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12273007881?profile=originalIl s'agit d'un ouvrage d'Antoine de de Saint-Exupéry (1900-1944), publié à Paris en 1939. Il se présente sous la forme d'une suite de récits et de témoignages étayés par des réflexions d'une belle signification morale. Dans un chapitre intitulé "La ligne", l'auteur évoque quelques souvenirs concernant son apprentissage de pilote de ligne, en 1926. Il raconte comment il fut initié aux "rites sacrés" de son métier par Henri Guillaumet, à qui est dédié ce livre. Il nous apprend que, pendant la solitude du vol, chaque montagne, chaque vallée, chaque maison devient, pour l' aviateur qui "défriche" le ciel, une compagne dont on ne sait si elle est amie ou ennemie. Il parle de la fierté d'être pilote qui se sent responsable du courrier qu'il transporte, comme s'il était momentanément le centre des relations humaines, et affirme que "les nécessités qu'impose un métier transforment et enrichissent le monde". Dans un autre chapitre, il rappelle les actes de courage de ses camarades Mermoz et Guillaumet sauvés par miracle d'accidents, appartenant tous deux à cette minorité d'êtres qui se mettent au service pour que la vie que chacun revête l'aspect d'une création quotidienne, et qui luttent contre la mort jusqu'à leurs dernières forces pour ne pas trahir la confiance que l'on a placée en eux. Il explique pourquoi l' avion n'est qu'un outil, qu'il emploie comme le laboureur utilise sa charrue, mais un outil qui est aussi un merveilleux instrument d'analyse. Grâce à lui on découvre la Terre et l'on comprend qu'elle est la véritable demeure des hommes. Il nous révèle le caractère dramatique de certaines des aventures qui lui sont arrivées dans le désert, et comment, perdu dans les sables avec son mécanicien André Prévot, à demi mort de soif et de fatigue, il vit pour la première fois l'Homme, qui lui apparut "avec le visage de tous les hommes à la fois", en la personne d'un bédouin de Libye, venu les sauver.

C'est dans le dernier chapitre de cet ouvrage que Saint-Exupéry expose les principes sur lesquels repose son humanisme. Pour lui, la seule valeur, la seule vérité qui s'impose à l'esprit est celle que l'homme porte en lui, l'homme étant la représentation idéale de ce que nous sommes. "Tout est paradoxal chez l'homme", déclare-t-il. C'est pourquoi la vérité ne se démontre pas; elle s'affirme, elle se révèle dans l' action d' individus qui sont unis par un désir, par une croyance, par un sourire, qui leur donne l'impression d'échanger quelque chose de supérieur à eux-mêmes, et d' individus ils deviennent hommes. Ainsi, écrit-il, "liés à nos frères par un but commun et qui se situe en dehors de nous, alors seulement nous respirons et l'expérience nous montre qu' aimer ce n'est point nous regarder l'un l'autre, mais regarder ensemble dans la même direction". Saint-Exupéry préfère donc les vertus de l' amour qui ouvrent le chemin de la foi, à celles de l' intelligence qui mènent au doute. Il pense que l'on est pas naturellement digne d'être homme; pour y parvenir, il convient de rejeter tout ce qui menace de nous rattacher au culte de l' individu, et de renoncer en même temps à la simple jouissance des biens matériels. Il veut nous inculquer le goût de l'universel, en nous invitant à découvrir dans le sacrifice et l' humilité la plus noble des satisfactions, celle qui doit nous amener à concevoir comme nécessaire une vie spirituelle où soit engagé le destin de l'humanité.

Riche d'une poésie de la meilleure qualité, écrit dans une prose d'une beauté toute classique, épousant parfaitement la pensée, "Terre des hommes" est un de ces livres admirables qui viennent opportunément éclairer les hommes sur le sens à donner à leur condition et au monde moderne.

N.B.: en guise de miroir à donner à une chanson de Zazie "Je suis un homme" nous communiquée par Nina ici

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Un médecin de province.

 

Le cabinet du docteur Leroy se trouvait boulevard Léopold, une avenue élégante, au rez-de-chaussée d’une villa toute blanche, entourée d’un jardin soigneusement fleuri.

Le premier étage était celui de son appartement, une surface spacieuse de plus de deux cents mètres carré, salle à manger de réception, une autre plus petite réservée à un usage quotidien moins cérémonieux, un salon, une cuisine et son bureau qu’on aurait pu qualifier de ministériel. D’un ordre absolu, pas un papier ne traînait sur une épaisse table de verre.

Les trois chambres se situaient au second étage, là où il avait aménagé une salle de sport, une salle qu’il qualifiait de salle de fitness, et dont l’usage quotidien lui permettait de garder une ligne comparable à celle d’un athlète, et dont il savait qu’elle était enviée pour un homme de son âge.

Le cabinet d’un médecin est le reflet de sa personnalité. Celui d’André Leroy disposait du matériel le plus perfectionné et le plus nouveau pour examiner ses patients, et les soigner.

Les femmes particulièrement appréciaient le docteur Leroy. Impossible de savoir si c’est parce qu’il était bel homme ou bon médecin, les deux, sans doute. Un jour, une de ses patientes l’avait fait venir chez elle, elle était pratiquement nue, et c’est presque en fuyant  qu’il s’en était tiré.  André se piquait de choisir ses maîtresses lui-même.

Le jour où elle était venue le consulter, Isabelle s’était dénudé. A l’exception de sa culotte. Impassible, André lui avait palpé les seins, lui avait demandé de tendre les jambes, mesuré ses capacités respiratoires.

- Vous avez raison de vous livrer à un check-up complet. Selon moi, vous êtes parfaite.

- J’avais cru en me touchant les seins…

- Ils sont parfaits, eux aussi. Votre mari est un homme enviable.

Elle lui plaisait. Il avait l’impression que de son côté, il lui plaisait à elle aussi. Ce sont des choses que l’on sent.

Isabelle s’ennuyait. Cinq ans après son mariage, ils avaient quitté le petit appartement de leurs débuts pour une maison à proximité du Palais de Justice. Pierre avait changé de voiture. Elle était plus puissante et plus représentative de son statut. La seule et véritable tristesse qui avait gâché les toutes premières années de leur mariage, c’était l’impossibilité dans laquelle ils se trouvaient d’avoir des enfants. C’est Pierre qui en avait été le plus affecté. Un enfant, c’était le maillon d’une chaîne qui projetait la lignée des Orloff dans l’avenir. Il en serait le dernier représentant. Aucun d’entre eux n’aura été davantage qu’une parcelle anodine de l’histoire.

Ce fut une pulsion irrésistible. A laquelle cependant, elle avait résisté trois mois.

Un jour qu’elle se dirigeait vers la gare, une petite voiture s’arrêta à sa hauteur. Le docteur Leroy lui fit un signe de la main. Il était descendu en souriant.

- Madame Orloff, comment allez-vous ? Ah, vous marchez ! Si je pouvais en faire autant mais c’est difficile pour visiter ses patients.

- Je n’ai pas le choix, c’est mon mari qui utilise la voiture.

- Cela me donne la possibilité de vous conduire. Si j’osais, je vous demanderais de le remercier pour moi.

Tous les deux avaient le sentiment que les propos qu’ils tenaient auraient pu être remplacés par n’importe quelle onomatopée. Leurs regards en disaient bien plus. Ni chez l’un ni chez l’autre il n’y n’eut la moindre hésitation.

- On prend un café ensemble ?

A la lisière de la ville, une grosse villa servait de restaurant, de lieu de rendez-vous et d’hôtel de jour. On pouvait s’y faire servir dans les chambres. Ils commandèrent deux cafés qu’on leur servit dans le petit salon.

- Je vous ai rassuré lorsque vous êtes venue me consulter ?

Ils savaient tous les deux que c’est aux seins d’Isabelle qu’il faisait allusion et pas à sa santé. Elle était surprise de sa réaction et fière des compliments qu’il lui faisait. Elle devinait ce qui allait suivre, elle y était prête. Mariage ou non, lorsque le désir ou la curiosité vous étreint, c’est tout naturellement qu’on se met au lit. Le plus difficile la première fois, c’est de l’imaginer.

Debout auprès d’elle, tandis qu’elle enfilait ses bas, le torse encore nu, il dit en souriant :

- Tu as aimé ?

Ils décidèrent de se revoir. Souvent il en est des adultères comme des unions officielles, on s’y complait par habitude.

Si ce n’est pas par habitude, c’est parce qu’il est parfois aussi difficile de quitter un amant que d’entamer une procédure en divorce. Et parfois, il se trouve des unions triangulaires tellement heureuses que seul la mort de l’un des protagonistes la bouscule, et la brise.

Vous l’avez remarqué, tant qu’il n’y a pas de drame, les histoires d’amour sont des histoires de fesses. En province, les histoires de fesses ne sont pas des histoires convenables de sorte qu’on y ajoute ce qui en fait des histoires d’amour. Si le drame ne suffit pas, on y ajoute la mort. A une simple aventure limitée dans le temps, elle donne une dimension d’éternité.

La mort anoblit.

Ni madame Orloff ni le docteur Leroy ne moururent mais ce fut une agréable aventure.

    

 

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Des amis de toujours

 

La ville a la forme d’une olive. Presque tout autour de la ville les boulevards y sont arborés. A l’exception de celui qui longe le quartier populaire derrière le chemin de fer où il n’y avait pas d’arbre du tout, les façades y sont grises,  et de celui qui aboutit à la chaussée de Bruxelles.

A l’époque, là, du côté gauche du boulevard et jusqu’aux quais, c’était de la verdure et des arbres feuillus de différentes espèces. Une sorte de parc mal dessiné,  apprécié par les jeunes gens parce que les sentiers y étaient étroits, sinueux, et les bancs nombreux. Des lieux de rendez- vous qui allaient de soi. Je ne sais pas si c’est encore le cas aujourd’hui.

