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♦ Le dit d'obstination du cherche-monde

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Juste ma part goutte d’eau à toutes les ambitions mouillées

 

A la source et au libre cours de penser notre condition

Cette évidence à dire, tout nous réclame du cherche-monde

Ainsi à me joindre à une œuvre belle de l’intelligence

Concevoir les voies d’un grand tout meilleur pour nous les voyageurs

Pour nous la même histoire, tous un jour ou migrants ou mendiants

 

Si petite soit-elle, simple goutte d’eau, ainsi j’apporte

Ma contribution aux contrées sept soleils tout en pluie,

Et pour vous dire jailliront un jour en cent lieux inhumains

Les ambitions bien mouillées qui, de la vie, feront des miracles

De l’un à l’autre et de par le tout juré à chaque naissance  

 

Laissons, laissons, et d’un élan …  

 

Idéal et Réalité se disputent tous les esprits

Depuis longtemps mais quels traquenards ces deux caricatures

Paradis et enfer, mais toujours l’opprobre sur nos visages

Tant de prétendus grands civilisés crèvent de peur partout

Au présent, leurs murs de haine, affronts cruels aux miséreux           

 

Pourquoi donc cette gouverne là de l’espèce rapace

Ces faits insensés de la Terre qui lui fournit tant de proies

Pourquoi donc ou lui servir ou subir ses plans de prédation

Faisons bien plus que des cris, épouvantails ou bien jets de pierres

Pour mettre fin aux tueries du vivant, à ce qui en est cause

 

Laissons, laissons ce monde temps détraqué, et incohérent

Ce monde qui m’a fait étranger là où je poursuis mon histoire

Tant il répand de messages de rejets de la cause humaine

Tant il est de gens têtes lasses et je ne sais où perdus

Comme après une catastrophe qui leur aurait fait grand mal

 

Laissons, laissons ce monde précipité dans la décadence

Ces verticales avec aux sommets le commerce des vanités

L’arrogance de dieu l’argent et de sa canaille corrompue

Ces horizontales tentaculaires avec aux bouts tant de violences

Ainsi des hommes vivent là exclus, détritus des décharges    

 

Laissons, laissons ceux qui de la vie et qui du temps d’aujourd’hui

Sont bien mal instruits et dont les esprits se tordent et s’inversent

Je ne comprends pas ceux qui sont toujours et encore à se plaindre    

Alors que leurs soucis sont bien peu, je ne comprends pas non plus

Ceux qui nous jugent indifférents juste pour sublimer leur cas    

 

Laissons, laissons tout ce qui est chantage pour une vie heureuse

Tout contrat dominant-dominé, tueur de liberté

Des liens solidaires qu’il faut avoir pour tout projet humain

Laissons, laissons, les idéologies et les prêcheurs lyriques

De ceci ou cela, la voie d’un bonheur pour tous et durable

 

Cherche-monde, c’est d’abord de l’appétence à vivre son temps

Ca demande de faire en tout la bonne part des choses

Puis de penser métamorphose, ce grand tout qui se transforme

Le monde vivant et tout autour, les rapports entre nous

Cherche-monde, c’est l’élan certain du plus petit au plus grand

 

 Le cherche-monde, c’est au présent et depuis longtemps …

 

Cherche-monde, c’est se dire à l’aise et recommencement

Juste d’une fenêtre ouverte dans l’air frais d’un matin 

C’est chaque fois l’attention et le temps pris pour bien observer

Ce qui se passe et qui peut tant développer les connaissances

C’est toute action signifiante même si c’est peu qui en reste

 

Cherche-monde, voyez-le qui marche, marche et qui ainsi change  

C’est l’enfant des premiers pas, les bras tendus vers on ne sait quoi

C’est le manifestant monde futur même au mal entendu

C’est chaque marcheur monde épars et qui le refait traverse

Du temps, des espaces, alchimie des croisées et des rencontres        

 

Cherche-monde, voyez-le en condition de l’apprenti

Apprenti de tout, compagnon de la flore des impatiences

Toujours beau l’effort même si on n’est pas sûr de réussites

Même si des obstacles et des déceptions d’ordre imprévu

Ces trous noirs où tout peut disparaître de nous d’un coup   

 

Cherche-monde, pensez-le qui a l’œil de la bonne observance

Œil ouvert avec l’objectif de transpercer tout masque ou écran

Œil spécial envoyé aussi loin qu’il puisse être témoin       

Œil élargi quittant la planète à grands coups de télescope

Interprète des univers, ceux qui sont et ceux dans l’hypothèse

 

