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L'échappée belle.

 

De l'instant en faire un festin ;

un jeu sérieux,

dans une flaque d'eau claire,

chaussée de bottes vertes,

sauter à pieds joints,

éclabousser sa tenue du dimanche,

en rire, puis s'en aller,

chanter sur l'allée longue et blanche.

De l'instant en faire un festin ;

un jeu sérieux,

sur le rebord de la baignoire,

faire glisser une savonnette rose,

toute parfumée de la peau d'une mère,

puis faire des bulles irisées,

à la clarté de l'aube mêlées,

en rire, puis s'en aller,

s'élancer, courir sur le sentier

 de l'école buissonnière.

De l'instant en faire un festin ;

un jeu sérieux,

sous un arbre multicolore et bavard,

s'étendre un peu, les yeux mi-clos,

s'étourdir de sa verve,

volubile et limpide,

s'extasier de son chant,

puis d'un pas lent, dans l'entre-deux,

toute attendrie, rejoindre son amoureux,

lui offrir ses notes acidulées, arborescentes ;

c'est la langue "du bonheur à deux à l'heure" ;

l'instant qui nous apprend ;

l'école sans mur, ni fenêtre ;

le Monde.

NINA

 

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"Les suppliantes" est une tragédie d'Euripide (484 ? - 406 avant JC.), inspirée par les événements de 424 et composée, vraisemblablement, entre 424 et 421. L'auteur met en scène les faits qui suivirent la guerre légendaire des "Sept contre Thèbes" menée par Adastre, roi d'Argos: les Thébains ayant refusé de rendre les corps des guerriers dans la bataille, Thésée, roi d'Athènes, vint en aide à Adastre et, par la force, contraignit les adversaires à ce devoir religieux. Nous voyons là, de façon évidente, une allusion aux Thébains qui, en 424, refusèrent de conclure une trêve avec les Athéniens qui voulaient recueillir leurs morts et leur rendre les honneurs funèbres après la malheureuse bataille de Délion. Les "Suppliantes", qui ont donné leur nom à la tragédie, ce sont les mères des guerriers morts: conduites par Adastre et suivies d'une troupe d'orphelins, elles arrivent à Eleusis (où se passe l'action) pour implorer l'appui d'Athènes. Ces mères douloureuses sont prosternées devant le temple de Déméter, le front du bandeau des supplications, tressé de rameaux d'olivier. Aethra, mère de Thésée, sort du temple et, touchée par ces lamentations, mande son fils. Il paraît et Adastre lui fait le récit de sa déroute et de la conduite impie des vainqueurs. Mais le roi refuse son aide, estimant que les Argiens ont mis les torts de leur côté en déclarant la guerre aux Thébains, en dépit des nombreux présages et oracles par lesquels les Dieux s'étaient manifestés: que le peuple d'Argos expie à cette heure sa présomption et ne vienne pas demander à autrui d'affronter pour lui les horreurs du combat. Mais les mères argiennes ne cessent d'implorer Thésée de façon si émouvante qu'Aethra intervient à nouveau en leur faveur pour rappeler à son fils que les Grecs ont une grande loi commune: le respect des morts. La défense de cette loi sera, pour Athènes, un honneur éternel. Thésée (figure très conventionnelle de la sagesse et de la vertu) cède enfin aux prières et aux arguments de sa mère et se prépare à envoyer à Thèbes des messagers qui devront ramener les morts. Si les Thébains refusent de les rendre, il demandera à son peuple de prendre les armes, et son peuple y consentira. Thésée, en effet, n'est pas un tyran (cette expression constitue en quelque sorte, de la part d'Euripide, un anachronisme dont la signification est proprement patriotique): roi, il conduit son peuple, tout en le laissant libre, et le peuple lui est fidèle. Le choeur entonne alors un hymne de louanges et de grâces en l'honneur d'Athènes. Mais voici venir un messager thébain qui demande à Thésée de chasser les "suppliantes" hors de ses terres et le prévient que son maître se refuse à céder les corps de ses ennemis; ni les supplications, ni les menaces ne le feront fléchir.

Il importe ici, de relever un détail: avant que le messager n'expose à Thésée l'objet de sa mission, un curieux débat s'engage entre eux, débat où il n'est question que des mérites et des défauts de la démocratie et de la tyrannie. Ce passage, tout à fait éloigné du sujet et sans intérêt au point de vue dramatique, a sans doute deux raisons d'être: d'abord, il permet au poète d'exposer des idées qui lui sont chères; en outre, il lui fournit l'occasion d'étoffer et d'animer d'avantage une intrigue assez mince. Thésée répond au messager qu'à une telle vilenie la force seule peut être opposée et qu'il saura contraindre Thèbes à obéir aux lois humaines et divines. Rompant avec l'unité de temps, suit, après le départ du héraut, un intermède chanté par le choeur: la guerre a pris fin, sans qu'on sache encore l'issue du combat; et les femmes, après avoir exprimé leurs doutes et leurs angoisses, se laissent gagner par la confiance, espérant bien que le bon droit a triomphé. Un messager arrive, apportant la nouvelle de la victoire: la bataille a été livrée sous les murs de Thèbes et gagnée. Le messager entreprend alors de faire une minutieuse description de la bataille: il rapporte que Thésée, armé d'une massue, a fait des prodiges et, vainqueur, a eu la sagesse de ne pas abuser de son succès; il s'est contenté de se faire livrer les dépouilles des morts puis, après avoir enseveli les simples soldats et avoir rendu à tous, de ses propres mains, les honneurs funèbres qui leur étaient dus, il a décidé de ramener à Athènes les restes des chefs. La voix du choeur s'élève de nouveau, mêlée d'accents de joie et de douleur: joie à cause de la victoire, douleur à la vue des corps des héros. Car voici Thésée qui s'avance en tête d'un long cortège funèbre portant sept cercueils. Deux sont vides: le corps de Polynice est demeuré à Thèbes, celui d'Amphiaraos a été englouti dans un abîme. Thésée demande alors au roi d'Argos de lui parler de chacun des héros qu'il ramène. Adraste entame donc un long et brillant discours en l'honneur des cinq héros dont les corps sont présents: Capanée, Etéocle, Hippomédon, Parthénopée et Tydée. A la suite de quoi, Thésée annonce son intention de dresser deux bûchers distincts: l'un pour le seul Capanée, -devenu sacré, car il a été foudroyé par Zeus, -que l'on élèvera sur les lieux mêmes devant le temple de Déméter, et le second bûcher, un peu à l'écart, pour les quatre autres. Tandis que les serviteurs préparent le bûcher de Capanée et que le choeur reprend son chant de deuil, survient Evadné, la femme de Capanée: elle a revêtu des habits de fête, ses vêtements nuptiaux car elle vient célébrer une nouvelle union, ses noces avec la mort. Et, sans plus attendre, elle se précipite du haut du tertre sur le bûcher de son époux. Cet ultime geste d' amour s'accomplit sous les yeux du père d'Evadné, le vieil Iphis. Paraît un nouveau cortège: celui des enfants des héros, accompagnés d'Adraste et de Thésée portant les urnes renfermant les cendres de leurs pères. Tandis que les enfants invoquent leurs pères pour qu'ils les assistent dans leur vengeance, Thésée leur souhaite affectueusement de réaliser un jour leur dessein et, chaudement remercié par Adraste, se prépare à rejoindre sa cité. A ce moment, Athéna apparaît au-dessus du temple et commande à Thésée d'ensevelir en Attique les cendres des valeureux Argiens, afin que leurs tombes soient le gage d'une éternelle alliance entre Athènes et Argos. Thésée promet d'accomplir les ordres de la déesse...

