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Un plaisir raffiné

Après avoir capté les saveurs d’un instant,

J’accueille, intéressée, les changements qui suivent,

Souvent imperceptibles et quelques fois troublants.

L’énergie en action est lente ou se fait vive.

J’aime à me souvenir de toute grâce offerte

Et de certains émois, engendrant du bonheur.

Mes mots appropriés les sauvent de la perte.

Ils sont toujours sincères et empreints de candeur.

J’ai fait bien des aveux, sous formes poétiques.

Ils errent au hasard, confiés aux courants.

Des rêveurs flânant, demeurés romantiques,

En prennent connaissance, émus ou souriants.

Ce sont leurs commentaires amusants, que je lis,

Qui me font rechercher de délicats poèmes.

Je les avais laissés recouverts par l’oubli.

Je ressens du plaisir à savoir qu’on les aime.

1 mars 2011

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Je suis du peuple des cantiques

Doux ami

Je suis du peuple des cantiques,

Sonnets, ballades et rondeaux.

J’ai l’âme simple et romantique

La vie m’émeut de ses cadeaux.

Chaque matin, chaque saison,

La joie qu’apporte l’harmonie

S’installe au creux de ma maison

S’y développe en symphonies.

Je sais que le dieu des vivants

,

Qui régente à son gré la terre,

Permet des actes décevants

Mais moi, naïvement, j’espère.

La vie me berce ou m’éblouit.

J’ouvre mon être à la musique

Et mon âme s’épanouit

Dans un univers fantastique.

J’aimerais être troubadour,

A l’ère de la machinerie,

Chanter en stances mon amour

Et te lier sans tricherie.

L’âme en santé ne vieillit pas,

Les ans sont impuissants contre elle.

Je suis demeurée jouvencelle,

Le resterai jusqu’au trépas.

11/11/89

 

 

 

 

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administrateur partenariats

Partenariat entre ActuTV et Arts et Lettres

 Merci à Arts et Lettres et ActuTV de nous donner cette opportunité, je considère que c'est un honneur pour moi qui suis débutante dans le monde des expositions. J'essaye de me faire connaître non pas pour " vendre mes oeuvres" car chaque séparation est un déchirement, mais tout simplement pour m'enrichir des appréciations, des commentaires des spectateurs; ma peinture existe si elle est regardée, si elle interpelle, si elle suscite une émotion, quelle qu'elle soit; c'est une petit morceau de moi-même que je prends le risque d'exposer au regard de l'autre, et cela me demande du courage...

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Remerciements

Un grand merci à Robert Paul pour ttes ses actions attentionnées, sympathiques et intéressantes. Je ne peux pas accuser réception à chaque fois car cela " ne passe pas" ( modération des commentaires ) mais j'apprécie tjrs !

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l'abandonnée

Au premier croissant de lune,

Sous les étoiles filantes,

Le baptême pour les uns

L’onction  extrême  pour les autres.

 

Nue mais dressée au cœur de nulle part,

Les yeux tendus comme des cordes

Fixent l'envol de mes enfants.

 

À L’usure du bonheur

en mâts ils ont forci.

Un tourbillon de feuilles mortes

Peut chavirer ma coque vide.

 

Ivres et jouissifs ils écument l’été…

Ignorants de l’automne,

Ils  moissonnent ma vie…

 

Ravaler le désir de leur retour.

Faire son plein de solitude

Et subir l’hiver qui leur est prédit…

 

Le chagrin de Narcisse a brisé son miroir

Et mes pensées se torturent en vain

Pour encore sourire…

 

Le 18-19-20 août 2012

 

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Alvéoles (18)

Dominique s'enfonça dans le bourdonnement assourdissant de la chambre. Il y pénétra en marchant, sans faire le moindre geste brusque, et se dirigea vers le lit. Il sentit les premières piqûres sur le front, les épaules et le ventre, mais il ne se laissa pas perturber. La douleur était intense, mais son aspect irritant serait sous peu beaucoup plus difficile à supporter. Il s'accroupit auprès de Judith, inanimée, roula le couvre-lit autour d'elle, la souleva, et rebroussa aussitôt chemin.

Les insectes lui donnèrent la chasse jusqu'à la porte de la chambre, mais parurent se désintéresser de lui dès qu'il eut rejoint le rez-de-chaussée. Heureusement, car il lui faudrait vite retourner là-haut. À cette idée, Dominique sentit la douleur monter d'un cran. Il installa Judith dans le canapé et lui découvrit uniquement le visage. Elle commençait à éprouver des difficultés à respirer.

Grouille, Mimmo, grouille.

Il lâcha sans véritable espoir d'être entendu :

— Je reviens.

Le beauty-case. C'est là que se trouvaient les seringues. Il remonta les marches rapidement en frottant ses avant-bras endoloris.

L'essaim semblait s'être à nouveau concentré dans la salle de bains. Il y eut bien quelques téméraires pour se jeter sur Dominique, ce qui ajouta à sa souffrance et en même temps l'obligea à se maîtriser encore. Il ferma la porte, se saisit de la valisette et l'ouvrit.

Solu-Medrol.

Il pouvait parer au plus pressé. Il lui injecterait une première dose en intra-musculaire, puis il appellerait un médecin.

En rejoignant sa femme, Dominique se dit qu'ils avaient péché par insouciance. Non pas qu'ils aient eu tort d'ignorer l'étrange bruit émis par l'essaim au moment où ils étaient encore près de la piscine, car ni l'un ni l'autre n'avait deviné ce qui se passait. Mais Judith lui avait déjà parlé de ses allergies, et du fait qu'elle ne voyageait jamais sans son « petit matériel d'urgence ». Elle lui avait montré l'essentiel : produits, matériel, mode d'emploi. Elle lui avait dit ce qu'il fallait faire, et comment le faire, mais le problème, c'était que Dominique n'avait pas retenu tous les détails à propos du combien. Pourvu que Judith reprenne conscience assez vite pour le lui dire.

Il s'installa près d'elle, emplit la seringue.

— Judith ? Je vais te retourner. Je vais te piquer dans la fesse. Ça va aller, ma chérie.

Dominique libéra sa femme du couvre-lit, faisant s'envoler quelques insectes, qui heureusement, s'abstinrent de l'attaquer. Il chargea une seringue de taille moyenne, fit glisser Judith sur le ventre, et injecta le produit.

Au premier étage, le bourdonnement rageur de l'essaim s'était calmé, mais il semblait s'être installé dans la tête de Dominique, car il lui était de plus en plus difficile d'entendre Judith respirer. Il patienta plusieurs minutes tout en observant la poitrine de sa femme se soulever avec régularité, mais avec bien trop peu d'ampleur.

Son visage s'était déformé sous l'effet des piqûres. La douleur avait été si violente qu'elle s'était griffée sur les tempes, les joues, sur le cou. Sa gorge commençait à gonfler. Dominique s'empara de son portable et composa le 112.

Pas de réseau.

Il aurait dû s'en souvenir. Parfois, il était possible de capter un signal près de la piscine, mais dans la maison ou sur la terrasse, rien. Remonter jusque là, en de telles circonstances, c'était comme partir au bout du monde.

— Je vais appeler un médecin. Je suis de retour dans un instant.

Dominique se dirigea vers le téléphone fixe dans le hall d'entrée et consulta le petit répertoire posé juste en-dessous. Il loua la répulsion qu'éprouvait son ami pour les gadgets électroniques, car en moins de dix secondes il trouva à la lettre « D » : Docteur G. Ferrier. Il répondit tout de suite. Dominique se présenta, cita le nom de son ami propriétaire de la bastide, et résuma la situation. Le médecin s'étonna :

— Des abeilles ?

