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♦ L'amour pour sauver son humanité

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Le temps, trop le temps, tant de fois la grande injustice    

Le temps, le temps dont on ne sait jamais où il va

Le temps, le temps zéro de tous ceux qui n’en ont pas                 

Le temps qui tout emporte, mais il y a l’amour

 

L’amour et rien d’autre à considérer comme valeur

N’en déplaise à ceux qui croient encore que s’impose

Le sacré de lois de papier qui se décomposent

Chaque fois la vérité pour qui vit, pour qui meurt

 

Le temps, trop le temps, tant de fois place aux sacrifices

Le temps, le temps de l’écarlate à l’écartelé

Le temps, le temps à le presser à l’arrêter

Le temps qui tout emporte, mais il y a l’amour

 

L’amour et rien d’autre à se faire l’obstination

Des chemins, des pensées, des actes de l’un à l’autre

Et bien plus si affinités, de l’un avec l’autre

L’un pour l’autre, double sens et double version

 

Le temps, trop le temps, le souvenir comme artifice

Le temps, le temps, et du premier pas à cent combats

Le temps, le temps, des grands manifestes au sans voix 

Le temps qui tout emporte, mais il y a l’amour

 

L’amour et rien d’autre à en être toujours porteur

A en être le défenseur, force et intelligence

Contre l’adversité et tout fait de la décadence

En humanité, et d’un huit clos avec les malheurs

 

Le temps, trop le temps, qui s’en fout de tout édifice

Le temps, le temps, des siècles et l’or des vanités

Le temps, le temps, le devoir de mémoire floué     

Le temps qui tout emporte, mais il y a l’amour  

 

L’amour et rien d’autre à en vouloir concrètement

Non pas en habits lyriques ou en fleurs abstraites

Non pas en simulacres, en jours déguisés de fêtes

L’amour et rien d’autre qui fait le monde vivant

 

L’amour et rien d’autre, la révolution permanente

A tout reprendre de ce qu’on pense, de ce qu’on fait

Depuis un A liquide jusqu’à y trouver la paix 

Une vitalité pour les choses importantes

 

L’amour et rien d’autre, tel un grand chambardement

A envoyer paître les furieux de tous les systèmes

Avec leurs problèmes, grande décharge de problèmes

Avec leur inquisition contre les indifférents

 

L’amour et rien d’autre, pour le sens sans rien attendre

De demain juste avec des rêves et des prières

Ou avec des convictions débarras de colères

L’amour et rien d’autre, pour être et bien mieux comprendre

 

 

© Gil DEF - 06.08.2014

 

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Commentaires

  • Avec mes remerciements à Robert Paul, Louis Van Cappellen, Michel Lansardière, Nicole Duvivier et Fabienne Coppens pour leurs appréciations positives sur ce texte.

  • Merci Gil, de développer votre pensée à propos de ce poème et qui m'aide à mieux comprendre.

    Bonne soirée.

    Amitiés.

    Adyne

  • Bonjour Adyne,

     

    Je considère que le titre d’un poème est important quand on le présente à un lectorat potentiel, et je le conçois comme une accroche possible même si ça ne garantit pas que le poème soit lu et compris, mais c’est le lot d’un écrivain d’être lu, pas lu, compris ou pas compris.  

    L’amour et rien d’autre … Et vous ajoutez : Et tous les hommes vivraient heureux, comme peuvent le dire bien de mes amis et des gens de belle et bonne humanité, mais c’est pour moi un propos fortement idéaliste et je ne m’accorde pas à ça. En effet, je considère que le bonheur est inconciliable avec la condition humaine, que nous sommes et resteront des mendiants de bonheur, d’un peu de gloire et d’éternité si je puis dire même si les sociétés humaines s’améliorent de beaucoup. A mon sens, nous ne pouvons espérer, avoir du bonheur qu’en des temps courts et sans savoir toujours chacun reconnaître la situation dans laquelle on est et apprécier ces temps de bonheur parce que la subjectivité est dans nos appréciations sur la vie, la notre, celle des autres, versions multiples des vécus, et dans ce qu’on peut en raconter.  

