à grands coups de diktats la peur
Le malheur, la catastrophe à toute heure, le tocsin du rien fatal
Cherche-monde, je suis, je dégage tout des propos de crises
Je m’évite bien des pièges et de servir à tout tri sélectif
Mon identité, c’est je suis, qui suffit pour tout assumer
Je mets du sens dans ce que je fais et du côté efficace
Pour ma satisfaction et d’autres en compagnies et mutuelles
Cherche-monde, je suis, et c’est juste question de me porter bien
Tant que je le peux, tant que je sais encore ouvrir des portes
A des choses positives, significatives de plus d’accordances
Avec le placer au-dessus de tout de la vie et des amours
Quand bien même l’adversité et les drames que chacun connaît
Cherche-monde, c’est dit foutu, combien de terribles nouvelles
Comme on nous braque, comme on nous tue l’éclabousser d’un regard
Tant l’arnaque médiatique, cent fois les mêmes méchancetés
Tant ces yeux déglingués, voyeurs cathodiques qui les répètent
Welcome sur des paillassons mais par l’audimat ça déconne
Cherche-monde, c’est dit rêvé ou par la moitié indignée
Mais ce ne sont pas les dimensions pour la métamorphose
Quitter ce qui ronge, les relations d’avec tant de mensonges
Telle la valeur travail mal récompensée et je dirai massacrée
Tant de travailleurs hélas martins de guerre lasse, nuit et jour
Cherche-monde, c’est dit risqué, mais qu’est-il donc préférable
Se faire cité interdite d’aller voir le monde tout autour
Ou se faire cité ouverte au grand colportage et s’y enrichir
De choses innombrables par du troc entre gens honnêtes
J’ai quant à moi choisi le cherche-monde de proche en proche
Dans ce monde j’en ai un autre, de la fable de comment
Une petite bestiole peut se moquer des mailles d’un piège
J’en ai fait une pratique espiègle contre tout ce qui emprisonne
Avec d’autres qu’on dit petits mais vraiment en rien démunis
Pour la réflexion, l’action, pour faire du meilleur autour d’eux
Dans ce monde, j’en ai un autre, c’est un pays innombrable
Il y a quantités de choses qui se donnent, à la portée de tous
Il y a l’art de l’agora d’un temps formé sentimental
Mémorial du premier amour et comme autant je l’imagine
Recommencement par chez moi et dans le monde sans frontières
© Gil Def - 30.10.2013