— Un essaim qui venait de s'installer dans la salle de bains. J'avais laissé les fenêtres grandes ouvertes.

— C'est curieux. En cette saison elles n'ont aucune raison d'être agressives.

— Peu importe, Docteur. Le fait est là, et Judith est allergique.

— Elle est consciente ?

— Non. Si elle était consciente, je ne vous aurais pas appelé. Elle est médecin, comme vous.

— Elle présente des gonflements ?

— Au visage et à la gorge. Pour le reste, je n'ai pas eu le temps de voir. Elle s'est protégée avec le couvre-lit, elle est encore enroulée dedans.

— Quelle quantité de Solu-Medrol avez-vous injectée ?

— 5 ml, mais je n'ai pas vu la concentration. Enfin, si, peut-être, mais je ne l'ai pas retenu.

— Avez-vous vu une canule de Guedel ?

— Je ne sais pas, ça ressemble à quoi ?

— À un tube coudé, de deux centimètres de section, un peu comme une virgule.

— Et ?

— Monsieur Mastrochristino, il y a quelque chose que notre ami commun ne vous a pas expliqué. Je suis son médecin depuis bien longtemps, certes, mais je n'habite pas la porte à côté. Au mieux, je peux être là dans trois quarts d'heure.

— Et qu'est-ce que je dois faire en attendant ?

— Vous devez trouver cette canule et la lui placer.

— Où ?

— Au fond de la gorge.

— Mais jamais elle ne m'a montré cela, ni comment la placer !

— Je vais vous expliquer. C'est plus facile à faire qu'on le croit.

Dominique regarda sa femme à quelques mètres de lui. Il sentit soudain l'irrésistible besoin de se rapprocher d'elle. Il dit :

— Je vais chercher la canule. Ne quittez pas. Si je la trouve vous m'expliquerez.

— Non. Raccrochez. Je me mets en route et je vous rappelle depuis ma voiture dans deux minutes.

— Et si je ne trouve pas de canule ?

— Dans ce cas, je vous conseille de mettre la main sur un scalpel ou un cutter.

*

Assis dans sa voiture, Morhange commençait à trouver le temps long. Il était sorti du Centre après une salve de réunions qui l'avaient mis de très mauvaise humeur, et attendait deux appels téléphoniques qui n'arrivaient pas. Le mobile sur lequel ils devaient aboutir n'avait jamais quitté sa voiture depuis qu'on le lui avait confié, et Morhange souhaitait que cela continue. Personne, ni au niveau professionnel, ni au niveau privé, ne connaissait l'existence de cet appareil, ni l'usage que Morhange en faisait.

L'impatience grandissante qu'éprouvait Morhange avait maille à partir avec sa volonté de ne pas appeler les deux hommes qui s'étaient emparés de la caméra. Il ne voulait pas leur laisser croire qu'il perdait son self-contrôle. Et, plus il y pensait, plus il était persuadé que l'homme qu'il avait eu en ligne lui avait dit exprès « que le point était réglé » à propos de Sabrina, sans rien préciser d'autre. Ceci signifiait deux choses. L'une était que Morhange n'avait pas à être informé des « détails » de cette opération. Il avait facilité le vol de l'image informatique du disque dur de Milos, et c'était tout. L'autre était plus cynique, et signifiait qu'aux yeux des deux hommes, seul comptait le contenu de la caméra. La vie de la jeune femme ne signifiait rien.

Morhange ne pouvait passer le deuxième coup de fil non plus, pour la bonne et simple raison qu'il ne connaissait pas le numéro à composer. Il y avait bien une touche préprogrammée sur son appareil portable, laquelle correspondait à une messagerie vocale. S'il souhaitait être mis en contact avec son commanditaire, il devait y laisser un message, et il recevait en retour une notification précisant l'heure à laquelle il serait rappelé. Cela pouvait être n'importe quand. Morhange soupçonnait d'ailleurs son interlocuteur d'être souvent en déplacement à l'autre bout de la terre, car même au beau milieu de la nuit, celui-ci lui semblait parfaitement éveillé.

La première des réunions avait été relativement simple à mener. Il s'agissait de faire la synthèse de l'opération menée contre le barrage d'Emosson. D'un point de vue purement technique, c'était un succès puisque, apparemment, aucune tentative menée par les autorités suisses pour trouver l'origine de l'intrusion n'avait abouti. Pour ce qui concernait l'exploitation des données enregistrées par les « renifleurs », la moisson avait été excellente. Tous les éléments convergeaient pour attester de la curiosité suspecte de la Chine dans les quelques minutes qui avaient suivi l'incident. Les ministères des affaires étrangères de chaque état de l'Alliance allaient pouvoir recevoir un rapport détaillé de leurs observations, lequel préciserait bien entendu qu'en aucun cas, ni le Centre, ni l'OTAN n'avaient la moindre responsabilité dans ce qui avait pu se passer au barrage.

C'est ensuite que les choses s'étaient envenimées. La seconde réunion avait eu pour objet l'intégration de Milos au sein du CILTI : elle avait rassemblé Sheppard et Wilson. Morhange avait commencé par écouter les arguments de ses subordonnés, et avait été très surpris par leur volonté commune d'accueillir sans délai le pirate parmi les troupes du Centre. C'est Sheppard qui avait commencé :

— J'ignore si je pourrai bosser avec ce type sans qu'il ne me fasse sortir de mes gonds. J'ai d'ailleurs été terriblement vexé lors de notre première réunion. Il s'est ouvertement moqué de nous, et de moi en particulier. Mais il faut se rendre à l'évidence : mieux vaut l'avoir avec nous que contre nous.

Morhange lui avait à peine laissé le temps de terminer :

— Il s'est moqué de nous après avoir réussi à pénétrer nos propres systèmes. Nous lui avons fourni toutes les raisons de railler.

Wilson était venu au secours du directeur de l'infrastructure :

— Milos a pu créer une machine virtuelle sur l'un de nos serveurs, monsieur, c'est un fait. Et il n'y a pas de raison d'en être fier. Mais vous le savez comme nous. Ils sont des milliers à tenter de pénétrer autant de systèmes partout dans le monde. Milos a juste été plus créatif que les autres.

— C'est bien ce qui m'insupporte, avait lancé Morhange d'un ton sec. Nous devrions être protégés contre toutes les intrusions. Qu'elles soient tentées par des kamikazes ou des contorsionnistes, je m'en contrefiche.

Sheppard avait tenté à nouveau sa chance, probablement pour remercier son collègue de minimiser sa responsabilité :

— Monsieur, vous savez bien que le risque zéro n'existe pas. Il faut l'évaluer et prendre les contre-mesures...

— Sheppard, je vous serais reconnaissant de ne pas m'abreuver de lieux communs. Vous vous croyez où ? Dans la société de consultants d'où vous venez ? Do as I say, don't do as I do1, c'est bien joli mais cela ne vous protège pas des vrais risques. La preuve en est faite. Milos a dû se marrer en voyant vos têtes.

— C'est bien pour cela, avait repris Wilson, qu'il vaut mieux avoir Milos de notre côté.

Morhange s'était levé puis avait posé ses deux mains sur la table de réunion. Il avait poursuivi, très bas, en regardant Wilson dans les yeux :

— Bien entendu. Et à chaque fois qu'un pirate réussira à pénétrer nos systèmes, nous procéderons à son recrutement. Vous êtes sérieux, Wilson ? C'est bien cela que vous me conseillez de faire ?

Sheppard avait enchaîné, visiblement énervé :

— Non, monsieur. Mais c'est le meilleur moyen d'exploiter « la chute des dominos » à court terme.