Les éléments patriotiques et historiques, les longs débats sur des thèmes moraux et politiques, ont toujours tenu un rôle important dans le théâtre d'Euripide; mais jamais, ils n'ont eu une part aussi importante que dans cette pièce qui paraît n'avoir été écrite que pour les exprimer. En fait, on devine aisément ce qui justifie leur présence: l'action de sa tragédie étant si faible qu'elle ne pouvait se suffire à elle-même, le poète s'est proposé de l'étayer et de l'animer, non en créant des personnages mais en recourant d'une part à un lyrisme débordant, souvent fort beau comme dans les chants funèbres, et, d'autre part, en insérant de longs discours de circonstances. Un seul épisode suffit à montrer la puissance géniale de son art: celui qu'il a consacré à Evadné. N'oublions pas, en outre, que cette tragédie devait produire un grand effet à la scène par la présence continue des femmes en pleurs, -qui ne sont pas de simples témoins, mais participent constamment au drame, -et le défilé des cortèges funèbres, le tout renforcé par la musique qui accompagnait les longues complaintes. 

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Une grâce compensatoire

Propos

Existe-t-il un équilibre,
Dû à de rigoureuses lois,
Tandis que le Sort semble libre
D'imposer à chacun sa croix?

Les unes paraissent légères,
D'autres d'un misérable poids.
Mais d'un jour à l'autre diffèrent
Bien des éléments à la fois.

Des forces rageuses, fréquentes,
Agissent effroyablement.
La vie qui s'écoulait brillante,
Devient l'horreur subitement.

Ailleurs, des êtres épargnés,
Qui n'avaient jamais eu de chance,
Ni le moindre cadeau gagné,
Vivent en paix dans le silence.

20 juin 2015

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Un plaisir troublant

Songerie

Ma muse, demeurée candide,
Flâne souvent à mes côtés,
Peut rendre un instant, insipide,
Profitable pour méditer.

Aux jours pénibles de ma vie,
Pour me sauver de la tristesse,
Elle m'offrait des mélodies,
Toutes empreintes de tendresse.

Je chantais, alors, à tue-tête,
N'importe où, l'esprit apaisé.
Oublieuse de ma défaite
Et des soucis qui m'épuisaient.

Ne sais comment me fut possible,
De perdre ce plaisir troublant,
Porteur d'une grâce indicible.
Je ne chante plus en marchant.

20 juin 2015

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Rupture.

Je vous attendrai entre l'aube et le matin,

dans ce laps de temps indéfini et pâle,

à l'instar de l'état de mon cœur à votre égard,

à la fois indécis et certain,

je serai assise sur un banc métallique,

sur un quai extérieur de gare,

je serai vêtue tout en noir,

le regard dans le vague, hagard,

je porterai des lunettes de soleil,

sans soleil, tant je serai triste, mélancolique,

ma chevelure rousse toute tressée,

tenue par un élastique ;

mes mots pour vous seront sans musique,

ce sera un adieu, blanc, vertigineux, irréversible ;

deux tristesses exacerbées, enlacées !

Oui, je vous attendrai entre l'aube et le matin,

mes lèvres défardées,

 veuves des vôtres.

NINA

 

 

 

 

 

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L'île aux trésors

Le travail est incontournable.
Chaque enfant l'a vite compris.
Les paresseux semblent minables.
Ils se méritent le mépris

.

Heureux sont ceux dont les efforts
Ont des effets réjouissants.
Les autres, bien souvent à tort,
S'estiment inintéressants.

Durant sa vie, chaque personne
Se sent privée de liberté.
À des tâches ingrates s'adonne,
Ne pouvant pas les éviter.

Pour ma part, j'ai longtemps trimé,
Ne manquant jamais de courage.
Pour me délasser, je rimais,
Captant des grâces de passage.

J'aimais penser à un rivage,
Éblouissant, au sable chaud,
Où un jour, je ferai naufrage,
N'y attendant pas de bateau.

Désir de mon âme exposé
À la bienveillance du Sort.
Chance inouïe, fus déposée
Sur une terre, île aux trésors.