L’Escaut la traverse par le milieu, depuis le pont de l’Yser jusqu’au pont des Trous, une tour en ruines qui rappelait que la ville avait été une cité médiévale, deux maisons près de l’église Saint Jacques dataient de 1585, et dont on disait que Childéric y avait prononcé le jour de ses noces avec une chrétienne :

- Dieu de Clotilde, si tu me donnes la victoire je croirai en toi.

Il avait épousé Clotilde, c’est vrai, mais je ne me souviens plus de quelle victoire il s’agissait. Peut-être ne l’ai-je jamais su, je n’étais pas un très bon élève.

Tournai est une ville dont, assez souvent, durant la nuit, je faisais le tour à pieds, 16 kilomètres environ, en quelques heures.

La plupart du temps, nous étions deux, Pierre Orloff  et moi à discuter de poésie, des problèmes du monde et, parfois, des filles. Pierre était mon meilleur ami. Un ami d’enfance. Celui dont on souvient longtemps encore après s’être perdu de vue.

A cette époque, nous étions âgés de dix-huit ans. Nés le même jour, nous fêtions notre anniversaire en même temps.

Pierre était d’origine slave, polonaise ou russe. Il ne savait pas, se plaisait-il à dire, parce que la ville dont son père était issu avait été conquise par les russes, reconquise par les polonais, et reprise par les russes. C’eût pu être les allemands. La Pologne avait toujours été une sorte de promenoir pour des armées étrangères.

La prononciation de Pierre s’efforçait d’ailleurs de laisser entendre qu’il avait une ascendance identique à celle de ces héros littéraires, ils étaient russes pour la plupart, qui se battaient jusqu’à ce que mort s’ensuive, ou qui se plaçaient le pistolet sur la tempe pour un oui ou pour un non. L’âme russe ! Maître d’hôtel, faites venir les balalaïkas.

C’est lui qui épousa Isabelle. Elle m’avait dit que je n’étais pas un garçon sérieux, que je ne pensais qu’à la baiser, un soir qu’après avoir dansés, ventre contre ventre, je lui avais proposé de prendre l’air à l’extérieur de la boite.

Le père de Pierre était ingénieur, celui d’Isabelle était gendarme, ils n’étaient fortunés ni l’un ni l’autre. La cérémonie du mariage fut sobre, un repas pour une douzaine de personnes dans un restaurant de la Grand Place. A la fin du repas, Isabelle, un peu ivre, embrassa tous les convives, l’un après l’autre. Quand ce fut mon tour, elle s’assit sur mes genoux pour m’embrasser. J’avais laissé pendre les bras pour que personne ne puisse penser qu’elle ou moi, nous nous étions livrés à des attouchements de nature sexuelle.

Peut-être qu’elle avait voulu me transmettre un message.

- Tu as eu tort, Richard.

Le voyage de noces avait été offert par le père de Pierre : 8 jours à Djerba au Club. Pierre et sa femme en revinrent transformés. Je me suis demandé si Isabelle n’avait pas eu raison, et si moi je n’avais pas eu tort de ne pas lui avoir pas fait une cour plus sérieuse. C’est la vie, comme on dit. 

Au bout de la chaussée de Renaix, il y avait une usine de fabrications métalliques. Monsieur Orloff en était le directeur de production. Il engagea Pierre dont ce fut le premier travail. Ingénieur comme son père, avec l’accord de monsieur Meurant, le patron de l’entreprise, il entra dans le bureau qu’il avait baptisé du nom de « styling office ». On y créait les modèles des nouveaux produits.

Une jolie femme, et une carrière pleine d’avenir, que pouvait-on souhaiter de plus: une vie heureuse s’ouvrait largement devant eux. Si nous ne nous promenions plus durant la nuit, Pierre et moi étions restés amis. Le samedi soir, je dînais chez eux.

Des années plus tard, j’y pensais encore. Pourquoi dans mes souvenirs apparaissait-elle comme une période que j’évoquais avec plaisir ? Je ne sais pas. Les méandres de la mémoire m’ont toujours surpris.

 Je ne me suis pas marié. Je me sentais bien dans ma peau. Libre de mes faits et gestes. Rien qu’un sac à remplir lorsqu’il me prenait l’envie de voyager. Je me souviens que je ne tenais pas en place. Ce n’est pas tant la distance qui me poussait vers tel ou tel autre endroit mais le mode de vie de ses habitants ou un détail qui lui donnait sa couleur. Barcelone et Florence, en quelques heures d’avion, hors des saisons dédiées au soleil et aux touristes, étaient devenues les villes que je considérais comme les miennes. 

A Barcelone, je descendais à l’hôtel Colon, presque en face de la cathédrale, un endroit préservé de la vieille ville. A droite, un entrelacs de rues étroites qui aboutissaient aux Ramblas. A gauche, un large boulevard rejoignait le port industriel. Je n’étais jamais rassasié de la construction inachevée de Gaudi. L’œuvre d’un fou ? On pourrait en dire autant de nombreux personnages de théâtre. Qui est fou ? Qui ne l’est pas ?

A Florence aussi, ce sont les ruelles qui m’attiraient. A croire que ce que j’aimais dans les villes était ce qu’elles avaient été.

Lorsque je revenais, Isabelle et Pierre m’invitaient chez eux avec autant de chaleur que si je revenais d’un voyage lointain après une longue absence.

- Tu as fait bon voyage ?

Elle m’embrassait sur les joues. Je retrouvais son odeur.

Un jour, Isabelle est devenue ma maîtresse. Elle l’est restée jusqu’à la mort accidentelle de Pierre. Nous nous sommes mariés quelques mois plus tard.

Je pense que nous avons fait un bon couple. Pierre en eût été heureux.

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Poème 8

Contre-marche

J'ai beaucoup marché

Au long des allées

Au long des années

A chaque pas, j'ai laissé

Un peu de moi...

Un rêve est devenu

Illusion au coin d'une rue...

Un autre a craqué

Comme une feuille morte

Et j'ai avancé

J'ai défoncé des portes

Pour ne trouver derrière

Qu'un regret amer...

J'ai même creusé des chemins

Au fond de mon âme en délire

Et j'ai inventé des matins

Habillés de satin

Pour avancer encore

Lorsque mon cœur écorché

Me suppliait d'arrêter

Je lui ai toujours dit

Qu'il y a une issue

Que dans cette vie

Je saurai quitter les rues

Vers la large avenue

Où j'avancerai bras ouverts

Vers la cime d'un moi

Qui regardera la mort en face

Sans rancœur, sans effroi

Car celui qui a laissé la trace de ses pas

Ne meurt pas.

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Souviens toi, c'était un lundi soir.

 

Un détail stupide devient parfois le souvenir le plus marquant d’une union qui ne s’est défaite que par la mort.

Je me suis parfois demandé : Jusqu’où serais-je allé pour qu’elle soit encore en vie. A mes côtés ? Aux côté d’un autre ? L’ais-je aimée ou est-ce moi que j’ai aimé  lorsque je l’aimais ?

« Souviens-toi Azziza, c’était un lundi  soir » était une réplique du théâtre d’Armand Salacrou, un auteur très réputé lorsque nous étions jeunes et à peine mariés, Thérèse et moi. J’avais le sentiment que ma vie commençait avec cette réplique de théâtre.

Thérèse  est morte vingt ans plus tard. J’étais convaincu que je ne lui survirais pas. C’est cette certitude qui m’a retenu de me tuer.

Julie était seule elle aussi. C’était une amie que son mari avait abandonnée sans qu’elle  n’en ait jamais compris la raison.  Elle était séduisante et fort amoureuse à en juger par les caresses dont elle le comblait  même au vu de ses proches. Les hommes y sont sensibles, m’avait-elle dit un jour, Ils sont vaniteux.

Cela n’avait rien empêché.

- Moi aussi, j’aime ça. Les hommes sont des séducteurs, les femmes sont des nymphomanes, dit-on. Chez les femmes, c’est méprisable. 

Un jour que j’étais chez elle, elle est entrée dans sa chambre à coucher. Lorsqu’elle est revenue, elle ne portait sur elle que son peignoir qu’elle dénoua devant moi.

- Julie !

C’est vrai qu’elle était séduisante.      

Etrange femme ! Elle faisait l’amour toute seule. Elle se servait de son corps et du corps de son partenaire pour  jouir.

Un peu plus tard, elle s’endormit la main une de mes cuisses.

Souviens-toi, Azziza . C’était un Lundi soir.

Ce n’était qu’une réplique de théâtre. La vie avait recommencé.

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elle s'abreuve du sang des roses

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 Chaque fin de semaine,

Il faut que j’en amène,

Six, dix, vingt, cent

Je joue de ses sentiments !

Je vois alors son sourire,

Je frémi et je l’admire.

Avide, elle les consomme,

Les plaçant, elle fredonne,

Elle les prend, les respire,

Presque comme un vampire

C’est un besoin naturel

Et pas de ton pastel,

Car ce rouge sang

Lui semble enivrant.

Elle les trouve jolies,

Soupire, semble ravie

La fleur la plus belle,

Pourtant, c’est elle !

 

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Poème 7

Ton coeur attend

Un coeur t'a attendu
Si longtemps
Si longtemps
Qu'il lui a poussé des racines
Et elles absorbèrent tout son sang
Un coeur t'a espéré
Si fort
Si fort
Qu'il lui a poussé des ailes
Tu n'es pas venu, alors
Elles ont perdu jusqu'à leur duvet
Pour muter en branches grèles
Un coeur t'a désiré
Intensément
Sincèrement
Mais les vautours burent à son désir
Vidé, il les a regardé partir
Sans une larme, sans plus rien ressentir
Un semblant d'arbre hideux
Qui fut un coeur qui t'attendait
Ressemble de loin à une langue de feu
Et glace jusqu'aux os de près
Un coeur qui ne t'attend plus
Croit deviner ta silhouette au loin
Passe ton chemin, bel inconnu
Passe ton chemin
Passe ton chemin
Je lui dirai qu'il n'a rien vu
Que ce n'était qu'un mirage de plus
Et je resterai là à veiller
Jusqu'à ce que tu sois passé.