Cherche-monde, pensez-le révolution par ses questions

Nécessaire est la remise en cause de tant d’incohérences

De tant d’entreprises mortifères et tant et plus irresponsables

Assez des idéologies de progrès qui sont en parjure avéré

Assez aussi de la publicité d’un bonheur d’anorexie

 

Cherche-monde, voyez-le décideur du sens de ses œuvres

De l’épreuve de ses talents même en domaines méconnus

Nul stress du temps au zéro de l’état physique et mental

C’est la nouveauté poétique de toute voie qui affranchit

Tout dominé sans qu’il ait besoin des utopies en calicots

 

Cherche-monde, voyez- le dans cet artisanat à l’essai    

D’une philosophie où préférence est donnée à la juste mesure

Des nourritures du corps et de l’esprit sans s’oublier de partages

Sans s’oublier de cérémonies d’accueil, de recueil des amours

Sans s’oublier la fête en des jours parfaits à chanter, danser et rire

 

Cherche-monde, c’est qui conçoit la vie, sa vie dans l’inconstance

Inutile de la forcer d’atteindre un absolu bonheur qui n’est pas

Et stupide de la sacrifier pour mériter sa place en la société

Des appliques tout le temps de pénitences et de repentances

Cherche-monde, ce n’est vraiment pas, du sacré à l’amertume

 

Cherche-monde, c’est qui conçoit sa vie au grand besoin du pluriel

On peut très bien se contredire mais l’essentiel, c’est qu’on s’accorde

La possibilité de plus d’une direction pour mieux se plaire

Dans ce qu’on fait sur Terre même si l’époque c’est l’hallali

Du temps stressé et de projets rendus toxiques ou désastreux

 

Cherche-monde, c’est qui sait où est la substance de toute histoire

Certainement pas au terminus même si c’est en paix

Même si au dénouement les trompettes de la renommée,   

Et je dis : Heureux qui comme Ulysse a fait un long voyage

La vie en périple, poésie calypso de mille épisodes

 

Cherche-monde, je suis … Ma révolution permanente

 

Cherche-monde, je suis, en persistance manifestement

Ma révolution, c’est quérir de l’extra dans l’ordinaire

Partout où la vie me mène, et m’apprend les choses humaines

L’iniquité des conditions mais quand même tant de ces éclaireurs

Des univers autres que la Terre malheur à tous ses résidents

 

Cherche-monde, je suis, et depuis l’enfant qu’il m’en souvienne

Je l’ai été manifestant avec des camarades grands tournesols

Je l’ai été en l’école des projets subversifs où l’on récolte

Bien plus qu’on ne peut le penser et le concept de vraie richesse

Je le suis si fort par chaque fait de beauté toujours pareille

 

Cherche-monde, je suis, fidèle à tout ce qui me fait les yeux clairs

Même au temps atteint de départies et de pierres des peines

Cherche-monde, je suis, adepte de vivre avec de l’enthousiasme

Au lieu de me déglinguer le moral à grands coups de diktats la peur  

Le malheur, la catastrophe à toute heure, le tocsin du rien fatal

 

Cherche-monde, je suis, je dégage tout des propos de crises

Je m’évite bien des pièges et de servir à tout tri sélectif

Mon identité, c’est je suis, qui suffit pour tout assumer

Je mets du sens dans ce que je fais et du côté efficace

Pour ma satisfaction et d’autres en compagnies et mutuelles

 

Cherche-monde, je suis, et c’est juste question de me porter bien

Tant que je le peux, tant que je sais encore ouvrir des portes

A des choses positives, significatives de plus d’accordances

Avec le placer au-dessus de tout de la vie et des amours 

Quand bien même l’adversité et les drames que chacun connaît

 

Cherche-monde, c’est dit foutu, combien de terribles nouvelles

Comme on nous braque, comme on nous tue l’éclabousser d’un regard

Tant l’arnaque médiatique, cent fois les mêmes méchancetés

Tant ces yeux déglingués, voyeurs cathodiques qui les répètent    

Welcome sur des paillassons mais par l’audimat ça déconne

 

Cherche-monde, c’est dit rêvé ou par la moitié indignée

Mais ce ne sont pas les dimensions pour la métamorphose 

Quitter ce qui ronge, les relations d’avec tant de mensonges   

Telle la valeur travail mal récompensée et je dirai massacrée

Tant de travailleurs hélas martins de guerre lasse, nuit et jour

 

