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La fin d'un arbre remarquable

12272820684?profile=originalLa fin d'un arbre remarquable. Un hêtre tortillard ou fau, dans la forêt de Sionne entre Domremy et Grand,département des Vosges. Il était d'une taille exceptionnelle. Il était magnifique.

Sionne reste une de nos haltes préférées quand nous faisons une sortie orchidées en Champagne.

Ne dirait-on pas un dragon représenté par une de ses branches restantes ?

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Le meilleur des lots

 

Doux ami

 

Baudelaire fit l’inventaire

De lots offerts à des bébés,

Par de jeunes et de vieilles fées.

Parmi leurs dons, celui de plaire.

...

Il précisa que l’un des pères,

Perplexe et semblant désolé,

Voulut savoir, mais sans succès,

Ce que c’était le don de plaire.

...

Peut- être le meilleur des lots,

Comme le pensait une fée,

Trouvant ce père ingrat, niais,

Mais ne voulant ajouter mot.

...

Peut facilement satisfaire,

Souvent du début jusqu’au bout,

Celui qui reçut en atout,

Le pouvoir envié de plaire.

...

31 août 2004

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aria André Chénier

Ils ont tué ma mère
sur le pas de ma porte
Elle est morte et m'a sauvée !
Ensuite au milieu de la nuit,
j'errais dans les rues avec Bersi,
lorsque soudain
un éclat livide et tremblant
illumina devant moi
la sombre rue !
Je le contemplais
Ma maison brûlait !
J'étais seule !
Entourée par le vide !
Par la faim et la misère !
Les privations et le danger !
Je suis tombée malade,
et Bersi, si bonne et pure,
a vendu son corps
pour me sauvegarder.
J’apporte le malheur à tous ceux qui m’aiment !
Et c’est dans cette douleur
que l’amour est venu à moi.
D’une voix si douce il a murmuré :
Tu dois continuer à vivre ! Je suis la vie !
Le ciel est dans mes yeux !
Tu n'es pas seule.
Ma poitrine sèchera tes larmes
Je marcherai à tes côtés et supporterai tes malheurs avec toi.
Souris et espère ! Je suis l’Amour !
Ce qui m'entoure n'est-il que sang et boue ?
Je suis le divin! Je suis l’oubli !
Je suis le dieu qui vient du paradis sur terre
pour faire de la terre
un paradis. Ah !
Je suis l’Amour ! Je suis l’Amour ! L’Amour !
Et l’ange a volé jusqu'à moi, m’a embrassé
d'un froid baiser mortel.
Ce corps moribond est mon corps !
Prends-le donc.
Car je suis déjà morte !

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Les routes capitales

 

 

 

                        Nous prendrons des chemins, des routes capitales,

                        Des sentiers inconnus où nous marcherons nus,

                        Et nos mains enlacées, deux virgules vitales,

                                               Ne se lâcheront plus.

 

 

                        Je verrai dans tes yeux tout un itinéraire,

                        De la carte du tendre aux saisons en enfer,

                        Et l'ombre de ton corps me créera téméraire,

                                               Plus tendu que le fer.

 

 

                        Tu iras d'un pas lent, le coeur à fleur de peau.

                        Le soleil rayonnant brunira ton visage,

                        Et dans un air léger au doux son du pipeau,

                                               Tu ne seras pas sage.

 

 

                        Nous prendrons des chemins, des routes capitales,

                        Des sentiers inconnus où nous marcherons nus,

                        Et nos mains enlacées, deux virgules vitales,

                                               Ne se lâcheront plus.

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Réminiscence

La charmante photo de Joelle Diehl me met aux lévres deux vers que j'adore:
« Et je sentis, soudain, tant notre âme a de force,
Un coeur ami du mien, palpiter sous l'écorce»
Alphonse de Lamartine 

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Le temps que je gaspille

 

Venu je ne sais d'où, un vent nerveux s'active.

Il n'atténue en rien la pesante chaleur.

Les fleurettes assoiffées, en manque de fraîcheur,

Font peine à regarder sous la lumière vive.

...

À l'abri du soleil, dépourvue d'énergie,

J'ai dormi fort longtemps, sans nulle appartenance.

Me voilà revenue, privée de souvenance.

Mon voyage ne fut qu'un instant de magie.

...

Je tourne en rond, par la pensée, mais immobile.

Cherchant ce qui pourrait, sans efforts, me distraire.

Je ne vois rien, ce jour, pouvant me satisfaire.

Entretenir l'entrain, n'est pas toujours facile.

...

Une journée perdue, sans l'agrément d'un jeu,

Sans désirs, sans émois ni courant de tendresse,

Désertée du zéphyr aux légères caresses.

Le temps que je gaspille, est-il si précieux?

...

                                                                         12 juillet 2012

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APRES LA PLUIE...

Les nuages s'en sont allés

Et le ciel est dégagé.

La terre est encore humide

Des sillons lui font des rides...

L'air humé est sensuel...

La journée peut être belle!

 

Les idées s'en vont au large...

Se sentir devenir barge!

Et puiser dans sa mémoire

De quoi continuer l'histoire...

Les abeilles sont de retour

Elles butinent avec amour!

 

Le soleil a triomphé

C'est vrai qu'on est en été...

Les couleurs sont luxuriantes

Le bonheur est en attente!

Le mer au détour du chemin

Et cette envie... de demain !

J.G.