 

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Poème 6

Les passions rabougries

Mon cœur est un cimetière

Suspendu entre ciel et terre.

Des mots mort-nés le pourrissent.

Les gens bien me maudissent.

Je suis la charogne de Baudelaire.

Mon cœur est un ilot de non-temps

Où les vieilles passions enterrées

Se laissent parfois aller à vivre

Alors je tangue comme le bateau ivre .

 

Mon cimetière secret est une éternité

Faite de passions crucifiées, d'amours momifiées.

J'aimais, je n'aime plus ;

Voici une tombe de plus.

Je rêvais, le rêve s'est effrité ;

C'est une pluie glaciale attisant mes plaies.

Je voulais avec force, me voici léthargique.

Le corps astral de ma force antique

Erre à travers les sentiers fantomatiques

De mon pauvre cœur irrigué par le sang de ses défuntes passions.

Les gens autour de moi ont de vrais sourires

Dans les yeux et de profonds soupirs.

Chacun s'accroche passionnément

A un être, à un air, à une vocation.

Chacun a sa citadelle, ses rendez-vous fidèles.

Moi, je suis un poème errant

Hantant les pages de la mémoire.

Qu'on ne me parle plus d'antan

Que je puisse réécrire mon histoire !

 

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Instants magiques de Création

L 'Ephémère s’apprivoise en une composition particulière ou mes sens sont sous l'empire de la couleur 
"Un tableau est un espace à émouvoir"

a dit André Gide. Quelle plus belle définition de l'Art peut-on trouver ?

En effet, la toile blanche n'est-elle pas le lieu de tous les possibles.

Un tableau reflète le coeur et l'âme de l'artiste,

Sa vérité et son authenticité.

Ainsi, il appartient à tout créateur

D'apprivoiser les émotions,

De les traduire en les rendant palpables, compréhensibles, intelligibles

P. De La Perrière12273005271?profile=original

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Le mangeur de blanc

 

Mangeur de blanc. Je n’ai jamais su ce que cela signifiait précisément mais à travers la vitrine de « chez Marcel », le samedi soir, nous répétions dès que nous l’apercevions: voilà le cocu. Tout le monde peut être cocu mais lui c’était le cocu content. C’est peut-être la raison pour laquelle un d’entre nous l’avait qualifié de mangeur de blanc. Et nous éclations de rire.

Marcel nous servait une autre tournée, c’était à mon tour de payer.

C’était un homme sympathique. Grand, maigre, il avait les traits creusés d’un homme atteint d’anémie. Son regard respirait la bonté. Ses yeux si je peux me permettre cette image avaient l’air de vous tendre la main.  Je n’osais pas exprimer cette impression à haute voix parce que mes copains se seraient moqués de moi.

Joueurs de hockey, maniant le stick comme si c’était pour nous creuser un chemin parmi des adversaires déterminés à nous arrêter à n’importe quel prix, nous étions des hommes qui n’avions que faire de sensiblerie. Des yeux qui respirent la bonté, c’était une image ‘cucul la praline’, je n’ai pas besoin de traduire.

C’était le genre d’homme dont je me disais aussi à voir les cernes qui soulignaient ses yeux que ses nuits devaient être chaudes. Sa femme était séduisante. Raison de plus pour la surveiller.

Son nom était Edouard Belhomme, cela ne s’invente pas. Sa femme et lui tenaient le magasin de lingerie situé rue Royale. A chaque fois que nous passions devant le magasin, nous regardions à travers la vitrine pour voir la belle Cécile. L’un de nous avait dit un soir que nous étions chez Marcel, nous y étions pratiquement tous les soirs, est-ce que les clientes qui essayent des soutiens ou des culottes sortent de la cabine presque toutes nues pour choisir un soutien ou une culotte d’une couleur différente ? Nous éclations de rire à cette idée. Marcel servait une autre tournée, c’était celle de Robert, notre goal, le fils du vitrier de la rue Notre-Dame.

Nous avions tous plus ou moins vingt ans à cette époque. Les Belhomme devaient en avoir entre quarante et cinquante.  Robert prétendait qu’une femme dans la quarantaine avait forcément acquis une maturité tant physique que spirituelle qu’aucune jeune femme ne pouvait égaler. Il avait connu, bibliquement connu, la voisine du magasin de son père, la mère d’un gamin de dix ans et il en avait conservé un souvenir inoubliable. A seize ans, disait-il, cela marque. Les jeunes filles que nous fréquentions, ajoutait-il, reconnaissaient en lui un expert, il le disait en toute modestie.

Personne parmi nous ne contredisait les propos de Robert, c’était le plus fort d’entre nous, mais chacun de nous savait à quel point il était vantard. Durant les matchs c’était pareil. Il allait d’un côté du goal à l’autre, le visage recouvert d’un masque protecteur en treillis pour effrayer nos adversaires. Nous perdions à chaque fois mais Robert affirmait que nous manquions de punch.

Cécile Belhomme plaisait beaucoup au jeune homme que j’étais. Je ne comprenais pas son mari. Si elle avait été ma femme, elle n’aurait pas eu à chercher ailleurs. Pauvre cocu !

Ils étaient mariés depuis près de quinze ans. Edouard avait hérité du magasin de ses parents à la suite d’un accident qui leur avait couté la vie. A partir d’un magasin vieillot, Cécile avait su construire une affaire bien achalandée dont ils vivaient largement tous les deux. Leur seule frustration, c’est qu’ils n’avaient pas eu d’enfant.

Edouard était le fils d’un commerçant établi, Cécile, en l’épousant, avait gravi un échelon de l’échelle sociale. En province cela compte. Elle n’était que la fille d’un contremaître de l’usine métallurgique du bas de la ville. De l’usine dont le fils du propriétaire avait été le condisciple d’Edouard si bien que depuis leur mariage il faisait partie des relations du couple Belhomme. Il appelait Cécile par son prénom et Cécile lui disait Pierre.

Edouard était très amoureux de sa femme. Qu’elle plaise à d’autres ne le gênait pas. Au contraire. Son amour pour Cécile n’en était que plus grand. Même ses amis, plutôt que d’en être jaloux, il les aimait davantage de la désirer. N’était-il pas le seul à pouvoir mettre cette jolie femme dans son lit ?

Malheureusement, Edouard était cliniquement impuissant. Durant les premières années de leur mariage, cela ne l’empêchait pas de désirer Cécile et d’en jouir lorsqu’elle était nue. Quant à Cécile, elle avait fini par apaiser elle même les pulsions de son corps tant son mari était maladroit.

Malgré cette morsure qu’ils éprouvaient chaque nuit tous les deux, elle l’aimait profondément. Mais aucun d’entre eux ne trouvait les mots pour les confier à l’autre.  Qui sait ce qui lie deux êtres dont la relation ne répond pas à une logique qui, seule, paraît naturelle aux yeux de la plupart.

Lorsqu’elle l’avait épousé, elle s’était réjouie d’être enfin chez elle. Combien d’autres jeunes filles s’étaient-elles mariées pour cette seule raison. Il était séduisant à sa manière. Grand et maigre, un peu vouté comme le sont souvent les hommes grands et maigres, il avait les yeux d’un bleu transparent. Il ne cessait jamais de lui sourire.

Il l’avait rencontrée un soir dans une discothèque. Parmi d’autres filles, il n’avait plus regardé qu’elle. Peut-être qu’ils avaient bu un peu trop ? En sortant, il lui avait entouré les épaules. Il avait dit comme dans un roman de gare :

- Epousez-moi.

- Ce soir ?

- Non, demain.

Il l’avait ramenée, et le lendemain il s’était rendu chez elle. Il avait dit au père de Cécile qu’il voulait épouser sa fille, est-ce que son père serait d’accord ?

Il y avait longtemps que les fiançailles commençaient autrement. C’était probablement ce style, elle le trouvait distingué, qui l’avait émue. Jamais il ne s’était permis les gestes osés auxquels elle s’attendait inconsciemment. Il l’aimait pour elle-même, avait-elle pensé. Elle était vierge lorsqu’ils s’étaient mariés. Lui aussi.

Un jour qu’il s’était absenté pour se faire couper les cheveux, en rentrant plus tôt que prévu il avait vu que le représentant d’un fournisseur sortait du magasin après l’heure de fermeture. Et Cécile, les cheveux mal repeignés, le corsage mal refermé, le saluait de la main. Elle avait le visage en paix, pensa Edouard. En paix, c’est le mot qui s’était imposé à lui tandis qu’il la regardait, dissimulé derrière une camionnette rangée le long du trottoir d’en face.

Il rebroussa chemin. Il avait la gorge sèche. Il poussa la porte du café de Marcel où comme tous les soirs nous bavardions entre nous. Marcel venait de servir une tournée de bière. C’était celle d’Oscar qui faisait des études universitaires. Il voulait devenir médecin ou

 à défaut vétérinaire, c’était un bon métier disait son père. Oscar se voyait plutôt psychologue, il prétendait qu’il était doué pour juger du comportement des hommes et des femmes.

- Dommage que tu ne le sois pas sur le terrain. En face des joueurs du camp adverse. Nous ne serions pas dans le bas du classement.

La venue d’Edouard Belhomme nous avait surpris. Il s’était assis à une table proche  du comptoir. Il nous avait fait un signe de la tête.

-Ce sont des joueurs de hockey ? Je les ai déjà vus. Ils jouent sur le terrain contigu à celui du Tennis Club.

