Ecrire car c’est vain de crier grâce des jours de peine
Le poète s’en vient par un état d’esprit transpercé
Cent fois les mots absents ou départis des yeux mouillés
Peut-il s’en arranger de ses poèmes pierre et laine
Et l’être ne parle ni pour se plaindre ni maudire
Il y rejoint sa vérité parmi les séparés
Ainsi sait-il vraiment à quoi servira d’adresser
De chaque vers la parole qui délivre du pire
Ecrire car c’est vain de prier le temps qu’il nous tienne
Le poète s’en tient à ses liens de vie tant qu’ils sont
Peut être à l’ambition de s’entendre avec la raison
De ne point lâcher prise en dépit de fautes humaines
Et l’être est un souffle cette culture qui respire
Cet éventail ouvert de l’infini des émotions
De chaque éveil des sentiments jusqu’à l’exaltation
Mais aussi mots perdus pour les chers portraits au sourire
Ecrire car c’est vain de compter prédire sa route
Le poète maintient pourtant que l’on peut avancer
Même avec le regret de ses rêves éparpillés
On le dit obstiné, mais sait-on combien ça lui coûte
Et l’être se défend comme il peut des méchantes choses
Des contrats sans valeur de la conscience dissociés
C’est une liberté comme un autre sens de voie sacrée
Contre les mots trahis de paix, de soie, et puis de roses
Ecrire car c’est vain de vouloir effacer les doutes
Le poète s’abstient de se défausser de questions
Ainsi est-il l’appel à l’art des imaginations
Pour trouver contre nos malheurs le cœur de passer outre
Et l’être se renaît par regain et métamorphose
Par ce langage innombrable d’un intérieur profond
Par la fleur de chérir toute vie en exposition
Dans l’Inconditionnel pour parti pris, fait et cause
Ecrire car c’est vain de fuir l’idée de nos vies brèves
Le poète retient entre le congé et l’adieu
Ce qu’il veut transmettre de prairies sous le clos des yeux
Part de sa souvenance et temps de rouge vif aux lèvres
Et l’être est un saule ou un au-dessus de l’épaule
Une dépendance du pleuvoir ou du veiller tard
Rien qui ne soit mis de côté, mais tout comme au devoir
De faire au mieux le tri entre silences et paroles
Ecrire car c’est vain d’expliquer pourquoi les poètes
Supposés étrangers et même à l’esprit dérangé
Signal de détresse avant tous les rêves brisés
Bien avant cet ultimatum, être mais … ne plus être
Ecrire car c’est vain mais qui peut en faire reproche
Qui me dira ne pas chercher ses raisons de l’accroche
© Gil DEF - 24.10.2012
Commentaires
Bonjour
Je tenais à remercier les personnes qui ont accordé une appréciation positive à ce texte et Monsieur Robert Paul pour ses encouragements à mes productions.
Bonne journée. Amitiés. Gil
Bonjour Aden
Je suis heureux de votre commentaire dans la mesure où j’essaie effectivement d’être positif et constructif de manière générale dans ce que je dis. Ca ne signifie pas que j’exclus toute idée de dénoncer des choses qui ne vont pas, mais je crois bien que si j’en venais à parler des choses détestables et exécrables, je ne ferai que démoraliser un peu plus les lecteurs et les détourner des choses positives, agréables, nouvelles que je connais, que j’observe et que beaucoup ne voient pas ou ne voient plus …
Avec mes remerciements. Bonne fin de journée. Amitiés. Gil
Bonjour Sandra
Que ce texte là vous plaise, tant mieux, cela prouve à mon sens qu’on peut avoir des personnalités, des sensibilités différentes, des préoccupations, des inspirations différentes dans l’écriture, et trouver des points de rencontre sur certains sujets…
Avec mes remerciements. Bonne fin de journée. Amitiés. Gil
Bonjour Dominique
Volontiers taquin, je peux vous dire, ne soyez pas trop inquiète, j’essaierai faire mieux la prochaine fois …
Bonne fin de journée. Amitiés. Gil
Bonjour Chantal
Il est toujours fort agréable d’avoir un commentaire positif et je ne peux que vous en remerciez ...