19 juin 2015

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"Les nuées" est une célèbre comédie d'Aristophane (environ 450-385) avant JC.) représentée aux Grandes Dionysies d'Athènes en 423, et remaniée ensuite, parce qu'elle n'obtint que la troisième place lors de ce concours. Une des raisons de sa célébrité réside dans le fait que l'un de ses personnages est Socrate. Toutefois, si ce dernier y apparaît sous son nom et sous son véritable masque, il est loin de répondre par ailleurs au portrait moral que nous a fait de lui la tradition philosophique. Aristophane entendait s'en prendre à l'esprit sophistique qui triomphait à Athènes lors de la guerre du Péloponèse et, sans se préoccuper des divergences qui opposaient en réalité Socrate aux Sophistes, il choisit le représentant le plus connu de cette culture, en réunissant dans le portrait qu'il brossa de Socrate, les caractéristiques souvent hétérogènes de tous ceux qui substituaient au bon sens traditionnel les finesses de la dialectique et de la rhétorique.

Si Socrate est suspendu dans une corbeille au "Pensoir", c'est pour contempler de plus près les choses célestes, tandis que ses disciples, groupés à ses côtés, considèrent ce qui se passe sous terre. Pour des cerveaux si subtils, les divinités mythologiques n'existaient plus; les seules divinités reconnues par eux sont les nuées, symboles de leurs extravagantes et inconsistantes spéculations philosophiques. Ces nuées qui forment le coeur, sont personnifiées par des femmes au long nez, recouvertes de voiles couleur cendre. De bon matin, se présente au "Pensoir" socratique, un pauvre diable nommé Strepsiade. Il a perdu le sommeil et pour cause: son fils Philippide l'ayant couvert de dettes pour assouvir son goût du luxe et des chevaux de race, Strepsiade a entendu dire qu'à l'école de Socrate on apprenait à soutenir, par le raisonnement, les propositions les plus absurdes et à avoir gain de cause: avec la ruse de l'homme du peuple, il en a conclu que c'est là le côté intéressant de la philosophie. Il recherche donc les enseignements du maître, dans l'espoir d'en apprendre l'art de ne pas payer ses dettes. Mais, vieux et étourdi comme il est, il n'y comprend rien, et il abandonne l'enseignement après avoir, toutefois, convaincu son fils de prendre sa place auprès de Socrate. Ayant terminé son bref apprentissage, Philippide sort de l'école de Socrate transformé en Sophiste. Son père s'en réjouit et, vivant désormais dans la certitude de la science de son fils, lui donnera gain de cause dans n'importe quel procès, il chasse à coups de bâton les créanciers qui viennent réclamer leur dû. Comme le fait remarquer le coeur, Strepsiade prend goût à l'art de la tromperie. Mais, peu après, il sera à son tour poursuivi à coups de bâton par Philippide, et devra, de surcroît, écouter le jeune homme lui démontrer, selon les règles de la logique, qu'il est conforme à la nature et à la justice que les fils rossent leurs parents. C'est alors seulement que les yeux de Strepsiade se décillent. Après avoir demandé pardon aux dieux, il court vers la maison de Socrate afin d'y mettre le feu.

Au centre de la comédie, se place un long débat entre deux personnages symbolisant le "Raisonnement Fort" et le 'Raisonnement Faible". Les opinions traditionalistes, dans lesquelles avait été élevées la génération des vainqueurs de Marathon et auxquels allait la prédilection du conservateur Aristophane, sont mises en opposition avec les idées, plus modernes, du rationalisme sceptique et opportuniste; il en résulte une terrible dispute que l'auteur a pris soin d'agrémenter d'éléments comiques; mais le sérieux des arguments échangés ne peut tromper le spectateur. Que l'on se garde bien de demander au poète d'être impartial, ou d'essayer de comprendre les raisons qui ont fait apparaître les nouvelles tendances. Interprète d'une réaction morale, répandue jusque dans les couches populaires, il combat l'application pratique de la spéculation philosophique, telle qu'elle se manifestait dans l'éducation des jeunes gens. Ce faisant, il s'élevait contre le bouleversement des valeurs traditionnelles et s'opposait à cet individualisme effréné et à cette course vers le plaisir et vers la richesse qui menaçaient d'envahir son époque. Pour arriver à ce but, Aristophane se sert sans vergogne des armes dont il dispose, et invente, avec une géniale fantaisie, des situations et des caractères singuliers, sans autrement s'inquiéter de savoir où tombent ses flèches.

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Cette sixième pièce publiée de l’auteur de « OFF » et de « Sous le pont », classique s’il en est à l’approche de la Fête des Amoureux, retourne la situation stéréotypée comme un gant. La cruauté, le délire, les atours, les réflexes sexy sont au cœur et au corps de ce « seule en scène » où les objets, l’absence-présence de l’autre protagoniste, amoureux convoqué, étonnent et densifient l’atmosphère glauque jusqu’à la poisse finale et le coup de massue d’un théâtre amer et aigre comme le vin tiré – malheureusement éventé. (Gaëtan Faucer : « Notre saint Valentin », Brumerge, 2914, 40p., 9€

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TOURNER EN ROND...

Dans sa vie, dans ses pensées...

Moitié pleurs, moitiés sourires

Flirter avec les années

Immuable ou en délire...

Tourner en rond...

Etre fort et vulnérable...

Chercher les chemins perdus

De l'amour incontournable

Et buter sur son vécu!

Tourner en rond...

Du départ à l'arrivée...

Le temps trop court devant nous

De l'aurore à la soirée

L'espace d'un rêve un peu fou!

Tourner en rond...

Comme un chien se mord la queue

Jour après jour englué

L'homme cherche à être heureux

Et demain va l'emporter !

Tourner en rond...

Face à l'infini du possible

Décontenancé, anxieux...

Confronté à l'invisible

Rendre l'instant précieux!

Ouvrir le rond...

J.G. 