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lettre d'adieu Gabriel Garcia Marquez

Si pour un instant Dieu oubliait que je suis une marionnette de chiffon et m’offrait un morceau de vie, je profiterais de ce temps du mieux que je pourrais.Sans doute je ne dirais pas tout ce que je pense, mais je penserais tout ce que je dirais.
Je donnerais du prix aux choses, non pour ce qu’elles valent, mais pour ce qu’elles représentent.
Je dormirais peu, je rêverais plus, sachant qu’en fermant les yeux, à chaque minute nous perdons 60 secondes de lumière.
Je marcherais quand les autres s’arrêteraient, je me réveillerais quand les autres dormiraient.
Si Dieu me faisait cadeau d’un morceau de vie, je m’habillerai simplement, je me coucherais à plat ventre au soleil, laissant à découvert pas seulement mon corps, mais aussi mon âme.
Aux hommes, je montrerais comment ils se trompent, quand ils pensent qu’ils cessent d’être amoureux parce qu’ils vieillissent, sans savoir qu’ils vieillissent quand ils cessent d’être amoureux !
A l’enfant je donnerais des ailes mais je le laisserais apprendre à voler tout seul.
Au vieillard je dirais que la mort ne vient pas avec la vieillesse mais seulement avec l’oubli.
J’ai appris tant de choses de vous les hommes… J’ai appris que tout le monde veut vivre en haut de la montagne, sans savoir que le vrai bonheur se trouve dans la manière d’y arriver.
J’ai appris que lorsqu’un nouveau né serre pour la première fois, le doigt de son père, avec son petit poing, il le tient pour toujours.
J’ai appris qu’un homme doit uniquement baisser le regard pour aider un de ses semblables à se relever.
J’ai appris tant de choses de vous, mais à la vérité cela ne me servira pas à grand chose, si cela devait rester en moi, c’est que malheureusement je serais en train de mourir.
Dis toujours ce que tu ressens et fais toujours ce que tu penses.
Si je savais que c’est peut être aujourd’hui la dernière fois que je te vois dormir, je t’embrasserais très fort et je prierais pour pouvoir être le gardien de ton âme.
Si je savais que ce sont les derniers moments où je te vois, je te dirais "je t’aime" sans stupidement penser que tu le sais déjà.
Il y a toujours un lendemain et la vie nous donne souvent une autre possibilité pour faire les choses bien, mais au cas où elle se tromperait et c’est si c’est tout ce qui nous reste, je voudrais te dire combien je t’aime, que jamais je ne t’oublierais.
Le lendemain n’est sûr pour personne, ni pour les jeunes ni pour les vieux.
C’est peut être aujourd’hui que tu vois pour la dernière fois ceux que tu aimes. Pour cela, n’attends pas, ne perds pas de temps, fais le aujourd’hui, car peut être demain ne viendra jamais, tu regretteras toujours de n’avoir pas pris le temps pour un sourire, une embrassade, un baiser parce que tu étais trop occupé pour accéder à un de leur dernier désir.
Garde ceux que tu aimes prés de toi, dis leur à l’oreille combien tu as besoin d’eux, aime les et traite les bien, prends le temps pour leur dire ‘je regrette’ ‘pardonne-moi’ ‘s’il te plait’ ‘merci’ et tous les mots d’amour que tu connais.
Personne ne se souviendra de toi pour tes pensées secrètes. Demande la force et la sagesse pour les exprimer.
Dis à tes amis et à ceux que tu aimes combien ils sont importants pour toi.
Envoie cette lettre à tous ceux que tu aimes, si tu ne le fais pas, demain sera comme aujourd’hui. Et si tu ne le fais pas cela n’a pas d’importance. Le moment sera passé.
Je vous dis au revoir avec beaucoup de tendresse".

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Le n° 65 de la Revue Traversées est sorti !

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Editorial de Patrice Breno

Pourquoi écrire ?

« J’écris pour la même raison que je respire, parce que si je ne le faisais pas, je mourrais. »   Isaac ASIMOV

Il faut des écrivains pour qu’il y ait des lecteurs, mais aussi des lecteurs pour qu’il y ait des livres édités…

Chacun de nous pense avoir des tas de choses à dire, des événements vécus ou rêvés qu’il pense être le seul à posséder. Soit il les garde pour lui, soit il tente par l’écriture de se confier : encore faut-il que ce qu’il écrit ait une réelle valeur littéraire ! Tout ne sera pas publié, même si l’intention, la volonté de dépasser le cadre intime est là !

L’écrivain retenu, qui a posé son texte et remis son opus à son éditeur, n’a plus qu’à attendre – en croisant les doigts – le retour du lecteur, qui lui, ne se leurre pas et peut se révéler sévère.

Une frustration : il pose des questions, établit un constat à travers son roman, son essai… et n’a pas toujours les retours escomptés. En souhaite-t-il vraiment ? L’écrivain doit sentir son lectorat, savoir ce qu’il peut dire, ce qu’il doit taire, savoir titiller son questionnement, son positionnement. Le lecteur accueille cette nourriture littéraire avec bonheur ou rejet, recherche derrière les mots, les lignes, où l’auteur veut en venir. Il peut rire, pleurer, s’irriter, passer par …

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http://traversees.wordpress.com/2012/07/12/traversees-n65-printemps-2012/

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Mon alouette

Mon Alouette 

O mon alouette des lointains champs
Façonne moi de ta voix sauvage,
De cet appel doux et si ardent 
Et prend ma vie dans ton sillage 
Dans ton immense et déserte plage
je germerai en toi en mille sons
je grandirai en toi en échelle de tons,
chavirant ,sur mille rivages,
En braises de vagues en rage ,
Attisées à jamais par la brise du temps

 

A. Mezzine 

Tanger 12.7.2012

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Un monde moribond

Eh oui, c’est raté ! Monde moribond, et déchiqueté, au bord du game over, de l’ultime auto désintégration. Regarde-toi en pleine figure. Sans aucun doute, tu ne t’y reconnais plus. Une vraie néo bête, mutante et stérile. Une drosophile, pure produit de je ne sais quel laboratoire de néo idéologie à moitié cybernétique, lorgnant au travers du bocal fumé, sa destinée incertaine et sans issue. C’est encore, une dure besogne que de trouver des termes adéquats et valables pour qualifier ce à quoi t’a rimé. Ça n’aura, sans nul doute, que des significations non moins barbares que mon nom de Meechlokh.