Cherche-monde, c’est dit risqué, mais qu’est-il donc préférable

Se faire cité interdite d’aller voir le monde tout autour

Ou se faire cité ouverte au grand colportage et s’y enrichir

De choses innombrables par du troc entre gens honnêtes

J’ai quant à moi choisi le cherche-monde de proche en proche

 

Dans ce monde j’en ai un autre, de la fable de comment

Une petite bestiole peut se moquer des mailles d’un piège

J’en ai fait une pratique espiègle contre tout ce qui emprisonne

Avec d’autres qu’on dit petits mais vraiment en rien démunis

Pour la réflexion, l’action, pour faire du meilleur autour d’eux

 

Dans ce monde, j’en ai un autre, c’est un pays innombrable

Il y a quantités de choses qui se donnent, à la portée de tous

Il y a l’art de l’agora d’un temps formé sentimental

Mémorial du premier amour et comme autant je l’imagine

Recommencement par chez moi et dans le monde sans frontières

 

© Gil Def - 30.10.2013

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Commentaires

  • Bonjour Rolande

    Qu’est-ce qu’on se raconte? …

    Je constate que de plus en plus de gens se retrouvent dans la solitude. Une étude récente réalisée en France a révélé qu’un Français sur six n’avait pas une conversation digne de ce nom au cours d’une année, et que cela n’est pas uniquement dans le monde des vieux ou dans le monde des gens qui n’ont pas de famille. Je constate que la plupart des gens se disent pressés, concluent qu’ils sont en permanence dans l’urgence, qu’ils n’ont pas le temps pour se poser un moment, pour parler, et je constate qu’ils ne savent pas vous donner une bonne explication de ce qui les presse tant.  Je constate aussi que les gens qui peuvent vous parler n’ont rien d’autre à vous raconter que le dernier épisode du feuilleton que leur servent la télévision et le monde médiatique, et qui se passe loin, ou bien on ne sait plus où. Voilà pourquoi je parle d’une société des solitaires, des séparés et des exilés. Voilà pourquoi je parle d’une société paradoxale où les moyens de communication n’ont jamais été aussi développés où les gens sont de plus en plus citadins et rassemblés physiquement, mais il reste que les gens n’ont plus grand-chose à se raconter, que nombre de familles, de rapports sociaux se décomposent, qu’il y a une recrudescence des agressions physiques, que des enfants, des vieux, des femmes sont soumis à de la maltraitance, que le nombre de suicides est croissant et que des gens meurent comme l’indiquez sans que personne ne s’en aperçoive. Tout ça, c’est pour moi les effets pervers d’une société productiviste et d’une mondialisation qui pourrit la vie d’un nombre croissant de gens qui ont affaire au chômage, à la précarité, à des tas de contrariétés quotidiennes et qui ne savent pas comment échapper à cela tout en restant honnête et sans méchanceté vis-à-vis de quiconque.

    Il y a des tas de gens pour nous dire que tout va mal, pour nous dire de s’indigner, de pétitionner, de se révolter, mais pour moi, le premier pas à faire serait d’abord que les gens reprennent du temps au temps, le décompressent, et comme le disent certains philosophes, il faudrait faire l’éloge de la lenteur face à toutes ces impostures de l’optimisation extrême du temps, d’une société-machine infernale que dénonçait déjà Charlie Chaplin dans les années 1930.  Je dis pour ma part qu’il faut que les gens se réapproprient le temps, se réapproprient leur vie et que ça peut se faire en des territoires de proximité et de proche en proche. Je prêche si je puis dire pour du gagne-terrain, un gagne-terrain que je pratique quotidiennement, et personnellement, ça me fait du bien de parler d’autre chose que des nouvelles déprimantes ou sans intérêt, et de faire autre chose que perroquet de ce qu’on dit à la télé, dans les journaux ou dans les réseaux sociaux. Ici, au moins, nous pouvons échanger autre chose que du déjà vu, du déjà entendu cent fois et plus. J’aime que vous me racontiez votre vécu, votre ressenti des choses, tout comme j’ai pu aimer tout ce temps où j’ai pu parler à mes chers anciens, à des personnes qui m’ont beaucoup appris … Et là il me souvient de nombre d’heures que j’ai passé sur un banc de pierre avec un monsieur qui n’est plus, qui m’a raconté son temps, qui m’a pris en grande affection tout comme j’en avais et en aurai toujours pour lui.