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BIFURCATION

12273102870?profile=originalIl suffit d'un pas de côté , d'une rupture dans le processus de la vie

Il suffit d'imaginer

Il suffit de penser autrement pour  explorer les possibles et  sortir des chemins balisés

 Cultive ta différence disait le poète

AA

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Mes amis retrouvés

Mon passé me colle à la peau,

Ma mémoire sans cesse l'éveille.

Un pays cher, que borde l'eau,

M'offre sa lumière vermeille.

 

J'y ai vécu dans l'allégresse.

En moi, demeurent des instants

D'une incomparable tendresse.

Ô cette année de mes vingt ans!

 

L'ami, croyant m'aimer vraiment,

Que j'aurais épousé, peut-être,

Dut s'éloigner soudainement.

Le sort agit dans le mystère.

 

En éprouvant de la souffrance,

Je ne pouvais pas soupçonner

Que ce qui la rendait intense

Était l'état d'abandonnée.

 

Me sentant restée amoureuse,

Je n'arrêtais pas d'espérer.

Je fus très longtemps langoureuse.

La chance vint me délivrer.

 

Le progrès, un jour, me permit

De défier la providence.

Lors, j'ai retrouvé mes amis,

Au grand Paris et en Provence.

 

                                                               18 juin 2015

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L'enfant musicienne.

Une petite fille fleurie,

assise sur un muret solaire,

toute pensive,  porte au bout de

chacun de ses petits doigts clairs,

un oiseau magnifique, unique

si étranger à la terre,

dont le plumage fait penser

à l'arborescence bleue,

 insulaire et joyeuse.

Ses mains sont musiciennes,

même lorsqu'elles sont immobiles,

puisqu'elles chantent bleu

tout le temps, et font venir la mer

jusqu'à Paris !

Une petite fille fleurie,

assise sur un muret solaire,

toute légère, un peu amère,

contemple ses petites mains,

s'en étonne, sourit à l'infini,

ouvre la bouche en grand,

puis souffle, souffle,

pour que volent un à un,

les oiseaux jusqu'à sa mère

 tout là-haut, vêtue de transparence ;

puis de sa bouche ahurie,

 en sort un soleil bien à elle, monumental,

elle pourtant si petite,

qu'elle lance comme une balle ;

mots de tendresse et d'amour,

tout ronds, tout chauds,

pour sa mère tout là-haut !

NINA

 

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L' Apologie de Socrate est un ouvrage de Platon (vers 428-347 av. JC.), où l'auteur feint de reproduire le discours prononcé par Socrate, devant le tribunal, pour se défendre de l'accusation présentée par Mélètos et soutenue par Lycon et Anytos. Socrate a été accusé de ne pas reconnaître les dieux de sa patrie et de corrompre la jeunesse, mais il sait que, par delà cette accusation, c'est son attitude inébranlable, jusque devant les puissants, qu'on lui reproche secrètement. Il n'enseigne pas pour de l' argent, car il mesure parfaitement combien est vaine la sagesse que les hommes croient posséder: lui ne sait rien et l'admet, et c'est en cela que consiste sa vertu. Mais les hommes n'aiment pas qu'on les traite de vaniteux quand ils se croient savants; c'est pourquoi ils se sont dressés contre lui et se vengent en l'accusant des plus étranges forfaits. Quant à corrompre les jeunes gens, Mélètos penserait-il sincèrement que lui, Socrate, est le seul à les entraîner hors du droit chemin alors que tous les autres coopéraient à les améliorer? Vraiment Mélètos nous donne la preuve qu'il ne s'est jamais occupé de l' éducation de la jeunesse et son accusation n'est que malveillance. D'ailleurs, a-t-on jamais entendu dire que les parents des jeunes gens aient protesté au contraire ils écoutent, émus. On a accusé Socrate de ne pas croire aux Dieux; les accusateurs admettent bien cependant qu'il croit aux démons: ainsi se contredisent-ils eux-mêmes. Par ailleurs, les Athéniens penseraient-ils que la mort soit un grand mal? N'est-ce pas au contraire, un grand bien qui sait avoir accompli son devoir: quand à lui, Socrate sait qu'un Dieu l'a envoyé à Athènes pour réveiller le peuple de sa torpeur et l'inciter au bien en le fustigeant. Comment pourrait-il ne pas obéir à la voix impérieuse de sa conscience? S'il ne s'est pas adonné à la politique, c'est parce qu'un homme honnête s'y perd. Mais Socrate n'a pas, même maintenant, l'intention d'implorer qui que ce soit; le pire mal d'être condamné innocent, il le souffrira.

La culpabilité de Socrate ayant été votée par les juges, il ironise encore avec une clame sérénité: quelle peine demanderait-il pour lui? Selon la justice, il devrait réclamer une récompense. Définitivement condamné à mort, Socrate prononce de sévères paroles, ses dernières. L'injuste condamnation retombera sur les Athéniens eux-mêmes, les couvrant d' infâmie; car ce n'est pas faute d'arguments s'il a succombé devant ses juges, mais pour avoir dédaigné de s' humilier. L'instant fatal approche, mais la mort n'est pas un mal: ou elle est un sommeil sans rêves, ou elle est une émigration vers une demeure plus heureuse. L'important, c'est d'avoir l' âme plus heureuse. L'important, c'est d'avoir l' âme pure, "puisqu'il n'a rien à craindre de ceux qui sont mauvais". Et sereinement, Socrate s'achemine vers la mort.

Ce sobre discours illumine la personnalité morale de Socrate, en révélant tous les thèmes de sa doctrine, qui trouveront un développement plus large et plus détaillé dans les dialogues suivants de Platon: l' idéal de justice, par lequel le mal retombe sur le coupable; le détachement de la vie qui fait que le sage ne se préoccupe pas des prétendus biens humains, absorbé qu'il est dans la vision du bien suprême; l' humilité du vrai savant qui reconnaît sa propre ignorance et démasque l' orgueil humain; le principe de la souveraineté de la conscience et le pouvoir de se retirer en soi-même, pour affirmer sa propre liberté face aux lois communes. Tout ceci est réuni dans cette "Apologie", avec cette ironie supérieure qui révèle la sérénité de l' âme juste, sûre de la vérité, sûre de sa propre foi.