 

Ah bon sang ! Quel diable de tsunami serait capable de venir à bout de ce giga poubelle crasseuse, puante de crainte, de haine, de violence et de ce néo feeling biomécanique et homophage. Quelle onde de choc serait capable de retourner ces océans pour un ultime lessivage universel de cette méga pourriture sans cesse grandissante et tentaculaire.

 

Prenez l’échelle qui vous semble bonne et allez-y, titrez la teneur en pureté. C’est peut être plus rationnel et judicieux de quantifier la masse globale de toute cette merde , que de se livrer à la quête de ce qui n’existe plus qu’à l’état de traces, tel un fossile d’espèce  dont l’extinction remonte à une lointaine date dans l’archéologie des âmes.

 

Rares sont les rescapés. La lignée des mutants résistants, traquée à travers cette jungle luisante de métal enduit de sérosités infecte et sordide.

 

Moi, Meechlokh le messager de la légion des rescapés au front line de cette apocalypse inéluctable.

 

Suite et fin, .. Hécatombe garantie !

 

 

 

Tanger

05.5.2012 

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 Christian Boeswillwald, cet arpenteur d’étoiles…

 

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 Photo de S. Pailler

Christian Boeswillwald est Le créateur par excellence : Poète, Artiste Plasticien, Photographe, il a un talent quasi inné pour exprimer l’être dans sa quintessence et mettre en lumière le monde dans ce qu’il a de plus beau et de plus douloureux aussi.

Né en 1950 à Rouen, il est de cette génération qu’on a appelée « soixante-huitarde », a bourlingué sac à dos sur les routes népalaises, péruviennes, thaïlandaises et bien d’autres… Dès l’adolescence, la poésie s’est littéralement emparée de lui et fut une époque où il s’astreignait à écrire un sonnet par jour, où il rédigeait ses devoirs d’économie et de philosophie en alexandrins, où tout était prétexte à poème, à chanson…

Parallèlement, il s’essayait aux arts plastiques, à la peinture, menant de véritables expériences en s’immergeant dans sa baignoire avec encres et papier et réalisant ainsi de très belles réalisations picturales, proches du tachisme, pleines d’originalité… exposant le fruit de ses recherches en groupe à Strasbourg et ailleurs…

Puis le temps de la maturité est venu et avec lui celui de l’écriture solitaire, dans l’antre de sa chambre, où le verbe se révélait à lui comme une respiration intérieure… Ainsi a-t-il composé des milliers d’œuvres, classiques ou non, publié des recueils, conquis des prix et distinctions… dont dernièrement le Prix Michel Ange 2010 décerné par Le Cénacle Européen des Arts et Lettres pour « Juste une vie qui passe… », ouvrage de photos d’art et de poèmes.

Christian Boeswillwald est tout cela et bien plus encore… Allons par-delà les apparences… Qu’est-ce qu’un curriculum vitae face au talent génial d’un authentique artiste ? Christian Boeswillwald nous enchante l’âme au gré de ses poèmes ciselés, de ses photographies bouleversantes d’humanité, de ses dessins et peintures qui s’enracinent dans l’intime…

Ecrire, peindre, photographier en un mot créer est son seul devenir… Poète jusqu’au bout des doigts, il n’en est pas moins homme parmi les hommes et sait ce que le monde porte de misère, d’horreur, ainsi en témoigne-t-il avec ses maux d’encre, ses instantanés de vie…

Christian Boeswillwald a la faculté de pouvoir s’extraire de la cacophonie des jours pour flâner au pays des voyelles et des couleurs… et nous offrir une vision tout à la fois destinale et revisitée de l’humain.

Dans la terre du chemin, dans l’humus de la forêt, dans la vague océane, il décèle l’indicible et nous en rend compte avec cette délicatesse, cet éblouissement qui le caractérisent… car Christian Boeswillwald est cet enfant vieillissant, qui crinière au vent, regarde les étoiles et se souvient que la mémoire des hommes n’est rien face à l’Univers…

Malgré tout, l’envie de laisser une trace est là et bien là, une empreinte apposée en marge de la folie des hommes pour dire que le beau et l’émouvant existent bel et bien ici-bas… N’est-ce pas le propre de toute création ?…

Christian Boeswillwald sait que du bric à brac d’une vie, seuls quelques fragments de Vérité subsistent au dernier soir… donnant à l’âme, qui sait, cette ultime paix tant espérée…

Avec le trio « Les maux de Coco », Christian Boeswillwald retrouve ses premières amours, celles de la scène, du théâtre… En compagnie de son fils Yacha, aux percussions et de Fred Depret aux instruments à corde et à l’harmonica, il défriche pour nous des terres-poésie où la parole musique le temps, berce les chagrins, redessine les contours de l’être jusque dans son âpreté… Christian Boeswillwald se joue des maux et de l’espace, interprète le poème, la voix pour seul étendard…

S’il s’investit entièrement avec la passion qui est la sienne pour toute forme artistique, il n’en préserve pas moins une distanciation qui lui permet de revendiquer son appartenance à cette foule humaine qu’il vitupère parfois dans ses textes, car le poète a pleinement conscience de l’improbable de toute existence… Il suffirait de si peu pour que tout vole en éclats… C’est donc avec pertinence, sens de la nuance, qu’il observe et s’implique dans cette Humanité aux oripeaux froissés...