     

    Affectueusement. Bonne journée. Amitiés. Gil    

  • Bonjour Michel

    Je partage tout à fait votre enthousiasme vis-à-vis de toutes les initiatives qui redonnent beaucoup de moral aux gens, du sens à la vie, aux relations humaines débarrassées d’un tas de considérations sociales et identitaires et qui remplacent toute notion d’iniquité, de charité par de la solidarité active et durable… Je parle de cela depuis longtemps dans mon entourage de ces initiatives de proximité et je suis heureux de savoir que ces initiatives là se multiplient et se propagent puisqu’en France, il y aurait aujourd’hui deux millions de personnes impliquées dans ce que l’on nomme l’économie solidaire et je sais qu’il y aussi des tas de gens qui ont des pratiques nouvelles en matière de consommation, et d’échange, de mutualisation de choses, de services et de savoirs.   

     

    Avec mes remerciements. Bonne journée. Amitiés. Gil    

  • Bonjour Barbara

    Est-ce qu’une majorité de gens comprend ce qui se passe aujourd’hui ? Le moins que l’on peut dire, c’est qu’il y a aujourd’hui en France par exemple nombre de gens perdus, désorientés et qu’il y a une grande diversité éclatée des opinions, et pour ma part, je parlerais de pagaille des opinions quand on ne sait plus distinguer les paroles et les actes qui sont acceptables ou pas humainement parlant, quand l’insulte, le lynchage de telle personne ou catégorie de personnes deviennent les arguments de certains contre tout raisonnement … Bien sûr, la grande majorité des Français s’accordent pour dire que ça ne va pas, ce chômage massif, cette précarité pour plus d’une moitié de Français pour qui les fins de mois ça se joue à une dizaine d’euros près avec pas mal de privations, cette pauvreté pour un nombre croissant de Français qui ont recours à des œuvres caritatives ou à la charité publique pour survivre, ces faits de trafics et de violences en tous genres qui pourrissent la vie de bien des cités … Bien sûr, la grande majorité des Français se dit que ce tableau là n’est pas digne d’un pays qui reste la cinquième ou sixième puissance mondiale … Oui, mais, effectivement, nombre de réactions actuelles à ça en des sens opposés, souvent incohérents vis-à-vis du rôle de l’Etat qui un jour doit intervenir beaucoup et l’autre pas du tout selon les circonstances ou selon des intérêts purement catégoriels, corporatistes me font penser que ce n’est pas avec ça que les choses vont s’arranger et changer favorablement pour la grande majorité des résidents du beau pays de France … Le problème, c’est que tout ça forme le feuilleton quotidien d’un mécontentement résolu mais sans aucune perspective que nous proposent les médias et que le monde politique nous dit comprendre tout en restant impuissant face au pouvoir économique, et préoccupé dans les grands partis de clientélisme électoral et de plans de carrière…

    Il reste que la majorité des Français est silencieuse de fait, n’a pas le droit à la parole, et que de là-haut, on joue beaucoup de l’épouvantail, on fait beaucoup plus attention aux gens qui votent pour l’extrême droite qu’au nombre impressionnant des gens qui ne votent plus par choix et que de là-haut, on culpabilise, on juge irresponsables ou mauvais citoyens. Ces gens là sont-ils tous résignés ? Dernièrement, quelques journalistes conséquents se sont intéressés à cela et ils n’ont pas manqué de relever qu’il y avait parmi ceux-là nombre de gens de toute condition sociale qui ont une toute conception pas seulement de la politique, mais de la vie en général et qu’ils en ont assez de la sacrifier pour des valeurs de vanité ou un supposé intérêt général d’aujourd’hui et de demain qui n’en est pas un.  

    S’il n’y a aucune proposition alternative sérieuse de changement dans les grands partis qui gouvernent le pays depuis des décennies, il y a aujourd’hui nombre d’initiatives en dehors de toute considération politique et sociale qui remettent en cause bien des schémas de l’économie productiviste, les notions de propriété, d’accaparement de propriétés, et le fait même que l’économie soit la clé de tout.  Ils inventent des microsociétés qui peuvent très bien se dispenser de chefs grands et petits, et de toute forme d’exploitation et de chantage à l’emploi. Ces gens-là sont encore trop peu nombreux mais ceux là sont pour moi remarquables d’intelligence et d’imagination et il est dommage qu’on en parle si peu de ce cherche-monde à l’expérimentation et qui va se propager. Ca vaudrait mieux de parler de ça que de faire parler tous ces spécialistes au chevet d’une économie atteinte d’un mal sévère et incurable et tels des médecins qui seraient encore à préconiser de bonnes saignées pour que le malade aille mieux…

     

    Avec mes remerciements. Bonne journée. Amitiés. Gil    

  • Bonsoir Cher Gil et merci pour votre réponse gentille et, comme d'habitude, pleine de bon sens. Tout comme vous, je déplore le peu d'intérêt envers les témoignages de ceux qui nous ont précédés dans le temps. Trop de débats, trop de mots inutiles qui ne mènent nulle part et ne font que donner la part belle aux émetteurs d'idées fausses qui creusent les différences alors qu'il faudrait plus de solidarité et d'union entre les humains.