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L'irréel en poésie

Vivant sur le terroir de France,
Les poètes, le plus souvent,
Usant d'humour et d'élégance,
Contaient leurs émois du moment.

Certains donnaient le nom de Muse
À la sublime inspiration,
Qui jamais ne ment ni n'abuse,
Créant une improvisation.

Ceux qui accueillaient les poètes
Ressentaient leurs soucis troublants,
Les honoraient, leur faisaient fête,
S'émerveillaient de leur allant.

L'imaginaire avait sa place
Et La Fontaine le savait.
Ses fables étaient pleines de grâces.
S'amusant, il moralisait.

La poésie traditionnelle

Encourageait la fantaisie,
Les innovations personnelles,
Coulait comme une mélodie.

Certes elle restera goûtée,
Et ne se perdront pas les pages,
Tant de fois lues et méditées,
Mais n'ayant plus le même usage.

A pris le nom de poésie
Une réalité abstraite.
Et cela semble une hérésie,
Aux professeurs à la retraite.

17 juin 2015

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12273103273?profile=original"Les Phillipiques": c'est sous ce titre que les érudits alexandrins désignèrent quatre discours de Démosthène (384-322 avant JC), qui furent prononcés à un certain intervalle, mais qui présentent des affinités de sujet, en ce qu'ils se proposaient tous d'inciter les Athéniens à une guerre totale contre Philipps de Macédoine. Le premier discours est de 351; il contient un plan de guerre détaillé, selon lequel l'offensive devait être portée chez l'ennemi, ce qui lui retirerait l'initiative stratégique et politique. La guerre traînait depuis six ans, et du fait de leur inertie les Athéniens étaient partout arrivés trop tard. Plus que de promptes décisions, Démosthène demandait que l'on envoyât non des armées de mercenaires, mais, autant que possible, des citoyens athéniens. Il proposait en outre un plan de financement détaillé pour l'équipement des expéditions. Le second discours fut prononcé en 344-343: Athènes avait été obligée, deux ans plus tôt, d'accepter une paix qui donnait à Philippe la suprématie dans la Grèce septentrionale. Or il se servait des mécontents du Péloponèse pour s'opposer à Sparte et, à travers celle-ci, à Athènes. Démosthène s'efforce de démontrer que, dès le début, toute l'action de Philippe a été dirigée contre Athènes qui, à vrai dire, est le seul et véritable obstacle à ses projets de conquête. L'analyse pénétrante des actions et des intentions du roi l'amène à proclamer l'impérieuse nécessité qu'il y a d'agir au plus vite, et le pousse à s'en prendre avec force aux partisans d'un accord avec la Macédoine. La troisième "Philippique" (dont nous possédons deux rédactions, qui semblent être de Démosthène lui-même) est de 341. La paix avec Philippe s'était gâtée à la suite de ses menées contre les possessions athéniennes de la Cheronèse. Mais le dernier choc était maintenant imminent; il eut lieu en 338, à Chéronée. La voix de Démosthène s'élève à présent pour opposer la politique profondément immorale de Philippe à la politique que la tradition impose à tous les Grecs, et en particulier aux Athéniens. Mais à l'éloquente évocation des gloires passées fait contraste la condamnation de l'avilissement dans lequel la Grèce était tombés; l'immoralité, devenue maîtresse des milieux politiques, était une maladie répandue dans toute la Grèce; comme s'il prévoyait l'avenir, l'orateur laisse échapper des mots amers, révélant sa crainte que les erreurs de son peuple ne soient voulues par un démon qui l'entraîne à l'abîme. Et cependant, il n'est pas possible d'indiquer une autre voie aux Athéniens: "Mieux vaut mille fois mourir que s'avilir en flattant Philippe". Dans ce discours, sévère et d'un ton élevé, se révèle la haute conception morale de Démosthènes. La quatrième "Philippique" -réunion de fragments de différents discours de Démosthène- présente cependant d'indubitables caractères d'authenticité. On pense que ce discours ne fut jamais prononcé, mais qu'il dut être diffusé par écrit, sans poursuivre un but précis, mais seulement pour tenir en éveil, à Athènes l'esprit antimacédonien. Si ces quatre discours offrent, du fait d'une situation différente au moment de leur composition, bien des divergences dans les sujets et le ton, on retrouve cependant dans tous les qualités majeures de l'oeuvre de Démosthène, aussi bien du point de vue artistique que du point de vue politique. L'analyse que l'orateur fait chaque fois des actions de Philippe est très perspicace: bien qu'il condamne ses méthodes et ses buts, on voit clairement l'admiration que l'Athénien éprouvait pour l'infatigable activité, pour l'habileté diplomatique et guerrière, pour l'audace des projets et des réalisations du roi de Macédoine. Il eut une sûre intuition des questions concernant la guerre; quelques observations de Démosthène, sur la manière démodée dont les Grecs faisaient la guerre, en comparaison des méthodes modernes de Philippe (il menait une guerre totale et il conservait toujours l'initiative stratégique) frappent par leur justesse, et aujourd'hui encore, ont un intérêt certain. Mais dans toutes les "Philippiques", apparaît avec évidence la passion avec laquelle Démosthène cherche à secouer l' apathie de ses concitoyens. Il fait la satire de leur armée de mercenaires, qu'il appelle des "épistolaires", car ils ne sont actifs que dans les lettres et les comptes rendus des généraux; il raille les magistrats qui, au lieu d'aller à la guerre, restent à célébrer les fêtes religieuses; il compare la stratégie des Athéniens, -qui ne sont pas capables d'autre chose que de parer comme ils peuvent les coups de Philippe, -à la défense des combattants barbares ("Lorsque l'un d'eux reçoit un coup, il porte aussitôt la main à l'endroit touché; et quand il lui en arrive un autre en un autre point, ses mains se précipitent là: mais il ne sait ni parer, ni prévoir"); il fait la caricature des Athéniens qui se promènent en oisifs et demandent quelles sont les nouvelles, comme si le fait qu'un Macédonien est en guerre contre Athènes n'en était pas une suffisante. Les "Philippiques" sont un témoignage de la valeur morale de l'oeuvre de Démosthène, où la voix de la tradition athénienne retentit comme une remontrance et un reproche. On ne peut l'accuser de n'avoir pas secondé la marche des événements, dont on allait en faire sortir l'unité de la Grèce; pour les Grecs, cette unité était un esclavage: c'est une tout autre unité que prêchait Démosthène, en poussant Athènes à reprendre la guerre contre les Barbares au profit de tous les Grecs.