Il dit à Marcel de nous offrir un verre.

- J’aime les jeunes gens. Ils me rappellent mon jeune temps.

- Hip, hip, hip, hourrah !

Nous avons levé nos verres à sa santé.

Décidément, c’était un brave type.  

Nous le savions que ceux qui étaient cocus étaient toujours les derniers informés. Sa femme, il suffisait de la regarder pour comprendre qu’une aussi jolie femme ne pouvait que susciter le désir. Et souhaiter donner et prendre du plaisir. Il n’y a pas de justice en amour. Chacun doit veiller sur son bien. Les amis ne sont pas assez courageux pour révéler à un ami que sa femme le trompe. Qu’elle n’est qu’une putain qui trahit son serment. C’est que probablement, leur morale était assez élastique, ou bien c’est qu’ils étaient sur les rangs. 

Il est sorti du café, et il est rentré chez lui. Cécile l’attendait dans la cuisine.

- Il y avait du monde chez le coiffeur. J’ai du attendre.

Ils ont dîné, et ils sont montés se coucher. La télévision, ils ne la regardaient qu’en mangeant, à l’heure des informations. C’était toujours le même spectacle : des morts nombreux à l’étranger. Si le nombre de morts était réduit, un crime par exemple, c’est qu’il s’était produit près de chez nous. Le journal en donnerait davantage de détails. Le lendemain certes, mais on pouvait s’y attarder plus longtemps. Ou attendre le crime suivant.

Depuis plus de dix ans, Edouard ne touchait plus sa femme que très rarement. Il avait consulté un sexologue à l’étranger. L’incapacité d’avoir une érection, comme s’il n’était doté que du sexe d’un bébé, n’était qu’un de ses problèmes. Depuis plus de dix ans, il ne désirait sa femme qu’après un exercice mental laborieux. La caresser ne servait à rien. Au contraire. Certaines caresses le heurtaient. Elles lui paraissaient répugnantes, proches du viol. Même si Cécile se serait prêtée à tout pour le satisfaire.

Ils n’étaient heureux ni l’un ni l’autre mais ils s’aimaient. C’est quoi l’amour, pensait-il ?

Une fin d’après-midi, peu de temps avant l’heure de fermeture du magasin, il vit à travers la vitrine de l’étalage que le représentant d’une firme de soutien-gorge exposait encore sa collection à Cécile. Elle l’écoutait, le regard absent, les joues rouges. Elle avait une main sur la poitrine.

Edouard fit demi-tour. Il ne revint qu’une heure plus tard. Cécile ne lui demanda pas ce qu’il avait fait. Ils bavardèrent assez longtemps après avoir dîné, cela ne leur était plus arrivé depuis longtemps.

 Depuis, il s’efforça d’être absent de chez lui lorsque devait se présenter un représentant. Soit en prolongeant le temps qu’il consacrait à des activités extérieures, soit en allant boire un verre chez Marcel.

Lorsque ceux qu’il nommait les jeunes y  jouaient aux cartes, il regardait par-dessus l’épaule de l’un ou de l’autre.

Si l’un des joueurs levait un regard interrogateur vers lui, il tendait la main dans un geste de refus.

- Les conseilleurs ne sont pas les payeurs.

Il offrait une tournée.

Nous nous étions habitués à lui. Il nous était de plus en plus sympathique et, de plus en plus, nous le plaignions. Robert était le plus véhément. Un jour, il avait tenté de séduire Cécile. Entré au magasin, il s’était fait montrer de petites culottes qu’il destinait à sa petite amie, avait-il dit.

- Vous ne voulez pas les essayer pour que je puisse juger ?

Il nous avait raconté qu’elle avait fait « sa fière », et qu’il était sorti.

- Pauvre type. Si j’avais voulu. Je trouve que c’est un scandale. Des femmes comme elles…

Oscar partageait son avis.

Le couple Belhomme était devenu l’objet de la plupart de nos conversations. Nous étions en plein drame et il ne s’agissait pas de télévision. Ni même de quoi faire la une de la page régionale du quotidien. Quoique, disait Oscar. Il s’agit de la dignité d’un homme, d’un homme que nous avions adopté.

-Il faudrait le lui dire, ça ferait un déclic.

- Il faudrait le lui montrer, là, ça ferait un déclic.

- Je vois déjà sa tête. Sa tête à elle.

- Avec son amant. En petite tenue, tous les deux.

- En petite tenue ? Pas de tenue du tout, oui.

Nous avons ri, et nous avons fait signe à Marcel.

- Encore une.

Le quatrième d’entre nous, celui qui sur le terrain était censé marquer les buts, c’était Jean Brillet, le fils du commissaire. C’est lui qui apporta le revolver.

- On ôtera les balles, hein ! C’est juste pour faire peur.

- On en laissera une. La roulette russe.

C’est moi qui l’avais dit. Je l’avais déjà répété à Oscar qui était mon ami: la vie, c’est une comédie. Mais, je raconte trop vite.

C’est le vendredi qu’elle recevait son amant. Vers sept heures. Edouard quittait le magasin à six heures vingt, il arrivait chez Marcel à six heures et demie et ne rentrait chez lui que vers huit heures. Il disait en faisant un signe à Marcel :

- En fin de semaine, il faut bien se défouler du stress de la semaine.

Du stress, si tu veux en avoir, rentre plutôt chez toi; pensions-nous. Nous avions découvert à cinq minutes près le jour et l’heure où la Cécile s’envoyait en l’air. Chaque jour de la semaine dès l’après-midi, l’un de nous venait chez Marcel et surveillait le magasin. Nous en parlions dès que nous étions réunis avant d’entamer notre partie de cartes. C’est ainsi qu’au bout de trois mois, nous connaissions tout des plaisirs de la dame. Et du malheur de notre ami.

Il faut croire que de la voir heureuse même si c’était un autre qui la comblait le rendait heureux. Quant à  Cécile, elle aimait Edouard à la manière dont on aime un frère. Bien plus encore, elle se serait tuée pour lui. Cette partie obscure de leur union était un ciment bien plus fort que les déclarations les plus emphatiques.    

C’était le jour et l’heure où Cécile cédait à son amant. Edouard était parmi nous. Chacun de nous, tour à tour, lui avait offert à boire sous différents prétextes

- Tu ne peux pas nous refuser ça.

Les yeux troublés, il était passablement ivre.

Je pensais comme mes copains qu’il fallait frapper un grand coup. Foutre aux deux amants qui ridiculisaient notre ami, et le symbole de l’amour, la frousse de leur vie.  

C’est Oscar qui s’écria :

- On te ramène.

- Non, pas encore. Je veux rester.

Oscar et moi, nous lui avons fait traverser la rue en lui tenant les bras. Les deux autres de nos amis nous regardaient à travers la vitrine, un verre de bière à la main. C’est moi qui ai ouvert la porte du magasin. Oscar a poussé Edouard.

Je ne sais plus qui, d’Oscar ou de moi, lui a glissé le revolver dans la main en disant :

- Sois un homme, Edouard.

J’ai refermé la porte derrière lui. Nous sommes restés sur le trottoir. Nous avons entendu le coup de feu. Nous sommes retournés chez Marcel.

Une heure plus tard, nous avons appris qu’Edouard avait glissé le canon du revolver dans sa bouche.

 

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Nuit de mai

 

Sans noirceur, cette nuit de mai,

Silencieuse, est rassurante,

Mais rien ne la rend émouvante.

Ô les astres qui m'exaltaient!

Mes yeux ne quittaient pas l'espace,

Seulette, émue, je frissonnais,

Le spectacle me fascinait.

Perdue à jamais cette grâce.

Ce fut comme un chagrin d'amour.

Nulle tristesse n'est durable,

Aucun bonheur irremplaçable.

L'espérance renaît toujours.

Veillant seule, étonnée soudain

Voyant que la nuit n'est pas noire,

Je me souviens, tendre mémoire,

De l'immense indicible écrin.

4 mai 2014

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                         LE SURREALISME ANCESTRAL DE WILLIAM KAYO

 

Du 30-04 au 18-05-14, l’ESPACE ART GALLERY (35, Rue Lesbroussart, 1050 Bruxelles) organise une exposition consacrée à l’artiste Camerounais WILLIAM KAYO, intitulée LES PIECES DU TEMPS.

Dire de l’art contemporain africain qu’il résulte d’un brassage entre les expressions artistiques autochtones et les principaux courants occidentaux est effectivement fort juste, néanmoins, n’en va-t-il pas de même pour toute forme d’art en pleine régénérescence ? Qu’aurait été l’art Français du début du 20ème siècle si ce dernier avait refusé d’explorer les plastiques ainsi que les mythes océanien et africain ? De quelle autre façon aurait-il pu prendre conscience de ce qu’André Malraux appelait : la prise de conscience de la totalité de l’Art ?

Il y a un certain nombre d’années, dans une galerie bruxelloise en vogue, se tenait une exposition sur l’art contemporain des Schona du Zimbabwe. C’était, à l’époque, l’une des premières tentatives de présentation d’œuvres contemporaines africaines. Et ce choix n’était en rien anodin, en ce sens que concernant l’histoire des arts traditionnels de l’Afrique Noire, l’art Schona représente une exception car il s’agit d’une des rares sculptures lithiques, par opposition à la tradition plastique sur bois, que l’on retrouve dans la totalité du continent africain. Contrairement à ce que d’aucuns imaginaient, les réactions furent pour le moins mitigées, en ce sens que le sentiment de regarder des pièces issues d’artefacta occidentaux auxquels l’on aurait apporté « une touche » africaine, se dégageait. En fait, l’idée sous-jacente au sortir d’une telle exposition était la suivante : ce qu’a fait un Brancusi, un sculpteur Africain peut le faire aussi ! Evidemment, l’Art du 20ème siècle fut régénéré par l’ « Art Nègre » mais force était de constater, à l’époque de cette exposition sur l’art Schona contemporain, que quelque soixante-dix ans plus tard, les artistes Africains assuraient un « retour à l’expéditeur » en bonne et due forme. Heureusement, et ce depuis maintenant plusieurs années, nous n’en sommes plus là ! Une voie a été tracée laquelle recule constamment les sentiers battus.