    Ce qu’il m’intéressait de dire dans ce texte, c’est d’appeler à une réaction vis-à-vis de tous ces discours, ces débats sur les valeurs qui m’affligent tant c’est ou l’impossibilité de les définir ou de l’abstraction ou du remplissage moral suranné qui ne tient pas la route. Je veux dire à mes pareils de défendre et d’oser la vie au lieu d’aller dans cette culture dominante du j’ai pas le temps, cette culture de l’imposture, vanités, insignifiances et guerre permanente aux libertés individuelles et à tout ce qui est vivant. Et comment ne pas dire l’amour comme un axe central de ce qui nous fait, nous tient nous fait exister même s’il faut en souffrir à maintes reprises dans la vie à perdre de ceux qu’on aime de façon inéluctable ou d’une maladie, d’un accident ou même d’une incompréhension, même si on ne peut pas envisager de pouvoir un jour aimer, comprendre tout le monde, et d’être aimé, compris par tout le monde. En tout cas, quand je vois deux amoureux et dans l’antre de leurs secrets, ça me réconcilie avec le monde.

     

    Bonne journée. Amitiés. Gil

     

  • Bonjour Jacqueline

     

    En nos pays, aujourd’hui, nombre de gens fonctionnent comme des machines qui n’auraient plus de boutons pour les arrêter, et ils sont dans une espèce de maladie de l’urgence qu’ils ne savent pas expliquer. Quelle folie que cette agitation permanente qui nous isole et nous détruit ! Je considère que la société occidentale a de nos jours un rapport au temps qui est paradoxal et absurde, puisqu’il faut envisager que tout cela est d’une inefficacité insupportable en bien des domaines. En tout cas, la conséquence principale, c’est une dégradation sérieuse de la vie familiale et sociale, avec de plus en plus de gens isolés, qui n’ont plus personne à qui parler, avec une surconsommation de médicaments et de drogues aussi pour tenir le rythme, avec un nombre croissant de gens éjectés, largués, dans un mal être prononcé notamment chez les adolescents déscolarisés, avec des gens dépressifs y compris de jeunes enfants, avec bien des gens agressifs ou qui pètent les plombs de façon soudaine et incompréhensible jusqu’à tuer leurs proches ou n’importe qui sans raison.

    Contrairement à tout ce qui est dit aujourd’hui par les grands chefs de l’économie et de la politique, la solution n’est pas l’optimisation du temps chronométré à la seconde qui est préconisée par les écoles libérales américaines ou japonaises. La solution n’est pas dans toujours plus de temps, d’heures et d’esclavage au travail de plus en plus loin, de plus en plus incertain, précaire, dans le saccage des acquis du monde salarié pour ce qui concerne la durée légale du temps de travail, les droits à un repos hebdomadaire, à la retraite, à des congés payés, à de la formation, etc.

    Il serait grand temps qu’on envisage la vie autrement qu’à bosser et à fonctionner tout le temps comme des robots mais visiblement le schéma dominant reste de courir après je ne sais quoi, de s’agiter et de râler un peu de temps à autre en croyant que c’est ça exister.

    Nous n’avons qu’un seul bien, c’est la vie, et quelle pauvreté que cette société qui veut nous pourrir le temps, notre temps, y mettre au centre du chantage, des menaces, des agressions multiples contre la vie privée, des publicités comme autant d’escroqueries, et le pouvoir d’achat comme un révolver sur la tempe en lieu et place de ce qui nous fait et nous tient à savoir des liens d’amour, et puis aussi de camaraderie, d’amitié et de bonne compagnie.

    J’ai eu des temps extrêmement difficiles dans ma vie tant sur le plan matériel qu’affectif, mais en ces moments là je crois bien que j’ai su qui j’étais, je crois bien que j’ai aimé la vie plus fort qu’auparavant, que j’ai le plus donné de vertus à mes amours. C’est en ces moments là que j’ai eu envie d’écrire à mes pareils de ça.

     

    Bonne journée. Amitiés. Gil

  • Bonjour Nicole

     

    La vie, la poésie … Je ne conçois pas de poésie sans un lien fort et obstiné avec la vie et avec tout ce qui est vivant. Ce qui me fait dire cela, je l’ai trouvé chez les poètes d’avant, et tout particulièrement chez Pablo Neruda, Louis Aragon, Octavio Paz et Rainer Maria Rilke qui disent pour l’essentiel qu’il faut beaucoup s’intéresser aux réalités, et puis envisager comment on peut transformer concrètement tout ce qui est mauvais, négatif en actions pertinentes, humainement parlant indépendamment de son statut social.  