Faisant preuve de candeur et de lucidité mêlées, Christian Boeswillwald, sculpte l’espace scénique et nous raconte notre histoire d’hommes et de femmes à travers le kaléidoscope de nos songes et de nos légendes d’êtres… tentant de nous éveiller à nous-mêmes par le Mot.

Christian Boeswillwald est cet arpenteur d’étoiles qui nous murmure à l’oreille que la Vie peut être belle…

Magique !

 

 

 

Nathalie Lescop-Boeswillwald

Docteur en Histoire de l’Art, 

Agent d'art, critique, poète.

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CALVAIRE.

 

 

La douleur muette d’un corps en souffrances,

Murmure dans  les  yeux  l’intensité  du  mal,

Qui  ronge  et  le  détruit,  peine l’endurance,

Mais se tait dans les mots d’un état fantomal.

 

Murmure dans les yeux l’intensité du mal,

Quotidiens  ignorés  qui  éveillent les nuits,

De sueurs cauchemars, calvaire au maximal,

Inondant les chairs quand sonnent les minuits.

 

Quotidiens ignorés  qui  éveillent les nuits,

Le  silence  se  tait  pour  ne  pas  accabler,

Le rire des autres goûtant aux joies des fruits,

Cédés  par  la  vie le temps de les dribbler*.

 

Le  silence  se  tait  pour  ne  pas  accabler,

Les autres supplices blottis dans les chambres,

Réfugiés dans l’espoir  de saluts à combler,

Pour un autre destin passé l’antichambre

                                                                     ………………….du trépas.

 

Les autres supplices blottis dans les chambres,

Répondant  à  l’écho  de  douleurs  secrètes,

Massées dans l’esprit se lovant dans les membres,

Amaigris  par  l’enfer  d’épreuves  discrètes.

 

Répondant  à  l’écho de douleurs secrètes,

L’ambulance  hurle  la mort  qu’elle éloigne.

Les hivers défilent dans le cœur qui s’arrête,

Fatigué  de glisser sur les mâts de Cocagne .

 

Claudine QUERTINMONT D’ANDERLUES.

 

 

La douleur muette d’un corps en souffrances, Murmure dans les yeux l’intensité du mal, Quotidiens ignorés qui éveillent les nuits.

Le silence se tait pour ne pas  accabler,  Les autres supplices blottis dans les chambres.

Répondant à l’écho de douleurs secrètes, L’ambulance hurle la mort qu’elle éloigne.

 

 

 

 

*DRIBBLER : De l'anglais dribble (« couler goutte à goutte ») et terme de football.

 

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Ce "programme" apparaît clairement dans l'oeuvre de Hugo: "William Shakespeare".

Il s'agit d'un manifeste de Victor Hugo  publié simultanément à Bruxelles chez Lacroix, Verboeckhoven et Cie et à Paris à la Librairie internationale en 1864.

 

Livre insolite, considéré par son auteur comme faisant partie intégrante de sa «philosophie» (OEuvres, 1882), cet ouvrage amplifie considérablement ce qui aurait dû initialement être une préface à la traduction des oeuvres deShakespeare par François-Victor Hugo, le fils du poète (réduite à quelques pages, elle paraîtra en 1865). «Manifeste littéraire du XIXe siècle» destiné à «continuer l'ébranlement philosophique et social causé par les Misérables», William Shakespeare mêle poétique et politique, et développe la théorie hugolienne du génie.

 

Première partie. Après une évocation de la vie de Shakespeare, cet «homme océan» (livre 1), Hugo énumère les «Égaux», génies scandant l'histoire de l'humanité: Homère, Job, Eschyle, Isaïe, Ézéchiel, Lucrèce, Juvénal, Tacite, saint Jean, saint Paul, Dante, Rabelais, Cervantès, Shakespeare (2), puis compare l'art, éternel et non perfectible, et la science, «asymptote de la vérité». On peut donc égaler les génies, en «étant autre» (3). Hugo traite ensuite de «Shakespeare l'ancien», c'est-à-dire Eschyle, «l'aïeul du théâtre» (4), pour méditer ensuite sur la «production des âmes», ce «secret de l'abîme» (5).

 

Deuxième partie. Après la définition du «génie» de Shakespeare (livre 1) et l'examen des points culminants de son «oeuvre» (2), Hugo expose au nom d'une vraie critique admirative opposée à celle des censeurs pointilleux, la mission du poète: mettre la canaille, «commencement douloureux du peuple», «à l'école de l'honnête» (3-4). Il s'agit de construire le peuple dans le progrès et par la lumière, le beau étant serviteur du vrai, et de «montrer aux hommes l'idéal, ce miroir où est la face de Dieu» (5-6).

 

Troisième partie. «Conclusion». Après avoir situé Shakespeare comme gloire de l'Angleterre (livre 1), Hugo embrasse le XIXe siècle, «fils d'une idée», la révolution. Le génie moderne n'a pas de modèle, il joint le beau à l'utile et guide l'humanité en la libérant. «L'épopée suprême s'accomplit», sublime spectacle, «le prophète anéantissant le héros, le balayage de la force par l'idée» (2-3).

 

Immense rêverie, ce livre inclassable entend fonder «le droit de la Révolution française à être représentée dans l'art». Affirmant de nouveau l'unité moderne du «triple mouvement littéraire, philosophique et social», Hugo complète les Misérables, défendus et illustrés par cette réflexion sur la nature du génie poétique. Rejetant les critiques adressées à Shakespeare, étrangement semblables à celles décochées contre le grand roman écrit pour le peuple, Hugo établit la nécessaire appartenance du génie au peuple, dont il est à la fois le fils et le père, comme le XIXe siècle est fils et père de lui-même.