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Apothéose

À Nicole Duvivier

La douceur du ciel m'attendrit.
Il est partout d'un bleu layette,
Y planent de blanches îlettes,
Inaccessibles paradis.

Le soleil me paraît sourire.
Le gazon demeure trempé.
L'air tiède assèche les pavés.
L'incertitude se retire.

Me prend l'envie de m'attarder
À respirer dans le silence,
À contempler la voûte immense,
Que des rayons viennent dorer.

Soudain, s'élève et s'élargit
Un gigantesque espace rose.
Ô l'indicible apothéose!

Je reste figée, ébahie.

15 juin 2015

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Voyages JGobert

Thomas en a vu d’autres. Enfermé dans son bureau, la tête entre les mains, il somnole un instant dans le calme. La journée a été difficile, rude même. La sueur recouvre son corps et le rend poisseux. Sa chemise ouverte lui colle à la peau. Il est exténué.

Cette ville est étrange. A force de la parcourir, elle devient familière, parfois insolite mais toujours hostile. Depuis son arrivée, la chaleur ne le quitte pas.  Ses nuits sont tourmentées comme ses jours. Certains soirs, ne pouvant dormir, il quitte son immeuble pour déambuler dans les rues. Le peu de fraicheur qu’il trouve le rend heureux. Il marche parfois très tard avant de retrouver son équilibre, son énergie, sa détermination, ce pour quoi il est là.

Thomas est un gars brillant. Une route toute tracée a réjoui ses parents longtemps mais Thomas n’accepte pas les facilités, le don qu’il possède.  Il a besoin de prouver sa valeur. Pour ce faire, il a opté pour un autre chemin.

Thomas s’est engagé dans une organisation qui parcourt le monde. Des gens qui, comme lui, s’investissent dans l’humanitaire.  Soigner, aider, soulager d’autres personnes dans des pays lointains, souvent en guerre est devenu son quotidien, sa vie.

Egoïstement, Thomas a besoin de contact, de réalité pour se sentir vivant. Arrivé depuis peu dans ce coin de terre au long de la Méditerranée, il est face à l’exode. Une de plus qui engendre la misère, la mort. Des migrants par millier débarquent sur ces côtes parfois inhospitalières. Des groupes d’hommes désorientés, perdus dans leur dignité, à la merci d’autres hommes et qui s’échouent, au risque de leur vie,  épuisés de ce parcours, de ce départ.

Couchés à même le sol pour certains, c’est déjà l’eldorado mais le chemin qui reste à franchir est encore long.  Thomas le sait.

Aujourd’hui est un jour sombre. Une embarcation a chaviré et les corps de ces malheureux, repêchés, sont arrivés sans vie. Une liste macabre circule et Thomas est très affecté. Mais le temps lui manque comme à ses collègues pour s’émouvoir sur ces corps sans vie.  Les vivants demandent son attention. 

Rassembler, nourrir, soigner cette masse d’arrivants toujours renouvelée. Une tâche parfois difficile, pénible. Thomas s’active avec toute l’énergie de son être, il donne de la nourriture, de l’eau, un peu de réconfort pour ces migrants nés dans l’infortune. Un sourire, une petite poignée de main et Thomas leur transmet un peu d’humanité.

Devenu responsable et comptable de la survie momentanée de ces gens en partance pour un autre pays, Thomas vieille sur eux le temps d’obtenir un papier, un visa. Tel est le désir de chacun.

Les guerres jettent ainsi des milliers de gens sur les routes, sur la mer et sont assassines. Ces hommes en quête de vie pour leurs femmes et enfants se sauvent. Le peu de bien qu’ils possédaient a payé un passeur souvent sans scrupule. Drôle d’époque qui se répète.  Thomas pense à cette comète célèbre tant applaudie et à l’exploit de l’homme de déposer dessus un engin de sa fabrication.

Alors qu’ici règne en maître l’homme dans la désolation, la peine, la crainte, la mort. Le monde le blâmerait-il de vouloir sauver sa vie ? Thomas est certain d’être du bon côté de l’humanité même si elle n’est pas reluisante. Elle est vivante.

 

 

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ISABELLE GELI : LE MOUVEMENT PAR LA MATIERE

                        ISABELLE GELI : LE MOUVEMENT PAR LA MATIERE

Du 10 – 06 au 27 – 06 – 15, l’ESPACE ART GALLERY (Rue Lesbroussart, 35, 1050, Bruxelles), expose l’œuvre de Madame ISABELLE GELI, une peintre française dont l’exposition s’intitule : ART, MOUVEMENT INTERIEUR ET LIBERTE.

Il ne faut pas longtemps au visiteur pour constater que l’œuvre d’ISABELLE GELI se caractérise par deux écritures. Précisons, d’emblée, qu’il s’agit de deux écritures et non de deux styles, car bien des éléments se retrouvent   associés dans ces deux formes d’expression.

