Les hommes qui font les lois, mais il reste à changer les héros
Combien de temps encore les chocs, le chaos et l’hécatombe
Le massacre des innocents, les humiliations, les sanglots
Les mensonges, les profanations des mémoires d’outre-tombe
Contre la peur de tout perdre, j’oppose l’air que je respire
Le bonjour d’un matin, un rouge baiser, un amour charnel
La menotte d’un enfant qui contient plus que tous les empires
Les tourbillons, les mystères des amours à l’intemporel
D’un pas lent mais ferme, je vais et pour le temps qui me reste
Je ferai parler la vie, à corps et à cri, intensément,
Obstinément, et nécessairement je suis un manifeste
Pour un monde qui fasse preuve de bien plus de talents
Les hommes qui font les lois, mais combien de faussetés à l’assaut
Combien de temps encore le pouvoir principal de nous nuire
De nous déposséder des espaces qui nous font beaux
Sentimentalement intelligents à nous joindre et tout nous dire
Contre tout ordre à se soumettre, à se démettre, à se défaire
S’opposent mon pas d’homme libre, ma préférence pour qui
Pense les idées d’accord, mais juste pour s’affranchir et s’en faire
Un espace-temps qui traboule et porte aux embellies
L’hypocrisie prêchant la tolérance m’est insupportable
Quand le malheur est le sort de tant d’amours brisés, trahis
Le temps est venu de se dégager des guerres de tous les diables
De rompre avec tous les furieux du sacré qui nous mortifient
Les hommes qui font les lois, mais combien de poisons répandus
Combien de temps encore à devoir subir et maudire tant d’outrages
Nous n’irons pas loin, tant que nous serons sujets de tant d’abus
Pisteurs de mirages, sinistrés des lieux où meurt tout langage
Contre tout culte des idéaux mais que l’on rend impossibles
J’oppose le temps repris au vide, au non-sens du réel
J’oppose le désir, les vibrations des univers sensibles
Ce qui sert plus sûrement que tout idéal immatériel
A la complaisance avec tant de bassesses et d’injustices
J’oppose la franchise et la fermeté pour dégager
Faire tomber l’imposture des sectes et des milices
Tant empressés de punir qui n’entend pas s’en laisser conter
Les hommes qui font les lois, mais tous ces gens qui ne comptent pas
Combien de temps encore pour cette dramaturgie guerrière
Les cérémonies du grand déficit de tout, le désarroi
Pour qui doit porter la pierre d’un amour qu’il faut mettre en terre
Contre tout plan obscène à ne jurer que par la loi des armes
Sans autre résultat que le sacrifice de tout à la sauvagerie
A la disparition de toute humanité quand frappe le drame
J’oppose les mains nues et ouvertes de ceux qui sont amis
Je vis et il ne faut pas compter que je le fasse en misère
Et renonce à mes engagements de jeunesse pour la paix
L’insolence des charmes, des grâces en colliers, en rivières
Pour la liberté, la vie et jusqu’au bout, même si l’imparfait
© Gil DEF - 31.07.2016
Commentaires
ET aussi respect...
Chapeau bas.
Liliane
Bonjour les amis qui avaient pris le temps de me lire
Le monde, quelle affaire, et qu’est-ce qu’on peut y faire ? C’est ce que disait souvent un ami avec qui j’ai voyagé avec plaisir, qui était un homme chaleureux et toujours prêt à saisir la moindre occasion de se réjouir de ceci et de cela qui est beau, qui fait du bien ou qui fait passer un moment. Cette simple question m’est restée tant je l’ai trouvé pertinente, bien plus pertinente que la totalité de toutes les déclarations intempestives, venant de toutes parts, où l’on nous dit qu’il faut penser, qu’il faut faire, qu’il faut être comme ceci et pas comme cela. Mais combien de conseilleurs, de moralistes auraient besoin de s’appliquer à eux-mêmes ce qu’ils professent.
En tout cas, l’on dit tellement de choses contradictoires, incohérentes, sur le genre humain, sur l’état du monde et sur son évolution que j’essaie de trier tout ça le plus souvent possible, j’essaie de séparer l’important du superflu, le bon du mauvais, le vrai du faux, ce qui est un progrès de ce qui est une régression, et même d’envisager tout ce qu’on nous cache, tout ce qu’on oublie de dire volontairement ou pas. Par ailleurs, je ne compte pas céder à quiconque la décision de ce que j’ai à faire ou à ne pas faire de ma vie, je compte aussi pouvoir décider de ce qui est important pour moi qui peut changer selon l’âge et ce qui peut m’arriver comme à chacun, et sur qui je peux compter quand je ne peux résoudre tout seul mes problèmes. Je ne compte pas céder tout cela sans broncher à un quelconque pouvoir civil ou religieux, aux coutumes, aux injonctions d’une quelconque communauté, à telle ou telle vague de l’opinion qui n’a pas forcément raison parce qu’elle fait plus de bruit ou l’emporte sur d’autres. Ce n’est en rien facile de résister, à quantités de pressions et d’agressions de la société actuelle qui n’admet que des commandeurs, leurs aboyeurs, et leurs serviteurs et qui jette ceux qui n’entrent pas dans ses jeux de rôle absurdes, mais qui peut vivre longtemps et dignement sous l’emprise de tant de pouvoirs de nuisance qui sacrifient de plus en plus de gens sans qu’il y ait une réaction efficace pour les arrêter.
L’on m’a maintes fois demandé pourquoi j’écrivais. Peut-être bien que j’écris contre l’oubli, ce qui est la fonction première de l’écriture. Peut-être bien que je n’ai pas plus que deux ou trois choses à dire. Peut-être bien que cela pourrait tenir sur un simple post-it où j’aurais écrit par exemple cette phrase de Malraux “la vie ne vaut rien mais rien ne vaut la vie“ et la phrase de mon ami “le monde quelle affaire, et qu’est-ce qu’on peut y faire ?“. Peut-être bien que ces choses-là, je les ai dites dès les premiers textes que j’ai publiés mais peut être bien aussi que je suis obligé de les répéter, d’y revenir, de les expliquer tant le monde d’aujourd’hui est pressé, oppressé, perdu, submergé par une quantité de problèmes qu’il est incapable de résoudre, tant il a le nez, les oreilles collées sur la boîte à images qui braque l’attention de tous sur les mêmes faits et qui occulte tout le reste, tant il est accaparé par des appareils aux fonctions plus que discutables, ce qui lui fait perdre tout sens des réalités. Le texte que j’ai publié ici ne dit rien de nouveau, rien de bien compliqué, peut-être bien qu’on y pense parfois aux choses essentielles dont je parle mais qu’on les oublie la plupart du temps dans cette agitation permanente où l’on ne sait plus en quoi l’on peut compter pour vivre sans devoir être esclave ou au désespoir d’une situation qui va de mal en pis.
Bonne journée. Amitiés. Gil
Très beau texte avec lequel les personnes sensées adhèrent, bravo et merci Gil
Amitiés
Adyne
Merci, Gil !! Amitié, Nicole
Merci pour ce texte réaliste des problèmes avec nos proches parfois bousculés alors que tant de problèmes plus importants nous assaillent. Réfléchir avant de parler .........Je relirai ce texte pour grandir. Merci Gil