    Aujourd’hui, il y a chez nous beaucoup de gens qui écrivent et qui utilisent volontiers le registre poétique, mais je considère que la grande majorité est imprégnée d’un idéalisme surannée avec ses deux versants qui ne sont pas si opposés que cela puisque d’un jour à l’autre, on va aisément de l’un à l’autre. Un jour, c’est l’un, un prétendu réalisme, version unique, froide, ténébreuse, tristement ennuyeuse ou désenchantée de tout, et accusant l’humanité tout entière de tous les maux, et un autre jour, c’est l’autre, l’illumination, les belles idées, les rêves autant illusoires qu’absolus,  l’universalité programmée des lendemains qui chanteront parce que l’humanité aura changé par je ne sais quel miracle ou prise de conscience formidable, soudaine et collective.

    Pour faire comprendre que cette démarche là n’est pas pertinente, j’indique volontiers cette image qu’un être humain n’est jamais efficace dans la nuit mais pas davantage quand il est ébloui, et que c’est à ca que l’idéalisme conduit. En tout cas, je dis aux gens d’éviter du mieux possible ces deux traquenards que peuvent constituer les listes noires des mauvaises réalités qui sont l’apanage des médias et les listes rose bonbon des rêves qu’on ne saurait atteindre.

    Combien de fois j’entends dire dans les bulletins d’information que telle ou telle personne qui entre d’un coup dans l’actualité était auparavant sans histoires. Quelle erreur d’autant que pour entrer dans l’actualité, il n’y a visiblement guère d’autre perspective que d’être une victime ou un salaud, ou quelqu’un qui joue un personnage bien lisse, clinquant ou provocant.

    Je ne suis pas le seul à penser que cette époque donne beaucoup à la superficie, à la fausseté, aux mensonges, à l’imposture dans tous les domaines, à des guerres sans nom, et que nombre de gens bien intentionnés sont abusés par la culture dominante du chiffre, qui ne pense qu’à vendre y compris des choses qui n’existent pas. Mon exigence en la poésie est la même que dans la vie, c’est d’aller vers la vérité, c’est de dire aux gens de ne jamais renoncer à avoir une histoire qui soit honnête, digne, respectable y compris quand nous sommes en échec, en position de deuil, de grande faiblesse, quand nous sommes déchirés tout du long et quand bien même on est de ceux que les pouvoirs décident qu’ils sont insignifiants, transparents, sans intérêt ou pire encore mauvais parasites dès lors qu’on n’a pas pour identité le fameux pouvoir d’achat.  

    Nous n’avons qu’un seul bien, c’est la vie, il faut la défendre et l’oser aussi, et la poésie ne peut être l’otage du monde des braqueurs, ne peut qu’être qu’une belle amie, un élan positif, résilient de l’esprit et du cœur, une révolution permanente comme le chantait Georges Moustaki, une transformation de nos émotions, de nos sentiments, de nos ressentis en pensées, en discours les plus sensés, les plus justes, les plus intelligents possibles, libérés des pièges d’une culture qui donne bien trop aux vaniteux, aux escrocs en tous genres, qui pourrit tant et plus la vie des gens humbles, modestes et qui fabrique tant de monstres incontrôlables …

    Je ne me veux pas humaniste, éclaireur ou prêcheur de quoique ce soit, je me dis tout simplement humain, c'est-à-dire quelqu’un qui sait qu’il est parmi les éphémères, qu’il est bien peu de choses, mais qui apprécie sa chance d’avoir vécu tout ce temps, d’avoir rencontré, connu des tas de gens intéressants et formidables, et d’avoir mené des projets riches en enseignements qui me font penser qu’il y a aujourd’hui un monde humain au milieu d’un autre qui ne l’est pas et que c’est de ça dont je peux parler …  

      

    Bonne journée. Amitiés. Gil

  • Le titre de ce poème en dit déjà long.

    L'amour et rien d'autre ..........Et tous les hommes vivraient heureux.

    Merci Gil pour cet exposé plein de sagesse.

    Amitiés.

    Adyne

  • Il faut laisser le temps au temps mais ô combien difficile quand on en manque de temps...

  • Bonjour Gil,

    Vos lignes m'ont fort émues... un de nos proches , atteint trop gravement, s'en va doucement ... je pense à lui et , à vous lire, je vous rejoins,  particulièrement ,  dans vos quatre derniers vers ...

    Merci de votre partage , toujours tant apprécié , pour son humanité , au plus profond de notre cœur...   

    Amitié, Nicole

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