 

Et le résultat s’exprime avec un créateur tel que WILLIAM KAYO.  

De quelle manière considérer son œuvre au sein de l’histoire de l’art africain contemporain ? Il s’agit d’un artiste qui, adolescent, entra de la façon la plus anodine, en contact avec l’art de Salvador Dali tout simplement en feuilletant un journal. Ce contact, absolument fortuit, le conduisit à aimer follement le Surréalisme, au point de s’engouffrer dans cette voie comme première approche créative jusqu’à trouver, au fil du temps, son propre langage à l’intérieur d’un substrat culturel fourmillant de traditions à la fois orales, musicales et plastiques.

Au premier regard, une alchimie subtile entre l’Afrique et l’Occident perce des œuvres de ce plasticien. Nous somme subjugués par la maitrise avec laquelle ce dernier appréhende l’espace et la lumière.

SOLITUDES (80 x 80 cm – technique mixte)

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est une évocation scénique d’une Afrique ancestrale, enveloppée dans un halo en fusion, composé de blanc évanescent se mariant au vert virant vers le jaune-clair. Les personnages évoluent dans un décor rural. Dans cette œuvre, l’on remarque une interpénétration réussie entre le dessin (ce fut sa première forme d’expression) et la peinture. Cela apparait flagrant avec le rendu physique du jeune agriculteur, lequel est très peu atteint par la polychromie dont les contours à la mine structurent les lignes directrices, tant pour l’anatomie que pour les vêtements. Une zone se révèle vers le haut, à droite du tableau, laissant apparaître ce qui ressemble à une ferme, auréolée d’une lumière flamboyante. Une portion de la toile a été soulevée et travaillée vers la droite, accentuant  l’impression d’une construction architecturale.

La conception des personnages est caractéristique de l’œuvre de WILLIAM KAYO, en ce sens qu’à l’exception de PORTRAITS (65  x 70 cm – technique mixte),

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présentant des femmes Africaines souriant ainsi que pour SOLITUDES, où le jeune agriculteur a manifestement été portraituré, les personnages conçus par l’artiste se réduisent à la plus simple expression de silhouettes, frêles et diaphanes, souvent campées debout, toujours baignées d’une lumière enveloppante, mises en exergue par un contour extrêmement appuyé, conçu à la sciure de bois.    

« Les silhouettes nous suivent », affirme l’artiste, en pointant son doigt vers le sol pour désigner nos ombres. Ce sont là les traces que nous laissons de nous-mêmes ».

Dans HORIZONS (90 x 90 cm – technique mixte),

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les silhouettes se dressent au loin. Une zone rouge incandescente, comprise entre des notes bleues, en dégradés et jaunes, fait irruption au centre du tableau.

Est-ce l’horizon qui se dessine ? Toujours est-il que dans cette œuvre les personnages féminins, plutôt stylisés, « regardent » au loin. Sauf que nous ne voyons pas leur regard, nous le devinons. En fait, nous le devinons parce que nous substituons le nôtre au leur. Et cette boite de cirage rouillée, campée au cœur d’une zone noire, à hauteur du regard, que l’artiste a trouvée au fond d’une poubelle, arrive dans la composition comme un imprévu, un élément volontairement perturbateur, censé brouiller la magie du moment. Où se situe-t-elle face à l’horizon ? Où se place-t-elle face à nous-mêmes ? Et cet horizon qui divise le tableau, qu’est-il réellement ? Le visiteur se situe précédant les personnages mais de quel côté de l’horizon est-il lui-même ? L’horizon est une vue de l’esprit car il change selon les latitudes. Selon que l’on se situe d’un côté ou de  l’autre. Observez cette série de collages, à peine perceptibles, réalisés de façon minimaliste, se fondant dans les diverses zones chromatiques, sous-tendant à l’instar d’un muret imaginaire, le haut et le bas du tableau, tel l’horizon définit le ciel et la terre. Le titre de l’œuvre se décline au pluriel. Sa lecture nous en fournit les clés.

Les couleurs ont une grande importance. Celles utilisées par l’artiste peuvent globalement être rangées en deux catégories :

Couleurs tendres : PORTRAITS (mentionné plus haut) - SOLITUDES (mentionné plus haut) – JOUEUSES DE NGONI (65 x 70 cm – technique mixte)

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Couleurs vives : TOTEMS (90 x 90 cm – technique mixte)

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HORIZONS (mentionné plus haut) – SCENES (50 x 90 cm – technique mixte)

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Mais il y a aussi (cela arrive souvent) une catégorie intermédiaire dans laquelle couleurs tendres et vives se côtoient dans un résultat surprenant :

JUST FOR DREAM (65 x 70 cm – technique mixte)

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retient notre attention parce  qu’il pose une question cruciale : y a-t-il un surréalisme « à l’africaine » ?

Ou le surréalisme est-il définitivement universel, susceptible d’être interprété selon chaque sensibilité culturelle ? La force du surréalisme est qu’il nous révèle un autre Sacré : celui du quotidien transcendé par le pouvoir d’une démarche immanente.

Grand amoureux de René Magritte, l’artiste garde un lien à la fois affectif et esthétique avec le surréalisme classique. 

Quelles sont les particularités du style surréaliste de WILLIAM KAYO ?

Surréalisme classique : statisme des personnages, encadrés dans cinq zones compartimentées, telle en architecture en suspens. A l’instar du « surréalisme » magrittien, le personnage est, avant tout, statique, voire impassible. Il évolue, soit en dehors de tout cadre architectural, soit au sein d’une architecture qui ne s’impose nullement par rapport au personnage.

William Kayo : les personnages sont en habits traditionnels – utilisation de la lumière (vive et chaleureuse) par rapport à celle de Magritte (relativement tiède ou objet d’analyse psycho-chromatique : cfr. L’EMPIRE DES LUMIERES (1953-54).   

Il s’agit, chez l’artiste, d’une conception plastique de l’onirique qui envisage le rêve que pour ce qu’il est. Non pas d’une arme contre un système d’idées. Il est vrai que si la symbiose entre surréalisme et art africain interpelle à plus d’un titre, c’est parce qu’elle exprime cette volonté de rapprochement interculturel, désormais ancrée dans le siècle. Une démarche que l’artiste qualifie de Modernité : un brassage des meilleures influences culturelles venues de l’extérieur, enrichissant le substrat culturel vernaculaire.

Quiconque connait un tant soit peu les arts traditionnels de l’Afrique Noire, ne peut séparer les productions artistiques d’avec leurs composantes magico-religieuses. C'est-à-dire, les réalisations plastiques, d’une haute perfection technique du monde fabuleux des esprits ayant souvent revêtu le statut d’Ancêtres. Un monde tel que celui-là peut aisément se passer de « surréalisme » car ses racines baignent dans une spiritualité immémoriale. Un monde dans lequel l’Homme, passant de classe d’âge en classe d’âge, se fond dans une conception de l’Histoire tendant vers l’Humanisme comme finalité. L’Humanisme africain ! 

WILLIAM KAYO assure ce rapprochement interculturel en le considérant comme un « engagement », qu’il fait vivre pleinement au visiteur, en interpellant ses interrogations propres sur le Monde. Les messages  culturels qu’il met en exergue sont exprimés de façon subtilement politique.

Nous le constatons dans  JOUEUSES DE NGOMI (déjà mentionné). Le « ngomi » est un instrument à deux cordes, typique de la région de l’artiste.

Jadis, il était joué exclusivement par les femmes. Désormais, ce sont les hommes qui se le sont approprié et voient d’un très mauvais œil les femmes qui le pratiquent.

Précisons, néanmoins, que si les hommes l’ont adopté, c’est essentiellement en tant qu’ « arme » pour exprimer un message de paix. La sœur cadette de l’artiste joue d’ailleurs de cet instrument, de façon professionnelle, en dépit de l’interdiction dictée par les hommes.

L’artiste qui a réalisé ses études artistiques à l’IFA (INSTITUT DE FORMATION ARTISTIQUE de Mbalmayo, au Caméroun), ne s’abandonne jamais à une surcharge de matière pour attaquer la toile. Tout « excès » existant se justifie dans sa fonction créatrice : conception du volume pour les tissus (cfr. TOTEMS), structures portantes pour chaque cadre (cfr. JUST FOR DREAM).

Il retravaille toujours ses tableaux à la sciure de bois et n’hésite jamais à utiliser des éléments extérieurs tels que le papier ou divers accessoires en fer, interagissant avec la perception immédiate du visiteur.

Bien que jeune, il totalise déjà vingt-six ans de travail et nous avoue qu’il n’aurait jamais pensé trouver dans la peinture l’objet de sa vocation.

Lorsqu’on lui demande ce qu’il espère de l’art africain contemporain, il axe ses espoirs sur une amélioration concernant les structures existantes permettant d’élargir les possibilités à l’accès au Marché de l’Art pour les artistes Africains qui se battent face à ce qu’il qualifie de « chasse gardée ».

WILLIAM KAYO se bat avec son art pour permettre au Monde d’accéder à la classe d’âge du dépassement.

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Collection "Belles signatures" (© 2014, Robert Paul)

François L. Speranza.

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Une publication
Arts
 
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Lettres

N.-B.: Ce billet est publié à l'initiative exclusive de Robert Paul, fondateur et administrateur général d'Arts et Lettres. Il ne peut être reproduit qu'avec son expresse autorisation, toujours accordée gratuitement.