    J'ai été témoin de choses affreuses qui se passaient non pas à des kms d'ici mais dans l'horrible solitude des villes. Sans doute le savez-vous .... mais il n'est pas rare de retrouver des cadavres de personnes, âgées le plus souvent, dans un état de décomposition avancée, répandant une odeur affreuse dans un immeuble .... et sans que quiconque ne s'en soucie. A commencer par les gérants !!! Qui répondent à vos inquiétudes par ces mots désinvoltes:"Ce sont les égouts qui rejettent".

    Je n'invente rien ... je l'ai vécu, j'en ai été témoin.

    J'ai lu avec beaucoup d'intérêt votre réponse à Béatrice. J'ai beaucoup aimé. Prendre le temps de parler aux gens, gentiment, avec intérêt. Il m'est arrivé aussi de le faire un peu partout : dans les transports en commun, dans les parcs ... jusqu'au moment où j'ai été agressée en revenant d'une Académie de peinture alors que je traversais depuis des années ce quartier difficile sans aucun problème ..... Cela n'arrive pas qu'aux autres.

    Et pourtant, une vieille amie -j'adorais mes amies très âgées, plus de vingt années nous séparant parfois - m'avait un jour rendue consciente des difficultés des personnes de grand âge.

    C'était une personne absolument adorable et très belle malgré ses nombreuses rides. Elle s'était assise sur un banc face à la mer dans l'une de nos stations balnéaires. Un jeune homme vient s'asseoir près d'elle.

     Gentiment, elle essaie d'engager la conversation .... comme vous l'avez fait avec ce couple.

    Hélas, hélas, ce jeune homme, qu'elle croyait charmant, s'est mis à la rudoyer en lui assénant ces mots terribles "Je n'aime pas les vieux".

    Il oubliait qu'un jour il le deviendrait lui aussi.

    Enseignante, j'ai vécu, dans ce domaine sensible, une expérience négative.

    Un de mes élèves, rare belge parmi des enfants émigrés, m'a raconté que son père ennuyait une personne âgée dans l'immeuble que cette famille occupait. "Oui, Madame, il n'aime pas les vieilles et il s'amuse à la faire marcher."

    Je lui ai demandé de voir son père, insisté pour qu'il me rende visite. "Tu lui diras de ma part que, lui aussi, deviendra un jour vieux, qu'il ne l'oublie pas" et que je voudrais bien qu'il vienne me voir le plus vite possible."

    Evidemment, je n'ai jamais eu l'honneur de le rencontrer : à chacune de mes tentatives, il se défilait.

    Mes élèves ont néanmoins eu droit à une "leçon de politesse" à l'époque où nous avions reçu de nouvelles instructions nous incitant à supprimer ces leçons de nos programmes. Si ... si ... "cela" devait venir du coeur ...

    Ah oui !! le poème est sur mon blog.

    Très bonne fin de soirée. Avec mes remerciements et mes amitiés. Rolande.

    D'aucun s'étonnent du pseudo choisi : Quivron-Delmeira :  un hommage que je veux rendre à ma grand-mère adorée et à mon père, un homme admirable.