L'art n'a pas d'histoire: perpétuelle réitération et complet renouvellement, domaine des «Égaux», il s'avère pure discontinuité de génie en génie, d'abîme en abîme. Le génie se génère, mais ne se dépasse pas, et prouve la «puissance continuante de Dieu». Le progrès postrévolutionnaire réside dès lors en une pénétration de l'idéal, «type immobile du progrès marchant», et une construction du peuple par le travail du poète, ce phare, cette avant-garde de l'humanité. La litanie des génies de l'Histoire vaut alors comme série emblématique.

 

Suivant apparemment un ordre chronologique et géographique, sont cités génies antiques et modernes, «sol sacré de l'Asie» et Europe. Mais un prophète hébreu répond chaque fois à Homère et Eschyle, les Romains représentent autant de faces du talent hugolien, du voyant Lucrèce au satirique Juvénal en passant par Tacite l'«historien punissant», les Apôtres renouent avec la tradition hébraïque; Dante, repris par Rabelais et Cervantès, et Shakespeare sont frères, mêlant drame et roman, genre moderne par excellence. Poètes de la démesure, ils ouvrent sur le génie hugolien.

 

«Moi», «moi et la Révolution»: voilà le sujet principal du livre. Non pas délire mégalomane ni orgueil incommensurable, mais conscience d'être l'homme-siècle. Ce moi définit superbement la cléricature des écrivains, établit la nécessité d'une mission inscrite dans l'Histoire, à la fois réelle et prophétique. Préfigurant une nouvelle harmonie, concrétisant de nouvelles relations sociétaires entre les hommes, proclamant la nouvelle Alliance, il fonde une nouvelle religion, celle du progrès. Événement créateur de la modernité, la Révolution, ce «nom de la civilisation», crée la rupture fondamentale. L'individu génial, homologue du siècle, le contient, tel un microcosme spirituel. Sommet de l'Histoire, le XIXe siècle impose à l'écrivain de devenir pleinement un révolutionnaire. Irruption d'une évidence, éruption du sens: l'écrivain quitte les ténèbres de l'erreur et, à la lumière de la vérité, doit tout recréer, imitant Dieu. Ouvrier du progrès, dévoué à son sacerdoce, il transcrit l'infini dans une littérature authentiquement démocratique, et fait «respirer le genre humain». Son messianisme adjure le siècle de se réaliser et sa parole le constitue en sujet de sa propre histoire. La somme des livres et des discours totalise le XIXe siècle, littéraire par essence, qui s'écrit lui-même par le truchement d'un médium. La poésie devient véritable poiesis: écrire le siècle, c'est le faire.

 

Transparence de Dieu, le XIXe siècle fait donc du poète un prêtre, «serviteur de Dieu dans le progrès et apôtre de Dieu dans le peuple». La révolution apparaît alors comme l'un des avatars de la Providence et la parole poétique, parole divine. L'«être universel» s'incarne dans le poète. L'écriture ne peut être qu'écriture sainte, Verbe, souffle de l'Esprit. Homme et Dieu à la fois, le poète accomplit un trajet christique. Le XIXe siècle se définit ultimement comme siècle des vraies Lumières, épopée suprême où chacun sera mis à sa juste place. Le temps historique enfin assumé deviendra lisible comme un texte: «La civilisation a des phrases. Ces phrases sont les siècles», et toutes ces phrases, exprimant l'idée divine, «écrivent hautement le mot Fraternité». Le XIXe siècle inscrit la fin de l'Histoire et abolit l'altérité maléfique. Siècle de la finalité, il met fin aux siècles. Adviendra le temps de Dieu et des hommes.

 

L'ouvrage reçut les injures de la critique, qui n'y voulut voir que galimatias et amphigouri. Somme philosophique hugolienne, proclamation la plus décisive d'une différence de l'écrivain moderne, vision de l'Histoire, William Shakespeare formule la conception la plus élaborée du romantisme prophétique. Prose d'idées où se filent les métaphores, se combinent les anaphores et alternent les formes du récit, de l'essai ou du discours, il offre l'une des plus grandioses productions du génie hugolien.

 

 

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les pauvres gens Victor Hugo

Il est nuit. La cabane est pauvre, mais bien close.
Le logis est plein d'ombre et l'on sent quelque chose
Qui rayonne à travers ce crépuscule obscur.
Des filets de pêcheur sont accrochés au mur.
Au fond, dans l'encoignure où quelque humble vaisselle
Aux planches d'un bahut vaguement étincelle,
On distingue un grand lit aux longs rideaux tombants.
Tout près, un matelas s'étend sur de vieux bancs,
Et cinq petits enfants, nid d'âmes, y sommeillent
La haute cheminée où quelques flammes veillent
Rougit le plafond sombre, et, le front sur le lit,
Une femme à genoux prie, et songe, et pâlit.
C'est la mère. Elle est seule. Et dehors, blanc d'écume,
Au ciel, aux vents, aux rocs, à la nuit, à la brume,
Le sinistre océan jette son noir sanglot.