 

A voir: 

Focus sur les précieux billets d'Art de François Speranza


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  François Speranza: interview et prise de notes sur le déjà réputé carnet de notes Moleskine du critique d'art dans la tradition des avant-gardes artistiques et littéraires au cours des deux derniers siècles (30 avril 2014).

(Photo Robert Paul)

Au vernissage du 30 avril 2014:

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Madame Fadila Laanan, Ministre de la culture et William Kayo

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William Kayo et Robert Paul

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Un Chef.

René était le fils d’un professeur de collège qui avait quitté sa femme alors que René n’avait que huit ans. Il était parti un matin, et n’était jamais revenu. Elle avait trouvé une lettre qui disait : je pars. De ce jour-là, elle se mit à haïr tous les hommes.

- C’est toi le seul homme de ma vie.   

Souvent, elle faisait porter à René des vêtements de couleur qui auraient mieux convenus à une fille. Personne ne se moquait de lui. A la première raillerie d’un condisciple, il s’était rué les poings en avant, et il avait frappé.

Nous avions fait nos études secondaires ensemble, René et moi. Nous avions renoncé à l’université. Les universitaires sont les prolétaires d’aujourd’hui.  Des prolétaires qui sont les défenseurs cultivés des oppresseurs.  Au même titre que les policiers dont le rôle est de défendre aussi ceux qui oppriment. Nous, nous voulions être parmi les opprimés.

René disait : nous détruirons le beau monde pour construire un monde plus beau. De gré ou de force.

- Et la liberté?

Quel rapport, ajoutait-il. La liberté, c'est comme un adultère commis sur le sable. Il terminait avec emphase: La première marée l'efface. Nous avions vingt ans.

C’est ensemble que nous avions décidé de nous affilier au parti communiste, le parti des travailleurs.

- Tu comprends ? Avoir un idéal de fraternité mais rester hors du combat, c’est indécent.

Au début, Alphonse Delomme, le député communiste de la région s'était inquiété de ces fils de petits bourgeois qui venaient rejoindre le Parti.

- Ce n'est pas un club pour rhétoriciens.

Soit, avait-il dit, il nous jugerait à notre travail. Parce qu'il dirigeait le journal régional du parti, il se déchargea sur nous du travail de réécriture des nouvelles que lui communiquaient les délégués d'usine.

Nous, nous ne faisions pas de fautes d'orthographe, et il nous arrivait, le soir, d'aller aider l'imprimeur du journal de la classe ouvrière.

Il nous avait confié à Marc Moreau, le secrétaire régional des Jeunesses communistes. Trapu, le visage creusé, parlant fort, Marc ne tenait pas en place. Il s'épanouissait dès qu'un auditoire lui faisait face. Peu importait qu'ils fussent nombreux ou non, généralement ils ne dépassaient pas une dizaine, les jeunes ouvriers qui consacraient deux heures par semaine à la cellule dans l'arrière salle d'un café.

Lorsqu'ils étaient deux, c'était de René et moi qu'il s'agissait. Marc faisait notre éducation en parlant d'Histoire, en citant Marx et Lénine, en évoquant la commune de Paris, les luttes ouvrières qui préparent la société de demain, et la place que chacun d'entre nous devait occuper.

René trouvait qu’il était trop didactique.

Lorsque Max est mort, un malaise cardiaque, c’est René qui devint  secrétaire des jeunesses communistes de la ville. Elles n’étaient pas nombreuses ces jeunesses, et préféraient les racontars des filles aux allocutions vibrantes de René.

René apprit à écrire des mots qui étaient des coups de poing. Des mots qui figuraient sur les tracts qu’il distribuait à l’entrée des usines. Il était devenu agit-prop. Agitation et Propagande. C’était un travail important.

Paul Perrin était le fils du propriétaire de l’usine qui se trouvait  derrière la gare, le quartier populaire de la ville. Il avait fait ses études avec nous mais les avait poursuivies pour devenir ingénieur. Un jour, vraisemblablement, il dirigerait l’usine de son père.

Le personnel lui portait le respect qu’il portait à son père, et l’appelait monsieur Paul. Lui tutoyait tous les ouvriers. Son père lui avait dit :

- Si tu ne le fais pas, ils diront que tu es prétentieux. Que tu établis une barrière entre eux et toi.  

Un jour, nous nous trouvions devant l’usine de monsieur Perrin, c’était durant la pause de midi, des ouvriers qui fumaient en bavardant s’écartèrent pour laisser passer la voiture de Paul Perrin, une petite M.G décapotable qui ne disposait que de deux sièges, et une banquette à l’arrière pour y poser un bagage.   

- ça, c’est de la voiture !

Louis, un des plus anciens membres du personnel, secouait la tête.

- On le sait, Louis que c’est de la voiture. Tu nous le répètes tous les jours.

- Parce que c’est la vérité. C’est moi qui la lave. Je la connais mieux que monsieur Paul.

Il en était fier.

René s’était glissé parmi eux. Il distribuait une feuille ronéotypée qui était le journal de la section du parti.  

Il interpella Louis.

- Il se l’est offerte avec l’argent que son père amasse grâce à votre sueur.

Louis avait haussé les épaules.

- Si tous les patrons étaient comme lui, toi et ton parti, vous pourriez fermer votre boutique.

La plupart des ouvriers parlaient entre eux sans faire attention à lui. René souriait mais son regard avait durci.

- C’est pour eux que nous devons nous battre.

C’est vers cette époque que je me suis détaché du parti. Je dois bien l’avouer, c’était de ma part une attitude romantique que celle de mon adhésion au parti. La révolution enflamme la plupart des jeunes bourgeois alors que ce sont les classes populaires qui devraient souhaiter l’explosion de nos sociétés figées.

Pendant longtemps, René et moi nous nous sommes revus comme si rien n’avait changé. Son caractère cependant s’est modifié lorsqu’il avait appris que Gisèle, la fille d’un contremaître de l’usine allait épouser Paul Perrin.

René était amoureux de Gisèle, la fille d’un travailleur qui avait entrepris des études d’institutrice. Il avait le sentiment d’être trahi à la fois par elle et par son père. Son père qui était  heureux de ce que sa fille, d’un seul coup,  gravisse de nombreux barreaux de l’échelle sociale.

- En couchant !

- On peut tomber amoureux de Pierre, non ?

- Quels cons ! Des esclaves consentants. Voilà ce qu’ils sont.

Je n’ai plus revu René. J’ai supposé qu’il poursuivait une carrière de leader populaire. Parfois, je me disais que mes préoccupations sociales n’avaient pas duré longtemps, et que René, lui, était resté fidèle à ses rêves d’adolescent. Etait-ce par compassion ou par goût du pouvoir ?

On est bête quand on est un adolescent. Je me souviens d’un mendiant à qui je n’avais pas donné l’aumône parce que c’était pour manger ; disait-il.

- Je veux bien si c’est pour boire.

Nous avions ri, René et moi. René disait :

- Ne jamais donner l’aumône. Que la vie leur soit dure, ça entretient la haine.

Le jour où il a tué le député Delomme, toute la ville en a été bouleversée. Au procès, il a dit qu’Alphonse Delomme se prenait pour une dame d’œuvres charitables. Ce n’est pas ainsi qu’on transforme le monde.

 

Un chef

René était le fils d’un professeur de collège qui avait quitté sa femme alors que René n’avait que huit ans. Il était parti un matin, et n’était jamais revenu. Elle avait trouvé une lettre qui disait : je pars. De ce jour-là, elle se mit à haïr tous les hommes.

- C’est toi le seul homme de ma vie.   

Souvent, elle faisait porter à René des vêtements de couleur qui auraient mieux convenus à une fille. Personne ne se moquait de lui. A la première raillerie d’un condisciple, il s’était rué les poings en avant, et il avait frappé.

Nous avions fait nos études secondaires ensemble, René et moi. Nous avions renoncé à l’université. Les universitaires sont les prolétaires d’aujourd’hui.  Des prolétaires qui sont les défenseurs cultivés des oppresseurs.  Au même titre que les policiers dont le rôle est de défendre aussi ceux qui oppriment. Nous, nous voulions être parmi les opprimés.

René disait : nous détruirons le beau monde pour construire un monde plus beau. De gré ou de force.

- Et la liberté?

Quel rapport, ajoutait-il. La liberté, c'est comme un adultère commis sur le sable. Il terminait avec emphase: La première marée l'efface. Nous avions vingt ans.

C’est ensemble que nous avions décidé de nous affilier au parti communiste, le parti des travailleurs.

- Tu comprends ? Avoir un idéal de fraternité mais rester hors du combat, c’est indécent.

Au début, Alphonse Delomme, le député communiste de la région s'était inquiété de ces fils de petits bourgeois qui venaient rejoindre le Parti.

- Ce n'est pas un club pour rhétoriciens.

Soit, avait-il dit, il nous jugerait à notre travail. Parce qu'il dirigeait le journal régional du parti, il se déchargea sur nous du travail de réécriture des nouvelles que lui communiquaient les délégués d'usine.

Nous, nous ne faisions pas de fautes d'orthographe, et il nous arrivait, le soir, d'aller aider l'imprimeur du journal de la classe ouvrière.

Il nous avait confié à Marc Moreau, le secrétaire régional des Jeunesses communistes. Trapu, le visage creusé, parlant fort, Marc ne tenait pas en place. Il s'épanouissait dès qu'un auditoire lui faisait face. Peu importait qu'ils fussent nombreux ou non, généralement ils ne dépassaient pas une dizaine, les jeunes ouvriers qui consacraient deux heures par semaine à la cellule dans l'arrière salle d'un café.