  • Bonjour Sandra

    D’une part, votre commentaire m’a fait sourire pour le côté des excuses. Je me dis en effet que ce serait plutôt à moi d’en présenter, vu que je dérobe impunément beaucoup de temps à qui entreprend de me lire et sans aucune certitude qu’il trouvera mon larcin au minimum pardonnable ou qu’il se fera à l’idée que c’est du bon troc, un temps cédé pour y gagner quelque chose de bon pour l’esprit et pour le moral. Heureusement, vous me rassurez d’autre part de votre appréciation positive à propos de mon texte dont vous dites qu’il vous a interpellé, ce qui est tout de même l’objectif primordial de mes dires et de mes publications. Vous parlez de raisonnement, j’évoquerais davantage l’idée de cheminement pour ce texte. Je crois effectivement que cet essai peut vous interpeller car chacun de nous est un cheminement, une intrigue d’exister, de vivre sans qu’il sache ce qu’il peut maîtriser, sans qu’il sache toujours ce qu’il doit penser et faire, ce qu’il faut croire, ce qu’il faut espérer … Cette piste du cherche-monde dont je fais la publicité n’affirme rien de ce qu’il faut croire, penser ou faire, je compte promouvoir l’idée de s’affranchir de tout ce qui est peut être traquenards ou prisons, et n’avoir qu’une seule attache qui vaille, celle du vivant, vibrante et pénétrante, être toujours en appétence d’apprendre et de découvrir,  saisir au mieux ce qui se présente et aussi réaliser concrètement des projets et des rêves qui tiennent à cœur et même si c’est difficile … Je constate aujourd’hui nombre de gens perdus, désorientés ou dans une grande solitude tellement triste et morne, et j’aimerais qu’ils puissent retrouver des choses positives qui sont toujours là, qu’ils ne voient plus, et puis qui sont chez des gens aux métiers, aux opinions multiples, qui font de belles choses, des choses nouvelles, chez des gens qui ne renoncent pas de vivre et de faire bien, et qui s’y mettent concrètement et activement au lieu de se lamenter, de désespérer, protester ou de s’indigner… Je compte dire aussi aux gens d’avoir confiance en eux, en leurs capacités, en leurs talents, et que c’est par là qu’ils sauront apprécier les autres pour ce qu’ils sont et faire un bout de chemin avec eux et plus si affinités …

    Avec mes remerciements. Bonne journée. Amitiés. Gil

  • Bonjour Béatrice

    J’aime aller m’asseoir sur un banc où il me plaît d’observer des gens qui viennent de partout regarder et photographier un immeuble entièrement et superbement peint, avec nombre de personnages et de scènes supposées représentatives de la vie lyonnaise. Dernièrement, sur le banc à côté du mien, il y avait un jeune couple qui admirait cet immeuble et puis il y avait un petit enfant d’à peine un an qui était dans l’exploit de marcher. Je n’ai pu m’empêcher de penser que ce beau couple ne regardait pas ce qu’il fallait et de le dire d’une façon la plus positive possible. Mon propos a été à peu près celui-ci : je suis heureux de voir qu’il y a des géants par ici et le monsieur un peu surpris tout de même de cette déclaration ne mit pas longtemps pour comprendre de qui je parlais, et cela lui donna un beau sourire… De là, une belle et intéressante conversation s’est engagée, on oublia l’immeuble peint, et de la vie, de la condition humaine, de voyages aussi il a été question. Au cours de celle-ci, le monsieur me supposa artiste de rue ou quelque chose de ce genre. Je lui ai dit que je n’étais pas artiste mais que j’écrivais de la poésie et que mon but était de permettre aux gens de mieux voir, de mieux entendre, de mieux saisir les choses intéressantes et belles à leur portée. J’en suis revenu à son bel enfant que j’avais déclaré géant alors qu’il était la petitesse et cette maladresse, cette difficulté du petit d’homme à gagner l’équilibre du bipède. Comme de siècles, de millénaires, cet enfant raccourcissait, effaçait d’un coup ! Quel géant ! Quel magicien ! Que dirait donc Lucy si elle revenait ? La maman qui n’avait rien dit mais qui avait écouté avait pris un beau sourire. Ce couple et moi, nous nous sommes quittés avec des propos réciproques de bonne route, de bonne chance et j’ai insisté de ce vœu là surtout pour le nouveau géant que j’avais rencontré. Je me suis dit quel bon et grand moment poétique et qui n’a eu nul besoin de poèmes … Pour le géant, je ne croyais pas si bien dire, moi qui peu de temps après s’est retrouvé avec des problèmes inattendus d’équilibre à cause d’un virus …   

    Nous sommes de petites bestioles dans ce monde immense, et nous ne serions avoir des ambitions démesurées et j’évoque souvent mes ambitions se rapportant à l’envergure de mes bras, à la mesure de mon pas, au temps court d’une vie, à un nombre incalculable d’incertitudes… Mais chacun peut être grand quand il fait marcher son cerveau, quand il fait tout ce qu’il peut pour faire du bon, quand il sait appréhender tout ce qui fait le plein du signifiant sentimental côté joies et côté peines … Chacun peut être grand s’il n’admet pas de faire prisonnier ou de méchantes réalités ou de rêves météores, s’il entreprend de faire cherche-monde, de marcher, d’apprendre toujours et de concrétiser une part de ses rêves, de réussir quelques projets qui lui tiennent à coeur … Je dis pertinente cette philosophie : les deux pieds plantés dans le sol, le bout du nez dans les étoiles, et les allées et venues permanentes entre réalités et rêves …   