— Évidemment ! Vous croyez qu'il va nous la livrer comme ça ? Et qu'il ne se réservera pas le privilège de revendre cette technologie ailleurs, à sa guise ? J'espère que vous avez mieux à me proposer.

— Milos veut rentrer dans la légalité, monsieur. C'est sa seule motivation. Il fera des concessions pour cela. Je crois que nous pourrons compter sur lui, si nous lui donnons quelques garanties.

— Vous faites dans les ressources humaines, maintenant, Sheppard ? Milos veut peut-être se refaire une virginité avec notre aide, mais rien ne nous permet de croire qu'il n'est pas en pourparlers avec d'autres. Mettez-vous à sa place un instant. Miseriez-vous toutes vos chances sur un seul cheval ?

Wilson avait compris qu'il était inutile d'insister en ce sens et avait changé d'angle :

— Quelle est votre proposition, monsieur ?

Morhange s'était rassis et avait avancé ses pions.

— Nous devons disposer de la technologie de Milos. L'étudier. Nous rendre capables de l'exploiter à notre guise, et de juger de l'opportunité d'une collaboration pour ce que l'homme représente, et non pour le « deal » qu'il nous propose. Nous devons lui prendre la « chute des dominos ». Sabrina s'y emploie et y parviendra certainement très vite. D'autre part, si nous le forçons à patienter avant que nous ne lui ouvrions nos portes, nous pourrons juger à son attitude s'il est vraiment prêt à nous rejoindre ou non. Je compte bien multiplier les occasions d'user de sa technologie, avec son accord et sa participation, sans avoir à l'engager au sein de nos troupes. Cela nous laissera tout le temps d'analyser la réelle valeur ajoutée que représenterait son recrutement.

— Monsieur, avait dit Sheppard, si le lien entre l'incident d'Émosson et le Centre est établi, il vaut mieux que cette technologie ne soit pas dans nos mains.

— Ni son inventeur, avait rétorqué Morhange, satisfait d'avoir piégé son directeur de l'infrastructure. Raison de plus pour éviter qu'il soit parmi nous le cas échéant.

— Et comment pouvons-nous être sûrs que Sabrina arrivera à ses fins ?

— À ma connaissance, messieurs, depuis qu'elle est à notre service, Sabrina n'a jamais échoué.

Ses deux contradicteurs n'avaient pas répliqué. Morhange avait ensuite conclu :

— Officiellement, Sabrina est en mission de surveillance car nous soupçonnons Milos d'être à l'origine de l'incident d'Émosson, et nous savons qu'il est à Bruxelles. C'est tout ce dont nous avons besoin pour l'instant.

Morhange s'était levé, signifiant à ses deux acolytes que la réunion était terminée. Wilson était resté assis.

— Vous avez un problème, Wilson ?

— Oui, monsieur.

— Vous avez une minute pour me l'exposer.

— Je n'aurai pas besoin d'autant de temps. Je suis responsable des opérations spéciales, et c'est à moi qu'il revient de décider de leur modus operandi. J'ai accepté que l'on teste l'efficacité de la « chute des dominos » dans des conditions réelles en laissant Milos lancer l'attaque sur la centrale de La Bâtiaz. Le test est concluant et je ne compte pas en refaire d'autre. Pour moi, la « chute des dominos » entre parfaitement dans notre stratégie. En revanche, en sous-traitant cette attaque à une ressource qui ne fait pas partie du Centre, nous avons pris des risques. Je m'oppose à ce que l'on renouvelle un pareil essai.

Avant que Morhange eut le temps de répliquer, Wilson avait ajouté :

— À moins bien entendu que l'ordre nous vienne de plus haut.

Morhange avait explosé :

— Allez pleurer chez vos amis à l'OTAN si ça vous chante ! Vous trouverez certainement une bonne oreille au sein de la clique de planqués qui vous entoure. Vous ne voulez pas confier à Milos d'autre mise à l'épreuve ? D'accord. Mais moi je refuse de l'engager. Reste une seule solution. J'espère pour vous que Sabrina ne rentrera pas bredouille. Sinon, la « chute des dominos » nous passera sous le nez.

Morhange entendait encore sa propre voix mettre un point final à la conversation. Wilson avait en effet beaucoup d'amis bien placés à l'OTAN, ce qui lui avait été d'une aide précieuse lorsqu'il avait entendu parler de la création du Centre. Il disposait de toutes les compétences nécessaires à l'exercice des fonctions de Morhange, mais malheureusement pour lui, il avait été convenu en haut lieu – et bien à l'avance – que la direction du Centre serait attribuée à un Français.

Dans quelques jours tout ceci n'aura plus de raison d'être, s'entendit murmurer Morhange juste avant que le téléphone ne sonne.

1Faites ce que je dis, pas ce que je fais

Alvéoles est disponible en texte intégral ici...

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À bord

 

Le large n’est pas loin quand on vit sur une île.

Le bateau où je reste est amarré au port.

J’y séjourne à l’année, toute seule à son bord.

Fleuve asséché, ma rue garde un rythme tranquille.

...

Le bateau où je reste est amarré au port.

Il n’y arrive pas les échos de la ville.

Fleuve asséché, ma rue garde un rythme tranquille.

Le soleil y dessine à l’encre noire ou or.

...

Il n’y arrive pas les échos de la ville.

Le silence parfait convient à mon confort.

Le soleil y dessine à l’encre noire ou or.

J’accueille des pensées qui sagement défilent.

...

Le silence parfait convient à mon confort.

Occultant de mon mieux les regrets inutiles,

J’accueille des pensées qui sagement défilent,

Je capte la beauté qui se prend sans efforts.

...

4 février 2010

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Les coquillages sur le sable

 

Prés du fleuve bordé d'érables,

L'immensité insoupçonnable.

Le merveilleux parait aimable,

Je vis un instant délectable.

...

Espace serein, remarquable.

Canards et mouettes affables,

Créent une ambiance enviable.

La confiance est profitable.

...

Dans un éclairage admirable,

Tableau vivant incomparable.

Flottent des îlots dissemblables,

Sur des lacs aux contours instables.

...

Silence berceur, favorable,

Je m'endors sous un vieil érable.

Ô ma mémoire inestimable!

Les coquillages sur le sable!

...

                                                                          20 août 2012

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Compte-rendu d'une conférence donnée par Monsieur Georges Buisson, administrateur du domaine de Nohant, à la salle des festins du palais Jacques Cœur à Bourges, à l'occasion du bicentenaire de la naissance de George Sand :


George Sand est l’auteur de près de 90 œuvres de fiction. On oublie trop souvent qu’elle fut aussi un écrivain engagé et une journaliste politique de talent.

Le XIX°, puis le XX° siècle ont  édulcoré l’aspect politique de son œuvre pour deux raisons exactement opposées. L’académicien Edme Caro, par exemple, reproche à George Sand son engagement politique et contribue à construire l’ image rassurante (et fausse) de « la bonne dame de Nohant », auteur champêtre et régionaliste, qui a largement cours à l’époque. A l’opposé, dans la deuxième moitié du XX° siècle, beaucoup d’ intellectuels  considèrent que George Sand « n’est pas allée assez loin ».

Face à ces visions qu’il juge injustes ou réductrices, George Buisson s’est attaché à illustrer l’engagement profond,  réel et sincère  de George Sand. Un engagement qui s’enracine dans les contradictions et les souffrances de son enfance.