Une première écriture se trouve exprimée dans une image que l’on pourrait qualifier de « ramassée », à la limite du géométrique. Une forme d’architecture, de nature essentiellement florale, régit la composition. (DELICATESSE – 54 x 73 cm – huile sur toile)

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Des colonnes de fleurs et de roseaux structurent la toile en un ensemble, mariant des formes rappelant des colonnes, à des entrelacs floraux se nouant à elles. (ENERGIE BLEUTEE – 41 x 24 cm – huile sur toile)

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Unies par un arrière-plan monochromatique caractérisé par le brun-clair, ces œuvres, bien que lyriques, se définissent par une « sagesse » intrinsèque, contrastant  de plein fouet avec une autre écriture, également déclinée par un monochromatisme, matérialisé par les « marines ». Cette série de peintures contraste avec la première par sa nervosité, tant dans les couleurs que dans le mouvement qu’elle entraîne.

L’artiste est un maître, tant dans la couleur que dans la matière. Mais en filigrane, s’impose le dessin destiné à structurer le sujet, dans l’espace comme dans le mouvement.

(LE CHANT MARITIME – 40 x 40 cm – huile sur toile)

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(LES EMBRUNS DU SOIR – 54 x 73 cm – huile sur toile)

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proposent des « marines » montrant des bateaux ondulant sur la mer. LES EMBRUNS DU SOIR nous montre sept embarcations, remuant dans la houle, formant par la justesse du trait une sorte de « file indienne » zigzagant sur les flots, déstructurant, d’emblée, le sentiment de droite que l’artiste, dans l’esprit du visiteur, aurait dû proposer. Ce tableau est, en dernière analyse, le prétexte à construire une ligne brisée.

LE CHANT MARITIME (cité plus haut), nous offre une composition où mer et bateaux s’enlacent dans une volonté de cubisme assurée par une série de carrés sur lesquels reposent les bateaux. Couleurs et lumière sont les maîtres-mots de cette écriture. Une atmosphère fauviste à outrance « balaye » la toile par une matière importante étalée au couteau, qui s’incarne dans le mouvement des vagues ainsi que dans les mâts des bateaux plongeant leur reflet dans l’eau, dont la finesse du trait, allongé comme s’il voulait quitter l’espace scénique, conçu de blanc solaire, accentue l’impression d’un lointain se rapprochant au regard. L’on retrouve cette velléité cubiste dans SENTEURS CARAIBES (92 x 65 cm – huile sur toile),

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présentant une série de petits vases translucides situés à l’avant-plan, dans le bas du tableau.

Une constante unit les deux écritures, à savoir une volonté d’éclosion du mouvement. Même dans le statisme présent dans les œuvres appartenant à la première écriture, l’élément végétal grimpe et se dilate jusqu’aux limites de l’espace pictural.

FERTILITE (65 x 50 cm – huile sur toile)

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joue avec notre imaginaire culturel. Que représente cette image trônant ? Est-ce là le souvenir du Sphinx ou de quelque autre créature mythologique ? Le traitement iconographique est le même : des motifs à la charnière du floral et de l’imaginaire virevoltent autour de cette forme qui aspire à la transcendance. La présence tout en filigrane de la sculpture se fait sentir. Même si l’artiste ne la pratique pas (encore), l’on sent qu’au travers d’une telle forme, se profile une nécessite sculpturale. A un point tel que l’on pourrait carrément parler de « sculptures peintes ».

La couleur à l’huile est l’une des signatures de l’artiste. L’intensité de la brillance créée par la matière est sans pareil. Le rouge-vif des pétales couronnant les fleurs de SENTEURS CARAIBES (cité plus haut) contraste avec le vert des feuilles.

Un second élément (que nous avons évoqué plus haut) appartenant à la signature de l’artiste est le fait que depuis six ans, elle utilise le couteau pour inciser le trait dans toute sa finesse. Dans le même tableau, nous pouvons observer la façon dont le trait au couteau, associé à l’importance de la matière, assure la matérialité de la forme.

EVEIL DE L’AURORE (54 x 81 cm – huile sur toile)

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représentant une ville en éveil indique une transition entre la première écriture et la deuxième. L’arrière-plan comporte par sa dominante brune une réminiscence avec la première écriture. De même, la présence d’arbres (sur la gauche du tableau) évoque la verticalité, signifiant la volonté d’atteindre le ciel dans une recherche de liberté.

ISABELLE GELI, cette artiste autodidacte qui peint depuis quarante ans, n’obéit qu’au ressenti dicté par la vie. Ses œuvres sont l’appel, à la fois proche et lointain, d’une dimension transcendantale qu’elle traduit avec force et élégance. Une dimension où la dynamique du mouvement intérieur atteint par la matière, matrice de la forme, son envol vers la liberté.

François L. Speranza.

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12273113460?profile=original

Une publication
Arts
 
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Lettres

N.-B.: Ce billet est publié à l'initiative exclusive de Robert Paul, fondateur et administrateur général d'Arts et Lettres. Il ne peut être reproduit qu'avec son expresse autorisation, toujours accordée gratuitement. Mentionner le lien d'origine de l'article est expressément requis.

Robert Paul, éditeur responsable

 

A voir: 

Focus sur les précieux billets d'Art de François Speranza

12273114296?profile=original

François Speranza et Isabelle Geli: interview et prise de notes sur le déjà réputé carnet de notes Moleskine du critique d'art dans la tradition des avant-gardes artistiques et littéraires au cours des deux derniers siècles 

(10 juin 2015  -  Photo Robert Paul)

12273114665?profile=original

Isabelle Geli - Vue d'ensemble (photo Espace Art Gallery).  

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ISABELLE GELI : LE MOUVEMENT PAR LA MATIERE

                        ISABELLE GELI : LE MOUVEMENT PAR LA MATIERE

Du 10 – 06 au 27 – 06 – 15, l’ESPACE ART GALLERY (Rue Lesbroussart, 35, 1050, Bruxelles), expose l’œuvre de Madame ISABELLE GELI, une peintre française dont l’exposition s’intitule : ART, MOUVEMENT INTERIEUR ET LIBERTE.