     

    Avec mes remerciements. Bonne journée. Amitiés. Gil             

  • Bonjour Rolande

    Depuis l’enfance, j’ai toujours eu beaucoup d’intérêt à écouter ou à lire des personnes parlant de leur vécu ou du vécu de personnes qu’ils ont connues. J’évoque souvent ce qu’a pu m’apprendre ma prime parenté, mon cher peuple incliné, qui a vécu les deux guerres mondiales et des époques de pauvreté, de privations, des époques très dures et angoissantes où la mort était omniprésente et fracassait nombre de destinées y compris en temps de paix. Tout cela m’a guidé dans ma propre existence et m’a permis de mieux appréhender qui j’étais, d’où je venais, combien grande était ma chance d’être né d’un père et d’une mère, pleins d’amour, qui auraient très bien pu disparaître pendant la guerre. Cela m’a permis aussi de mieux appréhender ce que je pouvais faire et espérer réussir. Voilà pourquoi, soyez-en sûre, je lis toujours avec attention vos contributions faisant volontiers référence à votre vécu, à vos expériences d’autant qu’elles me font penser pour une bonne part à ce que me disait ma chère parenté et que je n’ai en rien oublié.

    Je trouve pour ma part qu’on ne donne pas assez à la culture du vécu, à la transmission parlée entre les générations et qu’on donne trop à des débats idéologiques qui ne servent finalement qu’à diviser les gens, et à les éloigner de l’essentiel, c’est-à-dire de tout ce qui est fait la condition humaine entre être et ne pas être, entre être et ne plus être…  Il m’est arrivé souvent, d’une année à l’autre, de demander aux élèves qu’elles étaient les plus belles inventions du XXe siècle. Les réponses, c’était souvent la télévision, l’automobile, les fusées, les ordinateurs, etc. quand moi je pensais l’eau courante, l’électricité domestique, la machine à laver, le réfrigérateur, la médecine, les hôpitaux publics, les maternités qui avaient réduit considérablement la mortalité infantile, etc. Je ne leur donnais pas tort, mais je leur faisais apercevoir que le monde changeait et que bien des choses qu’ils avaient dans la vie ordinaire n’étaient pas là avant et qu’il fallait savoir les apprécier …

    Vous avez raison d’insister sur ce qu’est le malheur, c’est-à-dire la perte de quelqu’un provoquée par ces absurdités que sont la guerre et la misère, et qui vous tuent bien des bases de l’entendement. Je sais combien vous êtes attachée à la paix et à l’entente entre les êtres humains et je comprends tout à fait tout ce que vous pouvez dire de vos sentiments affligés par nombre de choses du passé et du présent aussi … Je peux quant à moi vous dire que vous êtes une personne avec laquelle j’aimerais converser de vive voix comme je l’ai fait souvent avec mes chers anciens, avec des personnes que j’ai appréciées, aimées et qui forment ce que je nomme mon innombrable et affectueuse parenté …  

     

    Avec mes remerciements. Bonne journée. Amitiés. Gil

  • Bonjour Jacqueline

    Tant et plus nombre de gens nous parlent aujourd’hui d’un monde unique et dans un registre catastrophiste, et avec une bonne dose de misanthropie, vu que nous serions la pire espèce qui soit … Je n’ai aucune envie de rejoindre ce discours là qui n’apporte strictement rien et qui nous dit que finalement les guerres, les misères, la destruction de nombre de ressources planétaires, c’est inévitable, et qu’on ne peut rien faire. La plupart de ces personnes ne se rendent pas compte qu’ils sont là dans le piège d’une philosophie arriérée, méchamment négationniste, mortifère et d’une réalité qu’il simplifie et caricature à l’outrance …

    D’autres, accrochés à un Idéal radieux, à un monde utopique qui ne sera pas, accrochés à leurs convictions, nous font de grandes leçons d’humanisme, de générosité, nous culpabilisent de ne rien faire ou pas grand-chose pour que ça change ou bien nous jugent indifférents à bien des malheurs de nos semblables. Ils prêchent volontiers pour une indignation généralisée et supposée révolutionnaire. Ils dénoncent beaucoup, ils pétitionnent beaucoup mais en des sens contradictoires ou incohérents, s’appuyant de science un jour, et la condamnant vertement un autre. Je n’ai pas envie non plus de rejoindre ces discours là car les convictions forment aussi des pièges quand on ne les frotte pas aux réalités, à leur complexité et à leur mouvement …

    Toute ma vie, j’ai été confronté à un monde où il y avait un tas de choses que je détestais au plus haut point et détestent toujours, un tas de choses qui peuvent me mettre sérieusement en peine ou en colère, mais dès l’adolescence, je me suis juré de profiter au maximum de ce qui était bon, et possible, à ma portée pour avoir une vie au minimum acceptable voire plus. Je me suis dit aussi que je pourrais aussi contribuer à faire changer certaines choses là où je serais sans pour autant me mettre dans la tête des ambitions démesurées dans ce domaine.