Bonne fin de journée. Amitiés. Gil
Bonjour Liliane
L’écriture sauve le monde …
J’aimerais y croire, mais je ne pense pas que ce soit le cas …
Ceci étant dit, à mon niveau, mes ambitions dans l’écriture sont petites, mais vraiment très petites et c’est trop tard de me mettre dans la tête de faire l’écrivain …
Avec mes remerciements. Bonne fin de journée. Amitiés. Gil
Bonjour Gil,
Je suis tout à fait d'accord avec vos propos, mais je suis incapable de développer le sujet, mais vous le savez déjà :-)
Je suis admirative.
Amitiés.
Adyne
Bonjour Jacqueline
La parole qui délivre du pire …
J’avoue sans problème que je n’écris pas pour convaincre quiconque de quoique ce soit, ce qui signifie pas que l’âge m’a amené à devenir blasé, résigné, fataliste et à renoncer à des idées progressistes et humanistes quand bien même je ne verrai pas ces idées ou mes beaux rêves se concrétiser.
J’avoue sans problème aussi que j’ai commencé l’écriture poétique il y a moins de dix ans dans une sorte d’évasion nécessaire de ma vie, que je n’écrivais pas dans les débuts ni pour raconter ma vie, mes peines et mes malheurs, ni pour publier et montrer mes textes et que je ne me souciais pas du tout de la portée ou de l’utilité que mes textes pourraient avoir pour quelqu’un. Dans ce moment là, j’allais aussi souvent sur le net et j’ai fini par parler à des personnes de mon goût pour la poésie. Très vite, on m’a fait poète, on m’a vivement encouragé à poursuivre et je me suis fait à l’idée que mes textes avaient un impact positif sur les personnes à qui je parlais. Bien sûr, je n’ai pas pensé à ce moment là que je pourrai écrire un millier de textes, que je pourrai faire des poèmes de formes diverses sur une grande variété de sujets, et que j’aurais des lecteurs réceptifs à ça.
Au fur et à mesure de mes conversations, j’ai pu mesurer qu’il y avait une grande quantité de gens dans la solitude, dans le mal être, bien des femmes en particulier, et que je faisais bien de les faire sortir d’un quotidien triste et navrant avec de la poésie et de l’espièglerie aussi, que ça me faisait du bien aussi de me délivrer des méchancetés de la vie et des agressions de la société qui ne sait parler que de fric et qui t’écrabouille si tu n’en as pas … Bien des choses se sont arrangées pour moi, mais je me suis dit qu’avec de la poésie positive, et du travail, je pourrais sans doute être encore utile à quelque chose …
Ce qui ne va pas dans cette société, c’est que la majorité des gens n’a pas le droit à la parole et ça ne fait que s’aggraver dans les entreprises et partout … Dernièrement, j’ai accompagné une personne à la Banque postale à qui on n’avait pas daigné répondre à une demande de récupération de son épargne. La première chose qu’a faite l’employée, qui est plus est se déclarant chef de service, c’est : pas de bonjour, pas d’excuse pour un rendez vous reporté à deux reprises et agression verbale de la personne que j’accompagnais prétendument harceleuse avec ces coups de téléphone. Il faut dire tout de même que c’est un comble au bout de sept à huit semaines de dialogue de sourds et de messages genre : la personne que vous demandez est occupée, n’est pas là ou ce n’est pas la bonne personne. C’est dire où l’on en est au niveau du respect des personnes et du droit de parole. Dernièrement aussi, j’entendais un responsable de la CAF dire que désormais on allait se servir de la vidéosurveillance, qu’il n’y aurait plus aucune tolérance vis-à-vis des mécontents, et que le haussement d’épaule d’un usager mécontent, c’est déjà une incivilité non admissible. Ca ne s’invente pas. Mais passons.
J’aimerais effectivement que ma parole qui ne s’embarrasse pas du bien pensant qui serait ceci ou cela, puisse donner l’envie aux gens de parler aussi et avec le moins de complexe possible, tout ça pour y retrouver un minimum de choses positives et tout simplement humaines …
Avec mes remerciements. Bonne journée. Amitiés. Gil
Bonjour Adyne
Je ne sais si on peut parler de sagesse à mon propos, mais j’essaie en tout cas d’être honnête intellectuellement et humainement parlant, en m’appuyant davantage sur le vécu, l’histoire que sur de belles idées fussent-elles empreintes d’humanisme. J’essaie de dire à mes pareils de faire du mieux qu’ils peuvent dans la vie en dépit de l’adversité, en dépit aussi de tout ce que la société peut leur faire de contrariétés, de mauvais procès, et de méchancetés en tous genres.
