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♦ Les amours de porcelaine

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Quand les amours se reconnaissent, il est plutôt improbable

D’y poser des mots, de percer leurs mystères en tourbillon

Il est plutôt rare qu’on leur accorde un droit à la déraison

Pourtant, la conjugaison d’aimer, c’est à l’invraisemblable

 

Tout a été dit des amours, mais je ne dirai pas, c’est trop

Je ne veux rien oublier de mes instances amoureuses

De celles qui m’ont fait la grâce d’y être les charmeuses

Du temps, des espaces, du sentimental à fleur de peau  

 

Quand les amours se reconnaissent, elles sont de porcelaine

Tremble le premier pas de se retrouver d’un coup sujet

A tant de maladresses, à tant d’accidents, de forfaits

Quand bien même la sincérité de l’aveu que l’on aime

 

Porcelaine précieuse et fragile, l’amour l’est d’autant

Ce passage de l’un à l’autre au besoin des accordances

Même pensées, mêmes gestes, mêmes vibrantes présences

De l’esprit et du corps pour s’apprivoiser au mieux le temps

 

La porcelaine, combien d’actes précis en cette matière,   

Mais d’un rien, elle se brise, et d’en ramasser les morceaux

C’est peine perdue, ainsi sont les amours, in extenso

Bonheur et malheur d’aimer, la loi des grâces éphémères

 

Quand les amours se reconnaissent, un et un qui font deux

De même façon à trembler et à compter l’un pour l’autre

En toutes circonstances, mais combien d’erreurs, de fautes

De méprises aussi pour se maudire d’être amoureux

 

L’amour est toujours à l’âge des apprentis de mille choses

Sans logique, sans certitude de savoir les besoins,

Les désirs, de l’un, de l’autre, tant tout peut changer d’un rien

Tant l’on peut aimer des rêves et s’absenter de sa cause

 

Quand bien même ce que l’on sait, et le bien que l’on fait

Au nom de l’amour, demeurent les questions incontournables

De chance et de malchance, des accidents inséparables

De la vie, et bien plus encore en tout attachement parfait

 

Combien d’amours à l’obligation de perdre leurs adresses

L’un part, l’autre reste, c’est une histoire brisée à mille regrets

Si dérisoires, c’est un accident, et rien d’un procès

Contre le sort n’empêchera les fleurs coupées de tristesse

 

L’un part, l’autre reste, et l’amour en vagues, si loin, si là

Si là et si loin, l’amour qui résiste et l’amour qui s’affale

Mais le mal n’est pas le même, de s’éloigner d’une étoile

Ou de l’éteindre à jamais même si on la garde en soi

 

Il est des amours à ne pas juger, amours impossibles

Amours brèves, amours qui ne veulent pas se refermer

Sur la conclusion amère des amours inachevées

Amours de trêve qui ne veulent pas des adieux pénibles

 

Il n’y a pas de long et délicieux voyage en amour

Sans un jour fatidique qui l’arrête, l’un part, l’autre reste

Mais vivre entièrement, c’est aimer toujours et on l’atteste

Tant à rire qu’à pleurer jusqu’au seuil de son dernier jour   

 

© Gil DEF - 25.03.2016

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Commentaires

  • Bonjour Nicole

    Indéniablement, l'amour inspirera toujours de beaux textes.

    Bonne journée. Amitiés Gil

  • Bonne journée à vous et merci pour cette belle réponse.

    Amitiés.

    Adyne

  • Bonjour Nicole,

    Mille mercis pour vos passages réguliers sur mes textes et vos commentaires qui me font toujours grand plaisir.

    Bonne journée. Amitiés. Gil

  • Bonjour Nada,

     

    Je partage tout à fait ce que tu dis :

     

    L’amour est mystère, tourbillon de mystères …

    Et la vie sans l’amour ne sera pas la vie …

     

    Bonne journée. Quatre bisous à la mode de chez moi. Gil

  • La souffrance enfante les songes
    Comme une ruche ses abeilles
    L'homme crie où son fer le ronge
    Et sa plaie engendre un soleil
    Plus beau que les anciens mensonges

    Bonjour Jacqueline,

     

    Effectivement, comme l’indique, Aragon dans son texte Les poètes, je pense que le poète est utile quand il permet à chacun de retrouver ce qu’il a de meilleur ou l’espoir d’un meilleur …

     

    Bonne journée. Amitiés. Gil

  • Bonjour Josette,

     

    Je pense que beauté et fragilité vont toujours de pair … Ce qui signifie qu’il y a beaucoup d’attention à avoir vis-à-vis de toute chose belle et qu’il y a à mon sens un grand manque d’attention vis-à-vis des beautés de ce monde qu’elles soient naturelles ou réalisations humaines.

     

    Bonne journée. Amitiés. Gil

  • Bonjour Jacqueline

    Le petit prince … Voilà bien une œuvre incontournable … Pour tout enseigné, pour tout enseignant, cela doit bien faire une cinquantaine de fois où je l’ai visité et revisitée sans me lasser … Et c’est la même chose pour les amours qui m’ont fait …

    Bonne journée. Amitiés. Gil

  • Le poète a toujours raison
    Qui voit plus haut que l'horizon
    Et le futur est son royaume
    Face à notre génération
    Je déclare avec Aragon
    La femme est l'avenir de l'homme

     

    Bonjour Liliane

    Je dois dire que dans la vie en général et pour la poésie en particulier les femmes m’ont apporté bien plus que les hommes. Je dis souvent que les femmes sont de grandes amoureuses, et qu’elles ont bien du mérite de l’être vu tout ce qu’on peut leur faire subir, vu tout ce qu’elles pardonnent. En tout cas, depuis que j’expose mes poèmes, j’ai reçu de la part des femmes, poètes ou pas, tant de cadeaux d’attentions, de gentillesse, de délicatesse, d’encouragement enthousiaste que je ne peux que donner en retour le meilleur que je puisse écrire. Le millier de textes que j’ai commis à ce jour, je les dois tous à des femmes, qui sont entrés dans ma vie avec une générosité qui me surprend toujours. Merci Liliane.

    Bonne journée. Amitiés. Gil

  • Les oiseaux déguisés

    Tous ceux qui parlent des merveilles
    Leurs fables cachent des sanglots
    Et les couleurs de leur oreille
    Toujours à des plaintes pareilles
    Donnent leurs larmes pour de l'eau

    Le peintre assis devant sa toile
    A-t-il jamais peint ce qu'il voit
    Ce qu'il voit son histoire voile
    Et ses ténèbres sont étoiles
    Comme chanter change la voix

    Ses secrets partout qu'il expose
    Ce sont des oiseaux déguisés
    Son regard embellit les choses
    Et les gens prennent pour des roses
    La douleur dont il est brisé

    Ma vie au loin mon étrangère
    Ce que je fus je l'ai quitté
    Et les teintes d'aimer changèrent
    Comme roussit dans les fougères
    Le songe d'une nuit d'été

    Automne automne long automne
    Comme le cri du vitrier
    De rue en rue et je chantonne
    Un air dont lentement s'étonne
    Celui qui ne sait plus prier.

    Louis ARAGON

    Bonjour Adyne

    Merci vraiment de votre compliment. Le poème ci-dessus vous permettra peut-être de comprendre ce qui m'a fait écrire un jour et à quel point je peux être touché par votre éloge aujourd'hui.

    Bonne journée. Amitiés. Gil

  • Bonjour Gil,

    Merveilleuse lecture !!  Je rejoins émue, enthousiasmée , les commentaires précédents !  Merci de votre partage ! Amitié, Nicole 

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