Il ne faut pas longtemps au visiteur pour constater que l’œuvre d’ISABELLE GELI se caractérise par deux écritures. Précisons, d’emblée, qu’il s’agit de deux écritures et non de deux styles, car bien des éléments se retrouvent   associés dans ces deux formes d’expression.

Une première écriture se trouve exprimée dans une image que l’on pourrait qualifier de « ramassée », à la limite du géométrique. Une forme d’architecture, de nature essentiellement florale, régit la composition. (DELICATESSE – 54 x 73 cm – huile sur toile)

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Des colonnes de fleurs et de roseaux structurent la toile en un ensemble, mariant des formes rappelant des colonnes, à des entrelacs floraux se nouant à elles. (ENERGIE BLEUTEE – 41 x 24 cm – huile sur toile)

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Unies par un arrière-plan monochromatique caractérisé par le brun-clair, ces œuvres, bien que lyriques, se définissent par une « sagesse » intrinsèque, contrastant  de plein fouet avec une autre écriture, également déclinée par un monochromatisme, matérialisé par les « marines ». Cette série de peintures contraste avec la première par sa nervosité, tant dans les couleurs que dans le mouvement qu’elle entraîne.

L’artiste est un maître, tant dans la couleur que dans la matière. Mais en filigrane, s’impose le dessin destiné à structurer le sujet, dans l’espace comme dans le mouvement.

(LE CHANT MARITIME – 40 x 40 cm – huile sur toile)

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(LES EMBRUNS DU SOIR – 54 x 73 cm – huile sur toile)

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proposent des « marines » montrant des bateaux ondulant sur la mer. LES EMBRUNS DU SOIR nous montre sept embarcations, remuant dans la houle, formant par la justesse du trait une sorte de « file indienne » zigzagant sur les flots, déstructurant, d’emblée, le sentiment de droite que l’artiste, dans l’esprit du visiteur, aurait dû proposer. Ce tableau est, en dernière analyse, le prétexte à construire une ligne brisée.

LE CHANT MARITIME (cité plus haut), nous offre une composition où mer et bateaux s’enlacent dans une volonté de cubisme assurée par une série de carrés sur lesquels reposent les bateaux. Couleurs et lumière sont les maîtres-mots de cette écriture. Une atmosphère fauviste à outrance « balaye » la toile par une matière importante étalée au couteau, qui s’incarne dans le mouvement des vagues ainsi que dans les mâts des bateaux plongeant leur reflet dans l’eau, dont la finesse du trait, allongé comme s’il voulait quitter l’espace scénique, conçu de blanc solaire, accentue l’impression d’un lointain se rapprochant au regard. L’on retrouve cette velléité cubiste dans SENTEURS CARAIBES (92 x 65 cm – huile sur toile),

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présentant une série de petits vases translucides situés à l’avant-plan, dans le bas du tableau.

Une constante unit les deux écritures, à savoir une volonté d’éclosion du mouvement. Même dans le statisme présent dans les œuvres appartenant à la première écriture, l’élément végétal grimpe et se dilate jusqu’aux limites de l’espace pictural.

FERTILITE (65 x 50 cm – huile sur toile)

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joue avec notre imaginaire culturel. Que représente cette image trônant ? Est-ce là le souvenir du Sphinx ou de quelque autre créature mythologique ? Le traitement iconographique est le même : des motifs à la charnière du floral et de l’imaginaire virevoltent autour de cette forme qui aspire à la transcendance. La présence tout en filigrane de la sculpture se fait sentir. Même si l’artiste ne la pratique pas (encore), l’on sent qu’au travers d’une telle forme, se profile une nécessite sculpturale. A un point tel que l’on pourrait carrément parler de « sculptures peintes ».

La couleur à l’huile est l’une des signatures de l’artiste. L’intensité de la brillance créée par la matière est sans pareil. Le rouge-vif des pétales couronnant les fleurs de SENTEURS CARAIBES (cité plus haut) contraste avec le vert des feuilles.

Un second élément (que nous avons évoqué plus haut) appartenant à la signature de l’artiste est le fait que depuis six ans, elle utilise le couteau pour inciser le trait dans toute sa finesse. Dans le même tableau, nous pouvons observer la façon dont le trait au couteau, associé à l’importance de la matière, assure la matérialité de la forme.

EVEIL DE L’AURORE (54 x 81 cm – huile sur toile)

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représentant une ville en éveil indique une transition entre la première écriture et la deuxième. L’arrière-plan comporte par sa dominante brune une réminiscence avec la première écriture. De même, la présence d’arbres (sur la gauche du tableau) évoque la verticalité, signifiant la volonté d’atteindre le ciel dans une recherche de liberté.

ISABELLE GELI, cette artiste autodidacte qui peint depuis quarante ans, n’obéit qu’au ressenti dicté par la vie. Ses œuvres sont l’appel, à la fois proche et lointain, d’une dimension transcendantale qu’elle traduit avec force et élégance. Une dimension où la dynamique du mouvement intérieur atteint par la matière, matrice de la forme, son envol vers la liberté.

François L. Speranza.

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Une publication
Arts
 
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Lettres

N.-B.: Ce billet est publié à l'initiative exclusive de Robert Paul, fondateur et administrateur général d'Arts et Lettres. Il ne peut être reproduit qu'avec son expresse autorisation, toujours accordée gratuitement. Mentionner le lien d'origine de l'article est expressément requis.

Robert Paul, éditeur responsable

 

A voir: 

Focus sur les précieux billets d'Art de François Speranza

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François Speranza et Isabelle Geli: interview et prise de notes sur le déjà réputé carnet de notes Moleskine du critique d'art dans la tradition des avant-gardes artistiques et littéraires au cours des deux derniers siècles 

(10 juin 2015  -  Photo Robert Paul)

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Isabelle Geli - Vue d'ensemble (photo Espace Art Gallery).  

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