II

L'homme est en mer. Depuis l'enfance matelot,
Il livre au hasard sombre une rude bataille.
Pluie ou bourrasque, il faut qu'il sorte, il faut qu'il aille,
Car les petits enfants ont faim. Il part le soir
Quand l'eau profonde monte aux marches du musoir.
Il gouverne à lui seul sa barque à quatre voiles.
La femme est au logis, cousant les vieilles toiles,
Remmaillant les filets, préparant l'hameçon,
Surveillant l'âtre où bout la soupe de poisson,
Puis priant Dieu sitôt que les cinq enfants dorment.
Lui, seul, battu des flots qui toujours se reforment,
l s'en va dans l'abîme et s'en va dans la nuit.
Dur labeur ! tout est noir, tout est froid ; rien ne luit.
Dans les brisants, parmi les lames en démence,
L'endroit bon à la pêche, et, sur la mer immense,
Le lieu mobile, obscur, capricieux, changeant,
Où se plaît le poisson aux nageoires d'argent,
Ce n'est qu'un point ; c'est grand deux fois comme la chambre.
Or, la nuit, dans l'ondée et la brume, en décembre,
Pour rencontrer ce point sur le désert mouvant,
Comme il faut calculer la marée et le vent !
Comme il faut combiner sûrement les manoeuvres !
Les flots le long du bord glissent, vertes couleuvres ;
Le gouffre roule et tord ses plis démesurés,
Et fait râler d'horreur les agrès effarés.
Lui, songe à sa Jeannie au sein des mers glacées,
Et Jeannie en pleurant l'appelle ; et leurs pensées
Se croisent dans la nuit, divins oiseaux du coeur.

III

Elle prie, et la mauve au cri rauque et moqueur
L'importune, et, parmi les écueils en décombres,
L'océan l'épouvante, et toutes sortes d'ombres
Passent dans son esprit : la mer, les matelots
Emportés à travers la colère des flots ;
Et dans sa gaine, ainsi que le sang dans l'artère,
La froide horloge bat, jetant dans le mystère,
Goutte à goutte, le temps, saisons, printemps, hivers ;
Et chaque battement, dans l'énorme univers,
Ouvre aux âmes, essaims d'autours et de colombes,
D'un côté les berceaux et de l'autre les tombes.

Elle songe, elle rêve. - Et tant de pauvreté !
Ses petits vont pieds nus l'hiver comme l'été.
Pas de pain de froment. On mange du pain d'orge.
- Ô Dieu ! le vent rugit comme un soufflet de forge,
La côte fait le bruit d'une enclume, on croit voir
Les constellations fuir dans l'ouragan noir
Comme les tourbillons d'étincelles de l'âtre.
C'est l'heure où, gai danseur, minuit rit et folâtre
Sous le loup de satin qu'illuminent ses yeux,
Et c'est l'heure où minuit, brigand mystérieux,
Voilé d'ombre et de pluie et le front dans la bise,
Prend un pauvre marin frissonnant, et le brise
Aux rochers monstrueux apparus brusquement.
Horreur ! l'homme, dont l'onde éteint le hurlement,
Sent fondre et s'enfoncer le bâtiment qui plonge ;
Il sent s'ouvrir sous lui l'ombre et l'abîme, et songe
Au vieil anneau de fer du quai plein de soleil !

Ces mornes visions troublent son coeur, pareil
A la nuit. Elle tremble et pleure.

IV
Ô pauvres femmes
De pêcheurs ! c'est affreux de se dire : - Mes âmes,
Père, amant, frère, fils, tout ce que j'ai de cher,
C'est là, dans ce chaos ! mon coeur, mon sang, ma chair ! -
Ciel ! être en proie aux flots, c'est être en proie aux bêtes.
Oh ! songer que l'eau joue avec toutes ces têtes,
Depuis le mousse enfant jusqu'au mari patron,
Et que le vent hagard, soufflant dans son clairon,
Dénoue au-dessus d'eux sa longue et folle tresse,
Et que peut-être ils sont à cette heure en détresse,
Et qu'on ne sait jamais au juste ce qu'ils font,
Et que, pour tenir tête à cette mer sans fond,
A tous ces gouffres d'ombre où ne luit nulle étoile,
Es n'ont qu'un bout de planche avec un bout de toile !
Souci lugubre ! on court à travers les galets,
Le flot monte, on lui parle, on crie : Oh ! rends-nous-les !
Mais, hélas ! que veut-on que dise à la pensée
Toujours sombre, la mer toujours bouleversée !

Jeannie est bien plus triste encor. Son homme est seul !
Seul dans cette âpre nuit ! seul sous ce noir linceul !
Pas d'aide. Ses enfants sont trop petits. - Ô mère !
Tu dis : "S'ils étaient grands ! - leur père est seul !" Chimère !
Plus tard, quand ils seront près du père et partis,
Tu diras en pleurant : "Oh! s'ils étaient petits !"

V

Elle prend sa lanterne et sa cape. - C'est l'heure
D'aller voir s'il revient, si la mer est meilleure,
S'il fait jour, si la flamme est au mât du signal.
Allons ! - Et la voilà qui part. L'air matinal
Ne souffle pas encor. Rien. Pas de ligne blanche
Dans l'espace où le flot des ténèbres s'épanche.
Il pleut. Rien n'est plus noir que la pluie au matin ;
On dirait que le jour tremble et doute, incertain,
Et qu'ainsi que l'enfant, l'aube pleure de naître.
Elle va. L'on ne voit luire aucune fenêtre.

Tout à coup, a ses yeux qui cherchent le chemin,
Avec je ne sais quoi de lugubre et d'humain
Une sombre masure apparaît, décrépite ;
Ni lumière, ni feu ; la porte au vent palpite ;
Sur les murs vermoulus branle un toit hasardeux ;
La bise sur ce toit tord des chaumes hideux,
Jaunes, sales, pareils aux grosses eaux d'un fleuve.

"Tiens ! je ne pensais plus à cette pauvre veuve,
Dit-elle ; mon mari, l'autre jour, la trouva
Malade et seule ; il faut voit comment elle va."