Lorsqu'ils étaient deux, c'était de René et moi qu'il s'agissait. Marc faisait notre éducation en parlant d'Histoire, en citant Marx et Lénine, en évoquant la commune de Paris, les luttes ouvrières qui préparent la société de demain, et la place que chacun d'entre nous devait occuper.

René trouvait qu’il était trop didactique.

Lorsque Max est mort, un malaise cardiaque, c’est René qui devint  secrétaire des jeunesses communistes de la ville. Elles n’étaient pas nombreuses ces jeunesses, et préféraient les racontars des filles aux allocutions vibrantes de René.

René apprit à écrire des mots qui étaient des coups de poing. Des mots qui figuraient sur les tracts qu’il distribuait à l’entrée des usines. Il était devenu agit-prop. Agitation et Propagande. C’était un travail important.

Paul Perrin était le fils du propriétaire de l’usine qui se trouvait  derrière la gare, le quartier populaire de la ville. Il avait fait ses études avec nous mais les avait poursuivies pour devenir ingénieur. Un jour, vraisemblablement, il dirigerait l’usine de son père.

Le personnel lui portait le respect qu’il portait à son père, et l’appelait monsieur Paul. Lui tutoyait tous les ouvriers. Son père lui avait dit :

- Si tu ne le fais pas, ils diront que tu es prétentieux. Que tu établis une barrière entre eux et toi.  

Un jour, nous nous trouvions devant l’usine de monsieur Perrin, c’était durant la pause de midi, des ouvriers qui fumaient en bavardant s’écartèrent pour laisser passer la voiture de Paul Perrin, une petite M.G décapotable qui ne disposait que de deux sièges, et une banquette à l’arrière pour y poser un bagage.   

- ça, c’est de la voiture !

Louis, un des plus anciens membres du personnel, secouait la tête.

- On le sait, Louis que c’est de la voiture. Tu nous le répètes tous les jours.

- Parce que c’est la vérité. C’est moi qui la lave. Je la connais mieux que monsieur Paul.

Il en était fier.

René s’était glissé parmi eux. Il distribuait une feuille ronéotypée qui était le journal de la section du parti.  

Il interpella Louis.

- Il se l’est offerte avec l’argent que son père amasse grâce à votre sueur.

Louis avait haussé les épaules.

- Si tous les patrons étaient comme lui, toi et ton parti, vous pourriez fermer votre boutique.

La plupart des ouvriers parlaient entre eux sans faire attention à lui. René souriait mais son regard avait durci.

- C’est pour eux que nous devons nous battre.

C’est vers cette époque que je me suis détaché du parti. Je dois bien l’avouer, c’était de ma part une attitude romantique que celle de mon adhésion au parti. La révolution enflamme la plupart des jeunes bourgeois alors que ce sont les classes populaires qui devraient souhaiter l’explosion de nos sociétés figées.

Pendant longtemps, René et moi nous nous sommes revus comme si rien n’avait changé. Son caractère cependant s’est modifié lorsqu’il avait appris que Gisèle, la fille d’un contremaître de l’usine allait épouser Paul Perrin.

René était amoureux de Gisèle, la fille d’un travailleur qui avait entrepris des études d’institutrice. Il avait le sentiment d’être trahi à la fois par elle et par son père. Son père qui était  heureux de ce que sa fille, d’un seul coup,  gravisse de nombreux barreaux de l’échelle sociale.

- En couchant !

- On peut tomber amoureux de Pierre, non ?

- Quels cons ! Des esclaves consentants. Voilà ce qu’ils sont.

Je n’ai plus revu René. J’ai supposé qu’il poursuivait une carrière de leader populaire. Parfois, je me disais que mes préoccupations sociales n’avaient pas duré longtemps, et que René, lui, était resté fidèle à ses rêves d’adolescent. Etait-ce par compassion ou par goût du pouvoir ?

On est bête quand on est un adolescent. Je me souviens d’un mendiant à qui je n’avais pas donné l’aumône parce que c’était pour manger ; disait-il.

- Je veux bien si c’est pour boire.

Nous avions ri, René et moi. René disait :

- Ne jamais donner l’aumône. Que la vie leur soit dure, ça entretient la haine.

Le jour où il a tué le député Delomme, toute la ville en a été bouleversée. Au procès, il a dit qu’Alphonse Delomme se prenait pour une dame d’œuvres charitables. Ce n’est pas ainsi qu’on transforme le monde.

 

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Couleurs et mots, jeu.

 

Un chat noir sur un chemin vert,

nonchalamment s'étire ;

s'étire un paysage bleu,

ondulé pareil à la mer ;

la mère berçant son enfant rose,

 sur un banc en bois blanc ;

sur un banc en bois blanc,

le soleil jaune se pose ;

se posent vos lèvres mi-closes,

sur ma bouche carmin ;

carmin le couchant,

 sur un désert blanc ;

un désert blanc ombragé,

d'arborescence verte, en rêve ;

rêve si chaud et bleu,

 dans ma tête blonde et claire ;

claire l'ondée joyeuse,

sur l'asphalte anthracite ;

anthracite ma défunte tristesse,

dans mon éclat de rire orangé ;

orangée l'aube inanimée,

sur le boulevard trop gris ;

gris vos yeux mêlés aux miens,

profondément mauves ;

mauve l'océan en pleine nuit,

nuit longue, si blanche ;

blanche la capeline neigeuse,

 sur le grand carrousel ;

le grand carrousel,

 dans ma petite enfance ;

petite enfance,

 dans mes pages d'écriture ;

pages d'écriture en pleine ville,

dans le bruit des voitures.

Je joue avec les mots tout le temps.

Multicolore est l'écriture.

 

 

.

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12273012671?profile=originalIl s'agit d'une pièce en deux actes très courts et en vers de l'écrivain allemand Wolfgang Goethe (1749-1832), qui fut composée alors que Goethe se rendait à Ems, au bord du Rhin, le 17 juillet 1774, et qui parut au cours de l'automne de la même année.

Le personnage principal est chargé d'exprimer les sentiments du poète lui-même: il y paraît douloureusement écartelé entre les exigences d'une vie besogneuse et le monde de fantasmagories et de songes où il est accoutumé de prendre son inspiration. Ce thème, dont Goethe a su tirer parti avec une vivacité brillante et quelquefois ironique, fut repris par Wackenroder, mais sur un mode exclusivement pathétique. Tout le romantisme d'ailleurs y cherchera un prétexte à ses élégies. "La divination de l'artiste", en un acte, fut composée le lendemain, 18 juillet 1774. Plus tard, Goethe y apporta quelques modifications et elle servit de fond à "L'apothéose de l'artiste"; on la publia à titre posthume, en même temps que les lettres de Goethe à Sophie La Roche et à Bettina Brentano. Le dialogue expose les appréhensions de l'artiste encore inexpérimenté, qui éprouve ses forces en déplorant leur insuffisance. La vue des chefs-d'oeuvres du temps passé ne lui apporte que du découragement. Mais un maître, plein de sagesse, lui rappelle la solitude des grands hommes que leur époque mésestima et repoussa.

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exposition

Bonjour Monsieur Paul

je vous informe de l’événement d’hier au centre culturel de Quevaucamps :

 

  1.  hier avait lieu le vernissage et la remise des Prix du 35e salon d'ensemble Arts et diversité au centre Culturel de Quevaucamps une superbe présentation pour mettre en valeur ,70 candidats avec 210 œuvres, 7 prix pour 7 catégories : peinture figurative, peinture abstraite, aquarelle, dessin, photographie, sculpture et céramique ,et humour

  1.  7 prix ont été décernés,,j’ai eu le prix pour la catégorie penture figurative. prix du foyer culturel de Quevaucamps –Beloeil  sous l’égide de la ministre de la Culture Fadila Laanan.70 artistes, 210 œuvres exposées     Au plaisir. Christiguey
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L'interrogation

Soliloque

Je suis devenue paresseuse,

M'active sans faire d'efforts,

Laisse se reposer mon corps,

Accepte de rester rêveuse.

Mon esprit n'est pas engourdi.

N'ayant souci d'aucun projet,

Je soliloque sans bouger,

Puis j'écris ce que je me dis.

Si je me trouve satisfaite,

En examinant mon propos,

Je l'expédie sur des réseaux.

Je ne sais ce que j'ai en tête

Ce travail est-il nécessaire?

Je m'y soumets chaque matin

Sachant mon sort bien incertain.

Rester lucide est ma prière.

Perte de temps? Certainement!

Mais surtout manque d'énergie,

D'intérêt et de fantaisie.

Je subis mon vieillissement.

3 mai 2014

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L'amour d'une pharmacienne de province

 

Liliane avait épousé Etienne Visart, un pharmacien dont l’officine, paraît-il, valait de l’or. Il était plus âgé qu’elle de près de trente ans. Il était fortuné et s’était amouraché passionnément de cette jeune femme dont les regards l’enflammaient. Deux ans plus tard il s’était éteint. Les mauvaises langues prétendirent que c’était les exigences sexuelles de Liliane qui l’avaient achevé. Qui peut l’affirmer ?  Une pharmacie, parfois, pouvait receler bien des mystères. 

Liliane avait eu une vie amoureuse agitée mais seulement après la mort de son mari. Avant son mariage, durant ses études, elle n’avait pas été très farouche mais pas davantage que nombre d’étudiantes  soucieuse d’un mariage honorable.

Son mari avait été plein d’attentions au début de leur mariage. Liliane avait été sa laborante, elle sortait tout juste de la faculté de pharmacie. Elle avait à peine 24 ans, il en avait trente-cinq de plus. Il était veuf. Il aimait la bonne chère, le vin, l’alcool et le sexe. Tout en Liliane lui donnait envie de la prendre à n’importe quelle heure du jour. Il lui disait :

- Tu vois l’effet que tu me fais. Tu peux le dire, tu sais. Je te fais bien l’amour, hein ?