Par ses origines, George Sand  est à elle toute seule une synthèse des contradictions sociales, politiques et économiques de son temps. Elle est confrontée très tôt à l’injustice et à la discrimination sociale lorsque sa grand-mère, Marie-Aurore Dupin de Francueil, descendante du roi de Pologne par son fils naturel, le maréchal de Saxe, la sépare d’une mère aux origines modestes qu’elle juge indigne de l’éduquer.


Par ailleurs, grâce à son  précepteur Deschartres, médecin de campagne à Nohant qu’elle accompagne dans ses visites, la future George Sand découvre la société qui l’entoure et prend conscience de la misère des campagnes. Chaque fois qu’elle le peut, la petite Aurore pousse la porte qui la sépare de la ferme. Rien ne lui est plus étranger que le mépris envers ceux qui ne font pas partie de son milieu social.

Cette vie de « sauvageonne » ne l’empêche pas de « dévorer » dans le plus grand désordre les  volumes de la riche bibliothèque familiale, en particulier Le Contrat social de Jean-Jacques Rousseau dont la lecture est à l’origine de ses convictions républicaines.

Les engagements de George Sand n’ont rien d’abstrait ; ils s’enracinent toujours dans des situations vécues. A la mort de sa grand-mère, elle épouse le baron Casimir Dudevant. Son mariage est  un échec. Mis à part leurs convictions républicaines, ils n’ont rien en commun. Elle fait alors l’expérience intime des injustices et des servitudes de la condition féminine et découvre les rigueurs du code Napoléon qui prive la femme de tous ses droits pour les donner à l’homme. De là  vient son engagement féministe. Romancière prolifique, elle est la première femme à assurer son indépendance grâce à son travail.

L’engagement politique de George Sand se nourrit d’événements et de rencontres : celle de Jules Sandeau tout d’abord, qui l’emmène à Paris en 1830 et auquel elle emprunte une partie de son nom  (Sand est une abréviation  de Sandeau) ; elle assiste à la « Révolution avortée » qui donne le pouvoir au roi Louis-Philippe, s’inquiète des idoles du jour : Thiers,  Talleyrand et  La Fayette qu’elle méprise. Elle est surtout le témoin horrifiée des violences commises contre le peuple aux côtés duquel elle se range résolument.

A 26 ans, sa conviction est faite et elle n’en changera jamais  : elle se déclare  républicaine. Il lui a fallu beaucoup de courage pour rester fidèle à cette République alors considérée comme une utopie et qu’elle ne connaîtra que durant 7 ans. C’est à cette époque qu’elle écrit dans Le Figaro ( un journal « de gauche » à l’époque comparable au Canard Enchaîné ). En 1832, elle assiste aux obsèques du général Lamarque qui sert de prétexte à une manifestation républicaine ; la troupe tire sur le manifestants. « Voir le sang couler est une horrible chose » écrit George Sand ; cette horreur du sang versé explique son pacifisme et son attitude au moment de la Commune de Paris qui lui fut si souvent reprochée.


En 1833, elle rencontre Michel de Bourges. Avocat « éloquent, simple et grandiose », il défend au Palais Jacques Cœur, alors transformé en tribunal, des ouvriers jugés pour faits de grève, un droit qu’elle justifiera, elle aussi, dans ses écrits. Elle fait également la connaissance de La Mennais qui incarne une vision sociale et progressiste du christianisme. Croyante, mais anticléricale, George Sand admire  cet homme qui lui montre une dimension de la foi qu’elle n’avait pas soupçonnée.

L’une des étapes les plus importantes de sa formation politique demeure la rencontre avec Pierre Leroux. Cet ouvrier typographe est un authentique homme du peuple qui lutte à la fois pour l’émancipation économique des prolétaires et pour le développement d’une culture ouvrière, position très originale à l’époque. Elle lui sera toujours fidèle et l’aidera de ses deniers.

Au contact de Pierre Leroux, George Sand comprend que l’émancipation du peuple passe par l’éducation. Consciente que la diffusion des livres est aussi un problème financier, elle fera éditer ses œuvres dans des  éditions « à quatre sous », ancêtres de nos « livres de poches ».
 
A la veille de la Révolution de 48, elle écrit coup sur coup deux romans très engagés, qui comptent parmi les plus forts de son œuvre : Le Meunier d’Angibault qui traite de la question des paysans et des ouvriers boulangers et Le Péché de Monsieur Antoine où elle dénonce les excès de la civilisation industrielle et développe des préoccupations écologiques.

Quand éclate la Révolution de 48, George Sand est consciente de la fracture entre le peuple de Paris et celui des campagnes. Conseillère respectée et écoutée, elle a ses entrées dans tous les ministères du gouvernement provisoire et déploie une activité intense : elle fonde le journal La Cause du Peuple et s’attache dans Les  Bulletins de la République à expliquer et à justifier les grandes décisions de la Deuxième République : abolition de l’esclavage, droit au travail et à la rémunération, instauration du suffrage universel, abolition de la peine de mort…Elle est profondément meurtrie par la répression sanglante du général Cavaignac en juin 48 et par l’arrestation de Blanqui et de Raspail, qui seront  jugés et emprisonnés au Palais Jacques Cœur, à Bourges.

 Après l’élection de Louis-Napoléon Bonaparte et durant tout le Second Empire, elle se dépense sans compter en faveur des prisonniers politiques. « Pour sauver mes amis, affirme-elle, je suis prête à mettre les pieds dans tous les crottins. »

 George Sand a près de 70 ans au moment de la Commune de Paris ; contrairement à Marx, elle ne croit pas aux vertus de la violence et refuse le « dictature de l’idéal » et le mépris du suffrage universel.

Devenue plus sereine et plus « contemplative », elle connaîtra, à la fin de sa vie les débuts de la Troisième République qui règle les grands thèmes sandiens : séparation de l’Eglise et de l’Etat, instruction gratuite et obligatoire.

Dans une lettre de 70 pages adressée à son vieil ami Flaubert (qui, lui,  ne croit pas à la politique), elle écrit cette phrase qui la résume tout entière, avec son constant optimisme et son courage indomptable : « Tâchons d’améliorer l’homme en nous et autour de nous et de pousser le siècle, au risque de nous casser les bras. »

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Lithophyse (blessure d'étoile)

12272823491?profile=original"Oeuf du tonnerre" ("Thunderegg", lithophyse, agate, Oregon, Etats-Unis)

Lithophyse

 

Etrange fleur

Blessure d'étoile

Oeuf du tonnerre

Ophiure imaginaire

Poussière transfigurée

Premières lueurs

D'un hiver boréal

Réveil de la matière

Primaire pie-mère

D'une aurore bleutée

Innocente candeur

Rose de cathédrale

Pentacle d'avant Collomb

Mystérieux blason

Hymen pétrifié

Michel Lansardière

12272823890?profile=originalAgate (lithophyse, agate rouge avec au centre du quartz, Sankt-Egidien, Saxe, Allemagne)

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C'est en 1837 que Frédéric Chopin fit la connaissance de George Sand. Entre ces deux êtres que tout séparait naquit une liaison passionnée qui dura neuf ans.

Musicien de génie, profondément attaché à son pays natal (son père était français et sa mère polonaise), Chopin se fixa à Paris après l'écrasement de l'insurrection polonaise et la mise à sac de Varsovie par les troupes russes en juillet 1831. C'est un homme d'une grande intelligence et d'une profonde noblesse de cœur, mais il est doté d'une sensibilité presque maladive et d'une santé fragile... "Son esprit était écorché vif, écrit de lui George Sand... le pli dune rose, l'ombre d'une mouche le faisait saigner."