Elle frappe à la porte, elle écoute ; personne
Ne répond. Et Jeannie au vent de mer frissonne.
"Malade ! Et ses enfants ! comme c'est mal nourri !
Elle n'en a que deux, mais elle est sans mari."
Puis, elle frappe encore. "Hé ! voisine !" Elle appelle.
Et la maison se tait toujours. "Ah ! Dieu ! dit-elle,
Comme elle dort, qu'il faut l'appeler si longtemps!"
La porte, cette fois, comme si, par instants,
Les objets étaient pris d'une pitié suprême,
Morne, tourna dans l'ombre et s'ouvrit d'elle-même.

VI

Elle entra. Sa lanterne éclaira le dedans
Du noir logis muet au bord des flots grondants.
L'eau tombait du plafond comme des trous d'un crible.

Au fond était couchée une forme terrible ;
Une femme immobile et renversée, ayant
Les pieds nus, le regard obscur, l'air effrayant ;
Un cadavre ; - autrefois, mère joyeuse et forte ; -
Le spectre échevelé de la misère morte ;
Ce qui reste du pauvre après un long combat.
Elle laissait, parmi la paille du grabat,
Son bras livide et froid et sa main déjà verte
Pendre, et l'horreur sortait de cette bouche ouverte
D'où l'âme en s'enfuyant, sinistre, avait jeté
Ce grand cri de la mort qu'entend l'éternité !

Près du lit où gisait la mère de famille,
Deux tout petits enfants, le garçon et la fille,
Dans le même berceau souriaient endormis.

La mère, se sentant mourir, leur avait mis
Sa mante sur les pieds et sur le corps sa robe,
Afin que, dans cette ombre où la mort nous dérobe,
Ils ne sentissent pas la tiédeur qui décroît,
Et pour qu'ils eussent chaud pendant qu'elle aurait froid.

VII

Comme ils dorment tous deux dans le berceau qui tremble !
Leur haleine est paisible et leur front calme. Il semble
Que rien n'éveillerait ces orphelins dormant,
Pas même le clairon du dernier jugement ;
Car, étant innocents, ils n'ont pas peur du juge.

Et la pluie au dehors gronde comme un déluge.
Du vieux toit crevassé, d'où la rafale sort,
Une goutte parfois tombe sur ce front mort,
Glisse sur cette joue et devient une larme.
La vague sonne ainsi qu'une cloche d'alarme.
La morte écoute l'ombre avec stupidité.
Car le corps, quand l'esprit radieux l'a quitté,
A l'air de chercher l'âme et de rappeler l'ange ;
Il semble qu'on entend ce dialogue étrange
Entre la bouche pâle et l'oeil triste et hagard :
- Qu'as-tu fait de ton souffle ? - Et toi, de ton regard ?

Hélas! aimez, vivez, cueillez les primevères,
Dansez, riez, brûlez vos coeurs, videz vos verres.
Comme au sombre océan arrive tout ruisseau,
Le sort donne pour but au festin, au berceau,
Aux mères adorant l'enfance épanouie,
Aux baisers de la chair dont l'âme est éblouie,
Aux chansons, au sourire, à l'amour frais et beau,
Le refroidissement lugubre du tombeau !

VIII

Qu'est-ce donc que Jeannie a fait chez cette morte ?
Sous sa cape aux longs plis qu'est-ce donc qu'elle emporte ?
Qu'est-ce donc que Jeannie emporte en s'en allant ?
Pourquoi son coeur bat-il ? Pourquoi son pas tremblant
Se hâte-t-il ainsi ? D'où vient qu'en la ruelle
Elle court, sans oser regarder derrière elle ?
Qu'est-ce donc qu'elle cache avec un air troublé
Dans l'ombre, sur son lit ? Qu'a-t-elle donc volé ?

IX

Quand elle fut rentrée au logis, la falaise
Blanchissait; près du lit elle prit une chaise
Et s'assit toute pâle ; on eût dit qu'elle avait
Un remords, et son front tomba sur le chevet,
Et, par instants, à mots entrecoupés, sa bouche
Parlait pendant qu'au loin grondait la mer farouche.

"Mon pauvre homme ! ah ! mon Dieu ! que va-t-il dire ? Il a
Déjà tant de souci ! Qu'est-ce que j'ai fait là ?
Cinq enfants sur les bras ! ce père qui travaille !
Il n'avait pas assez de peine ; il faut que j'aille
Lui donner celle-là de plus. - C'est lui ? - Non. Rien.
- J'ai mal fait. - S'il me bat, je dirai : Tu fais bien.
- Est-ce lui ? - Non. - Tant mieux. - La porte bouge comme
Si l'on entrait. - Mais non. - Voilà-t-il pas, pauvre homme,
Que j'ai peur de le voir rentrer, moi, maintenant !"
Puis elle demeura pensive et frissonnant,
S'enfonçant par degrés dans son angoisse intime,
Perdue en son souci comme dans un abîme,
N'entendant même plus les bruits extérieurs,
Les cormorans qui vont comme de noirs crieurs,
Et l'onde et la marée et le vent en colère.

La porte tout à coup s'ouvrit, bruyante et claire,
Et fit dans la cabane entrer un rayon blanc ;
Et le pêcheur, traînant son filet ruisselant,
Joyeux, parut au seuil, et dit : C'est la marine !