Un malade, dit-elle. Plus que de l’attirance pour sa femme, il voulait manifester sa virilité. Et qu’elle le dise quand ils recevaient des amis.

Il avait fait installer un poste de télévision sur une petite table en face de leur lit. Couchés, ils regardaient ensemble les films pornographiques des chaines spécialisées ou des cassettes qu’il ramenait de ses déplacements d’affaires. Son mari disait :

- Cela réveille l’appétit.

Un jour, à Paris où elle se rendait de temps à autre pour respirer l’atmosphère d’une grande ville, et qu’elle sortait de l’hôtel, elle passa devant une boutique où on vendait de la lingerie fine. A l’intérieur, c’était des objets érotiques qui étaient exposés. Un instant, elle avait été tentée de sortir. Puis, sans dire un mot, elle désigna à la vendeuse un vibro-masseur.

- Vous avez une préférence pour la tête ?

Elle s’en servit quelques fois mais n’en était pas réellement apaisée. Elle le glissa dans le tiroir de sa table de nuit. Tout au fond.

A vingt kilomètres de la ville sur la grand’ route, il y avait une discothèque fréquentée par des dragueurs et des femmes qui souhaitaient se faire draguer. Les jeunes gens qui ne songeaient qu’à boire et à danser se rendaient plutôt au disco-bar, un peu plus loin. Des frontières impalpables, comme dans la vie réelle, se constituaient dans le monde de la nuit selon les affinités et les âges. Chez les plus âgés, souvent, les sentiments s’exprimaient dans l’urgence. La distinction paraissait évidente à des yeux avertis.

Liliane y rencontrait parfois le videur de la discothèque, un robuste personnage, fruste d’aspect, d’une animalité impressionnante, surnommé El Toro. Un homme que personne ne connaissait très bien. Il l’emmenait dans sa chambre, et sans échanger beaucoup de mots, c’est elle qui en disait le plus, ils faisaient l’amour.

El Toro avait été retrouvé mort dans son lit. Un arrêt cardiaque, semblait-il. On ne lui connaissait personne de proche. On ne connaissait pas son nom véritable. Il travaillait illégalement. Quelques jours plus tard, il avait été enterré dans la partie du cimetière réservée aux indigents. Le patron de la discothèque avait engagé un autre videur. Un robuste gaillard que les clients baptisèrent : El Toro.

Depuis sa mort, elle avait eu des aventures qu’on dit sans lendemain. Sans en refuser beaucoup.

Elle disait :

- La vie est courte. Le jour où je n’en aurai plus, c’est que mon corps sera devenu tellement moche que ça ne vaudra plus la peine de vivre. C’est le regard des hommes qui te rend belle.

Elle ajoutait :

- Se faire belle, toujours. Moi, je me parfume partout, ça les rend fous.

Liliane avait vraisemblablement raison. On aime avec son cerveau, et on aime avec son corps. Les deux, pas nécessairement en même temps.

 

 

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ADMINISTRATEUR GENERAL

L’Espace Art Gallery a le plaisir de vous présenter du 30/04 au 18/05/2014 l’exposition  événement des artistes suivants : William Kayo (Cam) technique mixte, Willy Kempeneers alias W.Kemp (Be) peintures, Manu Gomez (Be) sculptures, Anne Marie Chasson (Fr) sculptures, Isabelle Constant (Fr) sculptures et Jean Bégassat (Fr) peintures.

 

Le VERNISSAGE a lieu le 30/04 de 18h 30 à 21h 30 et l’exposition du mardi au samedi inclus de 11h 30 à 18h 30. Et sur rendez-vous le dimanche.

Le FINISSAGE a lieu le 17/05 de 11h 30 à 18h 30.

 

 

         William KAYO (Cam) technique mixte

         « Les pièces du temps » 

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         Willy Kempeneers alias W.KEMP (Be) peintures

         « Douceur, colère, émotion »

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         Manu GOMEZ (Be) sculptures

         « Sales gueules et gueules salées »

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Collectif de la GALERIE :

        

         Anne Marie CHASSON (Fr) sculptures

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Isabelle CONSTANT(Fr) sculptures

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Jean BEGASSAT (Fr) peintures

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A voir également « La grande table en bois » réalisée par l’artiste

Louis de VERDAL (Fr) sculpture

Exposition du 30 avril au 18 mai 2014.

 

Espace Art Gallery 35 rue Lesbroussart 1050 Bruxelles. Ouvert du mardi au samedi de 11h 30 à 18h 30. Et le dimanche sur rendez-vous. GSM : 00 32 (0) 497 577 120

 

INFOS ARTISTES ET VISUELS SUR :

 

Le site de l’Espace Art Gallery se prolonge dorénavant sur

Le Réseau Arts et Lettres à l'adresse: http://ning.it/KUKe1x

Voir: https://artsrtlettres.ning.com/ (Inscription gratuite)

Diaporama des plus belles expositions de l'Espace Art Gallery :  

Voir: http://ning.it/KHOXUa

Les critiques de François Speranza sur Arts et Lettres :

Voir : http://j.mp/1dDwL9m

Expositions de l’Espace Art Gallery d’avril 2011 à avril 2014 :

Voir : http://j.mp/1dO2y7o

 

INVITATION A PARTICIPER A UN CONCERT

Samedi 17 mai 2014

Concert de Formiga and Cigale par Anna Amigô et Eva Genniaux.

 

Notre projet est un voyage à travers l’Europe et sa musique traditionnelle. Une harpe celtique, un violon et deux voix plus que magiques transportent ceux qui les écoutent en des lieux mythiques et inattendus pendant plus d’une heure d’évasion.

 

Formiga and Cigale transforment la scène en un espace plein de glamour, d'humour et bien sûr de musique. Un répertoire riche et vaste en chansons traditionnelles de différentes régions de l'Europe, fruit de leurs voyages et de leurs rencontres. Troubadours modernes, elles adaptent et arrangent les morceaux pour arriver à un style qui leur est propre. Histoires de princesses, de guerres, d'amour impossible, de mère qui empoisonne leur fille, de vent soufflant sous un kilt et de gigues endiablées; Formiga and Cigale vous embarquent dans leurs aventures, réelles ou imaginées, à travers le continent. Laissez-vous séduire par l’univers de ces deux baroudeuses (une catalane Anna Amigô et une française Eva Genniaux habitant en Belgique). Que le spectacle commence…

 

Infos pratiques : 20h à 21h 30. Espace Art Gallery, rue Lesbroussart 35 à 1050 Ixelles.

PAF : 5 €. Réservations souhaitées au 00 32 (0) 497.577.120. Places limitées (35) et verres de l’amitié après. Les bénéfices du concert seront au profit de Formiga and Cigale.

 

Information pratique : Pour les visiteurs de la galerie qui viennent en voiture. Les parkings rue Lesbroussart et environs sont payant jusqu’à 20h 30 ! Si vous ne trouvez pas de places dans le quartier il est tout à fait possible d’utiliser le parking Flagey sous la place. Il est à 5 minutes de la galerie et cela sans tourner en rond à la recherche d’une place disponible. Ou alors venir après 20h 30 et trouver une place en surface. Et il y a aussi les transports publics : le tram (81) et les bus (38, 54, 60 et 71).                   Jerry Delfosse

Voici les quatre prochaines expositions :

 

-Titre : « M’Artinessence » 

Artiste : Martine Raeymaekers (Be) peintures

Vernissage le 21/05 de 18h 30 à 21h 30

Exposition du 21/05 au 08/06/2014

Finissage le 07/06/2014 de 11h 30 à 18h 30.

&

-Titre : « Entre rêves et réalité » 

Artiste : Florence Penet (Fr) peintures

Vernissage le 21/05 de 18h 30 à 21h 30

Exposition du 21/05 au 08/06/2014

Finissage le 07/06/2014 de 11h 30 à 18h 30.

&

-Titre : « Différents regards sur l’art »

Artistes : Isabelle Constant (Fr) sculptures, Anne Marie Chasson (Fr) sculptures

Vernissage le 21/05 de 18h 30 à 21h 30

Exposition du 21/05 au 08/06/2014

Finissage le 07/06/2014 de 11h 30 à 18h 30.

 

-Titre : « 5e expositions des artistes de la L.I.R. » 

Artistes : Collectif d’artistes multidisciplinaires dans le cadre de l’exposition événement des 40 ans de la Ligue en faveur des Insuffisants Rénaux A.S.B.L. Artistes présents :

Fabienne Cristyn (porcelaines), Anne Monjoie (aquarelles et dessins), Marianne Modave (pastels), Anny Van Gorp (aquarelles), Philippe Vroye (aquarelles), Liliane Sanchez (peintures), Joël Coppens (collages), Catherine Colasse (photographies), Rosy Gutierrez (peintures), Catherine Van Haute (photographies), Bindels Myriam (huiles et aquarelles), Danielle Beaurain (écrivain), Françoise Giaiotto (céramiques), Dominique Leroy (dessins), Michèle Meijer (acryliques et aquarelles) et Israel Severine (photographies).

Vernissage le 11/06 de 18h 30 à 21h 30

Exposition du 11/06 au 29/06/2014

Finissage le 28/06/2014 de 11h 30 à 18h 30.

 

En juillet la galerie est fermée.

 

En août c’est un collectif d’artistes.

 

La rentrée culturelle à lieu le 10 septembre 2014.

 

Au plaisir de vous revoir à l’un ou l’autre de ces événements.

 

Bien à vous,

 

                                                        Jerry Delfosse

                                                        Espace Art Gallery

                                                        GSM: 00.32.497. 577.120

                                                        Mail de réponse eag.gallery@gmail.com

 

Le site de l'Espace Art Gallery se prolonge dorénavant sur le Réseau Arts et Lettres à l'adresse: http://ning.it/KUKe1x

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