Conservateur et sédentaire, il se plaît dans l'atmosphère raffinée des salons parisiens. George Sand, qui préfère la vie champêtre de Nohant aux attraits de la capitale, est son exact opposé ; sa célébrité garde un parfum de scandale, elle aime les changements et l'aventure, prône l'émancipation des femmes et ne cache pas ses sympathies républicaines.

Comme la littérature l'avait rapprochée de Musset, c'est la musique qui rapproche George Sand de Frédéric Chopin. "Je l'ai revue trois fois, écrit Chopin... Elle me regardait profondément dans les yeux, pendant que je jouais. C'était de la musique un peu triste, légendes du Danube ; mon cœur dansait avec elle au pays. Et ses yeux dans mes yeux, yeux sombres, yeux singuliers, que disaient-ils ? Elle s'appuyait sur le piano et ses regards embrasants m'inondaient."

En 1838, pour tenter de rétablir la santé défaillante de Chopin et soigner son fils Maurice, issu de son mariage avec Casimir Dudevant, George Sand les emmena tous les deux, ainsi que sa fille Solange, sur l'île de Majorque, au sud de l'Espagne. Ils sont loin de se douter que cette même Solange, petite fille espiègle et pleine de vie qui batifole gaiement sur le pont du bateau sera, des années plus tard, à l'origine de leur rupture.

Ils trouvèrent à se loger dans le cadre pittoresque mais insalubre de la Chartreuse de Valldemosa, un ancien monastère à moitié en ruine. Si ce séjour fut profitable à George Sand et à ses enfants, il se transforma en revanche pour Chopin, dont la santé se dégrada rapidement en raison du climat humide de l'île en hiver, en un véritable calvaire : les pluies torrentielles moisissent les murs et les chambres sont presque impossibles à chauffer. Chopin, atteint d'une maladie que l'on n'appelait pas encore "tuberculose", mais "phtisie", dont il mourra en 1849 et que l'on ne savait pas soigner, tousse et crache le sang ; le cadre étrange de la Chartreuse suscite en lui des impressions pénibles et jusqu'à des hallucinations. "Le cloître était pour lui plein de terreurs et de fantômes, écrit George Sand dans ses Mémoires, même quand il se portait bien. Il ne le disait pas et il fallait le deviner. Au retour de mes explorations nocturnes dans les ruines avec mes enfants, je le trouvais, à dix heures du soir, pâle, devant son piano, les yeux hagards et les cheveux comme dressés sur sa tête. Il lui fallait quelques instants pour nous reconnaître."

Les habitants de Majorque, effrayés par la maladie de Chopin et prévenus contre George Sand, les tiennent à l'écart...

C'est pourtant au milieu de ce calvaire que Chopin trouva la force d'achever ses admirables Préludes. "Ce sont des chefs-d’œuvre, plusieurs présentent à la pensée des visions de moines trépassés et l'audition de chants funèbres ; d'autres sont mélancoliques et suaves ; ils lui venaient aux heures de soleil et de santé, au bruit du rire des enfants sous la fenêtre, au son lointain des guitares, au chant des oiseaux sous la feuillée humide, à la vue des petites roses pâles épanouies sous la neige."

Le calvaire finit pourtant par prendre fin. Dès que les forces de Chopin le permettent, cette étrange "famille" regagne la France à la fin de l'hiver, via Barcelone et Marseille. "Je quittais la Chartreuse avec un mélange de joie et de douleur. J'y aurais bien passé deux ou trois ans, seule avec mes enfants. Le ciel devenait magnifique et le lieu enchanté. Notre installation romantique nous charmait... Le malade lui-même eût été adorablement bon de guérir. De quelle poésie sa musique remplissait ce sanctuaire, même au milieu des plus douloureuses agitations ! Et la Chartreuse était si belle sous ses festons de lierre, la floraison splendide dans la vallée, l'air si pur de notre montagne, la mer si bleue à l'horizon ! C'est le plus bel endroit que j'aie jamais habité, un des plus beaux que j'aie jamais vus."

Conformément à la conception romantique de la création artistique, ce douloureux épisode se révéla "fécond" puisqu'il fut à l'origine d'un très beau roman de George Sand : Un hiver à Majorque et d'une œuvre musicale qui compte parmi les plus accomplies de la littérature pianistique.

Les citations entre guillemets sont extraites du chapitre V de l'autobiographie de George Sand Histoire de ma vie, texte établi, présenté et annoté par Georges Lubin, Bibliothèque de la Pléiade, Gallimard (1978), et de : Un hiver à Majorque : texte établi, présenté et annoté par Jean Mallion et Pierre Salomon, collection de l'Aurore, Editions Glénat, 1993. Cette édition comporte également en appendice le chapitre V de l'autobiographie de George Sand. Les Préludes de Frédéric Chopin ont fait l'objet de nombreux enregistrements, les plus célèbres sont ceux d'Arthur Rubinstein et de György Cziffra.
 
 
 
 

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Anna Akhmatova

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Anna Akhmatova (en russe : Анна Ахматова ; 23 juin 1889 - 5 mars 1966) est le nom de plume d'Anna Andreïevna Gorenko (en russe : Анна Андреевна Горенко), une des plus importantes poétesse russes du XXme siècle .

 

Egérie des acméistes, surnommée la « reine de la Neva » ou « l'Âme de l'Âge d'Argent », Anna Akhmatova demeure aujourd'hui encore l'une des plus grandes figures féminines de la littérature russe.

 

L'œuvre d'Akhmatova se compose aussi bien de petits poèmes lyriques, genre qu'elle contribue à renouveler, que de grandes compositions poétiques, comme Requiem, son sombre chef-d'œuvre sur la terreur stalinienne. Les thèmes récurrents de son œuvre sont le temps qui passe, les souvenirs, le destin de la femme créatrice et les difficultés pour vivre et pour écrire dans l'ombre du stalinisme.

 

L'or se couvre de rouille, l'acier tombe en poussière,

Et le marbre s'effrite. Tout est prêt pour la mort

Ce qui résiste le mieux sur terre, c'est la tristesse,

Et ce qui restera, c'est la Parole souveraine

 

Anna Akhmatova

 

 

Paisible coule de Don

La lune entre les maisons

La lune entre sans façons,

Elle voit une ombre dans la maison.

Cette femme est malade.

Cette femme est solitaire.

Le mari mort, le fils est en prison.

Priez à mon intention !

Depuis dix-huit mois je hurle : reviens !

Reviens à la maison !

Je rampe aux pieds des assassins,

Mon effroi, mon garçon !

 

 

Et j'ai appris l'affaissement des visages,

la crainte qui sous les paupières danse,

les signes cunéiformes des pages

que dans les joues burine la souffrance ;

les boucles brunes, les boucles dorées

soudain devenir boucles d'argent grises,

faner le sourire aux lèvres soumises,

et dans le rire sec la peur trembler.

Et ma prière n'est pas pour moi seule,

Mais pour tous ceux qui attendaient comme moi

dans la nuit froide et dans la chaleur

sous le mur rouge, sous le mur d'effroi.

 

1940 (Requiem, Epilogue)

 

"Elle s'était drapée dans les mots de la poésie, dont elle fit son maquis, sa terre de résistance. Elle reste la recluse, la beauté irradiante mise en cage par les bourreaux staliniens. Interdite de publication, traquée par la police et par les déportations ou la mise à mort de ses proches, elle semble par la force tranquille de ses poèmes s'opposer seule à la tyrannie du monde. Sa poésie, à peine redécouverte, nous saisit par ce qui semble irradier d'elle : une pureté d'eau.