Il est aujourd’hui deux tendances que je trouve déplorables surtout quand ça vient se mêler de poésie. La première, c’est de tailler en pièces tous les êtres humains, d’en faire les pires créatures vivantes qui soient, cruelles, et destructeurs de planète. La seconde, c’est d’exiger que l’on soit fervent inconditionnel de l’intérêt général ou d’un idéal universaliste, qu’on doit faire preuve d’une générosité et d’un dévouement social sans bornes, qu’on doit même accepter le martyre, et sacrifier sa vie pour amour des autres. Pour ma part, je n’ai aucune envie de rejoindre ni l’une ni l’autre de ces tendances là qui sont pour moi nocives ou pernicieuses.
Je ne veux pas prendre les postures du prêcheur, annonciateur de malheurs et de calamités, ou du tribun, beau parleur de ses convictions qu’on peut changer le monde comme ceci ou comme cela. Comme je l’ai dit encore récemment, je ne suis qu’une petite bestiole dans un immense univers avec une grande partie dont je ne connais fichtre rien. Pour autant, j’ai voulu et compte encore vivre du mieux que je peux en mobilisant tout ce qui est possible et à ma portée pour ça.
Humilité et ambition, je suis d’avis qu’il est fondamental de faire la balance entre ces deux notions là même si on doit admettre l’inconstance, qu’il est difficile de situer le niveau de ses ambitions, et qu’il faut intégrer qu’on connait bien des échecs, et qu’on n’est jamais sûr de rien. Humilité et ambition, balance, inconstance, ajustement, réajustement de la pensée, de l’action, c’est en tout cas, quelque chose que j’évoque beaucoup dans ma poésie qui a été dans ma vie omniprésent, en débat souvent, avant, pendant et après tout projet ou entreprise.
Avec mes remerciements. Bonne journée. Amitiés. Gil
Bonjour Nicole
Pour votre seconde intervention concernant le choix d’image que j’ai fait pour illustrer mon texte, je peux vous dire que c’est effectivement un choix qui s’est imposé à moi pour de multiples raisons. Je suis né en automne, je suis automne et je crois bien que ma poésie est surtout automne. Je la dirais essentiellement dans une culture du vécu, en balance entre une heureuse récolte dans mon chapeau, dans mon esprit, des temps d’avant, printemps et été de ma vie, et une crainte lucide des temps d’hiver, part d’une culture ancestrale. Je la dirais en balance entre ce qui me fait encore tenir debout et ce qui peut me dire de relativiser bien des problèmes et de lâcher prise en bien des affaires.
J’ai choisi une image avec un banc vide. Je suis l’homme du banc souvent, chaque jour depuis quelques années déjà. Le banc a pour moi de multiples fonctions. C’est dans le désordre, la pause au cours des promenades, la contemplation du spectacle qui se présente à moi, la réflexion qui ne sait pas où elle va, la conversation à registres variés avec ma chère compagnie, la communication avec des gens qui en ont sans aucun doute besoin, un repas décidé au grand air et avec l’envie de tranquillité, un morceau de temps consacré à écrire, etc. Pas plus loin qu’hier, je crois bien avoir fait l’homme du banc en diverses versions énoncées ici. Alors pourquoi le banc vide, me direz-vous ? Peut être que c’est pour le laisser au lecteur la possibilité de l’utiliser aussi …
Vous m’avez surpris par votre évocation d’un passant laissant sur ce banc un recueil de poésie … En effet, c’est une idée que j’ai depuis quelque temps de faire la distribution de poèmes en les laissant en des lieux où il y a des bancs et ajouter cela à la distribution que je fais de mes poèmes à des gens connus et à d’autres qui ne le sont pas, et en plus de mes publications sur le net. Peut être que la poésie est un langage qui a un côté quelque peu magique vu ces choses surprenantes que j’ai déjà pu constater de poésie qui transperce ou dépasse, déborde le cadre du dire des mots.
Bonne journée. Amitiés. Gil