    L’on me déclare souvent d’un autre monde quand je dis que je fais de la poésie, et là, on ajoute : ah oui, rêveur ou alors ah oui, écorché vif … Mais ce n’est ni l’un, ni l’autre, je suis comme la grande majorité des gens, qui essaie d’avoir du bonheur dans la vie et en dépit de tout ce qui fait le corps des adversités, des malchances, des regrets, et des peines … J’essaie de mettre dans ma poésie tout ce qui peut aider chacun à voir le monde tel qu’il est et à réfléchir toute intrigue d’exister, de vivre, de façon humaine et le plus possible sereinement, en faisant la part des choses de façon permanente entre ce qui va et ce qui ne va pas, dans ce qui évolue et se transforme dans le monde et dans les relations humaines …

     

    Avec mes remerciements. Bonne journée. Amitiés. Gil

  • Bonsoir Gil, Merci pour cette longue réponse, j'admire votre phylosophie et je suis entièrement d'accord avec vous.

    Bonne fin de semaine.

    Amitiés.

    Adyne

  • Le "hasard" m'a plongée dans le texte ci-dessous que j'ai lu avec stupeur car il est le reflet de mon enfance dans un milieu similaire avec la guerre en sus et un père prisonnier pendant cinq longues années.

    La mort faisait partie de la Vie et de nombreux petits voisins ou voisines s'en allaient vers les étoiles.... dans un cercueil blanc.

    Ce n'est pas pour faire de la surenchère, loin de là, mais il y a des "coïncidences" troublantes.

    J'ai passé les trois années de mes études  en dormant tous les soirs dans une mansarde sous les toits , sans eau courante sans chauffage .... et ... jamais je n'ai été malade. Même pas un rhume ! Pour gouverne, je mangeais très peu ....alors que les "soeurs" me nourrissaient, ou essayaient de me nourrir correctement malgré les pénuries d'après-guerre.

    J'étais ce que l'on appelait "une petite mangeuse". Et cela me convenait parfaitement.

    Enfant, la mort faisait partie du quotidien et, autour de moi, quelques amis ou amies se sont envolés vers les étoiles. Polyo qui laissait estropiés .... j'ai connu également, à travers l'un de mes cousins. Et cet autre, petit cousin celui-là, décapité dans un camp à Wolfenbuttel, après  être passé chez ma grand-mère car il voulait rencontrer sa marraine .... Nous ignorions alors que  pour lui  c'était la "dernière fois". Et c'est moi, fillette, qui lui ai ouvert la porte en m'étonnant de sa présence car, normalement, nous le pensions être en Angleterre en tant qu'agent du War Office. Il avait à peine 24 ans. Il n'a jamais livré les noms des compagnons de son réseau et les Allemands, pour le "punir" n'y sont pas allés de "main morte" !!! je possède sa photo, distribuée le jour de l'enterrement car son corps, retrouvé après une longue enquête, a été transporté dans sa ville de naissance.

    Cette dernière "Mission" lui a été fatale et nous l'avons appris après cette guerre qui a fait souffrir tant de gens.

    Nous sommes de "vieilles âmes" qui, par je ne sais "quel miracle" vivons encore. Pourquoi ? Pour qui ?

    Sais pas. Avec tout çà, j'en oublie le poème promis .... Je remets à demain car la fatigue s'en mêle. Bref, nos 20 ans sont loin .... et les Illusions également.

    Pas besoin de commentaires larmoyants .... A chaque jour suffit sa peine.

    Mon moyen d'évasion de l'époque ???LA LECTURE, LE REVE D'UN MONDE MEILLEUR ENTREVU DANS LES CONTES .... APRES AVOIR SURMONTE MILLE OBSTACLES..... PARTIR VERS D'AUTRES HORIZONS.

    Larguer les voiles quoi .... sans aucun regret.

    A demain et sans rancune..... Bisous de Mère Grand. Pas sorcière pour autant.

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