 

En ces temps toujours incertains, l'image et les mots de cette statue de la résistance au mal, à l'extermination folle, sont toujours dressés et actuels :

 

Mon Dieu nous régnerons avec sagesse

bâtissant des églises au bord de la mer

et aussi des phares élevés

Nous sauvegarderons l'eau et la terre

et nous ne ferons du mal à personne

 

(Juste au bord de la mer)

 

Nous n'avons sans doute pas besoin de Dieu pour réaliser cette prophétie mais sûrement d'Anna Akhmatova." (Gilles Pressnitzer)

 

(In memoriam A.A.) :

 

 

                                                            Demain la Russie sera belle !

 

 

 

                                              Un train à vapeur chemine interminablement

                                                               Dans l’océan de la plaine.

              

                                                Le Palais d’Hiver est tombé,

                                               Mais ce n’est pas le printemps.

 

                                     Les nouvelles vont plus vite que le bonheur.

 

                      Mais pour les cœurs que réjouit la pie perchée sur la barrière

                                             Non, ce n’est pas le même hiver.

 

                                              Demain, la Russie sera belle !...

 

                                                            Demain ?

 

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"Aux terribles années de la Iéjovchtina*, j'ai passé dix-sept mois à faire la queue devant les prisons de Leningrad. Un jour, quelqu'un crut me reconnaître. Alors, derrière moi, une femme aux lèvres bleuies et qui, bien sûr n'avait jamais entendu mon nom, sembla s'éveiller de la torpeur où nous étions toutes plongées et me chuchota à l'oreille (là bas, nous ne parlions toujours qu'à voix basse) :

 

 - Et ceci, vous pourriez le décrire ?
Et j'ai répondu :
- Oui.

Alors, quelque chose comme un sourire glissa sur ce qui, un jour, avait été son visage."

 

 

"léjovchtina" * : Période de Lejov, Nikolaï Ivanovitch Lejov (en russe : Николай Иванович Ежов), policier et homme politique soviétique né le 19 avril (1er mai) 1895 à Saint-Petersbourg en Russie et mort fusillé sur ordre de Staline et de Lavrenti Beria le 3 février 1940 à Moscou.

 

Chef suprême du NKVD de septembre 1936 à novembre 1938, il est le principal artisan de la mise en œuvre des Grandes Purges staliniennes. En 1936, il remplace Guenrich Lagoda au poste de commissaire du peuple à l'intérieur où il poursuit et accentue les purges entreprises par son prédécesseur, d'où le nom Iejovtchina qu'on donne à cette Grande Terreur, qui gagne démesurément en intensité jusqu'à aboutir à l'assassinat d'une balle dans la tête d'au moins 750 000 personnes, souvent choisies au hasard pour atteindre les quotas fixés par villes ou régions (soit environ un citoyen soviétique sur 200).

 

 

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Alvéoles (17)

Départs

Franz Kettenmeyer s'envoyait son troisième Jack Daniels devant le regard réprobateur de son ami John Owl.

— Tu sais bien que je n'aime pas l'avion, dit Franz. Imagine qu'à chaque fois que tu prends le métro tu aies des crises d'angoisse, et tu comprendras ce que je ressens.

— Je le conçois aisément. En revanche, je n'ose pas imaginer l'état dans lequel tu seras lors de ton retour à Genève.

— Moi je l'imagine bien, et je m'en contrefiche. Ta sobriété n'a d'égale que ton talent à habiller notre mariée financière, mais elle ne t'autorise pas à me donner des leçons. Tu ressembles à un mormon face à un irlandais un soir de St Patrick.

— Arrête avec tes métaphores à la con, Franz. Je m'inquiète pour ta santé, c'est tout... et sache que la manière dont nous validons tes comptes n'a rien d'illégal.

— J'espère bien !

— Heureusement que tu n'entres en décadence que lorsque tu te déplaces, dit John en levant son verre de Perrier.

— Heureusement que je me déplace peu, surtout. D'ailleurs, je commence à passer pour un snob au sein du comité de direction. J'ai personnellement veillé à réduire drastiquement les frais de déplacement au sein du groupe, j'ai fait déployer des systèmes de vidéoconférence partout, mais lorsque j'utilise mon Falcon, je ne montre vraiment pas l'exemple.

— Et ça te donne des remords, sans doute ?

Franz contempla avec satisfaction son verre bientôt vide.

— Pas le moins du monde.

— Je m'en doutais.

— Mes heures de vol ont un caractère intégralement professionnel. On ne peut pas en dire autant de Dieter et Gerhard.

— Ils vont bien, tes frangins ?

— Dieter sèche, Gerhard engraisse. Et ce ne sont pas les secousses qui l'agitent quand il s'envoie ses putes de luxe qui vont compenser ses excès de table.

John ne put s'empêcher de sourire :

— Je vois que tu considères Gerhard toujours avec autant de nuance.

— Je ne partage ni ses jeux, ni son mode de vie, c'est tout. Ne te méprends pas, John : mes frères sont tous deux très compétents dans leur domaine. Mais s'ils étaient vraiment aux commandes du groupe, nous aurions été servis au petit-déjeuner d'un de vos géants de l’agroalimentaire depuis longtemps.

— Je sais. Pas mal de mes confrères m'ont confié l'étonnement de leurs clients : dans votre secteur d'activités, vous êtes la dernière entreprise entièrement familiale en Europe. Pour eux, votre existence est un non-sens intégral.

Franz s'était jusqu'ici montré jovial malgré son appréhension du vol au-dessus de l'Atlantique, mais subitement, toute trace d'ébriété disparut. C'est ce que John appréciait le plus chez son ami : en toute circonstance il pouvait redevenir le capitaine d'entreprise que les médias glorifiaient régulièrement.

— Je ne suis pas surpris, John. Il y a encore des choses auxquelles vos rapaces financiers sont allergiques par principe. Même au plus profond de la crise financière en 2009, il s'en est encore trouvé pour vouloir prendre des parts de marché dans nos propres fiefs.

John ajusta son dos au canapé de cuir. Il connaissait le discours de son ami par cœur, et il le trouvait d'ailleurs pleinement justifié. C'était principalement pour cette raison qu'ils avaient commencé à travailler ensemble, après de nombreuses années où la vie les avait éloignés l'un de l'autre. Leurs études étaient bien loin.

— Tu sais bien, dit Franz, que depuis plus de quinze ans, les clients de tes chers confrères font un lobby d'enfer à Bruxelles, Luxembourg et Strasbourg. Ils ont tous pignon sur rue. Certains ont même poussé le vice jusqu'à engager à prix d'or d'anciens hauts fonctionnaires européens pour noyauter les institutions.

John prêtait l'oreille à son ami Franz avec d'autant plus de plaisir qu'il ne comprenait rien à l'Europe et à son fonctionnement. Comment un conglomérat de plus de vingt états (et presque autant de langues officielles) pouvait-il s'entendre et faire fonctionner de manière cohérente autant d'institutions aussi compliquées ? Union Européenne, Commission, Parlement, Conseil des ministres, constitution, traités : vu depuis ses tours de verre new-yorkaises, tout ceci lui avait toujours fait l'effet d'un vieux moteur diesel impossible à faire tourner rond.

— Cela a commencé par l'autorisation de cultiver certains produits génétiquement modifiés, poursuivit son ami. La fameuse pomme de terre super-amidonnée a été la pionnière en 2010. L'Europe a dit « ok, nous n'interdisons pas ce produit, mais chaque état-membre est libre d'autoriser sa culture ou de l'interdire ». Résultat : moins d'un an plus tard, tous les pays (sauf la France) ont donné leur feu vert. D'autres cas ont suivi, bien plus dommageables. Les brèches se multiplient, John. Écoper ne suffit déjà plus.