X

"C'est toi !" cria Jeannie, et, contre sa poitrine,
Elle prit son mari comme on prend un amant,
Et lui baisa sa veste avec emportement
Tandis que le marin disait : "Me voici, femme !"
Et montrait sur son front qu'éclairait l'âtre en flamme
Son coeur bon et content que Jeannie éclairait,
"Je suis volé, dit-il ; la mer c'est la forêt.
- Quel temps a-t-il fait ? - Dur. - Et la pêche ? - Mauvaise.
Mais, vois-tu, je t 1 embrasse, et me voilà bien aise.
Je n'ai rien pris du tout. J'ai troué mon filet.
Le diable était caché dans le vent qui soufflait.
Quelle nuit ! Un moment, dans tout ce tintamarre,
J'ai cru que le bateau se couchait, et l'amarre
A cassé. Qu'as-tu fait, toi, pendant ce temps-là ?"
Jeannie eut un frisson dans l'ombre et se troubla.
"Moi ? dit-elle. Ah ! mon Dieu ! rien, comme à l'ordinaire,
J'ai cousu. J'écoutais la mer comme un tonnerre,
J'avais peur. - Oui, l'hiver est dur, mais c'est égal."
Alors, tremblante ainsi que ceux qui font le mal,
Elle dit : "A propos, notre voisine est morte.
C'est hier qu'elle a dû mourir, enfin, n'importe,
Dans la soirée, après que vous fûtes partis.
Elle laisse ses deux enfants, qui sont petits.
L'un s'appelle Guillaume et l'autre Madeleine ;
L'un qui ne marche pas, l'autre qui parle à peine.
La pauvre bonne femme était dans le besoin."

L'homme prit un air grave, et, jetant dans un coin
Son bonnet de forçat mouillé par la tempête :
"Diable ! diable ! dit-il, en se grattant la tête,
Nous avions cinq enfants, cela va faire sept.
Déjà, dans la saison mauvaise, on se passait
De souper quelquefois. Comment allons-nous faire ?
Bah ! tant pis ! ce n'est pas ma faute, C'est l'affaire
Du bon Dieu. Ce sont là des accidents profonds.
Pourquoi donc a-t-il pris leur mère à ces chiffons ?
C'est gros comme le poing. Ces choses-là sont rudes.
Il faut pour les comprendre avoir fait ses études.
Si petits ! on ne peut leur dire : Travaillez.
Femme, va les chercher. S'ils se sont réveillés,
Ils doivent avoir peur tout seuls avec la morte.
C'est la mère, vois-tu, qui frappe à notre porte ;
Ouvrons aux deux enfants. Nous les mêlerons tous,
Cela nous grimpera le soir sur les genoux.
Ils vivront, ils seront frère et soeur des cinq autres.
Quand il verra qu'il faut nourrir avec les nôtres
Cette petite fille et ce petit garçon,
Le bon Dieu nous fera prendre plus de poisson.
Moi, je boirai de l'eau, je ferai double tâche,
C'est dit. Va les chercher. Mais qu'as-tu ? Ça te fâche ?
D'ordinaire, tu cours plus vite que cela.

- Tiens, dit-elle en ouvrant les rideaux, lès voilà!"

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Le coeur à sa raison d'être...

Si tout semble si difficile que le moindre effort te semble être une montagne

Il faut garder espoir , garder l'espérance de vivre autre chose de mieux

Si ton coeur souffre pour tes êtres tant aimés, prend du recul pour ne pas te perdre toi même.

 

L'important est de t'aimer et de te consoler durant ces périodes où les larmes pleuvent.

 

Je sais ta tristesse , ton désaroi, oubli les donc quelques instant , ensuite un peu plus longtemps

l'univers est avec toi, à tes cotés, regarde l'aide des autres, même si ta solitude est belle et bien là

Ouvre ton regard à cet autre qui te tends la main , qui t'envoi son amour afin d'apaiser ta souffrance.

 

Pourquoi être malade , pourquoi, peut être est ce un moyen de se libérer du passé peu à peu

pourquoi ces enfants aux grand coeurs qui ont un handicap mental ou physique , pourquoi..

 

Peut être sont ils içi pour nous apprendre ce qu'est la compassion et l'amour qu'ils nous portent

Ils ont tant besoin d'être entouré et pour la plupart de ces enfants heureux de vivre ...

 

Si seulement tu pouvais garder cette force comme un cadeau qui t'es offert

tu y arriveras car tu peux te réaliser , trouver ta place parmis les autres ,

ëtre toi , bien dans ton corps et en accord avec ton âme si belle et si grande.

 

Alors ne laisse pas ta vie pleurer , laisse là avancer à son rythme

il sera un temps où les portes de la joie s'ouvriront à toi

la souffrance ne peut être continuelle mais bien un passage pour évoluer.

 

 

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La bête_ carnet de notes

« Agrippe-toi et résiste. Tire sur la bête » je lui avais demandé. « Elle est à mille tentacules, ta bête, Adam. »  WL avait raison. De son site TXW7X, ancienne Albaicine, Grenade ressemble à un quartier général de buisness macaques aux yeux en trait de la lignée des Ming, mouvant en cadence régulière pseudo robotique. 

 

Carnet de notes 

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Mimi la Bohème

On m'appelle Mimi, mais mon nom est Lucie.
Mon histoire est courte, sur toile et sur soie, je brode.
Tranquille et heureuse, je trouve ma joie à représenter des lys et des roses.
J'aime surtout les choses qui possédent ce pouvoir magique et doux d'évoquer l'amour, le printemps,
d'évoquer les rêves et les chimères, ces choses qui ont nom poésie.
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la Bohème Puccini

Attendez, que je vous dise en deux mots,

Qui je suis, ce que je fais.

Et comment je vis. vous voulez bien?

Qui je suis ? Je suis un poète.

Ce que je fais ? J'écris.

Et comment je vis ?  Je Vis.

Dans mon heureuse pauvreté,

je prodigue en grand seigneur

les rimes et les chants d'amour.

Grâce aux rêves et aux chimères,

et aux châteaux bâtis en l'air,

j'ai l'âme d'un millionnaire.

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