Franz s'interrompit pour commander un dernier « Jack ». John n'exprima pas la moindre réprobation : son ami s'était effacé derrière le chef d'entreprise, et resterait pour quelques minutes encore insensible à tout propos d'ordre privé.

— Je leur donne moins de trois ans pour arriver à leurs fins. Une fois le pouvoir exécutif européen dans leur poche, ils lanceront le tsunami des OGM à l'assaut du vieux continent. Nous aurons beau rester une entreprise qui n'est pas à vendre, ils vont s'employer à nous affaiblir. Nous isoler. Nous étouffer. Jusqu'à ce que nous n'ayons plus d'autre choix que de les laisser entrer dans notre capital.

— Ton groupe résiste très bien aux pressions, Franz. Ne joue pas les victimes avec moi.

— Il résiste, et il peut encore reprendre des positions avantageuses à court terme. Mais dans une Europe telle qu'elle se dessine, une entreprise de droit suisse n'a qu'un poids tout relatif auprès des commissaires européens. Je fais travailler plus de monde en Europe que bien d'autres entreprises, mais on ne m'écoute pas autant que si j'étais français ou allemand. Non, John, si je veux conserver une seule chance de résister à la guerre qui se prépare, je dois avoir cinq as dans mon jeu. Pas moins.

Franz accueillit son whisky avec le visage formaté qu'il avait arboré sur la couverture de « Fortune » l'année précédente.

— C'est pour cela que j'ai lancé mes deux frères à l'assaut des recherches les plus ambitieuses de l'histoire du groupe. Et c'est pour cela aussi que j'ai besoin de toi pour que nos comptes ne laissent rien soupçonner des investissements colossaux consentis en matière de R&D. Nos ennemis nous observent de très près.

— Je sais tout cela, Franz. Nous avons bien travaillé. Tu peux dormir sur tes deux oreilles.

— Je te fais confiance et je te remercie. Sans toi je n'aurais pas pu utiliser à ma guise les budgets dont j'ai besoin. Surtout avec la réputation de transparence que notre père a entretenue avant de me céder les commandes du groupe.

— J'espère que tu réussiras. Cela ne me ferait pas plaisir de voir l'empire de mon ami mourir comme César face à ses traîtres.

— César en a terminé avec la mise au point de son arme secrète, John. Plus rien ne pourra arrêter le processus. Mais moi, contrairement aux ayatollahs du transgénique, je ne vais tuer personne.

— En es-tu si sûr ?

— J'en suis certain. Pourquoi le ferais-je ? L'Occident doit bien vivre, pour qu'il paie la nourriture que je vais lui vendre.

Un homme en uniforme s'approcha des deux amis.

— Mister Kettenmeyer ? Ready when you are.

— Je suis à vous dans une minute.

John acheva son verre d'eau. Il s'attendait à voir son ami faire de même avec le whisky, mais Franz se leva sans même y jeter un regard.

— Dans moins d'un mois, les médias vont s'emparer de toute cette affaire. Ça va être l'affolement. Les gouvernements vont probablement paniquer. La presse, va complètement perdre la boule, car il sera difficile de faire la différence entre ceux qui diront n'importe quoi et ceux qui feront écho de ce que nous leur aurons dicté. Et moi, je vais simplement me mettre au travail. Attends-toi à valider le plan financier le plus ambitieux de toute ta vie.

Ils se serrèrent la main avec énergie, comme au temps où, étudiants, ils partageaient les mêmes positions dans leur équipe de football américain.

— On va sauver le monde, John. Toi et moi.

John mit la sortie de son ami sur le compte de l'alcool – sauver le monde, rien que cela.

Franz n'était pas de cet avis, mais il était encore trop tôt pour lui donner tous les gages de sa détermination.

Alvéoles est disponible en texte intégral ici...

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FRAICHEUR

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  • FRAÎCHEUR
  • Je me souviens de cette première fois ou je la vis ..
  • Elle paraissait si fragile , toute menue , mais en l'approchant de près je découvris un regard remplit de cette force sereine qu'on les personnes ayant parcouru la plus grand
  • e partie du chemin .
  • C'est ainsi que cette rencontre apporta dans mon existence , de merveilleux moments de vie ..de bien être et de rires .
  • Elle était assise à une terrasse de café ; une table à côté de la sienne étant libre je m'installais et commandais un citron pressé bien frais , ce qu'elle même était en train de déguster .
  • Je ne sais pourquoi je l'observais , sentant mon regard elle me sourit .
  • " Voulez vous que nous partagions ce verre ensemble " me dit elle .
  • " Mais avec plaisir " !! Et nous voilà bavardant comme des amies se retrouvant après de longues années d'absence..
  • Jeanne c'est ainsi qu'elle se prénommait me confia ses chagrins ...une dame âgée , cela était indéniable , mais son visage avait gardé cette fraîcheur , qu'aucun artifices n'avait ternit au fil des ans ... elle était touchante Jeanne et chaque semaine je la retrouvais avec ce sentiment d'être en sa compagnie sur un oasis ..partageant avec elle la fraîcheur d'un citron pressé .
  • Solen le 19 Aout 2012 à 21 heures

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Pour fêter son 10è anniversaire, le Belgo Festival de Waterloo propose un programme de valeur. Vu le succès des préventes à des prix avantageux, hâtez-vous de réserver.

Belgo Festival 2012 de Waterloo

 

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Retrouvez toutes les informations sur le Belgo Festival 2012 et sur la vie waterlootoise sur Sudinfo Waterloo :

Sudinfo Waterloo

 

Que votre journée soit belle !

 

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Compte-rendu d'une conférence de Monsieur Georges Buisson, administrateur du domaine de Nohant, prononcée à Bourges à l'occasion du bicentenaire de la naissance de George Sand.

Si George Sand se donna parfois des allures masculines et si certains de ses contemporains, et non des moindres, lui reprochèrent "de se comporter comme un homme", elle ne cessa de revendiquer, sa vie durant, sa féminité. Il faut remonter à son enfance pour comprendre ce paradoxe.

Bien avant Freud, George Sand essaya d'analyser certains de ses comportements à la lumière de ses souvenirs d'enfance : "Mes souvenirs, dit-elle, remontent à un âge très ancien"... Une enfance marquée par deux grands traumatismes : la disparition brutale du père et la séparation d'avec la mère, mais une enfance qui eut aussi ses moments de bonheur et ses amitiés passionnées.

Son attitude par rapport au mariage est pour le moins paradoxale. Elle se rend compte très vite que son union avec le baron Casimir Dudevant est un échec et elle fera tout pour y échapper, mais elle éprouve un "attrait naturel et invincible" pour les tâches traditionnellement dévolues aux femmes : éducation des enfants, travaux d'aiguilles, cuisine, soins du ménage...

George Sand considère que le contexte dans lequel les gens se marient à son époque est négatif. Sur l'éducation des femmes et la sexualité dans le mariage, elle a cette phrase terrible : "Nous les élevons comme des saintes et nous les livrons comme des pouliches."

La "posture masculine" de la baronne Aurore Dudevant, sa volonté de s'habiller en homme et surtout son changement de nom correspondent à une volonté d'échapper à une filiation confuse, de renaître, d'être quelqu'un de nouveau. Pour cela, elle se donne un prénom masculin : George, et un nom emprunté à un homme, qu'elle transmettra à ses descendants : Sand, abréviation du nom de Jules Sandeau.

George Sand ne veut pas "singer les hommes", mais acquérir les privilèges de l'indépendance et de la liberté d'action qui leur sont traditionnellement dévolus. Pour le reste, la grande affaire de la vie d'une femme est la maternité : "l'homme produit des idées, affirme-t-elle, mais la femme donne la vie."

Les sentiments d'une mère pour ses enfants

Vis-à-vis de ses amants, Jules, Alfred et Frédéric, George Sand se comporte davantage en mère qu'en amante. Ce qu'elle recherche chez les hommes, ce n'est pas leur force, mais leur faiblesse. Vis-à-vis du peuple, cette autre grande passion de sa vie, elle éprouve aussi les sentiments d'une mère pour ses enfants.

Si elle dénonce l'infériorité dans laquelle la femme est maintenue, George Sand n'en renie pas pour autant sa "part féminine". Après le coup d'Etat de Louis-Napoléon Bonaparte, elle refuse de s'exiler comme Victor Hugo, se dépense sans compter pour sauver ses amis républicains et dénonce la "posture héroïque", orgueilleusement masculine, de ceux qui refusent l'amnistie.

Elle se battra pour le suffrage universel, mais s'opposera à la participation des femmes à la vie politique. Elle ne croit pas qu'une femme puisse concilier engagement politique et vie privée et refusera de devenir députée.

Sa "part féminine", c'est peut-être aussi son rapport particulier à l'écriture, cette "facilité" qu'on lui a parfois reprochée, sa modestie aussi, son sentiment de ne pas être un écrivain de tout premier plan, son horreur du sang versé qui la conduira à une attitude pacifiste au moment de la Guerre de 1870. Elle veut croire en un monde de paix et impute aux hommes, plus enclins que les femmes aux engagements partisans, la reponsabilité de la guerre et de la violence.

Si George Sand s'est parfois servie de sa plume comme d'une épée, elle n'a pas craint, à l'inverse de Flaubert qui revendique pour les auteurs un devoir de réserve, de "mettre son coeur dans ses écrits". "Femme en tout et toujours", écrira Zola, dans un portrait empreint d'une misogynie certaine, George Sand veut préserver les droits de la sensibilité et garder une place à l'espérance. Elle tenta dans sa vie et sa création littéraire de concilier les qualités de la femme et la liberté d'action de l'homme, de n'être, à l'instar de l'une de ses héroïnes, Manon, "ni un homme, ni une femme, mais les deux avec les qualités des deux sexes."

Avec le recul, concluait Georges Buisson, la personnalité et l'oeuvre de George Sand apparaissent comme "une bouffée d'air féminin dans un siècle écrasé par les hommes."

Bibliographie :

George Sand : textes choisis et présentés par Huguette Bouchardeau (HB éditions) - George Sand et le parti du Peuple par Jean-Claude Sandrier - Avez-vous lu Sand ? par Sylvie Delaigne-Moins aux éditions Lancosme - George Sand ou la scandale de la liberté par Joseph Barry, aux éditions Points.
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Rebaptisée«La chambre de passage»

Dans ma modeste  résidence,

Une chambre restée fermée,

Agréablement parfumée,

Est habitée les jours de chance.

...

Une chambre restée fermée,

Que je fleuris ô joie immense!

Est habitée les jours de chance,

Par une âme soeur tant aimée.

...

Que je fleuris ô joie immense!

Elle sera vite animée

Par une âme soeur tant aimée,

Y circulera l'espérance.

...

Elle sera vite animée,

Conservera les confidences,

Y circulera l'espérance.

L'amitié ne s'éteint jamais.

...

Conservera les confidences,

La chambre qu'il faut refermer.

L'amitié ne s'éteint jamais.

Hélas! s'impose l'évidence.

...

La chambre qu'il faut refermer,

Après une heureuse croyance,

Hélas! s'impose l'évidence,

Porte un autre nom désormais.

...

18 août 2012

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LA DANSEUSE

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La Danseuse

 

Elle aime ces airs qui lui donnent envie de laisser éclater l'amour qu'elle a pour la Vie .
Tourner, Valser..cela lui mets le rouge aux joues , ce rouge qu'elle aime et qui est sa personnalité

 

Parfois assise ou allongée elle ferme les yeux ..elle ne dort pas , elle voyage ,elle rêve ,elle danse.
Les notes de musique s'élèvent et l'emporte vers des pistes , rien que pour elle ...elle ne voit personne , elle danse .

 

Ses pieds se meuvent et bientôt la voilà qui se lève et là dans son salon lallalala elle tourne , elle fredonne et danse , danse .

 

La danse c'est sa Vie et qu'importe qu'elle soit triste ou gaie cette danseuse virevolte au son de la mélodie . 

 

Valse de rêve, valse d'amour !
Au soir exquis
Son rythme l'appelle

                                                                 Solen le 18 Aout2012

 

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Un livre d’Isabelle Papieau, paru aux éditions l’Harmattan : Arts et société dans l’œuvre d’Alain-Fournier, montre un écrivain beaucoup plus « moderne » et intéressé par son époque qu’on ne l’imagine habituellement.

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Alain-Fournier, de son vrai nom Henri Alban Fournier, eut une vie brève et intense, marquée par quelques étapes essentielles : son enfance nourrie des paysages du Berry et de la Sologne, sa rencontre et son amitié avec Jacques Rivière, son amour impossible pour Yvonne de Quiévrecourt, croisée à Paris, en 1905, le jour de l’Ascension , le succès de son unique roman Le Grand Meaulnes, paru en 1913, un an avant sa mort sur le front, à l’âge de 28 ans, le 22 septembre 1914.

 

« De quelle façon, se demande l’auteur, à l’articulation des XIXème et XXème siècles, l’oeuvre d’Alain-Fournier traduit-elle sa perception des signes du modernisme et des courants anticonformistes qui estompèrent progressivement l’impact de la culture traditionnelle ? »

 

Isabelle Papieau a cherché la réponse à cette question dans les écrits d’Alain-Fournier (roman, ébauche de roman, nouvelles, poèmes, chroniques littéraires, correspondance avec Jacques Rivière…), ainsi que dans  les souvenirs de sa sœur Isabelle, épouse de Jacques Rivière. L’homme qu’elle décrit est un individu complexe, pris entre l’appel de la vie intérieure et la tentation de l’aventure,  la nostalgie du passé et les séductions de la modernité.

 

On a tôt fait de voir en Alain-Fournier un rêveur nostalgique et introverti, voué à la poursuite d’un idéal passéiste. C’est oublier que cet amoureux des paysages de la Sologne vécut aussi à Paris dont il connut la vie trépidante et mélangée avec ses cafés, ses théâtres, son opéra, ses music-halls…C’est oublier aussi son enthousiasme pour l’aventure et la découverte des pays exotiques à la culture méconnue, son engouement pour le modernisme et ses avant-gardes : fauvisme, symbolisme, Art nouveau…sa passion pour le sport, les nouveautés de son temps et la puissance de la « conquête mécanique » : électricité, bicyclette dont il était un fervent adepte, chemin de fer, automobile, aéroplane…

 

Loin d’être tenus à distance, tous ces centres d’intérêt nourrissent l’ensemble de son œuvre, y compris Le Grand Meaulnes, de même que son attrait pour  les pédagogies nouvelles et les prémisses de la « psychologie des profondeurs ».

 

Autre aspect méconnu d’Alain-Fournier abordé par Isabelle Papieau : le chrétien fervent et compatissant, souffrant des tragédies de l’existence, mais assoiffé de pureté, de plénitude et d’éternité.

 

Après avoir commencé sa carrière dans le journalisme et la communication, Isabelle Papieau a été professeur de Lettres modernes. Docteur en sociologie, elle enseigne actuellement cette discipline et effectue parallèlement des recherches sur les représentations.

 

Arts et société dans l’œuvre d’Alain Fournier d’Isabelle Papieau, aux éditions l’Harmattan

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